Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur C News.
00:00:03 Pierre Palma dira bien en prison, la décision d'un court d'appel est tombée ce matin.
00:00:07 L'acteur qui est encore hospitalisé après avoir fait un AVC n'est pas encore en état d'être transféré à la maison d'arrêt de Frennes,
00:00:14 mais il est déjà surveillé par la pénitentiaire.
00:00:17 On sera sur place dans cette édition à la fois à l'hôpital du Kremlin Bicêtre où il se trouve et à la maison d'arrêt de Frennes avec nos envoyés spéciaux.
00:00:24 Plusieurs questions bien sûr ce soir.
00:00:26 Quand l'incarcération interviendra-t-elle ? Y a-t-il un service de santé particulier à Frennes ?
00:00:31 Et puis surtout, quelle gravité pour cet accident vasculaire cérébral ? Toutes nos réponses dans un instant.
00:00:36 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 17h et c'est Adrien Spiteri qui le fait.
00:00:41 Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible et ce à partir du 7 mars prochain.
00:00:54 Même chose pour les organisations syndicales de la RATP.
00:00:58 Ils veulent durcir le mouvement pour montrer leur opposition à la réforme des retraites.
00:01:02 Le 16 février dernier, 440 000 personnes se sont rassemblées dans le pays.
00:01:08 Pierre Palmade va être incarcéré.
00:01:10 La cour d'appel de Paris a décidé son placement en détention provisoire.
00:01:15 Depuis il y a plusieurs jours, l'humoriste est assigné à résidence à l'hôpital après le grave accident de la route qu'il a provoqué le 10 février dernier.
00:01:23 Il a été transféré à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre ce week-end à la suite d'un AVC.
00:01:29 La Banque mondiale estime à 34 milliards de dollars les dégâts causés par le séisme.
00:01:34 Ce tremblement de terre a fait plus de 44 000 morts en Turquie et en Syrie.
00:01:39 Ce matin, une personne est morte et des dizaines blessés.
00:01:42 Conséquence d'une secousse sismique dans le sud-est de la Turquie.
00:01:45 Il s'agit d'une réplique du séisme du 6 février dernier.
00:01:50 Et puis la France va aider les athlètes ukrainiens pour les JO 2024.
00:01:54 Annonce de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Casterat.
00:01:57 Un million d'euros devraient être débloqués près d'un an après le début de l'invasion russe.
00:02:03 Cette aide passe mal auprès des sportifs français.
00:02:06 La raison, certains font des appels aux dons pour préparer la compétition.
00:02:10 Merci beaucoup Adrien Spiterri, pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:13 On est en plateau avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:02:16 Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
00:02:17 Vous avez pris quelques vacances, vous avez une bonne ville.
00:02:18 Merci. Nous sommes avec François Pupponi, ancien député.
00:02:20 Merci d'être avec nous. Un avocat, Pierre-Henri Bovis.
00:02:23 Bonsoir à vous. Bonsoir.
00:02:24 Nous sommes avec le docteur Loewenstein, William Loewenstein, président de l'SOS Addiction.
00:02:29 Merci. Bonsoir.
00:02:30 On va avoir besoin, une fois de plus, de votre expertise.
00:02:32 Et Jean-Christophe Couville. Bonsoir, policier. Bonsoir.
00:02:34 Secrétaire national, Unité SGP.
00:02:36 On commence bien sûr tout de suite par l'affaire Pierre Palmade.
00:02:38 La Cour d'appel de Paris a donc annoncé ce matin le placement en détention provisoire de Pierre Palmade.
00:02:43 Amoury Boucaud, vous êtes avec nous du service police-justice de CNews.
00:02:47 Pourquoi cette décision ?
00:02:49 Alors, Laurence, on ne connaît pas précisément la décision,
00:02:52 mais on peut imaginer que plusieurs motifs ont été invoqués par les juges,
00:02:57 notamment le risque de réitération et la nécessité de préserver les investigations en cours,
00:03:03 donc la tranquillité du travail des enquêteurs.
00:03:07 Je vous rappelle que l'audience, en fait, au cours de laquelle cette décision a été discutée ou préparée,
00:03:13 c'était vendredi dernier et nous n'avions pas pu nous rendre à cette audience
00:03:19 parce qu'elle s'était tenue au huis clos.
00:03:20 Et donc les journalistes n'avaient pas pu assister aux échanges entre, d'une part,
00:03:24 la défense de Pierre Palmade et de l'autre, l'avocat général qui demandait justement la détention provisoire.
00:03:29 Et puis on sait aussi que cette audience, elle s'était tenue avant samedi, vendredi dernier,
00:03:34 et donc avant l'AVC de Pierre Palmade et avant ses complications de santé.
00:03:40 Toujours est-il que Pierre Palmade s'est donc vu attribuer,
00:03:44 aujourd'hui même, en début d'après-midi, un numéro d'écrou.
00:03:46 Il est donc écroué, Pierre Palmade, même s'il reste pour le moment toujours à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre,
00:03:53 à cause de son état de santé qui est toujours critique.
00:03:56 Merci beaucoup à moi et beaucoup pour ces précisions.
00:03:58 Maître Bovis, ça veut dire quoi ?
00:04:00 Qu'on peut être hospitalisé et en même temps incarcéré ?
00:04:05 Ça veut surtout dire que l'audience est à huis clos,
00:04:07 mais que l'opinion publique s'est faufilée en réalité dans la salle d'audience.
00:04:10 Et que les magistrats ont rendu, à mon sens, ça n'engage que moi,
00:04:14 mais une décision qui veut satisfaire, à mon avis, l'opinion publique
00:04:19 et aussi satisfaire les victimes.
00:04:20 Pour répondre exactement à la question…
00:04:21 Une justice d'exception, c'est ça ?
00:04:22 Je pense que c'est une justice d'exception, oui.
00:04:24 Pendant longtemps, on a indiqué que Pierre Palmade pourrait bénéficier d'un traitement de faveur,
00:04:29 parce que justement il n'allait pas en détention, etc.
00:04:31 Moi, je pensais l'inverse plutôt,
00:04:32 et que le procureur de la République voulait justement rendre une justice d'exception.
00:04:36 Et que Pierre Palmade, à mon avis, était la cible de certains magistrats,
00:04:42 vraisemblablement, qui voulaient, à mon avis, montrer l'exemple, surtout.
00:04:46 Pour répondre à votre question, oui, il y a un service de santé,
00:04:48 mais je tiens à rappeler quand même que la prison de Frennes
00:04:51 est une prison qui présente des conditions de détention lamentables.
00:04:56 L'État a été condamné.
00:04:57 Oui, à plusieurs reprises.
00:04:59 La France a été condamnée par le Conseil d'État à effectuer des travaux,
00:05:03 et la France elle-même a ensuite été condamnée par la CEDH,
00:05:05 puisque la France n'avait pas entrepris les travaux nécessaires.
00:05:08 Il faut savoir que les détenus dorment dans des cellules avec des punaises de lit,
00:05:11 avec des cafards, il y a des rats dans les cellules.
00:05:14 Enfin, je veux dire, c'est dans des conditions totalement ignobles.
00:05:16 Mais il y a un service de...
00:05:17 Il y a un hôpital dans la maison d'arrêt de Frennes.
00:05:20 Il y a un hôpital, bon...
00:05:21 Comment ?
00:05:22 Une infirmerie.
00:05:23 Oui, voilà, on va dire qu'il y a...
00:05:24 Plus une infirmerie qu'un hôpital, d'accord.
00:05:25 Une antenne médicale.
00:05:26 Il y a une antenne...
00:05:27 Exactement, c'est un terme qui est plus juste, voilà.
00:05:29 C'est une antenne médicale.
00:05:31 Donc, ce qui est certain, c'est que ces décisions interrogent et interpellent vraiment,
00:05:36 par rapport justement à l'état de santé de Pierre Palmade,
00:05:38 qui a été pendant une semaine quasi hospitalisé...
00:05:40 Enfin, il a été hospitalisé, pas quasi d'ailleurs.
00:05:42 Il a été hospitalisé, il a subi un AVC ce week-end.
00:05:45 Et donc, envoyer cet homme en détention n'était une décision que pour,
00:05:48 à mon avis, satisfaire l'opinion publique.
00:05:50 En tout cas, il n'est pas encore en détention.
00:05:52 On rappelle qu'il est encore sur son lit d'hôpital au Kremlin 17.
00:05:55 Mais que ce sont, à priori, des agents de la pénitentiaire qui vont surveiller sa porte.
00:06:00 Mais il faut rappeler, en revanche, que la détention provisoire,
00:06:04 c'est quand même l'exception de l'exception.
00:06:06 Le principe, c'est la liberté.
00:06:07 Et avant la détention, vous avez quand même certains remparts à la détention,
00:06:11 comme l'assignation en résidence.
00:06:12 C'est une décision...
00:06:14 Juste un petit mot, docteur Lebenstein.
00:06:15 Donc, il a fait un périple hospitalier.
00:06:17 Il a commencé par être hospitalisé au Kremlin 17.
00:06:20 Ensuite, il est passé à Pôle Brosse dans un service d'addictologie.
00:06:22 Là, retour au Kremlin 17 à cause de cet accident vasculaire cérébral.
00:06:26 Tout ça, ce sont des conséquences de la consommation importante de stupéfiants ?
00:06:31 Oui, on va dire de façon multifactorielle.
00:06:35 C'est-à-dire, on sait à quel point la consommation de cocaïne
00:06:39 peut favoriser les accidents vasculaires cérébraux.
00:06:42 C'est la première cause d'accident vasculaire cérébral, par exemple,
00:06:45 chez le sujet jeune.
00:06:47 Même chose pour les infarctus.
00:06:50 Même chose pour les insuffisances rénales aigües, etc.
00:06:54 On pourrait faire une liste où on dit aux personnes qui consomment,
00:06:58 "Attention, ce n'est pas juste une question morale,
00:07:03 c'est aussi une question de mise en danger."
00:07:05 D'autant que la cocaïne n'est jamais ou presque jamais utilisée seule,
00:07:08 mais permet des consommations abusives de tabac,
00:07:11 dont on connaît les méfaits de tabac fumé avec combustion,
00:07:15 dont on connaît les méfaits évidemment sur les artères.
00:07:19 Et dans les études qu'on a pu compiler comme ça,
00:07:22 l'alcool était omniprésent et de ce fait ajoutait
00:07:26 aux risques d'accidents vasculaires cérébraux.
00:07:29 Donc oui, la cocaïne est dangereuse pendant la consommation
00:07:34 et généralement à distance de la dernière consommation,
00:07:38 il y a encore une dizaine de jours à risque très élevé
00:07:42 de complications cardiaques, notamment des troubles du rythme cardiaque,
00:07:45 surtout si une maladie cardiaque est déjà présente,
00:07:51 mais aussi pour les accidents vasculaires cérébraux
00:07:53 avec l'hypertension artérielle si elle n'est pas traitée.
00:07:57 Et on a bien vu la nécessité de transférer
00:08:03 pour un accident vasculaire cérébral
00:08:05 quelqu'un d'un service hospitalo-universitaire,
00:08:08 c'est en addictologie, mais dans un grand CHU, comme on dit,
00:08:12 dans un service spécialisé parce qu'il y a des gestes d'urgence
00:08:17 éventuellement à faire si on veut sauver la vie de cette personne
00:08:20 et son pronostic, et puis tout un bilan à faire pour éviter la récidive.
00:08:24 Bien sûr, et on va y revenir dans un instant sur cette notion médicale.
00:08:27 Je ne sais pas si notre envoyé spécial Thomas Bonnet
00:08:29 est sur place à la maison d'arrêt de Frennes, il est là,
00:08:32 avec Jules Bedeau. Bonsoir Thomas.
00:08:34 Pourquoi est-ce que cette maison d'arrêt a été choisie alors ?
00:08:39 Et bien tout simplement parce que le centre pénitentiaire de Frennes
00:08:43 dans le Val-de-Marne dispose d'une unité de soins,
00:08:45 un hôpital au cœur de la prison qui peut accueillir environ 80 détenus
00:08:49 et qui doit donc permettre d'assurer une continuité de soins
00:08:52 pour l'humoriste de 54 ans, notamment en ce qui concerne son sevrage.
00:08:56 L'établissement public de santé nationale de Frennes,
00:08:59 c'est le nom officiel de cet hôpital au cœur de la prison,
00:09:02 est donc situé dans le domaine pénitentiaire.
00:09:04 Il est protégé par des surveillants et des miradors,
00:09:06 comme le reste de la prison.
00:09:08 On imagine que tout va être préparé au sein de cette unité
00:09:11 pour préparer l'éventuel arrivé de Pierre Palmade,
00:09:14 même si évidemment la question qui reste en suspens,
00:09:16 c'est quand et dans quelles conditions pourra être effectué
00:09:18 le transfert de l'humoriste de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre,
00:09:21 ici au centre pénitentiaire de Frennes.
00:09:23 D'accord, Thomas, on est bien d'accord,
00:09:24 cette unité de soins, elle est dans la maison d'arrêt,
00:09:26 on est bien d'accord.
00:09:27 Tout à fait, elle est à l'intérieur de cette prison,
00:09:33 elle se trouve même juste derrière moi
00:09:34 et c'est là que peuvent être accueillis environ 80 détenus
00:09:37 au maximum des capacités.
00:09:38 Très bien, merci beaucoup, vous restez avec nous aussi.
00:09:41 Évidemment, vous avez de nouvelles informations.
00:09:43 Jean-Christophe Coulvy, on peut donc être sur un lit d'hôpital
00:09:47 et avoir un numéro d'écrou.
00:09:48 On apprend des choses tous les jours en même temps.
00:09:50 Écoutez, on est là pour ça,
00:09:52 on est là pour faire découvrir le monde carcéral et judiciaire.
00:09:55 Non, non, mais effectivement, et d'ailleurs,
00:09:57 je pense que Pierre Palmade, en tant que justiciable
00:10:00 et qui fait face à cette réalité,
00:10:02 il n'est plus dans le monde de l'illusion,
00:10:04 comme on peut être dans certains milieux,
00:10:06 même quand on se drogue, on est toujours dans ce monde de l'illusion
00:10:08 et là, d'un seul coup, c'est la froideur,
00:10:10 j'allais dire, de la réalité.
00:10:11 Voilà, on se retrouve face à nos démons
00:10:13 et en face de notre responsabilité.
00:10:15 Et oui, on va aller en prison.
00:10:17 Et oui, on va être dans une pièce de 9 mètres carrés.
00:10:19 Et oui, effectivement, on va être comme un justiciable français
00:10:22 qui doit des comptes à la société.
00:10:25 - Dr. Wolfenstein.
00:10:26 - J'entendais le secteur hospitalier.
00:10:31 Enfin, il faut bien imaginer que même un secteur hospitalier
00:10:37 intracarcéral de cette qualité n'a pas d'unité d'intervention,
00:10:42 que ce soit neurovasculaire, de réanimation
00:10:45 ou même pour traiter un infarctus cardiaque.
00:10:47 Enfin, je ne sais pas si on imagine l'intensité
00:10:53 et l'équipe professionnelle permanente 24 heures sur 24.
00:10:56 J'ai fait 10 ans de garde de réa.
00:11:01 C'est très particulier parce que vous allez chercher
00:11:04 dans votre propre hôpital, dans d'excellents services
00:11:07 de médecine interne, de pneumo, voire de cardio,
00:11:10 s'ils n'ont pas d'unité de soins intensifs,
00:11:13 des personnes en urgence, à l'intérieur même de l'hôpital.
00:11:17 Tellement c'est spécialisé si on veut assurer la vie de quelqu'un.
00:11:22 Je ne me prononce pas sur les raisons judiciaires,
00:11:25 mais déjà mettre en prison quelqu'un qui est en état critique,
00:11:28 c'est une interrogation pour le pauvre petit médecin que je suis.
00:11:32 Ce n'est pas quelque chose qui me paraît humainement normal.
00:11:36 Pas plus que de conduire, si vous voulez,
00:11:38 pour mettre en danger la vie d'autrui.
00:11:39 - Oui, on est d'accord.
00:11:41 - Vous avez raison de...
00:11:42 - Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
00:11:44 Bien sûr, le placer en détention maintenant, tout de suite,
00:11:48 peut-être qu'il faut attendre un peu.
00:11:51 - Pour l'instant, il n'y est pas encore.
00:11:52 - Pour l'instant, il n'y est pas.
00:11:54 D'ailleurs, ce sont les médecins qui décident.
00:11:55 En réalité, ce que le procureur de la République de Melin,
00:11:58 c'est lui qui doit faire l'annonce de la date précise et de l'heure
00:12:02 à partir duquel Pierre Palmade sera incarcéré,
00:12:05 mais il le fera à partir d'expertise médicale.
00:12:09 C'est-à-dire qu'il y a un ensemble de médecins
00:12:11 qui vont se prononcer, c'est quasiment un vote,
00:12:13 pour dire oui ou non, Pierre Palmade peut être incarcéré.
00:12:16 Ensuite, ne donnons pas l'impression aux téléspectateurs
00:12:20 que si on est malade, on ne peut pas être incarcéré.
00:12:23 Toutes les semaines, il y a des gens qui font des AVC en prison.
00:12:26 Toutes les semaines, il y a des gens qui sont malades en prison.
00:12:29 - Non, mais là, c'est l'inverse.
00:12:29 C'est quand on est à l'hôpital, en prison.
00:12:31 Ce n'est pas un prison hôpital.
00:12:33 - C'est ça, c'est qu'ils ont le malheur de faire des AVC en prison,
00:12:37 ou comme je vous le disais, même dans des services de l'hôpital,
00:12:40 ils se rendent au malheur.
00:12:41 - Oui, mais il y a des gens qui sont condamnés à des peines de prison ferme
00:12:44 qui, au moment du jugement, ne sont pas forcément en état,
00:12:48 sont parfois brancardés et vont quand même en détention
00:12:52 puisque la justice est passée.
00:12:54 Et donc, ça, c'est quand même très important.
00:12:55 Il ne faut pas donner l'impression que...
00:12:57 - Non, mais là, la justice n'est pas passée.
00:13:01 - Mais en tout cas, il y a une décision de justice
00:13:03 qui est de le placer en détention et remis au soir.
00:13:05 Ça, ça prend le coup.
00:13:06 - Alors, pas tous en même temps, les garçons.
00:13:08 - François Puponi.
00:13:09 - Tomber, être incarcéré en étant malade ou tomber malade en prison,
00:13:13 je vous souhaite bon courage.
00:13:15 Moi, j'ai quelques exemples.
00:13:16 Actuellement, à la prison de Fred,
00:13:18 personne qui a plus de 70 ans, qui est incarcéré, qui a une pathologie.
00:13:23 Il n'arrive pas à obtenir le changement de son traitement.
00:13:26 - Juste le changement du traitement.
00:13:27 - Oui, parce qu'il faut des expertises, que le juge doit le voir.
00:13:30 Ça, ça se fait en trois semaines, en rapportant un mois.
00:13:32 Il peut mourir tout simplement parce que, oui, ben non, on va attendre.
00:13:36 C'est l'administration.
00:13:37 C'est comme ça que ça se passe dans la vraie vie.
00:13:38 Enfin, je veux dire, personne ne dit qu'il n'y a pas de problème.
00:13:42 - Non, non, non, non, non. - Non, on n'a pas pu liser, François.
00:13:43 - C'est comme ça que ça se passe dans la vraie vie.
00:13:45 C'est-à-dire que ne tombez pas, il ne faut pas aller en prison.
00:13:47 Et quand vous êtes en prison, ne tombez pas malade,
00:13:49 parce que sincèrement, vous n'êtes pas pris en charge comme un patient normal.
00:13:53 Et d'ailleurs, l'administration et l'État sont régulièrement condamnés
00:13:55 parce qu'il y a des décès faute de soins et l'État est condamné et paye.
00:13:59 Bon, comme ça, bon. Donc ça, c'est le premier point.
00:14:02 Le deuxième point, c'est que par rapport à ce que vous dites tout à l'heure à juste titre,
00:14:05 là, on a le sentiment que le parquet a obtenu ce qu'il voulait.
00:14:07 C'est-à-dire que voilà, on a donné au peuple ce que le peuple attendait.
00:14:11 Pierre Palmade va aller en prison. Ouf !
00:14:13 - Sur l'accident routier. On parle de l'accident routier.
00:14:15 - Oui, sur ouf ! La société... - À ce point, il y a deux autres affaires qui ne sont pas encore faites.
