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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans l'heure des pro 2 du vendredi.
00:03 On se retrouve tout de suite après le rappel de l'actualité.
00:06 Alex Yves, il est quasiment 20h, bienvenue sur CNews.
00:08 L'usine Buitoni de Caudry, mise à l'arrêt en cause une chute importante des ventes de pizzas.
00:17 Elles sont suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et des dizaines d'intoxications.
00:23 Après neuf mois d'arrêt, l'usine située dans le nord avait partiellement rouvert en décembre.
00:28 Gérald Darmanin maintient sa réforme de la police judiciaire.
00:32 Le ministre de l'Intérieur a confirmé son entrée en vigueur pour fin 2023.
00:37 Les sénateurs s'étaient pourtant prononcés hier pour un moratoire
00:40 jusqu'à la fin des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
00:44 Le but, éviter tout risque de désorganisation avant la compétition.
00:49 Emmanuel Macron était aujourd'hui en Angola,
00:52 l'occasion pour le président français de signer un partenariat agricole avec son homologue africain.
00:57 Le but, développer la filière agroalimentaire dans le pays.
01:01 Emmanuel Macron qui doit terminer sa visite en Afrique centrale avec le Congo
01:05 et la République démocratique du Congo.
01:08 Le président souhaite donner un nouveau visage de la France vis-à-vis du continent.
01:12 L'heure des pro 2 du vendredi avec Kevin Bossuet.
01:19 Bonsoir, professeur d'histoire Frédéric Durand qui est avec nous ce soir,
01:22 directeur de l'Inspiration Politique.
01:24 D'ailleurs, je me permets de montrer le 7e numéro dans tous les kiosques.
01:28 Les élus locaux tentent de sortir de la tempête au menu de l'Inspiration Politique.
01:32 Patrick Roger est parmi nous, directeur général de Sud Radio
01:35 et Jean Messia, président de l'Institut Apollon.
01:36 Merci à tous les quatre de rester pendant une heure pour décrypter l'actualité.
01:41 Je voudrais qu'on démarre avec cette émotion extrêmement forte aujourd'hui à Biarritz,
01:45 avec les obsèques d'Agnès Lassalle,
01:46 cette professeure mortellement poignardée par l'un de ses élèves il y a une dizaine de jours.
01:50 On en a beaucoup parlé à Saint-Jean-de-Luz,
01:51 la cérémonie qui se tenait aujourd'hui à Biarritz.
01:54 Je voudrais qu'on ouvre cette émission avec une séquence particulièrement émouvante
01:58 et également inédite.
01:59 En tout cas, personnellement, je n'avais jamais vu ça.
02:01 Après la cérémonie intime dans l'église Saint-Eugénie,
02:04 vous voyez la sortie du cercueil.
02:06 Les proches de la professeure de 53 ans ont été rejoints sur le parvis par des anonymes.
02:10 C'est alors qu'ils se sont mis à danser autour du cercueil de la défainte
02:14 en hommage à sa passion pour la danse.
02:16 Regardez cette séquence, je vous le disais,
02:17 vraiment exceptionnelle et particulièrement émouvante.
02:21 (Musique)
02:24 (Musique)
02:28 (Musique)
02:32 (Musique)
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02:42 (Musique)
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02:57 (Musique)
03:04 (Musique)
03:18 (Musique)
03:21 (Musique)
03:30 (Musique)
03:46 (Applaudissements)
03:49 Quelle tristesse, quelle image, quelle émotion.
04:03 Tu peux avoir confiance en moi, je ne repartirai pas.
04:05 C'est la chanson de Nat King Cole, la version française de Love que chacun connaît.
04:09 Parole particulièrement symbolique que la famille, les amis, les collègues
04:13 d'Agnès Lassalle lui ont rendu ce bel hommage.
04:16 Évidemment qu'il n'y a pas grand chose à dire, mais juste quelle image,
04:19 quelle solitude de cet homme.
04:21 Pour ceux qui n'auraient pas compris, c'était évidemment le compagnon d'Agnès Lassalle
04:25 qui dansait seule la solitude de cet homme.
04:28 C'est très, très émouvant, Patrick.
04:31 Je n'avais jamais vu une image comme celle-ci.
04:33 Honnêtement, c'est un hommage absolument incroyable
04:36 et on est touché évidemment par cet homme, ce mari seul, ce baiser qu'il envoie.
04:42 Elle est avec lui, évidemment.
04:44 Complètement, on le sent, on est touché nous-mêmes.
04:47 On se sent concerné, véritablement pris aussi comme il l'est.
04:52 On le voit d'ailleurs quand il se déplace, comme s'il se déplaçait en fait vers elle.
04:57 Je crois que pendant la cérémonie, il y a eu beaucoup de mots très touchants.
05:00 J'ai cru comprendre qu'il y avait le mot confiance qui est revenu en permanence.
05:04 Avoir confiance, avoir confiance les uns dans les autres.
05:07 C'est dans les paroles de cette chanson d'ailleurs.
05:08 Par exemple, pour qu'on aille à l'école, non plus avec la boule au ventre,
05:12 que ce soit les élèves, les professeurs, il y avait tout cela dans cette cérémonie,
05:17 particulièrement touchante.
05:19 Des Basques qui savent aussi, dans ces conditions, se réunir et avoir une forme de cohésion.
05:27 Ce que l'on voit à travers cette danse qui, évidemment, est un hommage fabuleux
05:32 à celle qui aimait beaucoup danser.
05:35 Frédéric, regardez le visage de cet homme.
05:37 Il est vraiment, il est transporté, il est avec Agnès.
05:41 Vraiment, je le répète, c'est une image qui est aussi triste qu'émouvante
05:46 et belle à la fois, j'ai envie de dire, si j'essaie de peser mes mots, bien sûr.
05:51 Je crois qu'il a dit cette très belle phrase, il a dit "je suis si fier d'avoir été aimé de toi".
05:57 Et là, effectivement, notre culture n'est pas forcément habituée à ça.
06:02 Il y a des cultures où c'est tout à fait classique de chanter, voire de danser,
06:07 même dans certains pays européens.
06:09 Et là, effectivement, la surprise le dispute un peu à l'émotion.
06:14 Et puis, il y a toutes les conditions aussi autour de ce drame
06:18 qui font que ça met une charge supplémentaire dans cette émotion.
06:21 Il est habité, complètement habité.
06:24 Il est seul avec Agnès Lassalle, malgré, évidemment, cette foule autour de lui,
06:30 la douleur de cet homme. On la partage aussi à travers cette image,
06:33 Jean Messiaen et Kevin Bossuet.
06:35 Écoutez, moi, je suis éclatement ému.
06:38 Je n'ai pas de mots, j'en ai la chair de poule.
06:42 Parce que c'est à la fois tellement triste et tellement irréel
06:48 de voir cet homme presque continuer à danser avec sa bien-aimée qui s'en est allée.
06:58 Je suis très ému.
07:00 Je crois qu'on ressent tous la même émotion sur ce coup de stupéfaction.
07:05 Et par contre, si vous voulez, à chaque fois, si vous voulez,
07:10 parce que derrière l'émotion et les voix chevrotantes et les larmes que l'on retient,
07:17 il y a aussi une forme de colère par rapport à cette sauvagerie
07:21 qu'il y a dans notre société, par rapport à tous ces gens
07:25 qui tous les jours sont blessés, sont tués dans des conditions parfois invraisemblables.
07:33 Je suis encore de ceux qui croient que la politique reste promettéenne
07:39 et que la politique, le politique, peut, s'il le voulait, s'il s'en donnait les moyens,
07:43 eh bien apaiser les souffrances des Français.
07:47 Toutes les souffrances.
07:48 Les souffrances liées à l'insécurité, les souffrances sociales,
07:51 les souffrances financières, les souffrances familiales.
07:54 Je ne comprends pas, si vous voulez, qu'on laisse notre société dériver
07:57 et avoir tous les jours à pleurer la disparition de gens innocents,
08:02 de gens qui avaient la vie devant eux. Je ne comprends pas.
08:04 Vous avez raison Jean-Méssia, à la fois le cas précis d'Agnès Lassalle
08:08 et cet enfant qui ne laissait, en tout cas selon les éléments de l'enquête,
08:14 qui ne donnait pas de signes d'alerte particulière, qui poignarde sa professeure.
08:20 On se demande si là, en l'occurrence, le politique aurait pu faire quoi que ce soit.
