«C'est une décision du patient » : l’immunothérapie, une arme supplémentaire contre le cancer

  • l’année dernière
Dans une interview en trois parties, accordée à TF1 en juin, novembre, puis janvier -et diffusée dimanche soir- Florent Pagny a raconté son combat contre le cancer du poumon, détecté il y a un peu plus d’un an. Au cours de ses confidences, le chanteur explique notamment avoir arrêté une partie de son programme de soins, alors qu’il se pensait en phase de rémission après avoir subi plusieurs séances de chimiothérapie, puis comment il allait devoir de nouveau se mobiliser contre la maladie après l’apparition d’un ganglion. « Je n’ai pas fait le traitement d’immunothérapie alors il faut que je retourne vite le faire », confie-t-il dans le dernier entretien diffusé dans l’émission « Sept à huit ». En évoquant avec franchise son combat contre la maladie, Florent Pagny met notamment en avant un traitement moins connu que la chimiothérapie ou la radiothérapie et relativement récent : l’immunothérapie. Stéphane Champiat, oncologue médical à Gustave-Roussy et spécialisé dans les nouveaux médicaments en cancérologie, explique en quoi consiste ce traitement.
Transcript
00:00 fait partie de la liberté des gens de décider de ne pas faire exactement ce qu'on leur a proposé
00:03 comme traitement. Ils ont conscience de ça, ils prennent plus ou moins les risques qui vont avec.
00:27 L'immunothérapie c'est le principe d'utiliser des traitements qui ciblent les défenses immunitaires,
00:31 nos globules blancs, pour lutter contre les cellules cancéreuses. Donc quelque part c'est
00:34 d'aller réveiller les défenses qu'on a en nous pour lutter contre les cellules cancéreuses et c'est
00:38 des médicaments qui sont sur le marché depuis 2010, à peu près 2011 pour ce qui est du mélanome et
00:44 2015 pour ce qui est du cancer du poumon. Ça ne fonctionne pas pareil que la chimiothérapie.
00:48 La chimiothérapie c'est une forme de poison cellulaire, ça va empoisonner les cellules
00:52 qui se divisent rapidement et donc effectivement les cellules cancéreuses la plupart du temps sont
00:55 des cellules qui se divisent plus rapidement que les cellules normales et qui vont s'empoisonner
00:58 plus fortement avec des chimiothérapies, alors que l'immunothérapie va aller activer des défenses
01:04 immunitaires, les globules blancs, pour que ces globules blancs en eux-mêmes aillent s'attaquer
01:07 aux cellules cancéreuses. L'association chimiothérapie immunothérapie dans des cancers du poumon,
01:12 soit localisés en phase adjuvante, soit en phase métastatique, montre qu'effectivement on améliore
01:18 les pronostics des gens grâce à ces associations. Dans les situations précoces, on diminue le risque
01:24 de rechute des maladies et donc on améliore la survie, ce qui veut dire qu'effectivement oui,
01:28 on sauve des vies avec ces traitements aujourd'hui, comme l'ont montré les études. En fait,
01:33 les études qui nous permettent de montrer le bénéfice de ces immunothérapies,
01:36 elles sont faites avec une durée de traitement classique de un an et donc du coup on a la
01:41 réponse de qu'est-ce que ça fait de faire un an d'immunothérapie chez les patients qui sont
01:45 dans cette situation-là. De faire moins, je n'ai pas la réponse formellement, effectivement comme
01:50 vous je peux penser qu'il y a un risque que ça marche moins bien. Est-ce que j'en ai la certitude ?
01:55 La réponse est non, mais en tout cas c'est ce qu'on peut craindre d'avoir un traitement moins
01:58 complet que ce qui avait été utilisé dans les études pour prouver le bénéfice de l'immunothérapie.
02:02 C'est aussi là où on doit être à l'écoute de nos patients, leur dire voilà ce qui est prouvé,
02:07 voilà les risques éventuels qu'on peut craindre en arrêtant les traitements plus précocement,
02:12 mais on n'est pas à leur place non plus pour subir les effets secondaires ou les contraintes
02:15 que ça représente. Après on doit s'adapter et réagir face à une éventuelle rechute qui
02:21 surviendrait, qu'on ait fait le traitement de façon optimale ou pas, parce qu'encore une fois,
02:24 même quand on fait le traitement de façon optimale, tous les patients n'ont pas un
02:27 bénéfice absolu avec une certitude de guérison derrière.
02:30 !

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