Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur CNews.
00:00:02 Cet après-midi, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition de 90 minutes info.
00:00:05 Je vous présente le programme juste après un rappel des titres, bien évidemment, en compagnie de Somaïa Labidi aujourd'hui.
00:00:10 Le Louvre, bloqué depuis ce matin, 150 grévistes du musée occupent la salle de la Joconde.
00:00:18 Dans un communiqué, la CGT Culture dit affirmer sa solidarité avec les luttes des femmes en ce 8 mars
00:00:24 et dénonce l'impact de la réforme des retraites sur la situation des femmes salariées.
00:00:29 Top départ de la vente des billets pour les vacances d'été de la SNCF depuis 6h ce matin.
00:00:35 Les billets TGV Inouï, Intercités et Ouigo sont disponibles sur le site de la compagnie Ferroviaire.
00:00:41 Une vente qui concerne les trains circulants du 8 juillet au 3 septembre et jusqu'au 9 décembre pour les Ouigo.
00:00:47 Record de fonte de la banquise en Antarctique au mois de février.
00:00:52 Un record confirmé par l'Observatoire européen du climat.
00:00:55 Un phénomène inquiétant qui s'est intensifié depuis une dizaine d'années.
00:01:00 Merci beaucoup Somaya. Dans cette édition, nous parlerons de la mobilisation d'hier émaillée de violences à Paris.
00:01:07 Notamment, images de destruction, de prise à partie des forces de l'ordre, avec plusieurs blessés dans leur rang.
00:01:13 Et quelles sanctions à l'arrivée ?
00:01:16 [Cris de la foule]
00:01:31 Et pendant ce temps, le dialogue est ouvert avec les syndicats, assurant une partie de l'exécutif.
00:01:36 Mais un grand absent néanmoins dans cette séquence.
00:01:38 Le chef de l'État appelé à s'exprimer désormais. Mais où est-il ?
00:01:43 Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique
00:01:47 qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive.
00:01:51 La porte du gouvernement, si c'est votre question, elle est plus couverte en fait.
00:01:54 Nous, on est dans le dialogue.
00:01:56 8 mars, combat sans fin pour les femmes.
00:01:59 A quoi sert donc cette journée si elle n'est pas suivie des faits ?
00:02:02 Quand cela s'arrêtera-t-il ?
00:02:04 Les violences conjugales, l'inégalité salariale, les retraites également avec un angle mort, cela suffit.
00:02:11 Même quand on a un soupçon de volonté, en tout cas un soupçon de prise de conscience
00:02:18 que ce n'est pas normal ce que l'on vit, on a du mal à trouver une issue de secours.
00:02:22 Moi, ce que je disais souvent, je me sentais enchaînée.
00:02:26 Je vous présente l'équipe qui m'accompagne aujourd'hui.
00:02:29 Bonjour Naïma M. Fadel. Merci d'être avec nous.
00:02:32 Je rappelle que vous êtes ici. J'ai grand plaisir à vous retrouver dans ce format d'émission.
00:02:37 Bonjour Judith Ventreobbe. Je rappelle que vous êtes mon reporter au Figaro Magazine.
00:02:41 Merci d'être là. Également, Jean-Claude Dassier.
00:02:44 Bonjour.
00:02:45 Et puis, on accueille Benoît Mournet qui est député Renaissance des Hautes-Pyrénées.
00:02:50 Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:53 On va commencer par l'image déplorable, évidemment, que chacun retient de la journée de manifestation à Paris, hier.
00:02:59 Une voiture SOS médecin prise pour cible. Il s'agissait en fait de la voiture d'un médecin en intervention.
00:03:04 Cet homme a pu être évacué sans blessure, mais les dégâts matériels, vous le voyez, sont considérables.
00:03:10 Et puis surtout, l'image désastreuse, on va en parler juste après ce rappel des faits avec Marine Sabourin sur des images de Fabrice Elsner.
00:03:17 C'est une scène d'une grande violence qui suscite l'indignation.
00:03:24 En marge de la manifestation, des individus masqués et en capuchet caillent à cette voiture garée depuis quelques minutes.
00:03:30 Ils sautent dessus, puis brisent son pare-brise et ses fenêtres à l'aide d'un poteau de signalisation et d'un marteau.
00:03:36 Son propriétaire arrive quelques secondes plus tard et brandit alors sa pancarte SOS médecin. L'homme est stupéfait.
00:03:43 Je suis SOS médecin, je suis en train de réguler justement des lapels de gens en détresse.
00:03:46 Les casseurs prennent rapidement la fuite lorsque les forces de l'ordre arrivent, mais il est impossible d'arrêter les assaillants.
00:03:52 Devant ces individus-là, il faut être sans pitié. D'ailleurs, on fait des bonnes charges républicaines.
00:03:57 Et si on peut en choper un ou deux, on les ramène tranquillement, mais je peux vous dire qu'ils vont le sentir un petit peu.
00:04:01 Parce que c'est insupportable. C'est insupportable que des personnes comme ça viennent gâcher des messages qu'on fait passer à l'exécutif.
00:04:07 Ils sont en train de prendre en otage justement ces manifestations. Et on ne peut pas laisser passer ça.
00:04:13 Le ministre de la Santé a condamné ces faits sur Twitter.
00:04:16 Le droit de manifester, oui. Dégrader la voiture d'un médecin en intervention, c'est inadmissible et je ne peux pas l'accepter.
00:04:22 Ces agissements n'ont pas leur place dans notre pays. J'adresse tout mon soutien à ce médecin.
00:04:26 Plusieurs manifestants ont ensuite encerclé la voiture pour permettre aux médecins d'évacuer.
00:04:31 Beaucoup de réactions et le corps médical qui fait bloc, bien évidemment, autour de cet homme.
00:04:38 Ainsi, la présidente du syndicat des médecins libéraux. Écoutez.
00:04:42 Il est en colère contre ces individus violents. Dans l'incompréhension qu'on puisse faire ça, puisqu'il était sur une place livraison,
00:04:51 il était clair qu'il était en intervention, si vous voulez. Donc c'est vraiment pénaliser l'activité d'un médecin auprès de ses patients.
00:04:58 C'est tout un symbole qui est atteint en plus du bien lui-même, si on peut dire. C'est un symbole qui est atteint.
00:05:06 C'est désastreux, évidemment.
00:05:10 C'est désastreux parce qu'on s'est attaqué à des biens. Normalement, on ne devrait pas s'attaquer à des biens.
00:05:17 On a une voiture qui est stationnée ici, mais on s'est attaqué aussi à un médecin.
00:05:21 Apparemment, quand il est arrivé, il a dit tout de suite qu'il était médecin. Ça n'a pas empêché.
00:05:25 On est face à une ultra-gauche, à des anarchistes qui ne sont sans foin ni noirs.
00:05:30 Et moi, ce qui m'interroge, c'est que ce n'est pas la première fois.
00:05:33 Ce qui m'interroge, est-ce qu'aujourd'hui, on n'est plus finalement en France dans un état de droit ?
00:05:38 Est-ce qu'aujourd'hui, en France, on peut dire qu'on est impuissant face à ça ?
00:05:41 Parce que quand on interroge des policiers, qu'on leur dit « quand vous les arrêtez, qu'est-ce qui se passe ? »
00:05:46 Je vais vous dire que rarement, ils sont poursuivis.
00:05:48 Parce qu'il y a aussi une amertat au tour du fait qu'ils sont de gauche.
00:05:52 C'est-à-dire que quand c'est de gauche, on a une espèce de pression idéologique qui fait qu'on ne les poursuit pas.
00:05:57 Et ça, c'est scandaleux.
00:05:58 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, nous devons absolument, absolument, penser des peines planchers pour ce genre d'individus.
00:06:04 Qui mettent à mal la République et qui donnent aussi une mauvaise image.
00:06:08 Vous savez, souvent, on aborde la question aussi des quartiers et des jeunes dans les quartiers.
00:06:12 Mais quand vous avez des images comme ça, il n'y a pas à avoir deux poids, deux mesures.
00:06:15 Les peines planchers, ça avait été soulevé d'ailleurs contre les forces de l'ordre la semaine dernière.
00:06:19 Ça a été rejeté.
00:06:20 Ça a été rejeté.
00:06:21 Orison a retiré sa proposition de loi.
00:06:23 Jean-Claude Dassier, évidemment, là, on est dans du vandalisme pur.
00:06:28 C'est-à-dire qu'il n'y a même pas à brouiller un message.
00:06:30 Là, il n'y a pas de message, en fait.
00:06:32 Il n'y a même pas de message politique derrière les casses.
00:06:34 Pour eux, c'est de l'action politique.
00:06:36 Mais ils ont déjà fait pire.
00:06:37 Là, ils ont brisé la voiture de ce malheureux médecin.
00:06:40 Et donc, c'est un symbole qui est évidemment insupportable.
00:06:43 Mais ça pose quand même une vraie question.
00:06:47 C'est que tous les Français, à tort ou à raison, considèrent qu'on les connaît tous.
00:06:51 Qu'ils sont tous fichés quelque part.
00:06:53 Et on s'étonne tous, peut-être moi le premier, de les voir revenir régulièrement en tête des manifs
00:07:00 et foutre le, comme disait Darmanin, le bordel.
00:07:03 Est-ce qu'on en a attrapé un, deux ou trois ? Je n'en sais rien.
00:07:08 Si c'est le cas, tant mieux, bravo.
00:07:11 Seront-ils condamnés ? J'en doute.
00:07:13 Ils ne l'ont pratiquement, je crois, enfin je vais m'avancer un peu,
00:07:17 mais je crois jamais été sérieusement.
00:07:19 Donc tant qu'on n'aura pas une politique pénale,
00:07:23 suivie évidemment d'une politique pénitentiaire digne de ce nom,
00:07:26 c'est-à-dire d'avoir des prisons où on peut mettre de temps en temps des délinquants,
00:07:30 quand il y a de la place, ce qui n'est pas fréquent,
00:07:33 si on met ça en place, peut-être réussira-t-on à en finir avec ce phénomène ?
00:07:40 Je suis d'accord avec vous, c'est inacceptable.
00:07:42 Ces têtes vides font de la politique pour défendre une société
00:07:47 dont ils n'ont même pas la première idée.
00:07:49 Ils ne savent même pas pourquoi ils se comportent comme ils se comportent
00:07:52 et je ne sais même pas ce qu'ils ont dans la tête.
00:07:54 L'ultra-gauche, oui, peut-être, savent-ils seulement ce qu'est l'ultra-gauche ?
00:07:57 On n'en sait rien.
00:07:59 Donc il serait temps, oui, il serait temps que le pouvoir,
00:08:02 que l'exécutif, le président de la République, le Premier ministre, le gouvernement
00:08:06 prennent les affaires en main et que se décident de se débarrasser de ce black bloc,
00:08:11 c'est comme ça qu'on les appelle, ils sont 500, 600, 1000, davantage, on n'en sait rien.
00:08:16 Il serait temps de regarder le problème et d'essayer de le régler.
00:08:19 Même si ce sera difficile, j'en conviens.
00:08:22 On estime que 1000 de ces individus étaient dans le cortège hier
00:08:25 et à l'arrivée, pour répondre à votre question, il y a eu quelques dizaines d'interpellations seulement.
00:08:28 Jeudi, Ventrob, ils ne défendent rien d'autre que le chaos
00:08:32 alimenté par une certaine frange politique également, avec cette idée de chaos.
00:08:38 Oui, tout ce qu'on a vu faire à la France insoumise
00:08:42 lors de cette désastreuse séquence parlementaire
00:08:46 allait dans le sens du chaos maximal partout,
00:08:51 comme si le chaos était un mode d'expression politique en démocratie.
00:08:55 Moi, je suis d'accord pour dire que c'est de la bêtise pure,
00:09:00 que la violence n'est pas admise pour exprimer des idées en démocratie,
00:09:07 si on peut appeler ça des idées. C'est déjà bien gentil.
00:09:11 Je rappelle qu'en 2019, il y avait eu une tentative du gouvernement
00:09:15 pour faire passer une loi qui aurait permis aux préfets d'interdire de manifestation
00:09:21 un individu s'étant rendu coupable de violences contre les biens ou contre les personnes,
00:09:27 ou même dont le préfet pensait qu'il pourrait s'en rendre coupable.
