Le témoignage d'une maman qui a vu son fils descendre aux enfers à cause de la cocaïne
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00:00 Roselyne, j'ai un coup de cœur pour vous, dès que vous êtes rentrée.
00:02 Vous avez deux enfants, vous avez une très belle carrière.
00:04 Et pourtant, tout a basculé pour vous.
00:06 Depuis quelques années, vous vous battez pour sauver votre fils Arthur de la drogue.
00:09 Tout a commencé quand Arthur était âgé de 19 ans.
00:12 Il vient d'avoir son bac et vit dans un studio avec sa petite amie.
00:15 Et là, il a complètement plongé dans la drogue.
00:18 - Il dévisse, oui.
00:19 Enfin, il avait commencé à fumer assez tôt des pétards, du cannabis, au collège, vers 15 ans.
00:27 - C'est important de le dire, ça.
00:29 - Oui. Et en fait...
00:31 Alors, les médecins disent souvent le truc escalatoire, c'est-à-dire qui fume un oeuf fume un bœuf.
00:37 - Ça, exactement.
00:38 - Moi, j'ai pu constater qu'effectivement, à chaque fois, il est allé crescendo.
00:42 - C'est ça.
00:43 - De plus en plus loin.
00:44 Après, il y a eu les drogues de synthèse, donc type MDMA.
00:47 Et puis, quelque chose de très couru pour les jeunes, notamment en boîte ou pour les concerts,
00:53 qui est de la kétamine, qui est un anesthésiant pour chevaux.
00:58 Et ça, ça fait des dégâts terribles, neurologiques.
01:02 Et lui, il a fait sa première bouffée délirante, parce qu'avec sa petite copine, voilà, ça a cassé.
01:08 - Qui elle, elle se droguait aussi.
01:11 - Pardon ?
01:11 - Elle se droguait aussi.
01:12 - Oui, oui. Il a acheté des champignons hallucinogènes sur Internet.
01:18 Et là, il les a cultivés chez lui.
01:21 Il en prenait pendant un mois, un mois et demi, jusqu'au pétage de plomb.
01:25 - C'était quoi son état, alors ? Comment il a pété les plombs ?
01:27 - Eh ben, il a pété les plombs. Un jour, il a...
01:30 Je le voyais, il passait des coups de fil tard, je sais pas, à 5 heures du matin, en disant n'importe quoi.
01:37 Et donc, quand j'essaye de le rappeler le lendemain, il répond pas.
01:42 Et en fait, il a disparu. Il est pas chez lui.
01:47 On arrive chez lui. Il y avait écrit "merci" sur le mur, la porte ouverte.
01:53 Donc là, un peu paniqué, quand même. Et on met du temps à le retrouver, parce que...
01:59 Bah, vous faites les commissariats, et les commissariats disent "non, non, on n'a personne", etc.
02:03 Donc finalement, on a fini par le retrouver avec un petit coup de piston, hein, de quelqu'un qu'on connaissait.
02:11 Et finalement, on le retrouve au commissariat, où il était...
02:14 Alors, les policiers ont cru qu'il avait bu. Ils ont pas cherché à savoir.
02:20 Ils l'ont emmené à l'hôpital. Et puis finalement, il a pourri dans sa cellule de dégrisement pendant toute la journée.
02:28 Il avait déchiré ses vêtements, il s'était griffé. Enfin, c'était quelqu'un d'autre.
02:32 - Alors, il avait des accès de folie et des stratagèmes pour se payer cette drogue. Il vous a volé ?
02:37 - Oui. - Ah oui ?
02:38 - Ouais, ouais. Mais ça, c'est le... - Comment ? Par quel procès ?
02:41 - Bah, il m'a volé des bijoux. - Ah oui ?
02:45 - Ouais. - Putain...
02:45 - Ah ouais. Il l'a revendu sous l'influence de quelqu'un d'assez nauséabond. Parce qu'il y a toujours autour...
02:52 - C'est ça. C'est ça que je voulais dire, oui.
02:54 - Mon fils est plutôt un garçon assez... Très émotif, très hypersensible et surtout influençable.
03:03 - Ouais, c'est ça. - Et donc, voilà, les mauvaises fréquentations...
03:07 - C'est sa petite copine, c'est quoi ? Non, même pas. C'était d'autres...
03:10 - Oui, ça commence par là et puis c'est... Voilà, il va jamais... Enfin, il n'allait...
