Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour docteur, bonjour Brigitte.
00:02 L'Agence nationale de sécurité du médicament met en garde
00:06 au sujet de nouveaux médicaments hormonaux
00:09 et elle met en garde au sujet de leur lien potentiel
00:12 avec l'apparition de tumeurs cérébrales.
00:14 Bon, de quoi s'agit-il exactement et faut-il s'inquiéter ?
00:18 Alors quand on parle de médicaments hormonaux,
00:20 on parle de médicaments à base de progestérone,
00:23 ce sont des progestérones de synthèse,
00:26 ce sont des hormones féminines,
00:28 ce sont des médicaments qui contiennent des hormones féminines,
00:31 ce qu'on appelle des progestatifs.
00:33 Et quand on parle de méningiome, on parle de tumeurs cérébrales bénignes,
00:37 qui sont des tumeurs qui se développent à partir des enveloppes du cerveau
00:41 que l'on appelle les méninges, vous savez,
00:43 il y a plusieurs enveloppes qui protègent le cerveau
00:47 et donc ces tumeurs se développent à partir des méninges
00:50 et ce sont des tumeurs bénignes.
00:52 Mais évidemment si elles grossissent,
00:54 elles peuvent entraîner des troubles neurologiques
00:56 et on va y revenir.
00:58 Donc en fait ce lien entre hormones féminines et tumeurs du cerveau,
01:02 il est connu depuis plusieurs années.
01:05 On le doit d'ailleurs à un neurochirurgien
01:08 qui s'était retrouvé à opérer un nombre plus élevé de femmes,
01:12 de méningiomes justement, de ces tumeurs cérébrales,
01:15 un nombre en haute augmentation,
01:17 donc il a cherché à comprendre pourquoi cette augmentation
01:20 et il s'est avéré qu'elles avaient en coma,
01:23 toutes ces personnes, d'avoir pris des traitements hormonaux,
01:27 de hormones féminines, de progestatifs,
01:30 donc là on s'est dit tiens il peut y avoir un lien entre les deux
01:33 et notamment un médicament qui était très utilisé il y a quelques années,
01:38 ce qu'on appelle l'endrocure, c'est un progestatif aussi,
01:42 qui va bloquer les hormones mâles.
01:45 Et ce médicament, ce progestatif,
01:48 non c'est pas tout de suite cela,
01:50 ce médicament, ce progestatif, il bloquait les hormones mâles
01:54 et il était indiqué notamment au cas d'hyperpilosité,
01:57 vous savez l'hirsutisme,
01:59 toutes ces personnes qui souffrent, ces femmes qui souffraient de poils abondants,
02:03 donc on leur donnait ce médicament, l'endrocure,
02:05 et aussi il était indiqué pour les transitions de genre,
02:09 ce sont des médicaments qui bloquent les hormones mâles.
02:12 D'ailleurs ça a été tellement, les gens étaient tellement sensibilisés
02:16 que la prescription de ce médicament a diminué de 88%,
02:19 vous voyez en quelques années.
02:21 Donc voilà, donc ça ce lien on connaissait,
02:23 il y avait endrocure, il y avait l'utényl et l'utéran,
02:27 des médicaments à base de ces hormones.
02:30 Et là en fait, fin de semaine dernière,
02:33 l'agence a fait un communiqué justement
02:36 pour sensibiliser au risque potentiel,
02:39 attention, pour l'instant on n'a pas réellement de lien de cause à effet prouvé,
02:44 mais bien suspecté,
02:46 et surtout l'idée c'est de sensibiliser les médecins et les femmes
02:50 sur ce risque potentiel évidemment.
02:52 Alors là, ce sont de nouveaux médicaments que l'on va avoir là,
02:56 ce ne sont pas les trois anciens dont je viens de vous parler,
02:59 ce sont de nouveaux médicaments,
03:00 et ces médicaments ils sont prescrits assez souvent,
03:04 puisqu'ils sont prescrits aux femmes ménopausées,
03:07 ils sont prescrits aux femmes qui souffrent d'endométriose,
03:11 ils sont prescrits aux femmes qui ont des troubles menstruels
03:14 avec des règles longues, des règles douloureuses,
03:17 ils sont prescrits aux femmes qui ont des fibromes,
03:19 donc ce sont des médicaments quand même très utilisés.
03:22 Donc l'idée c'est quoi avec ce communiqué ?
03:25 C'est de dire qu'il y a un risque potentiel,
03:28 donc à surveiller, donc de sensibiliser les médecins,
03:31 que les médecins évaluent bénéfices, risques à donner ces traitements,
03:36 quand vous souffrez réellement d'endométriose ou de choses comme ça,
03:39 effectivement il faut discuter de l'indication du traitement,
03:43 et surtout, on ne va pas le donner à quelqu'un qui a déjà un méningiome,
03:47 mais surtout d'alerter sur les symptômes qui peuvent vous faire penser
03:52 que vous souffrez d'un méningiome.
03:54 Je vous ai mis les principaux symptômes,
03:56 en sachant évidemment que c'est pas le risque potentiel,
04:02 je le répète, il ne faut pas non plus s'alerter,
04:04 il faut en discuter avec son médecin.
04:06 Les principaux symptômes, il y en a d'autres,
04:09 c'est qu'en fait ça va toujours dépendre de l'endroit et de la grosseur du méningiome.
04:14 Donc si vous sentez des maux de tête, des troubles de la vision,
04:17 des troubles du langage, des nausées, des vertiges,
04:20 éventuellement des petites fourmis dans un bras,
04:22 ou une petite difficulté à bouger,
04:25 il faut savoir que ça peut être ça quand on prend un traitement hormonal
04:32 à base de progestérone.
04:34 L'idée est de faire que le médecin, quand il prescrit ses traitements,
04:39 en discute avec la patiente pour savoir,
04:41 parce que le risque est très rare.
04:43 On est passé, pour vous donner un exemple,
04:46 en 2017 on avait opéré 95 femmes de méningiome,
04:52 et là on en a opéré 7 en 21.
04:54 Donc vous voyez, c'est pas non plus quelque chose de très fréquent.
04:58 Et ce qui est important c'est de le savoir,
05:02 de connaître les symptômes, d'en discuter avec son médecin.
05:05 Mais il faut toujours évaluer le bénéfice et le risque.
05:07 Quand vous souffrez énormément, il vaut mieux prendre un traitement hormonal
05:11 régulièrement qui vous soulage vos douleurs,
05:14 pour l'endométriose mais aussi pour la ménopause.
05:16 Il y a tellement d'avantages à prendre un traitement de la ménopause
05:19 pour ce qui se voit et aussi pour ce qui ne se voit pas,
05:21 comme les scéoporoses et les maladies cardiovasculaires.
05:23 Donc c'est vraiment une discussion à avoir dans le colloque singulier
05:26 avec son médecin avant l'indication d'un traitement à base de progestérone.
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