Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce début de semaine.
00:00:04 Le coup d'envoi de SoirInfo, on vous accompagne de 22h à minuit pour traiter de tout ce qui
00:00:08 marque l'actualité.
00:00:09 En ce lundi, on va parler d'inflation avec cet effort concédé par la grande distribution
00:00:14 pour aider les Français face à la hausse des prix.
00:00:16 Pendant un trimestre, on entendra Michel-Edouard Leclerc affirmer qu'il ne veut pas se prêter
00:00:20 aux jeux de la com politique du gouvernement.
00:00:22 Bruno Le Maire annonce par ailleurs un nouveau chèque alimentaire pour aider les ménages
00:00:25 les plus modestes.
00:00:26 Cela suffira-t-il pour passer la crise ? Discussion et détails à suivre.
00:00:31 Une France à l'arrêt, demain et sans doute pour les jours qui y suivront.
00:00:34 C'est ce que promettent les syndicats remontés à bloc contre la réforme des retraites.
00:00:38 Demain, près d'un million et demi de personnes sont attendues dans la rue, selon le ministère
00:00:41 de l'Intérieur.
00:00:42 Ce serait un record historique, pas atteint depuis 1984.
00:00:45 On verra que ça va bloquer durement dans les transports, les raffineries, les écoles,
00:00:49 les universités.
00:00:50 On fera le point complet de la situation.
00:00:51 On se demandera combien de temps le gouvernement pourra tenir sous la pression de la rue et
00:00:55 des syndicats particulièrement.
00:00:57 Pour m'accompagner ce soir, Tatiana Renard-Barzac.
00:00:59 Bonsoir.
00:01:00 Bonsoir Julien.
00:01:01 Ravie de vous retrouver, toujours journaliste évidemment, tout comme Karima Brick de la
00:01:04 rédaction de CNews.
00:01:05 Très chère Karima, bonsoir.
00:01:06 Bonsoir.
00:01:07 Il y a de la chance Benjamin Amar d'être parfaitement entouré ce soir.
00:01:10 Ça ne nous empêchera pas de vous titiller, cher porte-parole de la CGT du Val-de-Marne.
00:01:14 Merci de nous gratifier de votre présence avant une grosse journée de mobilisation
00:01:19 demain qui sera commentée également par Alexandre Devecchio du Figaro, rédacteur
00:01:23 en chef au Figaro.
00:01:24 Bonsoir cher Alexandre, bonsoir.
00:01:25 Jean-Sébastien Ferjou qui revient de vacances, la bonne mine, la neige était bonne ?
00:01:28 Oui Julien.
00:01:29 Eh bien tant mieux.
00:01:30 Directeur d'Atlantico, on ne va pas parler ski, je vous rassure, on va parler de l'actualité
00:01:35 dans un instant mais d'abord le rappel des principaux titres.
00:01:37 Isabelle Piboulot, bonsoir.
00:01:39 La détention provisoire de Pierre Palmade levée pour raison médicale, décision de
00:01:50 la juge d'instruction en charge du dossier.
00:01:52 L'humoriste avait fait un AVC le 25 février, il est actuellement hospitalisé à l'hôpital
00:01:58 de Marie-Lanne Long au Plessis-Robinson.
00:02:00 Le parquet de Melun a déjà fait appel, un référé détention sera examiné vendredi,
00:02:05 une nouvelle audience se tiendra donc à la cour d'appel de Paris.
00:02:09 Valérie Pécresse porte plainte contre Louis Boyard pour incitation au délit d'entrave
00:02:14 et incitation à la violence.
00:02:16 Le député insoumis entend mobiliser les étudiants et lycéens contre la réforme des retraites
00:02:21 mais son blocus challenge lancé hier sur TikTok ne passe pas.
00:02:25 Pour la présidente de la région, Île-de-France, le droit de manifester doit respecter le droit
00:02:30 d'étudier.
00:02:31 Achraf Hakimi, convoqué par le PSG pour défier le Bayern Munich mercredi en Bavière, blessé
00:02:38 à la cuisse, le club espérait retrouver son défenseur pour ce huitième de finale
00:02:43 retour de la Ligue des champions.
00:02:44 Mis en examen depuis jeudi, Achraf Hakimi est accusé par une jeune femme de viol s'il
00:02:50 est placé sous contrôle judiciaire, il est toutefois autorisé à quitter le territoire
00:02:54 français.
00:02:55 Peut-être qu'il y en a un qui fait une remarque primordiale.
00:02:58 C'est vrai que ce match de foot, c'est 8 mars.
00:03:01 Le jour de la journée de la femme.
00:03:02 Il faudra le regarder en couple, tous ensemble, les hommes, les femmes réunis autour du ballon
00:03:06 rond et de la passion du football.
00:03:08 On marque une très courte pause, on ne va pas parler ballon non plus.
00:03:10 Je vous rassure, on parle de l'inflation, de ce durcissement de la mobilisation contre
00:03:15 la réforme des retraites juste après la pause.
00:03:17 A tout de suite.
00:03:17 Nous sommes de retour sur le plateau de soir.
00:03:22 Info que t'as tiens, Arnaud Arbarzac, Karim Abrik, Benjamin Ammar, Alexandre Devecchio,
00:03:25 Jean-Sébastien Ferjou.
00:03:26 Avant de lancer le débat sur ce blocage qui commence demain, le durcissement et la sixième
00:03:32 journée de mobilisation contre la retraite.
00:03:34 Un mot de l'inflation parce que c'est un sujet important du moment également.
00:03:38 L'exécutif redoute d'ailleurs les conséquences de l'inflation.
00:03:40 Cette hausse portée par les prix de l'énergie, particulièrement les matières premières
00:03:45 également.
00:03:46 C'est l'économie Bruno Le Maire qui a annoncé aujourd'hui le lancement d'un trimestre
00:03:49 anti-inflation, issu d'un accord avec les distributeurs qui se sont engagés à proposer
00:03:54 les prix les plus bas possibles jusqu'en juin sur une sélection de produits de première
00:03:58 nécessité.
00:03:59 Regardez les explications de Valentin Leboeuf.
00:04:01 Et en discute, on décrypte ça.
00:04:02 Un trimestre anti-inflation dans les supermarchés jusqu'au mois de juin, c'est la mesure
00:04:07 phare annoncée par Bruno Le Maire pour lutter contre une inflation record dans l'alimentation.
00:04:12 Qu'est-ce qui va changer ?
00:04:13 Ça va changer les prix les plus bas possibles grâce à une réduction des marges des distributeurs,
00:04:19 ce qui va coûter aux distributeurs plusieurs centaines de millions d'euros.
00:04:23 Cette opération ne durera pas quelques jours, pas quelques semaines, un trimestre entier,
00:04:28 ce qui nous amène jusqu'au mois de juin.
00:04:30 L'opération serait effective dans une dizaine de jours dans les supermarchés et représentera
00:04:34 une baisse des prix de 15 à 20% selon le président du groupe Les Mousquetaires.
00:04:38 La crème dessert pâturette au chocolat était à 89 centimes, elle devient avec ce système
00:04:44 à 73 centimes.
00:04:46 Les lardons 200 grammes baissent de 20%, ils sont à 1,49 et la boîte de cookies qui était
00:04:51 à 90 centimes sera à 75 centimes.
00:04:54 Donc vous voyez, le ministre l'a dit, c'est un effort réel.
00:04:56 Les produits concernés seront librement choisis par les distributeurs et identifiables grâce
00:05:01 à un logo tricolore.
00:05:02 Pour Olivier Andraud, de l'association de consommateurs UFC Que Choisir, le trimestre
00:05:07 entier inflation n'est autre qu'une campagne de communication.
00:05:10 La seule véritable mesure pour répondre à la problématique de l'inflation, c'est
00:05:15 de mettre fin à la marge minimale garantie de 10% qui s'applique depuis 2019 à tous
00:05:21 les produits alimentaires.
00:05:22 En supprimant cette marge minimale, immédiatement on verrait la marge des produits alimentaires
00:05:27 baisser à hauteur de 10%, effectivement 10% notamment sur les produits premier prix
00:05:31 qui sont les plus impactés.
00:05:32 Autre annonce du gouvernement, un chèque alimentaire pour les ménages les plus modestes
00:05:37 sera mis en place dans les prochains mois.
00:05:39 On va voir ce petit logo reconnaissable dévoilé aujourd'hui sur ce trimestre anti-inflation.
00:05:44 C'est bleu, blanc, rouge, ça a un petit caddie, c'est parfait.
00:05:46 Tatiana, peut-être pour commencer, un accord après l'échec du panier inflation, mais
00:05:52 les prix flambent, ils sont toujours aussi indécents.
00:05:54 Est-ce que les Français vont s'y retrouver selon vous ?
00:05:55 Moi je trouve que c'est assez flou comme principe.
00:05:58 D'abord, vous évoquiez ce logo tricolore.
00:06:00 On choisit les tricolores parce que les produits ne sont pas forcément made in France, c'est-à-dire
00:06:04 qu'on ne sait pas d'où viendront d'abord ces produits.
00:06:05 Ça c'est quand même le premier souci, ça ne sera pas forcément des produits locaux,
00:06:08 c'est la première chose.
00:06:09 Chacun des distributeurs va pouvoir choisir ses produits et on ne sait pas trop comment
00:06:13 le choix sera fait.
00:06:14 Il y a quand même cette question des Nutri-Score aussi, est-ce que ce sera forcément de la
00:06:18 qualité ? Pas forcément, on n'en sait rien.
00:06:20 Je rappelle que ce sont les distributeurs, les supermarchés qui choisissent eux-mêmes
00:06:24 leurs produits.
00:06:25 Donc on ne sait pas vraiment ce qu'il y aura dans chacun de ces produits.
00:06:27 On ne sait pas d'ailleurs comment ils seront choisis, ce ne seront pas plutôt des produits
00:06:30 que les distributeurs veulent justement arriver à écumer parce qu'ils ne sont pas arrivés
00:06:34 à les écumer auparavant, ça c'est aussi une vraie question.
00:06:36 Et puis dernière chose, pardon, mais moi je trouve ça très choquant parce qu'en fait
00:06:40 là on met sur un piédestal la grande distribution et en fait qu'est-ce qui se passe avec les
00:06:45 petits commerces de proximité ? Déjà que c'est très compliqué pour eux au quotidien,
00:06:49 on voit déjà même dans les villages aujourd'hui combien ça se vide parce que justement les
00:06:52 gens vont à la grande distribution et là on est en train de finir de les tuer en fait.
00:06:56 C'est-à-dire quoi ? Que le gouvernement se lave les mains un petit peu de cette inflation
00:06:59 en refourgant la patate chaude si je puis dire aux distributeurs ?
00:07:02 Non, je pense qu'il faut une aide et c'est absolument nécessaire.
00:07:04 Et donc ce panier, ce fameux panier qui avait été écarté revient sous cette forme-là.
00:07:09 Alors très bien parce qu'il faut de toute façon un coup de pouce pour les Français
00:07:12 aujourd'hui, qu'on envoie les chiffres alarmants.
00:07:13 Quand on a vu la campagne ce week-end des Restos du Coeur, on a vu que 25% aujourd'hui
00:07:17 des nouveaux arrivants étaient des jeunes, c'est quand même dramatique que 25% des
00:07:21 Français sautent un repas, c'est quand même dramatique.
00:07:23 25, pardon, c'est toujours 25%, mais 25% !
00:07:25 Je crois même que selon un sondage CSA, moi j'ai l'info que c'est plus d'un tiers des
00:07:29 personnes accueillies dans les banques alimentaires en général sont depuis l'automne de nouvelles
00:07:32 venues.
00:07:33 Et 25% des jeunes.
00:07:35 Et ce qui est dramatique, c'est que 25% d'augmentation quand même des produits alimentaires en
00:07:39 deux ans, c'est colossal, colossal !
00:07:41 Vous rajoutez à ça évidemment les factures d'électricité, de carburant et du quotidien,
00:07:46 et là c'est un drame absolu pour certains Français qui n'arrivent pas, mais même
00:07:49 pas à boucler la fin du mois, qui n'arrivent pas à boucler la première semaine du mois.
00:07:53 Donc c'est nécessaire de faire un geste, cela dit je pense que ça aurait été mieux
00:07:56 de le faire en transparence, en cohérence et donc d'aligner en fait tous les distributeurs
00:08:01 sur le même panier et avec une transparence sur les produits qui vont être mis devant
00:08:05 la scène à des prix très bas et avec des qualités nutritives peut-être bonnes, parce
00:08:09 que pardon mais donner de la merde, ce n'est pas non plus génial.
00:08:12 Certes.
00:08:13 On nous roule un peu dans la farine, c'est ce que semble dire Tatiana Rennard-Barzac,
00:08:16 parce que ce sont les distributeurs qui choisissent les produits, elle a rappelé que les petits
00:08:19 commerçants s'en ont oublié aussi.
00:08:21 Le bouclier tarifaire, est-ce que c'était plus utile ?
00:08:23 Non.
00:08:24 C'est de l'esbrouf ou ce n'est pas de l'esbrouf ce trimestre ?
00:08:27 C'est un peu de l'esbrouf, mais c'est un moindre mal parce qu'il vaut mieux ça
00:08:31 qu'un système d'encadrement des prix.
00:08:33 De toute façon, on ne saurait plus le faire, ce qui existait dans les années 60.
00:08:36 Il y a tellement plus de références aujourd'hui que ce serait impossible à mettre en œuvre
00:08:40 et quand vous cassez le signal prix, de toute façon, vous mettez en l'air toutes les
00:08:45 filières de distribution, de production, etc.
00:08:47 Et on voit qu'il y a déjà suffisamment de problèmes du côté des producteurs pour
00:08:51 le coup.
00:08:52 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on ne se pose jamais la question, bien sûr, qu'il
00:08:53 y a cette situation d'urgence qui est effrayante pour toute une partie des Français qui peinent
00:08:59 à continuer à acheter des bons produits.
00:09:01 Les Nutri-Score, soit dit en passant, c'est hautement douteux sur la qualité réelle
00:09:06 nutritive et ce sont des nutritionnistes qui le disent.
00:09:09 Figurez-vous, j'en parlais même cet après-midi avec Laurence Saillet.
00:09:11 Vous vous souvenez de Laurence Saillet ?
00:09:12 Oui, qu'on embrasse.
00:09:13 Qui était souvent sur ce plateau qui est nutritionniste de formation.
00:09:15 Les Nutri-Score, justement, on ne peut pas véritablement leur faire confiance.
00:09:19 Bref, pour en revenir au sujet strictement de l'inflation, le cœur du problème, c'est
00:09:24 la cause.
00:09:25 Et la cause, c'est quoi ? La cause, ce sont les prix de l'énergie.
00:09:27 Parce que très largement, ce sont les prix de l'énergie.
00:09:29 Ou alors, des réglementations environnementales et des réformes de l'agriculture qu'on
00:09:34 a faites qui sont absurdes.
00:09:36 La France était la première puissance agroalimentaire européenne.
00:09:38 Ça n'est plus le cas.
00:09:39 Donc, ce n'est certainement pas en un coup de cuillère à pot et d'ici un trimestre
00:09:42 qu'on va réussir à reprendre tout ça.
00:09:44 Mais si on ne se pose pas la question des causes, parce que regardez par exemple sur
00:09:47 le prix des pâtes, c'est parce qu'il y a eu des mauvaises récoltes sur le blé.
00:09:50 Ce n'est pas juste les distributeurs qui font des marges pour le plaisir de faire
00:09:53 des marges.
00:09:54 Mais quand on se pose aucune des questions…
00:09:55 Non, mais je le disais en introduction, l'énergie cumulée à la flambée des prix des matières
00:09:58 premières crée cette inflation des produits alimentaires.
00:10:01 Voilà.
00:10:02 Mais si on ne traite pas ces sujets de fond, encore une fois, la formation des prix sur
00:10:04 le marché de l'énergie et les réformes absurdes, le fait qu'on surtranscrive en
00:10:08 général le droit européen, puisque la prochaine catastrophe fondamentale, vous allez voir,
00:10:11 ce sera sur le sucre, l'interdiction des néonicotinoïdes.
00:10:14 Ça veut dire qu'il n'y aura plus de filière sucre dans 4 ans, dans 5 ans en France.
00:10:17 Et là, vous verrez que tous les produits dans lesquels il y a du sucre, pareil, les
00:10:20 prix vont exploser.
00:10:21 Et en plus, on aura détruit une filière française.
00:10:23 Ce sera bon pour Maligne en tout cas.
00:10:24 Écoutez Michel-Édouard Leclerc, ce qu'il en dit, c'est de la com pour lui, de la
00:10:27 part du gouvernement.
00:10:28 J'ai beau faire de la com ou savoir faire de la com, je pense que je dois tenir ma promesse
00:10:33 et je ne dois pas sacrifier cette image prise sur l'autel d'une com politique.
00:10:37 Parce que ce soir même, il y a le début d'une grève, il y a le début d'une mobilisation.
00:10:42 Et moi, je ne veux pas alimenter ça.
00:10:45 Donc vous claquez la porte au nez de Bruno Le Maire ?
00:10:48 Je ne claque pas la porte au nez.
00:10:49 D'ailleurs, nous nous parlons.
00:10:51 Je ne veux pas aller sur la photo pour dire Leclerc vend moins cher là, juste là.
00:10:55 Enfin franchement, j'ai 71 ans, 45 ans de métier.
00:10:59 Notre public, vous, vous êtes plus jeune, mais tous les gens qui me connaissent savent
00:11:04 que je n'ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher.
00:11:07 On a des lobbys à l'Assemblée nationale qui viennent de la grande industrie.
00:11:10 Franchement, quand on me demande de ne pas faire de grosses promos sur les couches,
00:11:14 sur les produits L'Oréal, dites-moi que c'est pour sauver l'agriculture.
00:11:18 En fait, 65% de ce qui est vendu dans un hypermarché,
00:11:22 c'est des produits de multinationales qui, pour la plupart, sont importés,
00:11:27 sont importés, ne sont pas fabriqués.
00:11:29 Même leur siège n'est pas en France.
00:11:30 Donc il y a un truc, il y a un loup, je veux vous dire.
00:11:33 Et je ne veux pas participer à ce loup.
00:11:35 Michel Leclerc avec Laurence Ferrari ce matin.
00:11:37 Qu'en dites-vous, Benjamin Amart ?
00:11:38 Ça va nous permettre d'éviter ce fameux mars rouge ou pas ?
00:11:42 Moi, je suis, à proprement parler, scandalisé par cette séquence.
00:11:45 Ah bon ?
00:11:46 Oui, bien sûr.
00:11:46 Celle qu'on vient de voir ?
