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00:00 Finalement madame la ministre, cette tournée d'Emmanuel Macron, c'est un peu un mélange
00:03 de Tintin en Congo et d'OSS 117 en Afrique.
00:05 Le président de la République est rentré dimanche à Paris après une tournée de 4
00:16 jours en Afrique centrale et c'est maintenant l'heure du bilan.
00:18 Au Gabon, sous prétexte d'un sommet sur la forêt boycotté par la société civile
00:22 et les ONG, le président n'a fait que renforcer Ali Bongo, cœur battant de la France-Afrique
00:27 à la veille d'une élection présidentielle.
00:29 Au Congo, Brazaville, il s'affiche tout sourire avec Denis Sasso Nguesso, président
00:33 militaire et responsable d'une guerre civile ayant entraîné le massacre de milliers
00:37 d'opposants.
00:38 Il passera ensuite en Angola, sans dire un mot de l'immonde projet ECOB de Total Energy
00:42 qui a déjà conduit à l'expropriation de plus de 100 000 paysans.
00:45 Puis, pour clore cette magnifique tournée, il s'est rendu samedi en République démocratique
00:50 du Congo et là, ce fut le clou du spectacle.
00:52 Incapable de dénoncer le financement de la milice M23 par le Rwanda, le président a
00:57 cru bon d'insulter Félix Tshisekedi, puis s'est embourbé dans un discours au Roland
01:01 colonialiste qui a profondément choqué son homologue et l'ensemble du plus grand pays
01:05 francophone au monde.
01:06 Finalement, madame la ministre, cette tournée d'Emmanuel Macron, c'est un peu un mélange
01:10 de Tintin au Congo et d'OSS 117 en Afrique.
01:12 Alors, comment s'étonner ensuite que l'influence russe s'étende depuis des années sur le
01:15 continent africain, où le sentiment anti-français, lui, ne fait que croître ? Que beaucoup de
01:19 ces États refusent de s'engager à nos côtés dans le soutien à l'Ukraine ? Qu'après
01:23 notre échec en Libye puis au Sahel, de grands pays comme le Mali ou le Burkina Faso, nous
01:27 demandent de fermer nos casernes militaires ? Madame la ministre, vous qui êtes une diplomate
01:31 aguerrie, ma question est simple, qu'avez-vous pensé de cette tournée du professeur Macron
01:34 en Afrique ?
01:35 Le 27 février, vous vous en souvenez, le président de la République a fixé le cap
01:47 de notre politique à l'égard de l'Afrique, un continent qui présente d'immenses potentialités
01:52 pour les décennies et les décennies qui viennent.
01:54 En un mot, nous voulons y créer des partenariats équilibrés, dans le respect réciproque,
02:00 et sans arrogance, mais sans complexe, comme il l'a dit.
02:04 Sans arrogance parce que nous n'imposons ni nos solutions, ni notre vision du monde.
02:09 Sans complexe car nous avons une proximité à entretenir, sans connivence ni ingérence,
02:14 et en ne soutenant aucun candidat, vous le savez bien, et en parlant avec tout le monde,
02:19 y compris avec les oppositions, comme toujours.
02:21 Car nous avons une présence économique aussi à encourager, dans un esprit gagnant-gagnant,
02:27 et car nous avons enfin de nouveaux partenariats à bâtir, la préservation des forêts, la
02:32 lutte contre le changement climatique, la lutte contre les pandémies, la défense du
02:36 multilatéralisme, et je pourrais poursuivre cette énumération.
02:39 Et sans relâche, nous devons continuer de lutter contre les fractures et contre les
02:45 incompréhensions.
02:46 La réponse ne saurait donc être dans la prise de distance, mais au contraire, dans
02:51 l'approfondissement du dialogue.
02:53 Et je vous invite, Monsieur le député, à y participer.
02:55 Merci.
02:56 [SILENCE]