FFF : "Il n'y a rien eu de personnel contre M. Le Graët" insiste Oudéa-Castéra

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Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, est l'invitée de "L'After Foot", ce jeudi soir sur RMC. La ministre assure qu'elle n'a pas mené un audit à charge contre Noël Le Graët. 
Transcript
00:00 Je crois qu'ici, dans l'émission, on a salué votre courage politique.
00:03 Ça faisait longtemps qu'on attendait que le ministère se saisisse de certains dossiers.
00:06 Et vous l'avez fait à travers l'audit que vous avez commandé.
00:10 Qu'est-ce qui se passe maintenant ?
00:12 Vous avez déjà répondu à la question.
00:14 Noël Legrête, aujourd'hui, a salué les salariés.
00:17 Paraît-il avec émotion ?
00:19 Et face à lui, il a rencontré également de l'émotion.
00:22 - Et des applaudissements.
00:24 - Exactement. J'ai eu du mal à le dire.
00:29 Qu'est-ce que vous lui répondez quand il continue d'insister,
00:32 en sous-entendant ou en disant, même carrément sans sous-entendu,
00:37 que vous en avez fait une affaire personnelle ?
00:41 Comme si vous lui en vouliez personnellement,
00:44 à tel point qu'avec ses avocats, il a envie de porter plainte contre vous.
00:47 Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
00:48 Et deuxième question, est-ce que vous avez reçu la plainte ?
00:51 - Il n'y a vraiment eu à aucun moment, quoi que ce soit, de personnel dans cette histoire.
00:58 Vous savez, moi, je ne le connaissais pas, Noël Legrête.
01:00 La première fois que je l'ai rencontré, c'était à l'été 22.
01:04 Aucun a priori.
01:06 Quand il y a...
01:09 Je croise à la demi de l'Euroféminin, en Angleterre.
01:14 Je le croise au Stade de France, on est dans la même tribune.
01:17 Et puis ensuite, ils viennent à la rentrée, début du mois de septembre,
01:23 les révélations de SoFood.
01:25 Donc là, je le reçois dans mon bureau et j'ai un échange avec lui,
01:28 ce qui est un échange transparent.
01:30 Je lui demande ce qu'il en est, ce qu'il en pense.
01:33 - Vous lui demandez de venir ?
01:34 - Oui, je lui ai demandé de venir, oui, oui.
01:37 J'ai demandé à Noël Legrête et à Florence Ardouin de venir dans mon bureau
01:41 pour m'expliquer ce qu'ils avaient à me dire des révélations de SoFood.
01:45 Donc là, il m'explique...
01:47 Lui, en tout cas, m'explique que ce n'est pas lui.
01:54 Et moi, j'enclenche cette audite dans un premier temps
01:58 sur le volet pilotage et management de la Fédération.
02:01 Et puis, peu de jours après, il y a notamment les révélations de Molina
02:04 sur un certain nombre d'efficiences dans le traitement des violences sexuelles.
02:09 Et là, j'adjoins un second volet à l'audite que j'avais décidé d'engager.
02:13 À aucun moment, j'ai rompu le dialogue avec lui.
02:17 Je suis toujours restée polie.
02:20 Cette audite, il a été mené à charge, à décharge,
02:24 dans le respect du contradictoire, dans le respect des parties.
02:27 C'est un travail approfondi de quatre mois qui a été fait.
02:29 Loin des expositions médiatiques,
02:35 il y avait beaucoup, beaucoup d'effervescence autour de tout ça
02:37 parce qu'il y avait le Qatar.
02:39 Maintenant, quand il dit des choses qui sont inadmissibles tout haut,
02:42 je dis tout haut que je trouve ça hors sol.
02:45 C'est normal.
02:46 Je pense que ça a choqué tous les Français,
02:47 ces propos sur le Qatar ce fameux soir,
02:49 avec les coups de peinture, le réchaud à gaz, etc.
02:52 Et après, sur Zidane, il y a un ministre dans son rôle
02:55 de dire qu'il y a des propos qui ne sont pas acceptables
02:57 de la part du président de la Première Fédération de France.
03:01 - Parce que ça, c'est une question qu'on se pose.