00:09:31 Et le Conseil constitutionnel l'a censuré.
00:09:35 Il serait peut-être temps de remettre l'ouvrage sur le métier.
00:09:38 Alors, je vais vous faire réagir, bien sûr, Benoît Mournet, à cette autre séquence choquante,
00:09:42 lorsqu'une policière, vous l'avez sans doute aperçue,
00:09:44 elle a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux d'hier,
00:09:47 une policière qui reçoit un projectile et qui s'effondre, sonné par le choc.
00:09:51 Regardez.
00:09:53 [Cris de la foule]
00:10:17 On rappelle quand même que leur métier, c'est le maintien de l'ordre,
00:10:20 la bonne tenue de la manifestation et non pas être pris pour cible, quand même.
00:10:25 Oui, bien sûr.
00:10:26 Et nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces atteintes aux personnes,
00:10:30 nous cachons quand effectivement ils sont dépositaires de l'autorité publique
00:10:33 ou les atteintes aux biens de ce médecin et pleine solidarité.
00:10:37 Mais au fond, ce n'est pas un message politique.
00:10:39 Un casseur, un vandal ne fait pas de la politique.
00:10:43 C'est un casseur.
00:10:44 Au contraire, il vient brouiller le message qu'ont exprimé des milliers,
00:10:50 des milliers de personnes hier dans les rues et que nous entendons.
00:10:55 Donc, vous voyez, c'est comme à l'Assemblée nationale,
00:10:57 lorsqu'il y a des perturbations du blocage, la démocratie est empêchée de s'exprimer.
00:11:01 Et voilà le droit de manifester, le droit de grève qui sont des droits fondamentaux,
00:11:06 qui sont empêchés ou contrariés par des individus qui ne sont pas là pour manifester,
00:11:10 mais qui sont là pour casser.
00:11:12 Et puis, il y a eu beaucoup de réactions puisque plusieurs policiers ont été blessés.
00:11:15 Vous allez avoir le loisir de réagir, bien sûr, Jean-Claude.
00:11:18 Leurs représentants syndicaux veulent porter l'affaire plus loin.
00:11:22 Tout en connaissant, vous allez voir à travers les mots de ce représentant syndical,
00:11:25 les limites au fond de la justice.
00:11:28 Nous avons déposé plainte, bien évidemment.
00:11:30 Les sept collègues blessés, nous irons jusqu'au bout de nos démarches.
00:11:34 Quand on dit que la justice doit être plus sévère pour les agresseurs,
00:11:38 pour toutes les agressions commises à l'encontre des forces de l'ordre,
00:11:41 à un moment donné, il faut qu'on soit protégé.
00:11:43 Notre statut de policier doit être protégé.
00:11:45 On est là pour défendre les valeurs de la République, pour défendre les citoyens.
00:11:49 On n'est pas là pour se faire agresser et pour finir à l'hôpital, voire plus grave.
00:11:53 Et là, encore une fois, c'est un drame qui a été évité de justesse
00:11:56 grâce à la réactivité et aux compétences de mes collègues de la compagnie d'intervention
00:12:01 qui ont agi, encore une fois, je leur tire mon chapeau.
00:12:03 Et je les remercie, qui ont agi très, très vite.
00:12:05 Voilà, et on précise, Jean-Claude, que lui s'exprime à propos de ce qui s'est passé à Marseille,
00:12:09 hier, où là aussi, on s'en est pris à des policiers.
00:12:11 Non, mais là aussi, je crois qu'il faudrait...
00:12:13 Il y a eu un beau vent récemment, je ne sais pas si c'est terminé ou si c'est toujours en cours,
00:12:18 je ne sais pas quels seront les résultats, mais il faudrait faire un cas, me semble-t-il,
00:12:22 un cas à part des gens qui attaquent des policiers.
00:12:25 Ça serait une loi qui pourrait faire trois lignes, mais qui...
00:12:30 C'était l'amendement, ça a été soumis la semaine dernière.
00:12:33 C'était soumis la semaine dernière.
00:12:35 Oui, c'était...
00:12:36 Il a été rejeté.
00:12:37 Il a été rejeté, mais on a le droit tous de changer d'avis.
00:12:41 Quelqu'un, quel qu'il soit, black bloc ou pas, qui touche un policier, c'est...
00:12:48 Il ne faut pas dire n'importe quoi, c'est deux ans de prison ferme, automatique.
00:12:52 Le juge n'a pas son mot à dire.
00:12:53 Il n'y a même pas de récidive, je suis d'accord avec vous.
00:12:55 Voilà, sans récidive.
00:12:56 Un gars qui attaque avec ses petits poings, avec un caillou, avec tout ce que vous voudrez,
00:13:02 qui s'en prend à un policier,
00:13:04 dans quelles que soient les circonstances, il a automatiquement deux ans ou trois ans de prison.
00:13:09 C'est au parlementaire de le décider.
00:13:11 Je vous assure que là, vous changeriez rapidement les choses.
00:13:14 Jean-Claude, pour aller dans votre sens, cette proposition en plus, c'est ça qui est quand même hallucinant,
00:13:18 c'était, en cas de récidive, un an.
00:13:21 Non mais vous vous rendez compte, on s'attaque à des policiers qui nous protègent,
00:13:26 qui risquent leur vie, et on tergiverse.
00:13:29 Il ne fallait même pas dire qu'il y a des pays...
00:13:31 Alors je ne sais plus, cinq ans, peine planchée, cinq ans, sans discuter.
00:13:37 Alors, Benoît Mournet, dès le premier acte...
00:13:39 C'est un sujet qui est...
00:13:40 Vous allez nous dire, le dispositif existe, il ne faut pas l'enrichir, il ne faut pas le renforcer.
00:13:44 Au-dessus des lois et au-dessus de nous tous, il y a ce qu'on appelle la constitution et l'état de droit,
00:13:47 la séparation des pouvoirs.
00:13:48 Donc même un député ne peut pas tout faire.
00:13:51 Une proposition de peine planchée en tant que telle, elle est inconstitutionnelle,
00:13:54 le juge peut toujours y déroger, c'est notre principe d'individualisation des peines.
00:13:58 Mais pourquoi, revenons d'un mot, pourquoi est-ce qu'on a écarté cette proposition de loi du groupe Horizon ?
00:14:04 Non pas par idéologie, contrairement à ce que vous semblez insinuer,
00:14:08 mais juste pour un problème d'efficacité.
00:14:10 Non, pas du tout, parce que c'est très sain qu'il y ait des débats en interne à la majorité.
00:14:14 Un sujet d'efficacité, c'est juste que les peines planchées ont existé dans notre pays,
00:14:19 dans le droit, pendant quelques années.
00:14:21 Elles ont été appliquées ?
00:14:22 Elles ont été peu appliquées parce que l'institution judiciaire s'en est peu saisie.
00:14:26 Mais surtout du point de vue de l'efficacité.
00:14:30 Ce qui était dans cette proposition, c'était une peine d'un an.
00:14:33 Ça c'est le discours d'Éric Dupond-Moretti, il dit "on a fait des expérimentations, ça n'a pas marché".
00:14:36 Non, mais c'était une peine d'un an dans la proposition de loi,
00:14:38 et aujourd'hui, le délit sur ces violences aggravées, la moyenne d'emprisonnement est de 14 mois,
00:14:42 donc on est déjà plus sévère.
00:14:44 On ne peut pas laisser dire que la justice serait laxiste.
00:14:47 Je veux, alors donnez-nous des exemples, je veux vous écouter.
00:14:49 Donnez-nous des exemples de jugement de 14 mois, donnez-nous des exemples.
00:14:55 Ce que vous indiquez, vous disiez "les prisons sont trop surpeuplées".
00:15:00 C'est déjà un signe même que la justice n'est pas laxiste, vous l'accorderez.
00:15:05 Mais pas forcément pour les faits de cette nature.
00:15:07 Non, non, non, non, pas forcément pour les faits de cette nature.
00:15:09 C'est surtout le signe que le président de la République n'a pas tenu ses engagements.
00:15:13 Monsieur le député, ce n'est pas vous qui m'avez dit ça la semaine dernière,
00:15:17 mais je vais vous raconter ce qu'on m'a dit un de vos...
00:15:20 j'allais dire "comparso", un député, un collègue.
00:15:24 Vous savez ce qu'il m'a dit la dernière fois ?
00:15:26 Il m'a dit "on n'en a pas voulu parce qu'aujourd'hui on n'a pas de place dans les prisons".
00:15:29 Vous vous rendez compte ? Je vous jure.
00:15:31 Vous pouvez retrouver l'émission, je vous dirai qu'il y a l'émission.
00:15:34 Chiffre à l'appui, les délits et les crimes sont plus punis aujourd'hui qu'il n'y était il y a même 5 ans,
00:15:40 ou il y a 20 ans.
00:15:42 Je vous dévoile de ne pas souscrire à ce bandeau.
00:15:46 Mais le problème c'est que vos peines, cher monsieur, ne sont pas appliquées.
00:15:50 Quand le magistrat décide d'une peine, j'en conviens, je n'en veux pas là au magistrat,
00:15:55 ils font de la gestion carcérale.
00:15:57 La plupart du temps on leur indique "chère maître",
00:16:00 enfin moi "chère maître" je ne sais pas comment on s'appelle dans les milieux de la justice,
00:16:03 "il n'y a pas de place si je suis en prison, allez-y mollo"
00:16:05 ou "on n'en a que deux".
00:16:07 On fait de la gestion carcérale avec la délinquance.
00:16:10 Comment voulez-vous que ça fonctionne ?
00:16:12 Ah non, vous n'êtes pas là ? Vous me décevez.
00:16:14 C'est inaudible sinon, c'est juste un aveu d'échec en somme,
00:16:17 de ne pas prendre ce genre de décision en législative ?
00:16:19 Moi je suis d'accord avec Nabil Mah,
00:16:21 il y a un côté idéologique quand même, qu'on a vu à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale,
00:16:26 parce qu'à plusieurs reprises, la France insoumise, toujours elle,
00:16:30 a suscité des enquêtes parlementaires, des commissions d'enquête
00:16:34 sur les violences de l'extrême droite,
00:16:37 et à chaque fois les élus de droite disaient "bon, et alors l'extrême gauche,
00:16:41 ça serait peut-être l'occasion d'étudier aussi les violences d'extrême gauche"
00:16:44 et ça n'a jamais fonctionné.
00:16:47 Dans ce pays, il y a quand même une bienveillance générale
00:16:50 vis-à-vis des violences d'extrême gauche, qui est tout à fait à deux poids deux mesures.
00:16:54 Mais à part ça, Jean-Claude, ce n'est pas "soyez sympa,
00:16:58 pensez à l'état de nos prisons et à la surpopulation,
00:17:01 ne décidez pas de peine de prison".
00:17:04 Prisons, ce sont des circulaires, c'est une politique pénale
00:17:07 qui a intégré le fait que les 15 000 d'abord, puis 7 000 ensuite, placent les droits de vie.
00:17:14 - Vous avez sussuré à l'oreille. - Non, non, non, c'est dans les textes.
00:17:19 - Ce qui est intéressant, c'est que c'est un ressenti qui est contraire aux chiffres.
00:17:24 - Je vous sors les textes quand vous les voulez.
00:17:26 - Les circulaires, ce n'est pas un ressenti, elles existent.
00:17:29 - Les circulaires, les lois.
00:17:31 - Ce que je veux dire, ce n'est pas corroboré par les chiffres de condamnation.
00:17:35 - En même temps, les chiffres de condamnation, quand elles vous les demandent,
00:17:38 vous vous peinez à les fournir quand même.
00:17:40 - Est-ce que vous comparez vos chiffres avec la progression des actes violents ?
00:17:44 Parce qu'une progression en valeur absolue, ça ne veut rien dire.
00:17:47 Il faut le comparer avec le nombre d'actes commis.
00:17:49 Or, vu le nombre d'actes commis et vu l'explosion des violences aux biens et aux personnes,
00:17:55 non, je suis désolée, on n'incarcère pas davantage aujourd'hui qu'on le faisait il y a 70 ans.
00:18:00 - Depuis 2017, le budget de la justice a augmenté de 44%.
00:18:03 - Ce sont des chiffres en valeur absolue, c'est très bien.
00:18:06 - Le budget de la justice, le Rassemblement national a voté contre, voyez ?