00:14:17 - Moi, ce qui me gêne depuis le début, ce qu'a fait Pierre Palmade est terrible,
00:14:21 gravissime, inexcusable.
00:14:23 Mais dans la voiture, il avait avec lui deux individus
00:14:26 dont on peut suspecter que c'était ses dealers,
00:14:30 puisqu'ils ont été condamnés 15 jours avant parce qu'ils fournissaient de la drogue à Pierre Palmade
00:14:34 et qu'ils étaient même interdits de le revoir.
00:14:36 Donc c'est eux, à priori, on comprend bien, c'est eux qui lui ont réinventé la drogue.
00:14:40 - Mais eux ? - Ils sont dans la voiture.
00:14:42 Donc ils lui laissent prendre la voiture.
00:14:44 Ils ont l'accident, ils s'en vont en ferme ménage.
00:14:47 Et eux, ben bon... - T'es moins insisté.
00:14:49 - Ben, je vais même...
00:14:51 - Maître Mobis !
00:14:54 - On va passer à l'avocat. - Non, non, non.
00:14:56 - Mais pourquoi une enquête pour l'accident de la drogue ?
00:14:58 La question que je pose, et c'est la dernière,
00:15:00 pourquoi on ne va pas aussi vite sur l'enquête sur la drogue ?
00:15:03 - Ah, ben oui. - Parce qu'elle a vraiment encore commencé.
00:15:05 - Il n'y a pas encore eu de garde à vue sur le stupéfiant, par exemple.
00:15:07 - Ben non. - Ben oui.
00:15:09 - Les deux autres, on va très vite.
00:15:11 - Mais regardez, je vous pose la question.
00:15:13 Qu'est-ce que vous auriez dit si... - Vous aurez la parole, ne vous inquiétez pas.
00:15:15 - Non, parce que du coup, regardez, au début,
00:15:18 première garde à vue, Pierre Palmade est entendu par des policiers.
00:15:20 Ensuite, ce sont les gendarmes qui font l'enquête sur les stupéfiants.
00:15:23 On aurait enchaîné 48 heures de garde à vue par la police,
00:15:25 avec ensuite 48 heures de garde à vue par la gendarmerie.
00:15:28 - Non, non, non, on en a pas besoin, on en ignore,
00:15:29 concrètement, on va sur les deux autres personnes.
00:15:30 Mais en revanche, ce là où je ne suis pas d'accord avec vous,
00:15:32 c'est quand vous dites qu'il est confronté à la justice
00:15:34 comme n'importe quel justiciable, c'est faux.
00:15:36 Puisque la plupart des dossiers d'accident routier,
00:15:38 les personnes qui sont en instruction ne vont pas en détention provisoire.
00:15:42 Ils sont tous placés sous bracelet électronique, à la rigueur,
00:15:44 assignés à résidence. - Et encore, pas tous.
00:15:46 - Et encore, pas tous.
00:15:47 Mais lorsque, de toute manière, vous êtes assigné à résidence
00:15:49 sous bracelet électronique, il n'y a pas de risque de réitération.
00:15:51 Donc, en plus, la motivation de la Cour d'appel
00:15:52 pour éviter la réitération me semble comme très bancale.
00:15:55 Le seul motif qui aurait pu être avancé,
00:15:57 c'est le trouble exceptionnel à l'ordre public,
00:15:59 qui ne pouvait pas être retenu puisqu'on n'est pas en matière de crime.
00:16:02 Donc, juridiquement, en tout cas, tous les juristes
00:16:05 qui ont pu avoir connaissance de cette information
00:16:09 sont assez étonnés, parce qu'on n'a pas fait du droit,
00:16:11 on a fait du sentiment.
00:16:12 - Adam Atraori, qui a tué une femme à main nue,
00:16:16 avec une bouffée délirante, due à la prise de drogue...
00:16:20 - Adam Atraori ?
00:16:21 - Oui, Adam Atraori.
00:16:22 - Non, non, non, vous trompez d'affaire.
00:16:25 - C'est un autre Atraori, pardon.
00:16:26 - Absolument.
00:16:27 - C'est pas Adam Atraori, excusez-moi.
00:16:29 J'oublie le prénom, mais c'est un autre Atraori.
00:16:31 Qui a tué une femme à main nue, avec une bouffée délirante,
00:16:34 n'a pas fait un jour de prison.
00:16:37 Pas fait un jour de prison.
00:16:38 - Donc, en fait, on a l'impression de découvrir
00:16:41 l'individualisation de la peine,
00:16:44 et que chaque magistrat prend en son âme et conscience,
00:16:46 et en fonction du droit.
00:16:48 Parce que quand on dit que les jurys se sont penchés dessus,
00:16:51 je pense que le magistrat, il a respecté le droit.
00:16:53 C'est juste que comment on interprète ce droit-là ?
00:16:55 Et si, effectivement, on n'est pas dans le cœur du dossier,
00:16:58 on ne sait pas ce qu'il y a dans le dossier,
00:16:59 alors un avocat peut savoir ce qu'il y a dans le dossier,
00:17:02 là, en l'occurrence, autour de la table, on ne sait pas.
00:17:03 Donc, si le magistrat, qui a décidé, quand même,
00:17:06 d'envoyer le citoyen Pierre Palmade en détention provisoire,
00:17:11 c'est qu'il avait peut-être aussi des bonnes raisons pour le faire.
00:17:14 Et ça, on ne peut pas le reprocher.
00:17:16 Alors, on peut effectivement parler de la moralité,
00:17:18 parler de la pression de l'opinion publique, etc.
00:17:22 Peut-être que ça penchait dans la balance, et peut-être pas.
00:17:24 Parce qu'effectivement, il y a des affaires en cours,
00:17:26 et on ne sait pas pourquoi.
00:17:27 Et quelqu'un qui a déjà eu des alertes,
00:17:28 et qui continue justement à prendre un véhicule,
00:17:30 et qui, j'allais dire, qui commet ce qu'il a commis,
00:17:34 peut-être que, justement, il faut aussi protéger la société.
00:17:36 Avoir un bracelet électronique...
00:17:38 - Un bracelet à l'hôpital...
00:17:40 - Vous pouvez sortir la journée.
00:17:41 - Assigné à résidence.
00:17:42 - Assigné à résidence.
00:17:43 - Vous ne sortez pas de l'hôpital.
00:17:44 - Assigné à résidence, je ne sors pas de l'hôpital.
00:17:45 - Vous ne pouvez pas sortir de l'hôpital.
00:17:46 - Non, mais après, une fois qu'il est sorti de l'hôpital, il va chez lui.
00:17:47 Il va aller acheter sa baguette de pain, comment ?
00:17:49 Avec des livrets où ?
00:17:50 Donc, il va prendre la voiture, et il va...
00:17:52 - Non, mais là, vous faites de la mauvaise foi.
00:17:54 Vous savez très bien comment fonctionnent les bracelets électroniques.
00:17:56 Il bip au mètre dans lequel vous dépassez votre...
00:17:59 - Mais il y a des heures de sortie !
00:18:00 Il y a des heures de sortie !
00:18:01 - Il bip surtout quand vous n'intégrez pas votre domicile le soir pour dormir.
00:18:07 Ça dépend après, effectivement, du contrat qu'il y a entre le magistrat et le prévenu.
00:18:11 - Et il y a des heures de sortie, excusez-moi.
00:18:12 - Mais bien sûr, oui.
00:18:13 - Vous devez se autoriser à sortir de 14h à 16h.
00:18:14 - On a plein de récidivistes qui commettent des crimes et des délits et qui ont un bracelet
00:18:18 électronique à 16h.
00:18:19 - On prend l'exemple du fils Alenau.
00:18:22 - Oui.
00:18:23 - Tué par un multirécidiviste, sans permis.
00:18:25 Voiture volée, sous l'emprise d'alcool.
00:18:28 Il a fait 7 mois...
00:18:29 - Et c'était qu'au bilitre.
00:18:30 - Qu'au bilitre.
00:18:31 - Qu'au bilitre, oui, tout à fait.
00:18:32 - Elle a fouillé pas la main.
00:18:33 - Il a pris 7 mois.
00:18:34 Donc il y a un moment...
00:18:35 Attention, on ne quitte pas l'amérité.
00:18:36 Moi, je ne suis pas là pour défendre Pierre Palma.
00:18:37 - Encore une fois, ça dépendra du magistrat.
00:18:38 - Mais le sentiment que des magistrats ont pris la décision, compte tenu de son état
00:18:42 de santé, de le garder sous contrôle judiciaire à l'hôpital avec bracelet.
00:18:49 La pression du parquet.
00:18:51 Pas question, pas question, il faut y aller, il faut y aller.
00:18:53 Et les juges disent "Ok, on y va".
00:18:55 Entre-temps, il y a un AVC.
00:18:56 Ça donne un peu le sentiment que non seulement les personnes connues ne sont pas protégées,
00:19:00 mais ne sont pas considérées tout à fait comme des justiciables comme les autres.
00:19:04 - Il y en a pourtant sur les réseaux sociaux ce week-end qui remettaient en cause même
00:19:06 la réalité de l'AVC.
00:19:08 - Oui, bah oui.
00:19:09 - Après, il y a eu le Kremlin de l'Isètre.
00:19:11 Alors, il faut expliquer que ça n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine.
00:19:13 Parce que certains...
00:19:14 - Le Kremlin, ça y est, on les avance maintenant.
00:19:17 - Le complotisme n'a pas d'importune.
00:19:19 - On les avance maintenant.
00:19:20 - Vous avez raison de le dire.
00:19:21 - On voit émerger depuis une dizaine d'années, pardonnez-moi de faire un pas de côté,
00:19:25 mais je crois que c'est aussi une des raisons pour lesquelles on demande une grande cause nationale
00:19:30 pour évoquer tout ce que remue la question de la santé des addictions,
00:19:35 c'est cette intersection de plus en plus importante entre les neurosciences et la justice.
00:19:42 C'est-à-dire, qu'est-ce qui définit en fait, pas simplement par une expertise encore clinique
00:19:48 et un peu de neuro-imagerie, l'altération ou l'abolition du rediscernement,
00:19:53 voire plus, je pense que j'appellerais de façon profane, la responsabilité.
00:19:58 Et je trouve que ces travaux-là, eux aussi ont besoin d'un petit coup de pouce
00:20:03 parce que j'imagine qu'au XXIe siècle, les expertises vont se multiplier à votre demande
00:20:10 et de façon tout à fait légitime, et que pour définir avec les drogues actuelles
00:20:17 l'état de responsabilité sous langue judiciaire, ça nécessite quand même de sacrés travaux préalables là aussi.
00:20:27 – Docteur, vous êtes spécialiste en addictologie, donc vous connaissez toutes ces drogues,
00:20:30 on parle beaucoup de la 3-MMC, qu'est-ce que c'est que cette drogue par rapport à la cocaïne, l'héroïne,
00:20:36 les drogues, je dirais, "classiques" ?
00:20:39 – La cocaïne un peu, avec les amphétamines, peut-être des années 50-60 pour les sportifs,
00:20:46 peut-être vous souvenez-vous de la mort de Tom Simpson sur les pentes du Ventoux,
00:20:51 je crois, qui s'écroule absolument et arrêt cardiaque.
00:20:56 Donc c'est une classe en phétamines, cocaïne et maintenant catinone, dont la 3-MMC.
00:21:04 – Catinone ça a un effet…
00:21:06 – Voilà, qui sont des neuro-excitants, c'est-à-dire que ça enlève le signal de fatigue,
00:21:13 ça permet de faire ces marathons sprint dont les personnes usagères sortent épuisées
00:21:20 avec tous les troubles cardiaques, neurologiques qu'on peut imaginer.
00:21:25 Donc la 3-MMC c'est la version moderne, encore plus efficace et encore plus dangereuse
00:21:31 parce qu'elle est moins chère en plus, on retarde, et donc c'est ça aussi face auquel on doit faire face,
00:21:38 c'est-à-dire que quand on vous dit "la cocaïne c'est un peu le dinosaure de l'histoire
00:21:43 et qu'on n'arrive déjà pas à la traiter correctement,
00:21:46 ou du moins autant qu'on voudrait, qu'on a pu le faire pour l'héroïne",
00:21:49 on voit les défis et là aussi dans "Grande Cause Nationale",
00:21:53 la nécessité des budgets recherche, nationaux et internationaux,
00:21:57 que ça suppose et qui ne sont pas encore au rendez-vous aujourd'hui.
00:22:00 – Une question concernant Pierre Palmade,
00:22:02 est-ce que là on peut estimer que son sevrage est terminé ?
00:22:05 – Alors au sens vraiment physique du terme,
00:22:09 alors physique, si on peut différencier physique et psychologie,
00:22:14 dans les sevrages, les conséquences physiques sont terminées
00:22:19 en une dizaine, quinzaine de jours maximum.
00:22:22 Pas forcément les risques de l'arrêt d'une consommation, c'est un peu complexe.
00:22:26 – Les risques de l'arrêt ? Il y a plus de risques à arrêter que de continuer ?
00:22:29 – Et bien parfois ça peut surprendre, oui on ne rappelle pas assez,
00:22:33 j'en profite, pardonnez-moi, qu'il y a deux sevrages qui peuvent tuer.
00:22:38 Le sevrage de l'alcool, quand il n'est pas médicalement assisté,
00:22:42 c'est pas simplement voir des éléphants roses,
00:22:45 c'est faire éventuellement des états de mal épileptique
00:22:48 et des maladies neurologiques très graves,
00:22:51 même si elles ont un nom charmante, Korsakov, Gaillet-Wernicke,
00:22:54 avec des personnes qui si elles ne meurent pas,
00:22:57 sont handicapées à vie comme des jeunes Alzheimer.
00:23:00 Et le sevrage des benzodiazépines, des tranquillisants,
00:23:03 que ça soit chez une personne âgée ou chez quelqu'un de jeune,
00:23:08 qui peut entraîner un état de mal épileptique,
00:23:10 c'est-à-dire des convulsions en répétition et la mort brutale du sujet.
00:23:14 Donc oui, deux sevrages tuent, pas ceux de la cocaïne directement,
00:23:18 ni de l'héroïne, pas ceux qu'on croit en quelque sorte.
00:23:21 Mais là aussi il y a une information qui est vraiment nécessaire.
00:23:24 – Mais néanmoins il était dans un service d'addictologie.
00:23:26 – Mais il était dans un service d'addictologie.
00:23:28 – Et là c'est vous dire la difficulté de prévenir un certain nombre de complications,
00:23:34 dont les accidents vasculaires cérébraux,
00:23:36 chez quelqu'un comme beaucoup, beaucoup d'usagers,
00:23:39 qui est polyconsommateur, c'est-à-dire des années de tabac,
00:23:43 la cocaïne va entraîner, et là 3 MMC et d'autres,
00:23:47 une appétence tabagique où 4 paquets vont être consommés dans la nuit.
00:23:51 L'alcool, là où quelqu'un serait dans le coma,
00:23:54 avec une demi-bouteille de vodka, va tenir entre guillemets,
00:23:58 deux bouteilles de vodka, parce que la cocaïne et l'alcool
00:24:01 font une grosse molécule qui quelque part est mieux tolérée dans le cerveau,
00:24:05 passe plus doucement cette barrière cérébrale.
00:24:08 – Elle se détruit de l'intérieur. C'est effrayant.
00:24:10 – Mais quand je parle de marathon sprint,
00:24:12 c'est parce que je n'ai pas trouvé meilleure expression,
00:24:15 parce que je m'imagine le marathonien là aussi qui s'écroule à l'arrivée,
00:24:20 tellement c'est épuisant.
00:24:21 Alors vous imaginez bien au sprint que ça doit être,
00:24:24 c'est une épreuve physique.
00:24:25 J'ai des patients qui ont eu l'intelligence en quelque sorte parfois
00:24:29 de se photographier quand ils étaient au cinquième jour,
00:24:33 sixième jour de leur consommation,
00:24:36 ce qui arrive dans des épisodes de Kemp Sec,
00:24:38 et surtout avec la méthamphétamine,
00:24:41 ils avaient perdu 8 kg, 10 kg,
00:24:44 et vous avez des images de zombies qui valent la série,
00:24:47 je crois que c'était Breaking Bad.
00:24:49 – Il y a passé trois jours, je crois.
00:24:51 – Et là, de ce qu'il dit…
00:24:53 – Walking Dead, Walking Dead, Walking Dead.
00:24:55 – Voilà.
00:24:56 – Breaking Bad, c'est le…
00:24:57 – Mais ça a une répercussion physique terrible,
00:25:00 et sur fond, parce qu'oublions pas que les accidents visculeurs cérébraux,
00:25:04 pour tout le monde, c'est 40 000 morts par an,
00:25:07 je m'en souviens parce que l'alcool c'est 41 000 morts par an.
00:25:11 Donc je le mémorise comme ça,
00:25:13 40 000 morts par an et 150 000 cas par an.
00:25:17 Et essentiellement quoi ?
00:25:19 Le tabac, pour qui on ne propose toujours pas dans notre pays
00:25:22 de substitution comme le vin potage,
00:25:24 où on sait qu'il y a 95 % de risques en moins.
00:25:27 L'alcool, pour lequel on ne touche pas,
00:25:29 parce qu'on est franchouillard et on n'a toujours pas compris
00:25:32 que pour être un bon vivant, il va aller mieux être vivant,
00:25:35 et que c'est pas parce qu'on produit du vin
00:25:37 qu'il ne faut pas essayer de ne pas en mourir, etc.
00:25:41 On a un vrai programme et une vraie cause nationale à demander.
00:25:46 Et c'est l'occasion d'en parler.
00:25:48 On fait une toute petite pause, je vous passe la parole à tous.
00:25:50 Dans un instant on continue à évoquer Pierre Palman,
00:25:52 on ira devant l'hôpital du Kremlin, Bicêtre,
00:25:54 où il est toujours hospitalisé.
00:25:55 A tout de suite sur CNews.
00:25:56 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:26:03 Le rappel des titres de l'actualité avec Adrien Spiteré.
00:26:05 Une quinzaine de militants écologistes ont aspergé
00:26:13 les façades de Bercy cet après-midi.
00:26:15 Ils demandent l'annulation de la dette des pays du Sud.
00:26:18 Vêtus de combinaisons rouges, ces membres de l'ONG
00:26:21 attaquent ce sont enchaînés au ministère de l'économie.
00:26:24 Des tenues rappelant la série Netflix, Casa de Papel.
00:26:28 Ils ont été délogés par la police.
00:26:30 Recep Tayyip Erdogan présente ses excuses.
00:26:33 Le président turc demande pardon pour des retards
00:26:36 dans l'arrivée des secours à Adyaman.
00:26:38 La province est l'une des plus touchées par le séisme dévastateur
00:26:41 du 6 février dernier.
00:26:43 Le tremblement de terre a fait plus de 44 000 morts
00:26:46 en Turquie et en Syrie.
00:26:48 Epilondre et Bruxelles trouvent un accord sur l'Irlande du Nord.
00:26:51 Ils prévoient de réduire les contrôles douaniers
00:26:54 sur les marchandises de Grande-Bretagne arrivant dans le pays.
00:26:57 Richie Sunak et Ursula von der Leyen sont réunies
00:27:00 à Windsor cet après-midi.
00:27:02 Le Premier ministre britannique et la présidente
00:27:04 de la Commission européenne ont tenu une conférence de presse commune.
00:27:08 Merci Adrien Spiteré pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:27:11 On évoque toujours l'affaire Pierre Palmat
00:27:13 puisque la Cour d'appel de Paris a décidé ce matin
00:27:15 son placement en détention provisoire.
00:27:17 Jeanne Cancart et Alexandre Dissel sont nos envoyés spéciaux
00:27:20 devant l'hôpital du Kremlin Bicêtre où ils se trouvent toujours.
00:27:23 Bonsoir à tous les deux.
00:27:24 Il sera donc incarcéré à la prison de Frennes
00:27:27 mais on ne sait pas quand.
00:27:28 Pourquoi cette décision Jeanne ?
00:27:30 Eh bien Laurence, plusieurs critères ont pu motiver
00:27:36 la décision des juges de la Cour d'appel de Paris
00:27:38 du placement en détention provisoire de Pierre Palmat
00:27:41 assorti d'un mandat de dépôt,
00:27:43 notamment le risque de réitération de conduite
00:27:46 sous l'emprise de cocaïne.