08:24 En donnant les moyens à la médecine, par exemple, aux psychologues scolaires,
08:28 l'enquête établira s'il a été correctement suivi,
08:32 mais on sait très bien que d'une manière générale,
08:34 la psychiatrie est le parent pauvre de la médecine,
08:37 et c'est encore plus le cas de la psychologie.
08:40 Enfin là, Kevin Bossuet peut peut-être nous en dire un mot,
08:42 mais je crois que les moyens ont été considérablement réduits en la matière à l'école,
08:46 comme d'ailleurs d'autres moyens.
08:48 - Mais cet homme, à ce moment-là, il n'est évidemment pas dans la polémique,
08:51 il n'est pas dans ces questions-là.
08:53 Ce monsieur qu'on voit, il est juste en train de retrouver à sa façon
08:58 sa compagne qu'il a brutalement quittée.
09:02 C'est une image qui nous renverse tous, Kevin.
09:05 - Bien sûr, c'est un très bel hommage, c'est extrêmement émouvant.
09:09 On a le cœur serré, on a la gorge nouée,
09:13 et moi j'ai une pensée pour tous les professeurs.
09:16 Les deux affaires ne sont pas liées, mais il y a eu Samuel Paty,
09:20 il y a maintenant Agnès Lassalle.
09:22 C'est-à-dire que tous les professeurs, avant d'entrer dans une salle de classe,
09:25 peuvent avoir conscience que dans l'exercice de leur fonction,
09:28 ils peuvent aujourd'hui perdre la vie.
09:31 Et c'est quelque chose dont on n'avait pas forcément conscience,
09:33 parce que vous savez, quand vous voulez devenir professeur,
09:35 vous le faites par vocation.
09:37 Vous avez envie de transmettre des connaissances,
09:38 de faire acquérir des compétences, de transmettre des valeurs,
09:41 et de se dire que l'un des plus beaux métiers du monde,
09:43 finalement, aujourd'hui, est un métier à risque sans dilons,
09:46 sur ce qui est de l'univers de la société.
09:48 Et une petite pensée aussi pour les élèves d'Agnès Lassalle,
09:50 parce qu'un slog doit être traumatique.
09:53 Et une partie des élèves, si ce n'est une grande partie,
09:56 étaient présents.
09:57 Je vous dis, il y avait des proches, des anciens élèves,
09:59 des anonymes qui sont venus témoigner à leur façon leur hommage.
10:03 Frédéric, je sais que vous voulez dire un mot,
10:04 mais juste encore une phrase.
10:05 Kevin, lundi, les enseignants de la zone C
10:07 vont reprendre le chemin de l'école après deux semaines de vacances.
10:09 On peut imaginer qu'ils vont penser.
10:11 Cette image peut marquer de manière un peu plus forte
10:14 encore les enseignants que vous représentez sur ce plateau.
10:18 Peut-être que le sujet sera abordé avec les élèves ?
10:21 Je pense qu'il n'y a pas de consigne nationale.
10:24 Je pense que chaque professeur fera ce qu'il veut.
10:27 Moi, je connais mes élèves et je sais qu'ils aborderont
10:30 spontanément la question.
10:32 Je m'y suis préparé et ça permet d'évoquer plein de sujets.
10:36 La place du professeur dans la cité,
10:39 la place également de la santé mentale des adolescents.
10:42 Parce que c'est vrai qu'au cours des dernières années,
10:44 notamment au cours du Covid,
10:46 la santé mentale des adolescents a beaucoup été touchée.
10:49 Et comme le disait très bien Jean Messia,
10:51 il faut absolument des moyens.
10:53 Vous savez, les psychologues de l'éducation nationale
10:55 sont aujourd'hui très utiles, sauf qu'il y a une perte
10:59 en termes numériques de ces derniers.
11:02 Quand vous avez un psychologue pour deux ou trois établissements,
11:05 forcément, ça pose problème.
11:07 Donc il y a un manque de moyens aussi.
11:09 Et je le dis d'autant plus que je ne suis pas toujours d'accord
11:12 avec ça, avec les syndicats, mais là-dessus, oui.
11:14 - Il faudrait qu'on écoute quelques personnes
11:15 qui sont venues rendre hommage à Agnès Lassalle
11:17 devant l'église Saint-Eugénie aujourd'hui à Biarritz.
11:20 - C'était quelque chose de beau.
11:25 Ce n'était pas un adieu, c'était un au revoir et un merci
11:29 pour ce qu'elle a pu faire.
11:31 Mais ça n'a pas de prix de transmettre le savoir.
11:35 - Avec ce qui s'est passé, ce n'est pas évident
11:37 pour la famille et l'entourage, ainsi que les élèves.
11:40 Donc je pense à eux et je me dis que je marque aussi
11:44 un petit temps pour elle, sa famille et ses élèves.
11:47 - C'est quelqu'un qui aimait la vie, qui avait la joie de vivre.
11:52 Elle est partie sur son lieu de travail.
11:54 Ça ne devrait pas arriver en 2023, aujourd'hui, en France.
11:57 - Leur rétorqueuillement, Frédéric, mais c'est vrai
11:59 qu'on ne peut pas s'empêcher de s'interroger sur ce drame,
12:01 sur le climat anxiogène dans lequel les enseignants
12:03 sont engagés de nos jours.
12:04 - Effectivement.
12:05 Et à la fois, on voit dans les images qu'on nous a montrées,
12:07 comment en face de la sauvagerie, et c'est plutôt rassurant d'ailleurs,
12:11 et de la barbarie, on a de la solidarité,
12:14 on a des gestes et des rassemblements d'une incroyable humanité.
12:18 Parce que c'est comme ça que fonctionne aussi l'être humain.
12:20 Au plus c'est dur, au plus en face, on a besoin de se sentir solidaires
12:24 et ensemble pour simplement partager le fardeau
12:27 et partager la peine.
12:28 Et ça aussi, c'est très important.
12:30 Et c'est ça aussi que montrent ces images.
12:31 Et vous le disiez, ça se passe au Pays Basque,
12:34 ça se passe dans aussi un endroit qui a gardé une identité forte.
12:37 Et je crois que c'est important ça aussi.
12:39 Moi, je défends toujours les identités locales
12:41 parce que dans ces moments de communion,
12:43 il y a eu des champs basques, il y a eu des choses
12:45 qui sont ressorties comme ça de l'ordre de cette culture locale
12:48 que moi je défends toujours parce qu'elle participe
12:50 de cette solidarité, de cette humanité.
12:52 - Ce qu'on retient pour l'instant, c'est vrai,
12:54 et on s'arrêtera là, mais on ne va pas refaire l'enquête.
12:57 D'ailleurs, elle est en cours.
12:58 Cette adolescente de 16 ans qui a méticuleusement préparé
13:01 l'assassinat de son enseignante est en détention provisoire,
13:05 mis en examen pour assassinat.
13:07 Mais à l'heure où l'on se parle,
13:08 personne n'est capable d'expliquer réellement
13:10 pourquoi un ado a pris un couteau de cuisine
13:13 pour poignarder sa professeure en plein cours.
13:15 - Oui.
13:16 Non, mais il y a quand même une question qu'évoquait Kevin
13:20 qui est plus large que ça, c'est-à-dire qu'on vit
13:23 dans une société de l'angoisse permanente
13:26 et de la peur aujourd'hui.
13:27 Et évidemment, les ados sont fragilisés par ça.
13:30 Il faut être solide quand même aujourd'hui,
13:32 en 2022, 2023, pour aborder tout ce que l'on a,
13:37 tout ce qui est déversé en permanence.
13:38 Et eux, ils l'ont directement.
13:40 On a peut-être une responsabilité nous-mêmes.
13:42 - Il n'y a plus de sanctuaire.
13:43 - Parce qu'il y a un flot sur les réseaux sociaux
13:46 aujourd'hui d'images en fait assez terribles.
13:48 Et ils y vivent avec ça, ils vivent avec cette angoisse.
13:51 Alors pour certains, ce sera le climat,
13:54 pour d'autres, ce sera en fait une société
13:56 qui est plus violente, qui est plus difficile à vivre.
13:58 Et de se dire, demain, qu'est-ce que l'on aura ?
14:00 Ils n'entendent que des discours assez terribles.
14:03 Et pour eux, évidemment, ça rejaillit.