00:18:09 - C'est-à-dire contre l'augmentation du budget de la justice.
00:18:11 La loi d'orientation de programmation du ministère de l'Intérieur, c'est 8500 policiers et gendarmes.
00:18:16 Dans nos campagnes, c'est 200 brigades de gendarmerie.
00:18:18 - Ils ne sont pas encore là.
00:18:20 - Mais comment ça, ils ne sont pas encore là ?
00:18:22 - Ils ne sont pas encore là, monsieur le député.
00:18:24 - Je vous amène avec moi à Tarnes, je vous amène avec moi sur le terrain.
00:18:27 - Je connais le terrain aussi.
00:18:29 - Je suis en lien avec des policiers, avec des commissaires, je peux vous le dire.
00:18:32 - On n'a pas eu des renforts de police.
00:18:34 - Tout ça est très bien, tout ça est bel et bon, vous avez raison.
00:18:36 C'est la bonne direction, ça va au rythme où ça va, mais c'est la bonne direction.
00:18:40 - On continue.
00:18:41 - Simplement, vous ne pouvez pas nier qu'il y a au sein du pouvoir passé,
00:18:45 mais il n'y a pas très longtemps, des gardes d'essaux de l'époque,
00:18:49 madame Belloubet et celles qui le précédent.
00:18:51 Il y a une philosophie qui consiste à dire que la prison est criminogène,
00:18:55 que la prison fait plus de mal que de bien et circulera l'appui, en effet.
00:18:59 - Mais pourquoi ne pas la nommer ?
00:19:01 - On conseille...
00:19:02 - Madame Taubira ?
00:19:03 - Madame Taubira, on conseille en effet de regarder ce que l'on fait,
00:19:08 de faire le moins d'emprisonnement possible, parce que c'est très mauvais et on oblige.
00:19:13 Donc, il faut quand même qu'on se dise les choses entre nous,
00:19:16 que vous ayez donné davantage d'argent à monsieur le garde d'essaux, bravo,
00:19:20 continuez comme ça, davantage d'agents de police, bravo, continuez comme ça,
00:19:25 ça ne va pas suffire.
00:19:26 - Allez, on va avancer un petit peu.
00:19:28 - De quoi parle-t-on ?
00:19:29 - On va revenir aux dégâts matériels qui ont été conséquents également,
00:19:32 en plus de cette voiture de médecin, ça c'était quand même l'image la plus marquante,
00:19:36 mais on pourrait aussi penser à cette agence immobilière prise pour cible à Paris.
00:19:40 Le résumé avec Maxime Lavandier sur place.
00:19:43 - C'est vers les coups de 17h hier, lors de la manifestation contre la réforme des retraites
00:19:47 avenue des Gobelins dans le 13e arrondissement de Paris,
00:19:50 qu'une vingtaine d'individus cagoulés ont attaqué une agence immobilière.
00:19:54 Ils étaient armés de pierres, de bombes de peinture, mais également de mobiliers urbains.
00:19:58 Ils ont cassé la vitrine de cette agence,
00:20:00 vitrine qui fut réparée ce matin par une entreprise de verrerie.
00:20:03 Moi j'ai pu m'entretenir avec l'un des employés qui était sur place hier et qui assistait à la scène.
00:20:07 Il me dit être frustré et ne comprend pas pourquoi ces individus ont attaqué cette agence immobilière
00:20:13 qui selon lui n'est pas représentative du capitalisme,
00:20:16 régime auquel les Black Blocs s'attaquent habituellement lors de ces manifestations.
00:20:21 Il me dit comprendre également ces manifestations, mais pas ces actions de casse
00:20:25 qui donnent une mauvaise image aux manifestants.
00:20:28 Le gérant lui de son côté ce matin a porté plainte au commissariat.
00:20:32 Benoît Mournet, quand on entendait certains des manifestants hier
00:20:35 qui pour la plupart ne se sont même pas rendus compte,
00:20:37 parce que le cortège était quand même conséquent
00:20:39 et qu'ils sont peut-être passés ou avant ou après,
00:20:41 ou qu'ils ont contourné ces exactions,
00:20:45 on leur a volé leur manifestation.
00:20:47 Parce qu'on parlait de brouiller le message d'une certaine manière,
00:20:50 ils se sentent un peu dépossédés du réel message qu'eux ont voulu faire passer sur leur quotidien.
00:20:55 Non, je ne crois pas que la manifestation ait été volée.
00:20:58 Il y a eu une mobilisation qui est forte.
00:21:01 Vous savez ce qui est en jeu dans ce texte ?
00:21:04 C'est notre sécurité sociale.
00:21:06 Ce qu'on a fait, je pense, de plus beau depuis l'après-guerre,
00:21:09 c'est l'idée que le bien portant est solidaire de celui qui se bat contre la maladie à l'hôpital,
00:21:13 celui qui travaille est solidaire de celui qui n'a pas d'emploi ou de celui qui est à la retraite,
00:21:16 celui qui n'a pas d'enfant est solidaire de celui qui a un enfant.
00:21:19 C'est la sécurité sociale.
00:21:22 Le système est en jeu aujourd'hui sur notre système de retraite par des répartitions
00:21:26 parce que la démographie s'impose à tous et on a un déséquilibre entre ceux qui cotisent et ceux qui sont à la retraite.
00:21:33 On veut corriger ce financement sans l'appliquer de manière uniforme à tous.
00:21:39 Je rappelle toujours que 40 % des gens continueront à partir avant 64 ans,
00:21:43 que ce soit un titre ou un autre, les carrières longues, la pénibilité.
00:21:47 Néanmoins, cette réforme n'est pas populaire, c'est clair.
00:21:51 Dans ces cortèges, il n'y a pas que des gens qui ne veulent pas travailler,
00:21:57 il y a aussi des gens qui travaillent.
00:21:59 Tous les week-ends, je suis sur le terrain et je suis aussi interpellé, bousculé sur le fond.
00:22:04 Mais c'est une réforme d'effort.
00:22:06 Je crois que dans la politique, parfois, le courage politique, c'est de faire une réforme,
00:22:10 même si sur le moment, elles ne sont pas populaires,
00:22:12 parce qu'on croit que c'est l'intérêt général et que c'est l'intérêt des générations futures.
00:22:16 Répondez-vous à ceux qui vous disent, ou ceux qui disent,
00:22:19 il n'y avait pas péril en la demeure sur le plan comptable, on aurait pu attendre quelques années ?
00:22:23 Ça, c'est faux.
00:22:24 Je suis peut-être un des rares qui ai lu le rapport du Corps, de la première à la dernière page.
00:22:31 Un déficit de 12 milliards d'euros par an, on fait rouler une dette très vite de 150 milliards,
00:22:39 et avec des volets cachés du déficit, sur les régimes spéciaux,
00:22:44 et sur les régimes publics qui sont dans des équilibres démographiques.
00:22:47 Donc il fallait corriger le tir.
00:22:49 La facilité, c'est de dire qu'on fait rouler la dette,
00:22:51 ce qu'a finalement dit de manière implicite le Rassemblement national.
00:22:54 Et là, on a une contradiction totale, puisqu'on explique que la dette, je le rappelle,
00:22:58 est détenue quand même par l'étranger.
00:23:00 Donc il y a une contradiction.
00:23:01 Sinon, les alternatives, c'était quoi ? Baisser les pensions ?
00:23:03 C'était 800 euros par an de moins.
00:23:05 La cotisation, c'était plus 500 euros par an.
00:23:08 Donc ça impacte le pouvoir d'achat et ça impacte la compétitivité des entreprises, donc l'économie.
00:23:12 Donc on a une mesure qui n'est pas populaire, mais qui nous semble la seule pour régler la question.
00:23:15 Pour la réponse, quelqu'un qui n'est pas d'accord avec vous, et qui a aussi épluché le même rapport.
00:23:18 Oui, non, non, je suis globalement d'accord.
00:23:20 Je trouve qu'en termes de communication, insister sur le fait que si on ne faisait rien,
00:23:24 les pensions s'effondreraient, aurait été un message plus simple et plus lisible
00:23:29 que de changer de raison de réformer.
00:23:32 Je rappelle qu'au début, Emmanuel Macron disait
00:23:34 "c'est pour sauver notre système de santé, notre système scolaire".
00:23:37 Ensuite, Elizabeth Borne a dit "non, non, pas du tout, pas un sou,
00:23:41 ça n'ira ailleurs que dans le système des retraites",
00:23:43 il y a eu des contradictions, je vous crois sur les 1200 euros, etc.
00:23:47 D'une part, d'autre part, ça ne suffira pas.
00:23:50 Pourquoi ne pas avoir profité de l'occasion pour introduire la capitalisation,
00:23:55 je vais y arriver, capitalisation, ce que font tous les pays où le système...
00:24:00 Et les fonctionnaires français.
00:24:02 Et les fonctionnaires français qui ont un système...
00:24:05 Ça s'appelle la préfonds.
00:24:07 Non, la préfonds, c'est terminé, maintenant c'est aligné sur la perte.
00:24:09 Un dernier mot, vous entrez en ligne, vous révisez un système obligatoire.
00:24:13 Quelques secondes, Naïma.
00:24:14 Moi, pour le coup, je ne suis pas d'accord.
00:24:16 Je pense que ce n'était pas la bonne période du tout.
00:24:19 Alors, c'est vrai qu'on margue...
00:24:22 Non, mais ce n'était pas la bonne période.
00:24:25 Pourquoi ? Un autre moment aurait été une meilleure période.
00:24:29 Pourquoi ? Parce qu'on a eu le Covid, on est sortis quand même du Covid,
00:24:32 on a eu l'inflation, on a eu cette politique hasardeuse
00:24:36 qui nous a fait quand même des difficultés en lien avec l'énergie.
00:24:42 On voit bien qu'aujourd'hui, il y a une baisse du pouvoir d'achat des Français, globalement.
00:24:47 Et surtout, des classes moyennes.
00:24:49 Non, pas l'année dernière.
00:24:51 Je vous parle de maintenant, des classes moyennes.
00:24:53 Attendez, la fin de l'année.
00:24:55 Vous faites vos cours, Jean-Claude ?
00:24:57 Oui, comme tout le monde.
00:24:59 Je peux vous dire, rien que... Non, mais je vous parle de maintenant.
00:25:01 L'année dernière, il n'y a pas eu de baisse du pouvoir d'achat.
00:25:04 Allez, on va...
00:25:06 Rapidement, parce qu'on va devoir s'interrompre.
00:25:08 Et là, la classe moyenne, vous pouvez regarder, vous mettez de l'essence comme moi, je pense.
00:25:12 Vous mettez un plein, aujourd'hui, vous avez 30 euros à 40 euros de...
00:25:15 Justement, vous parlez du carburant.
00:25:16 Et vous avez, au niveau de votre panier, vous avez entre 14 et 28 % d'augmentation,
00:25:23 avec le sucre à 37 %, quand même.
00:25:25 Je vous rassure.
00:25:26 Je les connais par cœur.
00:25:27 On continue d'en parler, si vous le voulez bien.
00:25:29 Oui, mais là, on est en train de déborder un petit peu.
00:25:31 On va en parler dès le retour de la pub, à tout à l'heure.
00:25:34 Et avant de reprendre notre débat, le journal, tout de suite avec Mickaël Dorian.
00:25:40 Bonjour, Mickaël.
00:25:41 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:25:43 Pour Elisabeth Borne, ce comportement n'a pas sa place dans l'hémicycle.
00:25:47 La Première ministre s'est entretenue au téléphone avec Éric Dupond-Moretti
00:25:50 au sujet des deux bras d'honneur du garde des Sceaux, hier, à l'Assemblée nationale.
00:25:54 Geste qui avait provoqué un tollé.
00:25:56 Plusieurs responsables politiques ont depuis demandé la démission du ministre.
00:26:01 Si vous avez prévu de visiter le Louvre cet après-midi,
00:26:04 vous n'avez peut-être pas choisi le bon jour.
00:26:06 150 salariés grévistes manifestent actuellement à l'intérieur du musée.
00:26:10 Ce matin, ils ont occupé la salle de la Joconde
00:26:12 pour affirmer leur solidarité avec les luttes des femmes pour leurs droits partout dans le monde
00:26:17 et pour dénoncer l'impact en France de la loi retraite sur la situation des femmes salariées.
