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Transcription
00:00 Vous êtes Bernard le correspondant d'Europe 1 à Tokyo où l'on s'interroge, les jeux
00:03 de Paris en 2024 seront-ils exemplaires ? C'est-à-dire sans gaspillage, ni argent sale, ni dérapage
00:09 budgétaire ? Parce qu'en la matière Bernard, les jeux de Tokyo il y a deux ans c'est
00:13 le contre-exemple à ne pas suivre.
00:14 Oui, depuis la cérémonie de clôture, ils ont basculé de la rubrique sportive à la
00:19 chronique judiciaire.
00:20 Car ils sont éclaboussés par un énorme scandale, par un double scandale en fait.
00:24 Une vilaine affaire à la fois de corruption à grande échelle et de favoritisme.
00:28 Ici c'est bien simple, ça fait la une des JT à longueur de journée.
00:31 Écoutez.
00:32 Un coup de théâtre en ouverture de ce journal.
00:35 Ce matin, un haut dirigeant du comité organisateur des jeux de Tokyo a été interpellé et placé
00:41 en détention provisoire.
00:43 Il apparaît que plusieurs grandes entreprises lui ont versé des centaines de millions de
00:47 yens de pots de vin en échange de leur désignation comme sponsor officiel de l'événement.
00:52 L'affaire des JO de Tokyo, voilà que l'on apprend que l'appel d'offres pour l'organisation
00:58 des épreuves test a été truqué.
01:01 C'était une mascarade.
01:02 En fait, tout s'est joué en sous-main.
01:04 Le comité organisateur a sélectionné des entreprises auxquelles il était lié.
01:08 Et Bernard, ces révélations en cascade mettent évidemment les japonais en colère.
01:13 Voilà, c'est le cas notamment de ces Tokyo-hits qui m'ont confié leur sentiment.
01:16 Les athlètes ont tout donné pour ces jeux, dont l'image est souillée à jamais par
01:21 ce scandale.
01:22 C'est terrible.
01:23 On découvre tout cela maintenant.
01:26 A l'époque, personne n'a rien vu.
01:28 A moins que tout le monde ait fermé les yeux.
01:30 C'est vraiment la double peine.
01:33 Des gens sans scrupules s'en sont mis plein les poches pendant ces jeux qui, en plus,
01:37 nous ont coûté les yeux de la tête.
01:40 Alors justement Bernard, c'est combien les yeux de la tête ?
01:42 13 milliards d'euros, ce qui fait des JO de Tokyo les jeux d'été les plus chers de
01:46 l'histoire olympique.
01:47 Et les contribuables japonais n'ont pas fini de les payer, puisque la plupart des infrastructures
01:52 sportives qu'on a construites pour ces jeux affichent un déficit d'exploitation colossal.
01:56 Notamment parce que ces infrastructures sont immenses, leur location coûte donc cher.
02:00 Cela intéresse d'autant moins les organisateurs d'événements sportifs depuis les restrictions
02:04 sanitaires liées au Covid.
02:05 Alors le CIO, le Comité international olympique, Bernard, est très embarrassé par ce double
02:10 scandale, à la fois judiciaire et budgétaire.
02:12 Oui, parce que le Japon faisait figure de favori pour l'organisation des jeux d'hiver
02:16 de 2030.
02:17 Sauf que les japonais ne sont plus demandeurs, évidemment.
02:20 Les JO, ils ne veulent plus en entendre parler.
02:22 Du coup, le CIO a reporté la désignation de la ville haute des jeux de 2030, dans l'espoir
02:27 que le scandale à propos des JO de Tokyo se tasse.
02:29 Mais en attendant, ici de nombreux champions olympiques refusent de participer aux campagnes
02:34 de promotion pour cette candidature japonaise en vue de 2030.
02:36 Ils ne souhaitent plus que leur nom ou leur image soit associé à ce dossier si impopulaire
02:41 dans l'opinion.
02:42 Dossier olympique signé Bernard San, Bernard Delattre, le correspondant d'Europe 1 à
02:46 Tokyo, 7h46.

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