14:06 Et je pense que l'éducation nationale a un gros travail,
14:09 mais elle n'est pas le seul.
14:10 Je pense qu'on en verra peut-être tout à l'heure
14:12 dans les autres sujets.
14:13 - Il faudra les suivre de près.
14:14 Ces élèves qui ont été les témoins directs
14:15 de cela, je retiens quand même.
14:16 - Il faudra les suivre de près, évidemment.
14:17 - Dans cette image émouvante, je retiens quand même aussi.
14:19 - On va la voir une dernière fois d'ailleurs.
14:20 - Je voulais insister là-dessus.
14:21 C'est vrai qu'il danse une dernière fois avec son épouse.
14:24 Parce que vous avez vu, à quelques reprises,
14:26 il ferme les yeux, il la voit.
14:28 Elle est véritablement...
14:29 Agnès Lassalle est avec lui.
14:31 - Regardez son regard.
14:32 - Vous avez vu ?
14:33 - Bien sûr, comme il souffre, comme il est...
14:35 Il expulse l'air.
14:37 - Elle est avec lui.
14:39 C'est ça qui est exceptionnel.
14:40 - C'est un homme qui est transcendé par l'émotion
14:42 qu'il ressent et le départ de son épouse.
14:44 - Parce qu'il s'était connu.
14:45 - Je l'ai regardé beaucoup de fois, cette image,
14:47 et à chaque fois, j'ai le même frisson qui me parcourt.
14:49 - Non mais c'est...
14:50 - C'est un homme qui a le dernier mot.
14:51 - Il s'était connu sur une dalle.
14:52 - C'est pour ça aussi.
14:53 - Et elle était passionnée de danse.
14:54 - Voilà, c'est ça.
14:55 - C'est aussi pour ça que cette danse a été organisée
14:57 devant l'église sainte-eugénie.
14:58 Dernier mot.
14:59 - L'école, normalement, est un sanctuaire
15:00 dans lequel on ne transmet que les savoirs.
15:02 Or, aujourd'hui, l'école, c'est la courroie de transmission
15:05 dans laquelle on transmet toutes les angoisses de la société.
15:08 Que ce soit l'angoisse écologique, l'angoisse sanitaire,
15:11 l'angoisse géopolitique par rapport à la guerre.
15:13 Et vous voyez, en même temps que nous parlons,
15:15 sur le fil Twitter de ces news,
15:17 "Attention à votre coeur qui risque de se faire planter,
15:19 "un professeur menacé de mort à Caen".
15:21 Là, il y a deux minutes.
15:22 Vous voyez ?
15:23 Donc c'est quelque chose qui n'est pas malheureusement rare.
15:26 - Mais c'est pas un peu divers.
15:27 - Tous les jours, c'est tous les jours des choses comme ça.
15:29 À l'instant, ça vient de tomber pendant qu'on aborde
15:31 le sujet de ces obsèques très émouvantes
15:33 et de la mort de cette prof.
15:35 Et tous les jours, on en a comme ça à travers toute la France.
15:37 - Mais le niveau des violences, il est pointé par son rajeunissement,
15:41 par les criminologues.
15:43 On sait que les professeurs sont des victimes potentielles,
15:48 sont des cibles potentielles dans un pays
15:51 où la brutalisation, en effet, est de plus en plus flagrante.
15:55 Voilà ce que l'on pouvait dire autour de ces obsèques d'Agnès Lassalle.
15:59 Et cette image absolument exceptionnelle
16:01 est vraiment particulièrement émouvante.
16:04 Aucune transition, bien sûr.
16:06 Tout autre sujet un peu plus terre à terre, peut-être.
16:09 Cette une qui dérange,
16:11 qui vous avez tous découvert ces derniers jours,
16:14 celle du dernier numéro du magazine L'Incorrect.
16:17 On y voit ensemble les responsables des branches jeunesse de trois parties.
16:20 Pierre-Romain Tionnet pour le Rassemblement National,
16:22 Stanislas Rigaud pour Reconquête,
16:24 Guilhem Carayon pour Les Républicains.
16:26 On peut lire "les jeunes coupent le cordon" sur le titre de l'hebdo,
16:29 soit l'évocation, tout le monde l'a compris aussi,
16:31 d'une possible fin du fameux cordon sanitaire
16:33 qui sépare la droite de l'extrême droite,
16:35 qui passe mal du côté des Républicains.
16:37 Une partie de LR a dénoncé cette couverture,
16:39 à l'image de Xavier Bertrand, ça a fait un tollé.
16:42 Ça commence à bien faire les conneries.
16:44 Je reprends les mots de Xavier Bertrand, bien sûr.
16:46 Si c'est une manipulation ou un montage,
16:48 Guilhem Carayon doit dénoncer cette une.
16:50 On ne peut pas avoir un jour une partie des LR
16:52 qui donne le sentiment de s'aligner quasiment sur le gouvernement,
16:54 et avoir le lendemain une partie qui donne le sentiment
16:56 de s'allier avec l'extrême droite.
16:58 Après on s'étonne qu'il n'y ait même pas 5% des électeurs qui nous suivent.
17:01 Ils ont raison les électeurs,
17:03 les LR n'habitent plus à l'adresse indiquée.
17:05 Le président LR de l'Essonne,
17:07 François Durevray, inadmissible rapprochement,
17:10 qui met en avant des points communs avec les parties d'extrême droite,
17:12 sans parler de ce qui nous différencie.
17:14 D'abord, fondamentalement, ces propos amènent une confusion funeste.
17:17 Je demande à Éric Ciotti de démettre Guilhem Carayon,
17:20 ça c'est pour la droite.
17:22 À gauche, on n'y va pas avec le dos de la cuillère,
17:24 si je puis dire, Benjamin Lucas,
17:26 le député Europe Écologie-Les Verts.
17:28 Qu'un jeune con de chez LR aille fanfaronner
17:30 avec des adeptes de l'odieuse théorie
17:32 du grand remplacement ami de néo-nazis,
17:34 et ventilateur à haine,
17:36 sans que son parti ne le vire.
17:38 C'est en ce temps-là, on devrait nous indigner
17:40 toutes et tous.
17:42 Vous allez évidemment réagir, mais écoutez le principal intéressé,
17:44 Guilhem Carayon, qui était interrogé tout à l'heure
17:46 par Eliott Deval dans Punchline.
17:48 Le titre relève de la seule responsabilité du magazine,
17:51 l'incorrect,
17:53 et laisse à penser que tous les trois,
17:55 on défendrait une union des droites.
17:57 Or, parmi les trois représentants,
17:59 à la fois le responsable des jeunes du RN,
18:01 et moi-même, on est contre l'union des droites.
18:03 Pour des raisons d'ailleurs différentes.
18:05 Mais on pense qu'on peut échanger,
18:07 qu'on peut dialoguer.
18:09 Et si moi je devais retenir un seul enseignement
18:11 de cette petite polémique,
18:13 c'est qu'on a toujours les mêmes censeurs professionnels,
18:15 souvent incultes, souvent à court d'arguments,
18:17 qui veulent nous empêcher d'échanger
18:19 et de confronter nos idées.
18:21 Et ça, c'est déplorable.
18:23 Évidemment qu'on a des convergences sur certains sujets,
18:25 mais c'est à l'image des Français.
18:27 Sur la question migratoire, par exemple,
18:29 il y avait un sondage de l'IFOP, il y a quelques mois,
18:31 il y avait 70% des Français qui veulent qu'on maîtrise mieux
18:33 les flux migratoires.
18:35 Donc tous les trois, on le dit, mais c'est, je pense,
18:37 une réalité qui est partagée par les Français.
18:39 Mais il y a aussi des divergences qu'on a de fond,
18:41 et c'est pour ça qu'on n'est pas dans les mêmes formations politiques.
18:43 En revanche, cette une, elle a plu à Éric Zemmour.
18:45 Bravo à eux. Le dialogue entre les jeunes de droite
18:47 est la première étape avant l'union des droites.
18:49 Comme Menter, ils sont dans une démarche de débat.
18:51 Pourquoi ça choque ?
18:53 D'abord, je ne comprends pas ces réactions
18:55 outrées des uns et des autres.
18:57 Je veux dire, on est en démocratie,
18:59 dans la démocratie, les gens ont le droit de se parler.