00:27:48 Autre critère qui a pu jouer dans cette décision
00:27:51 c'est la nécessité du bon déroulé des investigations
00:27:55 dans le cadre de l'information judiciaire
00:27:57 qui a été ouverte, on le rappelle,
00:27:59 pour homicides et blessures involontaires
00:28:01 en état de récidive légale
00:28:04 puisque Pierre Palmat, en 2019, avait déjà été condamné
00:28:07 pour acquisition de stupéfiants.
00:28:09 Alors Jeanne, on ne sait pas quand la décision
00:28:11 de l'incarcération réelle sera prise.
00:28:13 Elle sera prise en fonction de quoi ?
00:28:15 D'état de santé on imagine bien ?
00:28:17 Oui exactement, Laurence, Pierre Palmat
00:28:21 qui est toujours en ce moment hospitalisé
00:28:23 ici à l'hôpital du Kremlin à Bicêtre.
00:28:25 Il est admis en ce moment au service de neurologie vasculaire
00:28:28 depuis son AVC survenu samedi dernier.
00:28:31 Pierre Palmat dont désormais la chambre
00:28:33 n'est plus gardée par une simple patrouille de police
00:28:36 mais maintenant par des agents de la pénitentiaire
00:28:39 puisque désormais l'humoriste âgé de 54 ans
00:28:42 est considéré comme un détenu.
00:28:44 Cette surveillance sera en place jusqu'à l'incarcération
00:28:47 de l'individu mais la question qui reste en suspens
00:28:50 c'est quand Pierre Palmat sera-t-il incarcéré ?
00:28:54 Ça dépend évidemment du feu vert de ces médecins
00:28:56 qui devront dire au procureur de Melun
00:28:59 quand l'état de santé de Pierre Palmat
00:29:01 sera compatible avec une incarcération.
00:29:03 Merci beaucoup Jeanne Cancart,
00:29:05 Jean-Christophe Distel au Kremlin Bicêtre,
00:29:07 Jean-Christophe Couy, policier.
00:29:09 Ça veut dire qu'il est à l'hôpital
00:29:10 mais que la détention provisoire a déjà commencé.
00:29:12 Donc là il a déjà un numéro d'écrou
00:29:14 et il est considéré comme un détenu.
00:29:15 Oui, tout à fait, donc il est à l'hôpital
00:29:17 et puis il y a des soins donc c'est normal
00:29:19 qu'il soit observé.
00:29:21 C'est la même façon que si on était en prison.
00:29:26 Il y a des visites, ce n'est pas visite libre,
00:29:30 vous êtes soumis à des restrictions
00:29:32 comme en prison et gardés par la pénitentiaire.
00:29:34 Maître Pierre-Henri Bovis,
00:29:36 quand on dit qu'il pourrait nuire
00:29:38 au bon déroulé de l'enquête,
00:29:40 qu'il y a un risque de réitération,
00:29:42 ce sont des arguments qui vous semblent valables ?
00:29:44 Non, pour moi on a essayé de tricoter le droit
00:29:47 pour rendre une décision
00:29:49 qui pourrait être vraisemblable.
00:29:52 En réalité, moi comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:29:54 le seul point sur lequel cette décision
00:29:56 a pu se fonder, c'est vraiment le trouble
00:29:58 exceptionnel à l'ordre public
00:29:59 qui ne pouvait pas s'appliquer dans ce cas-là
00:30:01 puisque c'est en matière de crime.
00:30:04 Sur la détention provisoire,
00:30:06 c'est une exception à l'exception
00:30:08 puisque l'assignation à résidence
00:30:10 au bracelet électronique, à mon sens,
00:30:12 permettait d'éviter la récidive.
00:30:14 Ensuite après il va y avoir une instruction.
00:30:16 Pour bien comprendre la détention provisoire,
00:30:18 Pierre Palma n'est pas jugé,
00:30:20 il n'est pas condamné.
00:30:22 Il va y avoir une instruction à charge et à décharge.
00:30:24 Il y a 20% de personnes en prison qui sont dans ce cas-là.
00:30:26 Exactement, il y a 20% de personnes
00:30:28 qui sont dans ce cas-là
00:30:30 et une instruction va mener,
00:30:32 il va renvoyer éventuellement devant le tribunal correctionnel
00:30:34 pour des faits qu'il va qualifier.
00:30:36 Et ensuite, la période de détention
00:30:38 va être déduite de la peine
00:30:40 à laquelle il serait éventuellement condamné.
00:30:43 Donc effectivement, il est derrière les barreaux,
00:30:45 il est détenu, mais il n'est pas condamné.
00:30:47 Encore une fois, c'est bien de manière préventive.
00:30:50 Il a combien de temps pour qu'il reste en préventive ?
00:30:52 12 mois maximum au moins ?
00:30:53 Exactement, renouvelable.
00:30:54 On prend l'exemple de celui qui a tué
00:30:56 le fils de M. Allendorff.
00:30:58 Il a fait les 12 mois.
00:30:59 Il avait 7 mois ?
00:31:01 Oui, parce que évidemment,
00:31:03 Pierre Palmade aura l'occasion de demander des mises en liberté.
00:31:05 Tout au long de sa détention provisoire,
00:31:07 il peut formuler des requêtes pour demander sa mise en liberté
00:31:10 qui pourra être acceptée ou non,
00:31:11 en fonction là aussi de son état de santé.
00:31:13 Jean-Christophe Couville, vous n'êtes pas de la pénitentiaire,
00:31:15 mais votre syndicat couvre tous les secteurs.
00:31:17 Ça, c'est un détenu particulier.
00:31:19 On imagine bien qu'à Frennes, on ne le met pas n'importe où.
00:31:21 Pierre Palmade, il y a des lieux,
00:31:23 des quartiers VIP, comme on disait à l'assemblée ?
00:31:25 Oui, c'est ce qu'on dit.
00:31:26 VIP, mais en fait,
00:31:28 sur Frennes, je ne connais pas exactement,
00:31:30 mais je pense qu'il y a quand même des aménagements
00:31:32 pour certaines personnes.
00:31:33 VIP, c'est vite dit,
00:31:35 mais disons que c'est une cellule isolée.
00:31:37 Vous êtes seul,
00:31:39 vous n'êtes pas mélangé avec d'autres personnes.
00:31:41 C'est quand même assez bénéfique quand même.
00:31:43 Mais c'est normal.
00:31:45 Quand une personne a risque,
00:31:47 il n'y a pas que des stars qui vont là-dedans,
00:31:49 ni des hommes politiques.
00:31:50 Une personne à risque, c'est quoi ?
00:31:52 Une personne à risque, c'est peut-être une personne,
00:31:54 qui purge sa peine,
00:31:56 mais sur lesquelles
00:31:58 règne justement une omerta.
00:32:00 On sait qu'on veut peut-être en attenter à sa vie, etc.
00:32:03 Et donc du coup, on le protège.
00:32:05 Je pense que là, c'est le pédophile.
00:32:07 Suspicion de pédophilie.
00:32:09 Connu.
00:32:10 On avait des violeurs, des pédophiles,
00:32:12 mais après, il y a des prisons maintenant qui sont créées,
00:32:14 où ces personnes un peu
00:32:16 particulières sont mises aussi
00:32:18 pour leur protection.
00:32:20 Encore une fois, on en parlait tout à l'heure,
00:32:21 mais c'est vrai que l'État est responsable aussi
00:32:23 de la sécurité des détenus.
00:32:25 Mais sur ce point, c'est très important,
00:32:27 parce que sur le risque de pédopornographie,
00:32:29 c'est l'une des raisons pour lesquelles
00:32:31 des détenus sont le plus
00:32:33 agressés dans les prisons.
00:32:35 Les viols aussi.
00:32:37 Les viols, les acteurs en viol, pédopornographie,
00:32:39 ce sont vraiment les...
00:32:41 Et en plus, quelqu'un qui est connu.
00:32:43 Et dont on pense qu'il a de l'argent,
00:32:45 est aussi soumis à du racket.
00:32:47 Il y a des gens qui l'approchent pour lui dire
00:32:49 "on peut te fournir, on te connaît,
00:32:51 on te protège, mais tu nous payes", etc.
00:32:53 C'est aussi comme ça que ça se passe.
00:32:54 Il y a tout qui s'agglomère, Louis-Dragnan.
00:32:56 La haine des riches aussi,
00:32:58 des privilégiés,
00:33:00 qu'on a montré depuis tout à l'heure
00:33:02 que ce n'est pas vraiment le cas dans l'affaire Palmade.
00:33:04 Ah non, mais clairement.
00:33:05 En fait, il y a peut-être eu ça
00:33:07 il y a 30-40 ans, mais moi,
00:33:09 depuis que je m'intéresse à ces affaires-là,
00:33:11 la justice est plutôt sévère
00:33:13 contre les personnalités.
00:33:15 Et comme, vous le rappeliez très justement tout à l'heure,
00:33:17 les peines sont individualisées.
00:33:19 Au moment où la peine est prononcée,
00:33:21 est pris en compte le fait que la personne
00:33:23 est connue, a de l'influence,
00:33:25 et souvent parce qu'elle a de l'influence,
00:33:27 typiquement Pierre Palmade,
00:33:29 on va lui reprocher encore plus
00:33:31 d'avoir montré un mauvais exemple.
00:33:33 C'est une des raisons pour lesquelles
00:33:35 Pierre Palmade est beaucoup plus durement condamné
00:33:37 que n'importe quel autre...
00:33:39 En même temps, il n'est pas encore condamné.
00:33:41 Non, il n'est pas condamné, excusez-moi.
00:33:43 Le placement en détention provisoire,
00:33:45 on l'a un peu rappelé tout à l'heure,
00:33:47 c'est un accident de la route provoqué par,
00:33:49 on suppose pour l'instant,
00:33:51 parce qu'on n'en est pas certains,
00:33:53 on sait qu'il a consommé de la cocaïne
00:33:55 et des drogues avant l'accident,
00:33:57 mais tout ça est encore en train d'être analysé.
00:33:59 C'est l'enquête et en cours.
00:34:01 C'est un homicide involontaire.
00:34:03 On ne sait pas encore.
00:34:05 Non, mais vous...
00:34:07 Et puis vous regardez, je ne sais pas,
00:34:09 il y a des faits divers partout en France
00:34:11 sur des homicides pour le coup volontaires
00:34:13 ou des meurtres, des assassinats,
00:34:15 on peut se dire qu'il y a parfois du deux poids, deux mesures.
00:34:17 Que la peine, in fine, soit une peine d'emprisonnement,
00:34:21 pourquoi pas, ce sera en fonction des éléments du dossier.
00:34:23 Il y a déjà eu des dossiers d'accident de la route
00:34:25 pour lesquels les auteurs sont partis en détention.
00:34:27 Mais là, on est vraiment dans le cadre de l'instruction.
00:34:29 Et dans le cadre de l'instruction,
00:34:31 des personnes vont très rarement en détention provisoire.
00:34:33 Et pour rebondir sur ce que vous dites
00:34:35 sur les célébrités,
00:34:37 ceux qui ont de l'argent, etc.,
00:34:39 on a eu une autre affaire assez emblématique,
00:34:41 l'affaire Balkany.
00:34:43 Soit elle est en détention provisoire,
00:34:45 c'était un non-sens absolu,
00:34:47 à la lecture du droit.
00:34:49 - Et pourtant, il est allé, et à Frennes notamment.
00:34:51 Vous voulez rajouter quelque chose encore ?
00:34:53 - Je voulais dire, c'est vrai qu'on se fixe
00:34:55 sur Pierre Palmade,
00:34:57 mais en face, il y a quand même des victimes,
00:34:59 et eux aussi, je vais dire, ils sont en détention provisoire
00:35:01 pour toute leur vie.
00:35:03 C'est-à-dire que je ne les mets pas au jugement,
00:35:05 mais c'est juste que je ne veux pas tomber dans le pathos
00:35:07 et que oui, effectivement, des fois,
00:35:09 la réalité, ça fait mal.
00:35:11 La réalité, c'est comme ça.
00:35:13 Encore une fois, on parle du monde de l'illusion,
00:35:15 les drogues, etc.
00:35:17 On vit dans une espèce de contre-société,
00:35:19 et un jour ou l'autre, on doit rendre compte
00:35:21 à la société dans laquelle on vit.
00:35:23 Et en face, il y a des victimes qui sont à vie,
00:35:25 marquées par ça, et je ne pense pas
00:35:27 que le fait que Pierre Palmade aille en détention,
00:35:29 ça va les émouvoir.
00:35:31 - On rappelle qu'un petit garçon de 6 ans,
00:35:33 à l'hôpital, il est sans parole.
00:35:35 - Il y a deux choses qui se confondent.
00:35:37 Il y a la peine des victimes qui est incommensurable
00:35:39 qui va être condamnée jusqu'à la fin de leur vie,
00:35:41 probablement, pour cette maman qui a perdu son bébé.
00:35:43 Mais là, on confond deux choses.
00:35:45 On confond, un, l'instruction d'un individu
00:35:47 qui va être condamné pour des faits,
00:35:49 et ensuite, l'instruction qui va permettre
00:35:51 au juge d'instruction de faire dérouler
00:35:53 son instruction et d'instruire à charge et à décharge.
00:35:55 Et il ne faut pas que la justice
00:35:57 soit rendue par du sentiment
00:35:59 et par du pathos.
00:36:01 Et c'est ce qui a été fait.
00:36:03 - D'accord, le même chef,
00:36:05 vous vouliez intervenir.
00:36:07 - Attendez les garçons.
00:36:09 Le docteur a la parole.
00:36:11 - Allez-y docteur.
00:36:13 Je t'inviendrai après.
00:36:15 - Merci.
00:36:17 Il y a deux points d'abord rappelés
00:36:19 pour ces horribles accidents
00:36:21 de la route, les 3500 morts.
00:36:23 Là aussi,
00:36:25 ma mémoire est bonne.
00:36:27 Et que la première cause,
00:36:29 les premières causes sont l'alcool et la vitesse.
00:36:31 Si on doit se responsabiliser
00:36:33 tous face à ces horreurs,
00:36:35 il faut arrêter de penser
00:36:37 qu'on peut conduire
00:36:39 en ayant bu.
00:36:41 Et de même,
00:36:43 arrêter de penser
00:36:45 que la répression suffit
00:36:47 pour faire de la prévention,
00:36:49 puisque j'ai exactement le même discours
00:36:51 en disant
00:36:53 "sniffer ou conduire,
00:36:55 il faut choisir".
00:36:57 Et là on voit bien, si vous voulez,
00:36:59 encore une fois, tous les efforts qui sont nécessaires
00:37:01 qui ont été faits, une période
00:37:03 qui stagne un peu
00:37:05 par rapport à ces dizaines de milliers
00:37:07 d'horreurs
00:37:09 d'enfants qui soient
00:37:11 à Garch ou dans d'autres hôpitaux
00:37:13 orthopédiques, de morts brutales
00:37:15 comme ça, avec
00:37:17 des discussions
00:37:19 parfois un peu morales,
00:37:21 est-ce que c'est plus grave de tuer quand on a pris de la drogue ?
00:37:23 "Déclarer drogue"
00:37:25 Vous voyez que quand on a pris de l'alcool,
00:37:27 quand on est au volant,
00:37:29 il y a quelque chose aussi qui est choquant.
00:37:31 Je regardais, là aussi,
00:37:33 dans les exemples, quelqu'un qui a été condamné
00:37:35 à 15 mois ou 17 mois
00:37:37 de prison alors qu'il avait été tué
00:37:39 dans un accident de voiture en étant
00:37:41 à une dose d'alcoolémie très élevée,
00:37:43 quasiment toute une famille.
00:37:45 Non, on doit avoir
00:37:47 des responsabilités. Je rappelle une chose,
00:37:49 pardonnez-moi, parce que ça peut
00:37:51 paraître une évidence pour beaucoup,
00:37:53 mais il n'y a aucun
00:37:55 fondement scientifique
00:37:57 sérieux pour différencier
00:37:59 des drogues légales des drogues illégales.
00:38:01 Médicalement et scientifiquement parlant.
00:38:03 Et je pense
00:38:05 qu'il faut rattraper
00:38:07 un certain nombre de choses.
00:38:09 D'abord, une absence de prévention.
00:38:11 On a pensé que la répression
00:38:13 pouvait faire prévention. Donc on n'a pas parlé
00:38:15 du cannabis au volant, on n'a pas parlé
00:38:17 de la cocaïne au volant.
00:38:19 Et d'un autre côté, on a sous-estimé,
00:38:21 parce qu'un peu franchouillard, un peu
00:38:23 bon vivant, que pour rester
00:38:25 un bon vivant, on va mieux être
00:38:27 vivant et pas tuer les autres.
00:38:29 – Vous avez raison. Louis Dracneau. – Non, quand même, une chose sur la répression,
00:38:31 il y a aussi un vrai débat qui concerne
00:38:33 pas uniquement ce sujet, c'est l'application des peines.
00:38:35 Et dans...
00:38:37 Je parle sous le contrôle de Jean-Christophe Couvy,
00:38:39 en tant que policier, vous le voyez
00:38:41 très régulièrement. – Sur la route ou
00:38:43 pour les consommateurs ? – Non mais de manière générale.
00:38:45 Très souvent, il y a des peines qui sont prononcées, qui ne sont pas appliquées
00:38:47 et donc la peine n'est plus dissuasive.
00:38:49 Et donc le volet répression que tout le monde
00:38:51 appelle de ses... Vous vous dites que ça ne fonctionne pas.
00:38:53 En fait, il y a peut-être une... – Je dis qu'il faut
00:38:55 l'évaluer, c'est très différent.
00:38:57 – Il faut l'évaluer, mais en fait, on a déjà un début
00:38:59 d'évaluation. – C'est valable pour la médecine, pour la répression.
00:39:01 – Oui, mais quand la répression ne fonctionne pas,
00:39:03 parce qu'elle n'est pas appliquée. – Quand la répression ne fonctionne pas, comme vous dites.
00:39:05 – Parce qu'en partie, je pense, elle n'est pas appliquée.
00:39:07 – Hélas, non. – Je vous donne un autre exemple
00:39:09 qui n'a rien à voir. Pourquoi est-ce qu'il y a autant de refus d'obtempérit ?
00:39:11 Parce qu'il y a beaucoup de gens, pendant des années,
00:39:13 qui se disaient, si je roule sur un policier,
00:39:15 il m'arrive rien. – C'est pas impossible.
00:39:17 Mais juste une chose. Aux États-Unis,
00:39:19 qui a été, avant nous, le pays le plus répressif,
00:39:23 vous preniez 30 ans de prison pour avoir cultivé
00:39:25 une mère de famille, cultivé un plan de cannabis,
00:39:27 elle se retrouvait en prison pour ça.
00:39:29 Ils ont complètement basculé.
00:39:33 On sait, si vous voulez, que la répression,
00:39:35 non seulement elle seule, est inefficace,
00:39:37 mais que par rapport aux milliards de milliards
00:39:41 qui ont été dépensés dans cet axe-là,
00:39:43 et qui permettraient aux policiers
00:39:45 d'aller travailler sur des ciblages de trafic.
00:39:49 – Ce qui est terrible aujourd'hui, c'est qu'on n'a même pas de prévention en France.
00:39:51 Le drame, c'est qu'il y a des compagnes contre la justice,
00:39:55 des compagnes contre la drogue.
00:39:57 – Il faut repenser le rôle de la prison aussi.
00:39:59 – Mettre un objectif poursuivi.
00:40:01 – Essayer de faire en sorte que des jeunes ne basculent pas dans la drogue.
00:40:03 Après, on va faire de la répression.
00:40:05 Mais mettons en place une prévention très tôt,
00:40:07 pour éviter que des jeunes basculent dans la drogue.
00:40:09 – Jean-Christophe Couvy, policier.
00:40:11 – Ils sont à 116%, 120% presque du taux d'occupation.
00:40:15 – Actuellement, il y a 90% de la lutte contre la drogue,
00:40:25 qui est utilisée dans la répression.
00:40:27 C'est 90%.
00:40:29 Je pense qu'il faudrait, mais il n'y a pas que moi,
00:40:31 mais on est plusieurs à le penser,
00:40:33 la répression ne va pas sans la prévention.
00:40:37 C'est les deux jambes, c'est normal.
00:40:39 – D'abord la prévention, effectivement le soin,
00:40:41 mais il y a quand même aussi la punition.
