Punchline Week-End du 12/03/2023

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00 Quasiment 17h sur CNews, merci d'être avec nous pour Punchline Weekend.
00:04 A la une ce dimanche, la réforme des retraites cristallise les tensions.
00:08 Tensions politiques d'abord.
00:10 Réunion ce dimanche à Matignon avec Elisabeth Bornet et les ministres concernés
00:14 après le passage en force au Sénat.
00:16 Tensions syndicales qui hurlent face à un exécutif faisant la sourde oreille.
00:20 Et tensions sociales car la colère va bien au-delà de cette réforme des retraites.
00:24 Paris, Paris ville lumière.
00:26 Mercredi, ville poubelle depuis 6 jours, des milliers de tonnes de déchets jonchent les rues.
00:30 Conséquence de la grève des éboueurs.
00:32 Les parisiens sont excédés, les touristes dégoûtés.
00:35 Et la gauche, que fait la gauche ?
00:36 Eh bien elle applaudit, dès demain.
00:38 Mais que fait Anne Hidalgo ?
00:39 Surtout, on se posera la question dans Punchline.
00:42 Enfin à 18h, Charlotte Dornelas face à Laurent Joffrin pour vraiment pas d'accord.
00:47 Au menu des débats, la radicalité syndicale, la France en colère ou encore Éric Dupond-Moretti.
00:51 Voilà le programme, je vous présente les invités.
00:53 Mais avant cela, un point sur l'information, Mathieu Devese.
00:56 [Musique]
00:59 Plus d'une semaine après la découverte des corps de Leslie et Kevin,
01:02 une marche blanche a été organisée cet après-midi à New York dans les Deux-Sèvres.
01:06 Environ 300 personnes y ont participé.
01:08 C'est la famille du jeune homme qui est à l'origine de cette initiative.
01:11 Le couple a disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre à Prague.
01:14 Et trois hommes ont été mis en examen, dont deux pour assassinat, enlèvement et séquestration.
01:20 Emmanuel Macron recevra demain le Premier ministre hongrois, Victor Orban.
01:23 Selon l'Élysée, les deux dirigeants évoqueront le soutien à l'Ukraine,
01:27 à l'industrie européenne de défense et les questions d'énergie.
01:29 Depuis le début de la guerre, la Hongrie maintient une position ambigüe,
01:33 se gardant de critiquer le président russe.
01:36 La 95e cérémonie des Oscars aura lieu cette nuit, un an après la gifle donnée par Will Smith à Chris Rock.
01:43 Une cérémonie orchestrée par Jimmy Kimmel.
01:45 Cette année, les champions du box-office ont fait le plein de nominations.
01:48 Quatre pour Avatar la voie de l'eau, cinq pour Black Panther et six pour Top Gun Maverick.
01:53 Une cérémonie diffusée bien sûr en direct et en exclusivité sur Canal+ et MyCanal à partir de 2h du matin.
01:59 Voilà pour le point sur l'information, je vous présente le plateau avec Shannon Seban.
02:06 Bonjour Shannon, ravie de vous retrouver, élue Renaissance de Ronnie Soubois.
02:09 Vous êtes à côté de Philippe Guibert, cher Philippe.
02:12 Bonjour Alain.
02:12 Bonjour cher Philippe.
02:13 Raphaël Stainville est avec nous ce dimanche.
02:15 Bonjour Alain.
02:16 Bonjour cher Raphaël.
02:17 Et Jean Messia.
02:18 The Messia !
02:21 Vous êtes toujours tous sourires, ça fait plaisir le dimanche quand les gens sont là.
02:23 Ça fait plaisir d'être avec vous surtout.
02:24 Écoutez, le plaisir est partagé bien sûr.
02:27 Retraite, grève, blocage.
02:29 Et maintenant, que va-t-il se passer ?
02:31 C'est ça la grande question, de savoir ce qui va se passer la semaine prochaine.
02:33 Parce que ça risque d'être chaud du point de vue politique, du point de vue syndical.
02:38 Mais même cette colère des Français, elle est bien plus profonde, on l'a compris.
02:43 Hier, la réforme a été votée au Sénat.
02:46 On le sait, c'est une étape.
02:47 Mais on va voir ce qui va se passer aujourd'hui parce qu'il y a eu une réunion en urgence.
02:51 À Matignon, par exemple.
02:52 Alors je dis urgence parce qu'on a eu l'info il y a une demi-heure,
02:55 ce n'était pas prévu dans le programme, ou du moins ça ne circulait pas.
02:58 Et on va rejoindre tout de suite à Matignon notre journaliste politique Élodie Huchard.
03:03 Merci d'être avec nous chère Élodie.
03:05 Alors je me trompe peut-être en disant réunion d'urgence.
03:08 Mais ce qui est certain, c'est que ce dimanche, Elisabeth Borne a réuni un cercle très fermé,
03:13 très fermé de ministres pour discuter de ce qui va se passer la semaine prochaine, Élodie.