19:01 Je veux dire, quand on rencontre des gens de gauche
19:03 sur un plateau, qu'on va dans des débats
19:05 avec des gens, entre des gens de gauche
19:07 et des gens de droite, je ne vois pas où est le problème.
19:09 Là, c'est des gens qui, en plus, partagent
19:11 un point commun. Les jeunes parlent entre eux,
19:13 ils sont de partis différents, mais évidemment proches
19:15 sur un certain nombre de problématiques.
19:17 Où est le problème ? Qu'ils parlent.
19:19 Mais, en fait, la réaction donne quand même
19:21 une température de ce qui est devenu
19:23 notre démocratie,
19:25 et de ce qui est devenu le pluralisme.
19:27 - Ne soyez pas dupes, Jean-Méssia.
19:29 - Ça, c'est une chose. - Ne soyez pas dupes, Jean-Messia,
19:31 c'est de la tactique, ce n'est pas idéologique.
19:33 C'est parce que LR ne veut pas couper le cordon
19:35 pour des raisons électorales. - Bien sûr, mais...
19:37 - Ils ne veulent pas se faire avaler, être absorbés.
19:39 - Quelle idée que les courants
19:41 qui pensent pareil du Corps national puissent s'unir ?
19:43 Quelle idée qu'ils puissent un jour gagner ?
19:45 Évidemment que ça surprend.
19:47 Les réactions de la gauche,
19:49 les perles à morale, là, j'en parle même pas,
19:51 mais les réactions à droite,
19:53 c'est des gens qui ont plus peur
19:55 pour leur destin personnel
19:57 et leur petite prêbante médiocre
19:59 plutôt que le destin de la France.
20:01 En fait, et je terminerai par là,
20:03 en fait, l'idée aujourd'hui,
20:05 pour que le courant national
20:07 ou le camp national puissent se donner les moyens de la victoire,
20:09 il faut un rassemblement républicain
20:11 pour la reconquête.
20:13 Pourquoi ? Parce que rien ne sera possible
20:15 sans l'électorat populaire du Rassemblement national.
20:17 Rien ne sera possible
20:19 sans l'expérience de gouvernement acquise par les LR
20:21 et notamment les LR qui pensent
20:23 que la France existe encore
20:25 et rien ne sera possible
20:27 sans la colonne vertébrale idéologique de reconquête
20:29 et d'Éric Zemmour.
20:31 Donc si les gens comprennent pas,
20:33 les gens du courant, du camp national, ne comprennent pas
20:35 qu'il faut ce rassemblement républicain
20:37 pour la reconquête, les divisions, c'est la défaite.
20:39 Xavier Bertrand, je vous le disais,
20:41 qui a été quand même très vindicatif
20:43 par rapport à cette une, écoutez ce que lui répond
20:45 justement Guilhem Carayon.
20:47 Je crois qu'il surjoue un peu la comédie.
20:51 C'est une erreur de sa part de s'aider
20:53 aux pressions de la gauche, de s'aider à toute la bien-pensance
20:55 qui rêve d'interdire les débats.
20:57 Nous, l'ADN de la droite,
20:59 et je crois que Xavier Bertrand devrait le partager,
21:01 c'est la liberté, et donc la liberté d'expression.
21:03 Je crois qu'on ne gagne rien
21:05 en laissant du terrain à nos adversaires politiques.
21:07 Cette peur d'être absorbé, je disais Frédéric,
21:09 c'est la seule raison d'être de cette digue
21:11 qui persiste. Vous l'homme de gauche,
21:13 qu'avez-vous pensé de cette une ?
21:15 Déjà, j'avais jamais entendu "on surjoue la comédie".
21:17 J'avais entendu "on joue la comédie" ou "on surjoue".
21:19 Ah bah "surjouer la comédie", ça va l'ouïe.
21:21 Moi, sur la forme, je ne vais pas leur jeter la pierre
21:23 puisque je parle avec Jean Messia.
21:25 - On arrive d'ailleurs à être d'accord
21:27 sur une certaine nombre de points.
21:29 - Vous allez vous unir ?
21:31 - Non, on ne va pas s'unir.
21:33 Ce panneau, après, sur le fond,
21:35 là, c'est des questions de stratégie.
21:37 Ceux qui se sont prononcés de la sorte,
21:39 ce n'est pas parce qu'ils sont scandalisés
21:41 ou qu'ils ont ce ci, ce là.
21:43 Ils sont de vieux routards de la politique
21:45 qui sont loin d'être choqués par aussi peu.
21:47 En réalité, que ce soit Bertrand ou d'autres,
21:49 ils disent juste "notre ligne, c'est celle-là".
21:51 Et en plus, le président des jeunes LR
21:53 le dit lui-même,
21:55 sur les trois qui se sont rencontrés,
21:57 il y en a deux qui sont contre l'union des droites.
21:59 On ne peut pas être plus clair.
22:01 Ceux qui sont pour ces reconquêtes,
22:03 ils font 7 %,
22:05 ça ne répondra pas à la question.
22:07 En tout cas, cette rencontre ne répondra pas
22:09 à cette question-là.
22:11 Je pense qu'au fond, elle est là.
22:13 S'il y a une divergence stratégique,
22:15 et lorsque...
22:17 - Est-ce qu'il y a des passerelles
22:19 entre LR et le RN aujourd'hui ?
22:21 - Non, mais lorsque Jean-Messia disait
22:23 "il faut l'électorat populaire du RN",
22:25 que ne l'a-t-il pas eu
22:27 Éric Zemmour pour une raison simple ?
22:29 - Parce qu'ils ne sont pas unis.
22:31 - Non, c'est parce qu'il ne mise pas
22:33 sur cet électorat-là,
22:35 il mise sur la bourgeoisie patriote,
22:37 or la bourgeoisie n'est jamais patriote.
22:39 La bourgeoisie, elle cherche d'abord ses intérêts.
22:41 - Vous avez raison, c'est la noblesse qui est patriote.
22:43 - Je vous fais une question.
22:45 - La bourgeoisie n'est pas la triomphe.
22:47 - Je viendrai vers vous dans un instant.
22:49 - Je voudrais juste un message à Patrick.
22:51 - Patrick, franchement,
22:53 qu'est-ce qui différencie aujourd'hui LR du RN ?
22:55 Honnêtement.
22:57 - LR a perdu sa boussole
22:59 et n'a plus de balise.
23:01 C'est l'un des gros problèmes,
23:03 donc ils ne savent plus où aller très précisément.
23:05 - La retraite est de là.
23:07 - Après, ils ont des points de divergence,
23:09 bien sûr, dans la...
23:11 - Tant que vous aurez ce cordon sanitaire,
23:13 la droite ne retrouvera pas le pouvoir.
23:15 - Évidemment,
23:17 c'est pour ça que,
23:19 pour reprendre ce que disait tout à l'heure Carayon,
23:21 il y en a qui surjouent un petit peu.
23:23 La gauche surjoue pour dénoncer évidemment cela.
23:25 À droite, on est un petit peu perdu
23:27 parce que, évidemment...
23:29 - C'est qui la gauche ?
23:31 - Mais si, il y a des forces de gauche qui existent en France.
23:33 On l'a vu aux élections.
23:35 - La mot "gauchiste" de toi.
23:37 - Et une gauche qui essaie de se parler
23:39 qui, elle-même, a les mêmes difficultés.
23:41 Elle essaie de se parler, elle n'arrive plus.
23:43 Parce qu'on est aujourd'hui dans une société
23:45 où on adopte des postures en permanence.
23:47 - En tout cas, ça devrait.
23:49 - Et c'est ces postures qui empêchent de se parler.
23:51 Et à partir de ce moment-là,
23:53 puisqu'elles empêchent de se parler,
23:55 le public le comprend très bien.
23:57 - Visuellement.
23:59 - C'est la sanction des urnes, par exemple,
24:01 qui a frappé les LR
24:03 lors de l'élection présidentielle,
24:05 où certains ont préféré aller voir
24:07 Emmanuel Macron, que ce soit au Rassemblement national.
24:09 Il faut le dire, il y en a qui sont allés
24:11 au Rassemblement national,
24:13 il y en a d'autres qui sont allés vers Emmanuel Macron,
24:15 qui représentent une certaine droite.
24:17 Ces postures sont néfastes.
24:19 - Visiblement, l'union des droites fait rêver les jeunes.
24:21 En tout cas, les jeunes engagés.
24:23 On se rend compte qu'il y a un conflit de génération.