00:26:24 Même chose pour les dockers à Marseille.
00:26:26 Une opération Port-Mort a été lancée depuis ce matin.
00:26:29 Les agents du port bloquent tous les accès depuis 5h du matin.
00:26:32 Conséquence, aucun poids lourd n'entre ni ne sort.
00:26:35 Les seules personnes autorisées à circuler dans cette zone sont les agents de sécurité.
00:26:40 Vous l'avez compris, mettre l'économie du pays à genoux,
00:26:44 c'est l'objectif de la CGT pour cette grève reconductible.
00:26:48 Mais l'impact économique touche également les grévistes.
00:26:51 La mobilisation peut en effet être un sacrifice pour les salariés qui sont en grève,
00:26:57 un sacrifice financier.
00:26:59 Alors comment les manifestants s'organisent, c'est un sujet d'Alexis Vallée.
00:27:02 Une journée de mobilisation pour les grévistes, c'est aussi une journée de salaire en moins.
00:27:08 Il faut encore poser des demi-journées.
00:27:10 Je préfère du coup sacrifier des sorties ou faire moins de choses à côté, dépenser moins d'argent.
00:27:15 Et du coup garder cet argent-là que je n'ai pas utilisé pour faire grève.
00:27:18 Pour les salariés syndicalisés, une solution a été trouvée pour compenser cette perte d'argent.
00:27:23 Nous à la CGT on a une caisse, ce qu'on appelle la caisse nationale d'action sociale.
00:27:27 C'est quelque chose qui est sur les cotisations chaque année des salariés, des adhérents.
00:27:31 Vous envoyez votre fiche de paye et on compense un petit peu pour soutenir justement
00:27:35 pour ceux qui sont moins bien lotis.
00:27:37 En moyenne, avec un salaire horaire de 11,30€ net, un employé du secteur privé perd ainsi 79,10€ par jour,
00:27:45 82,60€ pour un ouvrier et 193,20€ pour un cadre.
00:27:51 Une somme qui empêche certains travailleurs de participer aux manifestations.
00:27:55 Mais ce gréviste a un conseil pour les plus réticents.
00:27:59 Prenez des jours de congé, prenez des RTT.
00:28:02 Il y a plein d'autres modes d'action qui font qu'on ne peut pas perdre d'argent tout de suite.
00:28:06 Vaut mieux perdre 5-6 RTT dans l'année et partir deux ans plus tôt à la retraite.
00:28:11 Voilà, c'est un choix.
00:28:13 Les syndicats souhaitent à présent mener une grève reconductible.
00:28:16 Mais pour y arriver, ils devront compter sur la volonté des manifestants.
00:28:21 Allez, un peu de sourire à présent avec l'ouverture des réservations à la SNCF pour cet été.
00:28:27 Depuis ce matin, les billets de train sont en vente pour les départs prévus du 8 juillet au 3 septembre
00:28:32 et même jusqu'au 9 décembre prochain pour les TGV Ouigo.
00:28:37 Un mot de sport, ce soir le Paris Saint-Germain joue à Munich.
00:28:41 Le match retour des 8e de finale de la Ligue des Champions.
00:28:44 Bayern PSG c'est ce soir 21h sur Canal+, avec un Kylian Mbappé titulaire,
00:28:49 cette fois qui va peut-être changer la donne.
00:28:51 Le sujet est de Marco Maricic.
00:28:53 Il est très certainement la principale raison d'y croire côté parisien,
00:28:58 mais aussi la plus grosse crainte des muniquois.
00:29:01 Sa présence pendant 30 minutes lors du match allé était parvenue à faire trembler
00:29:06 une équipe du Bayern jusque-là pas inquiétée, métamorphosée, mais pas assez pour égaliser.
00:29:11 Paris a néanmoins retrouvé la forme depuis le retour de Kylian Mbappé,
00:29:15 bien aidé par ses 5 buts marqués pour remporter les 3 derniers matchs disputés.
00:29:20 L'attaquant français incarne l'atout offensif numéro 1 du club parisien.
00:29:24 Et puis Corinne Diacre dénonce une opération de déstabilisation.
00:29:29 La sélectionneuse de l'équipe de France féminine de football se dit pleinement déterminée
00:29:33 à mener sa mission au Mondial 2023 en poste depuis 2017 et sous contrat jusqu'à l'été 2024.
00:29:40 Corinne Diacre est visée par des critiques de plusieurs cadres de l'équipe,
00:29:43 parmi lesquels la capitaine Wendy Renard et les attaquantes vedettes Marie-Antoinette Catoto
00:29:48 et Kadid Yattou Diani.
00:29:50 Elles ont décidé depuis de se mettre en retrait de la sélection.
00:29:54 Voilà pour ce journal.
00:29:56 L'actualité continue bien sûr avec Nelly Denac à présent et ses invités
00:30:00 pour la suite de 90 minutes info.
00:30:02 Merci beaucoup cher Michael. Voilà qui est très complet.
00:30:05 On poursuit notre débat, en effet, avec nos invités aujourd'hui
00:30:08 autour de ce maître mot, le maître mot de ces derniers jours.
00:30:11 C'est le mot blocage. Ça ne vous a pas échappé.
00:30:13 Blocage à tous les étages, d'ailleurs vous allez le voir, y compris en matière de dialogue.
00:30:16 Mais commençons avec les blocages pétroliers qui ont débuté avec un collectif de syndicalistes
00:30:21 et de gilets jaunes qui a bloqué pendant plusieurs heures la nuit dernière
00:30:24 des dépôts d'essence au nord de Bordeaux.
00:30:27 Reportage signé Antoine Estève.
00:30:30 Au milieu de la nuit, des dizaines de camions-citernes bloqués.
00:30:33 Ce groupe d'une cinquantaine de manifestants a posé des barricades
00:30:36 aux entrées des entrepôts pétroliers de la Gironde, à Embès.
00:30:39 Des syndicalistes locaux, mais aussi des gilets jaunes venus prêter main forte.
00:30:43 On peut dire aussi des syndicalistes qui aident les gilets jaunes.
00:30:46 En fait, on est un collectif, on est unis et on fonctionne comme ça.
00:30:52 Comme Macron reste sourd, nous on réagit.
00:30:55 Ce chauffeur décide de repartir sans ses 40 000 litres d'essence qui auraient alimenté
00:31:00 des stations de la grande distribution.
00:31:02 L'approvisionnement est bloqué pour une bonne partie de la journée.
00:31:05 C'est un collectif qui réunit des gilets jaunes et des militants syndicaux
00:31:08 et on travaille ensemble depuis 2019.
00:31:11 C'est un peu long jeu.
00:31:13 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut développer la contestation, renforcer le mouvement,
00:31:17 faire que la grève reconductible puisse aussi se développer.
00:31:21 Au total, 150 camions-citernes auront rebroussé chemin.
00:31:24 Le blocage a été levé dans la matinée.
00:31:27 D'après les porte-parole du mouvement, ces actions ponctuelles contre la réforme des retraites
00:31:30 vont se multiplier dans les prochains jours.
00:31:33 Quelques stations-services de la région commencent à connaître des pénuries
00:31:36 sur certains produits comme l'essence sans plomb.
00:31:39 Jean-Claude Dassier, elle est là la force de frappe syndicale ?
00:31:42 C'est-à-dire que c'est la seule manière, à leurs yeux et dans l'espoir de faire tourner les réformes,
00:31:46 de faire tourner les choses ou de ne pas les faire tourner précisément ?
00:31:50 Il y a aussi le nombre qui a été incontestable hier.
00:31:53 C'est vrai que la CGT a bien travaillé, je ne dirais pas depuis 1945,
00:31:57 parce que ça nous remonterait trop loin, mais depuis 1980.
00:32:00 Il y a depuis une tradition très forte à la SNCF, à l'EDF, à la RATP et dans les raffineries.
00:32:08 Quand vous avez ça et que vous n'avez pas peur de bloquer les dépôts en disant
00:32:12 "aucun camion n'entre et ne sort avec de l'essence dedans",
00:32:15 c'est sûr que vous avez davantage de poids que l'on voyait des assemblées générales l'autre fois.
00:32:20 Il s'était 15 ou 20 pour décider qu'on continuait le blocage ou non.
00:32:24 Maintenant, est-ce que les Français vont considérer encore longtemps que c'est parfaitement normal ?
00:32:30 Je vais vous dire, moi je ne pense pas que les Français ou que la France
00:32:33 acceptera une nouvelle fois, moins d'un an après le premier épisode,
00:32:38 où on a manqué cette fois vraiment d'essence, où il y a eu pénurie.
00:32:41 Je pense que les Français ne vont pas l'accepter cette fois-ci.
00:32:43 On a le droit de défendre ses conditions de travail.
00:32:46 On a le droit de défendre son niveau de salaire.
00:32:48 On peut même, et on ne s'en prive pas, de défendre l'âge de départ à la retraite.
00:32:53 Néanmoins, je pense qu'il faut utiliser des moyens qui soient démocratiques.
00:32:59 Et quand j'entends, pas M. Martinez et encore moins M. Berger,
00:33:04 mais quand j'entends des responsables de Feder quand même,
00:33:06 personnages très importants de la CGT, expliquer qu'on va mettre l'économie française à genoux
00:33:13 ou qu'on va mettre la France à l'arrêt,
00:33:15 quelque part je me dis que ce pays a une drôle de maladie et qu'il serait temps de s'en préoccuper.
00:33:20 Il y a l'action des raffineries, il y a aussi les énergéticiens, il ne faut pas les oublier,
00:33:25 dans le secteur de... chez EDF, dans le secteur du gaz également,
00:33:28 qui eux promettent aussi des blocages qui peuvent avoir des conséquences concrètes,
00:33:34 réelles sur notre quotidien quand même.
00:33:36 Promettent des blocages et ont fait des coupures.
00:33:38 Il y a déjà eu des milliers et des milliers de foyers
00:33:42 qui ont subi des coupures d'électricité sauvage,
00:33:45 revendiquées par des agents d'Enedis, Enedis qui est la partie ex-EDF
00:33:52 chargée d'assurer la distribution de l'électricité dans ce pays,
00:33:56 qui a des missions de service public, avec des dégâts extrêmement importants.
00:34:01 Quand vous... on parlait de l'inflation tout à l'heure,
00:34:04 quand vous perdez un congélateur plein parce qu'on vous a coupé l'électricité,
00:34:10 ça vous coûte extrêmement cher.
00:34:13 Enedis promet de porter plainte contre ces agissements,
00:34:16 j'espère qu'ils vont le faire, de la même façon,
00:34:18 j'espère que le gouvernement qui a dit qu'il s'opposerait au blocage,
00:34:22 qu'il l'éleverait, le fera, et le fera plus vite que la dernière fois
00:34:26 quand on a attendu que la panne des dépôts d'essence,
00:34:29 enfin le blocage des dépôts d'essence, ait paralysé une partie de la France
00:34:33 pour intervenir.
00:34:35 Benoît Mournet, on est quand même sur une ligne de crête là côté syndical,
00:34:38 c'est-à-dire qu'effectivement on peut très vite passer de la compréhension,
00:34:41 voire de la solidarité, parce que chacun se sent concerné par cette réforme,
00:34:45 à une forme de lassitude, voire de colère inversée,
00:34:49 sur ces entraves du quotidien ?
00:34:51 Oui, je pense sincèrement que le blocage n'aide pas la cause.
00:34:57 Ce qui est sûr, c'est que quand on bloque, on bloque qui en fait ?
00:34:59 On bloque les gens qui travaillent, les employés, les salariés, les ouvriers,
00:35:02 ceux qui ont besoin de leur voiture pour se déplacer spécialement.
00:35:07 Mais là où je vous rejoins tout à l'heure, vous disiez le mouvement
00:35:09 agrège d'autres mécontentements, moi je le vois chez moi dans les Hauts-de-Pyrénées,
00:35:13 c'est au-delà de la réforme des retraites, ce qui s'exprime c'est des sujets
00:35:17 sur le pouvoir d'achat, et plus globalement un rapport au travail qui a évolué.
00:35:22 Et ce que nous devons faire dans le cadre de la prochaine loi travail
00:35:26 qui arrive à l'ordre du jour à la suite, c'est réfléchir à comment travailler mieux.