00:40:43 – Mais ce n'est pas l'un ou l'autre, on est d'accord.
00:40:45 – Ce n'est pas l'un ou l'autre.
00:40:47 Et la répression, c'est le bout de chaîne.
00:40:49 Mais il faut aussi, à un moment donné,
00:40:51 qu'on puisse avoir une répression,
00:40:53 parce que c'est des troubles aussi à la société.
00:40:55 Regardez, vous pouvez supprimer des permis de conduire,
00:40:57 ça n'empêche pas les gens de prendre la voiture
00:40:59 et de conduire comme ça.
00:41:01 – Le bilan qu'on peut faire au bout de 50 ans,
00:41:03 de ce qui apparaissait, une évidence,
00:41:05 pour moi aussi, il y a 40 ans,
00:41:07 c'est que cette politique-là,
00:41:09 elle n'a protégé ni l'individu, ni la société.
00:41:13 – Il y a quand même moins d'accidents sur les routes.
00:41:15 – Non, non, mais attendez, je parle de drogue en général.
00:41:19 À l'heure actuelle, que ce soit Marseille, Lyon, Paris,
00:41:23 que ce soit des pays comme la Belgique, la Hollande…
00:41:25 – Non mais parce que la drogue arrive massivement dans notre pays,
00:41:27 docteur Levenstein, c'est devenu un supermarché à ciel ouvert.
00:41:31 – Laurence, est-ce que vous vous souvenez de la période
00:41:33 où les personnes héroïnomanes
00:41:35 étaient en grande difficulté, braquaient des pharmacies,
00:41:39 étaient à l'origine…
00:41:41 Vous avez vu ce qui s'est passé,
00:41:43 parce qu'il y a eu des médicaments de substitution
00:41:45 qui ont été facilement accessibles.
00:41:49 Facilement accessibles.
00:41:51 La réduction de l'insécurité héroïne
00:41:53 qui est en train de remonter pour d'autres réseaux.
00:41:55 – Oui, elle remonte, parce que maintenant, à travers le crâne…
00:41:57 – Il est facilement agressif qu'il se revende au marché noir…
00:41:59 – Vous parlez du subutex ?
00:42:01 – J'en ai une question, c'est comment on s'inertice
00:42:05 à la répression qu'il faut mettre en œuvre ?
00:42:07 – Évaluation…
00:42:09 – Comment on fait en œuvre une vraie politique de prévention,
00:42:11 d'explication, de pédagogie ?
00:42:13 Globalement, l'affaire Palmade a permis aussi…
00:42:15 – C'est vrai.
00:42:17 – …de dire, d'expliquer,
00:42:19 et pourquoi on ne le fait pas à l'école ?
00:42:21 Pourquoi la santé ne parle pas ?
00:42:23 Pourquoi le directeur de la MILT,
00:42:25 la fameuse mission interministérielle,
00:42:27 n'est plus là ? Tout ça est absent.
00:42:29 – Mais culturellement, en France,
00:42:31 il y a eu très peu de choses là-dessus.
00:42:33 – Est-ce qu'on s'est focalisés sur le brossol ?
00:42:35 – Mais non, mais on s'est focalisés…
00:42:37 – C'était le tabac.
00:42:39 – C'était le tabac, avec l'augmentation du prix du tabac.
00:42:41 – La sécurité routière, on savait faire.
00:42:43 – Mais en fait, dans la mesure où le tabac et l'alcool
00:42:45 sont des produits légaux,
00:42:47 l'État s'autorisait à le faire.
00:42:49 Et ne s'autorisait pas à le faire sur des produits
00:42:51 qui sont illégaux, illicites.
00:42:53 – Absolument, la limite répression,
00:42:55 comme c'était interdit, il n'y avait pas besoin de dire
00:42:57 "si vous êtes défoncé, ne prenez pas le volant".
00:42:59 – Pour en revenir juste à Pierre Palmade,
00:43:01 avec vous Maître Bobis, là, il est toujours hospitalisé,
00:43:03 il y a des agents de la pénitentiaire
00:43:05 devant sa chambre d'hôpital.
00:43:07 En combien de temps il peut arriver à Fresnes ?
00:43:09 Ça peut être rapide,
00:43:11 on peut attendre une dizaine de jours, une semaine ?
00:43:15 – Tout va dépendre de l'avis des médecins.
00:43:17 Ce sont les médecins qui vont décider, en quelque sorte,
00:43:19 du moment où Pierre Palmade va pouvoir être transféré
00:43:21 directement à Fresnes, et où justement,
00:43:23 l'antenne médicale qui est à Fresnes
00:43:25 va pouvoir subvenir à ses besoins.
00:43:27 Je tiens quand même à rappeler que
00:43:29 cette antenne médicale peut accueillir,
00:43:31 et c'est votre journaliste qui le disait tout à l'heure,
00:43:33 à peu près 80 personnes, il y a plus de 2000 détenus à Fresnes.
00:43:35 Donc je vous laisse faire le ratio,
00:43:37 mais évidemment c'est un ratio
00:43:39 qui est complètement surréaliste,
00:43:41 et quand bien même Pierre Palmade irait en détention rapidement,
00:43:43 il pourrait être retransféré à l'hôpital
00:43:45 pour d'autres raisons médicales,
00:43:47 puisque justement cette antenne ne pourrait pas suffire
00:43:49 à garantir son état de santé.
00:43:51 – Alors on ne sait pas en plus la gravité de cet AVC,
00:43:53 d'un accident vasculaire cérébral,
00:43:55 on ne sait pas dans quel état il se trouve,
00:43:57 parce qu'il y a différents degrés dans les AVC,
00:43:59 mais il y a un risque de séquelle important
00:44:01 avec un trouble connectif, c'est ça docteur ?
00:44:03 – Il y a un risque récidive,
00:44:05 c'est-à-dire tant que la cause d'un accident
00:44:07 vasculaire cérébral n'est pas clairement établie.
00:44:09 Est-ce que c'est un trouble d'urique cardiaque,
00:44:11 il y a fait un petit caillot,
00:44:13 et ce caillot est allé boucher une artère
00:44:15 dans notre cerveau ?
00:44:17 Est-ce que c'est une plaque d'athérome
00:44:19 dans les carotides qui s'est détachée ?
00:44:21 Je ne vais pas vous embêter
00:44:23 avec d'autres causes,
00:44:25 mais je veux dire qu'il y a un risque de récidive
00:44:27 avec des séquelles peut-être encore plus importantes.
00:44:29 On parle de lésion cérébrale,
00:44:31 c'est-à-dire de personnes qui,
00:44:33 comme notre très bon et très génial
00:44:35 Jean-Paul Belmondo,
00:44:37 a eu 10 années de sa vie
00:44:39 avec un handicap extraordinairement sévère,
00:44:41 et l'accident vasculaire cérébral
00:44:43 est la cause,
00:44:45 chez les plus de 60 ans,
00:44:47 de lésions cérébrales.
00:44:49 C'est la raison pour laquelle
00:44:51 on a eu des plus lourds handicaps
00:44:53 en termes de séquelles.
00:44:55 Donc, j'irais dire qu'il y a un bilan à faire.
00:44:57 Bien entendu,
00:44:59 déjà des troubles qui ont été entraînés
00:45:01 par cet accident ischémique,
00:45:03 transitoires ou pas,
00:45:05 des troubles précédents,
00:45:07 parce que quand on fait une IRM
00:45:09 ou un scanner à un consommateur
00:45:11 habituel de cocaïne,
00:45:13 on va voir qu'il a déjà fait
00:45:15 éventuellement quelques accidents ischémiques
00:45:17 transitoires.
00:45:19 Et puis, il y a peut-être une hypertension artérielle
00:45:21 à traiter, il y a peut-être une maladie
00:45:23 du cœur à traiter.
00:45:25 Médicalement parlant,
00:45:27 c'est l'outro.
00:45:29 Qui prend juridiquement
00:45:31 le risque ? Parce que,
00:45:33 il y a bien quelqu'un, enfin les médecins, qui vont dire
00:45:35 "oui, on peut le transférer", ou "non".
00:45:37 Parce que le médecin va peut-être dire "moi je prends pas le risque".
00:45:39 Le transférer à quelqu'un qui a eu un AVC il y a deux jours,
00:45:41 qui peut en commencer.
00:45:43 Il disait "est-ce que l'état est compatible avec la détention ?"
00:45:45 - Il va dire "non" parce que...
00:45:47 - Pour le moment, je peux répondre,
00:45:49 et après je laisse.
00:45:51 C'est "ne présente pas de contre-indication à"
00:45:53 que ça soit
00:45:55 à l'exercice sportif, par exemple,
00:45:57 que ça soit
00:45:59 dans des situations bien plus complexes.
00:46:01 - Ou alors, la compatibilité.
00:46:03 Est-ce qu'il est compatible avec
00:46:05 la mesure qui est prise ?
00:46:07 - J'ai envie de dire, quand il décide
00:46:09 positivement, ne présente pas de contre-indication.
00:46:11 - Là le médecin qui va signer, il prend le certificat d'interdisabilité.
00:46:13 - Ils sont plusieurs.
00:46:15 - On prend la décision quand même à
00:46:17 plusieurs, parce qu'il y a des expertises
00:46:19 variables, surtout dans un domaine
00:46:21 de médecine interne ou d'adictologie.
00:46:23 Et alors, quand quelqu'un s'engage
00:46:25 à dire, justement,
00:46:27 "ne présente pas de contre-indication
00:46:29 à l'incarcération", bien évidemment,
00:46:31 c'est sa signature comme médecin
00:46:33 qui est engagé. - Et Louis, on rappelle que là,
00:46:35 il s'agit de l'enquête uniquement sur l'accident de la route.
00:46:37 Il y a deux autres enquêtes en cours
00:46:39 sur la détention de stupéfiants
00:46:41 et sur
00:46:43 la détention d'images de pédopornographie.
00:46:45 - La détention qui reste à prouver, parce que pour l'instant,
00:46:47 c'est une personne, en tout cas,
00:46:49 qui a apporté
00:46:51 aux policiers des images
00:46:53 de Pierre Palmade, qui serait en train
00:46:55 de regarder des images
00:46:57 de pédopornographie. Donc ensuite,
00:46:59 Pierre Palmade va devoir s'expliquer là-dessus.
00:47:01 Ce qui va juste être, simplement, compliqué
00:47:03 quand même, dans les prochains jours, pour
00:47:05 Pierre Palmade, et vous venez de l'expliquer un petit peu,
00:47:07 c'est que déjà, Pierre Palmade ne se souvient pas très très
00:47:09 bien des circonstances de l'accident
00:47:11 de la route, à l'occasion de sa garde à vue.
00:47:13 Les policiers ont eu beaucoup de mal, quand même,
00:47:15 à essayer de récupérer... - Ils ne l'ont interrogé que pendant la garde à vue,
00:47:17 on est d'accord. - Absolument. - Depuis, il n'a pas été interrogé.
00:47:19 - Non. Donc,
00:47:21 les policiers ont eu la plus grande
00:47:23 difficulté à essayer de rappeler quelques souvenirs
00:47:25 à Pierre Palmade. Et si, en plus,
00:47:27 il fait un AVC et qu'il y a peut-être
00:47:29 des altérations de la mémoire,
00:47:31 ça ne va peut-être pas servir à l'enquête, ça va peut-être
00:47:33 être très compliqué. Et
00:47:35 il est tout à fait possible que Pierre Palmade ne retrouve
00:47:37 pas des capacités
00:47:39 à se souvenir
00:47:41 de ce qui s'est produit, à la fois au moment de
00:47:43 l'accident et puis dans les 48-72
00:47:45 heures qui ont précédé l'accident. - Allez, affaire à suivre.
00:47:47 Merci beaucoup, docteur Loewenstein, merci, maître
00:47:49 Bovis, merci, Jean-Christophe Couvier. On se retrouve dans un instant
00:47:51 et merci, François Puponi, mais je crois que
00:47:53 vous restez avec nous en deuxième heure. Dans un instant, on se retrouve
00:47:55 dans Punchline, sur CNN et sur Europe 1. On revient
00:47:57 sur l'affaire Pierre Palmade, évidemment,
00:47:59 avec cette décision d'incarcération
00:48:01 prise par la Cour d'appel. À tout de suite.
00:48:03 ...
00:48:05 Bonsoir à tous et
00:48:07 bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir
00:48:09 sur CNews et sur Europe 1. Pierre Palmade
00:48:11 sera bien incarcéré à la maison d'arrêt de
00:48:13 Freyne. Ainsi, on a décidé
00:48:15 la Cour d'appel. La question, c'est quand ?
00:48:17 Puisque l'acteur a fait un accident vasculaire
00:48:19 cérébral samedi soir. Ce sont les médecins
00:48:21 qui décideront, donc, du moment de son
00:48:23 transfert. Mais d'ores et déjà, des agents
00:48:25 de la pénitentiaire vont
00:48:27 surveiller sa chambre d'hôpital. On fait un point
00:48:29 complet sur cette affaire dans un instant.
00:48:31 On parlera aussi du pouvoir d'achat en berne des
00:48:33 Français avec une inflation qui frise les 15%
00:48:35 pour l'alimentation. Et des ménages
00:48:37 comme des entreprises qui n'arrivent pas à
00:48:39 payer leurs factures d'électricité et d'énergie
00:48:41 vattent vers une cascade de faillite
00:48:43 côté PME. On en débat ce soir
00:48:45 avec mes invités. Mais tout de suite, c'est le
00:48:47 rappel des titres de l'actualité de 18h
00:48:49 sur CNews et sur Europe 1.
00:48:51 ...
00:48:53 ...
00:48:55 ...
00:48:57 ...
00:48:59 ...
00:49:01 ...
00:49:03 Pile 18h sur Europe 1 et sur CNews. Bienvenue
00:49:05 si vous nous rejoignez à l'instant. La contestation
00:49:07 contre la réforme des retraites. Tous les syndicats
00:49:09 de la SNCF appellent à une grève
00:49:11 reconductible et ce à partir du
00:49:13 7 mars. Même chose pour les
00:49:15 organisations syndicales de la
00:49:17 RATP. Tous souhaitent durcir
00:49:19 le mouvement afin de montrer leur opposition
00:49:21 totale à cette réforme portée
00:49:23 par Elisabeth Borne. Et puis pas d'accord non plus
00:49:25 entre les médecins libéraux et la sécurité sociale.
00:49:27 Les nouveaux tarifs de consultation proposés
00:49:29 par l'assurance maladie ont été rejetés
00:49:31 par les principaux syndicats. La
00:49:33 sécurité sociale propose 26,50 euros
00:49:35 contre 25 actuellement et jusqu'à
00:49:37 30 euros pour les praticiens
00:49:39 prenant des engagements territoriaux.
00:49:41 Le ministre de la Santé, François Braune,
00:49:43 regrette l'absence de responsabilité
00:49:45 des médecins. La première ministre,
00:49:47 Elisabeth Borne, est au Salon de l'Agriculture aujourd'hui
00:49:49 deux jours après la visite d'Emmanuel Macron.
00:49:51 La première ministre a déjeuné avec
00:49:53 les organisations professionnelles agricoles.
00:49:55 Au menu des discussions,
00:49:57 la sécheresse historique sur tout
00:49:59 le territoire français. Écoutez-la.
00:50:01 Moi je ne peux pas vous dire ce qui va
00:50:03 se passer dans les prochaines semaines.
00:50:05 Simplement, on souhaite vraiment
00:50:07 anticiper, ne pas gâcher,
00:50:09 gaspiller de l'eau aujourd'hui
00:50:11 dont on aura besoin demain. Et c'est le sens
00:50:13 de la mobilisation des préfets. Et puis
00:50:15 plus globalement, tout ça nous montre l'importance
00:50:17 d'avoir un plan global
00:50:19 pour réduire
00:50:21 les fuites dans les réseaux, pour que chacun
00:50:23 s'engage dans des démarches de sobriété.
00:50:25 Et c'est l'ensemble de ces éléments que je présenterai
00:50:27 au cours du mois de mars.
00:50:29 Et puis Marine Le Pen devait également se rendre au Salon de l'Agriculture
00:50:31 ce mercredi.
00:50:33 L'ancienne présidente du Rassemblement national
00:50:35 à l'Assemblée a annulé sa visite.
00:50:37 Une blessure à la jambe empêche de faire
00:50:39 le déplacement. Et puis Londres
00:50:41 et Bruxelles trouvent un accord sur l'Irlande
00:50:43 du Nord. Ils prévoient de réduire les contrôles
00:50:45 douaniers sur les marchandises de Grande-Bretagne
00:50:47 arrivant dans le pays. Richie Sounac
00:50:49 et Ursula von der Leyen sont réunis à
00:50:51 Windsor. Le premier ministre britannique
00:50:53 et la présidente de la Commission européenne
00:50:55 s'allient cette décision. Voilà.
00:50:57 18h, pratiquement 2 minutes, on se retrouve
00:50:59 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
00:51:01 avec Louis Deragnat, le chef du service politique
00:51:03 d'Europe 1. Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
00:51:05 François Puponi, ancien député. Merci d'être là. Bonsoir Laurence.
00:51:07 Nous sommes avec Nicolas Méhien, ingénieur et expert en énergie.
00:51:09 Bonsoir Laurence. On va parler dans un instant
00:51:11 de toutes vos problématiques. Ainsi qu'avec Loïc Lefloc-Prigent.
00:51:13 Bonsoir. Merci de nous voir. Bonsoir.
00:51:15 Ancien président de GDF et
00:51:17 Marc Twaty, économiste. Bonsoir Laurence. Bonsoir.
00:51:19 On va parler de l'économie, de l'achat, énergie,
00:51:21 électricité, factures,
00:51:23 inflation, c'est au menu. Du passant à l'invention.
00:51:25 Beaucoup de choses, absolument. Mais avant cela, on va
00:51:27 évoquer l'information du jour. C'est
00:51:29 décision de la Cour d'appel de Paris qui a
00:51:31 annoncé ce matin le placement
00:51:33 en détention provisoire de Pierre Palmade.
00:51:35 Il sera placé dans un
00:51:37 établissement pénitentiaire adapté.
00:51:39 On va rejoindre tout de suite
00:51:41 notre envoyé spécial.
00:51:43 Peut-être sur place Thomas Bonnet et Jules Baudot.
00:51:45 Bonsoir à tous les deux. C'est
00:51:47 la prison d'arrêt de Fresnes, a priori,
00:51:49 qui a été choisie. Est-ce qu'on
00:51:51 peut... Il y a des raisons valables pour
00:51:53 cette hospitalisation à Fresnes ? Thomas ?
00:51:55 Oui, ce qu'on peut dire, c'est que le centre
00:51:59 pénitentiaire de Fresnes, dans le
00:52:01 Val-de-Marne, est doté d'une unité de soins.
00:52:03 Un hôpital, en quelque sorte, au cœur de cette
00:52:05 prison. Un établissement qui peut accueillir jusqu'à
00:52:07 80 détenus et qui devrait
00:52:09 donc permettre d'assurer une continuité
00:52:11 de soins pour l'humoriste de 54 ans,
00:52:13 notamment en ce qui concerne son
00:52:15 sevrage. Cet établissement public de santé
00:52:17 nationale de Fresnes, c'est son nom officiel,
00:52:19 est situé dans le domaine
00:52:21 pénitentiaire, ce qui veut dire qu'il est protégé par
00:52:23 des surveillants et par des miradors,
00:52:25 comme l'ensemble de la prison.
00:52:27 On peut donc imaginer que tout sera préparé à l'intérieur
00:52:29 pour l'arrivée éventuelle de l'humoriste,
00:52:31 même si la question qui reste en suspense,
00:52:33 c'est de savoir quand et surtout dans quelles conditions
00:52:35 pourra être effectué le transfert de Pierre Palma
00:52:37 de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre au centre
00:52:39 pénitentiaire de Fresnes. Merci beaucoup
00:52:41 Thomas Bonnet et Jules Baudot.
00:52:43 Amaury C. Bucot du service
00:52:45 Police-Justice de CNews est aussi avec nous.
00:52:47 Amaury, pourquoi cette décision a été
00:52:49 prise par la Cour d'appel ?
00:52:51 Déjà, il faut rappeler qu'effectivement
00:52:53 cette décision allait dans le sens de ce qu'avait demandé
00:52:55 le parquet de Melun au départ, elle n'est donc pas
00:52:57 totalement farfelue, si je puis le dire.