00:11:47 Non, pas spécialement ce que dit M. Leclerc,
00:11:49 mais la séquence, par contre, de M. Le Maire entouré des grands patrons
00:11:53 de la grande distribution, où donc, si on comprend bien,
00:11:55 effectivement, c'est le gouvernement qui délègue la responsabilité
00:11:59 du pouvoir d'achat au grand groupe de la distribution.
00:12:02 Mais de qui se moque-t-on, honnêtement ?
00:12:04 Donc, en fait, on va se retrouver, si je résume,
00:12:06 à, finalement, la situation traditionnelle où chaque grand groupe explique
00:12:10 qu'il fait vachement gaffe à votre pouvoir d'achat,
00:12:13 qu'il est vraiment, comme on le voit dans toutes les campagnes de pub,
00:12:16 il tient à votre pouvoir d'achat comme à la prunelle de ses yeux.
00:12:20 Il y a un petit logo pour vous en assurer.
00:12:22 Et on a l'impression que, comme ça, on va répondre à la problématique
00:12:27 du pouvoir d'achat. Vous savez, j'écoutais ce que vous disiez.
00:12:29 Mais est-ce que ce n'est pas mieux que rien ?
00:12:30 Vous êtes un peu l'avocat du diable, mais…
00:12:31 Vous êtes à deux droits de découvrir les vertus de la concurrence.
00:12:33 Moi, je veux bien de retrouver des prix sur des centaines de produits
00:12:36 et traiter ces mêmes prix il y a un an, deux ans.
00:12:38 Est-ce que ce n'est pas un début de pas en avant ?
00:12:40 Non. Et je pense, y compris que cette logique-là de "c'est mieux plutôt que rien",
00:12:44 je pense que les salariés dans ce pays n'en peuvent plus.
00:12:46 Et si vous voulez comprendre ce qu'on va aborder tout à l'heure,
00:12:48 dans la deuxième partie de l'émission, c'est-à-dire la profondeur de cette colère sociale,
00:12:52 eh bien, il y a peut-être un lien. C'est-à-dire que les gens n'en peuvent plus.
00:12:54 On est dans une réalité où il y a des millions de Français
00:12:57 qui choisissent entre bien chauffer et bien se nourrir.
00:13:00 C'est ça, la réalité.
00:13:01 Et là, on a M. Le Maire qui vient avec son petit col roulé et qui nous raconte...
00:13:05 Alors, attendez, c'est Michel-Édouard Leclerc qui, en termes de communication,
00:13:07 on sait de quoi il parle, qui vous explique qu'on a là un exercice de com'.
00:13:11 – Enfin, Michel-Édouard Leclerc, il plaide aussi pour sa paroisse.
00:13:15 – C'est bien ce que je viens de vous dire.
00:13:16 C'est Michel-Édouard Leclerc qui sait de quoi il retourne
00:13:20 quand on parle de communication, qui vous dit que c'est de la com'.
00:13:22 Donc, ça ne veut pas dire que j'embraye dans le discours de Michel-Édouard Leclerc,
00:13:26 bien au contraire.
00:13:27 Et en fait, j'écoutais un petit peu, mais en fait,
00:13:29 vous savez, ça me rappelle la situation économique et sociale dans ce pays.
00:13:32 C'est le film de Jacques Tati, vous savez, où il y a le personnage
00:13:35 qui vient dans un rond-point et puis il y a des sens interdits partout.
00:13:38 Donc, on ne peut pas augmenter les salaires, on ne peut rien faire sur les prix.
00:13:41 Et en fait, en réalité, en caisse, tes salariés, tes travailleuses,
00:13:45 tes travailleurs, en caisse, tu as 14% d'inflation.
00:13:48 Je vais vous dire un truc, lorsque l'inflation,
00:13:51 le moteur de l'inflation, c'était l'énergie, c'est une chose.
00:13:54 Mais quand le moteur de l'inflation, c'est les prix alimentaires,
00:13:57 le pouvoir en place, il a effectivement du souci à se faire.
00:14:01 J'écoutais d'ailleurs dans votre reportage,
00:14:03 il y a quelqu'un qui disait, qui évoquait, c'était un chargé de mission,
00:14:06 je crois, qui évoquait, qui disait, au moins, on pourrait s'attaquer
00:14:10 à brancher cette mesure sur la marge minima à 10%.
00:14:15 Voilà, bon, ce serait un début de solution,
00:14:17 mais ça a été bien évidemment superbement ignoré.
00:14:19 La vérité, la réalité, on a un problème dans ce pays
00:14:24 sur lequel le gouvernement, mais il y a une arrogance incroyable.
00:14:26 Juste, je finis s'il vous plaît.
00:14:28 Pendant toute l'année 2022, on a eu des mouvements de grève
00:14:31 sur les salaires partout en France.
00:14:33 Et la moyenne d'augmentation des salaires dans ce pays, c'est 3%.
00:14:36 Avec une inflation alimentaire à 14%.
00:14:38 3,5% en 2022.
00:14:40 Le gouvernement, face effectivement à cela,
00:14:43 face à cette réalité sur les salaires sur lequel le gouvernement a si peu fait,
00:14:47 il vient nous mettre une réforme des retraites,
00:14:49 alors que bien évidemment, entre le salaire et la retraite,
00:14:51 il y a un lien évident.
00:14:52 Donc je vais vous dire, on a là, j'ai envie de dire là, en live,
00:14:57 sous nos yeux, la preuve, la colère sociale que nous avons,
00:15:01 elle est bien sûr, comme il y a les retraites qui sont un abcès de fixation,
00:15:06 mais qui draine tout le pu de la colère sociale,
00:15:08 y compris sur la problématique du pouvoir d'achat.
00:15:10 Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
00:15:12 - Alors, avec le temps, on va quand même accompagner un mot.
00:15:14 - Non, mais vraiment, juste un mot sur la marge des 10%.
00:15:16 Il ne faut pas pleurer sur le sort des petits commerçants
00:15:19 et vouloir faire sauter cette mesure-là,
00:15:21 parce que précisément, elle vise à protéger
00:15:24 ceux qui ne sont pas des grands distributeurs
00:15:25 et qui n'ont pas les reins suffisamment solides
00:15:27 pour avoir les mêmes marges de manœuvre sur les prix que les grands distributeurs.
00:15:30 - Avec le petit logo "Qui va profiter à la grande distribution",
00:15:34 c'est vous-même qui le dit.
00:15:35 - Oui, on renvoie les Français vers les supermarchés.
00:15:37 - Voilà, donc il faut arrêter de dire les mêmes choses et de s'en fondrer en permanence.
00:15:39 - Deux petits mots, parce qu'il nous reste peu de temps
00:15:41 et qu'on va entamer le volet des retraites dans la dernière partie.
00:15:45 - Je suis d'accord en partie avec Jean-Sébastien Ferjou
00:15:47 quand il dit qu'il faut traiter les causes.
00:15:49 On traite toujours les symptômes et la cause,
00:15:51 notamment c'est l'explosion du prix de l'électricité
00:15:53 à cause du marché européen de l'électricité.
00:15:55 On paie l'électricité plus cher qu'on ne la produit.
00:15:58 Je pense que c'est la réforme capitale aujourd'hui.
00:16:01 C'est la réforme dont devrait parler le gouvernement
00:16:04 plutôt que la réforme des retraites.
00:16:06 Il y a urgence.
00:16:07 Après, sur la grande distribution,
00:16:09 moi, je crois qu'il y a quand même un problème avec les marges
00:16:11 de la grande distribution qui est en situation de monopole,
00:16:15 en réalité, dans beaucoup d'endroits aujourd'hui.
00:16:16 - Il y a trop de marges en cette période ?
00:16:18 - Après, la vérité, c'est que le gouvernement n'a pas les moyens
00:16:21 aujourd'hui de contraindre la grande distribution
00:16:23 qui est peut-être plus puissante que le gouvernement.
00:16:26 Donc, la vérité, c'est que le problème...
00:16:29 - La grande distribution plus puissante que le gouvernement ?
00:16:30 - Moi, je crois qu'elle est aujourd'hui plus puissante que le gouvernement
00:16:33 parce que justement, quand on est en situation de monopole,
00:16:35 ce qui est le contraire du libéralisme au passage,
00:16:38 eh bien, on peut dire si c'est ça, moi, je supprime tant d'emplois.
00:16:43 Et donc, je pense que le gouvernement n'a pas envie de ça.
00:16:46 Donc, mais le problème des marges reste ouvert
00:16:48 et le fait qu'ils étranglent des petits producteurs reste ouvert.
00:16:51 Et donc, Michel-Édouard Leclerc a raison de dénoncer
00:16:54 l'opération de communication du gouvernement,
00:16:56 mais lui aussi s'y connaît en communication.
00:16:58 - Alex, dernier mot, Karine Abrick.
00:17:00 - Avant d'ouvrir dans un instant le volet des retraites
00:17:03 et cette nouvelle journée de mobilisation à partir de demain.
00:17:05 - Oui, c'est clair que ce trimestre anti-inflation, c'est un coup de com'.
00:17:09 Je pense que tout le monde, tous les acteurs vont devoir en faire pas mal plus
00:17:12 pour aider les Français.
00:17:14 - Parce que je comprends aussi ce que vous disiez sur cette colère des Français.
00:17:17 Moi, je m'inquiète sur ce qu'on appelle cette classe moyenne
00:17:20 qui arrivait à vivre non pas dans le luxe,
00:17:23 mais à vivre dignement, à nourrir sa famille avec quelques sacrifices,
00:17:27 mais quand même réussir à vivre dignement.
00:17:29 Et maintenant, qui bascule, qui fleure de plus en plus
00:17:32 avec la pauvreté et même plus.
00:17:34 Alors, il y a toute une catégorie de population
00:17:37 qui risque de se retrouver dans des situations extrêmement précaires.
00:17:39 Ça, c'est inquiétant.
00:17:40 Et cela dit, quand même, comprendre la situation dans son ensemble,
00:17:44 il n'y a pas juste en France, il y a un contexte mondial aussi.
00:17:46 Je pense que dans plusieurs pays développés qui se disent des pays riches,
00:17:50 il y a une grande difficulté, il y a le problème d'inflation.
00:17:53 On l'a vu aux États-Unis, on le voit au Canada ici aussi,
00:17:56 et on le voit en France.
00:17:58 Donc, il y a ce contexte mondial, la question de l'énergie,
00:18:01 la guerre en Ukraine et aussi la situation post-COVID
00:18:05 où on paie encore le prix de ces confinements répétés
00:18:08 et de ces crises qu'on a très, très mal gérées, malheureusement.
00:18:10 - Mais juste d'un mot, parce que vraiment, c'est important.
00:18:13 Malgré tout, moi, j'aimerais bien qu'on se met des débats clairs
00:18:16 sur le sujet et que chacun soit capable de prendre ses responsabilités.
00:18:19 Parce que quand on exige des trucs sur le plastique, sur ci, sur ça,
00:18:21 vis-à-vis des géants de l'agroalimentaire,
00:18:23 il ne faut pas venir pleurer derrière quand ça engendre des surcoûts.
00:18:26 Même chose quand on surtranscrit le droit européen en matière environnementale, etc.
00:18:30 Parce que, assez largement, c'est une situation qu'on a créée.
00:18:34 Ben oui, mais soyons honnêtes.
00:18:36 Ben, soyons honnêtes.
00:18:37 - Mais vous n'avez pas été honnête.
00:18:39 - Non, mais en tant que citoyen, si on veut tout et son contraire, ça ne marche pas.
00:18:42 - C'est entendu.
00:18:44 On marque notre pause.
00:18:45 On revient donc pour plus d'une heure sans pub pour évoquer notamment
00:18:49 cette France à l'arrêt et à partir de ce soir, même on dit demain,
00:18:52 mais ça commence ce soir dans certains secteurs.
00:18:55 A tout de suite.
00:18:56 De retour sur le plateau de soir, Info, un point sur l'actualité.
00:19:01 On se retrouve pour les débats autour de la réforme des retraites
00:19:04 et cette France à l'arrêt à partir de demain.
00:19:06 Isabelle Piboulot, l'actualité.
00:19:11 La mobilisation contre la réforme des retraites a déjà commencé.
00:19:14 A Paris, des salariés de la RATP ont déployé une banderole
00:19:18 sur un pont au-dessus du périphérique.
00:19:20 Le 7 mars, on bloque tout jusqu'aux retraits, peut-on lire à travers les films gènes.
00:19:25 D'après une source policière, entre 60 et 90 000 manifestants
00:19:30 sont attendus rien que dans la capitale.
00:19:32 Les détails dans un instant.
00:19:34 Deux départements supplémentaires en alerte sécheresse,
00:19:37 annonce du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut.
00:19:41 La Drôme et l'Ardèche rejoignent les Pyrénées-Orientales,
00:19:44 Lens, les Bouches-du-Rhône et le Var.
00:19:47 Ces départements ont déjà pris des mesures précoces de restriction d'eau.
00:19:51 Un autre point sur la situation est prévu le 15 mars,
00:19:54 après les pluies annoncées par Météo France.
00:19:58 L'armée ukrainienne n'abandonnera pas à Barmout.
00:20:00 Volodymyr Zelensky a demandé à ses commandants militaires
00:20:03 de trouver les forces pour défendre la ville,
00:20:06 épicentre des combats à l'est du pays.
00:20:09 Les Ukrainiens réfutent donc les spéculations
00:20:11 évoquant un retrait face aux troupes russes.
00:20:14 Moscou tente depuis l'été dernier d'encercler Barmout,
00:20:18 devenu symbole de la lutte pour le contrôle du Donbass.
00:20:21 - En Belgique.
00:20:22 Nous sommes de retour avec Tatiana Ronard-Barza,
00:20:26 Karim Abré et Kaleksandr Devey, qui aujourd'hui
00:20:28 se met à se faire jouer Benjamin Amar,
00:20:30 porte-parole de la CGT94, je le rappelle
00:20:32 aux téléspectateurs qui nous rejoindraient.
00:20:34 La France bloquée, la France salariale,
00:20:36 l'économie à genoux, tous les mots d'ordre
00:20:37 qui fleurissent sont plus durs.
00:20:39 Les uns que les autres, le durcissement est là,
00:20:41 premier jour de blocage contre la réforme des retraites.
00:20:43 Demain, on va voir les prévisions de transport,
00:20:46 ou plutôt de non-transport, parce qu'il va falloir chercher
00:20:48 pour notamment trouver un train.
00:20:51 Beaucoup de gens ont anticipé leur déplacement.
00:20:52 Pour les autres, deux mots d'ordre,
00:20:54 télétravail ou covoiturage.
00:20:56 On fait un point avec vous, Simon Guillain,
00:20:57 de la rédaction de CNews, parce qu'on veut vraiment
00:21:00 comprendre dans le détail à quoi, dans un premier temps,
00:21:02 en termes de transport, il faut s'attendre demain
00:21:04 pour les usagers.
00:21:05 Bonsoir Julien et bonsoir à tous.
00:21:07 On va commencer par regarder les prévisions dans les TGV.
00:21:09 La SNCF prévoit un train sur cinq en moyenne demain,
00:21:12 un train sur quatre pour les Ouïghos
00:21:14 et un train sur cinq pour les TER.
00:21:16 Un trafic également très perturbé dans le métro parisien.
00:21:19 Comptez en moyenne un métro sur trois aux heures de pointe.
00:21:22 Les lignes automatisées 1 et 14 circuleront bien sûr
00:21:24 normalement et ce, toute la journée.
00:21:26 Enfin, très peu de RER en circulation.
00:21:29 Demain, le RER sera quasiment à l'arrêt
00:21:32 avec seulement un train sur dix.
00:21:34 Un trafic également très perturbé sur le réseau transilien.
00:21:37 En ce qui concerne les avions maintenant,
00:21:39 20% des vols seront annulés à l'aéroport Paris-Charles-Degaulx,
00:21:43 les 30% à Orly.
00:21:45 Air France prévoit d'assurer huit vols sur dix,
00:21:47 dont la totalité de ses vols long-courrier, Julien.
00:21:50 Un terme qui revient évidemment, que j'ai utilisé d'ailleurs
00:21:53 il y a un instant, une France à l'arrêt, les blocages.
00:21:57 Mais dans les faits, qu'est-ce qu'il en sera réellement
00:21:59 les prochains jours, Simon ?
00:22:00 Julien, on va regarder ensemble tous les secteurs
00:22:02 justement où ça bloque, à commencer par l'éducation.
00:22:05 Selon le premier syndicat du primaire,
00:22:07 plus de 60% des enseignants seront en grève demain dans le public.
00:22:11 Certaines organisations étudiantes et lycéennes
00:22:13 ont également appelé à durcir le mouvement.
00:22:15 Les routiers poursuivent de leur côté leur mobilisation
00:22:18 et si elle se prolonge, elle pourrait avoir des conséquences
00:22:20 sur l'approvisionnement.
00:22:21 Un tout autre secteur, celui des éboueurs,
00:22:24 où les blocages ont déjà commencé, avec notamment un impact à Paris
00:22:28 et la grève du plus gros centre d'incinération
00:22:30 des déchets d'Europe.
00:22:31 Il se situe à Évry, dans le sud de Paris.
00:22:34 Et puis dans les raffineries, les grévistes
00:22:36 tentant de bloquer les expéditions de carburant
00:22:38 vers les dépôts, concernant maintenant le gaz.
00:22:40 3 des 4 terminaux méthanés ont été mis à l'arrêt 7 jours.
00:22:44 Mais Julien, dans le secteur de l'énergie
00:22:46 ou dans les raffineries par exemple, il y a des stocks.
00:22:48 Michel Chevalet, consultant scientifique à CNews,
00:22:51 que nous avons pu contacter, nous disait
00:22:53 qu'il y avait beaucoup d'effets d'annonce, de dire
00:22:55 "eh bien on fait grève pour montrer son désaccord".
00:22:57 Mais sans mouvement reconductible, il ne devrait pas y avoir
00:23:00 de conséquences sur le long terme.
00:23:01 Il reste à savoir combien de temps ces blocages,
00:23:04 notamment dans les raffineries dureront.
00:23:05 Merci beaucoup, Simon Guillain.
00:23:07 Benjamin Amart, je me tourne évidemment d'abord vers vous.
00:23:09 Le ministre des Transports, d'ailleurs Clément Beaune,
00:23:11 évoque une des pires journées de l'année.
00:23:13 En parlant de demain, ça ne se limitera pas seulement à demain.
00:23:16 On l'a tous bien compris, la France à l'arrêt,
00:23:18 le passage à la vitesse supérieure.
00:23:20 Comment votre promesse sera tenue à partir de demain donc ?
00:23:24 Alors déjà, vous savez, c'est l'allégorie de l'escalier.
