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Comme chaque jour dans le Live BFM, Roselyne Dubois répond à vos questions.

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00:00 Question aussi sur la réforme en elle-même.
00:02 Oui, avec les différentes concessions faites par le gouvernement, elles ont quand même été nombreuses depuis le début des débats,
00:07 ça continue encore au Sénat, est-ce que cette réforme rapporte de moins en moins ?
00:12 Laurent Neumann, on voit ça avec vous parce qu'effectivement, on ne sera pas à l'équilibre comme prévu en 2030
00:18 et c'est le ministre du SOPT lui-même qui le reconnaît.
00:21 Oui, ce ne sont pas les opposants à la réforme, mais le ministre lui-même dans une interview au Parisien
00:25 qui dit qu'en gros, en 2030, l'assurance vieillesse, il devrait manquer entre 3 et 400 millions d'euros.
00:32 Alors là, on s'accroche à la table pour essayer de comprendre, puisqu'on avait cru comprendre que toute cette réforme
00:37 justement n'était justifiée que pour des raisons comptables et qu'il fallait atteindre l'équilibre.
00:42 Mais alors si tous ces efforts qu'on demande aux Français aboutissent quand même à des déficits en 2030,
00:47 on se demande pourquoi. Il y a une explication à tout ça.
00:50 Les 64 ans, ça m'aide à économiser, je vous donne des chiffres à gros traits, entre 17 et 18 milliards d'euros par an.
00:59 13 milliards et demi sur ces 17 ou 18 sont consacrés à combler les futurs déficits annuels.
01:06 Parce qu'il y a de plus en plus de personnes à la retraite et pas assez d'actifs.
01:10 Et les 4 ou 5 milliards qui le restent permettent de financer les mesures dites "sociales" de cette réforme.
01:16 Sauf que depuis le début de la discussion, le gouvernement a lâché sur toute une série de sujets.
01:21 Sur les carrières longues, sur les femmes, sur les seniors, sur la pénibilité.
01:26 Et qu'à chaque fois qu'il lâche un petit peu de laisse, c'est plusieurs dizaines, plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires.
01:33 Et qu'en faisant tous les calculs, le ministre nous dit peut-être qu'en 2030, il y aura un léger déficit.
01:38 Alors, deux amendements à ce que je viens de dire.
01:41 Le premier, c'est qu'évidemment, d'ici la fin de la discussion, le gouvernement devra faire en sorte que les dépenses et les recettes soient équilibrées.
01:49 Donc à la fin des fins, ce sera bien équilibré.
01:52 Mais là où on s'inquiète un peu, c'est que la discussion est loin d'être terminée.
01:56 Elle est encore au Sénat, puis elle va revenir à l'Assemblée.
01:59 Or, chaque jour qui passe oblige le gouvernement à faire de nouvelles concessions pour s'adjoindre les voix des Républicains au Sénat et à l'Assemblée.
02:08 Et donc on se dit que le déficit pourrait encore se creuser.
02:11 Mais je vous rassure, et on avait un sénateur tout à l'heure sur ce plateau, François Patria, sénateur de la majorité,
02:17 qui nous disait qu'à la fin des fins, il faudra bien que le régime soit équilibré.
02:22 Mais c'est quand même étonnant que ce soit le ministre qui nous dise ça.
02:24 Du coup, j'ai quand même une question. Est-ce qu'on peut espérer encore des concessions au Sénat ?
02:28 Si vous nous dites qu'on est déjà dans le rouge.
02:30 Les mères de famille, notamment, il était question d'une majoration.
02:33 Les carrières longues, l'emploi des seniors, on en est où là ? Tout est bloqué ?
02:36 Alors il se peut que les concessions se transforment en promesses.
02:40 C'est-à-dire que les concessions...
02:42 Qui n'engagent qu'eux.
02:43 Ceux qui les écoutent. Bravo.
02:44 Les promesses, ce serait quoi ? Il n'y aurait pas des concessions forcément nouvelles dans le projet de loi.
02:49 Ce ne serait pas écrit dans la loi.
02:50 Ce ne serait pas écrit dans la loi, mais ce serait une forme de promesse dans une loi à venir sur le marché du travail
02:57 où là, effectivement, on pourrait revaloriser la situation des femmes, la situation des seniors.
03:02 Toutes choses qui ne peuvent pas être dans la loi parce que ne dépendant pas du mode de financement de la sécurité sociale
03:09 et donc prenant le risque pour le gouvernement que la loi soit retoquée par le Conseil d'État.
03:13 Et d'ailleurs, ce matin, le Sénat a voté la création d'un nouveau CDI pour favoriser l'emploi des seniors.
03:20 Ce CDI seniors, ça aussi c'est un coup.
03:22 Oui, mais ça ne pourrait pas être dans la loi parce qu'on prendrait le risque, encore une fois,
03:27 de faire retoquer l'ensemble du projet de loi par le Conseil constitutionnel en termes législatifs.
03:33 C'est un peu compliqué, on appelle ça un cavalier.
03:35 C'est-à-dire en fait, on se sert d'une loi budgétaire pour faire passer d'autres règles et ça, le Conseil constitutionnel dit non.
03:40 Pour info, ce CDI seniors a été voté contre l'avis du gouvernement et malgré l'opposition de la gauche.
03:47 Avec les voix de la droite qui est majoritaire au Sénat.
03:50 Le gouvernement qui, pour l'instant, n'a absolument pas l'intention de lâcher. On va être clair, Laurent.
03:53 Et rappelons les choses, ce texte même voté dimanche soir à minuit au Sénat,
03:58 va revenir non pas à l'Assemblée mais d'abord dans une commission mixte paritaire.
04:02 7 sénateurs.
04:04 C'est pour qu'ils se mettent d'accord à moins nombreux parce qu'on avait vu qu'on n'y arrivait pas tous ensemble.
04:07 Et s'ils se mettent d'accord, on appelle ça une commission mixte paritaire conclusive,
04:12 alors le texte final voté va directement au vote dès le 16 mars.
04:18 Pas le 26, le 16 mars. Et ça pourrait être une solution pour éviter que les grèves durent très longtemps.
04:23 Merci Laurent.

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