24:25 Dans quelques années, ces jeunes-là
24:27 qui prendront les rênes.
24:29 D'ailleurs, Guillaume Carayon,
24:31 il est vice-président de LR.
24:33 - Président des jeunes.
24:35 - Oui, des jeunes qui sont amenés à prendre les rênes.
24:37 - Il est vice-président du LR.
24:39 - Finalement, c'est quoi ? C'est l'histoire de quelques années ?
24:41 - Non, mais il y a évidemment
24:43 un conflit entre les générations.
24:45 Mais qui critique
24:47 Guillaume Carayon
24:49 au sein des Républicains ?
24:51 Xavier Bertrand, qui préfère les communistes
24:53 aux identitaires.
24:55 Les amis de M. Pradié,
24:57 qui se fait applaudir au sein de l'Assemblée nationale
24:59 par la nupèce. La vérité, c'est qu'aujourd'hui,
25:01 la droite est dans une mauvaise posture
25:03 parce qu'elle n'a pas cessé
25:05 de tapiner sur les trottoirs idéologiques
25:07 de la gauche bien-pensante.
25:09 - Vous allez avoir des problèmes.
25:11 - Il est là, le problème.
25:13 - C'est vrai, c'est très bien dit.
25:15 - Et ce que fait Guillaume Carayon,
25:17 c'est justement de remettre l'Église au centre de village,
25:19 de se dire, on est de droite,
25:21 on défend des valeurs de droite,
25:23 j'ai des points communs
25:25 avec Stanislas Rigaud ou encore
25:27 Pierre-Romain Thionnet, j'ai aussi des divergences,
25:29 mais on discute, d'ailleurs, récemment,
25:31 Guillaume Carayon a débattu
25:33 avec un communiste,
25:35 cela ne fait pas de lui un adorateur
25:37 de Léonine ou de Staline, donc il faut être un petit peu sérieux,
25:39 il y en a marre, en effet,
25:41 de cette indignation
25:43 à géométrie variable, soyons fiers
25:45 d'être de droite et merci à ces jeunes
25:47 de le dire. - Ce qu'on voit surtout,
25:49 c'est trois jeunes qui se rendent compte
25:51 qu'ils ont plus de points communs que de divergences.
25:53 - Il a dit un mot qui m'a choqué,
25:55 Benjamin Lucas, parce qu'il a dit
25:57 il faut remettre l'Église au milieu du village.
25:59 - Chez Benjamin Lucas, c'est plutôt la mosquée au centre de la Médina.
26:01 - Il est vice-président des Républicains,
26:03 Guillaume Carayon, il est vice-président des Républicains,
26:05 tout court, pas seulement des jeunes.
26:07 - Rectification faite, on marque une pause
26:09 et on parle de ce 7 mars
26:11 qui arrive à grands pas,
26:13 qui fait peur
26:15 au gouvernement. Ça vous angoisse, le 7 mars ?
26:17 Non, pas vous, Frédéric Durand ? - Non. - Quand même pas,
26:19 au contraire, ça vous réjouit ? - Ça vous angoisse, vous ?
26:21 - Moi, non.
26:23 Je suis pas là pour donner mon avis en même temps.
26:25 A tout de suite. La pause.
26:27 Il est pile 20h30.
26:29 Alexis Vallée, pour le rappel de l'actualité,
26:31 à suivre la deuxième partie de l'heure d'épreuve.
26:33 Le footballeur du Paris-Saint-Germain,
26:35 Achraf Hakimi,
26:37 mis en examen.
26:39 Le défenseur marocain est accusé
26:41 par une jeune femme de 24 ans
26:43 de l'avoir violée samedi dernier
26:45 dans son domicile.
26:47 Selon son avocate, Achraf Hakimi dément
26:49 fermement ses accusations
26:51 et aurait été l'objet d'une tentative
26:53 de raquette dans cette affaire.
26:55 Son club, le Paris-Saint-Germain,
26:57 a annoncé apporter son soutien aux joueurs
26:59 et faire confiance à la justice.
27:01 Rebondissement dans la disparition
27:03 de Leslie et Kevin.
27:05 Un ami du couple a été mis en examen
27:07 pour enlèvement et séquestration.
27:09 Deux autres hommes sont actuellement
27:11 en garde à vue, selon le parquet de Poitiers.
27:13 L'un d'eux a été présenté à un juge.
27:15 Leslie et Kevin n'ont plus donné signe de vie
27:17 depuis la nuit du 25 au 26 novembre dernier.
27:19 Les deux sont en état d'éternité
27:21 et sont en état d'éternité.
27:23 En Egypte, des scientifiques ont découvert
27:25 un passage caché long de 9 mètres
27:27 à l'intérieur de la pyramide de Khéops.
27:29 Cette découverte a été réalisée
27:31 par le projet ScanPyramid.
27:33 Depuis fin 2015,
27:35 cette mission scientifique
27:37 scrute l'intérieur de l'architecture
27:39 en utilisant des technologies de pointe.
27:41 Le but ? En apprendre un peu plus
27:43 sur les méthodes de construction
27:45 toujours enveloppées de mystères.
27:51 Kevin Bossuet, Frédéric Durand, Patrick Roger,
27:53 Jean-Messia, toujours autour de la table
27:55 de l'ordre des pros de la mobilisation sociale
27:57 contre la réforme de retraite
27:59 va reprendre le 7 mars.
28:01 Les syndicats l'assument,
28:03 ils veulent mettre le pays à l'arrêt.
28:05 Un mouvement massif, inédit, inoubliable.
28:07 Ce sont les mots de l'intersyndical,
28:09 ça promet. La menace est lancée.
28:11 Et vous, comment allez-vous organiser
28:13 votre 7 mars ? On est allé vous poser la question.
28:15 Écoutez.
28:17 J'entends la colère des Français,
28:19 j'entends aussi ma colère,
28:21 mais actuellement, je pense que ça nous pénalise
28:23 plus que ça nous aide, surtout
28:25 au vu du gouvernement qui n'a pas l'air
28:27 vraiment de changer ses directives
28:29 en vue de ses grèves. Je pense parce que
28:31 je vais travailler, donc pour moi c'est très compliqué.
28:33 Ça va être un peu une grosse galère.
28:35 Et du coup, on va se déplacer
28:37 selon les moyens, peut-être en vélo,
28:39 en trottinette ou en scooter.
28:41 Ce blocage du pays, parce qu'il y a des gens
28:43 qui ont besoin d'aller travailler, il y a des gens qui ont besoin
28:45 de rapporter de l'argent à la maison
28:47 à la fin du mois, et ça, ça empêche
28:49 les gens de travailler. Et je suis contre cette forme de blocage
28:51 qui en fait n'est pas
28:53 une solution viable pour tout le monde,
28:55 d'autant plus si c'est reconductible.
28:57 Frédéric Durand, on a entendu les différents représentants
28:59 des fédérations de la CGT, notamment
29:01 l'un d'eux hier dire que la CGT
29:03 veut mettre la France à genoux.
29:05 Franchement, comment est-ce qu'on peut s'autoriser
29:07 à dire des choses pareilles ?
29:09 De l'autre côté, on s'autorise à dire bien pire.
29:11 Vous pouvez ? Bah oui.
29:13 Olivier Véran,
29:15 en parlant du blocage, pour ceux qui n'ont pas suivi
29:17 le porte-parole du gouvernement, qui nous a annoncé
29:19 l'apocalypse et les sept plaies
29:21 des géants de l'Etat, et puis
29:23 on pourrait en dire beaucoup. Donc moi, je ne me fie pas
29:25 à ces déclarations-là. Par contre, je sais,
29:27 vous savez à quoi on reconnaît une très mauvaise réforme ?
29:29 C'est que lorsqu'on a tous
29:31 les syndicats du plus réformiste au plus révolutionnaire
29:33 contre soi, là, normalement,
29:35 on doit se poser quelques questions.
29:37 Il s'avère que depuis dix jours,
29:39 où il ne s'est rien passé ces dix derniers jours, quel a été
29:41 le signal du gouvernement donné
29:43 à tous ceux qui sont contre la réforme
29:45 de la retraite ? Et je rappelle au passage
29:47 que ce n'est pas une question syndicale,
29:49 ce n'est pas une question de syndicat, c'est une
29:51 question largement soutenue
29:53 par la population et par le peuple français.