00:23:28 On va prendre la marche, les marches, les unes après les autres.
00:23:31 Incontestablement, demain, oui, la France sera en grande partie à l'arrêt.
00:23:35 C'est-à-dire que vous allez avoir un mouvement de grève
00:23:38 diversifié dans beaucoup de secteurs.
00:23:41 Et incontestablement, cette journée ne sera pas
00:23:43 une journée normale pour l'économie.
00:23:45 Ce sera une journée où l'économie nationale
00:23:47 sera largement impactée.
00:23:50 Et le lendemain, ça va être à peu près pareil.
00:23:53 Maintenant, après, comment ça se passe ?
00:23:55 Que finalement, ces grandes réformes scélérates et régressives
00:23:58 sont à chaque fois l'occasion de refaire un peu de cours
00:24:01 de démocratie sociale.
00:24:02 Comment on fait ?
00:24:03 Eh bien, dans tous les lieux où il va y avoir effectivement
00:24:06 des salariés mobilisés autour de leurs syndicats,
00:24:08 il va y avoir des AG.
00:24:09 Et jour après jour, on va poser la question de la reconduction.
00:24:13 Alors, il y aura peut-être des journées où dans un secteur,
00:24:15 dans une entreprise, dans un service public,
00:24:17 bon, ils seront un petit peu en retrait,
00:24:18 mais le lendemain, ils repartiront.
00:24:20 On peut imaginer que vous avez déjà une première deadline,
00:24:22 si je puis dire.
00:24:23 C'est-à-dire que vous n'allez pas, dès les prochaines 24 heures,
00:24:26 renégocier.
00:24:27 Vous vous êtes mis d'accord sur une première période,
00:24:29 un premier laps de temps durant lequel les différentes fédérations...
00:24:32 Personne, dans aucun endroit de France,
00:24:35 on arrive et on dit, bon, allez, ça y est,
00:24:37 il y a un chèque signé, enfin, un chèque...
00:24:38 Il y a une mobilisation d'une semaine.
00:24:41 Non, parce que la grève, elle appartient aux grévistes, en fait.
00:24:44 Et donc, c'est les grévistes qui se réunissent
00:24:46 et qui disent ce qu'il en est,
00:24:47 en fonction de ce qu'ils ont vu, comment ça a été perçu, etc.
00:24:50 Et c'est comme ça que ça se passe et que ça se passe toujours.
00:24:52 La seule chose, c'est que là, il y a une poussée de départ
00:24:54 qui est extrêmement forte,
00:24:55 qu'il y a une concertation et une coordination.
00:24:58 Je rappelle, il y a eu, effectivement...
00:24:59 D'abord, il y a l'intersyndical qui se réunit très régulièrement
00:25:02 et puis, au sein de chaque organisation,
00:25:04 au sein de chaque champ professionnel,
00:25:06 il y a également des réunions.
00:25:07 Par exemple, chez les cheminots, il y a eu une intersyndicale
00:25:10 et c'est le cas dans un certain nombre de secteurs.
00:25:14 Et à partir de là, il y a effectivement des pistes et des propositions
00:25:16 et dans chaque AG2 Gréviste, on décide.
00:25:19 Maintenant, il est certain que là, la semaine va être très largement impactée.
00:25:24 Mais encore une fois, il faut rappeler que si on en est là aujourd'hui,
00:25:28 c'est parce qu'on a un gouvernement qui s'obstine et qui s'entête
00:25:32 et qui, effectivement, est responsable de la situation.
00:25:35 La détermination, c'est le moins que l'on puisse dire,
00:25:37 et des deux côtés, que ce soit le gouvernement et la contestation, bien sûr.
00:25:41 J'aurais juste voulu vous soumettre ce sondage chez nos confrères de RTL
00:25:44 qui révèle que 72% des Français soutiennent encore le mouvement,
00:25:48 un chiffre qui n'a pas faibli depuis le début de l'année,
00:25:50 tandis que 63% soutiennent l'appel au blocage des syndicats,
00:25:54 qu'ils estiment être une bonne chose.
00:25:55 Par ailleurs, vous le voyez, 59% de sondés soutiennent la grève reconductible dans les transports.
00:26:00 Pour le moment, Jean-Sébastien, l'opinion est derrière les grévistes.
00:26:04 Est-ce que ça peut durer longtemps ? C'est toute la question.
00:26:08 Oui, il y a deux questions en une.
00:26:10 Est-ce que l'opinion peut soutenir un vrai blocage du pays ?
00:26:13 Dans les chiffres, c'est le cas.
00:26:15 On n'est plus en 1995, il y a le télétravail.
00:26:19 Le télétravail, ça fait qu'il y a quand même des gens qui peuvent s'adapter assez facilement.
00:26:22 L'économie française ne va pas être à genoux demain.
00:26:26 Elle sera allée pour des gens comme les restaurateurs,
00:26:29 ou des gens dont l'activité ne peut pas être remplacée.
00:26:32 Pour les autres, on arrive à peu près à s'organiser.
00:26:35 Après, il y a l'autre question.
00:26:36 Ces gens-là, justement, qui ne pourront pas, à force des choses, s'organiser,
00:26:39 qui risquent d'être défiés à la fin de cette mobilisation.
00:26:44 La question du combien de temps ça dure, ce n'est pas juste une question rhétorique.
00:26:46 C'est-à-dire que potentiellement, on voit que la loi pourrait être adoptée quasiment le 16 mars.
00:26:51 Ça peut aller très vite si elle est adoptée à la fin de cette semaine au Sénat.
00:26:53 Et ensuite, ça peut aller assez vite avec une commission mixte paritaire.
00:26:57 Et on a bien vu qu'il y avait une divergence entre la CGT et la CFDT,
00:27:00 et que la CFDT a d'ores et déjà, en tout cas en l'état,
00:27:02 Laurent Berger dit qu'il ne souhaitait pas prolonger le mouvement au-delà du vote de la loi.
00:27:09 Donc demain, on est le 7 mars.
00:27:10 Si jamais cette loi était adoptée d'ici le 16 mars,
00:27:14 alors après, peut-être que ça aura un coût politique.
00:27:15 Le calendrier parlementaire peut aller jusqu'au 26 mars.
00:27:17 Oui, mais ça pourrait même être adopté avant.
00:27:20 Donc ça pourrait avoir un coût politique pour le gouvernement,
00:27:22 si le projet n'est pas suffisamment examiné, etc.
00:27:24 Peut-être qu'ils le paieront après.
00:27:26 Mais ça peut être aussi assez vite.
00:27:28 Et donc, est-ce que les Français, en une semaine,
00:27:31 y rebasculent ou y passent à autre chose ?
00:27:32 Justement, c'est un vrai bras de fer sur cette question du temps.
00:27:37 Et c'est bien la raison pour laquelle les syndicats essaient de marquer le coup maintenant.
00:27:40 On fait un tour de table.
00:27:41 Et Benjamin Marre, évidemment, je vais revenir vers vous dans un petit instant.
00:27:44 Ces blocages, finalement, il n'y a qu'une question.
00:27:46 Est-ce que ces blocages vont changer le cours de la contestation ?
00:27:50 Qu'est-ce que vous en dites ?
00:27:51 Le gouvernement est très craintif.
00:27:53 Pas forcément, en fait, de la journée de demain.
00:27:55 C'est plus la suite, c'est-à-dire que demain, c'est la journée...
00:27:57 Il était prévenu, le gouvernement.
00:27:58 Pardon ?
00:27:58 Il était prévenu, le gouvernement.
00:27:59 Le durcissement, il est annoncé depuis longtemps.
00:28:01 C'est un bras de fer qui s'engage.
00:28:03 Je ne pense pas, malheureusement, que le gouvernement recule face à ce bras de fer.
00:28:06 Cela dit, on va voir quelle est la durée aussi de ce mouvement.
00:28:10 Je pense qu'il y a trois limites et puis il y a trois aussi choses positives.
00:28:12 C'est-à-dire que les trois limites, c'est d'abord, vous le disiez à demi-mot, entre les lignes.
00:28:16 C'est-à-dire que, comme le disait Jean-Sébastien, la CFDT, en effet,
00:28:18 n'est pas sur la même longueur d'onde que les autres organisations syndicales.
00:28:21 On va en parler, oui.
00:28:22 N'est pas pour des arrêts de travail reconductibles.
00:28:24 Donc ça, ce sera la première limite.
00:28:25 Deuxième limite, c'est la question de l'argent, des caisses de grève.
00:28:29 Ce n'est pas dit que tous les syndicats, justement, aient les moyens d'être dans une longue, longue durée.
00:28:34 À moyen terme, oui, mais à long terme, pas forcément.
00:28:37 Et puis, dernière chose, il ne faut pas non plus que les Français soient trop pénalisés.
00:28:40 Parce que la ligne de crête, jusqu'à présent, des syndicats,
00:28:42 qui a été une réussite en cela vraiment à saluer, c'est qu'ils n'ont pas pénalisé les Français.
00:28:47 Et donc, ils ont su être tout à fait responsables par rapport à cela.
00:28:51 Ils ont su se mettre, les Français, les sondages le montrent, dans la poche.
00:28:53 Et les Français sont tout à fait derrière cela.
00:28:56 On change de période à partir de demain.
00:28:57 Mais par ailleurs, les Français ont aussi été témoins d'un brouhaha incroyable à l'Assemblée nationale.
00:29:02 Et donc, on a vu, si vous voulez, la distinction entre ce qui se passait sur les bancs de l'Assemblée,
00:29:06 avec des députés qui n'arrivaient pas à discuter calmement
00:29:09 et à trouver des solutions à quelque chose d'avenir qui est extrêmement important,
00:29:13 et de l'autre côté, des manifestations qui sont tenues en toute responsabilité, sans aucun débordement,
00:29:17 et avec des syndicats qui sont à l'unisson, ce qui est quand même une grande première.
00:29:20 Donc, huit organisations syndicales et cinq organisations de jeunesse, ce n'est pas négligeable.
00:29:24 Par ailleurs, dernière chose, il y a les femmes qui vont rentrer en la danse, mercredi,
00:29:28 et puis les jeunes, jeudi, les jeunes des organisations de jeunesse vont aussi rentrer.
00:29:31 Ils vont aussi avoir un tour de force mercredi et donc montrer parce que,
00:29:35 je vous rappelle quand même que les femmes sont extrêmement pénalisées,
00:29:38 et d'ailleurs, les ministres l'ont reconnue à demi, mais au fond,
00:29:39 Franck Ristal a reconnu par cette réforme.
00:29:41 Et puis les organisations de jeunesse qui, elles, sont aussi pénalisées par d'autres choses.
00:29:47 Et donc, je pense que là, il y a quand même quelque chose qui s'engage pour le gouvernement,
00:29:50 qui n'est pas demain, mais qui est sur la durée.
00:29:52 Et c'est la crainte d'Emmanuel Macron, c'est combien de temps va durer ce mouvement
00:29:56 et comment on va faire pour arriver à tenir dans la longueur et surtout,
00:29:59 par rapport aussi aux demandes des Républicains.
00:30:01 Ça, c'est une autre question.
00:30:02 Deux syndicalistes CGT particulièrement déterminés,
00:30:04 au fond, finalement, ils le sont tous, n'est-ce pas, monsieur Ammar ?
00:30:07 Olivier Matteux et Emmanuel Lépine.
00:30:10 Le monde du travail dit non, nous ne voulons plus de cette situation.
00:30:15 La réforme des retraites, c'est la réforme de trop.
00:30:17 Et donc, c'est terminé, nous sifflons la fin de la récréation.
00:30:21 Et ce sont les gens qui produisent les richesses au quotidien,
00:30:23 les petites mains qu'on n'a jamais reconnues,
00:30:26 qui disent au gouvernement maintenant, vous allez nous écouter.
00:30:29 Ceux qui veulent nous traiter de terroristes, ils le fassent autant qu'ils veulent.
00:30:33 Nous, les seuls intérêts que nous prenons en compte, c'est l'intérêt de notre,
00:30:36 c'est-à-dire les travailleurs, les travailleuses, les retraités, la jeunesse.
00:30:39 Il y en a assez d'affronts, il y en a assez de crachats
00:30:42 sur tout ce qui a fait, fait et fera la richesse de ce pays.
00:30:48 Il est temps que les travailleurs et les travailleuses se fassent respecter.
00:30:52 Préparons-nous les uns les autres à un combat de haut niveau.
00:30:56 C'est fort quand même.
00:30:56 Moi, je vous dis franchement, je n'ai pas une grande histoire du syndicalisme à mon crédit,
00:31:03 mais j'ai rarement entendu une telle défiance, une telle détestation,
00:31:07 une telle haine dans les propos.
00:31:10 Et je ne parle pas que de ce que l'on vient d'entendre,
00:31:12 mettre la France à genoux, un vocabulaire, une sémantique assez guerrière.
00:31:16 Finalement, ces derniers jours, ça va très loin dans les propos.
00:31:20 Alors moi, je vous le dis, j'ai écouté les deux déclarations.
00:31:22 La haine, en fait.
00:31:23 La haine pure envers le chef de l'État et l'exécutif.
00:31:25 La détermination.
00:31:26 Alors, écoutez, ça, c'est votre...
00:31:28 C'est une interprétation des mots que j'entends.
00:31:29 C'est votre analyse.
00:31:30 Non, c'est une interprétation des mots que j'entends.
00:31:31 Je n'analyse pas grand-chose.
00:31:32 J'interprète des mots qui sont extrêmement forts.
00:31:35 Alors, c'est votre interprétation.
00:31:36 D'accord ?
00:31:37 Maintenant, les deux camarades que vous citez,
00:31:38 ce sont deux camarades que je connais très, très bien
00:31:40 et que j'apprécie beaucoup, que je salue d'ailleurs.
00:31:42 D'ailleurs, c'est M. Lépine qui a parlé de mettre la France à genoux
00:31:45 il y a deux, trois ans.
00:31:46 Mais je vais vous dire un truc.
00:31:46 Je vous le dis les yeux dans les yeux.
00:31:48 Moi, ce qu'a dit M. Lépine ou ce qu'il vient de dire,
00:31:50 je le valide des mains et des pieds.
00:31:52 D'accord ? Voilà.
00:31:53 Très tranquillement.
00:31:54 Alors après, chacun utilise ses mots.
00:31:56 Mais moi, je vais vous dire une chose.
00:31:57 Je vais vous dire les choses avec mes mots à moi.
00:31:59 Mettre la France à genoux, ça veut dire quoi, par exemple ?
00:32:01 Non, non, mais en l'occurrence,
00:32:02 Emmanuel Lépine est un syndicaliste qui parle de l'économie française.
00:32:06 Voilà.
00:32:06 Ça, arrêtez de délirer.
00:32:08 Il parle de l'économie française pour forcer le gouvernement et lui tordre le bras.
00:32:12 Maintenant, je vais vous dire ce qu'il y a derrière le fond de ces déclarations
00:32:15 avec ces deux camarades que je connais très bien et avec qui j'échange très souvent.
00:32:20 Ça suffit, en fait.
00:32:21 Ça suffit.
00:32:22 Voyez-vous, les gens, ils sont, c'était dit finalement,
00:32:26 même par ici, des gens autour de la table,
00:32:28 les gens n'en peuvent plus.
00:32:30 Ils travaillent et ils sont en réalité,
00:32:33 ils font le choix soit de se chauffer, soit de se nourrir.
00:32:36 Moi, j'ai des gens qui m'arrêtent dans la rue, qui me disent,
00:32:37 vous savez quoi, j'en ai ras-le-bol de survivre.
00:32:39 J'en ai ras-le-bol de me retrouver à découvert le 5 du mois.
00:32:42 J'en ai ras-le-bol de me sentir dans cette situation-là,
00:32:45 dans une telle incertitude, pour moi et mes gosses, ras-le-bol.
00:32:48 Voilà, on le savait, tout le monde a dit qu'il ne fallait pas cette réforme,
00:32:52 plus d'abord dans le tempo, dans la période,
00:32:55 parce qu'on est dans une situation sociale explosive sur les salaires,
00:32:58 sur la flambée des prix de l'énergie, de l'alimentation, etc.
00:33:01 Mais en plus, nous avons développé des tas d'arguments
00:33:05 qui ont imprégné auprès de l'opinion pour dire,
00:33:08 écoutez, cette réforme ne se justifie en rien,
00:33:11 il n'y a aucune urgence sur le financement.
00:33:13 – Ça on l'entend, moi c'est sur le jeu, c'est sur la forme,
00:33:15 est-ce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut se faire entendre ?
00:33:17 – Sauf qu'en face, attendez, je finis mon argumentaire,
00:33:19 si vous le voulez bien.
00:33:20 On a un gouvernement qui continue à dire,
00:33:23 mais face à toutes ces argumentations,
00:33:26 qui continue à marteler, comme Gabriel Attal,
00:33:29 c'est la réforme ou la faillite, à baratiner en permanence.
00:33:32 On a un gouvernement qui dit quand même,
00:33:34 moi je suis très étonné parce que vous êtes choqués
00:33:36 par ces déclarations-là,
00:33:37 moi je vais vous dire par quoi je suis choqué,
00:33:39 par des représentants du gouvernement qui baratinent les Français,
00:33:42 en leur disant, vous savez quoi,
00:33:44 il va y avoir une retraite à 1200 euros minimum
00:33:47 pour 2 millions de personnes, de la flûte,
00:33:49 se foutre du monde.
00:33:50 – Mais sur ça tout le monde est d'accord,
00:33:52 je pense que tout le monde est d'accord,
00:33:53 la Suisse donne le bâton pour se faire battre.
00:33:54 – Monsieur Pasquet, vous m'excusez,
00:33:56 on a nos émotions, visiblement,
00:33:57 on n'est pas choqués par les mêmes choses.
00:33:59 Moi c'est ça qui me choque.
00:34:00 – Mais on en a parlé aussi, on a été choqués aussi.
00:34:02 – Les deux nous choquent en fait.
00:34:03 – Eh bien moi c'est ça qui me choque,
00:34:04 moi c'est ça qui me choque,
00:34:06 c'est d'entendre des ministres raconter du baratin aux travailleurs,
00:34:09 nous de notre côté, ce que nous disons aux salariés,
00:34:12 c'est venez, on mène effectivement une bataille,
00:34:16 on mène une mobilisation massive pour que ça cesse,
00:34:19 c'est ce que disent mes camarades,
00:34:21 et je signe des mains et des pieds.
00:34:23 Ensuite, j'aimerais quand même qu'on s'arrête 2 secondes
00:34:25 sur les chiffres que vous avez donnés d'abord,
00:34:27 63% des Français…
00:34:29 – On va revoir le sauvage, c'est un sauvage pour Artel.