03:20 Oui, Eliott, on vient de commencer à voir les ministres d'ailleurs arriver pour cette réunion
03:23 qui a commencé normalement à 17h.
03:25 Alors autour d'elle, les ministres les plus concernés par la réforme.
03:28 Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.
03:29 Olivier Dussopt, évidemment, ministre du Travail.
03:31 Gabriel Attal pour le budget.
03:33 Franck Riester pour les relations avec le Parlement.
03:35 Et Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
03:37 qui d'ailleurs fera un point presse à l'issue de cette réunion.
03:40 L'objet de cette réunion, je vous cite ce que nous dit Matignon,
03:43 c'est une réunion de préparation des prochaines étapes
03:45 afin de mener au bout le processus démocratique jusqu'au vote du texte.
03:49 Comprenez évidemment que le gouvernement sait très bien
03:51 que cette semaine est une semaine de tous les dangers.
03:54 Est-ce que ce gouvernement aura une majorité à l'Assemblée
03:56 pour faire voter son texte ?
03:57 Pour l'instant, rien n'est moins sûr.
03:59 On sait que depuis quelques jours, le gouvernement a de cesse de compter les députés
04:03 qui pourraient faire défection et ceux qui pourraient aussi les rejoindre.
04:07 Donc on voit bien quand même qu'il y a une sorte de climat de tension.
04:09 Le gouvernement ne peut pas se louper.
04:11 S'il va au vote, s'il décide de faire confiance quelque part à l'Assemblée,
04:14 il ne faut pas qu'il soit pris à son propre piège
04:16 et qu'à la fin, la réforme ne soit pas votée.
04:19 Elodie, est-ce qu'on peut faire un point sur le calendrier cette semaine ?
04:21 Que va-t-il se passer du point de vue politique toujours ?
04:24 Alors la première étape, la prochaine finalement pour le projet de réforme,
04:30 c'est mercredi, la commission mixte paritaire.
04:32 7 sénateurs, 7 députés qui se mettent autour d'une table à huis clos
04:36 et qui doivent se mettre d'accord sur un texte.
04:38 Alors là où il n'y a pas de suspens, c'est que sur les 14 membres,
04:40 10 sont favorables à la réforme.
04:42 En revanche, attention, il faut être d'accord sur tous les termes
04:44 qu'on utilise dans le texte, sur toutes les avancées qu'on reprend.
04:47 Si la CMP est conclusive, comme on dit, dès le lendemain à 9h,
04:51 le texte sera voté au Sénat, là il n'y a pas de suspens.
04:53 En revanche, c'est à 15h qu'il arrivera à l'Assemblée avec deux solutions,
04:57 une majorité et là finalement le gouvernement s'en sort bien
05:00 ou un recours au 49-3.
05:02 Et la pire des options, mais a priori aussi la moins probable,
05:04 c'est que les députés et les sénateurs mercredi ne se mettent pas d'accord.
05:08 Dans ce cas-là, on refait un tour de manège si je puis m'exprimer comme ça.
05:11 On refait une lecture à l'Assemblée, une lecture au Sénat.
05:13 Et attention puisque dimanche 26 mars, c'est la date butoir,
05:16 les débats ne pourront pas aller au-delà.
05:18 Merci chère Elodie, merci à Charles Pousseau qui vous accompagne.
05:21 Si ça bouge du côté de Matignon, si vous voyez des ministres,
05:24 vous pouvez évidemment tendre le micro, on revient vers vous en urgence.
05:28 Cette réunion, un dimanche après-midi, on sent...
05:30 Alors moi j'ai le souvenir d'un ministre de la Santé qui nous avait dit
05:33 "je n'aurai pas la main qui tremble pour durcir le thon sur ces soignants non vaccinés".
05:38 Est-ce qu'aujourd'hui, on va reprendre cette expression Philippe Guybert,
05:41 vous pensez que le gouvernement a la main qui tremble
05:44 à propos de la réforme des retraites ?
05:47 Non, je ne crois pas chère Eliott.
05:48 Je pense qu'il prépare leur communication de la semaine.
05:51 Mais normalement quand même, les conditions ont l'air d'être réunies
05:54 pour que du point de vue parlementaire,
05:57 la commission mixte paritaire aboutisse à un accord
06:01 et qu'ensuite les votes, au moins au Sénat voire à l'Assemblée,
06:04 soient positifs pour la réforme des retraites.
06:07 Donc je ne suis pas sûr qu'il soit dans une démarche de trembler.
06:10 Peut-être qu'ils évaluent tous les scénarios possibles.
06:12 Alors je vous taquine un peu, mais si vous ne tremblez pas,
06:14 vous les recevez les syndicats, vous discutez avec eux.
06:17 Vous êtes sûr et certain de votre effort et vous y allez.