00:52:59 Il y a plusieurs
00:53:01 arguments qui ont été
00:53:03 motivés. Il y a la risque de
00:53:05 réatterration, la concertation frauduleuse
00:53:07 entre les différents mis en
00:53:09 cause dans cette affaire. On sait que par exemple, il y avait
00:53:11 des passagers dans cette voiture. Il y a aussi
00:53:13 la nécessité de protéger l'instruction,
00:53:15 de bien mener l'enquête à son terme.
00:53:17 En fait, cette décision
00:53:19 avait été prise à la
00:53:21 lumière de l'audience qui s'était
00:53:23 tenue vendredi dernier à la Cour d'appel
00:53:25 de Paris. Cette audience, malheureusement,
00:53:27 nous n'avions pas pu assister parce que c'était
00:53:29 faite au huis clos et que
00:53:31 les journalistes avaient été
00:53:33 exclus. Le but, c'était bien sûr de protéger
00:53:35 la bonne sérénité des
00:53:37 débats. On sait que cette audience avait duré à peu près
00:53:39 une heure et que d'un côté
00:53:41 il y avait l'avocat général, que de l'autre il y avait
00:53:43 la défense de Pierre Palmade.
00:53:45 Et le plus étonnant, je dirais,
00:53:47 c'est que les trois magistrats qui avaient
00:53:49 dirigé cette audience s'étaient
00:53:51 laissés plusieurs jours pour
00:53:53 délibérer, pour prendre une décision et que
00:53:55 c'est cette décision qui est tombée aujourd'hui
00:53:57 en fin de matinée. Décision
00:53:59 qui avait donc été, si vous voulez, préparée
00:54:01 en amont ce vendredi, avant que
00:54:03 Pierre Palmade fasse son AVC
00:54:05 et donc qu'il soit hospitalisé
00:54:07 à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. Alors ce qui est sûr,
00:54:09 c'est qu'aujourd'hui, avec cette décision
00:54:11 c'est-à-dire de placer
00:54:13 Pierre Palmade en détention provisoire avec
00:54:15 un mandat de dépôt, eh bien Pierre Palmade
00:54:17 a été écroué, c'est-à-dire qu'il s'est attribué
00:54:19 un numéro d'écrou qui
00:54:21 le rattache à la prison de Fresnes.
00:54:23 Ce qui ne veut pour autant pas dire, il faut
00:54:25 bien comprendre, qu'il est derrière les barreaux
00:54:27 aujourd'hui. Il est toujours aujourd'hui hospitalisé
00:54:29 mais en tous les cas, dès que son
00:54:31 état de santé le permettra, eh bien
00:54:33 il ira rejoindre
00:54:35 la place qui lui a été attribuée derrière les barreaux.
00:54:37 Merci beaucoup Amaury Bucaud pour ces précisions.
00:54:39 Louis Dragnel, de nouvelles informations ?
00:54:41 On attendait la décision
00:54:43 du procureur de la République de
00:54:45 Melun qui devait, après
00:54:47 avoir consulté les médecins,
00:54:49 décider du placement en détention
00:54:51 ou pas de Pierre Palmade à la suite
00:54:53 de la décision de justice qui a été très bien expliquée par
00:54:55 Amaury Bucaud et du coup
00:54:57 la décision a été prise à l'instant
00:54:59 donc Pierre Palmade reste hospitalisé
00:55:01 et il ne sera pas transféré
00:55:03 donc dans un établissement
00:55:05 pénitentiaire dans l'immédiat
00:55:07 puisque selon le tribunal
00:55:09 de Melun, son état de santé
00:55:11 ne le permet pas. François Pépouni ?
00:55:13 C'est de la justice spectacle
00:55:15 ça s'annonce depuis le début
00:55:17 tout se passe, tout le monde
00:55:19 je pense que la décision
00:55:21 qui a été prise par le juge des libertés
00:55:23 la semaine dernière était la bonne, ce qu'il a fait
00:55:25 est terrible, on revient pas là-dessus
00:55:27 il a ruiné une famille dans des conditions que l'on connaît
00:55:29 il doit être sanctionné
00:55:31 il doit être jugé et sanctionné
00:55:33 mais on doit aussi le soigner
00:55:35 il était sous contrôle judiciaire
00:55:37 à l'hôpital avec un bracelet
00:55:39 le parquet a fait appel
00:55:41 entre temps il fait un AVC
00:55:43 le juge en appelle, il dit "ben oui il faut l'incarcérer"
00:55:45 pour que le parquet dise "ben non il n'est pas en état
00:55:47 d'être incarcéré donc on ne le met pas"
00:55:49 le vrai problème c'est que les gens
00:55:51 n'y comprennent plus rien, c'est à dire qu'à la fois le parquet
00:55:53 demande qu'il faut l'incarcérer et puis après les juges disent au parquet
00:55:55 "ben écoutez, prenez votre décision"
00:55:57 et le parquet dit "ah ben non, c'est pas le moment"
00:55:59 donc je pense qu'il vaut mieux laisser Pierre Palmade
00:56:01 se soigner, sous contrôle
00:56:03 et puis une fois qu'il aurait été soigné
00:56:05 il y aura un jugement
00:56:07 et s'il doit aller en prison, il ira en prison
00:56:09 mais ce sentiment que parce qu'il est connu
00:56:11 on en fait un peu trop
00:56:13 c'est un peu le cas pour des personnes
00:56:15 on a toujours peur que parce qu'on est trop connu
00:56:17 on soit bénéficie
00:56:19 d'une certaine mentionnelle
00:56:21 je pense que c'est plutôt le contraire
00:56:23 plutôt le contraire, Louis Dragnel et ensuite Marc Toit
00:56:25 on dit depuis le début de l'après-midi
00:56:27 début de la journée
00:56:29 que Pierre Palmade va être incarcéré
00:56:31 donc en réalité, oui, il est déjà incarcéré
00:56:33 mais sous un régime très particulier
00:56:35 puisqu'il est à l'hôpital
00:56:37 et c'est vrai que dans l'esprit des gens, les gens se disent
00:56:39 je pense, on annonce l'incarcération
00:56:41 donc ce soir il dort à la prison de Fresnes
00:56:43 non, pas du tout, il est
00:56:45 incarcéré sur un lit d'hôpital
00:56:47 à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre
00:56:49 Marc Toity, votre réaction ?
00:56:51 On va pas épiloguer mais c'est sûr que là on avait une icône
00:56:53 de l'humour français, je me souviens quand j'étais jeune
00:56:55 c'était, bah il commençait à se faire connaître, etc
00:56:57 donc il avait tout ce qu'il voulait, etc
00:56:59 mais quelle déchéance ! Donc ça rappelle, je pense
00:57:01 ici à sa peu service, servir effectivement
00:57:03 de pédagogie, entre guillemets, du
00:57:05 drame de la drogue, du drame de la drogue
00:57:07 c'est ça, c'est-à-dire que parfois c'est perçu
00:57:09 comme je dirais, voilà, c'est fun, etc, un peu partout
00:57:11 moi, encore une fois, je dis souvent, j'ai des CHLM d'Orly
00:57:13 j'ai réussi à éviter tout ça
00:57:15 mais c'est vrai que je l'ai
00:57:17 côtoyé de près, que ce soit dans les CHLM
00:57:19 ou dans les salles de marché, etc
00:57:21 où malheureusement, ça arrive, c'est
00:57:23 "fun", entre guillemets, mais ça fait des dégâts dramatiques
00:57:25 donc je pense que ça doit servir
00:57:27 notamment pour nos jeunes, de pédagogie
00:57:29 pour dire, ne touchez pas à ça
00:57:31 c'est une catastrophe bien entendu, et espérons
00:57:33 qu'on va pas s'arrêter là, et que
00:57:35 il y aura des mesures qui seront prises, en sanction.
00:57:37 - Il a fallu un drame comme celui-là, un accident terrible
00:57:39 pour faire, et depuis 15 jours
00:57:41 on fait de la pédagogie sur les ravages
00:57:43 de la drogue, et la question qu'on pose
00:57:45 c'est, mais pourquoi on n'est pas capable dans notre pays de faire des
00:57:47 politiques, des campagnes de prévention
00:57:49 on l'a fait contre le tabac, on l'a fait contre l'alcool
00:57:51 pour la sécurité routière
00:57:53 et pourquoi on n'est pas capable de faire des campagnes
00:57:55 de prévention, contre le ravage de la drogue
00:57:57 j'espère peut-être, que quelque part
00:57:59 à partir de maintenant, on le fera.
00:58:01 - Malheureusement, il y a aussi un enjeu économique, juste pour répondre
00:58:03 à ta question, c'est que la drogue c'est
00:58:05 250 milliards de dollars au niveau mondial
00:58:07 en France c'est 4,9
00:58:09 milliards d'euros, c'est quand même pas rien, on va se le dire
00:58:11 donc il faut vraiment lutter contre
00:58:13 tout cela bien entendu, pour éviter que ça continue
00:58:15 de déraper, et touche nos jeunes notamment
00:58:17 qui sont vraiment en danger. - François Buboni, la maison d'arrêt
00:58:19 de Fresnes, il y a un petit
00:58:21 établissement de santé à l'intérieur
00:58:23 de cet établissement, mais on ne peut pas
00:58:25 parler d'un hôpital à proprement parler.
00:58:27 - Non, certainement, malheureusement des personnes que je connais
00:58:29 qui y sont passées, qui y sont encore
00:58:31 c'est vraiment pour les premiers soins
00:58:33 on appelle ça un hôpital, mais c'est pour les premiers soins
00:58:35 visiblement l'état de santé de
00:58:37 Pierre Panne ne lui permet pas d'être hospitalisé dans cet
00:58:39 établissement là, parce qu'il n'y a pas les services dédiés
00:58:41 et quand vous êtes en prison
00:58:43 et que vous tombez malade
00:58:45 avant d'avoir y compris un protocole du président de charge
00:58:47 c'est pas assez...
00:58:49 - Sur des pathologies lourdes on parle là. - Sur des pathologies lourdes.
00:58:51 - Sur un mal de tête. - Il y a des gens qui
00:58:53 ne sont pas soignés en prison.
00:58:55 Il faut connaître aussi l'état
00:58:57 des établissements pénitentiaires où il y a une surpopulation
00:58:59 et où la prise en charge
00:59:01 des pathologies n'est pas à la hauteur de ce qu'elle
00:59:03 devrait être dans un pays comme le nôtre.
00:59:05 - Oui, dans le nez, la France
00:59:07 est régulièrement condamnée, d'ailleurs
00:59:09 pour l'état de ses prisons
00:59:11 et la façon dont on soigne
00:59:13 les détenus. - Alors, oui,
00:59:15 elle est aussi condamnée pour la surpopulation carcérale
00:59:17 et ça c'est une question pour le coup qui est très politique
00:59:19 parce que vous avez clairement deux visions
00:59:21 vous avez une vision qui est quand même plutôt portée par la gauche
00:59:23 qui consiste à dire "il y a trop de gens en prison"
00:59:25 tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a trop de gens en prison
00:59:27 mais ensuite la solution est très différente
00:59:29 selon que vous êtes plutôt de gauche ou plutôt de droite
00:59:31 avec à gauche quand même une logique
00:59:33 qui consiste à se dire que la prison
00:59:35 par principe est mauvaise et donc il faut
00:59:37 vider les prisons et à droite
00:59:39 quand même cette volonté de se dire
00:59:41 oui il y a une surpopulation de 117,
00:59:43 120% actuellement
00:59:45 dans le parc pénitentiaire français
00:59:47 et donc il faut construire davantage
00:59:49 de places de prison, il faut moderniser
00:59:51 le parc pénitentiaire français
00:59:53 pour permettre d'accueillir plus de gens
00:59:55 puisque la société est plus violente.
00:59:57 - Bon, en tout cas voilà, on a cette décision
00:59:59 de la cour d'appel de Paris qui est donc infirmée
01:00:01 par le tribunal de Molin, c'est vrai que
01:00:03 là il y a de quoi s'y perdre, Louis Dragnet.
01:00:05 - Ah oui, oui, c'est pas ça du tout.
01:00:07 - Donc, détention de provisoire, pas détention de provisoire,
01:00:09 qui reste à l'hôpital. - Voilà, et en plus ça c'est uniquement l'enquête
01:00:11 s'agissant de l'accident de la route,
01:00:13 ensuite il y aura une autre enquête,
01:00:15 enfin il y a une autre enquête qui est menée
01:00:17 conjointement sur le trafic de stupéfiants.
01:00:19 Alors pour l'instant on sait assez
01:00:21 peu de choses, puisqu'on entend surtout parler
01:00:23 de l'enquête de l'accident de la route,
01:00:25 avec un bébé quand même qui a été tué,
01:00:27 avec un enfant de 6 ans,
01:00:29 on sait pas très bien dans quel état il va sortir,
01:00:31 on sait simplement qu'il ne va pas bien,
01:00:33 en tout cas c'est ce que son avocat dit,
01:00:35 et donc oui, c'est pas facile
01:00:37 de s'y retrouver dans cette histoire,
01:00:39 d'autant plus qu'il y a une pression médiatique,
01:00:41 et nous y participons de fait,
01:00:43 sur l'institution judiciaire,
01:00:45 et donc forcément, sous pression,
01:00:47 l'institution judiciaire a aussi des gages
01:00:49 à montrer, vous savez, on en parle quand même très souvent,
01:00:51 on a l'impression parfois que la justice
01:00:53 est faible avec les forts, et inversement
01:00:55 avec les petites gens,
01:00:57 et bien là, la justice
01:00:59 essaye aussi de montrer, en tout cas ceux
01:01:01 qui la rendent, que Pierre Palmad
01:01:03 n'est pas au-dessus des lois, et donc c'est la raison
01:01:05 pour laquelle, et ça je pense que c'est important que les
01:01:07 téléspectateurs, les auditeurs le sachent,
01:01:09 la justice est plutôt sévère,
01:01:11 s'agissant de Pierre Palmad, s'il ne s'appelait pas
01:01:13 Pierre Palmad, s'il n'était pas connu,
01:01:15 aujourd'hui, Pierre Palmad serait sans doute
01:01:17 à l'hôpital,
01:01:19 mais absolument pas en détention.
01:01:21 - On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:01:23 A tout de suite.
01:01:25 - 18h15, on est en direct dans Punchline,
01:01:29 sur CNews et sur Europe 1, un dernier mot
01:01:31 de cette affaire Pierre Palmad, Jeanne Cancart
01:01:33 et Alexandre Distel, vous êtes devant l'hôpital
01:01:35 du Kremlin-Bicêtre, où donc, on vient de
01:01:37 l'apprendre, Pierre Palmad va rester,
01:01:39 il sera placé sous écrou, mais dans sa chambre
01:01:41 d'hôpital, c'est bien cela Jeanne ?
01:01:43 - Exactement, Laurence, Pierre Palmad qui reste
01:01:47 hospitalisé ici, à l'hôpital du
01:01:49 Kremlin-Bicêtre, au service de
01:01:51 neurologie vasculaire, dans lequel il a été
01:01:53 admis, samedi soir, après
01:01:55 son AVC, dont il a été victime,
01:01:57 le comédien, l'humoriste de 54 ans,
01:01:59 qui est désormais considéré comme un
01:02:01 détenu, ce qui veut dire que ce n'est plus
01:02:03 une patrouille de police classique qui surveille
01:02:05 sa cellule, mais bien des agents
01:02:07 de la pénitentiaire qui gardent désormais
01:02:09 sa chambre, ces médecins
01:02:11 ont donc estimé que son état
01:02:13 de santé n'était pas actuellement compatible
01:02:15 avec une incarceration, comme il en a été
01:02:17 décidé plus tôt dans la journée, par
01:02:19 les juges de la Cour d'appel de Paris.
01:02:21 - Merci beaucoup pour ces informations, Jeanne Cancart
01:02:23 sur place, évidemment devant
01:02:25 l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, Louis Dragnel,
01:02:27 d'autres informations ? Non, en fait, on sait
01:02:29 que, voilà, cette détention provisoire
01:02:31 à l'hôpital peut durer plusieurs jours, en fait,
01:02:33 tant que le risque lié à l'AVC,
01:02:35 l'accident vasculaire cérébral,
01:02:37 qui est bien réel, n'est pas complètement écarté,
01:02:39 il y a des récidives possibles. - Absolument, donc, qu'est-ce que ça
01:02:41 veut dire ? Ça veut dire que les médecins, le collège de médecins
01:02:43 qui devait rendre leur avis au
01:02:45 procureur de la République de Melun
01:02:47 pour savoir si l'état de santé
01:02:49 de Pierre Palmade était compatible avec
01:02:51 l'incarcération, avec la détention,
01:02:53 tant qu'en fait, ils ne disent pas
01:02:55 que son état de santé est compatible, et bien
01:02:57 Pierre Palmade restera sur son lit d'hôpital.
01:02:59 - Merci beaucoup, voilà, pour ce que l'on
01:03:01 pouvait dire ce soir sur cette affaire Pierre Palmade.
01:03:03 On va parler à l'un des grands sujets
01:03:05 de préoccupation des Français, c'est-à-dire
01:03:07 le pouvoir d'achat, le prix de l'énergie,
01:03:09 ce qui se passe dans notre pays en matière
01:03:11 d'électricité, c'est pour ça qu'on est
01:03:13 avec Nicolas Mélliot, ingénieur expert en énergie,
01:03:15 et Loïc Leflau-Préjean, ancien président
01:03:17 de GDF et Marc Touati.
01:03:19 Vous avez poussé un coup de gueule récemment,
01:03:21 Loïc Leflau-Préjean, en disant "en fait, on n'a toujours
01:03:23 rien compris, les Français, on continue à payer
01:03:25 notre énergie trop chère, et on
01:03:27 n'y arrive pas en fait". - On n'y arrive pas, c'est-à-dire qu'on a
01:03:29 l'impression que grâce à tous ces événements
01:03:31 qui... la retraite,
01:03:33 l'affaire Palmade, etc., on a
01:03:35 résolu le problème. On n'a pas résolu le problème.
01:03:37 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:03:39 il y a tous les jours
01:03:41 des gens qui ne comprennent pas pourquoi
01:03:43 le prix est six, dix
01:03:45 fois plus cher que le coût,
01:03:47 et ça, c'est facile à
01:03:49 comprendre. D'ailleurs, à un moment, j'ai vu la
01:03:51 première ministre, elle a dit "oui, il faudrait qu'on rapproche
01:03:53 le prix du coût". C'est ça que je demande.
01:03:55 Ça fait maintenant des mois
01:03:57 que je dis "comment peut-on passer du
01:03:59 coût au prix ?" Et c'est
01:04:01 incompréhensible, c'est complètement incompréhensible,
01:04:03 d'autant plus que quand on
01:04:05 demande aujourd'hui des
01:04:07 indications
01:04:09 à EDF comme
01:04:11 aux autres fournisseurs français
01:04:13 EDF et Total, les prix peuvent
01:04:15 varier de un à trois.
01:04:17 C'est-à-dire que l'EDF, qui est
01:04:19 le producteur de 85%
01:04:21 de l'énergie électrique,
01:04:23 peut donner
01:04:25 à des clients
01:04:27 comme nous,
01:04:29 des prix qui sont trois fois plus importants
01:04:31 sur trois ans que
01:04:33 Engie ou Total Énergie. Il y a quelque chose
01:04:35 qui ne va pas. - Mais c'est si simple que ça,
01:04:37 pourquoi ils ne le font pas ?
01:04:39 - Il semble qu'on passe à autre
01:04:41 chose toujours. C'est-à-dire qu'un,
01:04:43 lorsque l'on dit quelque chose, vous avez remarqué
01:04:45 qu'on était plaisantin. Vous avez remarqué ?
01:04:47 Vous avez remarqué ? Je suis un plaisantin.
01:04:49 Effectivement, je suis un plaisantin. Et puis on
01:04:51 dit "Bah, changez d'esprit à comptable".
01:04:53 Moi, j'ai amené
01:04:55 quelques papiers là. - C'est ce que m'a dit la ministre de l'Énergie.
01:04:57 - C'est ce qu'on m'a dit. Mais c'est pas
01:04:59 le sujet. Le sujet, c'est comment
01:05:01 passe-t-on du coût qui n'a
01:05:03 pas varié, je répète, qui n'a pas
01:05:05 varié, de 85% d'électricité,
01:05:07 le coût sont les mêmes, hier
01:05:09 avant-hier et avant-avant-hier. Ces coûts-là
01:05:11 sont aux alentours de
01:05:13 50 euros
01:05:15 le mégawatt-heure et peuvent monter
01:05:17 à la pointe à 70.