00:34:31 – Mais ça je peux vous dire, ça fait un petit moment que je milite,
00:34:34 des sondages de ce type, j'en ai jamais vu.
00:34:37 Qu'on ait 63% qui soutiennent l'appel au blocage des syndicats,
00:34:41 59% qui soutiennent la grève reconductible dans les transports,
00:34:45 visiblement eux, ils ne sont pas choqués par les déclarations de mes camarades.
00:34:48 – Mais c'est à vous de faire fructifier aussi ce chiffre,
00:34:50 parce que peut-être que dans 2 semaines, dans 3 semaines,
00:34:53 quand les gens n'auront plus d'essence,
00:34:54 quand ils ne pourront plus se déplacer, peut-être que vous les aurez retournés.
00:34:57 – Mais on verra bien, alors là je vais dire,
00:34:59 vivre c'est espérer, nous verrons bien, nous verrons bien ce qu'il en est.
00:35:02 En attendant, si je suis là à cette heure tardive avec vous,
00:35:04 c'est justement pour mener cette bataille de l'opinion.
00:35:07 Nous le faisons partout, sur les lieux de travail,
00:35:09 nous tractons un peu partout, nous discutons,
00:35:11 et je peux vous dire qu'en ce moment, on ne nous jette pas des pierres,
00:35:14 plutôt on nous salue et effectivement on nous encourage à continuer.
00:35:17 Et nous, en échange, on dit aux salariés, ne nous regardez pas, rejoignez-nous.
00:35:22 – Alexandre de Vecchio, intéressant d'entendre ce que dit Benjamin Amart,
00:35:25 moi je me rends compte qu'on entre vraiment dans le haut du spectre du bras de fer,
00:35:30 de la lutte, ça va continuer, et peut-être longtemps.
00:35:35 – On n'en sait rien, en réalité ce n'est pas pour doucher les espoirs,
00:35:39 je suis plutôt… – Quand vous entendez un représentant de la CGT,
00:35:41 que vous entendez le gouvernement, vous vous dites que ça peut durer longtemps comme ça.
00:35:44 – Je ne suis pas un grand partisan de cette réforme,
00:35:46 comme j'ai eu l'occasion de le dire,
00:35:47 mais je pense que le bras de fer va être compliqué.
00:35:49 D'ailleurs je me demande s'il n'y a pas aussi un jeu du gouvernement,
00:35:52 à dire vous allez voir, tout va être bloqué,
00:35:55 si demain la mobilisation est moins intense que prévu,
00:35:58 ça pourra apparaître comme une victoire du gouvernement.
00:36:01 Donc on verra demain, je sais que la situation va être aussi difficile pour les syndicats,
00:36:08 parce que faire grève ça coûte de l'argent aux salariés,
00:36:11 qu'on bloque le pays plus difficilement qu'avant avec le télétravail,
00:36:17 et surtout que le gouvernement ne veut pas renoncer,
00:36:20 puisque c'était la mesure phare de la campagne d'Emmanuel Macron,
00:36:24 et qu'ils seront nus politiquement s'ils échouent sur ce plan.
00:36:29 Donc je ne dis pas ça pour décourager les gens d'aller faire grève,
00:36:34 vous me demandez mon avis, je pense que la partie n'est gagnée pour personne,
00:36:39 mais en tout cas ce qui est sûr c'est que si les syndicats perdent la partie,
00:36:45 la loi peut passer, mais les Français peuvent être tout de même mécontents,
00:36:49 et ça participera d'un malaise français et d'un malaise démocratique qui je crois mine le pays.
00:36:54 On se demandait combien de temps les syndicats pouvaient tenir,
00:36:56 Benjamin Mamart vous confirmez qu'il y a une caisse,
00:36:58 une cagnotte pour indemniser les grévistes,
00:36:59 pour la CGT on la trouve en ligne, c'est une cagnotte Litchi,
00:37:02 qui comporte à l'heure où on se parle à peu près 560 000 euros,
00:37:07 ça vous permet de tenir combien de temps ça ?
00:37:08 Non mais en l'occurrence, alors là il y a une cagnotte Litchi,
00:37:11 mais il n'y a pas une cagnotte à la CGT,
00:37:14 il va y avoir une multiplication de caisses de grève,
00:37:16 c'est dur comme la grève.
00:37:18 Mais ça c'est pas comme ça que ça se passe, on va…
00:37:21 C'est de l'argent perdu pour les salariés la grève,
00:37:22 donc c'est une question essentielle quand même.
00:37:24 Mais on le sait, et les salariés le savent,
00:37:27 et là aussi quand on a un peu de mémoire,
00:37:30 il y a eu des grèves durables, des grèves qui ont duré,
00:37:33 et qui ont été d'ailleurs souvent victorieuses dans ces cas-là,
00:37:36 à une époque où les Français ne gagnaient pas beaucoup non plus.
00:37:39 Voilà, et maintenant bien sûr que c'est un sacrifice financier,
00:37:43 bien sûr qu'on a des outils comme les caisses de solidarité,
00:37:46 et nous allons le faire,
00:37:48 maintenant, je réagissais monsieur à quelque chose que vous disiez,
00:37:51 vous disiez comme argument,
00:37:53 bon c'était quand même la principale réforme d'Emmanuel Macron.
00:37:56 Je dis pas qu'elle était bonne, je ne suis pas…
00:37:58 Vous n'avez pas dit ça, et je ne l'ai pas entendu ainsi,
00:38:00 par contre, ce que vous avez dit, c'est que c'était la principale réforme.
00:38:04 Je suis désolé, je vis dans le même pays que vous,
00:38:06 j'ai suivi assidûment la campagne,
00:38:09 que quelqu'un vienne me dire que la campagne législative et présidentielle
00:38:14 a tourné sur la réforme des retraites, c'est complètement faux.
00:38:17 C'est pas vrai, mais par contre ce qui est vrai c'est que vous avez appelé monsieur…
00:38:20 Vous avez appelé à voter Emmanuel Macron…
00:38:22 On va aller au bout de cette discussion.
00:38:23 Je vous invite à relire les déclarations de la CGT,
00:38:28 elle n'a jamais consisté à dire ce que vous venez de dire.
00:38:30 La CGT, je vais reprendre la main une seconde,
00:38:32 la CGT et Karim Abrik, Tatiana, je sais que vous voulez vous exprimer,
00:38:35 je vous donne la parole dans un instant.
00:38:37 La CGT qui parlait, et je le répète, de mettre la France à genoux,
00:38:40 cette expression, c'est terrible,
00:38:42 ça veut dire qu'on assume de faire payer aux Français une réforme
00:38:45 dont ils ne veulent pas non plus,
00:38:47 est-ce que ça va trop loin ?
00:38:48 La réponse est oui pour le gouvernement.
00:38:50 Écoutez le ministre du Travail et le ministre du Budget
00:38:52 qui ont répondu à cette formule aujourd'hui.
00:38:57 La mobilisation sociale est légitime, quoi qu'on en pense.
00:39:00 Mais elle changera quoi celle de demain ?
00:39:01 Nous ne sommes pas favorables, bien évidemment, au blocage,
00:39:04 nous l'avons dit, répété, et il y a un certain nombre d'expressions,
00:39:06 mettre l'économie à genoux par exemple, qui ne sont pas entendables.
00:39:09 Parce que mettre l'économie à genoux, c'est en réalité mettre les travailleurs à genoux.
00:39:12 C'est mettre ceux qui ont besoin d'un emploi à genoux,
00:39:14 c'est mettre ceux qui déjà rencontrent des difficultés,
00:39:17 dans des difficultés encore plus grandes.
00:39:18 Et je suis convaincu, nous sommes tous convaincus,
00:39:20 au gouvernement, dans la majorité,
00:39:22 que l'expression d'un désaccord, c'est légitime,
00:39:26 mais que ça ne doit pas entraîner un blocage du pays
00:39:27 qui serait dangereux pour notre économie.
00:39:28 Ce que je dis, c'est que quand on dit qu'on veut mettre l'économie française à genoux,
00:39:32 ce sont des usines, ce sont des travailleurs,
00:39:34 ce sont des Français qui travaillent.
00:39:36 Ce que j'ai dit ensuite, c'est que quand il y a des blocages,
00:39:40 la réalité, c'est que ce sont souvent les plus modestes et les plus fragiles
00:39:43 qui sont les premiers impactés par les blocages.
00:39:46 Et que, comme je l'ai dit, l'école blanc,
00:39:49 comme on dit, l'école blanc, en général, ils peuvent télétravailler,
00:39:51 ils peuvent aller travailler à vélo parce qu'ils habitent à côté de leur travail.
00:39:55 Pas les travailleurs les plus modestes et les plus fragiles
00:39:57 qui doivent se lever, prendre le métro, prendre leur voiture pour aller travailler.
00:40:00 - Entre la CGT qui parle de Français à genoux et les ministres qui sont dans leur rôle,
00:40:04 finalement, chacun est dans son rôle avec ses propres outrances,
00:40:07 j'ai envie de dire, finalement. Carine Mabryck.
00:40:09 - Non, mais depuis le début, on voit que le gouvernement
00:40:11 n'est pas du tout à l'écoute des Français.
00:40:13 Je pense qu'il y a vraiment... - À sa façon.
00:40:15 - Non, mais c'est un discours, c'est carrément tout le monde est sourd
00:40:18 et chacun y va, comme vous dites, chacun est dans son rôle et c'est tout.
00:40:20 Donc, non, on peut le déplorer.
00:40:22 Et c'est surtout aussi l'effet d'avoir voulu faire une réforme
00:40:25 qui touche tout le monde alors qu'ils n'étaient pas en position non plus
00:40:28 de majorité absolue. Ils espéraient ensuite, bon oui, on l'a vu avec les Républicains,
00:40:32 ça passe maintenant au Sénat, mais quand même, à la base,
00:40:35 toute cette question de légitimité, il y en a plusieurs qui l'auront reproché,
00:40:39 même s'ils ont été élus, cette légitimité à imposer
00:40:43 une telle réforme à l'ensemble de la population.
00:40:44 Moi, je veux revenir sur la question des blocages en tant que telle
00:40:47 et de cet appui des Français.
00:40:49 Je pense que ce qui est assez différent, ou en fait unique en ce moment
00:40:53 par rapport aux autres mouvements de blocage,
00:40:55 c'est que ça concerne tout le monde.
00:40:56 Je pense que tous les Français se raccrochent à ça,
00:40:58 alors que quand on a vu des blocages des raffineries,
00:41:00 par exemple, l'automne dernier, on sentait que c'était vraiment une minorité...
00:41:04 - Un côté un peu égoïste, oui. - Oui, c'est ça.
00:41:06 - C'était l'impression. - C'est pour ça que le mouvement
00:41:08 va appartenir aux Français et en ce moment, la France,
00:41:11 c'est celle qui dit non, c'est celle qui dit on en a assez,
00:41:14 on en a marre et combien de temps, effectivement, ça va durer dans les rues.
00:41:17 On ne peut pas le prévoir, mais je pense que c'est un mouvement,
00:41:20 effectivement, qui redevient populaire, peut-être.
00:41:24 - Je ne vais pas poser la question à Benjamin Amar
00:41:26 si la fameuse phrase de mettre la France à genoux était maladroite,
00:41:29 puisqu'il y a cinq minutes, vous m'avez dit que vous signez
00:41:31 avec les mains et avec les pieds.
00:41:33 Tatiana Honor-Barzak, est-ce que pour vous,
00:41:35 c'était maladroit, cette phrase, mettre l'économie à genoux?
00:41:38 - Je peux comprendre que certains soient choqués par cette phrase, cela dit.
00:41:44 Je pense que c'est plus choquant, là, pour le coup, pardon,
00:41:46 mais les incohérences du gouvernement et les phrases,
00:41:48 vraiment, c'est vraiment mettre de l'huile sur le feu social.
00:41:50 C'est-à-dire qu'expliquer ce week-end, que le ministre du Travail explique
00:41:54 que c'est une réforme où il n'y aura pas de perdants,
00:41:55 que ce sont les formes de gauche.
00:41:57 - Alors j'allais y venir.
00:41:58 - C'est tout à fait aberrant.
00:42:00 Après les couacs sur les 1200 euros, après les couacs sur les 1200 euros,
00:42:04 après les couacs sur les 1200 euros et après les couacs sur les femmes
00:42:08 qui sont quand même aussi les perdantes de cette réforme,
00:42:12 je pense que c'est un vrai...
00:42:13 Là, on va au-delà du souci de communication,
00:42:14 c'est-à-dire que là, c'est un vrai souci politique, de ligne politique.
00:42:18 Là, il y a un vrai souci.
00:42:19 Et puis, par ailleurs, pour rejoindre ce que disait Karima,
00:42:21 c'est vrai qu'il y a une colère sociale qui est latente depuis les gilets jaunes,
00:42:24 c'est-à-dire que le gouvernement n'a pas vu cette colère monter.
00:42:26 C'est-à-dire que c'est vraiment la cocotte minute
00:42:28 qui est là depuis des années, qui monte, avec en effet ce problème, vraiment,
00:42:33 là, on n'est même plus à la fin du mois, malheureusement.
00:42:35 C'est vraiment la fin du mois, à ce que vous disiez, la fin de la semaine,
00:42:37 même la fin du 5 de chaque mois.
00:42:39 Et donc, c'est vrai que je trouve que là, le gouvernement,
00:42:42 ce n'est même pas marche sur des oeufs, c'est-à-dire que là, il y a presque une sorte de...
00:42:45 Je pense que là, quand l'un des ministres explique qu'en fait,
00:42:48 quand Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, explique qu'en fait,
00:42:51 c'est un mépris, les syndicats méprisent les petits gens,
00:42:54 je pense que là, le gouvernement, sincèrement, est dans le mépris de ces petits gens,
00:42:57 parce que c'est quand même eux les premiers perdants aujourd'hui de cette réforme.
00:42:59 - Quand on essaie de nous parler d'apocalypse pour justifier le fait que le blocage n'est pas...
00:43:03 - Mais pardon, mais en ce cas-là, je vais vous opposer à la phrase d'Olivier Véran,
00:43:07 qui explique qu'en fait, que les syndicats et les Français sont la cause de la sécheresse, des maladies...
00:43:13 - Justement !
00:43:14 Justement, Olivier Véran, qui il y a quelques jours, pour les gens qui n'auraient pas suivi,
00:43:17 a annoncé que le blocage serait synonyme de fin du monde...
00:43:20 - Je pense que là, le gouvernement fait une erreur face à une communication,
00:43:21 et bien plus que celle des syndicats, sincèrement.
00:43:23 - Eh ben, j'allais dire le ministre de la Santé, sauf que...
00:43:26 En tout cas, il est devenu porte-parole du gouvernement, il faut que je me mette un peu à jour.
00:43:29 - Olivier Véran, qui est un peu rétro-pédalé sur ces histoires d'apocalypse, écoutez-le.
00:43:34 - Par exemple, j'ai tenté d'expliquer quelque chose l'année dernière,
00:43:36 avec un message qui est manifestement mal passé,
00:43:38 en expliquant qu'il y aurait un impact assez massif si la France était bloquée et à l'arrêt dans la durée.
00:43:43 Je vous ai dit que mon message manifestement est mal passé,
00:43:45 et donc j'aurais dû peut-être le formuler différemment.
00:43:48 Quel est le fond du message ? D'abord, il est double.
00:43:50 D'abord, le gouvernement, nous n'avons pas que la réforme des retraites devant nous,
00:43:53 nous avons aussi toutes les urgences du quotidien pour les Français.
00:43:55 Personne n'a dit qu'une journée de manifestation était une mise en danger du pays,
00:43:59 mais une France à l'arrêt dans la durée, je le redis, a un impact pour le quotidien des Français,
00:44:03 mais aussi un impact pour l'économie de notre pays,
00:44:06 au moment où nous recréons de l'emploi, des apprentissages et nous faisons reculer le chômage.
00:44:10 Donc il faut, non pas pour tirer la sonnette d'alarme ou hurler au loup,
00:44:14 mais expliquer factuellement ce qu'est la différence entre un pays qui conteste et qui manifeste, etc.,
00:44:19 et un pays qui serait totalement bloqué, comme l'appellent certains, y compris M. Mélenchon,
00:44:24 quand il dit "bloquez tout", quand vous avez un député de la France insoumise, M. Boyard,
00:44:28 qui appelle à faire des selfies du meilleur blocage en vue de les inviter à l'Assemblée,
00:44:32 je leur explique et je leur dis "attention, ce que vous êtes en train de faire là,
00:44:36 c'est pas vous qui allez être responsable politique, qui allez en prendre les conséquences,
00:44:39 c'est les Français dans leur quotidien".
00:44:40 Et on parlera de cet appel de Louis Boyard dans quelques minutes,
00:44:43 mais en attendant, pardon, il sort un peu les rames, comme on dit le ministre de...
00:44:48 Putain, je vais y arriver, le porte-parole du gouvernement.
00:44:51 Je trouve que c'est une communication du gouvernement qui est, oui, assez sidérante,
00:44:55 tellement elle est mauvaise, parce qu'il y a des mesures sociales dans cette réforme.
00:44:58 C'est une des raisons pour lesquelles elle a très peu d'intérêt,
00:45:02 puisqu'elle permettra peu d'économie.
00:45:04 Ça ne veut pas dire que ce soit une réforme juste,
00:45:05 ça ne veut pas dire que ce soit une réforme qui n'aura pas de perdants.
00:45:08 Il y a malgré tout des mesures sociales dans cette réforme-là.
00:45:10 Ils ont été incapables de le vendre et ils ont une rhétorique qui, je pense,
00:45:14 est absolument inaudible par l'ensemble des Français.
00:45:16 Maintenant, la phrase, la fameuse phrase que vous signez des pieds et des mains,
00:45:19 moi, je la trouve complètement débile, mais il n'y a pas d'autre mot.
00:45:22 Débile, parce qu'autant je respecte la mobilisation,
00:45:24 autant je respecte le fait que vous soyez contre ce projet-là,
00:45:27 et c'est la démocratie sociale, et ça, il n'y a aucun sujet là-dessus.
00:45:30 Mais mettre l'économie française à genoux,
00:45:32 c'est un objectif qui est absurde pour deux raisons principales.
00:45:35 La première, c'est que ce sont les salariés qui en seraient les premières victimes,
00:45:39 parce qu'un point de chômage, en plus, ce sont des morts dans le pays.
00:45:42 Il y a des études qui ont été faites là-dessus, sur la santé mentale des gens.
00:45:45 Vous parlez de nutrition.
00:45:47 À tout point de vue, c'est une vision d'économie qui est complètement dingue.
00:45:50 C'est comme si l'économie, ça n'était que des actionnaires,
00:45:52 que des patrons ou que le gouvernement.