00:35:31 Parce que ce qui a été exprimé dans ce mouvement, c'est aussi une demande
00:35:34 de plus grande liberté, finalement j'ai envie de partir quand je veux,
00:35:38 j'ai commencé tôt, je veux partir plus tôt. Donc quelque part là on vient percuter
00:35:42 le système de répartition, qui est un système de solidarité entre ceux
00:35:45 qui travaillent et ceux qui sont à la retraite, mais il faut entendre ça.
00:35:48 Et puis le sujet du pouvoir d'achat, je suis désolé, cette réforme on l'a fait
00:35:51 pour le pouvoir d'achat, on l'a fait pour le pouvoir d'achat des retraités
00:35:55 actuels et des retraités futurs.
00:35:57 - Bon enfin sur les 1200 euros, ça a beaucoup carfouillé quand même.
00:36:01 - Mais comment un progrès peut être traduit, parce qu'on juge qu'il ne va pas
00:36:04 assez loin, comme quelque chose de négatif. Si on ne fait rien, vous le disiez.
00:36:09 Non mais, c'est assez complexe là-dessus. 1 800 000 personnes retraitées actuelles
00:36:15 bénéficieront d'une augmentation de pensions, c'est la réalité des chiffres.
00:36:18 La liquidation de la retraite future, ce sera 85% du SMIC net, ça c'est dans la loi.
00:36:25 Donc ça concerne un flux de 200 000 travailleurs par an, plus les retraités actuels.
00:36:32 Donc c'est une réforme pour le pouvoir d'achat. En fait, on défend le pouvoir d'achat
00:36:36 dans cette réforme. - En tout cas, ce n'est pas perçu comme tel.
00:36:38 Sinon, il n'y aurait pas 70% des Français qui s'opposent à la réforme.
00:36:43 - C'est une leçon politique, on l'a fait attirer, il se confie.
00:36:47 - Il y a aussi quand même ce silence, vous aurez l'occasion de rajouter à ce propos,
00:36:51 mais j'aimerais quand même qu'on en vienne aussi, Naïma Mfadel, à ce silence présidentiel.
00:36:55 Je parlais de blocage, là aussi c'est un blocage en somme.
00:36:57 Écoutez ce qu'en dit, juste avant de réagir, la secrétaire confédérale FO,
00:37:00 quand elle en appelle directement aux chefs de l'État.
00:37:04 - Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique
00:37:08 qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive.
00:37:13 En responsabilité, l'intersyndicale adressera un courrier lui demandant
00:37:19 à être reçu en urgence pour qu'il retire sa réforme.
00:37:23 - Je doute un peu que... - Non mais vous savez...
00:37:27 - Qu'il trouve une oreille favorable.
00:37:29 - Moi-même, mardi, j'étais sur votre antenne et j'ai dit,
00:37:36 on discutait avec l'ensemble des invités, vraiment, j'ai pensé, je me suis dit
00:37:41 que le président de la République pouvait prendre la parole dès mardi soir
00:37:45 et dire "je vous ai compris". Parce qu'aujourd'hui, il n'est pas devant.
00:37:49 On sait qu'il veut cette réforme, mais c'est pas lui qui est devant,
00:37:51 c'est surtout le ministre Dussopt et Elisabeth Borne.
00:37:55 Il a bien vu qu'il y a eu des couacs au niveau de la communication.
00:37:58 Il a vu qu'aujourd'hui, ils n'arrivent pas à le concéder.
00:38:01 Il y a eu des choses qui ont été concédées au niveau de l'Assemblée nationale.
00:38:06 Aujourd'hui, le CEDA aussi, on se demande ce qu'il va en rester, sincèrement,
00:38:10 de cette réforme. Et je pense qu'il y aurait eu du panache à venir
00:38:14 et à parler aux Français. Parce qu'effectivement, ce n'est pas rien.
00:38:18 Le fait que cette unité, comme ça fait depuis longtemps, syndicale, a eu lieu,
00:38:23 c'est important, ce qui s'est passé. Et même dans le discours...
00:38:26 - C'est sûr. - Je termine, monsieur Dassier.
00:38:29 Je termine, s'il vous plaît, monsieur Dassier.
00:38:31 Je termine juste ce que je veux vous dire.
00:38:33 Et vous avez vu le discours, que ce soit de Martinez, enfin, déjà de Berger,
00:38:37 où il disait "on ne va pas bloquer parce qu'ils n'ont pas intérêt à se mettre
00:38:40 devant les Français qui soutiennent massivement ces manifestations".
00:38:44 Et même Martinez, à mon avis, il a envie de bloquer, on sent bien
00:38:48 qu'ils n'ont pas envie. Donc aujourd'hui, on est quand même à un positionnement
00:38:52 où il peut être intéressant pour le président de la République
00:38:55 de prendre la parole. - Mais pardon.
00:38:57 - Mais pardon, pas tous en même temps.
00:38:59 - Je vous ai compris, ça veut dire que je retire ma réforme ?
00:39:01 - Non, je retire ma réforme. - Devant les 10 % de Français sadiques.
00:39:04 - Je pense... - Je vais vous dire...
00:39:06 - Mais rapidement, s'il vous plaît, parce qu'il faut partager la parole aussi.
00:39:09 - On a aussi une problématique dans notre pays, c'est qu'il faut mettre à plat tout.
00:39:12 - Effectivement, la valeur du travail, il faut la mettre au centre.
00:39:15 - Merci, merci Naïma. - On doit utiliser l'état providence.
00:39:18 - On a compris, on a compris. Ce serait salvateur...
00:39:21 - On est quand même un peu au milieu du pays.
00:39:23 - Non mais franchement, est-ce que ce serait salvateur à un moment...
00:39:25 Je sais que vous allez nous débiter votre discours, mais est-ce que ce serait
00:39:28 salvateur qu'il parle ? Après tout, c'est lui qui l'a voulu.
00:39:32 - Mais attendez, c'est curieux. - Elle a l'habitude d'être dans un parlé vrai.
00:39:35 - Mais attendez, je suis dans un parlé vrai.
00:39:37 Le président de la République s'est engagé fortement.
00:39:39 Le gouvernement a déposé un projet de loi après avoir discuté pendant des semaines
00:39:42 avec les partenaires sociaux. C'est le temps du Parlement.
00:39:45 Les mêmes qui veulent que la démocratie soit revivifiée.
00:39:48 Le temps du Parlement, malheureusement bloqué, obstrué à l'Assemblée nationale.
00:39:52 J'espère au Sénat... - Non, non, là c'est le temps de la crise tout court en fait.
00:39:56 - Non mais est-ce qu'il n'aurait pas été politiquement utile que...
00:39:59 - La semaine prochaine, c'est le temps de vote. - Voilà.
00:40:00 - Vous avez raison, aujourd'hui c'est le temps du Parlement.
00:40:02 Mais qu'au début du processus, le président de la République, à 20h,
00:40:05 vient expliquer ce qu'il y a dans son projet de loi.
00:40:09 - Mais il l'a pas fait ça. - Non, il l'a pas fait, c'est faux.
00:40:11 - Non, non, non. - Je vais vous dire, d'abord il ne l'a pas fait.
00:40:13 Et il se trompe de République. Je suis navré de...
00:40:16 Ça paraît très immodeste de lui dire une chose pareille.
00:40:18 Mais il se trompe de République.
00:40:20 Le Premier ministre qui fait tout, et le président qui se planque
00:40:22 et qui intervient juste à la fin pour corriger tel ou tel point,
00:40:26 ça n'a jamais existé sous la Ve République, sauf entre de Gaulle et Michel Debré.
00:40:30 C'était il y a très longtemps.
00:40:32 Maintenant, le pouvoir, c'est le président de la République.
00:40:36 D'autant, et je me permets d'insister, d'autant que la Première Ministre,
00:40:40 on ne l'a pas beaucoup entendu, c'est un discours techno,
00:40:44 qui a ses mérites, sans aucun doute, mais qui en l'occurrence là,
00:40:47 a manqué de la dimension politique.
00:40:49 Il n'y en a qu'un qui a tenu un discours politique intéressant et utile,
00:40:53 c'était Yvan Attal. Pour le reste...
00:40:55 - Yvan, non, Gabriel Attal. - Gabriel, pardon.
00:40:57 Je me suis trompé de peu.
00:40:59 Et puis, il y a eu du sang pour lequel je ne jetterais pas la pierre,
00:41:02 parce qu'il s'est battu, comme il était très difficile.
00:41:05 Il a fait ce qu'il a pu de malheureux.
00:41:07 Mais le président, en effet, a beaucoup manqué, au moins au début.
00:41:10 - Judith Van Trom, sur la parole présidentielle,
00:41:13 est-ce qu'elle est attendue ?
00:41:15 Est-ce que la parole, plutôt que le silence, est d'or aujourd'hui ?
00:41:19 - Je trouve qu'effectivement, Emmanuel Macron aurait dû,
00:41:22 dès le début, assumer cette réforme,
00:41:25 et l'assumer pour une raison dont il ne varierait pas
00:41:28 au fur et à mesure des semaines, chose qu'il a faite.
00:41:31 Un discours carré sur ce que ça nous coûterait,
00:41:34 ce que ça coûterait aux retraités,
00:41:36 de laisser le système filer à volo, comme il le fait actuellement.
00:41:41 On n'a pas eu ce discours-là.
00:41:43 Et maintenant, le fait qu'il n'ait absolument pas...
00:41:46 Qu'il ne soit pas intervenu dans le débat,
00:41:48 sinon depuis l'étranger, au gré de ses déplacements,
00:41:51 pour dire qu'il ne céderait pas,
00:41:53 pour ne pas agresser telle ou telle mobilisation,
00:41:56 conforte les opposants à la réforme,
00:41:59 dans l'idée qu'ils se protègent dans la perspective d'un échec.
00:42:03 - On reprendra ce débat, bien sûr, qui n'est pas fini,
00:42:06 puisque ça se poursuit au Sénat, on le rappelle, jusqu'au 16 mars.
00:42:10 On va examiner ce texte.
00:42:12 J'aimerais qu'on en vienne à cette affaire de vengeance
00:42:14 qu'on a beaucoup suivie à Rouen.
00:42:16 Bonjour Noémie Schultz.
00:42:18 Quatre prévenus étaient jugés pour avoir passé à tabac
00:42:20 un mineur soupçonné d'avoir agressé sexuellement la fille d'un voisin
00:42:23 qui était âgé de 6 ans.
00:42:25 Quelles ont été les peines prononcées
00:42:28 à l'encontre des différents protagonistes ?
00:42:30 - Le jugement a été rendu hier au tribunal de Rouen.
00:42:33 Le père de famille a été condamné à une peine de 8 mois de prison
00:42:36 avec sursiste, une peine inférieure à ce qui avait été requis
00:42:39 par le procureur de la République au mois de janvier.
00:42:42 Il avait demandé à l'encontre de cet homme de 28 ans,
00:42:44 un homme déjà condamné pour des vols avec violence,
00:42:46 un refus d'obtempérer et détention de stupéfiants,
00:42:48 une peine de prison de 18 mois dont 6 à 9 mois avec sursis probatoires.
00:42:52 Le procureur avait parlé d'un lynchage inacceptable.
00:42:55 Quand bien même le jeune serait coupable, je vous le dis,
00:42:57 vous n'aviez pas le droit de commettre sur lui des faits de violence.
00:42:59 Seule l'autorité judiciaire peut dire si quelqu'un est coupable et le condamner.
00:43:03 Le tribunal a condamné cet homme, mais à une peine moins lourde,
00:43:06 8 mois de prison avec sursis.
00:43:08 Un de ses amis qui avait participé aussi à ce règlement de compte
00:43:12 a été condamné à une peine plus lourde de 6 mois ferme.
00:43:15 Les deux autres prévenus ont été relaxés au bénéfice du doute.
00:43:19 Quelle a été la motivation du tribunal ?
00:43:21 Le tribunal a pris soin d'expliquer ces peines.
00:43:24 Ce n'est pas toujours le cas.
00:43:25 Quelquefois, au moment du délibéré,
00:43:27 le président ou la présidente se contentent de donner les peines.
00:43:30 Là, la présidente a pris soin d'expliquer qu'elle avait tenu compte du contexte
00:43:34 pour décider de cette peine relativement clémente au regard des réquisitions.