29:55 Par voie de conséquence, quels ont été les signaux
29:57 donnés ? Aucun. Quand on a tous les syndicats
29:59 contre soi, on doit normalement
30:01 dire "écoutez, on va
30:03 réouvrir la discussion". Vous savez,
30:05 c'est rare, c'est rare que tous les syndicats
30:07 s'unissent pour faire
30:09 au front ensemble. En général, il y a
30:11 ceux qui sont plus réformistes et qui veulent discuter,
30:13 qui sont dans le dialogue et qui ne vont pas aussi loin.
30:15 Là, c'est tous. Donc que fait le gouvernement ?
30:17 Mais là, vous êtes au carrefour de la contestation.
30:19 Je pense que la semaine
30:21 qui vient va être justement un test
30:23 également pour l'intersyndical. Parce que là,
30:25 ça passe ou ça casse aussi pour les syndicats.
30:27 Mais que fait le gouvernement ?
30:29 Il décide de donner aucun signal
30:31 de dialogue. Donc
30:33 il dit "on attend, on va voir ce que ça donne". Il prend
30:35 le risque que
30:37 ça puisse aller vers cela
30:39 en espérant ne pas en être accusé.
30:41 Moi, je dis, le gouvernement,
30:43 du fait de ne pas vouloir réouvrir le dialogue,
30:45 porte une énorme responsabilité dans ce qui va se passer.
30:47 En fait, dans les
30:49 déclarations d'Olivier Véran, il nous a plutôt rassurés.
30:51 Parce qu'il nous promet que la France
30:53 à l'arrêt va occasionner
30:55 toutes les catastrophes
30:57 eschatologiques qu'il nous a
30:59 promises. Il faut se rappeler
31:01 juste que pendant des semaines et des mois,
31:03 M. Véran a approuvé tous les confinements
31:05 liés au Covid et que
31:07 ça n'a pas occasionné
31:09 toutes les catastrophes qu'il annonce pour le 7 mars.
31:11 Donc déjà, on est rassurés.
31:13 La deuxième chose, sur le fond,
31:15 c'est qu'effectivement, cette
31:17 réforme des retraites, le gouvernement s'est lourdement
31:19 trompé. Parce qu'il s'est dit
31:21 "on va essayer de récupérer du pognon
31:23 en faisant une réforme qui ne
31:25 touche pas directement". - Mais le gouvernement, pardon Jean,
31:27 il va regarder cette semaine de mobilisation,
31:29 ce durcissement, et il va
31:31 se frotter les mains en disant "l'opinion va revenir vers nous
31:33 parce que les gens ne vont plus en pouvoir".
31:35 - Je ne le crois pas. - Si Arips qui est
31:37 promis, à bon, vous ne croyez pas. - Écoutez, moi, je suis,
31:39 j'ai l'âge d'avoir vécu
31:41 la grève de 95.
31:43 - Moi aussi, vous savez. - Voilà, donc ça,
31:45 on nous l'avait dit à
31:47 plusieurs reprises que les blocages,
31:49 les galères des gens qui habitent
31:51 dans les métropoles et dans les campagnes, qui sont
31:53 obligés de prendre leur voiture, etc.
31:55 Ça va effectivement rendre
31:57 impopulaires les mouvements sociaux.
31:59 - Les temps ont changé. Souvenez-vous du blocage des
32:01 raffineries, comment les Français étaient excédés.
32:03 - Non, mais là, la réforme des retraites
32:05 touche tout le monde. - C'est ça, ouais.
32:07 - Et je pense que, en fait, le gouvernement a
32:09 sous-estimé l'idée que c'est pas
32:11 parce que c'est la retraite, donc c'est dans le long temps
32:13 que les Français s'en fichent.
32:15 Les Français ne s'en fichent pas parce que les Français,
32:17 aujourd'hui, en ont marre, en fait,
32:19 de ne pas avoir de sens
32:21 à leur travail et surtout, de ne pas
32:23 pouvoir vivre décemment
32:25 de leur travail. Donc quand vous arrivez,
32:27 en tant que gouvernement, vous leur dites "vous allez rire",
32:29 non seulement vous n'avez pas de sens à votre travail,
32:31 en plus, vous n'arrivez pas à en vivre, mais on va vous faire
32:33 bosser deux ans de plus, les gens n'en veulent pas.
32:35 Et si c'est la seule
32:37 manière pour le gouvernement de récupérer du
32:39 fric pour rembourser toutes les ardoises
32:41 de ce qu'il a dépensé depuis 2017
32:43 et notamment depuis
32:45 les confinements, le quoi qu'il en coûte, etc.,
32:47 c'est une mauvaise chose. C'est peut-être
32:49 là qu'il pensait récupérer de l'argent de manière
32:51 indolore, et bien le truc lui a
32:53 explosé à la figure parce qu'il ne s'attendait pas à ça.
32:55 - Non, mais c'est ça. Moi, au départ,
32:57 j'étais plutôt favorable à cette réforme.
32:59 Et puis, il y a eu toute la communication
33:01 gouvernementale, on n'y comprend plus rien.
33:03 Au départ, le gouvernement nous a dit qu'on faisait
33:05 cette réforme pour dégager de l'argent,
33:07 pour financer l'éducation, par exemple,
33:09 ce qui n'a strictement aucun sens. Après, on nous
33:11 a dit que c'était une réforme pour la justice
33:13 sociale, sauf qu'on s'est rendu compte que ça
33:15 accroissait les inégalités, par exemple,
33:17 entre les hommes ou les femmes, et il y avait
33:19 le problème des carrières longues. Ensuite, on nous a
33:21 dit que c'était pour faire des économies,
33:23 sauf qu'on met en avant des mesures
33:25 d'aménagement qui coûtent de plus
33:27 en plus cher, donc à la fin, cela n'a aucun sens.
33:29 - Moi, ce qui m'intéresse dans un premier temps, c'est cette stratégie
33:31 jusque-boutiste des syndicats.
33:33 Et à quel point elle est productive ou pas.
33:35 On va parler du fond dans un instant.
33:37 Mais vraiment, je voudrais que l'on se concentre là-dessus, parce que là, ça a commencé
33:39 déjà aujourd'hui avec les électriciens, les gaziers.
33:41 - Oui, bien sûr. Et je termine.
33:43 Et c'est pour ça que finalement,
33:45 il y avait une base pour soutenir
33:47 cette réforme. La base risque
33:49 de ne pas soutenir cette réforme,
33:51 tout simplement parce qu'on n'y comprend rien et qu'elle est
33:53 profondément injuste. Et les syndicats peuvent
33:55 l'emporter à ce niveau-là. - Pardon Patrick, mais
33:57 je viens d'entendre Frédéric Durand qui me dit "pourquoi jusque-boutiste ?"
33:59 Mais vous les avez entendus, les représentants des
34:01 fédérations hier, mettre la France à genoux,
34:03 semaine noire, c'est la guerre, on va aller jusqu'au bout.
34:05 C'est pas jusque-boutiste, ça ? Mais après, c'est
34:07 jusque-boutiste des deux côtés, vous avez raison.
34:09 - Non mais parce qu'après, on va essayer
34:11 de trouver un responsable à ce qui se passe.
34:13 - Qui sera le responsable ?
34:15 - C'est bien là, pour moi, pour l'Estaing, le 6 avril
34:17 passé, ils disent "bon, ben, ça fait plusieurs
34:19 manifestations qu'on fait, ça fait plusieurs
34:21 manifestations et beaucoup de monde qu'on fait, et puis
34:23 finalement, zéro signal du gouvernement.
34:25 Vous voulez faire quoi ?
34:27 Parce que la réforme des retraites,
34:29 elle ne touche que ceux qui ont... - Moi, je veux présenter l'émission.
34:31 - Non mais la réforme des retraites, elle ne touche
34:33 que ceux qui ont leur force de travail pour vivre.
34:35 Donc au bout d'un moment, ceux-là, ils en ont un petit peu marre.
34:37 - Et surtout, la question
34:39 de la pénibilité, par exemple, juste un
34:41 dernier mot, la question de la pénibilité
34:43 qui est quand même une question
34:45 cruciale dans notre société,
34:47 elle n'est absolument pas prise au compte.
34:49 - Et les 1200 euros, Patrick ?
34:51 - Elle est prise en compte de manière subjective
34:53 avec des médecins du travail, mais ils vont
34:55 recruter combien de milliers de médecins du travail pour
34:57 expertiser si les gens peuvent continuer ou pas ?
