Commission d'enquête TikTok: "'l'objectif est de lever toutes les zones d'ombre"

  • l’année dernière
Alors que le Sénat désigne ce mercredi les membres de la commission d’enquête sur TikTok, le Parlement européen vient d’interdire à son personnel d’utiliser le réseau social chinois. Il y a quelques jours, la Commission européenne avait pris une décision similaire.  Interview de Claude Malhuret qui est à l'origine de la commission

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Transcription
00:00 Un mot sur ce qui va se jouer dans quelques minutes.
00:03 Il va y avoir la composition d'une commission d'enquête parlementaire que vous avez souhaitée.
00:07 Elle vise à soulever les questions que pose le réseau social TikTok.
00:12 Quelle est l'ambition de votre commission d'enquête ?
00:14 L'ambition, c'est de lever les très nombreuses zones d'ombre qu'il y a sur ce réseau.
00:19 Des zones d'ombre, il y en a sur toutes les plateformes américaines, chinoises, etc.
00:24 Mais je dirais que c'est peut-être un peu plus opaque chez TikTok.
00:28 Les problèmes de transfert de données dans d'autres pays, à partir des pays européens.
00:34 Les problèmes de modération concernant les plus jeunes.
00:39 Et le problème qui se pose particulièrement à TikTok, c'est que c'est les réseaux dont les abonnés sont les plus jeunes.
00:44 La plupart sont des adolescents, et il faut bien le dire, une bonne partie sont des enfants.
00:48 Donc un public particulièrement fragile.
00:51 Et puis d'autres...
00:53 Il y a des questions, notamment sur des accusations d'espionnage et de propagande
00:58 qui sont régulièrement portées contre cette plateforme.
01:00 Vous avez dit que TikTok soulève certaines inquiétudes quant à la gestion des données de ses utilisateurs,
01:04 à la transparence de son fonctionnement.
01:06 C'est ça qui vous rend curieux sur cette application ?
01:10 C'est notamment ça. Je pense qu'on n'aurait pas pu rêver d'une meilleure coïncidence.
01:14 Puisqu'au moment où on a annoncé la création de cette commission d'enquête,
01:17 la Commission européenne a décidé d'interdire à tous ses fonctionnaires...
01:22 Et le Parlement européen, oui.
01:23 Et le Parlement aujourd'hui, mais avant la commission, à tous ses fonctionnaires,
01:26 de télécharger l'application, ce qui avait déjà été décidé aux États-Unis et au Canada,
01:31 et en fait dans d'autres pays.
01:33 Par conséquent, et en disant très clairement que c'était à cause du transfert de données.
01:38 Alors est-ce qu'il faut parler d'espionnage ou pas ?
01:40 Moi, je ne suis pas qualifié pour le faire.
01:42 Mais ce problème de transfert des données depuis l'Europe jusqu'à la Chine, c'est évidemment un sujet.
01:47 Il nous reste quelques secondes.
01:48 Code Maluray, il y a peut-être des millions d'utilisateurs de l'application en France,
01:51 peut-être certains qui nous regardent.
01:52 Est-ce que vous leur dites "méfiez-vous de cette application, même pour le grand public" ?
01:57 Alors certes, vous allez travailler dessus pendant six mois,
01:59 donc vous aurez peut-être un avis plus définitif dans six mois,
02:01 mais dès maintenant, il faudrait qu'on se méfie de cette appli.
02:03 Je pense en tout cas qu'il faut être vigilant, c'est la raison de cette commission d'enquête.
02:08 Comme vous le dites, dans six mois, on dira ce qu'on en pense,
02:11 mais pour le moment, la commission européenne a déjà expliqué qu'elle se méfiait, elle.
02:16 Donc de notre côté, on va essayer d'être le plus vigilant possible.
02:19 Et en quelques secondes, vous allez auditionner des dirigeants français de TikTok, c'est cela ?
02:23 On va auditionner beaucoup de monde, notamment des dirigeants français de TikTok,
02:28 mais aussi des chercheurs, mais aussi des représentants de la commission informatique et liberté,
02:33 de l'Annecy, d'autres institutions qui travaillent sur ces sujets,
02:38 pour voir, essayer de lever l'une après l'autre, toutes les zones d'ombre dont je parlais tout à l'heure.

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