03:02 C'est qu'est-ce que vous pouvez...
03:04 - Oui, quel est votre vrai pouvoir ?
03:06 - Ce qu'on se dit toujours, le ministre peut-il intervenir ou pas ?
03:09 Et si...
03:11 Parce qu'il y a la menace sans arrêt de la FIFA qui ne veut pas qu'il y ait de l'ingérence.
03:15 Et nous, ça nous surprend parce qu'on se dit, si un ministre n'intervient pas, à quoi il sert ?
03:19 - Oui, absolument.
03:21 Je pense qu'un ministre doit savoir n'être qu'à sa place,
03:26 mais tenir toute sa place.
03:27 Et c'est absolument ce que je pense avoir fait dans cette affaire.
03:31 - Est-ce qu'il n'y a pas de langage...
03:31 - En enclenchant cette audite, en le laissant avancer,
03:37 et à un moment, voilà, en restituant les conclusions,
03:42 la synthèse de cette audite...
03:44 - Est-ce que vous avez rendu publique cette audite ?
03:45 Parce que ce ne serait pas une façon de...
03:47 Clairement, elle n'est plus publiée.
03:48 - On aimerait bien avoir tout maintenant, tous les éléments.
03:50 - Oui, mais vous savez, il y a près de 115 personnes qui ont été auditionnées.
03:54 Il y a toute une série de personnes qui l'ont été parce que leur anonymat était préservé, protégé.
04:00 Il y a un cadre méthodologique, déontologique, qui doit être respecté jusqu'au bout.
04:04 Maintenant, le parquet a décidé, lui, de se saisir, le 16 janvier, on s'en souvient.
04:11 Lui revient maintenant au parquet de qualifier les faits dont il a choisi de se saisir.
04:18 Lui est détenteur de la totalité des informations contenues dans les rapports.
04:23 Il y a différentes versions qui sont occultées pour préserver, encore une fois, la confidentialité des témoignages.
04:29 Mais chaque personne a les choses qui sont importantes pour ceux qui le concernent.
04:32 - Loël Le Gret, il met en avant, Madame la Ministre,
04:34 le fait qu'on ne respecte pas sa présomption d'innocence, finalement, dans cette affaire-là.
04:38 Et vous appartenez à un gouvernement dont le ministre de la Justice lui-même est mis en examen et est toujours ministre.
04:43 Donc, est-ce qu'effectivement, on n'a pas bafoué ses droits à lui, malgré tout ? Quoi que l'audit te révèle.
04:50 - Non, mais moi, là, il y a une procédure pénale que je n'ai d'ailleurs pas vocation, maintenant, à commenter.
04:58 Elle est dans les mains du parquet de Paris, qui a décidé souverainement d'ouvrir cette enquête pour des faits,
05:05 qu'il a qualifié, au moment d'ouvrir cette enquête, d'harcèlement moral et d'harcèlement sexuel.
05:12 On va voir s'il confirme. Il a dit "j'ouvre une enquête". Donc, ça, c'est un premier...
05:17 Moi, je n'ai accusé personne, ni de près, ni de loin, pénalement. Ce n'est pas de mon ressort.
05:25 Et d'ailleurs, je le redis, je n'ai jamais traité Loël Le Gret de harceleur.
05:29 J'ai dit trois choses. J'ai dit qu'il y avait des déclarations publiques répétées,
05:33 qui étaient des sorties de route inacceptables.
05:36 Et je pense ne pas avoir été la seule à le dire, et surtout, pas été la seule à avoir été profondément choquée.
05:43 Tous les Français l'ont été. Deuxièmement, des dysfonctionnements profonds dans le management, le pilotage de cette fédération.
05:50 Et on en parlera peut-être, le foot féminin et la crise qui se passe en ce moment est quand même l'un des symptômes de ça.
05:57 Et ensuite, un comportement inapproprié avec les femmes, qui a été clairement établi par des propos qui ont été tenus,
06:06 par des témoignages qui ont été rendus. Voilà, je reste pudique, j'utilise ces mots-là.
06:11 Il y a un moment où, quand il y a l'accumulation de ces éléments-là, il n'a plus la légitimité pour piloter le foot français.
06:19 Merci.
06:20 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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