34:59 - En tout cas, le gouvernement ne pourra pas dire qu'il n'était pas prévenu,
35:01 ça c'est une chose, le durcissement, il était
35:03 annoncé, il ne bouge pas d'un iota sur la
35:05 mesure principale, le fameux recul
35:07 de l'âge, malgré les manifestations
35:09 d'une ampleur inédite
35:11 jusqu'à présent, jusqu'à quand ce
35:13 gouvernement va-t-il rester sourd ? Parce que ça peut durer.
35:15 - Oui. - Là, c'est un printemps
35:17 social. - Pour revenir à la question,
35:19 parce qu'évidemment, sur le fond, bon déjà, les gens sont un petit
35:21 peu perdus, parce que vous-même, est-ce que vous pouvez
35:23 suivre dans les moindres détails ce qui se
35:25 passe au Sénat avec les quelques ajustements
35:27 qui sont en cours ? On va voir. - À chaque fois que vous regardez un
35:29 point précis, vous vous rendez compte que
35:31 vous ne comprenez rien ? - Bien sûr, bien sûr, et que pour
35:33 certains d'ailleurs, ça devient une réformette, il y a des gens qui
35:35 se disent "mais tout ça pour ça". Parce que
35:37 tout ça pour ça, parce que c'est vrai que la semaine prochaine,
35:39 chacun est retranché
35:41 dans son camp, personne ne veut s'aider,
35:43 que ce soit les opposants d'un côté
35:45 ou le gouvernement de l'autre côté.
35:47 - Qu'est-ce qui pourrait faire pencher la balance ? - Non mais ils ne veulent pas s'aider.
35:49 Pour l'instant, ils se regardent un peu en chiens de faïence
35:51 et ils se disent "on va voir comment
35:53 ça va se passer". Et c'est vrai que
35:55 les syndicats jouent gros, comme l'opposition.
35:57 Ils jouent gros tout autant, sans doute,
35:59 que le gouvernement avec, pour
36:01 Emmanuel Macron, le besoin de faire passer
36:03 une réforme, une réforme, parce qu'il n'y en a
36:05 pas d'autres, pour l'instant, qui sont symboliques
36:07 de... - Il y en a un très important.
36:09 - Et les syndicats,
36:11 eux, ils jouent très gros, parce que si
36:13 ils ne réussissent pas à faire reculer le gouvernement,
36:15 et ils savent que ça va être extrêmement compliqué,
36:17 quel crédit ensuite ? Ils ont
36:19 une union depuis le début,
36:21 comme le disait tout à l'heure Frédéric,
36:23 une union, et malgré tout, ça n'a pas fait
36:25 reculer le gouvernement. Donc s'ils ne sont
36:27 pas jusqu'au boutiste, en tout cas dans les
36:29 déclarations, c'est ce qu'ils veulent faire pour l'instant,
36:31 pour mettre la pression,
36:33 et vous avez vu qu'ils sont en train de trouver de nouveaux
36:35 moyens d'action, c'est-à-dire que les raffineries, par exemple,
36:37 ce sera le blocage des sorties,
36:39 en fait. Ils ont commencé
36:41 aujourd'hui, ils vont accentuer la chose.
36:43 - On nous annonce un durcissement historique.
36:45 - Et ce n'est pas le 7 mars qui est important en tant que tel.
36:47 - Non, c'est toute la semaine.
36:49 - Et les publics ne s'arrêtent jamais.
36:51 - Et là, il y a une grande question, quand même,
36:53 parce que beaucoup de gens souffrent aujourd'hui
36:55 et ont du mal à faire grève, même si on sait
36:57 que c'est beaucoup plus dans le public, et qu'ils sont mieux
36:59 organisés. Les gens du privé ne le feront pas.
37:01 Mais les gens,
37:03 aujourd'hui, c'est difficile de boucler les fins de mois.
37:05 Donc c'est plus compliqué de faire la grève.
37:07 Et tout ça rentre en...
37:09 - Oui, mais Patrice...
37:11 - Ça rentre en jeu, bien sûr.
37:13 - Il y avait Carl-Olivre, qui était député des Yvelines,
37:15 député Renaissance des Yvelines, qui était sur le plateau de la matinale
37:17 ce matin.
37:19 Il y en a un qui commence quand même à reconnaître
37:21 qu'ils n'ont pas été bons, qu'il y a un peu d'amateurisme.
37:23 Il était temps.
37:25 C'est vrai que ces derniers jours, on a parlé de la retraite
37:27 minimale, la pension minimale à 1 200 euros.
37:29 On est passé d'un million huit de nouveaux
37:31 retraités qui toucheront la pension à 20 000.
37:33 - C'est des mensonges !
37:35 - C'est de l'amateurisme total, et ils le reconnaissent.
37:37 - On n'a pas été bons !
37:39 - Oui, c'est des mensonges.
37:41 - Bien sûr, c'est pas de l'amateurisme.
37:43 - On n'a pas été bons, notamment dans l'explication de texte,
37:45 pas suffisamment précis, parce que quel message
37:47 souhaitons-nous passer au mois de janvier ?
37:49 C'est le même qu'aujourd'hui.
37:51 C'est-à-dire que, pardonnez-moi de reprendre mes fiches,
37:53 mais 1 800 000 retraités vont bénéficier
37:55 d'une revalorisation sans précédent
37:57 entre 25 et 100 euros.
37:59 Et sur les 800 000 retraités nouveaux,
38:01 la moitié bénéficieront
38:03 pareil, d'une compensation
38:05 qui sera supérieure.
38:07 Mais on n'a pas vulgarisé suffisamment ce message.
38:09 - Faut-il avouer la moitié pardonnée ?
38:11 - Non, parce que vous dites
38:13 que c'est toujours un manque de pédagogie.
38:15 Non, parce que s'ils avaient dit la vérité,
38:17 ils auraient eu plus vite des gens contre eux.
38:19 Parce que beaucoup de gens pensaient
38:21 qu'ils allaient avoir 1 200 euros,
38:23 selon les neutralisés.
38:25 Il ne s'agit pas d'avoir fait une erreur de communication,
38:27 il s'agit de mentir.
38:29 Parce que ce n'est pas de l'amateurisme.
38:31 Ils savaient précisément, ils ont les comptes en main,
38:33 pour savoir qui allait toucher 1 200 euros
38:35 et qui n'allait pas les toucher.
38:37 Donc on est passé de 1,5 million à...
38:39 - Je ne suis pas certain.
38:41 - Je ne suis pas certain.
38:43 - On s'aperçoit souvent.
38:45 - Des mensonges, il y en a à tous les étages sur cette réforme.
38:47 - Si vous m'entendez en français,
38:49 vous le rendez.
38:51 - Le Premier ministre ne connaît pas dans le détail la réforme qu'il présente.
38:53 - Ce ne serait pas la première fois.
38:55 - Il ferait mieux de démissionner.
38:57 - Ce qui est quand même...
38:59 - Allez, Kevin, dernier mot.
39:01 - Ce qui est bien, c'est qu'encore une fois,
39:03 c'est la démocratie
39:05 qui s'en retrouve égratignée.
39:07 Quand vous avez des députés,
39:09 quand vous avez des ministres qui nous racontent
39:11 sur les 1 200 euros,
39:13 qu'il y a tant de personnes qui vont les toucher,
39:15 on se rend compte que ça va être une extrême minorité,
39:17 forcément les gens n'ont plus confiance.
39:19 Les gens, ça perd en crédit.
39:21 Autre chose aussi, l'affreux spectacle à l'Assemblée nationale.
39:23 - Là, c'est au Sénat.
39:25 - Comment voulez-vous que les gens aient envie de voter
39:27 quand ils voient des comportements
39:29 qui sont juste scandaleux ?
39:31 À un moment donné, cela ne va faire renforcer
39:33 qu'une seule chose,
39:35 le Rassemblement national, parce que vous êtes certains
39:37 que c'est Marine Le Pen qui va sortir
39:39 gagnante de cette...
39:41 - En tout cas, la première bonne idée, je trouve,
39:43 l'intelligence politique au Sénat ces derniers jours,
39:45 je trouve qu'elle vient de Patrick Cannaire
39:47 qui a voulu retarder l'examen de l'article 7
39:49 au lendemain du 7 mars
39:51 pour mettre la pression un petit peu sur le gouvernement.