00:45:54 Mais le gouvernement, à la limite, ça ne changera rien au niveau de l'idée d'Olivier Véran
00:45:57 ou d'Olivier Dussopt.
00:45:58 Rassurez-vous que le pays soit bloqué pendant un mois, trois mois ou six mois,
00:46:01 eux, ils ont toujours le même traitement à la fin.
00:46:03 Donc, c'est juste totalement délirant.
00:46:05 C'est délirant de toute façon, parce que la CGT surestime son pouvoir.
00:46:07 Je veux dire, ceux qui mettent vraiment le pays à genoux,
00:46:09 l'économie, c'est pour le coup plutôt le gouvernement,
00:46:12 ou en tout cas les gouvernements, quand on voit les choix énergétiques
00:46:14 qui ont été faits, notamment.
00:46:15 Donc, vous avez beaucoup plus fort que vous en la matière.
00:46:18 Et puis surtout, là où ça me paraît encore plus délirant,
00:46:21 c'est qu'on est au bord, on est sur le toboggan.
00:46:24 Quand vous regardez l'évolution des chiffres de l'économie,
00:46:26 plus personne, d'ailleurs les marchés, n'écoutent absolument pas ce que dit Bruno Le Maire
00:46:29 sur les estimations de croissance.
00:46:31 Mais regardez les agrégats monétaires.
00:46:32 Les agrégats monétaires, je sais ces techniques.
00:46:34 - Oui, un peu. - Sauf que quand vous voyez...
00:46:35 Oui, mais sauf que c'est la réalité.
00:46:37 Quand vous voyez que ça chute,
00:46:39 et là on est dans une chute drastique qui est plus importante encore que 2008-2009,
00:46:43 ça veut dire que vous avez une récession qui arrive.
00:46:44 Ça veut dire que les banques ne prêtent plus à personne.
00:46:46 Ça veut dire qu'il n'y aura plus de crédit.
00:46:47 Donc moi, je veux bien qu'on se fiche éperdemment
00:46:49 de ce que vivent les Français qui n'arrivent déjà pas à se loger,
00:46:52 qui n'arrivent pas à financer, parce qu'il y a aussi des petites entreprises
00:46:54 qui ont besoin de financement bancaire, etc.
00:46:56 C'est juste du délire parce qu'on va à la récession.
00:46:59 Donc notre intérêt, ce n'est certainement pas...
00:47:01 - Vous allez répondre, je vous en prie. - Vous allez répondre.
00:47:03 Mais il y a une règle d'or dans Soir Info,
00:47:05 c'est qu'à l'heure pile et à 30 de chaque heure,
00:47:07 on fait un point sur l'actualité.
00:47:08 Il est 23h. Isabelle Piboulot est dans 40 secondes.
00:47:11 Vous répondez, Benjamin.
00:47:12 La détention provisoire de Pierre Palmade,
00:47:17 levée pour raison médicale.
00:47:19 Décision de la juge d'instruction en charge du dossier.
00:47:22 L'humoriste avait fait un AVC le 25 février.
00:47:26 Il est actuellement hospitalisé à l'hôpital de Marie de Lanelon,
00:47:29 complice irobinson.
00:47:30 Le parquet de Melun a déjà fait appel.
00:47:33 Un référé détention sera examiné vendredi.
00:47:36 Une nouvelle audience se tiendra donc à la Cour d'appel de Paris.
00:47:40 Face à la flambée des prix des produits alimentaires,
00:47:42 le gouvernement lance un trimestre anti-inflation.
00:47:46 Une opération commerciale qui se déroulera du 15 mars au 15 juin.
00:47:50 Il vise à offrir une sélection de produits de la grande distribution
00:47:54 au prix le plus bas possible.
00:47:56 Bruno Le Maire a également annoncé un chèque alimentaire
00:47:59 pour les plus modestes prévus pour cette année.
00:48:02 Mauvaise nouvelle pour le Paris-Saint-Germain.
00:48:04 Saison terminée pour Neymar.
00:48:06 L'attaquant brésilien sera opéré de la cheville droite à Doha
00:48:10 dans les prochains jours.
00:48:11 Il devrait donc s'absenter des terrains pendant 3 ou 4 mois,
00:48:15 alors que le dernier match du PSG en Ligue 1 est prévu le 3 juin.
00:48:19 Benjamin Amart, c'est débile de vouloir mettre l'économie à genoux.
00:48:25 Non mais je parle de la France.
00:48:26 Et pour ceux qui changeraient de chaîne à ce moment,
00:48:28 c'est Jean-Sébastien Ferjeux qui a dit ça il y a un instant.
00:48:30 D'abord, je reconnais un élément de vérité dans la tirade de M. Ferjeux,
00:48:36 c'est quand il dit que le gouvernement n'a pas son pareil
00:48:39 pour faire des choix politiques et économiques complètement débiles,
00:48:43 avec une politique industrielle lamentable, etc.
00:48:45 Non, il met l'économie à genoux.
00:48:46 Oui, c'est comme ça que j'interprète les choses.
00:48:49 Benjamin Amart, je vous propose de faire la même chose.
00:48:50 Maintenant, en l'occurrence, M. Ferjeux semble découvrir
00:48:56 en mars 2023 qu'effectivement, la grève sert à créer un rapport de force
00:49:02 et à obtenir des victoires.
00:49:04 Alors, je veux bien qu'on arrive, parce que quelque part,
00:49:07 avec des circonvolutions, vous rebondissez sur ce que dit M. Attal,
00:49:10 qui finalement nous explique que c'est à cause de nous
00:49:14 qu'il va y avoir une réception qui va frapper les petits travailleurs.
00:49:19 Attendez, je ne vous ai pas coupé la parole.
00:49:20 Moi, je vous dis une chose simple.
00:49:22 Vous, comme M. Attal, on va vous expliquer que
00:49:25 lorsqu'il y a un gouvernement qui s'entête à faire des lois régressives,
00:49:30 eh bien, la grève massive et la plus étendue possible
00:49:33 est le moyen le plus efficace d'obtenir gain de cause.
00:49:37 Soit pour empêcher une régression, soit pour gagner des droits.
00:49:41 En 1995, en 1968, en 1936.
00:49:46 Alors, on peut nous dire, "Eh les gars, vous griffez".
00:49:49 Attendez, on peut se griffer les joues, pousser des cris de Vestal outragés
00:49:54 et dire, "Mon Dieu, mais ça va coûter".
00:49:55 Je vais vous dire, il faut aller voir le gouvernement pour ça.
00:49:59 Le gouvernement et l'apprentissancier qui a joué, effectivement,
00:50:03 avec la situation sociale, on ne va pas rester les bras ballants
00:50:06 en le laissant faire. Donc, on mobilise, donc on construit.
00:50:10 Ce qu'on veut faire, c'est l'économie française à genoux.
00:50:14 Il s'agit, monsieur, on va arrêter de jouer sur les mots,
00:50:19 il s'agit de construire un rapport de force pour empêcher une régression sociale.
00:50:23 Et c'est ce que nous allons faire. Et les Français l'ont très bien compris.
00:50:25 Vous, peut-être pas, mais les Français l'ont très bien compris.
00:50:28 - Mais moi, j'ai compris autre chose. - C'est compris, c'est compris.
00:50:29 - Non, non, mais si, j'ai compris. - Ah, ne le répétez pas comme ça.
00:50:30 - Moi, j'ai compris autre chose aussi.
00:50:32 Vous savez pourquoi le CAC 40 se porte... - Vous avez compris que je voulais arrêter cet échange ?
00:50:34 - Vous savez pourquoi le CAC 40 se porte bien à l'heure actuelle ?
00:50:37 Parce qu'il mise sur le fait qu'il n'y aura que les riches qui auront du pouvoir d'achat.
00:50:39 Parce que ce sont les Chinois qui achètent. - Donc, il ne faut rien faire pour empêcher le CAC 40 ?
00:50:43 - Non, mais vous ne comprenez pas que vous jouez contre votre propre pays ?
00:50:46 - Qu'est-ce que vous voulez dire, ça ? - Il se fait juger.
00:50:47 - Qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse ? - Le CAC 40, il va bien parce que son chi d'affaires,
00:50:49 il le fait pas sur les travailleurs. - Donc, votre argument, c'est de nous dire
00:50:52 "Ne bougez pas une oreille, sinon le CAC 40 va pas bouger."
00:50:55 - Non, c'est parce que... - Stop, stop, stop, stop.
00:50:55 - Il l'arrête pas. - S'il vous plaît.
00:50:56 - Ecoutez-moi, s'il vous plaît. - Il fait des dividendes historiques.
00:50:58 - Benjamin, Benjamin, je sais que vous êtes plus discipliné que Jean-Sébastien.
00:51:01 - Non, mais moi, je vous fais confiance pour m'écouter un instant.
00:51:13 - Peut-être que les grévistes mettront le pays à l'arrêt pendant trois semaines, au mieux.
00:51:16 Olivier Véran l'a fait trois mois, donc il est mal placé pour donner des leçons.
00:51:21 Non, ce qui m'intéresse, c'est le changement de communication du gouvernement.
00:51:25 On a vu que c'était nous ou le chaos. C'était leur stratégie, la stratégie d'Olivier Véran.
00:51:30 Mais il a été tellement loin qu'il est apparu de manière grotesque.
00:51:33 On a vu que ça ne marchait pas.
00:51:34 Ça a pu marcher pendant les Gilets jaunes, par exemple. Là, ça ne marche pas.
00:51:37 Donc, il passe effectivement à la stratégie du diviser pour mieux régner
00:51:41 en essayant de laisser les Français les uns contre les autres.
00:51:45 Mais visiblement, ça ne marche pas parce que quand on regarde les sondages,
00:51:48 les sondages non seulement soutiennent le mouvement,
00:51:50 mais vont jusqu'à soutenir les blocages, ce qui est plus rare.
00:51:53 - Pour combien de temps ? Et une question justement qui peut donner un début de réponse à cette question.
00:51:59 Pour combien de temps ? C'est le carburant.
00:52:00 Le carburant, est-ce qu'on se dirige vers des blocages de raffineries
00:52:03 et donc une éventuelle pénurie de l'approvisionnement dans les stations-services ?
00:52:06 Pour que la France soit bloquée, les syndicats de la CGT le savent,
00:52:08 il faut bloquer, entraver les entrées, les sorties dans les raffineries.
00:52:12 Écoutez, alors qu'à Donge, dans la raffinerie de Donge, tout ça est en train de s'organiser,
00:52:16 en Loire-Atlantique, écoutez deux syndicalistes, un force ouvrière et un CGT.
00:52:21 - Alors donc, on a explicité les décisions qui ont été prises par l'intersyndicale CGT-FO et CFDT.
00:52:28 Aujourd'hui, c'est une grève reconductible qui s'amorce jusqu'à vendredi 13h30,
00:52:33 date à laquelle nous referons un point avec les salariés pour voir les suites à donner au mouvement.
00:52:37 C'est-à-dire qu'elle commencera à partir de demain matin 5h,
00:52:39 plus aucune goutte de carburant ne sortira de la raffinerie,
00:52:42 ni n'entrera ni par pipe, ni par wagon, ni par camion.
00:52:45 - Alors, rien ne sort, rien ne va rentrer.
00:52:48 Et on connaît déjà les petits mots qui vont nous venir en disant qu'on est des preneurs d'otages,
00:52:55 qu'on est des nantis. Non, on est des travailleurs qui méritons comme tout travailleur un droit à la retraite
00:53:02 et un droit à la retraite en bonne santé et de bonheur.
00:53:05 On ne va pas sacrifier nos retraites sur l'autel de la finance.
00:53:09 Si vous pensez nous fatiguer, enfin le gouvernement pense nous fatiguer,
00:53:14 attendre de faire pourrir ce mouvement, je leur souhaite bon courage. Ils seront fatigués avant nous.
00:53:20 - C'est ce que vous disiez, Karim Abrik, tout à l'heure, c'est bis repetita sur les carburants.
00:53:24 Sauf que ce qui s'est passé il y a quelques mois, il y avait un sentiment qui était un petit peu individualiste,
00:53:30 qu'ils prêchaient pour leurs paroisses. Là, c'est un truc qui est beaucoup plus général.
00:53:34 - Oui, ça concerne tout le monde. - Et les Français, en effet, l'entendent.
00:53:37 - Oui, mais justement, c'est ça qui va être important pour les syndicats aussi.
00:53:40 Je pense de garder ce contact avec la population.
00:53:43 Il faut aussi qu'il y ait cette, j'allais dire, approbation presque sociale aussi.
00:53:47 En ce moment, vous êtes sur le même diapason. Ensuite, ça va être dans le temps.
00:53:50 Est-ce que ça va être la même chose? - C'est ce que je me demande.
00:53:52 On appuie toujours les blocages parce qu'il ne faut pas que ce soit simplement un mouvement syndical.
00:53:56 On comprend que vous avez réussi à agréger beaucoup de gens. Les gens vous soutiennent.
00:53:59 En fait, c'est que les gens ne veulent pas de cette réforme globalement.
00:54:02 Et vous avez réussi à, bon, descendre dans la rue et canaliser ce mouvement-là.
00:54:07 Mais je pense, pour ne pas que ce soit justement quelque chose qui est simplement un mouvement syndical,
00:54:11 ça va être important de garder cette communication.
00:54:13 - Est-ce que, Tatiana, ça peut être le sujet qui fait basculer l'opinion?
00:54:17 Le temps nous le dira. Mais c'est vrai que le jour où il n'y a plus d'essence dans les stations,
00:54:20 les gens ne pourront pas prendre leur voiture, ça peut changer les choses.
00:54:23 Quand bien même, je vous dis, il y a cette opinion plutôt favorable pour le moment.
00:54:26 - Ça peut en effet irriter, c'est évident. Cela dit, je pense que les syndicats en sont conscients
00:54:32 et que c'est encore une fois leur ligne de crête.
00:54:34 Donc je pense peut-être qu'ils feront aussi attention à cela parce qu'ils savent que justement,
00:54:38 leur force aujourd'hui, c'est d'avoir l'opinion publique avec eux.
00:54:40 Et je note au passage qu'il y a quand même un changement aussi important.
00:54:43 C'est-à-dire que les Gilets jaunes, c'était un mouvement qui n'était capté ni par le politique
00:54:47 ni par les syndicats. Là, aujourd'hui, on voit que les Français, 12 500 adhésions quand même,
00:54:53 je crois, en janvier pour la CGT, c'est quand même très important.
00:54:56 Et on voit donc que là, il y a une captation de la colère sociale.
00:55:01 Et pas que de la colère sociale, il y a une captation de la part des syndicats,
00:55:04 d'une partie aujourd'hui des Français, qui ont besoin de se sentir protégés, épaulés.
00:55:10 Je pense que le Covid est passé par là et a aussi favorisé cela.
00:55:13 C'est-à-dire qu'il y a eu une sorte d'individualisation qui a fait qu'il y a eu un retour ensuite
00:55:17 aux besoins de collectif, de protection, le "care" au sens large du terme.
00:55:21 Et qui fait qu'aujourd'hui, certains Français ont besoin, justement,
00:55:24 de se sentir pris en charge, protégés. Et que le politique n'arrive pas non plus à capter cela.
00:55:28 Parce que, on voit d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon, par exemple, qui court derrière justement
00:55:32 une partie de cette électorat-là et qui n'arrive pas à le capter.
00:55:34 On le voit là, encore hier et aujourd'hui, à travers ses tweets.
00:55:37 Et on voit qu'il a compris que le syndicat reprenait du pouvoir de la France.
00:55:40 Et il a recapté cette colère sociale aujourd'hui en France.
00:55:43 Et ça, c'est quand même assez nouveau et c'est un signe assez intéressant aussi.
00:55:46 Justement, alors, est-ce que les Français commencent certains, en tout cas, à paniquer ?
00:55:50 Vous avez peut-être vu les uns les autres en venant ici ou ailleurs,
00:55:53 que les stations-service commencent à avoir de longues files d'attente.
00:55:57 Qu'en est-il à la veille de ce 7 mars ?
00:56:00 On retrouve Mathilde Ibanez pour CNews devant une station en Île-de-France.
00:56:04 Bonsoir Julien.
00:56:07 Écoutez, ici, ça arrive par vagues, mais beaucoup d'automobilistes
00:56:10 pressent quand même dans cette station-essence pour faire le plein.
00:56:13 Des automobilistes gênent même la circulation.
00:56:16 Pour ne pas perdre leur place dans la file d'attente,
00:56:19 certains pères de patience s'énervent, klaxonnent.
00:56:21 Des scènes qui rappellent tristement celles d'octobre dernier,
00:56:25 où une station sur deux était privée de carburant,
00:56:28 même si pour l'heure, la France n'est pas en manque d'essence ou encore de diesel.
00:56:33 Les Français préfèrent venir quand même ici pour pouvoir faire le plein
00:56:37 et éviter d'être à sec.
00:56:39 Beaucoup nous ont dit être fatigués de cette situation,
00:56:42 même s'ils comprennent les revendications.
00:56:44 Beaucoup aussi ont peur de ne pas pouvoir aller travailler
00:56:48 et d'être complètement bloqués.
00:56:50 Je vais être volontairement un peu caricatural, Benjamin Amart,
00:56:53 mais la période n'est pas assez morose comme ça.
00:56:55 Ça pénalise des gens qui sont déjà pris à la gorge.
00:56:58 Pour le coup, je vais reprendre ce que disait Jean-Sébastien Ferjou.
00:57:01 Ce n'est pas Olivier Dussopt et Gabriel Attal qui vont être pénalisés par cette grève.
00:57:04 Ce sont les Français qui vont bosser.
00:57:06 J'entends bien, mais je vais vous dire une chose que visiblement vous ne comprenez pas.
00:57:09 Les Français ont bien compris.
00:57:11 Les responsables de cette situation, il faut aller les chercher à Matignon et à l'Elysée.
00:57:16 Vous, peut-être que vous n'imprimez pas cela, mais les Français l'ont compris.
00:57:21 Et maintenant, j'entends bien vos inquiétudes sur le soutien que les Français vont nous apporter.
00:57:28 On l'occurrence, à la différence de M. Attal ou de M. Véran qui raconte n'importe quoi
00:57:34 ou de M. Dussopt qui craque littéralement à l'Assemblée, nous, on est plutôt sereins.
00:57:39 Vous nous dites qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.
00:57:41 Mais surtout, je pense que les Français et les travailleurs nous en voudraient beaucoup
00:57:45 de rester neurasthéniques ou de se contenter de faire des mouvements,
00:57:49 des grandes journées de mobilisation espacées de 10 jours.