01:05:19 Voilà, c'est les coûts.
01:05:21 Et ces coûts-là sont
01:05:23 des coûts qui sont effectivement
01:05:25 donnés comme prix
01:05:27 aux grands industriels français
01:05:29 dont j'étais et que je connais encore assez
01:05:31 bien. Donc, voilà. Et pourquoi
01:05:33 soudain, les boulangers
01:05:35 sont astreints
01:05:37 à payer 10 fois plus ? Pourquoi
01:05:39 l'ensemble du commerce,
01:05:41 450 000 personnes qui m'arrêtent
01:05:43 pas de me téléphoner, "Comment ça se fait
01:05:45 que je vais déposer le bilan, je vais fermer ?"
01:05:47 Et les industriels
01:05:49 sont aujourd'hui
01:05:51 en négociation avec
01:05:53 soit EDF, soit les autres
01:05:55 fournisseurs, NJ et Total,
01:05:57 et on arrive à ces différences. Expliquez-moi pourquoi.
01:05:59 C'est-à-dire qu'il y a un gouvernement,
01:06:01 il y a une ministre, il y a EDF,
01:06:03 il y a NJ, il y a Total. Expliquez-moi
01:06:05 ce qui se passe. Et c'est ça que demande
01:06:07 l'ensemble du monde
01:06:09 de l'entreprise aujourd'hui.
01:06:11 L'ensemble du monde de l'entreprise. Les industriels,
01:06:13 les petits industriels, mais également les commerçants
01:06:15 et les artisans qui vont crever. C'est-à-dire
01:06:17 sur les 33 000 boulangeries, la moitié vont
01:06:19 crever dans les mois qui viennent, puis ils ne comprennent pas.
01:06:21 Alors la seule chose qu'on a faite,
01:06:23 c'est assez amusant, c'est qu'on a dit "comme
01:06:25 il y a des boucliers, on comprend bien,
01:06:27 parce qu'il y a des cases, vous avez... Ok, il faut des cases,
01:06:29 des fameuses cases. Il ne faut pas du croix,
01:06:31 c'est ce que m'a dit Madame Pagny à Monaché. Alors comment on
01:06:33 fait ça ? On va retarder un peu
01:06:35 la facture. Et alors les factures
01:06:37 sont en train d'arriver là, la facture de janvier
01:06:39 arrive là, ces jours-ci.
01:06:41 C'est-à-dire que les gens commencent à m'appeler en disant
01:06:43 "Mais finalement vous avez raison, les factures, c'est bien ce que
01:06:45 vous aviez dit". Ben oui, c'est bien ce qu'on avait dit.
01:06:47 Les factures arrivent, le bouclier,
01:06:49 je ne sais pas comment on l'a calculé, je ne sais pas si on a caché
01:06:51 la bonne case, si l'expert comptable a été bon
01:06:53 ou pas, si on a changé ou pas. Mais enfin,
01:06:55 à tous les cas, le résultat, c'est quand même
01:06:57 que les types vont crever, la bouche ouverte,
01:06:59 et que les
01:07:01 consommateurs vont s'apercevoir
01:07:03 qu'il se passe quelque chose dans ce pays,
01:07:05 y compris dans la boulangerie, c'est clair,
01:07:07 la moitié des boulangers vont se faire être, mais également
01:07:09 dans l'ensemble des commerces, l'ensemble
01:07:11 de l'artisanat, et la plupart des TPE
01:07:13 et PME qui sont
01:07:15 malades de la situation actuelle.
01:07:17 - Marc, toi tu dis que ce sont des cascades en faillite qui s'annoncent ?
01:07:19 - Ah oui, complètement. Alors juste pour revenir sur ça, ce qui est assez incroyable
01:07:21 c'est que les prix du gaz,
01:07:23 notamment au niveau international, ont baissé.
01:07:25 C'est assez fou, c'est-à-dire que
01:07:27 il y a encore quelques mois, on disait "Bon ben, il y a une flambée,
01:07:29 donc on pouvait éventuellement, même si on ne peut pas
01:07:31 le justifier, je suis d'accord avec Loïc, mais à la rigueur,
01:07:33 mais là, malgré la baisse des prix sur les marchés,
01:07:35 si vous voulez, puisque effectivement
01:07:37 l'hiver jusqu'à présent a été relativement clément,
01:07:39 et bien donc là on aurait dû avoir une répercussion
01:07:41 sur les prix de vente. Maintenant on a une répercussion
01:07:43 quand ça monte, mais on n'a pas de répercussion
01:07:45 quand les prix baissent. - Et même Marc n'a pas compris.
01:07:47 Pourtant Dieu sait s'il est fou, hein.
01:07:49 - Non, oui. - Pas plus que moi.
01:07:51 - Non mais c'est vrai que t'as pas compris.
01:07:53 - Voilà, c'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a certainement
01:07:55 des distributeurs
01:07:57 qui ont acheté effectivement un certain prix
01:07:59 et qui ne veulent pas pratiquer
01:08:01 le nouveau prix à l'heure actuelle. Et le drame,
01:08:03 ce qu'on évoquait tout à l'heure avant l'émission, c'est qu'effectivement
01:08:05 il y a certains distributeurs qui imposent
01:08:07 des contrats sur trois ans.
01:08:09 On vous impose le prix fort
01:08:11 sur trois ans, sinon c'est encore plus cher.
01:08:13 - Non mais là on a la possibilité de rompre les contrats.
01:08:15 - Alors voilà, mais aujourd'hui
01:08:17 le problème c'est qu'a priori,
01:08:19 malheureusement, ce que proposent les distributeurs,
01:08:21 c'est des contrats sur trois ans.
01:08:23 Donc ce qui fait que, normalement on a la possibilité
01:08:25 de le faire. - Moi le gouvernement, je les ai entendus
01:08:27 nous dire, vous avez le droit
01:08:29 de rompre les contrats. - Non mais il y a des clauses.
01:08:31 - On va dire non, loisir le projet de l'usage.
01:08:33 - Il y a des clauses. - Et ces clauses, quelques fois,
01:08:35 conduisent à des trucs
01:08:37 complètement léonins. Je reconnais, mais
01:08:39 on va partir dans des
01:08:41 actions judiciaires sur
01:08:43 dix ans ou sur maintenant. Parce que
01:08:45 on a signé sur trois ans
01:08:47 et les clauses sont... - Ils nous ont dit
01:08:49 qu'ils pouvaient rompre les contrats. - Ils nous ont dit,
01:08:51 ils disent, mais c'est pas ce
01:08:53 qui se passe. Ce n'est pas ce qui se passe.
01:08:55 - Le gouvernement peut pas décider
01:08:57 de rompre unilatéralement
01:08:59 des contrats signés entre deux parties privées.
01:09:01 - Pourquoi ils le disent ? - Bah ils le disent, mais
01:09:03 sauf que le contrat... On peut dire on rompt le contrat,
01:09:05 mais dans la clause il est marqué que si
01:09:07 vous rompez le contrat avant la fin, vous payez trois fois
01:09:09 plus cher. - Non, alors il faut renégocier
01:09:11 en faisant trois fois plus cher. - Si c'est trois fois plus cher,
01:09:13 c'est dix fois plus cher. - C'est dix fois plus cher.
01:09:15 - C'est dix fois plus cher. - C'est dix fois plus cher.
01:09:17 - Non, non, non, c'est incroyable. - C'est incroyable.
01:09:19 - Alors, pas toujours, même dans les garçons. - Alors, juste pour répondre à votre question
01:09:21 justement, Laurence, tout à l'heure, parce que vous parlez des faillites
01:09:23 en cascade, il faut savoir qu'aujourd'hui, les chiffres
01:09:25 de la Banque de France montrent qu'on a une augmentation
01:09:27 de plus de 50% des défaillances
01:09:29 d'entreprises sur un an, au mois de janvier
01:09:31 2023. Alors c'est vrai qu'on part de très bas,
01:09:33 puisque pendant le coronavirus, on a donné tellement d'aides,
01:09:35 même les entreprises qui finalement devaient disparaître,
01:09:37 qu'elles sont restées en vie, donc maintenant,
01:09:39 elles disparaissent, mais... - Non, non, c'est pas celles-là qui disparaissent.
01:09:41 - Non, je sais, c'est ce que j'allais dire. - Ah, dis pas de bêtises.
01:09:43 - C'est ce que j'allais dire.
01:09:45 C'est qu'effectivement, celles qui devaient disparaître sont en train de disparaître,
01:09:47 mais même les autres. Donc on a effectivement
01:09:49 ces faillites en cascade qui commencent à augmenter,
01:09:51 ce qui est extrêmement dangereux, on s'est beaucoup
01:09:53 gargarisé sur le taux de chômage qui a baissé, etc.
01:09:55 C'est maintenant qu'on va voir les difficultés
01:09:57 pour les entreprises, et donc pour l'emploi
01:09:59 par la suite, donc il y a un vrai impact économique.
01:10:01 - Nicolas Méliand, c'est aussi votre grande inquiétude,
01:10:03 les TPE, les PME, hein. - Oui, parce que
01:10:05 si on prend le chiffre de marque,
01:10:07 en fait, ça, ça comprend les micro-entreprises,
01:10:09 qui sont à peu près 48 000 sur
01:10:11 50 000 entreprises, donc moi j'ai retraité
01:10:13 les chiffres, je les ai enlevés, parce que je trouve qu'elles faussent les chiffres.
01:10:15 Dans ce cas-là, c'est plus 50%,
01:10:17 c'est plus 100% de hausse
01:10:19 pour ces PME et ces TPE.
01:10:21 Et si on regarde même par rapport à l'avant-Covid,
01:10:23 en 2019, on est déjà à plus 30%.
01:10:25 On a un gouvernement qui nous explique, "Non,
01:10:27 c'est en cours de rattrapage, normalisation."
01:10:29 Si on regarde au niveau européen, on est au niveau de faillite
01:10:31 de 2015.
01:10:33 Il faut remonter à 2015 pour retrouver,
01:10:35 au niveau européen, j'ai regardé aujourd'hui les chiffres d'Eurostat,
01:10:37 ce niveau-là, donc moi j'avais
01:10:39 alerté sur l'Europe, l'Europe,
01:10:41 en sacrifiant un accès à l'énergie bon marché,
01:10:43 se suicide, c'est en cours
01:10:45 devant nos yeux et personne ne fait rien.
01:10:47 - Lecule fois pris, Jean ? - Je reprends
01:10:49 les clauses de sortie,
01:10:51 les juristes me disent, des clauses
01:10:53 de sortie anticipées, strictement
01:10:55 incompréhensibles et très dures.
01:10:57 Quelquefois, 10 ou 20 fois
01:10:59 le prix annuel.
01:11:01 C'est ça la réalité. - En fait, ce qu'a dit
01:11:03 le gouvernement, c'est "Mettez-vous
01:11:05 d'accord, trouvez des solutions, redégociez."
01:11:07 Mais les entreprises qui ont signé le contrat
01:11:09 disent "Ok, on va redégocier,
01:11:11 on applique le contrat que vous aviez signé."
01:11:13 Et si on sort de ce contrat, ça vous coûte plus cher.
01:11:15 - Non mais... - Ah oui, mais juridiquement,
01:11:17 c'est un problème. - Nicolas Mélenchon.
01:11:19 - Le problème, c'est que le prix de l'énergie,
01:11:21 le prix du gaz et de l'électricité, il augmente pas depuis
01:11:23 un an, le 24 février 2022,
01:11:25 il augmente depuis juin 2021.
01:11:27 On a même un ministre de l'économie, Bruno Le Maire,
01:11:29 qui en septembre 2021, nous dit "C'est pas possible,
01:11:31 c'est trop cher, il faut décorréler
01:11:33 le prix de l'électricité et du gaz." C'était pas en septembre
01:11:35 2022, c'était en septembre 2021.
01:11:37 C'était il y a un an et demi. Et qu'est-ce
01:11:39 qu'on a fait depuis ? Et là, on l'a vu récemment,
01:11:41 la sortie de l'Allemagne qui dit
01:11:43 "Attendez, moi je vais, pour la réforme du marché
01:11:45 d'électricité, je vais consulter mon peuple,
01:11:47 on va en discuter peut-être d'ici la fin de l'année, etc."
01:11:49 - Ah non, non, à la fin de 2024,
01:11:51 ils veulent, les Allemands. - Mais tu veux sortir
01:11:53 du marché de l'électricité ? Attention,
01:11:55 Nicolas, tu es un plaisantin.
01:11:57 - C'est ce qu'elle est de mieux. - Moi je suis un plaisantin,
01:11:59 vous êtes des plaisantins. Vous êtes des plaisantins
01:12:01 tous, parce que vous avez pas compris. - La ministre Agnès
01:12:03 Bagner-Lachais a dit que ceux qui disaient qu'on
01:12:05 peut sortir du
01:12:07 système du marché électrique
01:12:09 européen, on était des plaisantins.
01:12:11 On va juste l'écouter. Elle répondait à mes questions il y a quelques
01:12:13 jours, à propos de ce système
01:12:15 électrique européen.
01:12:17 - Vous savez que le prix
01:12:19 de l'électricité, il dépend
01:12:21 effectivement de nos centrales nucléaires,
01:12:23 mais pas que, il dépend beaucoup des importations.
01:12:25 Et le prix des importations est élevé,
01:12:27 puisque d'autres fabriquent sur base
01:12:29 de gaz. - Et ça, ça vous paraît
01:12:31 pas aberrant ? - Non mais, je veux juste terminer
01:12:33 mon propos, si vous le permettez. - Rien que là-dessus,
01:12:35 notre prix d'électricité est basé sur le prix du gaz
01:12:37 qui dépend donc des autres. - Bah quand on importe, en règle
01:12:39 générale, et c'est bien pour ça qu'il faut sortir des énergies
01:12:41 festives, on dépend des autres.
01:12:43 - C'est pour ça qu'il faut être souverain. - Quand on a le prix du pétrole
01:12:45 qui augmente, et qu'on n'est pas producteur
01:12:47 de pétrole, on paye le prix des autres.
01:12:49 Et c'est pour ça qu'il faut développer des énergies
01:12:51 renouvelables dans les 15 ans qui viennent,
01:12:53 et c'est pour ça qu'il faut développer des
01:12:55 réacteurs nucléaires si on veut être indépendant
01:12:57 réellement et payer le vrai prix.
01:12:59 - Voilà pour ce que disait Agnès Pannier-Royaché.
01:13:01 Monsieur, l'opinion de les gens. - Tout est faux,
01:13:03 puisque pendant qu'elle parlait,
01:13:05 le prix du pétrole et le prix du gaz
01:13:07 étaient en train de baisser, donc ça n'a rien
01:13:09 à voir, et il n'y a jamais eu de problème
01:13:11 d'acheter
01:13:13 à des gens qui ont envie de vendre.
01:13:15 Et donc si jamais on n'a pas assez
01:13:17 d'électricité à un moment, bah il y en a
01:13:19 en Allemagne, on peut en acheter,
01:13:21 on achète au prix. - C'est ce qu'on a fait toute la maison.
01:13:23 - C'est marginal, ou c'est marginal
01:13:25 par rapport à notre consommation, puisque
01:13:27 l'intégralité de pratiquement
01:13:29 notre consommation est fournie
01:13:31 par le nucléaire, l'hydraulique
01:13:33 et un certain nombre de fossiles.
01:13:35 La question qu'elle pose ne se pose pas.
01:13:37 C'est faux. - C'est formidable.
01:13:39 - Je voulais corriger un peu
01:13:41 ce que dit Agnès Pannier-Royaché, parce qu'elle dit
01:13:43 "Oui, le prix dépend des importations".
01:13:45 C'est vrai, mais quelle est la part des importations ?
01:13:47 On apporte 10, 15% d'électricité.
01:13:49 Or, aujourd'hui, dans le nouveau
01:13:51 calcul de la creux du tarif réglementé,
01:13:53 la part des importations, c'est
01:13:55 55%. - 55% ?
01:13:57 - 55%, alors que nous, le nucléaire,
01:13:59 plus hydraulique, c'est 85%.
01:14:01 Donc moi, je veux bien payer un prix élevé pour 15%,
01:14:03 mais pas pour 55%,
01:14:05 qui vous amène une hausse artificielle
01:14:07 de l'électricité, fois 2, début
01:14:09 février. Là, on vous explique "Ah, on a
01:14:11 un bouclier tarifaire contre
01:14:13 l'usine à gaz qu'on a créée, super,
01:14:15 plus 15%, mais en fait, tout ça n'a pas
01:14:17 de sens. On est en train de payer l'électricité
01:14:19 comme si on apportait 55%
01:14:21 d'électricité sur le tarif du gaz.
01:14:23 C'est lunaire. - Et on en vend,
01:14:25 la plupart du temps, on en vend.
01:14:27 Actuellement. On en vend.
01:14:29 Peut-être pas aujourd'hui, parce qu'il fait
01:14:31 un peu froid, mais juste les jours d'avant, on en vendait.
01:14:33 - Donc ce qu'on demande juste,
01:14:35 c'est qu'on paye l'électricité importée
01:14:37 au prix cher pour 15%.
01:14:39 Et le reste, on le paye à 50€ du mégawatt-heure
01:14:41 nucléaire, hydraulique, point barre.
01:14:43 C'est quand même simple.
01:14:45 - C'est tellement simple que c'est très compliqué pour le gouvernement.
01:14:47 Remarque, toi, tu... - Ce qui est incroyable, c'est quand même...
01:14:49 Il y a toujours ce mépris de la part du gouvernement.
01:14:51 "Vous êtes des plaisantins", etc.
01:14:53 Alors que là, on voit, ça s'incroyable dans la déclaration.
01:14:55 Il y a quelques mois, rappelez-vous que les dirigeants français
01:14:57 disaient "le nucléaire, il faut réduire
01:14:59 la part du nucléaire, etc. Il faut réduire,
01:15:01 il faut arrêter de..." Puis aujourd'hui,
01:15:03 "non, il faut remettre en place des réacteurs."
01:15:05 C'est qui, les plaisantins ?
01:15:07 C'est incroyable. Moi, ce qui me gêne aujourd'hui,
01:15:09 c'est le manque de vision du monde
01:15:11 de nos dirigeants. C'est incroyable.
01:15:13 On réagit à la petite semaine.
01:15:15 "C'est ça, c'est ça, aujourd'hui, demain, c'est ça."
01:15:17 On fait du marketing. - La rogance aussi.
01:15:19 - Oui, la rogance, c'est ça, le mépris, c'est pareil.
01:15:21 C'est ça qui est dramatique. - C'est moi qui sais.
01:15:23 Moi qui me savais.
01:15:25 - Je pense qu'il faut de la cohésion.
01:15:27 Il faut de la cohésion. Et ce discours
01:15:29 est extrêmement dangereux.
01:15:31 - Quelle est la raison de la déclaration entre le prix
01:15:33 de la production et le prix de vente ?
01:15:35 - Question à Loïc Le Ploche, président.
01:15:37 - Voilà. Quelle est la raison ?
01:15:39 - Vous avez deux minutes pour réagir.
01:15:41 - Je demande à Mme Borne, à Mme de Recher,
01:15:43 de m'expliquer quelle est la raison.
01:15:45 Moi, je n'en vois pas.
01:15:47 Moi, j'ai un coût.
01:15:49 Ce coût pour 85 %
01:15:51 est de l'ordre de 50 € le MWh.
01:15:53 Si jamais j'achète
01:15:55 de l'ordre de 15 % à l'extérieur,
01:15:57 ce n'est pas toujours le cas,
01:15:59 je le paie au prêt cher très bien,
01:16:01 donc j'ai un prix moyen, et ce prix moyen va m'amener
01:16:03 en principe aux alentours
01:16:05 de 70 € le MWh.
01:16:07 C'est ça qu'il y avait avant, et c'est ça qu'il y a toujours.
01:16:09 Il n'y a pas de raison. Alors sauf s'il y a
01:16:11 un très grand froid et que soudain,
01:16:13 tous les réacteurs sont en cabane, ce n'est pas le cas.
01:16:15 Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
01:16:17 Donc il n'y a pas d'explication rationnelle,
01:16:19 et la seule explication qu'on me donne,
01:16:21 c'est que les Allemands ne veulent pas.