00:43:39 Une peine de principe qui devait rappeler que même si on peut comprendre
00:43:42 l'état dans lequel était ce père de famille,
00:43:45 les faits étaient constitutifs d'une infraction.
00:43:47 Le père s'était expliqué lors de l'audience.
00:43:49 C'est vrai qu'il avait reconnu les faits.
00:43:51 Il avait dit dans le contexte "je ne me maîtrisais pas moi-même".
00:43:54 Il avait expliqué que ça faisait 24 heures qu'il n'avait pas dormi,
00:43:57 qu'il s'inquiétait pour sa fille.
00:43:58 "Je ne le referai pas", ça n'était pas acceptable.
00:44:01 D'ailleurs, on voit que la mensuitude n'a pas été la même
00:44:04 à l'encontre de son ami, d'un de ses amis,
00:44:07 qui lui a été condamné à 6 mois de prison ferme.
00:44:09 Pourquoi ? D'abord parce que c'est quelqu'un qui est en état de récidive légale,
00:44:12 qui avait été condamné pour des faits de violence.
00:44:14 Et ensuite parce que le tribunal a estimé que concernant cet autre homme,
00:44:18 le volet émotionnel, le côté la colère,
00:44:21 le fait d'avoir agi sous le coup de l'émotion,
00:44:23 ne pouvait pas être retenu.
00:44:24 Que lui aurait dû au contraire essayer de maîtriser son ami
00:44:27 plutôt que de participer lui aussi aux violences.
00:44:29 Alors pourquoi ? La question que tout le monde se pose quand même,
00:44:32 c'est pourquoi l'homme dont il s'agit, le suspect,
00:44:35 qui aurait agressé cette fillette,
00:44:38 n'a pas encore été jugé lui ?
00:44:40 Parce que cette enquête-là prend plus de temps.
00:44:43 Il y a eu dans cette affaire deux affaires.
00:44:46 Il y avait les affaires de violence de ces quatre hommes
00:44:49 qui avaient interpellé eux-mêmes ce jeune 24 heures après les faits
00:44:54 et qui l'avaient molesté avant d'appeler la police.
00:44:57 Et puis il y avait l'enquête sur que s'est-il passé 24 heures plus tôt
00:45:01 dans cette maison, dans la chambre de cette fillette de 6 ans.
00:45:04 La première enquête sur les faits de violence,
00:45:06 elle a été relativement rapide.
00:45:08 Ils auraient presque pu être jugés immédiatement,
00:45:10 en comparution immédiate, mais le tribunal avait notamment estimé
00:45:12 qu'il fallait se laisser le temps et ne pas juger
00:45:15 sous le coup de l'émotion, donc immédiatement.
00:45:17 L'autre enquête, elle demande...
00:45:18 D'abord il y a une information judiciaire qui a été ouverte,
00:45:20 un juge d'instruction qui a été nommé,
00:45:22 qui dirige les investigations.
00:45:24 Et il y a toute une série d'éléments.
00:45:27 Le mineur a été entendu en plusieurs reprises.
00:45:30 Il y a eu des expertises psychologiques, psychiatriques,
00:45:32 notamment sur la fillette, des prélèvements biologiques.
00:45:34 On va regarder si on retrouve de l'ADN sur le corps
00:45:37 ou sur les sous-vêtements de la fillette,
00:45:39 pour voir si le jeune a effectivement la touchée
00:45:42 ou a tenté de le faire.
00:45:44 La juge d'instruction va se pencher sur le parcours
00:45:46 de ce jeune mineur, qui se présente comme guinéen.
00:45:49 Est-ce qu'il est bien arrivé de Guinée ?
00:45:51 A quel moment ? Et tout ça prend du temps,
00:45:53 mais d'après mes informations, l'enquête est sur le point
00:45:55 d'être bouclée et on pourrait imaginer un procès
00:45:58 soit avant l'été, soit à la rentrée.
00:46:00 - En un mot, quelle est la suite à toute cette affaire ?
00:46:02 Les condamnations prononcées hier ?
00:46:05 - Pour les condamnations, c'est terminé.
00:46:07 On imagine qu'il n'y aura pas d'appel,
00:46:09 puisque le procureur de la République et l'avocat du père
00:46:11 se sont montrés satisfaits à l'issue de l'audience.
00:46:14 - Et pour l'autre volet ?
00:46:15 - Et pour l'autre volet, on attend de voir si la juge d'instruction
00:46:18 va décider de renvoyer ce mineur.
00:46:20 Mais c'est possible, puisqu'il y a des ardifs,
00:46:22 nous dit-on, graves et concordants,
00:46:24 qui laissent penser qu'il y a des charges suffisantes
00:46:27 pour le juger.
00:46:28 Et à ce moment-là, il sera jugé devant un tribunal
00:46:30 pour enfants, puisqu'il est mineur.
00:46:31 - Petite réaction des uns des autres.
00:46:32 Judith, tiens, pour commencer.
00:46:34 Sur la peine.
00:46:35 - En l'occurrence, vu les éléments dont on dispose
00:46:37 et que vous nous racontez, ça me paraît tout à fait exemplaire.
00:46:41 Je parle du comportement de la justice.
00:46:44 Dans un cas, effectivement, les faits sont avérés,
00:46:47 même reconnus, par ceux qui les ont commis.
00:46:49 Les condamnations me semblent tout à fait adaptées.
00:46:52 Et d'ailleurs, vous nous dites qu'elles sont admises
00:46:56 par le père de la petite fille.
00:46:58 Quant à l'autre enquête, qu'elle prenne du temps,
00:47:00 ça me paraît normal aussi.
00:47:03 - Rien de choquant dans tout ça.
00:47:04 Donc la justice, là, suit bien son cours, Benoît Morley.
00:47:07 - Vous voyez, la justice, c'est ce qui confisque
00:47:09 le droit à la vengeance.
00:47:10 C'est ce qui fait la différence entre dans un état de droit ou pas.
00:47:12 C'est pour ça qu'il faut le chérir et le préserver
00:47:15 et jamais nous laisser aller à l'émotion.
00:47:18 Bien sûr, quand on est victime, quand on est père,
00:47:21 on imagine bien volontiers l'émotion, le désir de vengeance.
00:47:26 Ça doit se traduire dans la justice.
00:47:27 Et c'est pour ça que moi, j'ai qu'une chose à dire là-dessus.
00:47:29 Qui vote le budget de la justice dans ce pays ?
00:47:32 +44%. 1500 magistrats, 1500 réduits.
00:47:35 - Ça, vous l'avez déjà dit.
00:47:36 - Désolé de le dire, c'est la majorité.
00:47:38 - Je ne sais pas si ça s'applique vraiment à cette question.
00:47:40 - Mais il ne va pas le faire en s'affectant aussi.
00:47:42 - Ben si, parce que voyez...
00:47:43 - Non, mais là, ce qui se pose, c'est la question
00:47:45 de se faire justice soi-même et ça, c'est inacceptable.
00:47:47 - Voilà, exactement.
00:47:48 - C'est ça le problème.
00:47:49 - C'est une grave que certains en arrivent là.
00:47:52 - C'est la loi du talion qui a été jugée, en fait.
00:47:55 - Mais la justice n'aime pas que l'on juge à sa place
00:47:58 et a eu raison.
00:47:59 - J'ai l'impression qu'il y a consensus quand même sur le plateau.
00:48:01 - Simplement, il ne faut pas non plus, et c'est peut-être le cas dans ce pays,
00:48:04 que l'on mette en doute ou qu'on critique fréquemment
00:48:08 et assez souvent les décisions de justice
00:48:10 pour des tas de raisons sur lesquelles on va parvenir maintenant.
00:48:13 Mais néanmoins, je suis de votre avis et de l'avis de tous mes camarades
00:48:16 ici présents, le processus qui a été engagé me paraît fondé
00:48:20 et abouti à des conclusions qui ne le sont pas moi.
00:48:22 - Merci beaucoup Noémie de nous avoir rappelé tout ça
00:48:25 et de nous avoir résumé cette affaire à plusieurs volets.
00:48:30 La justice, perfectible, et puis un autre combat qui est perfectible,
00:48:34 c'est celui de la cause des femmes.
00:48:36 C'est bien sûr le 8 mars aujourd'hui, on ne l'oublie pas.
00:48:38 On va largement en parler dans la dernière partie de notre débat.
00:48:41 Une petite pause et on se retrouve à tout à l'heure.
00:48:43 Avant de parler de la journée de la femme,
00:48:48 je vous propose de retrouver Somaya Labidi
00:48:51 pour le rappel des principaux titres de l'actualité.
00:48:54 Pas de place pour les bras d'honneur dans l'hémicycle.
00:48:58 Elisabeth Borne a recadré son ministre de la Justice.
00:49:01 Hier, Éric Dupond-Moretti avait provoqué un tollé
00:49:04 en adressant deux fois un bras d'honneur au président du groupe LR,
00:49:07 Olivier Marlex.
00:49:09 Suite à ces incidents, plusieurs responsables politiques
00:49:11 demandaient la démission du garde des Sceaux.
00:49:14 Le groupe Wagner revendique la prise de la partie orientale de Bakhmout.
00:49:18 Au cœur des combats, cette ville de l'est de l'Ukraine
00:49:21 pourrait tomber entre les mains russes dans les prochains jours,
00:49:24 selon le secrétaire général de l'OTAN.
00:49:26 La chute de cette ville laisserait la voie libre aux Russes dans l'est,
00:49:29 selon Vlodomir Zelensky,
00:49:31 qui entend renforcer les unités déployées pour tenir la ville.
00:49:35 Et puis, football.
00:49:36 Le PSG joue son avenir européen ce soir à Munich.
00:49:39 Après leur défaite, 1-0 à l'Allée au Parc des Princes.
00:49:42 Les Parisiens doivent s'imposer en Allemagne.
00:49:44 Et pour se qualifier en quart de finale,
00:49:46 le PSG devra faire sans Neymar,
00:49:48 mais avec le duo Messi-Mbappé.
00:49:51 Une rencontre que vous pourrez suivre dès 21h
00:49:53 sur les antennes de Canal+.
00:49:55 Merci beaucoup pour toutes ces infos, Somaya.
00:49:58 En cette journée internationale des droits des femmes,
00:50:01 vous vous en doutez,
00:50:02 une multitude de rassemblements sont prévus un peu partout dans le monde.
00:50:04 On reviendra d'ailleurs tout à l'heure au rassemblement qui a lieu à Paris.
00:50:08 Et puis, on va s'intéresser évidemment à ce qui nous concerne tous
00:50:12 et qui est de nature à se faire du souci,
00:50:16 puisque le ministère de l'Intérieur a recensé
00:50:18 207 743 victimes de violences conjugales pour la seule année 2021.
00:50:23 C'est effrayant, évidemment.
00:50:25 Et c'est une hausse de 21% par rapport à l'année précédente.
00:50:28 Et puis, 122 parmi ces femmes ont été tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints.
00:50:33 Rencontre d'ailleurs avec une de ces femmes
00:50:35 qui a réchappé à la mort, mais qui a vécu ce calvaire.
00:50:38 Et aujourd'hui, elle veut participer à la lutte en témoignant le reportage.
00:50:42 La rencontre est signée, Mikaël Chaillot.
00:50:46 Elle était enseignante au lycée, le père de son fils, ingénieur.
00:50:50 Un milieu social favorisé qui, pendant 11 ans,
00:50:53 n'a pas protégé cette femme des coups donnés par son conjoint.
00:50:57 Tout a commencé deux semaines après leur rencontre.
00:51:00 J'ai envie de parler un peu familièrement, mais un coup de boule,
00:51:02 en fait, il s'est retourné, on était en extérieur.
00:51:05 J'ai dû dire quelque chose qui ne lui a pas plu.
00:51:07 Il m'a donné un coup au front.
00:51:09 Et puis, en fait, les coups se sont répétés.
00:51:14 Au départ, je ne comprenais pas pourquoi, en fait,
00:51:16 et je les ai acceptés, je les ai subis et acceptés dans notre vie au quotidien.
00:51:21 Elle cache les traces sur son corps pour aller travailler,
00:51:23 ne laisse rien paraître à l'extérieur.
00:51:26 Une emprise dont elle a sa propre définition.
00:51:28 C'est comme un labyrinthe.