00:57:52 Maintenant, il y a eu… En plus, vous oubliez, c'est étonnant tout de même,
00:57:56 vous oubliez toute la phase préparatoire depuis le 19 janvier où il y a eu, dans un premier temps,
00:58:01 10 jours entre deux journées, puis une semaine entre deux journées,
00:58:05 puis le 16 février où on a dit au gouvernement "attention, le 7 mars, là on est sur une montée de curseur".
00:58:12 Vous ignorez ça superbement et vous…
00:58:14 Non, mais vous n'avez pas écouté parce qu'il y a une demi-heure, j'ai dit "le gouvernement était prévenu".
00:58:17 C'était il y a une demi-heure.
00:58:18 Le gouvernement était prévenu.
00:58:19 C'était il y a une demi-heure.
00:58:20 Et depuis, M. Basquet, avec toute l'affection que je vous porte, c'est surtout sur les syndicats que vous insistez.
00:58:25 Je vous le dis, contrairement à la durace…
00:58:27 Parce que ce sont les syndicats qui ont le premier rôle demain.
00:58:29 Eh bien, parce que nous réagissons à une réforme régressive que le gouvernement s'efforce de maintenir
00:58:35 contre toutes les organisations syndicales, contre les Français,
00:58:38 qui unanimement, très largement, sont opposés à cette réforme.
00:58:41 Et maintenant, je vais vous dire sur la question de l'essence.
00:58:44 Il n'y a pas longtemps, il y a eu justement des mouvements concernant les raffineries.
00:58:49 Donc ce serait dans la mémoire des Français.
00:58:51 Ils s'en souviennent bien.
00:58:52 Eh bien, je vais vous dire un truc.
00:58:53 Il faut aller retrouver les sondages d'Ampignon à l'époque.
00:58:55 Effectivement, ce n'était pas aussi net qu'aujourd'hui.
00:58:58 Ah, c'était moins net.
00:58:59 Mais ça n'était pas du tout la Bérezina qu'on aurait pu évoquer.
00:59:03 C'était la Bérezina en estation.
00:59:04 Il y avait une opinion qui, au bout de plusieurs semaines,
00:59:06 effectivement, était…
00:59:08 Vous aviez quoi, autour de 55% à peu près ?
00:59:11 Mais attendez, on était pourtant dans un mouvement très catégoriel,
00:59:14 dans un mouvement qui concernait un champ professionnel.
00:59:17 Mais les Français comprenaient bien qu'effectivement,
00:59:19 la revendication salariale, elle raisonnait aussi pour eux.
00:59:22 Aujourd'hui, vous l'avez dit justement, c'est un mouvement transversal.
00:59:25 Donc vous savez quoi ?
00:59:27 Les Français savent très bien qu'il va y avoir des répercussions.
00:59:30 On n'a pas à faire, vous savez, les gens ne sont pas idiots.
00:59:32 Quand ils se prononcent en disant "je suis pour un mouvement reconductible",
00:59:36 "je suis pour, effectivement, des blocages", ils savent…
00:59:39 Le gouvernement s'assassine à ce qu'il y ait une journée de blocage.
00:59:42 Moi, je ne vous parle pas du gouvernement.
00:59:44 Là, je vous parle de l'État des Français.
00:59:45 Vous avez des enquêtes d'opinion.
00:59:47 Bon sang, appuyez-vous là-dessus.
00:59:49 Les gens ne sont pas stupides.
00:59:50 Quand ils disent, quand ils expriment une opinion, ils savent ce qu'ils disent.
00:59:53 Et donc, ça se nourrit d'une courir profonde.
00:59:57 Eh bien, on verra.
00:59:58 Vous me réinvitez dans trois semaines et on verra.
01:00:00 Je me réunis tous les jours, moi.
01:00:01 Je n'ai aucun problème avec ça.
01:00:02 Moi aussi, je partage de l'affection comme vous.
01:00:04 Ce qui est terrible dans un moment, c'est qu'il y a quand même une différence
01:00:07 entre dire "on va créer un inconfort maximum"
01:00:09 et "on va mettre l'économie française à genoux".
01:00:11 Je pense que chacun est capable de comprendre qu'il y a un rapport de force d'un côté,
01:00:15 qui a un objectif, encore une fois, absurde de l'autre,
01:00:17 et surtout, le loupé absolu, mais c'est une coproduction aussi bien du gouvernement
01:00:22 que de ceux qui s'opposent à cette réforme,
01:00:24 c'est que la question centrale n'a pas été posée.
01:00:26 Est-ce que vous préférez travailler moins longtemps
01:00:29 et avoir des pensions de retraite plus faibles,
01:00:31 ou travailler plus longtemps et avoir des niveaux de pension qui sont maintenus ?
01:00:33 Parce que c'est la seule question.
01:00:35 C'est uniquement pour les travailleurs de la sueur, du sang, des larmes.
01:00:39 C'est ça le sacrifice.
01:00:40 C'est ça votre conception de la société.
01:00:42 Vous ne voulez pas de capitalisation, assumer un système par répartition.
01:00:44 C'est votre conception.
01:00:45 Vous proposez aux salariés en permanence de crever la gueule ouverte.
01:00:48 C'est ça l'idée.
01:00:49 Et ben c'est pas ce qu'on veut, nous.
01:00:51 Et on va pas laisser faire.
01:00:52 Jean-Sébastien, vous allez au coin si je vous continue comme ça.
01:00:56 Vous voulez pas aller au coin ?
01:00:58 C'est fini l'époque où on vous punissait.
01:01:00 Alors s'il vous plaît, écoutez-moi.
01:01:01 Je peux bloquer le plateau, il n'y a pas que lui.
01:01:03 C'est vrai, vous avez un pouvoir de nuisance que chacun connaît.
01:01:06 Le député de la France Insoumise, Louis Boyard, venons-y,
01:01:09 parce que là, il faudrait qu'on s'intéresse aussi quelques instants à cela.
01:01:11 Il a lancé, vous l'avez peut-être vu sur les réseaux sociaux ces dernières 24h,
01:01:15 il a lancé un "Blocus Challenge".
01:01:17 Un fameux hashtag ou modiaise pour que Alexandre comprenne.
01:01:21 Principe simple, les lycéens ou étudiants sont invités à poster les plus belles photos de blocage
01:01:26 et il y aura un tirage au sort.
01:01:27 Le regagnant sera invité à visiter l'Assemblée Nationale.
01:01:29 Écoutez Louis Boyard.
01:01:30 Le 7 mars, on fait quoi ?
01:01:33 On va couper !
01:01:34 Non, ça c'est pas le sujet.
01:01:35 Le 7 mars, toute la France sera bloquée contre la réforme des retraites.
01:01:38 Et parce que cette réforme nous concerne, nous aussi les jeunes,
01:01:40 on s'attend à ce que tous les lycées et toutes les universités soient bloquées
01:01:43 contre la réforme des retraites.
01:01:44 C'est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge.
01:01:46 Postez vos plus belles photos de blocus de lycée et d'université.
01:01:49 Parmi ces photos, on en tirera une au sort
01:01:51 et l'équipe de bloqueurs sera invitée à visiter l'Assemblée Nationale avec nous.
01:01:55 Donc on se retrouve le mardi 7 mars pour mettre le pays à l'arrêt
01:01:57 et participer au "Blocus Challenge".
01:01:59 La tiktokisation de la politique.
01:02:02 D'ailleurs, avant que vous réagissiez, je voudrais que vous voyez ce qu'en a dit
01:02:05 la présidente de l'Assemblée Nationale.
01:02:07 Si je retrouve la fiche, la voici.
01:02:08 L'Assemblée pour Yann Bounpivet n'est pas un prix de concours.
01:02:12 La politique n'est pas un challenge tiktok.
01:02:14 Vous devriez les servir.
01:02:15 Vous leur faites du mal, dit-elle à Louis Boyard.
01:02:17 Respectez votre fonction, respectez votre institution, respectez les Français.
01:02:21 Ce à quoi Louis Boyard a répondu.
01:02:24 Vous parlez de respecter les Français.
01:02:26 Commencez par retirer votre réforme des retraites.
01:02:28 Au passage, vos millions d'euros d'action chez L'Oréal Total et le VMH
01:02:31 font bien plus honte à notre Assemblée.
01:02:35 Que dire de cet échange ?
01:02:38 Tatiana, vous vouliez reprendre la parole derrière.
01:02:40 Non, ce n'était pas là-dessus, mais je réagis avec plaisir.
01:02:42 Est-ce que c'est digne d'un député ?
01:02:44 Louis Boyard, on l'a vu, il y a eu beaucoup de coups d'éclat de sa part.
01:02:49 C'est le moins qu'on puisse dire.
01:02:51 Je reviens à ce que je disais tout à l'heure, à mon propos initial.
01:02:53 Je pense que la France Insoumise, là, essaye de récupérer, de capter
01:02:58 le mouvement de la jeunesse qui s'apprête à descendre dans la rue,
01:03:03 qui est en ébullition, pas sur la réforme des retraites,
01:03:06 mais sur d'autres sujets par coursup, qui d'ailleurs, si je ne m'abuse,
01:03:09 finit là, ce soir, je crois.
01:03:11 Oui, c'est ce soir.
01:03:12 Sur la question de la remise à l'ordre du jour en version obligatoire
01:03:15 du service national universel.
01:03:18 Il y a plusieurs sujets pour lesquels la jeunesse est en ébullition.
01:03:21 Et puis la réforme des retraites, parce que cela dit, je pense que
01:03:24 les jeunes considèrent qu'ils vont devoir payer une addition,
01:03:28 au final, qui va leur échouer.
01:03:30 Que les jeunes soient mobilisés, c'est une chose.
01:03:32 Un député de la Nation appelle à bloquer les lycées,
01:03:34 ce qui a priori est illégal.
01:03:36 Oui, mais c'est ce par quoi j'ai commencé.
01:03:38 J'ai parlé de coups d'éclat, ce n'était pas par hasard.
01:03:41 C'est des gens qui ont des coups d'éclat légaux.
01:03:43 Évidemment que c'est tout à fait condamnable et que c'est honteux
01:03:47 de faire ainsi.
01:03:48 Et ce système, en effet, de réseaux sociaux, je pense,
01:03:51 et cette façon de tiktoker, si j'ose dire, la politique,
01:03:55 est absolument absurde.
01:03:57 On l'a vu, d'ailleurs, lors des débats, là, pour la réforme des retraites.
01:04:00 On a vu combien ça faisait du mal aux politiques
01:04:03 et combien, justement, les Français, qui étaient déjà,
01:04:05 parfois, malheureusement, trop désintéressés du politique,
01:04:07 s'en éloignaient encore plus.
01:04:08 Donc, je pense que ce n'est pas comme ça qu'on attira
01:04:10 les Français vers les urnes.
01:04:12 Je voudrais vous parler de quelque chose, s'il y a quelques jeunes
01:04:14 qui nous regardent et qui ont envie de visiter l'Assemblée nationale.
01:04:16 Oui, on peut le faire gratuitement.
01:04:17 Vous n'avez pas besoin de bloquer votre lycée et de faire des photos.
01:04:19 C'est la maison des Français, l'Assemblée nationale.
01:04:21 Vous vous mettez sur liste d'attente et vous aurez,
01:04:24 comme chaque Français, l'occasion, si vous le désirez,
01:04:27 de visiter l'Assemblée nationale.
01:04:28 Il n'y a pas besoin de Louis Boyard pour visiter.
01:04:30 Qu'en dites-vous, cher Alexandre Devecchio ?
01:04:33 C'est Nabila, lui et Louis Boyard.
01:04:35 Ouh là !
01:04:36 Je ne sais pas, ce n'est pas gentil pour Nabila.
01:04:41 Sans doute non, mais il y a un côté influenceur ou influenceuse
01:04:45 plutôt que député de la République.
01:04:47 Je ne vais pas en rajouter dans l'indignation.
01:04:51 Mais, en réalité, il y a une question que pose cette réforme.
01:04:54 C'est le fait qu'en France, il y a 67 millions d'habitants.
01:04:58 Combien il y a d'actifs ? 23 millions seulement.
01:05:00 Si on additionne le chiffre des chômeurs,
01:05:03 de ceux qui sont à temps partiel,
01:05:04 de ceux qui sont sortis totalement du système,
01:05:06 on est quasiment à 10 millions de personnes sans travail.
01:05:09 En fait, c'est la question que pose cette réforme des retraites.
01:05:12 Plutôt que de parler de la réforme des retraites,
01:05:14 comment on met au travail ces 10 millions de personnes-là ?
01:05:17 Et moi, j'attendais la gauche, naïvement, et pas seulement la gauche,
01:05:20 en réalité, tous ceux qui aiment le pays
01:05:22 et qui veulent défendre le travail sur ces questions-là.
01:05:25 Et on n'a pas eu ça du tout.
01:05:26 On a eu une démonstration de narcissisme des députés LFI
01:05:30 qui ont chacun cherché à faire le buzz,
01:05:33 mais je ne trouve pas du tout qu'ils représentent bien
01:05:35 la dignité du monde du travail.
01:05:37 Regardez plutôt ce communiqué de Valérie Pécresse,
01:05:40 qui en tant que présidente de la région Île-de-France,
01:05:42 veut porter plainte carrément contre Louis Boyard.
01:05:45 Ses déclarations appelant au blocage des lycéens
01:05:47 et à des publications sur les réseaux sociaux sont inacceptables.
01:05:50 Le droit de manifester doit respecter le droit d'étudier.
01:05:53 Appeler au blocage des lycées, c'est risquer l'affrontement.
01:05:56 Les déclarations pyromanes de Louis Boyard sont irresponsables.
01:05:59 Les lycéens, pardon, sont des sanctuaires.
01:06:02 Et la violence n'a rien à y faire.
01:06:04 Ce à quoi le groupe de la France Insoumise au Parlement
01:06:08 a rappelé à Valérie Pécresse dans sa jeunesse.
01:06:11 On a le tweet, les amis ?
01:06:14 On a le tweet de la France Insoumise qui rappelle à Valérie Pécresse
01:06:17 qu'elle aussi elle a participé à des blocus lorsqu'elle était à l'ENA.
01:06:21 Quand Valérie Pécresse avait moins de problèmes avec le délit d'entrée à l'ENA,
01:06:25 demain toute la jeunesse sera mobilisée.
01:06:27 On bloque tout.
01:06:28 Alors on ne vous a pas mis pour des questions de droit,
01:06:30 mais il y a une vidéo sous ce tweet
01:06:32 où l'on voit dans sa jeunesse l'ENARC Valérie Pécresse
01:06:35 qui dormait à l'ENA.
01:06:36 Je crois que c'était au moment où l'ENA devait changer de site,
01:06:38 où les étudiants de l'ENA avaient manifesté,
01:06:40 avaient bloqué l'École nationale d'administration.
01:06:43 Et donc voilà, l'arroseur arrosé un petit peu quand même Valérie Pécresse.
01:06:46 Est-ce que c'est légal en soi d'appeler à bloquer les universités ?
01:06:50 Cette radicalité, il y a la radicalité et il y a radicalité j'ai envie de dire.
01:06:54 Là on est un petit peu dans l'absurde Benjamin Amart,
01:06:56 je ne sais pas ce que vous en pensez,
01:06:57 mais prendre à la rigolade un acte grave,
01:06:59 on n'est pas dans un challenge ludique là,
01:07:01 on est dans une lutte que vous incarnez d'ailleurs ce soir.
01:07:04 Qu'est-ce que vous lui répondez vous à lui Boyard ?
01:07:06 Bravo ou ce n'est pas la bonne méthode ?
01:07:08 Moi je vais vous parler très franchement.
01:07:10 Les mains et les pieds aussi ?
01:07:11 Les mains et les pieds comme tout à l'heure ?
01:07:13 Ne faites pas de la ventriloquie M. Pasquet.
01:07:16 Ne faites pas la réponse avant la réponse.
01:07:18 Je vais vous répondre très clairement.
01:07:20 Moi on m'a interrogé à plusieurs reprises sur la stratégie de la France insoumise.
01:07:25 Moi je le dis très tranquillement, très franchement,
01:07:28 je ne suis pas encarté à la France insoumise.
01:07:30 Et la stratégie de la France insoumise n'est pas forcément la mienne.
01:07:33 Mais moi je ne me livrerai pas au LFI bashing
01:07:37 parce que pour moi j'ai un adversaire là-dedans
01:07:39 et je n'aime pas me faire embarquer dans la diversion.
01:07:42 J'ai un adversaire là-dedans, dans cette bagarre,
01:07:45 c'est le gouvernement et sa réforme.
01:07:47 Et je constate des choses, j'entends des choses,
01:07:50 mais je ne me livrerai pas au LFI bashing.
01:07:52 Maintenant, les blocages...
01:07:53 Ah mais il veut le récupérer votre coup de poing.
01:07:55 Alors ça, là-dessus je vous le dis tranquille,
01:07:57 moi je fais partie de ceux qui disent,
01:07:59 et très tranquillement, que ce type de mobilisation,
01:08:02 c'est les syndicats qui la mènent.
01:08:04 Les syndicats et pas les partis politiques.
01:08:06 Les syndicats mènent cette mobilisation sociale et syndicale
01:08:09 et en principe, effectivement, les partis,
01:08:11 certains partis, jouent le rôle de relais au Parlement.
01:08:15 Est-ce que vous, juste en tant qu'observateur,
01:08:17 vous trouvez que ça donne une bonne image du LFI ?
01:08:19 Je continue, c'est difficile de dire un truc en trois lignes,
01:08:21 donc je continue et je précise.
01:08:24 Moi j'ai déjà assisté à le blocage de lycées,
01:08:27 c'est vieux comme la démocratie, ça arrive,
01:08:30 et moi la plupart du temps quand ça arrive,
01:08:32 quand c'est lié à une mobilisation légitime,
01:08:35 ça ne me pose aucun problème.
01:08:37 Bien au contraire, maintenant la tiktokisation,
01:08:40 pour reprendre, je ne sais plus qui l'a dit,
01:08:42 je ne l'apprécie pas, je dis juste une chose,
01:08:44 il n'y a pas que Louis Boyard qui le fait,
01:08:46 des tiktoks, il y en a, même Emmanuel Macron est très féru,
01:08:49 je trouve ça la plupart du temps pas du tout pertinent,
01:08:51 et là en l'occurrence, la forme,
01:08:54 ce n'est pas la forme que moi j'utiliserai.
01:08:56 Je ne suis pas, pourtant voyez, la stratégie médiatique,
01:08:59 je n'ai aucun problème avec,
01:09:01 la notion du buzz, c'est bien à dose homéopathique.
01:09:05 – Écoutez juste Jean-Luc Mélenchon, vous reprenez Tatiana.