03:16 Je veux pas dire les choses pour toujours, on va dire, mais il allait souvent vers les gens peu recommandables.
03:25 - Alors, un jour, elle va même jusqu'à vous accuser de choses terribles ?
03:30 - Oui, parce que, en fait, la drogue, ça modifie l'état de conscience.
03:34 - Ouais. - Fortement. C'est-à-dire que vous avez quelqu'un qui n'est plus la personne que vous connaissez.
03:40 - Après, il redevient tout à fait normal, gentil, intelligent, cultivé et d'un seul coup, il se transforme en diable, en une espèce de double personnalité.
03:51 - Vous accusez de quoi ? - Bah, dans sa folie, il dit des choses terribles.
03:58 - Vous dites dans le livre. - Du style... Oui, parce que je... Il me demande de l'argent et je... Il est à l'hôpital, à l'époque,
04:08 et il peut s'acheter des bonbons, je sais pas quoi. Et à un moment, on dit non, ça suffit, stop.
04:13 Il me dit, de toute façon, voilà, tu m'as tripoté, quand j'étais petit, je le dirais à tout le monde.
04:18 - Oh. - Ah ouais.
04:20 - Donc là, je raconte ça dans le livre, parce que bon... - Oui, je sais, oui. Dans le livre qui est incroyable, hein.
04:24 - Et de... Donc on va remettre un... - Voilà. Alors, il y a des moments, c'est pas que du patos, hein. On peut rigoler aussi.
04:29 - Non, non, mais c'est sûr. Mais c'est incroyable, ce que vous dites. - Mais c'est pour une mère, hein.
04:33 - Tu vous dis ça. - Pardon ? - Votre réaction, c'est... - Moi, je m'écroule. - Ouais, c'est ça.
04:38 - Enfin, on est en train de ranger son studio, parce qu'on rend son studio, parce qu'il est à l'hôpital,
04:42 et qu'on va pas payer Advitam-Eternam un studio. Et donc, il est pas d'accord, et voilà.
04:49 Et je lui donne une gifle, à ce moment-là, quand il me dit ça. Je lui dis, tu as pas le droit de... Donc je regrette aussitôt.
04:57 Je lui tends un billet de 20 euros pour qu'il rentre à la clinique, qu'il prenne un taxi. Et là, je m'écroule sur le sol de son appartement, et je...
05:09 Et là, je peux pas me relever pendant 1 heure. Je suis vaincue, quoi. - Il va comment, aujourd'hui ?
05:15 - Ca va. Il va beaucoup mieux. Mais vous savez, l'addiction, c'est... - Il a quel âge, là, Arthur ? - 28. - 28, d'accord.
05:23 Mais il a une incapacité à travailler, parce qu'il stresse très très vite. Moi, le message important que j'ai envie de dire...
05:32 Je suis pas là pour faire la mère Fouettard, maman qui se drogue, etc. - Non, non, c'est important. Votre message, il est important.
05:37 - De là où je parle, c'est d'une maman qui a vécu ça. Et j'ai des milliers, franchement, des milliers de témoignages de parents qui ne savent plus quoi faire.
05:46 Parce qu'on ne sait pas à quelle porte pousser. Y a pas de prévention. La psychiatrie et le parent pauvre de la médecine, tout le monde le sait.
05:54 Et ça crée des... Enfin, ça révèle des problèmes psychiatriques, soit des énormes dépressions, soit des bipolarités ou de la schizophrénie, la plupart du temps.
06:07 Donc ce n'est pas anodin. Y a le pétard récréatif, mais même une bouffée peut parfois déclencher... - Il a lu le livre ? - Oui.
06:19 - Ah, il l'a lu. Très bien. - C'est aussi une enquête sur lui. - Oui, bien sûr. Le livre de Roselyne qu'on voit derrière.
06:29 Voilà, très très important. Et je sais qu'il y a beaucoup beaucoup de gens qui ont ce genre de problème. Et c'est de plus en plus fréquent.
06:34 Et n'oubliez pas ce qu'elle a dit au départ. Ça a commencé par des joints, des plis. Et souvent, on laisse passer des choses et vous les...
06:40 - C'est calable. - Voilà. Et après, ça devient beaucoup plus grave. Et y a de plus en plus de cas comme celui de Roselyne.
06:46 [Musique]