01:16:23 Je dis que les Allemands ne veulent pas,
01:16:25 mais moi j'ai payé les centrales nucléaires,
01:16:27 j'ai payé les centrales hydrauliques, j'ai payé tout ça moi,
01:16:29 en tant que contribuable,
01:16:31 en tant que contribuable, en particulier industriel.
01:16:33 Pourquoi je ne bénéficie pas de ça ?
01:16:35 Quel est le sujet ? Et je ne comprends pas
01:16:37 le sujet. Et je ne comprends pas pourquoi
01:16:39 on me renvoie sans arrêt des bêtises,
01:16:41 à savoir l'histoire qu'on a regardée tout à l'heure,
01:16:44 plaisantin, mais plaisantin, je plaisante,
01:16:46 oui c'est ça, et pourquoi on dit
01:16:48 à la fin que c'est l'interconnexion ?
01:16:50 L'interconnexion a toujours existé.
01:16:52 Alors c'est quoi l'interconnexion ?
01:16:54 Je prends l'électricité,
01:16:56 et cette électricité, si jamais je l'ai en trop,
01:16:58 je peux l'envoyer en Allemagne,
01:17:00 en Angleterre, en Belgique, etc.
01:17:02 Et d'un autre côté,
01:17:04 si jamais à un moment je n'en ai pas assez,
01:17:06 je leur demande. Et donc il y a une relation
01:17:08 commerciale.
01:17:10 Et cette relation commerciale a toujours existé.
01:17:12 Et à partir de 1992,
01:17:14 cette relation commerciale a existé
01:17:16 avec les pays de l'Est.
01:17:18 Alors on fait une toute petite pause, je vous passe la parole ensuite Nicolas Méhen.
01:17:20 Le rappel de titre de l'actualité sur Europe Insouciance News
01:17:22 avec Adrien Spiteri.
01:17:24 À la veille d'une tournée en Afrique,
01:17:31 Emmanuel Macron s'est exprimé
01:17:33 depuis l'Elysée. Le président
01:17:35 dit faire preuve d'une profonde humilité
01:17:37 face à ce qui se joue sur le continent.
01:17:39 Il appelle à investir massivement
01:17:41 dans l'éducation, la santé
01:17:43 ou encore la transition énergétique.
01:17:45 Emmanuel Macron se rendra notamment au Gabon,
01:17:47 en Angola et au Congo.
01:17:49 Une quinzaine de militants
01:17:51 écologistes ont aspergé les façades
01:17:53 de Bercy cet après-midi.
01:17:55 Il demande l'annulation de la dette des pays
01:17:57 du Sud. Vêtus de combinaison
01:17:59 rouge, ces membres de l'ONG Attaq
01:18:01 se sont enchaînés au ministère de l'Economie,
01:18:03 détenus rappelant la série Netflix
01:18:05 Casa des papelles.
01:18:07 Ils ont été délogés par la police.
01:18:09 Et puis la France va aider
01:18:11 les athlètes ukrainiens pour les JO
01:18:13 2024, annonce de la ministre
01:18:15 des Sports Amélie Oudéa Castera.
01:18:17 Un million d'euros devraient être
01:18:19 débloqués près d'un an après
01:18:21 le début de l'invasion russe.
01:18:23 Cette aide passe mal parmi les sportifs
01:18:25 français. Certains font des appels
01:18:27 aux dons pour préparer la compétition.
01:18:29 18h32, on se retrouve dans un instant
01:18:31 dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
01:18:33 On continue à parler de vos factures
01:18:35 d'énergie, on parle aussi de votre pouvoir d'achat,
01:18:37 de l'inflation qui expose
01:18:39 sur les prix de l'alimentation. A tout de suite,
01:18:41 sur CNews et sur Europa.
01:18:43 18h35, en direct
01:18:47 dans Punchline, sur CNews et sur Europa,
01:18:49 toujours avec Loïc Lefloch-Préjean,
01:18:51 ancien président de GDF, Marc Twaty,
01:18:53 économiste, Nicolas Méhian, ingénieur, expert
01:18:55 en énergie, François Puponi, et Louis
01:18:57 de Ragnel, spécialiste de politique française.
01:18:59 - Plus que d'énergie. - Plus que d'énergie.
01:19:01 On va laisser parler ceux qui connaissent.
01:19:03 On évoquait ce prix
01:19:05 de l'électricité, Nicolas Méhian. Est-ce qu'il y a
01:19:07 une solution simple ? Parce que là, on a
01:19:09 les artisans étranglés, le gouvernement qui dit
01:19:11 "tout va bien, madame la marquise",
01:19:13 qu'est-ce qui se passe ? - Un peu d'élément de contexte pour savoir déjà
01:19:15 comment on est arrivé là. On est arrivé
01:19:17 là parce qu'en 2010, Nicolas Sarkozy
01:19:19 a signé le couteau sous la gorge,
01:19:21 la loi NOM de libéralisation
01:19:23 du marché, parce que la commission
01:19:25 le menaçait à la France d'une amende
01:19:27 de 20 milliards d'euros
01:19:29 pour concurrence déloyale, parce que
01:19:31 nous avions des prix d'électricité trop compétitifs.
01:19:33 - Trop compétitifs ?
01:19:35 - Trop compétitifs, trop faibles
01:19:37 par rapport à... - Les fameux 50 euros
01:19:39 le trésor. - On était trop compétitifs par rapport
01:19:41 aux Allemands. - D'accord.
01:19:43 - Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? On a créé un marché
01:19:45 artificiel. J'ai regardé récemment,
01:19:47 parce que je pensais qu'il y avait peut-être 10, 12, 15
01:19:49 fournisseurs alternatifs. Ce sont des gens
01:19:51 qui fournissent des factures
01:19:53 mais qui ne produisent pas d'électricité. - Il y en a beaucoup plus.
01:19:55 - Il y en a 125 en tout.
01:19:57 - 125. - 125. Donc vous imaginez
01:19:59 125 census qui sont comme ça sur le dos
01:20:01 d'EDF, aspiré son sang
01:20:03 depuis 10 ans. Et puis là, on se réveille
01:20:05 et on se dit "c'est bizarre, EDF a perdu 20 milliards d'euros,
01:20:07 c'est quand même étrange". - C'est bizarre.
01:20:09 - "64 milliards d'euros de dettes, c'est complètement dingue".
01:20:11 Expliquez-moi, trouvons un marché
01:20:13 où vous avez le concurrent principal qui vend
01:20:15 à tous ses concurrents sous son prix de production
01:20:17 et qui ne fait pas faillite, ça n'existe pas.
01:20:19 Donc, on arrête, on enlève les census,
01:20:21 on met fin à ce système.
01:20:23 Aujourd'hui, plus il y a de census, plus vous payez
01:20:25 cher l'électricité. - C'est ça.
01:20:27 - C'est ce qui se passe aujourd'hui, puisque comme
01:20:29 les census ont le droit à 100 TWh
01:20:31 sur 400,
01:20:33 si ils en demandent 200, ça veut dire
01:20:35 qu'en gros, votre prix d'électricité va se multiplier par 2.
01:20:37 C'est aussi simple que ça, on ne sait pas pourquoi.
01:20:39 - Et là, on est passé de 100 à 120 quand même.
01:20:41 Comme ça. - Et on est revenu...
01:20:43 Non mais ça, c'était... Bref. Donc ce qu'il faut
01:20:45 savoir, c'est que, voilà, comme
01:20:47 on a des census, il faut s'en débarrasser.
01:20:49 Alors l'autre solution, bien évidemment, ça se passe au niveau européen,
01:20:51 mais au niveau européen,
01:20:53 ça fait un an et demi que Bruno Le Maire nous dit
01:20:55 que c'est absurde, et là, on voit que les Allemands
01:20:57 nous disent qu'on va peut-être attendre encore
01:20:59 un an et demi avant de faire quelque chose. - Ah bah ils veulent attendre
01:21:01 les européennes de 2025, exactement. - Et comme moi, j'ai pas
01:21:03 vu d'initiative française depuis 30 ans
01:21:05 pour prendre le contre-pied de l'Allemagne,
01:21:07 je sais pas si ça va se passer dans les semaines qui viennent.
01:21:09 - Bon, allez, le vote présent. - Et la seule solution, c'est
01:21:11 d'arrêter de payer les factures. C'est ce que j'explique
01:21:13 à tout le monde. - Oula. Ils vont pouvoir
01:21:15 commander nos petits artisans. - C'est la seule solution.
01:21:17 C'est ce que je dis, mais... - Mais ils ont pas les moyens
01:21:19 de se battre contre les fournisseurs d'énergie.
01:21:21 - Mais c'est-à-dire que là,
01:21:23 l'association des commerçants
01:21:25 qui regroupe 450 000 personnes,
01:21:27 je les ai eues ce matin, j'aurais dit
01:21:29 écoutez, la seule solution, c'est d'arrêter
01:21:31 de payer les factures. Les factures sont arrivées là, on voit bien
01:21:33 qu'ils sont gênés, puisque les factures arrivent
01:21:35 en ce moment, là, depuis un ou deux jours.
01:21:37 - Et elles sont salées ? - Arrêtées. - Elles sont salées,
01:21:39 les factures ? - Bah oui, elles sont six fois
01:21:41 plus importantes que
01:21:43 le mois de décembre, donc...
01:21:45 - Ça ne marche que si tous décident
01:21:47 d'arrêter de payer. - Absolument.
01:21:49 - C'est-à-dire que... - Il faut tout le monde
01:21:51 payer. - Si il y a un quelque solution,
01:21:53 il faut qu'un événement arrive.
01:21:55 Et moi,
01:21:57 je conseille ça aujourd'hui,
01:21:59 parce que c'est insupportable
01:22:01 d'avoir des commerçants,
01:22:03 des commerces...
01:22:05 15 000 boulangers
01:22:07 sur 33 000 vont fermer dans les semaines
01:22:09 qui viennent. C'est insupportable.
01:22:11 - C'est un peu dangereux de conseiller ça,
01:22:13 parce qu'effectivement, après,
01:22:15 il y a une dette qui va courir, et après...
01:22:17 Enfin...
01:22:19 Les conseillers ne sont pas les pires, Loïc.
01:22:21 - Je ne paye pas. - Si après, vous allez payer pour tout le monde...
01:22:23 - Je ne paye pas, parce que je veux déchirer mon contrat.
01:22:25 - Non, d'accord, mais bon... - Et le gouvernement
01:22:27 m'a dit que je pouvais déchirer mon contrat, alors je le déchire.
01:22:29 - On est d'accord, mais conseiller ça... - Il faut déchirer mon contrat.
01:22:31 - Encore une fois, c'est...
01:22:33 On a un système de droit, on parle pas, c'est ça.
01:22:35 - On ne peut pas payer deux fêtes. - Voilà, deux fêtes, malheureusement.
01:22:37 - Parce qu'ils mettront la clé sous la porte. - Ils mettront la clé sous la porte.
01:22:39 - Malheureusement, c'est ça.
01:22:41 - Mais de facto, après, il y aura des poursuites, etc.
01:22:43 - Mais forcément, il y aura des poursuites, mais à partir du moment
01:22:45 où l'État dit "Attention,
01:22:47 vous pouvez déchirer les contrats,
01:22:49 vous inquiétez pas", c'est ce qui a été dit,
01:22:51 à partir du moment où le président de la République, en octobre,
01:22:53 dit "Surtout, signez pas les contrats, parce qu'il n'y a pas de problème",
01:22:55 et que un mois après,
01:22:57 la dirigeante de la Creu dit "Bah non, il faut signer les contrats,
01:22:59 autrement vous n'avez pas d'électricité",
01:23:01 et à partir de janvier, on voit bien que l'État dit des choses contradictoires,
01:23:03 des élections contradictoires.
01:23:05 Donc, j'ai dit "Voilà, l'ingestion contradictoire
01:23:07 qui consiste à dire "Je déchire mon contrat,
01:23:09 je déchire mon contrat,
01:23:11 par conséquent, je ne paie pas la facture, c'est tout,
01:23:13 puisqu'on m'a dit qu'il fallait..."
01:23:15 - Il y a une autre solution, parce qu'Olivier Grégoire
01:23:17 se plaint en permanence de dire "Moi, j'ai 12 milliards d'euros,
01:23:19 mais je n'arrive pas à les distribuer, parce qu'apparemment,
01:23:21 les gens ne sont pas assez intelligents pour cocher une petite case."
01:23:23 Et de l'autre côté, on a des TPE, des PME qui disent...
01:23:25 - C'est Agnès Mania-Renacher qui dit ça.
01:23:27 - Ah oui, c'est vrai. De l'autre côté, on a des TPE et des PME
01:23:29 qui nous disent "Nous, on veut juste le bouclier
01:23:31 des tarifs, combien ça coûte pour eux ?
01:23:33 12 milliards." Ça tombe bien, c'est exactement
01:23:35 les 12 milliards d'Olivier Grégoire.
01:23:37 Donc peut-être qu'on peut les mettre en relation,
01:23:39 et comme ça, on résout le problème.
01:23:41 - Donc on envoie les factures, on les envoie à l'Élysée ou à Rétineau.
01:23:43 - Ah ben ouais, ouais.
01:23:45 - 12 et 4.
01:23:47 - En tout cas, ils ne sont pas sortis d'affaires. J'aimerais qu'on parle aussi
01:23:49 de l'inflation, parce que ça, c'est votre grand dada,
01:23:51 cher Marc Twaty. C'est LE principal
01:23:53 sujet de préoccupation,
01:23:55 avec une explosion des prix de l'alimentation de 14 à 15%,
01:23:57 et ça pourra prendre encore 10%,
01:23:59 d'après les spécialistes de la grande distribution.
01:24:01 On regarde toutes ces explications de Célia Judat
01:24:03 et Olivier Madiné, et on en débat ensuite.
01:24:05 - Un palier de courses encore plus cher dans les mois à venir.
01:24:09 Le prix de nombreux produits vendus en grande surface
01:24:11 dépendra des conditions d'achat négociées
01:24:13 entre fournisseurs et distributeurs.
01:24:15 Après 12% d'inflation alimentaire subie en 2022,
01:24:17 les Français redoutent une nouvelle flambée des prix.
01:24:19 - Je n'ai jamais de cadien en dessous de 100 euros,
01:24:21 alors que je ne fais pas de folie dans les achats.
01:24:23 Ça devient très compliqué.
01:24:25 Les pâtes sont à des prix intouchables,
01:24:27 le lait, le beurre, tout a augmenté.
01:24:29 Oui, il y a beaucoup de prix qu'on gagne,
01:24:31 mais c'est pas tout.
01:24:33 - Le fromage, les pâtes, après la viande.
01:24:35 Les industriels qui connaissent une hausse
01:24:37 de leur coût de production réclament quant à eux
01:24:39 une augmentation des prix de 10 à 15% en moyenne
01:24:41 sur l'achat de leurs produits.
01:24:43 Des hausses de prix exagérées pour les grandes surfaces,
01:24:45 comme l'explique Dominique Schelcher,
01:24:47 PDG de Système U.
01:24:49 - Autant les choses étaient très justifiées
01:24:51 tout au long de l'année dernière face à la guerre
01:24:53 et à la hausse des matières premières,
01:24:55 autant cette année, je pense qu'il y a une recherche
01:24:57 définitive de la hausse des prix.
01:24:59 - Je pense que c'est une recherche
01:25:01 qui est très bien déterminée.
01:25:03 Je pense qu'il y a une recherche d'effet d'aubaine
01:25:05 de la part d'un certain nombre d'acteurs.
01:25:07 - Selon les chiffres de l'Association nationale
01:25:09 des industries alimentaires, à ce stade des négociations,
01:25:11 moins de 6 industriels sur 10 ont signé leur contrat
01:25:13 avec les distributeurs,
01:25:15 contre 8 sur 10 habituellement.
01:25:17 Mais quel que soit l'issue des pourparlers,
01:25:19 tous les acteurs s'accordent à dire
01:25:21 que les prix en rayon devraient encore augmenter.
01:25:23 - Voilà pour le constat, Marc Twaty.
01:25:25 L'inflation, c'est une réalité intangible.
01:25:27 On nous avait annoncé qu'elle baisserait.
01:25:29 Tous les mois, on nous annonce qu'elle va baisser.
01:25:31 - Là encore, malheureusement,
01:25:33 c'est triste à dire, mais il y a beaucoup
01:25:35 de supériorité affichée
01:25:37 par nos dirigeants.
01:25:39 Ils se sont plantés complètement depuis un an et demi.
01:25:41 Moi, j'étais l'un des rares à dire que l'inflation
01:25:43 va augmenter en 2021, mais je ne suis pas devin.
01:25:45 On voit bien cette inflation augmenter avant la guerre en Ukraine.
01:25:47 Il faudrait dire que cette inflation vient de la guerre en Ukraine.
01:25:49 - Oui, parce que ce n'est pas dû à la guerre en Ukraine.
01:25:51 - L'inflation est née en 2021 parce qu'on a
01:25:53 injecté trop de liquidités dans le circuit économique mondial,
01:25:55 ce qu'on appelait la planche à billets,
01:25:57 et on a fait des billets de public alors qu'il n'y avait pas d'offres en face.
01:25:59 C'est la règle de base de l'économie. La demande est supérieure à l'offre,
01:26:01 les prix augmentent. Et ensuite, effectivement,
01:26:03 on a laissé l'inflation s'installer.
01:26:05 Est arrivée la guerre en Ukraine, ça a ajouté sur les prix des matières premières.
01:26:07 Vous savez, l'inflation, c'est comme le dentifrice.
01:26:09 Une fois qu'il est sorti du tube, on ne peut pas le remettre.
01:26:11 Donc, c'est exactement ce qui s'est passé là.
01:26:13 On a laissé filer l'inflation, on n'a pas réagi.
01:26:15 Et maintenant, nos dirigeants se font en panique
01:26:17 parce qu'ils ne savent pas comment gérer.
01:26:19 Les derniers chiffres de l'INSEE du mois de janvier 2023,
01:26:21 les prix du sucre,
01:26:23 combien de hausses sur un an ?
01:26:25 37,3%.
01:26:27 C'est incroyable.
01:26:29 On a les farines et céréales, plus 25%.
01:26:31 Le beurre, 23%.
01:26:33 Les oeufs, plus 21%.
01:26:35 C'est des chiffres complètement fous.
01:26:37 C'est là où on a ce problème d'inflation qui est affiché à 6%.
01:26:39 C'est comme dans la météo, il y a une diseuse crevée.
01:26:41 Il y a 15 sur l'implantation.
01:26:43 On affiche 6%, mais c'est un panier moyen.
01:26:45 Mais ce qu'on consomme au quotidien,
01:26:47 notamment les biens alimentaires,
01:26:49 sont en train de flamber.
01:26:51 La nouveauté, c'est que jusqu'à présent,
01:26:53 on avait cette inflation qui était liée essentiellement
01:26:55 à l'énergie et à l'alimentaire.
01:26:57 Maintenant, c'est en train de se généraliser.
01:26:59 Vous prenez l'inflation globale en France.
01:27:01 Elle est à 6% en moyenne.
01:27:03 Or, énergie et alimentaire, elle est à 5,6%.
01:27:05 C'est là le drame.
01:27:07 Cette inflation est en train de se généraliser.
01:27:09 Elle concerne tout le monde.
01:27:11 Et comme les revenus et les salaires au sens large
01:27:13 n'augmentent pas à l'aune des prix,
01:27:15 on a une vraie baisse de pouvoir d'achat.
01:27:17 On peut rien faire.
01:27:19 Si le gouvernement pouvait faire quelque chose,
01:27:21 comment on donne du pouvoir d'achat aux Français ?
01:27:23 En baissant les impôts qu'on paye.
01:27:25 Par exemple, la CLG que tout le monde paye.
01:27:27 Tout de suite, on donne du pouvoir d'achat.
01:27:29 Simplement, si vous faites ça, il faut réduire certaines dépenses.
01:27:31 C'est exactement l'inverse qu'on fait.
01:27:33 On augmente ces dépenses publiques en permanence.
01:27:35 Je vous rappelle que la dette publique française,
01:27:37 en moins de deux ans, a augmenté de 580 milliards d'euros.
01:27:39 De combien a augmenté le PIB,
01:27:41 c'est-à-dire la richesse qu'on crée en France,
01:27:43 avec l'inflation sur la même période ?
01:27:45 161 milliards.
01:27:47 J'ai mis 581, j'ai récupéré 161.