01:09:09 – Vous ne pouvez pas, monsieur le Président,
01:09:13 continuer dans l'idée que c'est par un bras de fer,
01:09:16 surtout un bras de fer qui se terminerait par un coup de force,
01:09:19 que vous allez régler un problème pareil.
01:09:21 Voilà ce que j'avais à vous dire, le 7, on bloque tout,
01:09:24 on bloque tout, et je félicite Louis Boyard
01:09:27 d'avoir trouvé une excellente idée,
01:09:29 dans un pseudo-concours assez rigolo,
01:09:31 qui a eu pour principal résultat
01:09:33 de voir toutes les bonnes âmes du pays,
01:09:35 se précipiter pour dire comment on a fait un concours de blocage
01:09:39 et on propose une visite de l'Assemblée Nationale.
01:09:41 Je dis merci à tous les ballots qui sont tombés dans le piège,
01:09:43 parce qu'ils nous ont permis de faire une magnifique propagande
01:09:47 et campagne d'information pour les blocages.
01:09:49 Mais puisque je parle des blocages, notamment ceux des lycées,
01:09:52 j'en profite pour vous demander à vous autres,
01:09:54 qui serez en grève ce jour-là,
01:09:56 allez donc un peu devant la porte des lycées où se trouvent les jeunes,
01:09:59 parce que vous pourriez être en situation de les protéger,
01:10:02 car j'ai vu souvent qu'on déployait des moyens policiers
01:10:06 qui n'ont pas toujours le tact, le sens de la mesure,
01:10:10 qui ne se rendent pas toujours compte
01:10:12 que l'on s'adresse à des très jeunes gens,
01:10:14 et que le devoir est de les protéger.
01:10:17 Alors c'est peut-être à nous, les parents, d'aller devant les lycées
01:10:20 pour que les blocages se passent dans de bonnes conditions.
01:10:23 – Réaction, Tatiana, oui.
01:10:25 – Réaction parce que je voulais quand même rebondir
01:10:27 sur ce que disait Benjamin Marre par rapport à ce qu'on vient d'entendre,
01:10:30 il y a quand même une petite concurrence, si je dois dire,
01:10:32 si vous êtes tout à fait sincère, vous avez dit "je vais être très franc",
01:10:34 donc soyez-le quand même, entre vous et Lafitte,
01:10:36 c'est-à-dire qu'on a vu quand même les frictions,
01:10:38 d'abord on a vu Philippe Martinez qui était quand même assez mécontent
01:10:41 parce que l'obstruction à l'Assemblée nationale de Lafitte
01:10:44 justement n'a pas permis d'arriver au vote de l'article 7,
01:10:47 et justement Philippe Martinez souhaitait que les députés puissent voter
01:10:50 et que chacun prenne sa responsabilité, première chose,
01:10:52 et deuxième chose parce qu'on voit bien aussi qu'il y a une concurrence
01:10:55 dans la prise en main, si je dois dire, de ce mouvement,
01:10:57 avec Jean-Luc Mélenchon, on le voit encore à l'œuvre là dans cette vidéo,
01:11:00 qui essaye de capter justement ce mouvement,
01:11:02 et très souvent, vous le rappelez à l'ordre,
01:11:04 ou plutôt Philippe Martinez le rappelle à l'ordre,
01:11:06 en disant "attendez, les syndicats sont là, c'est nous qui organisons
01:11:08 et c'est derrière nous que sont les Français aujourd'hui",
01:11:10 donc soyez tout à fait honnêtes, il y a quand même aujourd'hui
01:11:12 un débat de légitimité, si je dois dire,
01:11:14 qui a lieu là sous nos yeux entre vous et LFI.
01:11:17 - Benjamin Amart, vous allez répondre tout de suite,
01:11:19 déjà la CGT peut se rassurer, les manifs qui marchent en ce moment,
01:11:22 c'est pas celle de LFI, c'est plutôt celle des syndicats.
01:11:25 - On a même vu pour le plan d'achat, la marche du plan d'achat.
01:11:28 - Je voudrais juste que vous voyez cet élément,
01:11:30 parce qu'on me fait signe il y a un instant de vous le montrer,
01:11:34 c'est l'Uni, l'autre gros syndicat étudiant,
01:11:37 plutôt marqué à droite, qui évidemment veut contrer
01:11:41 cette façon de faire de Louis Boyard,
01:11:44 et qui propose donc une pétition sur son site
01:11:47 pour destituer Louis Boyard.
01:11:49 - Pardon Julien, mais ça c'est dans la droite lignée
01:11:51 de ce que disait Eric Chauthier, ce que disait Républicain,
01:11:53 c'est-à-dire qu'il faut interdire aux bloqueurs de bloquer,
01:11:55 c'est exactement dans la logique l'Uni, c'est le syndicat de droite.
01:11:57 - Vos réponses Benjamin Amart, faut changer de sujet.
01:11:59 - Oui tout à fait, vous avez raison.
01:12:01 - Et Karima, pardon.
01:12:02 - Il faut être clair, mais je pense que je l'ai été,
01:12:04 je pense que j'ai été très clair, j'ai dit, sur une de vos deux remarques,
01:12:06 c'est aux organisations syndicales de mener ce type de bataille,
01:12:10 et ce n'est pas au parti politique de le faire,
01:12:12 je ne pense pas que je puisse être plus clair que ça.
01:12:14 Donc effectivement, là-dessus il n'y a aucun souci,
01:12:16 je le dis ici, je le dis parfois d'ailleurs sur le terrain des luttes,
01:12:18 et avec la plus grande clarté.
01:12:20 La deuxième chose, c'est sur ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
01:12:23 Alors, oui, on m'a aussi posé la question,
01:12:26 mais c'est pour ça que je vous ai dit que moi, je ne veux pas me complexible,
01:12:28 et je ne veux pas faire de LFI bashing.
01:12:30 En l'occurrence, sur l'histoire de l'Assemblée nationale,
01:12:32 effectivement, il y a eu la stratégie des amendements qui a été proposée,
01:12:35 notamment par la LFI, n'était pas, à mon avis,
01:12:38 a joué un rôle dans le fait qu'on n'a pas pu avoir ce débat,
01:12:40 et je le regrette, mais on ne va pas oublier quand même,
01:12:43 le gros arbre au milieu de la forêt,
01:12:45 c'est la configuration choisie par le gouvernement
01:12:47 pour avoir ce débat, c'est-à-dire une conjugation...
01:12:49 - Bien sûr, évidemment. Un délai restreint, un peu de date.
01:12:51 - Oui, mais c'est comme tout à l'heure, c'est le problème, voyez-vous,
01:12:53 sur les plateaux de télé, j'ai vu des tas d'émissions
01:12:55 pour cibler l'attitude des députés LFI,
01:12:57 beaucoup moins pour parler de l'attitude du gouvernement.
01:12:59 Donc, comme moi, je ne me fais jamais embarquer là où je ne veux pas me faire embarquer,
01:13:01 je le dis, le premier responsable, c'est le gouvernement.
01:13:04 - Vous avez tout dit entre les deux lignes.
01:13:06 - On ne lui fait pas Benjamin Amara, comme on dit.
01:13:08 - C'est ça. - Oui, Karim Abrig.
01:13:10 - Non, mais je veux dire, en attendant, la communication,
01:13:12 c'est-à-dire sur les réseaux sociaux, et quand vous voyez un Louis Boyard comme ça,
01:13:15 il utilise les codes d'aujourd'hui.
01:13:17 Alors, on parle de tiktokisation de politique,
01:13:19 mais je pense qu'on pourrait parler peut-être même
01:13:21 d'une régression un peu démocratique du retour à une politique adolescente.
01:13:25 Je pense que Louis Boyard, dans ce cas-ci,
01:13:27 n'arrive pas à impressionner les adultes,
01:13:29 donc il essaie d'impressionner les jeunes, les adolescents,
01:13:33 mais je pense que les jeunes sont assez intelligents
01:13:35 pour ne pas se laisser manipuler par une extrême gauche, en fait,
01:13:39 qui veut l'amener justement dans ses rangs.
01:13:41 Alors, je fais quand même attention à ça.
01:13:43 Cela dit, excusez-moi, mais pour ce genre de communication,
01:13:46 on va voir ça de plus en plus.
01:13:48 Il n'y a pas que l'extrême gauche qui l'utilise aujourd'hui.
01:13:50 Je pense que malheureusement ou heureusement,
01:13:52 ça va faire partie de notre paysage.
01:13:54 On peut s'en désoler, mais qu'est-ce que vous voulez penser?
01:13:58 Non, mais, j'allais dire Emmanuel Macron aussi,
01:14:00 il fait des vidéos dans notre choix.
01:14:02 - Il a fait des vidéos. - Mélenchon l'a dit aujourd'hui,
01:14:04 il a reconnu en creux que c'était des clowneries.
01:14:06 Puisqu'il a parlé, il a dit, c'est Emmanuel Macron
01:14:08 qui l'a fait, ces clowneries sur YouTube.
01:14:10 - Maxime et Carlito. - Ils reconnaient en creux
01:14:12 que Louis Boyard, ce sont des clowneries aussi.
01:14:14 Mais bref, à la limite, je suis d'accord avec Karima.
01:14:16 De toute façon, la politique, elle se fait aussi comme ça aujourd'hui.
01:14:19 Il y a des citoyens qui sont très éloignés des débats politiques,
01:14:22 et notamment les jeunes.
01:14:24 La seule chose que je voudrais dans ces histoires de blocage,
01:14:26 c'est qu'on respecte dans les universités et dans les lycées,
01:14:29 les vrais votes. Vous ne savez pas, les assemblées,
01:14:31 où il y a une méga pression, où il y en a 10 qui veulent bloquer,
01:14:33 qui imposent leur loi à tous les autres,
01:14:35 parce que ça, ce n'est pas la démocratie.
01:14:37 - C'est égal. Rendez-vous demain.
01:14:39 On vivra évidemment tout ça en direct sur l'antenne de CNU,
01:14:42 les différentes mobilisations.
01:14:44 Mais l'importance, finalement, ce n'est pas demain,
01:14:46 parce qu'on sait que demain, a priori, de votre point de vue,
01:14:48 ce sera une journée réussie.
01:14:50 Non seulement l'importance, c'est la rose, Jean-Sébastien,
01:14:52 mais c'est surtout la suite.
01:14:54 - Oui, parce que le gouvernement s'y atteint, de toute façon.
01:14:56 - Tout le monde s'attend à la mobilisation
01:14:58 et à la force de ce mouvement dès demain.
01:15:00 L'objectif pour vous, c'est de le faire perdurer dans le temps,
01:15:02 de maintenir, de capter l'opinion,
01:15:04 et puis de faire plier le gouvernement.
01:15:06 Dernier mot et on change totalement de sujet.
01:15:08 - Les gens qui témoignent de leur soutien divers
01:15:12 que vous avez pu le monter dans les enquêtes d'opinion,
01:15:14 je voulais terminer ainsi,
01:15:16 qu'ils mettent partout en débat la grève dans leur entreprise
01:15:19 et qu'ils nous rejoignent dans les manifestations,
01:15:21 parce que c'est ça l'essentiel.
01:15:22 Et c'est comme ça qu'on arrivera à faire en sorte
01:15:24 que la réforme d'Emmanuel Macron, elle arrive au bon endroit,
01:15:26 les poubelles de l'histoire sociale.
01:15:28 - N'est-ce pas ? Tout un programme.
01:15:30 Le rappel de l'actualité, on change complètement de sujet.
01:15:32 Isabelle Piboulot.
01:15:35 - Demain, le trafic sera très perturbé à la SNCF,
01:15:39 avec un train sur cinq pour les TGV Inuit
01:15:42 sur la majeure partie du territoire,
01:15:44 également pour les TER,
01:15:46 un train sur quatre pour les Ouïghos,
01:15:48 du côté des métros de la RATP,
01:15:50 seules les lignes 1 et 14 rouleront normalement,
01:15:53 les autres fonctionneront partiellement aux heures de pointe.
01:15:56 Le trafic sera également très perturbé mercredi
01:15:59 dans les deux entreprises de transport.
01:16:01 Dans l'enquête sur les disparitions de Leslie et Kevin
01:16:04 dans les Deux-Sèvres,
01:16:06 les autopsies des deux corps retrouvés en Charente-Maritime
01:16:09 ont eu lieu.
01:16:11 Elles doivent permettre d'identifier les dépouilles
01:16:13 et de confirmer ou non s'il s'agit du couple disparu
01:16:16 depuis fin novembre.
01:16:18 Deux suspects sur trois sont mis en examen
01:16:20 pour assassinat dans l'affaire.
01:16:22 Et puis, tout de bleu et de cire vêtus,
01:16:25 Antoine Griezmann est entré au célèbre musée Grévin à Paris.
01:16:28 Il est le troisième joueur international français à l'intégrer
01:16:31 après Zinedine Zidane et Kylian Mbappé.
01:16:34 Depuis le premier rendez-vous en février 2020,
01:16:37 six mois ont été nécessaires pour créer la statue du footballeur.
01:16:40 - Je vous dis franchement, je ne trouve pas que ce soit
01:16:43 la meilleure, la plus grande réussite de l'histoire du musée Grévin,
01:16:46 la statue d'Antoine Griezmann. Il manque un petit quelque chose.
01:16:49 - La vôtre jour. - Non, je ne pense pas.
01:16:52 Mais merci, merci quand même.
01:16:54 Allez, tout autre sujet, je vous le disais,
01:16:56 il faut juste qu'on prenne 5-6 minutes pour vous entendre
01:16:59 les uns les autres là-dessus. Si vous avez écouté France Inter
01:17:02 ce matin, vous avez peut-être entendu le philosophe Joffroy de Laganerie.
01:17:05 Il était l'invité d'Inter ce matin et beaucoup se sont étouffés
01:17:09 avec leur croix en l'écoutant. A ses yeux,
01:17:12 la famille est conservatrice. Le concept de famille
01:17:16 est conservateur, égoïste et fasciste.
01:17:19 Il l'associe aussi à la déperdition, à la tristesse,
01:17:22 alors que l'amitié est l'espace d'aspiration à une vie au dehors.
01:17:27 Écoutez-le clairement s'exprimer et on entendra vos avis.
01:17:30 La famille, c'est donc à vos yeux,
01:17:33 Joffroy de Laganerie, conservateur, égoïste et fasciste.
01:17:37 - Oui, la famille est un mode de vie répressif. - Vous n'avez pas un tantinou loin ?
01:17:41 Non, mais c'est montré sociologiquement.
01:17:43 Le simple fait de se mettre en couple divise par 5
01:17:45 la fréquentation et le nombre de sorties.
01:17:47 C'est un appauvrissement considérable du tissu relationnel
01:17:49 qui est objectivement engagé dès qu'on s'engage
01:17:51 dans un mode de vie conjugal et familial.
01:17:53 Parce que la vie se met à avoir un centre qui est le foyer,
01:17:55 qui est l'intérieur, qui est le domestique
01:17:57 et donc qui produit un appauvrissement considérable du rapport aux autres.
01:18:00 - Ça peut être enrichissant aussi non ?
01:18:02 - Je pense que moi j'associe beaucoup la famille à la déperdition,
01:18:05 à la tristesse, à l'ennui, à la sociabilité, à l'obligation,
01:18:08 à la calcification des identités.
01:18:10 Alors que l'amitié c'est l'espèce d'aspiration à une vie au dehors,
01:18:14 à une vie qui n'a pas de centre, à une vie qui est centrée sur la rencontre,
01:18:17 donc la démultiplication des liens, la transitivité des liens,
01:18:20 donc la complexification de nos identités.
01:18:22 Et un ami par définition c'est quelqu'un qui nous présente d'autres amis.
01:18:25 On est toujours l'ami des amis de son ami.
01:18:27 Et donc l'amitié est une forme ouverte, c'est une forme généreuse,
01:18:29 c'est une forme d'accueil et qui à mon avis est susceptible de produire
01:18:32 des dispositions mentales beaucoup plus libertaires que la famille.
01:18:35 Et je dirais même qu'en un sens la politique devrait,
01:18:37 ce n'est pour projet, de développer le plus d'amitié possible.
01:18:40 Pour moi la politique accomplit son œuvre dans le progrès de l'amitié.
01:18:43 Et j'essaye d'imaginer qu'est-ce que serait une société
01:18:45 dans laquelle il n'y aurait pas un ministère de la famille,
01:18:47 un ministère de l'amitié ? Pourquoi il n'y aurait pas des allocations amicales
01:18:50 plutôt que des allocations familiales ? Pourquoi dans la fonction publique,
01:18:52 on peut faire des rapprochements de conjoints, on peut pas faire
01:18:54 des rapprochements d'amis ? Pourquoi pendant le Covid…
01:18:56 - Mais pourquoi choisir forcément ? Pardon.
01:18:58 - Mais pendant le Covid on pouvait traverser le pays pour chercher son enfant,
01:19:00 on pouvait pas traverser la rue pour voir son meilleur ami.
01:19:02 Donc qu'est-ce qui fait que nous vivons dans une société du familialisme autoritaire ?
01:19:05 - Des allocations amicales, oui, oui, oui.
01:19:07 On vit vraiment une époque formidable.
01:19:09 Alexandre, ça a dû vous plaire vous ce matin.
01:19:11 - Oui, je disais…
01:19:12 - Je voudrais être là, être une petite souris et voir Alexandre Devecchio
01:19:15 en attendant cette interview. - Non, mais c'est notamment pour…
01:19:17 - Le couple et la famille alienent les hommes en fait.
01:19:19 Les hommes avec un grand H, les hommes et les femmes, évidemment.
01:19:22 - Non, mais c'est pour ça aussi que je ne suis pas de gauche,
01:19:24 parce qu'aujourd'hui la gauche c'est ça.
01:19:26 Au lieu de s'occuper des questions… - Non, c'est pas ça la gauche.
01:19:29 - Non, mais il est tout seul. - C'est la gauche médiatique,
01:19:31 c'est la gauche qui est invitée. - Il est tout seul, Alexandre Rousselieu.
01:19:34 - Sur France Inter et qui est dans des délires sociétaux.
01:19:37 La vérité c'est que Geoffroy de Lagardellerie,
01:19:39 c'est pas un secret, vit en troupes,
01:19:42 notamment avec Edouard Louis et un autre acolyte,
01:19:46 c'est ce qu'il appelle les amitiés.
01:19:48 Il a le droit d'avoir des amitiés… - C'est ce que vous appelez un trouple ?
01:19:51 - Un trouple à trois hommes notamment. - Qu'est-ce que vous racontez là ?
01:19:54 - C'est la réalité. - Il a démontré ce matin, Alexandre,
01:19:57 vous n'avez pas écouté l'interview ce matin.
