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Isabelle et Vincent sont taxidermistes pour le Muséum national d'Histoire naturelle . Leur job, empailler des animaux.

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Animaux
Transcription
00:00 C'est un métier qui intrigue, qui fait peut-être un peu peur.
00:04 Oui, je côtoie des animaux morts toute la journée, mais en fait, t'y penses pas.
00:08 C'est répertorié comme un métier d'artisan, secteur cuir.
00:12 Est-ce qu'il est possible d'empailler un humain ?
00:14 Bienvenue dans la salle de stockage.
00:28 C'est la salle où on stocke vraiment les spécimens pour récupérer des expos.
00:32 C'est un peu la caverne d'Ali Baba.
00:35 Le métier de taxidermiste, ici au Musée de la Musée naturelle, c'est de la restauration.
00:47 Il y a de la préparation pour la recherche,
00:49 et puis il y a des montages pour essentiellement les expositions temporaires.
00:54 Et donc la profession de taxidermiste, c'est de naturaliser des animaux morts.
00:58 On se bat en fait contre une étape qui est la mort, la dégradation des chairs, des tissus.
01:02 Le plus essentiel, c'est de récolter le spécimen juste après sa mort, le plus tôt possible.
01:06 On travaille avec les zoos, avec les parcs, l'Office de la biodiversité,
01:10 sur des accidents de voiture, sur des choses comme ça.
01:13 Le mettre au congélateur dans un premier temps.
01:15 C'est peut-être un peu gore à l'intérieur.
01:17 Tellement de spécimens.
01:20 Après, il y a l'étape du dépouillage. On note la peau, on décolle la peau du corps.
01:23 Il y a une prise de mesure sur le corps, sur les corchets, sur la musculature.
01:27 Avec ces mesures, on crée un mannequin.
01:29 Et puis après, sur ce mannequin qui est aux bonnes mesures,
01:32 on vient coller et coudre la peau, la contraindre à sécher dans la position,
01:37 se figer sur le mannequin.
01:39 C'est un travail qui est long, fatidieux,
01:44 et il faut vraiment être très méticuleux parce que la peau se déchire très facilement.
01:48 Donc tous les détails sont importants.
01:50 Pour avoir une bonne naturalisation, il ne faut rien laisser au hasard.
01:53 C'est un jeune tigre.
01:56 Il est un peu poussiéreux.
01:58 Il a un peu la queue ouverte où je vais faire une restauration.
02:02 Et un petit nettoyage au niveau du pelage.
02:05 On va le rendre tout beau pour cette exposition.
02:08 C'est vraiment un travail de patience.
02:16 Là, il faut y aller tout doucement.
02:18 Il faut y aller à tâton.
02:20 C'est là où on le respecte le mieux.
02:22 Il faut lui redonner son aspect d'origine, en fin de compte.
02:24 Moi, je me suis un peu formée sur le tas.
02:27 Donc quand on m'a dit que ce serait éventuellement préparer des girafes,
02:32 des éléphants, des choses comme ça,
02:34 dans le début, je me suis dit que je ne sais pas si la vision du sang va m'aller.
02:38 Autant de sang, on va dire.
02:40 Mais finalement, on s'y fait assez bien.
02:42 On prend soin des animaux.
02:44 Donc là, c'est bon. C'est fini.
02:46 Là, il est prêt à être mis en scène.
02:49 Il a eu sa vie, son histoire vivante.
02:53 Et son destin, c'était la disparition complète.
02:56 Là, il y a son enveloppe qui va rester.
02:58 Il sera plus ou moins bien réussi, si je suis bon ou pas.
03:00 C'est une nouvelle vie, en fait.
03:02 Ce n'est plus un animal vivant.
03:03 Mais il va être exposé à l'exposition félins.
03:07 Et puis après, il va peut-être partir en itinérance.
03:09 Il va croiser le regard des enfants, du public.
03:11 On leur raconte une nouvelle histoire.
03:15 C'est répertorié comme un métier d'artisan.
03:18 Secteur cuir.
03:19 Et puis, c'est quand même un art.
03:21 Je réhumidifie un peu la peau.
03:26 Pour gagner en souplesse.
03:28 Ce sera un montage avec sa proie.
03:33 A la fin, je dois le mettre comme ça.
03:36 Hop. Dans sa gueule.
03:40 C'est un félin qui est très méconnu du public.
03:42 Donc c'est un non-cile.
03:43 Et de boulot en tout, il faudrait compter un mois.
03:47 Il faut compter un mois de boulot pour cette taille de spécimen.
03:52 Est-ce qu'il est possible d'empailler un humain ?
03:56 Dans la technique, c'est possible.
03:58 Mais dans la réalité, c'est interdit.
04:02 Donc effectivement, on ne le fait pas.
04:04 Si c'est un peu trop fin, un endroit un peu trop gonflé,
04:10 tu ne retrouves pas une gueule de panthère.
04:12 Ou le regard est louche.
04:14 C'est très facile de faire des naturalisations moches.
04:16 Et de les réussir, c'est très compliqué.
04:19 C'est un métier qui intrigue.
04:22 Qui fait peut-être un peu peur.
04:24 Oui, je côtoie des animaux morts toute la journée.
04:26 Mais quand tu vois ton travail dans la grande galerie,
04:29 et tu vois des gamins qui ont les yeux qui brillent,
04:32 comme moi j'ai pu avoir quand j'avais 14 ans
04:34 et j'ai découvert la taxidermie,
04:35 c'est une des choses que je préfère.
04:37 Ça crée quand même une émotion complètement différente qu'un écran.
04:40 Si on arrive à retranscrire un peu la beauté de cet animal,
04:45 on arrive à toucher les gens.
04:46 Et en touchant les gens, on sensibilise les gens
04:48 à la biodiversité, à la fragilité de ces animaux.
04:51 Donc ça c'est important.
04:54 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:57 [Musique]
05:00 Merci.

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