01:27:49 Donc il y a bien un problème aujourd'hui
01:27:51 d'allocation de ces moyens
01:27:53 et d'inefficacité de la politique économique française.
01:27:55 C'est malheureux à dire.
01:27:57 - On va reprendre un truc simple
01:27:59 que tout le monde comprendra.
01:28:01 Il y a grossièrement,
01:28:03 on était à un litre d'essence,
01:28:05 de diesel, à un euro.
01:28:07 Maintenant, on vous dit,
01:28:09 on va être à deux.
01:28:11 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:28:13 Est-ce que, pendant le même temps,
01:28:15 il y a eu un coût du pétrole
01:28:17 ou un coût du gaz
01:28:19 qui a conduit à ça ?
01:28:21 Il y a eu juste un petit moment,
01:28:23 mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
01:28:25 On arrive à, grossièrement,
01:28:27 avec les prix,
01:28:29 les coûts de la production,
01:28:31 sur le pétrole,
01:28:33 à des prix où,
01:28:35 à une période,
01:28:37 on avait un super,
01:28:39 ou un diesel,
01:28:41 à un euro. C'est le même prix.
01:28:43 - Donc, il y a des gens qui se...
01:28:45 - Donc, on a monté de un à deux.
01:28:47 Sur ces deux,
01:28:49 combien il y a pour les taxes ?
01:28:51 Il faut le dire.
01:28:53 - C'est pas l'impense de se cacher.
01:28:55 - Un euro, un.
01:28:57 1,1 euro.
01:28:59 Quand on est à 1,80,
01:29:01 on a 1,1 euro de taxes.
01:29:03 - OK.
01:29:05 - On peut le dire.
01:29:07 Donc, on a augmenté les taxes
01:29:09 sur le diesel
01:29:11 et sur l'essence,
01:29:13 ce qui a conduit à augmenter les prix.
01:29:15 Très bien. Alors, qu'est-ce que vous faites ?
01:29:17 Qu'est-ce que vous faites ? Vous savez,
01:29:19 vous avez des transports qui augmentent
01:29:21 par conséquent, donc c'est de l'inflationniste.
01:29:23 Vous avez le fait que vos salariés
01:29:25 viennent en voiture, et ça leur coûte plus cher.
01:29:27 Vous avez tout un ensemble de choses
01:29:29 qui... L'ensemble est inflationniste.
01:29:31 Qu'est-ce qui a créé cette inflation ?
01:29:33 L'État, en augmentant
01:29:35 les taxes.
01:29:37 Alors, pourquoi on a augmenté les taxes ?
01:29:39 On a augmenté les taxes parce qu'il a fallu
01:29:41 payer les taxes habituelles,
01:29:43 puis ensuite, les éoliennes
01:29:45 et le solaire, on ne pouvait pas les payer
01:29:47 avec les taxes sur l'électricité.
01:29:49 Donc, il a fallu prendre un bout des taxes
01:29:51 pétrolières pour le faire. Puis ensuite, il y a les taxes carbone,
01:29:53 c'est bon pour la planète.
01:29:55 - On voulait mettre le diesel au niveau de l'essence.
01:29:57 - Et on voulait... Etc.
01:29:59 Donc, on a fait ça. Maintenant, c'est pas la peine
01:30:01 de dire "Ah ben, ça vient de la planète Mars,
01:30:03 il s'est passé d'Ukraine, etc."
01:30:05 Ce n'est pas vrai. C'est aujourd'hui,
01:30:07 60% du prix
01:30:09 que vous payez
01:30:11 à la pompe, c'est l'État qui le prend
01:30:13 et donc, le
01:30:15 distributeur
01:30:17 d'essence et de gazole
01:30:19 est devenu un agent fiscal
01:30:21 et la fiscalité a augmenté.
01:30:23 - Le pompiste est un agent des maraux.
01:30:25 - Mais ça, c'est sur le prix de l'énergie.
01:30:27 - Mais sur le prix de l'alimentation.
01:30:29 Il n'y a pas de raison, quand je dis que
01:30:31 l'augmentation de prix de l'alimentation...
01:30:33 - Non, non, non.
01:30:35 - La lessive a baissé.
01:30:37 - Nicolas Véan.
01:30:39 - Absolument.
01:30:41 - Pour l'alimentation, vous avez quand même besoin d'engrais.
01:30:43 L'engrais, c'est quoi ?
01:30:45 C'est du gaz naturel.
01:30:47 Donc, le coût de l'engrais, il augmente
01:30:49 depuis juin 2021. C'est pour ça qu'on avait déjà de l'inflation.
01:30:51 Quand vous avez de l'alimentation, vous avez besoin
01:30:53 de la transporter. Donc, c'est du pétrole,
01:30:55 c'est du carburant. C'est là où vous retrouvez toute votre inflation.
01:30:57 Le problème, c'est que l'inflation, elle a mis
01:30:59 un peu plus de temps à arriver, puisque c'est des négociations
01:31:01 en lien entre le distributeur
01:31:03 et les producteurs. Moi, ce qui
01:31:05 m'inquiète beaucoup, c'est que
01:31:07 on a là, quand on regarde
01:31:09 le salaire réel des gens avec cette inflation-là,
01:31:11 c'est comme s'ils avaient perdu 10 %, ce qui n'est pas arrivé depuis
01:31:13 30 ans. Et qu'est-ce qui va se passer
01:31:15 derrière ? Je fais le lien avec mes TPE, mes PME.
01:31:17 Ils vont moins consommer.
01:31:19 Ils vont moins acheter. Aujourd'hui, le drame dont personne
01:31:21 ne parle, c'est que le chiffre d'affaires
01:31:23 de toutes les sociétés qui vendent aux consommateurs,
01:31:25 qu'on va appeler B2C, il est en chute
01:31:27 libre, parce que les gens n'ont plus d'argent,
01:31:29 les gens ne consomment plus. Donc, ça va accélérer,
01:31:31 ça va auto-alimenter
01:31:33 ce phénomène de
01:31:35 faillite, et personne n'a la solution.
01:31:37 La seule solution, c'est les banquiers centraux qui disent
01:31:39 "Bon, allez, on va augmenter les taux
01:31:41 au maximum". Mais qu'est-ce ? Ils vont encore rajouter
01:31:43 une couche là-dessus ? Ils vont encore plus se freiner ?
01:31:45 - Non, c'est-à-dire que les taux d'intérêt, aujourd'hui,
01:31:47 c'est pour réagir. Si justement, on avait une demande
01:31:49 forte, alors aujourd'hui, c'est pas le cas.
01:31:51 Alors, ça peut effectivement limiter les anticipations
01:31:53 d'inflation. - Ça va baisser l'énergie.
01:31:55 - Mais regardez, par exemple, je te disais tout à l'heure,
01:31:57 sur l'euro, par exemple,
01:31:59 parce que, effectivement, on avait un
01:32:01 prix de l'essence à 2 euros.
01:32:03 Maintenant, l'euro, à l'époque, avait baissé.
01:32:05 Donc, on peut dire "C'est logique, quand l'euro baisse,
01:32:07 les prix des produits importés sont plus chers".
01:32:09 Là, l'euro est remonté, et pourtant,
01:32:11 légèrement, c'est vrai. Mais il a quand même remonté,
01:32:13 et pourtant, les prix ont continué d'augmenter.
01:32:15 Alors que les prix, je dirais, de l'essence,
01:32:17 du pétrole, au niveau mondial, ont également
01:32:19 légèrement baissé. C'est ça qui est paradoxal.
01:32:21 - Paradoxal, alors ? - Sur l'économie, les taux d'intérêt
01:32:23 sont passés à presque 5%. - Bien sûr, mais c'est ça le problème.
01:32:25 - 5% ? - 5%.
01:32:27 - Avec l'assurance. - Oui, avec l'assurance.
01:32:29 - Les promoteurs qui ont emprunté à 1,5, 2,
01:32:32 ils empruntent à 5, maintenant.
01:32:34 Ça veut dire qu'en fait, la production de logements
01:32:36 va s'arrêter. On était à 100 000 logements
01:32:38 sous le délai, alors qu'il en faudrait 300 000.
01:32:40 Ça va, c'est en train de se ralentir, il n'y a plus de stock.
01:32:42 Or, on s'est trompé avec le logement,
01:32:44 c'est une partie de l'économie, ça ralentit l'activité,
01:32:46 et là, c'est en train de se ralentir, mais rapidement.
01:32:48 - Je suis ahuri de voir la rapidité avec laquelle
01:32:53 le gouvernement et les parlementaires
01:32:55 parlent de sobriété dès qu'il y a un problème.
01:32:57 La sobriété, pour moi, c'est la pénurie.
01:32:59 Là, sur l'eau, vous venez d'entendre
01:33:02 la Première Ministre, c'est là, donc alors
01:33:04 on va faire un plan de pénurie. Non !
01:33:06 Il y a des possibilités. - Ça s'est très bien réalisé.
01:33:08 - Elle parle de quoi ? Elle parle de l'eau qui tombe,
01:33:10 il y a moins d'eau qui tombe. Alors maintenant,
01:33:12 qu'est-ce qu'il y a comme eau en France ?
01:33:14 Il y a des puits profonds, il faudrait chercher
01:33:17 l'huile dans la profondeur. Ce n'est pas
01:33:19 de l'eau comme l'huile, qui est, pour des millions d'années,
01:33:24 non, c'est de l'eau qui se régénère,
01:33:26 et il y a des puits profonds, il faudrait
01:33:29 chercher les puits profonds. Mais qu'est-ce que c'est,
01:33:30 ces histoires ? Sans arrêt, on nous dit
01:33:33 "Soyez calmes, pénurie, pénurie".
01:33:35 La pénurie, c'est l'inflation, c'est clair,
01:33:37 puisque ça augmente les prix.
01:33:39 Il faut arrêter. Si jamais j'ai un produit abondant,
01:33:42 si jamais j'ai un produit abondant,
01:33:44 il y a la possibilité, effectivement,
01:33:46 de baisser les prix. Si jamais il y a pénurie,
01:33:49 les prix augmentent, et on a organisé la pénurie
01:33:51 de pétrole avec les écologistes qui ont dit
01:33:55 "Non, non, surtout, n'allez pas chercher le pétrole",
01:33:57 et le pétrole a monté. C'est normal.
01:33:59 La pénurie et la sobriété, c'est la même chose.
01:34:02 C'est le même sujet. Et je suis irrité,
01:34:04 parce que je m'aperçois qu'on accepte ça,
01:34:07 "Ah oui, il faut être sobre, c'est vrai",
01:34:09 c'est une espèce de... En fait, en robe de bure,
01:34:11 et puis il y a des Iraniens qui se flagellent,
01:34:14 des chiites, ils se flagellent.
01:34:16 On a l'impression qu'on est partis en Iran et qu'ils se flagellent.
01:34:18 - Alors je voudrais juste qu'on écoute Emmanuel Macron,
01:34:20 parce qu'au Salon d'agriculteurs, il a été interpellé
01:34:22 sur le problème de l'inflation,
01:34:24 du panier d'alimentation trop cher,
01:34:26 et il a dit "La grande distribution doit faire des efforts".
01:34:28 Écoutez-le.
01:34:30 Là, on a besoin d'un effort collectif, d'un engagement.
01:34:32 C'est ça ce que je demande aussi à nos distributeurs aujourd'hui.
01:34:34 C'est de participer à l'effort. Ils font des bénéfices,
01:34:36 des profits, j'en suis heureux pour eux et leurs salariés,
01:34:38 j'espère qu'ils le redistribuent.
01:34:40 Mais dans ce moment-là, on ne peut pas demander un effort
01:34:42 à nos producteurs,
01:34:44 parce que nos agriculteurs, ils payent plus cher l'énergie,
01:34:46 ils payent plus cher
01:34:48 les intrants divers pour produire,
01:34:51 et on a besoin de garantir leurs revenus.
01:34:53 Et ils ont des revenus qui sont encore très faibles aujourd'hui.
01:34:56 Donc ce n'est pas eux qui peuvent faire l'effort
01:34:58 pour baisser les prix de l'alimentation.
01:35:00 - Bon, alors, Marc Twaty. - Ça, c'est incroyable,
01:35:02 qui fait les lois ?
01:35:04 - C'est incroyable, on a l'impression qu'il est candidat,
01:35:06 mais c'est quand même lui le président.
01:35:08 Il y a quand même une assemblée. On peut aujourd'hui mieux
01:35:10 réguler, ou au moins mieux gérer,
01:35:12 les relations entre les industriels
01:35:14 ou les agriculteurs, et effectivement
01:35:16 la grande distribution. Il y a un manque de concurrence.
01:35:18 Mais qui décide ? C'est l'État.
01:35:20 C'est le gouvernement. - Ce n'est pas l'État
01:35:22 qui fait les accords entre la DCI et les producteurs.
01:35:24 - Le fait est que l'État n'a pas assez de concurrence,
01:35:26 parce qu'il n'y a que 4-5 grandes centrales,
01:35:29 donc évidemment, quand vous avez les petits producteurs
01:35:31 qui arrivent face à cela, on leur dit
01:35:33 "tu baisses pas tes prix, on te fait pas rentrer".
01:35:35 Donc bien entendu, ils sont pris à la gorge.
01:35:37 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui,
01:35:39 je faisais une conférence pour les maraîchers, il n'y a pas très longtemps,
01:35:41 en fait, tous les produits,
01:35:43 les légumes, les fruits, etc.,
01:35:45 sont vendus au même prix à toutes les enseignes.
01:35:47 Et puis après, les enseignes se débrouillent,
01:35:49 et puis ils prennent plus de marge que d'autres, etc.
01:35:51 Mais c'est finalement globalement la même qualité.
01:35:53 C'est pas Lidl qui est moins bien que d'autres, etc.,
01:35:55 comme on le fait parfois croire.
01:35:57 C'est un problème de concurrence, tout simplement.
01:35:59 - Mais c'est vrai. - Mais pas dans le même temps.
01:36:01 - Mais encore une fois, ce que je trouve très intéressant,
01:36:03 c'est que le maître-évident est en train de mettre encore
01:36:05 dos à dos, effectivement, à l'Assez de Ciel,
01:36:07 les agriculteurs ou les distributeurs.
01:36:09 Il faut quand même, aujourd'hui, mieux gérer
01:36:11 les traitements de l'État.
01:36:13 - Tu as quand même 60% des fruits
01:36:15 et 40% des légumes qui sont importés,
01:36:17 et rien n'indique que les normes
01:36:19 de secteur de production
01:36:21 soient les mêmes que les normes chez nous.
01:36:23 - Ah oui, forcément.
01:36:25 - Et ça, c'est quand même
01:36:27 sacrément inflationniste, cette histoire.
01:36:29 Parce que lorsque tu es parti sur le sucre,
01:36:32 il y a de l'anticipation sur le sucre, bien sûr,
01:36:34 puisque si jamais on n'utilise plus
01:36:37 les pexicides pour les betteraves,
01:36:41 il n'y a plus de sucre en France.
01:36:43 Dans les autres pays, il peut y en avoir,
01:36:45 mais chez nous, on ne peut pas.
01:36:47 Donc, tout le monde a une anticipation.
01:36:49 Il y a un certain nombre de normes et règlements
01:36:51 qui sont données par l'État,
01:36:53 c'est l'État et ses chefs d'État qui parlent,
01:36:55 qui sont inflationnistes.
01:36:57 Alors, est-ce qu'on est capable
01:36:59 d'aller dans l'autre sens ?
01:37:01 J'ai un certain nombre de règlements
01:37:03 inflationnistes, je vais essayer de les limiter
01:37:05 pendant un certain temps pour limiter l'inflation.
01:37:07 C'est ça que je demande clairement.
01:37:09 Aujourd'hui, on a une conduite
01:37:11 inflationniste générale
01:37:13 à l'intérieur de l'administration française
01:37:15 et au gouvernement.
01:37:17 Et cette sobriété, moi, me sort
01:37:19 par les yeux, puisque pour moi,
01:37:21 la sobriété, c'est la pénurie.
01:37:23 Et la pénurie, c'est l'inflation.
01:37:25 Juste une petite remarque, Emmanuel Macron
01:37:27 a demandé un effort au distributeur.
01:37:29 La semaine dernière, il a demandé un effort à Total
01:37:31 pour limiter le prix de l'essence.
01:37:33 Peut-être qu'il faudra demander un effort à l'État,
01:37:35 parce que je regarde précisément
01:37:37 combien d'euros l'État gagne sur chaque lit
01:37:39 de carburant vendu.
01:37:41 La semaine dernière, il y a une semaine,
01:37:43 c'était le record historique sur l'essence
01:37:45 et sur le diesel. L'État n'a jamais
01:37:47 autant gagné d'argent à chaque litre
01:37:49 d'essence et de diesel vendu.
01:37:51 Peut-être qu'on a un tout petit peu de marge ici,
01:37:53 parce qu'en plus, quand on parle de l'effet inflationniste
01:37:55 de ces taxes sur tout le reste de l'économie,
01:37:57 il y a peut-être une réflexion à avoir.
01:37:59 Sauf que c'était voulu par les écolo.
01:38:01 Non, ce n'est pas voulu par les écolo, ça c'est lié.
01:38:03 C'est comme pour le tabac.
01:38:05 On va monter le prix, on a décidé
01:38:07 d'augmenter les taxes sur le diesel, pour dire en français
01:38:09 "ne roulez plus au diesel,
01:38:11 ceux qui le feront, ils vont payer,
01:38:13 passez à l'électrique". Comme pour le tabac,
01:38:15 on taxe pour soi-disant faire en sorte
01:38:17 que les gens n'en consomment plus, mais on
01:38:19 les rembourse en caisse, et en disant "vous avez la solution,
01:38:21 c'est l'électrique". Et ça a été fait volontairement.
01:38:23 Et pénurie électrique, donc augmentation des prix
01:38:25 d'électricité et pénurie de nouveau.
01:38:27 On n'a pas eu de coupure de courant quand même,
01:38:29 on peut se faire liciter de ça.
01:38:31 On est en situation de pénurie potentielle.
01:38:33 Il est clair que si jamais
01:38:35 on change aujourd'hui 10%
01:38:37 plus du parc, on est en situation
01:38:39 de pénurie, parce qu'on sait qu'on n'aura
01:38:41 pas l'intervateur qu'il faut.
01:38:43 On le sait, souvenez-vous,
01:38:45 en décembre, janvier, il a fait très très doux.
01:38:47 - Il a fait très très doux, surtout.
01:38:49 - Absolument, politiquement...
01:38:51 - Mais on a cru au livre,
01:38:53 il n'y avait pas de calcul.
01:38:55 - Tout dernier mot, les amis !
01:38:57 - Il y a quand même une sorte de schizophrénie, c'est que d'un côté,
01:38:59 effectivement, on prône justement de limiter
01:39:01 la consommation, on prône la pénurie, après on se plaint
01:39:03 qu'il y ait de l'attention, pour savoir ce qu'on veut.
01:39:05 Globalement, on ne peut pas avoir...
01:39:07 - Je pourrais m'interroger,
01:39:09 Marc, après ce que tu dis, sur l'existant
01:39:11 nom d'un gouvernement. J'ai le droit
01:39:13 de m'interroger.
01:39:15 - Je prends l'exemple de la betterave.
01:39:17 - Non, ça sera le dernier mot, je vous en reprends.
01:39:19 - On a supprimé le pesticide sur la betterave.
01:39:21 Donc il y aura moins de production de betterave.
01:39:23 Donc moins de production de sucre.
01:39:25 La seule raison pour laquelle le ministre l'a fait, c'est pour éviter d'être
01:39:27 un jour mis en cause pour des problèmes de santé publique.
01:39:29 Donc il dit, moi, l'avenir, ce matin,
01:39:31 c'est ma situation qui me préoccupe.
01:39:33 - On reprendra ce débat, évidemment, parce qu'il est récurrent
01:39:35 et il passionne les Français. Merci beaucoup
01:39:37 à vous quatre, à vous cinq, d'avoir participé à Punchline
01:39:39 dans un instant. - C'est nous qui vous remercions.
01:39:41 - Revenez quand vous voulez. C'est Christine Kelly
01:39:43 avec ses invités pour Face Info et Europe 1.
01:39:45 C'est Europe soir avec Raphaël Delouvray et
01:39:47 Arthur Moriot. Bonne soirée à vous sur nos
01:39:49 deux antennes.
01:39:51 [Musique]