01:19:59 - Mais les mœurs de ce monsieur, pardon, mais c'est pas le sujet.
01:20:02 - Non, mais les mœurs, je ne le regarde pas,
01:20:04 et moi je respecte toutes les mœurs,
01:20:06 mais ce que je veux dire c'est qu'il y a une volonté d'institutionnaliser
01:20:09 des mœurs différentes.
01:20:11 Or je crois que la marge ne peut pas être la norme,
01:20:14 et au contraire on a besoin d'une famille pour faire société.
01:20:17 Donc c'est très bien que Geoffroy de Laguernerie peut vivre comme il veut,
01:20:22 mais je ne vois pas pourquoi il y a ce ressentiment et cette haine
01:20:26 pour des institutions et des repères qui je crois sont importants
01:20:30 pour beaucoup de Français, et pour beaucoup de Français
01:20:32 la famille est un lieu de protection justement.
01:20:34 Face à une société de plus en plus individualiste,
01:20:37 consommeriste, on a aussi besoin des familles.
01:20:39 Donc je respecte tous les modes de vie,
01:20:41 mais je ne vois pas pourquoi on mettrait à bas ce qui est important
01:20:44 et ce qui est un repère.
01:20:46 À bas la famille, c'est ce qu'il veut en réalité par...
01:20:49 Comment ?
01:20:50 - Non, non, je vous ai fait une très mauvaise plaisanterie,
01:20:52 le groupe à bas et...
01:20:53 - Bon, pardon, mais je crois que j'ai dit à peu près ce que j'allais dire.
01:20:56 - Non, mais il faut dire à ce monsieur peut-être qu'on peut être en couple,
01:20:59 fonder une famille, être heureux.
01:21:01 Je veux dire, c'est pas de l'extrême droite de fonder une famille,
01:21:04 enfin je ne sais pas.
01:21:06 - Je crois vraiment qu'il fait sa psychanalyse sur France Inter
01:21:08 et que le service public est pas fait pour ça.
01:21:10 - Là, c'est Benjamin Amart et Tatiana.
01:21:12 - Non, attendez, bon après, il faudrait...
01:21:14 C'est un débat compliqué.
01:21:16 - Je ne dis pas dans les 135 secondes.
01:21:18 - C'est une valeur, effectivement, l'apologie de la valeur famille,
01:21:21 c'est aussi quelque chose qui fait partie du patrimoine de la droite,
01:21:23 y compris de la droite très dure.
01:21:25 Je rappelle la devise de Vichy, "Travail, famille, patrie".
01:21:27 - Non, mais c'est pas parce que le mot "famille" est dans la devise de Vichy...
01:21:30 - Est-ce qu'on a le droit d'avoir une pensée un peu...
01:21:32 - Bien sûr.
01:21:33 - Est-ce qu'on a le droit de discuter aussi ?
01:21:35 - Mais bien sûr, maintenant, pour autant, ce qu'il dit,
01:21:38 il dit des choses qu'il faut...
01:21:40 Moi, je ne pense pas que la question, c'est l'orientation ou les mœurs de ce monsieur,
01:21:43 bien évidemment, en aucun cas.
01:21:45 Par contre, je rappelle qu'il y a des écrivains qui ont dit des choses,
01:21:48 et des écrivains fameux dans le panthéon culturel français,
01:21:51 qui ont effectivement porté un regard très noir sur la famille.
01:21:56 - Qui, par exemple ?
01:21:57 - "Famille, je vouais" était...
01:21:59 C'est la phrase de...
01:22:01 C'est la phrase de Gilles, "Famille, je vouais".
01:22:03 Et de manière globale, dans la littérature française,
01:22:05 on retrouve parfois un portrait au vitriol de la famille.
01:22:08 - Mais ce n'est pas de la littérature, c'est de la sociologie.
01:22:10 - Là, c'est de la sociologie.
01:22:12 - Oui, mais ce n'est pas un artiste, ça, qui nous parle.
01:22:14 - Mais après, derrière, je suppose que ce monsieur est sociologue,
01:22:16 je suppose que derrière ce qu'il affirme ou ce qu'il écrit dans ses ouvrages
01:22:19 sont vérifiés scientifiquement ou invalidés.
01:22:22 - Vous avez une confiance invoible dans la société.
01:22:26 - C'est ce qui me fascine, quand même.
01:22:28 - Juste une question, Karima.
01:22:29 Est-ce que cet homme, qui ne représente que lui-même ou pas grand monde,
01:22:33 franchement, mérite d'être invité à une heure de très grande écoute?
01:22:36 Parce que c'est la matinale de France Inter.
01:22:38 - Attendez, là. Moi, je veux bien...
01:22:40 - Sur le service public, en partant du principe que dans 20 ans,
01:22:42 il dira peut-être le contraire de ce qu'il est en train de dire.
01:22:44 - Non, non, mais mon point, c'est... La famille, très bien.
01:22:46 Mais est-ce que c'est... Parce que c'est vrai,
01:22:48 ce qui me fascine, quand même, c'est à quel point ça peut choquer
01:22:51 qu'il ait cette vision du monde.
01:22:53 Je veux dire, je pense aussi, c'est peut-être une minorité,
01:22:56 mais il y en a pour qui c'est pas nécessairement pour eux,
01:22:58 ce mode de vie ou quoi que ce soit.
01:23:00 Donc, je pense aussi, il faut respecter le fait qu'il y a une partie de la population
01:23:03 qui se reconnaisse pas nécessairement dans le fait de fonder une famille
01:23:06 ou quoi que ce soit. Et puis, comme je dis, la famille, j'en suis, c'est très bien.
01:23:09 Mais je trouve ça fascinant, cette espèce de...
01:23:12 Je veux dire, le malaise que ça suscite.
01:23:15 - Non, mais parce qu'il a de la haine. Il exprime de la haine pour la famille.
01:23:17 - Mais non, c'est pas ça. C'est pas de la haine.
01:23:19 - Si, si. Il a dit que c'est quasiment une institution fasciste pour lui.
01:23:23 - Si on l'est entre les lignes, c'est ce qu'il raconte.
01:23:26 - Il fait de la provocation. Moi, j'ai trouvé cette interview sincèrement intéressante.
01:23:29 - Ah bon ? - De prime abord, moi j'ai une famille, etc.
01:23:32 J'étais choquée en effet, parce qu'il est dans la provocation.
01:23:35 Il utilise des termes extrêmement profonds. Il parle de fascisme, d'autoritarisme, etc.
01:23:39 De l'autre côté, c'est très intéressant, sa réflexion, parce que
01:23:42 ce qu'il explique, en fait, c'est que lui, il défend la communauté des dissidents de la famille.
01:23:45 C'est-à-dire ces jeunes de 18-20 ans qui sont pas forcément encore dans cette obligation familiale
01:23:50 et qui privilégient le lien d'ouverture vers les autres et vers l'amitié.
01:23:53 En fait, lui, c'est la famille versus l'amitié.
01:23:55 - Vous l'aviez dit, vous dites le mot "obligation familiale".
01:23:57 - Je termine carrément. Deuxième chose, ce qui est très intéressant, c'est
01:24:00 justement ces femmes qui sont enfermées dans un truc de reproduction
01:24:04 et qui, peut-être, sont passées à côté de leur vie. Et puis, troisième catégorie,
01:24:07 c'est ces gens qui n'ont plus de femmes, qui n'ont plus d'enfants et qui se retrouvent seuls.
01:24:10 Donc, ce qu'il développe, en fait, est assez intéressant.
01:24:12 Et puis, par ailleurs, j'ai beaucoup rigolé, parce qu'il trouve aussi qu'il y a une autre agression dans la vie,
01:24:16 c'est le matinalisme. C'est-à-dire cette faculté à imposer des rendez-vous extrêmement tôt le matin en entreprise,
01:24:21 parce que d'autres personnes... - Le matinalisme ?
01:24:23 - Oui, le matinalisme. - Ah, j'ai pas écouté ça.
01:24:24 - Les victimes des gens qui ont des enfants et qui sont là tôt le matin.
01:24:26 - Voilà. Qui imposent des rendez-vous extrêmement tôt, mais qui ne sont pas du tout du matin.
01:24:28 Et donc, il explique que c'est extrêmement désagréable et que, pour lui, c'est une vraie agression.
01:24:32 Donc, j'ai trouvé qu'en fait, la réflexion sur la famille était intéressante,
01:24:35 parce que c'est une ouverture aussi sur autre chose, l'amitié.
01:24:37 Et la façon dont il le développe est extrêmement intéressante.
01:24:40 - Vous vous rouriez à cette agression qui est magnifique.
01:24:42 - C'est fantastique, moi, ce que je trouve.
01:24:44 - Ce qui m'interpelle, c'est que l'impression que ce qu'il dit, moi, je trouve, n'a rien de sociologique.
01:24:49 J'ai l'impression que c'est quelqu'un qui parle à travers les propres croyances.
01:24:52 - Julien, vous savez, on a dit parfois BHL à des heures de rendez-vous.
01:24:54 - Mais là, tout le monde parle en même temps ?
01:24:56 - Vous disiez, mais comment on l'invite ?
01:24:58 À la matinale de France Inter, on invite BHL à peu près partout.
01:25:01 Et pourtant, on peut commencer à faire la liste de ceux qu'on invite un peu partout en étant plus ou moins pertinent.
01:25:08 - Et on n'aura pas forcément le même avis.
01:25:10 - Moi, j'ai trouvé l'interview plutôt intéressant.
01:25:12 - France Inter est bien libre de sa programmation.
01:25:14 - Elle fait ce qu'elle veut.
01:25:16 - Mais alors, c'est quoi le problème ?
01:25:18 - Évidemment, il faut réfléchir, c'est un sujet de réflexion.
01:25:21 Ça a de la tir à réfléchir sur le lien familial, sur le lien amical, c'est intéressant.
01:25:25 - Oui, mais regardez, il y a quand même...
01:25:27 - Ça ouvre des portes de réflexion, de discussion, d'apprentissage.
01:25:29 - Oui, mais vraiment, 10 secondes.
01:25:31 - Mais arrêtez de parler de familialité.
01:25:33 - Je vous fais confiance.
01:25:35 - Il faut bien se faire la programmation, mais ça serait bien que le même genre de gens que Geoffroy Daganry,
01:25:38 qui se lamentent sur la programmation des autres, pour le coup, respectent aussi la programmation des autres.
01:25:42 Et dernier point, ce qui est pathétique chez ces rebelles en toque, c'est qu'il est révolutionnaire.
01:25:46 Et qu'est-ce qu'il veut ? Un ministère de l'amitié.
01:25:49 Il ne peut pas s'en sortir tout seul, il est marginal, il a besoin d'un ministère et des allocations d'amitié.
01:25:54 - Vous rendez compte du degré de grotesque de ce rébellion ?
01:25:58 - Stop, stop, stop, stop.
01:26:00 - Il nous reste 5 minutes.
01:26:02 - Il est extrêmement au sérieux.
01:26:04 - Je crois que Geoffroy Daganry est en train de venir.
01:26:06 - Team premier degré.
01:26:08 - On va se remonter un petit peu le moral, les amis, pour notre dernier sujet.
01:26:11 Vous savez que le Guide Michelin a dévoilé aujourd'hui son millésime 2023 des meilleurs restaurants gastronomiques en France,
01:26:17 avec 44 nouvelles étoiles.
01:26:20 Et c'est la consécration pour Alexandre Couillon, chef de la marine sur l'île de Noirmoutier.
01:26:26 C'est le seul chef à décrocher une troisième étoile en France dans le Guide Michelin.
01:26:30 Et vous savez quoi ? Il est avec nous en direct sur CNews.
01:26:33 - Bonsoir, chef.
01:26:35 - Bonsoir.
01:26:36 - Ça fait plaisir. Déjà, je vous applaudis. Franchement, bravo.
01:26:39 Une première réaction. Vous venez de remporter cette troisième étoile.
01:26:43 J'imagine que c'est une fierté incroyable pour vous et pour votre épouse.
01:26:47 Dans quelles circonstances vous-même, personnellement, vous l'avez appris ?
01:26:50 Et quelle a été votre première réaction ?
01:26:52 - On l'a appris vraiment au dernier moment, à l'instantané, on va dire.
01:26:57 Et je pense que c'est un espèce de flashback sur 24 années qui défile en quelques centièmes de secondes,
01:27:06 qui nous retrace toute la vie.
01:27:08 Et c'est vraiment là où on réalise qu'on a pu construire sur l'île de Noirmoutier depuis quelques années.
01:27:16 - Je me rends compte, c'est la première fois que je vous interview.
01:27:18 Et je me permets, parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas vieux du tout.
01:27:25 Vous êtes très jeune. Est-ce que je peux oser vous demander votre âge ?
01:27:28 - 47 ans.
01:27:30 - Vous êtes 47 ans. Je ne sais pas quel est le record de la troisième étoile pour un chef.
01:27:34 Mais à mon avis, vous n'êtes pas loin du record.
01:27:37 Parlez-nous de votre établissement, votre histoire.
01:27:40 J'ai cru comprendre qu'il y a une vraie histoire avec votre épouse.
01:27:43 Tout a commencé en 99 et il y a un vrai projet commun entre vous.
01:27:47 - C'est l'histoire qu'on a créée. C'est un restaurant qu'on a créé il y a quelques années, en 99.
01:27:55 On a repris un restaurant qui était "familial", un restaurant qui était saisonnier.
01:28:00 Et les premières années ont été très compliquées.
01:28:02 Il a fallu le temps de comprendre comment cela fonctionnait,
01:28:06 comment l'île fonctionnait, même si on est natif de cette île.
01:28:10 Et puis, je pense qu'au bout de quelques années, la maturité a été présente.
01:28:14 Et puis, on a pu créer et proposer notre propre philosophie de travail.
01:28:20 - Comment vous définiriez votre cuisine, en quelques mots, pour les amateurs de bonne bouffe, que nous sommes tous, évidemment ?
01:28:27 - Une cuisine simple, j'ai envie de dire. Simple, c'est un grand mot.
01:28:31 Mais une cuisine franche, sincère, marine et végétale.
01:28:34 Vraiment bercée d'iodes et de légumes, car on a cette chance d'avoir un potager.
01:28:40 En fin de compte, le restaurant est situé sur l'île de Hormoutier, on est à 50 mètres juste en face, on a la criée.
01:28:46 Et à 3 minutes sur la gauche, on est au jardin.
01:28:49 - Votre plat phare ou vos plats phares, faites-nous un peu saliver.
01:28:53 - Là, en ce moment, on cuisine sur un flanc.
01:28:58 On sert dans une petite tasse un flanc de crabe, un peu comme un flanc très japonais, très moelleux,
01:29:05 avec du homard brisé, un peu d'herbe d'édunes ramassée un peu sauvage, une belle cuillère de caviar,
01:29:11 une sauce homard un peu légèrement avec des saveurs d'agrumes.
01:29:15 Quelque chose de très gourmand, mais on travaille beaucoup sur l'instantané, sur ce que la mer nous produit.
01:29:24 Tous les matins, c'est vraiment beaucoup d'efforts pour aller chercher les meilleurs produits.
01:29:29 - J'aurais pas dû vous poser cette question parce que vous m'avez énervé.
01:29:32 J'en salive. Petite question pour s'amuser un peu.
01:29:37 Là, vous êtes encore à Strasbourg ?
01:29:39 - Non, on vient juste d'arriver. On est sur la capitale.
01:29:42 - Est-ce que vous tournez la baraque quand vous n'êtes pas là ?
01:29:44 Parce que là, j'imagine que vous n'avez pas pu assurer le service ce soir, si ?
01:29:46 - Alors, le restaurant est fermé, mais j'ai loupé en 24 ans. J'ai peut-être une fois un service.
01:29:53 - La 3ème étiale mérite bien une petite journée de fermeture.
01:29:56 J'ai quand même des questions qui fâchent, en tout cas une question qui fâche.
01:30:00 Et c'est normal parce que les gens qui nous regardent, ça les fait rêver un restaurant étoilé, 3 étoiles comme le vôtre.
01:30:05 J'ai deux questions en une.
01:30:07 Si je veux manger chez vous, combien de temps à l'avance est-ce qu'il faut que je m'y prenne pour avoir une table ?
01:30:11 Et deuxièmement, combien ça va me coûter en moyenne ?
01:30:14 Je sais que l'art n'a pas de prix, mais...
01:30:17 - On a cette chance aujourd'hui de travailler avec à peu près 3 mois de réservation d'avance.
01:30:22 C'est-à-dire que si ce n'était pas le cas pendant plusieurs années, où plusieurs années, ça a été très compliqué.
01:30:27 Aujourd'hui, on a cette chance de travailler de février à novembre.
01:30:31 Mais il faut savoir que les débuts ont été très compliqués, où on travaillait juste 2 mois, juillet et août.
01:30:37 Et aujourd'hui, on a cette chance d'avoir évolué notre établissement et de satisfaire notre clientèle et tous nos artisans.
01:30:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous pouvez manger pour un premier menu.
01:30:47 Alors c'est vrai qu'il faut que ça reste une expérience, à Noirmoutier, mais pour 160 euros, je veux dire.
01:30:53 Mais l'idée est de vivre un moment et de ne pas se priver de tous nos artisans, que ces artisans puissent vivre aussi.
01:31:01 C'est très important.
01:31:02 - Un dernier mot avec Tatiana Rolabarza qui rêve de vous poser une question.
01:31:06 - Parce que moi, j'ai découvert votre histoire et j'ai trouvé ça...
01:31:09 Je trouvais que c'était une vraie leçon de vie, parce que votre histoire, vous avez vraiment su rebondir.
01:31:12 C'est une histoire de résilience, c'est-à-dire que vous avez débuté.
01:31:15 Vos parents vous ont donné ce restaurant. Je crois que votre père était pêcheur de crevettes et votre mère, couturière.
01:31:20 C'était vraiment pour vous embouler, au début vous disiez Noirmoutier, c'est le désert de Gobi, de Chretien-Brazouin.
01:31:26 Et d'ailleurs, vous avez même appris votre première étoile en voiture avec votre femme.
01:31:29 Vous étiez en train de parler de faire voiture de votre restaurant. C'est ça l'histoire.
01:31:32 Et j'ai trouvé que c'était une leçon de vie fabuleuse, parce que vous avez su creuser votre sillon sans le faire dans les pas d'un grand chef.
01:31:39 Et vous avez su imposer une cuisine vraiment à votre façon, en créant un potager, en allant chercher...
01:31:44 - Quelle est la question ?
01:31:45 - Non mais ma question, c'est juste ça.
01:31:47 - Non, parce que je suis un peu en retard.
01:31:48 - Est-ce que ça vous donne envie de former des jeunes...