Violences conjugales : des nouvelles mesures annoncées par le gouvernement

  • l’année dernière
Avec Aurore Boyard, avocat et experte auprès du comité nationale des ordonnances de protection

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-03-08##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:05 Il est 7h47 sur Sud Radio.
00:08 Sud Radio vous explique.
00:09 Avant la journée internationale des droits des femmes,
00:11 Elisabeth Born a donc fait des annonces pour lutter contre les violences conjugales.
00:15 Grosso modo, il va y avoir des pôles spécialisés dans les violences conjugales
00:19 au sein des tribunaux qui vont être mis en place.
00:22 Et puis, il y aura la création d'une ordonnance de protection immédiate en 24 heures
00:27 que le juge pourra prononcer sans audience, en urgence,
00:31 pour garantir la sécurité effective des femmes, victimes et de leurs enfants.
00:35 Nous sommes avec Aurore Boyard, avocate,
00:38 experte auprès du Comité National des Ordonnances de Protection.
00:41 Bonjour.
00:42 Bonjour.
00:43 Est-ce que ces annonces vont permettre d'être plus efficaces
00:47 pour la justice contre les violences conjugales ?
00:51 Oui, pour les pôles spécialisés, bien évidemment,
00:54 puisqu'aujourd'hui, tout le monde n'est pas spécialisé dans la matière des violences intrafamiliales.
00:58 Je rappelle que c'est un domaine qui est totalement différent, par exemple,
01:02 que des actes de terrorisme ou des violences sur mineurs.
01:04 Il faut véritablement être formé pour les violences intrafamiliales.
01:08 Donc, créer un pôle spécialisé, ça va dans le bon sens, bien évidemment.
01:12 Et également, l'ordonnance de protection sur 24 heures,
01:15 moi, je trouve que c'est une très bonne idée.
01:17 On connaît déjà ce mécanisme dans d'autres domaines,
01:19 notamment sur la protection des mineurs,
01:21 dans le cas d'une ordonnance de placement provisoire,
01:23 où le procureur peut placer provisoirement un mineur en danger,
01:27 dans l'urgence, en 24 heures,
01:29 et ensuite, le juge rétablit le contradictoire.
01:31 Cette ordonnance de protection en 24 heures peut utiliser le même mécanisme,
01:35 à la différence près que le procureur saisira le juge aux affaires familiales,
01:39 qui est le juge des ordonnances de protection,
01:41 lequel rendra, sans entendre les partis,
01:44 ni la victime présumée, ni l'auteur présumé,
01:48 rendra tout de suite une ordonnance en 24 heures,
01:50 sur les éléments donnés par le procureur.
01:52 Moi, je pense que c'est bien,
01:53 parce que le seul qui a accès à l'enquête en cours, c'est le procureur,
01:56 il faut être clair.
01:57 Mais par contre, à mon sens,
01:59 pour que ça soit constitutionnel,
02:01 il faut rétablir le principe du contradictoire.
02:03 Donc, en même temps que lorsqu'il va rendre cette ordonnance en 24 heures,
02:07 il va prendre certaines mesures,
02:08 des mesures d'éloignement,
02:10 des mesures qui vont protéger la victime et les enfants,
02:13 il devra, à mon sens, fixer une date d'audience,
02:16 pour 4 jours après,
02:18 dans le cadre commun des ordonnances de protection,
02:20 puisqu'aujourd'hui elles sont rendues en 6 jours,
02:22 pour rétablir le principe du contradictoire,
02:24 les partis seront convoqués,
02:25 et à ce moment-là, il y aura des...
02:26 – C'est-à-dire entendre l'époux,
02:29 s'il s'agit d'un époux,
02:31 et puis son avocat,
02:33 pour qu'il avance ses arguments, quoi.
02:36 – Bien sûr, mais de toutes les façons,
02:38 ça ne pourra pas se faire autrement.
02:40 L'ordonnance de protection en 24 heures,
02:42 ça sera pour une urgence absolue,
02:44 mais de toutes les manières,
02:46 on doit rétablir le principe du contradictoire derrière,
02:48 on ne peut pas être condamné...
02:50 – À quoi ça sert ce contradictoire,
02:52 s'il y a eu violence ?
02:54 – Vous savez, c'est important le principe du contradictoire,
02:58 parce que ça permet justement d'apporter un éclairage nouveau,
03:01 on le sait, effectivement,
03:03 il y arrive parfois que des personnes mentent,
03:05 alors c'est effectivement une minorité par rapport au dossier.
03:08 Il y a une espèce de droit au mensonge,
03:11 "droit au mensonge" en matière procédurale,
03:14 on le voit bien dans toutes les procédures,
03:16 mais non, ce principe du contradictoire est fondamental,
03:19 parce qu'on peut très bien aussi être en présence
03:21 d'une personne qui ment,
03:23 ou ne pas avoir tous les éléments en main aussi,
03:25 c'est très important, c'est la sauvegarde des droits de chacun.
03:28 – Et une dernière question,
03:30 Ror Boyard, parce que vous, vous vous êtes confrontés,
03:32 vous voyez ça évidemment, chaque jour, avec des dossiers,
03:35 il y en a certains qui disent,
03:37 oui mais c'est la double peine pour des personnes
03:40 qui sont victimes de violences conjugales,
03:42 parce qu'elles doivent quitter leur domicile,
03:44 ça devrait être la personne qui commet ces violences conjugales,
03:48 qui devrait être éloignée,
03:50 là c'est l'inverse, qu'est-ce que vous en pensez ?
03:53 – En fait, en réalité, on a des possibilités
03:56 qui permettent à la victime de rester chez elle,
03:59 mais dans le cadre d'une urgence extrême,
04:01 moi je suis contre le fait que la personne qui est victime reste,
04:04 pourquoi ? Parce que l'auteur connaît son adresse,
04:06 si l'auteur n'est pas incarcéré,
04:08 s'il n'est pas en détention provisoire,
04:10 connaissant l'adresse, il peut y retourner,
04:12 parce qu'à part mettre un cordon de CRS
04:14 ou des policiers en bas de lit même de la personne qui est victime,
04:17 c'est très difficile d'assurer une sécurité 7 jours sur 7,
04:20 24 heures sur 24.
04:21 Pour moi la solution, et je terminerai là-dessus,
04:24 est aussi de gérer en amont,
04:25 on a tous les outils aujourd'hui pour protéger des femmes
04:28 qui sont victimes avant même le dépôt de plainte,
04:31 parce que ce qu'il faut c'est les rassurer,
04:33 faire leur montrer qu'on peut les prendre en charge en amont,
04:35 parce que parfois elles ont peur de déposer plainte,
04:37 on dispose de tous les outils aujourd'hui.
04:39 Le problème, c'est qu'il faut travailler en interprofessionnel,
04:42 ce qui n'est pas évident, tout le monde n'y arrive pas,
04:44 et tout le monde ne connaît pas encore les outils
04:46 qui permettent de prévenir et de protéger ces femmes.
04:49 - Et puis des maisons pour accueillir ces femmes en urgence,
04:53 ce que vous avez fait par exemple de votre côté,
04:56 et ce qui commence à se faire un peu partout sur tout le territoire.
04:59 Merci Aurore Boyard d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Sud Radio.
05:03 Radio.
05:03 *Musique*

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