EXCLU VIDÉO - Macha Méril libre de sa parole : "Je ne suis pas aimée de tout le monde"

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00:00 Vous êtes née le 3 septembre 1940, donc je peux le dire, vous m'autorisez, à Rabat, Macha.
00:05 Vous êtes une femme complète, une femme multiple, actrice, productrice, écrivaine, chanteuse.
00:12 Vous avez tout fait, vous n'avez pas voulu, Macha, être, j'allais dire...
00:17 - Enfermée. - Enfermée, oui.
00:19 - Non. C'est-à-dire, je pense que je suis une femme, tout court. C'est ça les femmes.
00:24 Alors maintenant, ça y est, c'est reconnu, on le dit, on dit que c'est normal.
00:29 Mais moi, il y a longtemps que je suis comme ça.
00:31 Et ma génération, vous savez, je ne sais pas quel âge vous avez, vous Nathalie,
00:35 mais j'imagine que vous avez la moitié de mon âge.
00:38 - Vous n'êtes pas loin, oui.
00:40 - Et je pense que nous avons déblayé le chemin, nous, notre génération.
00:45 - Des pionnières. - Vous nous devez beaucoup.
00:48 Parce qu'à mon époque, par exemple, il n'y avait pas la pilule, il n'y avait pas l'interruption de grossesse,
00:53 il n'y avait pas les métiers qui étaient réservés aux hommes et que, enfin, les femmes pouvaient faire.
00:59 Donc je crois que ça se voit sur nous, les femmes comme moi.
01:04 - Et puis pas non plus la liberté de ton. Vous l'êtes née d'où, cette liberté de ton, Masha Merrill ?
01:09 - Ah, alors, ça, je ne sais pas.
01:11 C'est peut-être parce que j'ai choisi d'avoir un métier, d'être une personne publique.
01:17 À partir du moment où on est une personne publique.
01:21 Il faut accepter ça. Il faut accepter qu'on s'exprime et que les choses qu'on dit ont une importance pour les autres.
01:28 Vous savez, moi, j'ai eu cette sensation très tôt.
01:30 Un jour, quand j'étais beaucoup plus jeune, je suis entrée dans un salon de coiffure, c'était à mes débuts,
01:35 et j'ai vu ma photo au-dessus, sur un mur.
01:39 Et j'ai dit, mais le type, il ne m'avait pas reconnu, il ne me connaissait pas, le coiffeur.
01:43 Et je lui ai dit, mais pourquoi vous avez cette photo ?
01:45 Et il m'a répondu, parce que les femmes me demandent cette coiffure.
01:49 Et vous savez, ça m'a beaucoup personnalisée, ça m'a beaucoup responsabilisée.
01:56 Je pense que nous avons un rôle très important, les actrices.
01:59 Et de mieux en mieux, parce que maintenant, on voit que toutes les femmes de culture ont une place
02:05 que quelques fois même les femmes politiques n'ont pas.
02:07 – Est-ce que pour autant, ça vous a coûté, Macha ?
02:09 Est-ce que parfois, vos prises de parole, votre liberté, votre façon de vous exprimer, vos avis,
02:17 vous pensez peut-être, vous ont coûté quelques rôles ?
02:20 – Bien entendu, bien entendu, parce que je ne suis pas aimée de tout le monde, et je m'en vante.
02:27 Je pense qu'on ne peut pas être aimée par tout le monde.
02:29 Et je pense surtout qu'à partir du moment où on a des opinions,
02:35 il faut les exprimer, quitte à en changer.
02:39 Alors c'est ça le point délicat, c'est qu'à un moment donné,
02:42 quand on pense qu'on a eu tort, il faut avoir le courage de dire, j'ai eu tort.
02:46 J'ai changé.
02:48 Et ça, c'est un peu dur parce que même vous, vous, vous les médias,
02:52 vous nous rappelez ce qu'on a dit, ce qu'on a fait quand on avait 15 ans,
02:55 quand on avait 20 ans, et on n'est pas la même personne.
02:57 Vous savez, moi je revendique surtout le fait d'être pas seulement une personne, je suis 10 personnes.
03:03 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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