00:51:30 Et même quand on a un soupçon de volonté,
00:51:34 en tout cas un soupçon de prise de conscience
00:51:36 que ce n'est pas normal ce que l'on vit,
00:51:38 on a du mal à trouver une issue de secours.
00:51:40 Moi, ce que je disais souvent, je me sentais enchaînée.
00:51:43 Pour protéger son fils, elle annonce sa volonté de partir en 2019.
00:51:48 Il ne supportera pas et commettra un geste fatal.
00:51:51 Pour se reconstruire, elle a ouvert une petite brocante
00:51:54 et a écrit un premier livre qui raconte son histoire
00:51:57 à destination de toutes les femmes battues.
00:51:59 Mon premier message que je peux dire à des femmes
00:52:02 qui ont subi comme moi ou qui subissent comme moi des violences conjugales,
00:52:06 c'est parler. Parler, pour moi, c'est le début de la libération.
00:52:09 Un second livre sortira dans les prochains jours.
00:52:12 Un recueil de témoignages de citoyens engagés dans la lutte
00:52:15 contre les violences faites aux femmes.
00:52:17 C'est à pleurer, évidemment.
00:52:21 Naïma M. Fadel, au fond, ce qu'elle décrit bien, cette femme,
00:52:24 c'est aussi l'emprise mentale, l'emprise psychologique
00:52:26 qui s'établit au fil des années, puisqu'elle,
00:52:28 elle l'a vécu pendant 11 ans avant de pouvoir partir.
00:52:30 Ça veut dire aussi qu'il y avait sans doute un sentiment
00:52:33 de forte culpabilité chez cette femme, peut-être peu de soutien extérieur.
00:52:37 Fort heureusement, l'emprise psychologique que j'évoque,
00:52:41 elle est de plus en plus prise en compte par les juges,
00:52:44 y compris les juges aux affaires familiales,
00:52:46 lorsqu'il faut statuer aussi sur la garde des enfants.
00:52:48 Et c'est heureux, mais ça ne suffit pas.
00:52:50 Le problème, c'est que ces femmes-là,
00:52:52 quand elles sont dans des situations comme ça,
00:52:54 c'est d'avoir à qui parler et d'avoir aussi une écoute attentive
00:52:59 et d'oser aussi dénoncer. Parce que le problème,
00:53:02 c'est que parfois, elle parlait de prison,
00:53:04 et effectivement, ça peut être une prison mentale,
00:53:06 mais au-delà de ça, en se disant, c'est pas grave,
00:53:08 ça passera, il m'aime, je l'aime, etc.
00:53:10 C'est-à-dire qu'à un moment, de trouver les possibilités
00:53:13 de pouvoir avoir des espaces où elles peuvent parler.
00:53:16 Et moi, je sais que sur les différentes villes
00:53:19 dans lesquelles j'ai travaillé, il y a les centres sociaux
00:53:22 qui ont pris conscience qu'il fallait des espaces
00:53:25 où ces femmes-là sont accueillies.
00:53:27 Mais vous savez, souvent, ces espaces sont aussi cloisonnés
00:53:30 dans des endroits où les femmes ne vont pas oser
00:53:33 parce qu'elles ont peur aussi du regard social.
00:53:35 C'est pour ça que l'idée aussi de mettre des espaces,
00:53:37 et je sais que ça commence à se faire,
00:53:39 dans les centres-villes, pour d'une manière anonyme
00:53:42 pouvoir ouvrir la porte et aller dans ces endroits
00:53:45 et pouvoir dire tout ce que ces femmes-là subissent.
00:53:48 Je voudrais aussi...
00:53:50 Je pense que l'Association des maires de France
00:53:53 n'est liée à un rôle à jouer.
00:53:55 Parce qu'il faut aussi que les collectivités, les maires,
00:53:57 prennent conscience que c'est au niveau local,
00:54:00 avec les policiers municipaux, qu'il faut aussi
00:54:03 enclencher ces espaces d'écoute
00:54:06 et ces espaces aussi d'accompagnement
00:54:09 pour que ces femmes-là puissent porter plainte
00:54:11 et sortir aussi de cette emprise physiquement,
00:54:14 c'est-à-dire pouvoir les sauver du domicile
00:54:17 et pourquoi pas après faire partir l'homme,
00:54:19 parce que ce n'est pas à la femme non plus de partir.
00:54:21 Judith Ventreveuse, ça commence aussi
00:54:24 par une meilleure éducation des enfants
00:54:27 et de nos fils en particulier.
00:54:29 J'allais en venir là, mais votre dernière phrase
00:54:32 va dans mon sens.
00:54:34 Je voulais dire, et les hommes,
00:54:36 l'éducation doit s'adresser en priorité
00:54:41 aux hommes qui commettent des violences
00:54:45 contre leurs conjointes, leurs épouses ou leurs ex.
00:54:49 À partir du moment où la femme-victime porte plainte,
00:54:56 on voit assez bien ce qu'il faut améliorer.
00:54:58 Il faut améliorer les moyens matériels,
00:55:01 les dispositifs d'alerte,
00:55:05 l'écoute dans les commissariats, etc.
00:55:08 Mais en France, on a, pendant beaucoup trop longtemps,
00:55:11 eu comme tradition de ne s'occuper que des femmes.
00:55:15 C'est elles qui devaient quitter le domicile
00:55:18 dans la nuit, les enfants sous le bras,
00:55:20 en emportant ce qu'elles pouvaient,
00:55:22 pour vivre dans des foyers
00:55:24 où forcément c'était du camping et c'était abominable.
00:55:27 Et ce n'est que très récemment,
00:55:29 il faut en rendre grâce à Marlène Schiappa,
00:55:32 qui elle-même a avoué avoir changé de philosophie sur le sujet.
00:55:35 Parce qu'au départ, elle disait
00:55:37 mettre de l'argent public ou de l'argent de dons
00:55:40 pour héberger des hommes, ça me gêne philosophiquement.
00:55:43 C'était le terme qu'elle avait employé.
00:55:45 Puis elle a compris qu'en fait, c'est en extirpant
00:55:48 l'homme violent du milieu où il a pu être violent
00:55:52 sans que ça lui nuise plus que ça
00:55:55 socialement ou professionnellement.
00:55:57 Les gens ne dénoncent pas qu'on arrivait à changer la situation.
00:56:02 Donc vraiment, ça entraînerait beaucoup plus d'efforts sur les hommes.
00:56:05 Alors évidemment, ce que je dis déplait aux associations néo-féministes
00:56:09 qui veulent les subventions et qui veulent les moyens.
00:56:12 Mais pour être efficace, il faut vraiment travailler sur les hommes.
00:56:15 Benoît Mournet, la représentation nationale
00:56:19 est au premier plan sur ces questions.
00:56:21 Que peut-elle faire encore aujourd'hui ?
00:56:23 En tout cas, ce sujet est constitutif, nous autres,
00:56:26 identité politique, c'est la grande cause de ce quinquennat.
00:56:29 C'était la grande cause du quinquennat précédent.
00:56:31 Aujourd'hui, le 8 mars, il faudra encore cette journée,
00:56:34 aussi longtemps qu'il sera nécessaire,
00:56:37 pour défendre le droit des femmes.
00:56:39 Les chiffres que vous avez rappelés sont insupportables,
00:56:42 profondément révoltants.
00:56:44 D'ailleurs, quand on interroge les gendarmes et les policiers
00:56:47 dans nos circonscriptions, ils décrivent effectivement
00:56:50 des faits d'atteinte aux personnes,
00:56:52 beaucoup plus dans les violences intrafamiliales et violences conjugales.
00:56:55 Il y a un effet signalement, donc la parole se libère.
00:56:58 Mais sur ce sujet, nous avons fait un énorme bond en avant
00:57:01 ces dernières années, et évidemment, le combat est loin encore
00:57:04 d'être achevé.
00:57:06 Mais peut-être faut-il rappeler déjà le 39-19,
00:57:09 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour écouter la parole.
00:57:14 Ensuite, la formation, vous l'avez dit,
00:57:16 la formation au plus jeune âge, mais aussi ceux qui sont à même
00:57:18 de recueillir la parole.
00:57:20 Tous les policiers, tous les gendarmes dans les écoles
00:57:22 de police et gendarmerie sont formés, 100 %.
00:57:24 Il y a des formations spécifiques qui ont été données aussi
00:57:27 aux policiers dans les gendarmeries.
00:57:30 La justice, tout à l'heure, que vous qualifiez de laxiste,
00:57:34 c'est x2 le nombre d'ordonnances de protection sur ces sujets.
00:57:39 Les bracelets anti-rapprochement, l'hébergement néanmoins
00:57:43 qui reste une solution.
00:57:45 Tout ça a été quand même mis en œuvre,
00:57:48 produit des effets, mais moi je vais vite faire un parallèle
00:57:51 avec le sujet que nous évoquions la semaine dernière
00:57:54 sur le harcèlement scolaire.
00:57:56 Comparaison n'est pas raison, mais il y a au fond un peu
00:57:58 le même mécanisme et il faut sortir du huis clos
00:58:03 entre bourreau-victime.
00:58:05 C'est l'affaire de tous, c'est ça que j'ai envie de dire.
00:58:08 Le devoir de vigilance, il est pour...
00:58:10 Absolument, parce que même avec tous les outils
00:58:12 à leur disposition, Jean-Claude Dassier, ces femmes,
00:58:14 elles n'ont pas toujours le courage de le faire,
00:58:16 donc il faut qu'elles soient accompagnées.
00:58:18 C'est pas seulement une question de courage.
00:58:20 C'est une question d'éducation.
00:58:22 Vous avez y compris des femmes battues
00:58:24 qui sont persuadées que l'amour, c'est ça.
00:58:26 Ou parce qu'elles ont vu ça chez leurs parents.
00:58:29 Jean-Claude, un dernier mot.
00:58:31 J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt les déclarations
00:58:34 de mes camarades, ainsi que les vôtres.
00:58:37 J'ai hélas le sentiment que ça ne baisse pas beaucoup
00:58:41 et que le harcèlement continue de produire
00:58:44 des effets désastreux.
00:58:46 Je pense simplement, quand il y a des enfants au théâtre,
00:58:49 et la femme ou que l'homme offre à ses enfants
00:58:51 me rend malade, j'ai regardé les peines.
00:58:56 Je n'ai jamais dit que la justice était laxiste.
00:58:59 J'ai dit non, mais vous m'avez mal écouté.
00:59:01 Je dis que parfois, elle n'a pas les moyens d'eux
00:59:03 pour les raisons de la politique pénitentiaire
00:59:05 qu'il n'a pas suivie.
00:59:07 On retombe un peu là-dessus.
00:59:09 J'imagine, je me trompe sûrement,
00:59:11 mais j'imagine que si l'homme qui bat sa femme,
00:59:14 j'ose à peine dire qu'il la tue, il y a eu combien ?
00:59:17 - 122. - 122 l'année dernière.
00:59:20 C'est-à-dire que ça baisse peu ou très lentement.
00:59:22 - Il y a deux ans maintenant, presque.
00:59:24 - Si l'auteur de ces faits,
00:59:27 qui sont indignes d'un pays comme le nôtre,
00:59:30 savait que la sanction est imparable,
00:59:34 immédiate et très lourde,
00:59:36 je me trompe sûrement, mais je veux croire
00:59:38 que sur certains esprits, pas sur tous, j'en conviens,
00:59:42 sur certains esprits, ça ferait réfléchir quand même.
00:59:45 Mais il faut commencer à la gifle.
00:59:47 Regardez l'affaire Katniss, ce que ça a donné,
00:59:49 c'est pas encore tout à fait réglé, tout à fait terminé.
00:59:52 Il y a même eu hier un projet de loi qui a été d'ailleurs rejeté.
00:59:55 - On va y revenir, la séquence d'horreur.
00:59:57 - Je termine là.
00:59:59 Le métier est à maintenir sur l'atelier.
01:00:05 On est loin d'avoir réglé tous les problèmes.
01:00:08 Encore une fois, les chiffres font peur.
01:00:10 Mais encore une fois, moi je crois qu'est-ce que vous voulez,
01:00:14 je crois la sanction.
01:00:15 Il y a l'utilité et l'efficacité de la sanction.
01:00:17 On n'est pas obligé de partager mon point de vue.
01:00:19 - Ce sera la fin de cette première partie, mais on y revient.
01:00:21 Juste après une petite pause, on va revenir à toutes ces causes.