39:53 Ça, c'est de la vraie politique.
39:55 - C'est un vieux routier de la politique.
39:57 - Parfois, on en manque.
39:59 - On verra cette semaine décisive
40:01 et ce carrefour de la contestation
40:03 et le virage qui sera pris.
40:05 Il nous reste à peine 4 minutes.
40:07 Je voulais quand même qu'on évoque ce sujet
40:09 parce qu'il nous concerne tous,
40:11 en tout cas, il est dans l'air du temps.
40:13 Le service national universel sera-t-il généralisé
40:15 sur le temps scolaire ?
40:17 L'hypothèse a été ravivée cette semaine,
40:19 mais le gouvernement, soucieux de ne pas braquer la jeunesse
40:21 dans ce contexte inflammable de réforme des retraites,
40:23 affirme que pour le moment, rien n'est acté.
40:25 Le service national universel sera lancé en 2019
40:27 avec l'objectif de rendre à terme obligatoire
40:29 pour toute une classe d'âge.
40:31 Le dispositif vise à impliquer la jeunesse française
40:33 dans la vie de la nation.
40:35 15 000 jeunes y ont participé en 2021,
40:37 32 000 en 2022.
40:39 L'objectif, c'est de le généraliser.
40:41 - C'est le meilleur outil pour la cohésion nationale.
40:43 Vous êtes pour ?
40:45 - Je suis contre parce que je suis pour un service national,
40:47 un service militaire à la papa, on va dire.
40:49 Je trouve que les objectifs, si vous voulez,
40:51 de ce service universel,
40:53 c'est quoi ?
40:55 C'est la transmission d'un socle républicain ?
40:57 Alors que fait l'école ?
40:59 - Je suis d'accord.
41:01 - Emmanuel Macron l'a présenté en 2018
41:03 comme la grande réforme de société du quinquennat.
41:05 - Mais c'est n'importe quoi.
41:07 Attendez, est-ce que les objectifs
41:09 affichés officiellement par le service national universel
41:11 font apparaître celui-ci
41:13 comme une simple rustine
41:15 des manquements de l'éducation nationale ?
41:17 - C'est plus compliqué que ça.
41:19 - Je voudrais juste que vous voyiez cette vidéo.
41:21 On devait la jouer en séquence,
41:23 Loubna, en régie, on va la mettre avec le micro ouvert.
41:25 Cette vidéo qui a tourné,
41:27 vous l'avez sûrement vue sur les réseaux sociaux
41:29 cette semaine,
41:31 où on voit des jeunes en SNU
41:33 qui font une petite chorégraphie
41:35 qui a été pas mal commentée
41:37 sur les réseaux.
41:39 Si on peut envoyer l'image,
41:41 les amis.
41:43 La gauche s'oppose à ce dispositif.
41:45 Pendant qu'on la voit, je vais vous lire.
41:47 Pas besoin d'afficher le tweet, Loubna,
41:49 c'est pas la bonne idée.
41:51 - C'est très dangereux.
41:53 Nous ne devrions jamais perdre
41:55 ces signaux faibles.
41:57 Nous ne devrions jamais prendre
41:59 ces signaux faibles à la légère.
42:01 C'est vrai que ça ressemble plus
42:03 à un centre aéré
42:05 qu'à un service national.
42:07 - Ces critiques sont un véritable scandale.
42:09 - Pourquoi ?
42:11 - Le drapeau, le blanc rouge.
42:13 L'hymne national, c'est au coeur même
42:15 de la République.
42:17 - C'est pas le SNL.
42:19 - Il y avait d'abord ces critiques.
42:21 Qu'on associe l'hymne national
42:23 et le drapeau français
42:25 à l'extrême droite.
42:27 Quant à l'uniforme, c'est quoi le but ?
42:29 C'est de gommer les différences sociales.
42:31 C'est de gommer les différences culturelles
42:33 pour finalement ne former qu'un.
42:35 Pour faire des actions
42:37 qui requièrent de l'unité.
42:39 - C'est quoi l'objectif ?
42:41 - Que ce service, c'est plutôt bien.
42:43 Permettre de transmettre les valeurs
42:45 de la République.
42:47 C'est vrai que l'école ne les fait pas assez.
42:49 Et dernière chose qui peut être bien aussi,
42:51 c'est de sensibiliser sur les questions
42:53 de défense, sur les questions
42:55 de sécurité nationale.
42:57 - Et ça dure 15 jours !
42:59 - Et de créer également,
43:01 si vous voulez, des actions citoyennes.
43:03 - Soyez sérieux, Kévin, ça dure 15 jours.
43:05 - Je suis d'accord avec Jean-Messia,
43:07 l'école devrait le faire.
43:09 - Le problème,
43:11 c'est que c'est un petit peu mort dans l'œuf,
43:13 parce que depuis le début du SNU,
43:15 ni les jeunes, ni les organisations qui leur présentent,
43:17 ni les enseignants, ni les personnels d'éducation
43:19 populaires n'en veulent ou n'en voient l'urgence.
43:21 En fait, il y a une personne qui voit l'urgence du SNU,
43:23 c'est Emmanuel Macron.
43:25 - Oui, parce que c'était une de ses promesses de 2017.
43:27 - Et ça coûte 2 milliards d'euros par an, si vous généralisez.
43:29 - Mais très rapidement, parce qu'on n'a pas le temps,
43:31 je trouve qu'une nouvelle fois, c'est mal ficelé.
43:33 Si c'était bien ficelé, si c'était vu sur plusieurs années...
43:35 - L'amateurisme qui poursuit ?
43:37 - Non mais ça pourrait marcher,
43:39 mais l'école n'est pas là pour enseigner des savoirs,
43:41 elle n'est pas là pour transmettre les valeurs républicaines
43:43 dans son ensemble aujourd'hui,
43:45 parce qu'elle ne le peut plus.
43:47 - Mais si, on le peut encore un peu.
43:49 - Si vous permettez, je vous ai laissé parler,
43:51 parce que l'école ne le peut pas,
43:53 elle ne peut plus aujourd'hui,
43:55 elle ne peut pas faire de la mixité.
43:57 C'est marrant, parce que les gens qui dénoncent cela,
43:59 notamment certains de gauche,
44:01 alors qu'ils réclament de la mixité,
44:03 et la mixité, on peut la trouver,
44:05 on peut la trouver dans les médias,
44:07 on peut la trouver dans les médias,
44:09 ceux et ces nus que l'on pourrait faire...
44:11 - Mais pas trop...
44:13 - Sur l'adolescence...
44:15 - La société est tellement fracturée aujourd'hui
44:17 que c'est un peu utopique de penser que...
44:19 - Ne faisons rien,
44:21 laissons les choses en l'état.
44:23 - Vous croyez que...
44:25 - Laissons les choses en l'état,
44:27 comme Jean-Métis a dit à l'école,
44:29 et ça ne marche pas.
44:31 - Est-ce que vous croyez que le service national universel
44:33 fait trembler Poutine ?
44:35 - Autrefois, le service national servait à former des soldats,
44:37 à apprendre à se battre pour la patrie,
44:39 qu'est-ce qu'on apprend ?
44:41 - Là, la cacophonie, on ne sert qu'à une chose,
44:43 à lasser le spectateur.
44:45 - Heureusement que l'école de la République
44:47 réussit encore à transmettre ces valeurs-là,
44:49 sinon je changerais de métier.
44:51 - C'est terminé, j'en profite.
44:53 J'en profite pour montrer une dernière fois
44:55 le numéro 7 de l'inspiration politique.
44:57 "Crise de l'énergie", les héliocaux
44:59 tentent de sortir de la...
45:01 - Bel entretien avec Jean-Claude Michéa.
45:03 - On est ravis de la prendre.
45:05 Et on l'ira évidemment avec des lectures.
45:07 - N'est-ce pas ?
45:09 Je remercie Arnold Carat à la réalisation,
45:11 Maurice Pierre à la vision, Loubna Daoudi, Kylian Salé,
45:13 Quentin Gauffet qui ont aidé à préparer cette émission.
45:15 Toutes les émissions, évidemment, à retrouver sur cnews.fr.
45:19 Je vous souhaite un beau week-end.
45:21 - Bon week-end.
45:23 - Et à très vite sur les antennes de CNews, l'info se poursuit.
45:25 (crissement de pneus)

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