01:00:24 Et on ira dans le cortège parisien également, à tout de suite.
01:00:26 - Nous entamons la toute dernière partie de notre débat 90 minutes info.
01:00:33 Et nous allons parler évidemment de cette manifestation
01:00:36 à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes
01:00:38 qui a lieu à Paris, de la place de la République jusqu'à la place de la Nation.
01:00:42 Évidemment, nous avons une équipe dans ce cortège.
01:00:45 Augustin Donatdieu, bonjour.
01:00:46 Vous êtes accompagné de Jules Bédot aujourd'hui.
01:00:49 Beaucoup de monde, j'imagine, pour manifester le mécontentement,
01:00:54 les espoirs aussi pour l'avenir, pour nos filles, pour les futures générations.
01:00:58 Et je crois que vous êtes avec une participante à ce cortège,
01:01:02 Marie qui est musicienne, il me semble.
01:01:04 - Oui, effectivement, Marie qui participe à cette manifestation
01:01:08 à l'appel de 50 collectifs féministes et de syndicats.
01:01:11 Une grève féministe, c'est le mot d'ordre du jour.
01:01:14 Bonjour Marie, merci d'être avec nous sur CNews.
01:01:16 Vous êtes musicienne, vous avez 51 ans.
01:01:18 Pourquoi vous êtes là concrètement ?
01:01:20 - C'est un jour très important pour nous.
01:01:22 Évidemment, c'est le jour international de la lutte pour le droit des femmes.
01:01:26 Et ça, c'est la base.
01:01:28 Et ensuite, c'est aussi la continuité de la manifestation,
01:01:31 la mobilisation d'hier pour le retrait de la réforme des retraites.
01:01:34 - En fait, c'est une double revendication.
01:01:36 Il y a à la fois des slogans anti-réforme de retraite et des slogans féministes.
01:01:40 Mais franchement, les femmes sont souvent les lésées
01:01:44 au point de vue des traitements des salaires.
01:01:47 On est quand même payé beaucoup moins que les hommes.
01:01:50 Et sur les retraites, on va être aussi pénalisé.
01:01:53 Donc c'est pour nous important de se mobiliser aussi aujourd'hui sur ce sujet.
01:01:57 Et aussi sur les droits des femmes.
01:01:59 Il ne faut pas oublier nos sœurs ukrainiennes,
01:02:01 nos sœurs à l'étranger, nos sœurs brésiliennes en Argentine
01:02:04 qui subissent des violences et des crimes sexistes assez abominables.
01:02:09 Donc il faut se soutenir et il faut être ensemble pour pouvoir lutter contre ces horreurs.
01:02:13 - Que cette journée internationale du droit des femmes
01:02:15 soit une vitrine en quelque sorte de la cause féministe.
01:02:18 Concernant la réforme des retraites, en quoi elle ne va pas pour vous les femmes ?
01:02:23 - Et bien comme je vous le disais, on va être lésées au niveau de la cotisation.
01:02:26 C'est-à-dire qu'on touchera beaucoup moins que les hommes
01:02:29 et on va devoir cotiser plus longtemps.
01:02:31 Donc c'est juste difficile et inadmissible à admettre.
01:02:35 D'autant que souvent les métiers des femmes sont les plus pénibles
01:02:39 et souvent les moins valorisés.
01:02:41 - Est-ce que vous êtes là satisfaite de cette mobilisation ?
01:02:43 D'ampleur quand même avec beaucoup de jeunesse mobilisée aujourd'hui.
01:02:46 - Oui c'est ce que je me faisais comme réflexion.
01:02:48 Je trouvais que la jeunesse s'est beaucoup mobilisée.
01:02:50 Les femmes, les hommes, on a des trans.
01:02:54 Tout le monde est super mobilisé.
01:02:55 Des jeunes, jeunes gens, des étudiants, des très jeunes travailleurs.
01:02:59 Donc ça c'est très positif, ça laisse beaucoup d'espoir.
01:03:02 - Merci beaucoup Marie d'avoir été avec nous sur CNews.
01:03:04 Justement Marie parlait de cet écart salarial entre les hommes et les femmes.
01:03:08 Et depuis 15h40 aujourd'hui, un petit peu partout en France, dans plusieurs secteurs,
01:03:11 des débrayages ont été organisés justement en réponse à cet écart salarial.
01:03:16 Puisqu'à partir de 15h40, les femmes ne sont plus payées théoriquement
01:03:20 selon cet écart entre les femmes et les hommes.
01:03:22 - Ca fait donc 1h10 précisément.
01:03:24 Merci beaucoup mon cher Augustin.
01:03:26 Merci à Jules Bedot qui vous accompagne.
01:03:28 Jean-Claude, pourquoi bougonnez-vous pendant l'interview ?
01:03:31 - Pardon ?
01:03:32 - Cette pauvre dame là.
01:03:33 - Je n'ai pas bougonné, je dis simplement que...
01:03:35 - Vous n'étiez pas d'accord.
01:03:36 - C'est-à-dire que je pars d'un point de vue qui est un peu provoquant peut-être,
01:03:39 mais qui est que culturellement, ça ne veut pas dire que tout soit réglé.
01:03:43 Culturellement, les femmes ont gagné.
01:03:45 Et il faut s'en féliciter.
01:03:47 - Ah bon ?
01:03:48 - Je crois que culturellement, les femmes ont gagné.
01:03:51 Les hommes, pas tous évidemment, disons ceux qui dirigent les élites,
01:03:56 pour une fois essayons de leur en dire un peu de bien,
01:03:59 sont convaincus que les femmes doivent avoir leur place
01:04:02 et c'est le cas petit à petit.
01:04:04 Il y a beaucoup à faire au niveau des salaires, 4,5-5%.
01:04:08 Il y a des débats dont on ne sortira pas pour savoir quel est l'écart exact,
01:04:12 qui s'expliquent aussi par la posture des femmes, leur métier, leur carrière, etc.
01:04:16 Mais faire monter les femmes dans les organigrammes,
01:04:20 tout n'est pas fait, loin s'en faut, j'en suis d'accord.
01:04:23 Je dis simplement qu'on a tous, nous, dans nos têtes,
01:04:26 la nécessité évidente dans un pays comme le nôtre,
01:04:30 une vraie et grande démocratie comme le nôtre,
01:04:33 de faire une place aux femmes plus fortes, plus marquées,
01:04:36 de faire les efforts nécessaires pour que les choses se rééquilibrent
01:04:40 le plus vite possible.
01:04:42 Mais il ne faut pas se rencontrer d'histoire, ça mettra du temps,
01:04:44 ça fait des millénaires qu'on fonctionne d'une certaine façon
01:04:47 qui n'était pas satisfaisante, il va falloir un peu de temps.
01:04:50 - Jésus de Ventrebelle, est-ce qu'on peut être d'accord avec Jean-Claude aujourd'hui ?
01:04:54 Notamment sur cet écart de 4,5% à 5% sur l'écart salarial.
01:04:58 - Ah oui, là, je suis tout à fait d'accord, ce sont les chiffres.
01:05:00 - Moi j'ai lu que c'était plus de l'ordre de 8-10%.
01:05:02 - Mais non, mais ça défend !
01:05:04 - Non, non, à post-équivalent, c'est entre 4 et 5%.
01:05:08 - Bon, ça veut dire qu'il y a encore du boulot, parce que 4,5% c'est juste pas normal.
01:05:11 - Je n'ai pas dit autre chose.
01:05:12 - C'est trop !
01:05:13 - Mais à mon avis, le patriarcat, aujourd'hui,
01:05:18 il n'est plus dans nos sociétés occidentales capitalistes et blanches.
01:05:22 C'est pas ça le problème.
01:05:24 Or, ce discours néo-féministe qui consiste à dire, on l'a entendu il n'y a pas longtemps,
01:05:30 qu'en fait le patriarcat, la misogynie, était l'héritage direct du système capitaliste occidental,
01:05:38 est un discours qui vise à masquer la réalité.
01:05:43 Le problème n'est plus là aujourd'hui,
01:05:45 même s'il reste évidemment des efforts à faire en termes d'égalité salariale,
01:05:49 en termes d'équipement de la société,
01:05:51 je pense tout bêtement à la garde d'enfants pour qu'il n'y ait plus ces obstacles professionnels et de carrière.
01:05:58 L'évolution des mentalités est faite, à mon avis.
01:06:01 - Il nous reste deux minutes, j'aimerais vous faire réagir à une information qui vient de nous parvenir,
01:06:04 c'est qu'Emmanuel Macron, dans son hommage à Gisèle Halimi,
01:06:07 grande défenseuse de la cause des femmes, bien sûr,
01:06:10 vient d'annoncer un projet de loi à venir sur l'inscription dans la constitution,
01:06:17 la constitutionnalisation de l'IVG.
01:06:20 Je vous propose de l'écouter, le chef de l'État.
01:06:22 - Aussi, les avancées issues des débats parlementaires,
01:06:29 à l'initiative de l'Assemblée nationale,
01:06:32 puis éclairées par le Sénat,
01:06:35 permettront, je le souhaite,
01:06:37 d'inscrire dans notre texte fondamental,
01:06:40 cette liberté,
01:06:42 dans le cadre du projet de loi portant révision de notre constitution,
01:06:45 qui sera préparée dans les prochains mois.
01:06:48 - C'est une sage décision, en tout cas, une sage initiative, selon vous, Benoît Mornay ?
01:06:53 - Oui, c'est une proposition qui est venue de l'Assemblée,
01:06:56 du groupe Nupes et de Renaissance,
01:07:00 donc qui a été reprise par le Sénat,
01:07:02 et effectivement, je pense que ce serait un symbole fort de l'ancré.
01:07:07 Sur l'égalité professionnelle, l'écart aujourd'hui, effectivement,
01:07:10 à post-équivalent, il est plutôt à neuf, c'est inadmissible.
01:07:12 Il faut qu'on aille vers l'égalité, vers l'obligation de résultat,
01:07:16 et pas seulement une obligation de moyens,
01:07:18 parce que ces écarts, ils se retrouvent à la retraite,
01:07:20 et ça nous renvoie après à nos sujets.
01:07:23 - Naïma M. Fadel, en réaction peut-être à ce qu'a annoncé aujourd'hui le chef de l'État ?
01:07:27 - Oui, ben écoutez, je crois que la France a voulu absolument
01:07:31 que ça soit dans la constitution pour suivre un peu les États-Unis,
01:07:34 mais je ne crois pas que ça aurait été remis en cause complètement.
01:07:37 C'est un acquis, et il n'y avait aucun problème.
01:07:40 Bon, ben maintenant, c'est peut-être un message fort qui a été donné,
01:07:43 ben écoutez, tant mieux.
01:07:44 - Ça n'était pas nécessaire pour vous, Judith ?
01:07:46 - C'était pas forcément indispensable, ça va permettre, je pense, à Emmanuel Macron,
01:07:50 puisqu'il évoque la voie parlementaire.
01:07:52 L'Assemblée et le Sénat réunis en Congrès, c'est beaucoup moins risqué qu'un référendum,
01:07:56 donc ça lui permet de redorer son blason, c'est toujours ça de pris.
01:08:01 Et puis, deuxième remarque, j'espère que les néo-féministes approuveront,
01:08:05 puisque je rappelle que le planning familial était contre cette inscription dans la constitution,
01:08:09 parce qu'on parlait des femmes au lieu de parler des personnes.
01:08:12 - Le débat mérite, le débat va avoir de l'intérêt,
01:08:17 ce qui est sûr, je vois pas très bien ce que l'avortement vient faire dans la constitution.
01:08:21 - Merci à tous.
01:08:22 - Je voudrais juste rendre hommage à Marlène Schiappa,
01:08:24 qui a vraiment incarné la lutte contre les violences faites aux femmes.
01:08:27 - Merci.
01:08:28 - Et c'est dommage qu'elle ait pas continué à être ministre.
01:08:30 - C'est le mot de la fin.
01:08:31 Merci à tous les quatre d'avoir pris part à cette émission aujourd'hui,
01:08:33 dans un instant French Time.
01:08:34 - Non mais ministre de...
01:08:35 - Et vous retrouvez le contrat de Ferrari.
01:08:37 - Voilà.
01:08:38 - Bonne soirée.
01:08:39 - Vous avez bien compris, c'est lui.