06:20 Si vous ne tremblez pas, vous êtes Emmanuel Macron,
06:23 vous réagissez puisqu'il y a un mouvement historique.
06:25 Vous prenez la parole, vous réexpliquez ce qui se passe
06:27 si vous n'avez pas cette fameuse main qui tremble.
06:28 Vous avez raison, mais Emmanuel Macron n'est pas assez rassembleur.
06:32 Il n'est pas un président rassembleur.
06:33 J'ai gagné un point, j'ai convaincu Philippe Guybert.
06:35 Ma main qui tremble ou pas ?
06:36 Ce n'était pas trop difficile.
06:37 Non, je pense que c'est une marque de dédain et de mépris qui est inutile
06:41 parce que la vérité, c'est que le gouvernement
06:43 détient tous les outils constitutionnels et législatifs
06:47 lui permettant de faire passer cette réforme.
06:50 La seule manière qu'il y aurait de faire éventuellement capoter cette réforme,
06:53 c'est que la mobilisation embraye sur une très grande majorité de Français,
06:57 qu'il y ait des millions et des millions de Français dans la rue
07:00 et une grève générale.
07:00 Il y en a déjà des millions, c'est historique.
07:02 Oui, mais...
07:02 C'est historique ce qui se passe depuis deux mois.
07:04 Je pense que s'il y a 6 ou 7 millions de Français dans la rue et une grève générale...
07:07 Bah attendez...
07:08 Excusez-moi, c'est déjà arrivé 7 millions dans la rue.
07:11 Bah oui, il y a eu des grandes mobilisations dans notre histoire.
07:14 Sur les 50 dernières années, il y a eu 7...
07:15 En 68, au moment...
07:17 Ah vous êtes en 68 ?
07:17 Voilà, voilà...
07:19 Non mais attendez...
07:20 On savait bien que vous étiez un peu 68.
07:21 Non mais c'est-à-dire, le problème...
07:22 C'est que c'est la gendoume.
07:23 Le problème n'est pas là, le problème c'est que soit le gouvernement...
07:27 Enfin, soit on veut contester de manière paralégale en quelque sorte
07:32 la légitimité du gouvernement à mener cette réforme à son terme.
07:36 Et pour cela, il a tous les outils, encore une fois, il a été élu pour ça.
07:38 Vous, vous êtes devenu Macroniste ?
07:39 Mais dites-le, Jean Messia.
07:41 Alors, on ne peut pas...
07:42 Je comprends que les Français ne puissent pas se mobiliser dans la semaine
07:44 parce qu'on vous dit "ils perdent de l'argent", etc.
07:45 Tout ça, je le comprends bien.
07:47 Mais le samedi, ils ont toujours mieux à faire.
07:49 Ils ont piscine, ils ont les courses, ils ont des balades en forêt,
07:52 mais ils ne se mobilisent pas.
07:53 Non mais vous présentez ou quoi ?
07:53 Donc si vous voulez...
07:54 Ça fait un mois et demi qu'il n'y a plus d'un million de personnes dans la rue, Jean Messia.
07:57 C'est pas assez, c'est pas assez.
07:58 Donc vous voulez...
07:59 C'est l'argument de la Macronique.
08:01 C'est l'argument de la Macronique.
08:02 Jean Messia utilise l'argument d'Olivier Véran.
08:05 S'il y a plus d'un million de...
08:06 Qui ? Un ? Deux millions ?
08:07 Je termine, je termine.
08:09 Attendez, je taquine un peu Jean Messia, mais allez-y.
08:12 Je termine juste mon propos.
08:13 Je dirais encore une fois que les Français ont le courage des sondages,
08:17 mais ils n'ont pas le courage de se mobiliser massivement.
08:19 Et le gouvernement sait qu'il est face à un peuple amorphe
08:22 qui, in fine, se couche, donc il lui roule dessus.
08:25 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
08:26 À un moment, il faut dire les choses telles qu'elles sont.
08:28 Vous voulez augmenter votre mille de popularité.
08:29 Mais s'il y a raison, c'est que...
08:30 Pas tous en même temps.
08:31 Il y a 82% de Français qui sont contre cette réforme
08:34 et la politique économique et sociale du gouvernement.
08:36 Oui.
08:37 Et le grand paradoxe, c'est que finalement,
08:40 on a que les derniers chiffres de la manif de samedi
08:43 étaient assez catastrophiques.
08:45 On les a eus.
08:46 Vous êtes allés manifester, vous, messieurs ?
08:48 Parce que vous donnez les leçons françaises.
08:49 Non, non, mais...
08:51 Vous êtes allés manifester, quoi.
08:52 Je vous rappelle que Raphaël Stainville était avec vous hier en plateau
08:55 pour débriefer la manifestation.
08:56 Oui, bien sûr d'outre.
08:56 Mais franchement, franchement...
08:59 Raphaël Stainville, continuez.
09:00 Ensuite, je donne la parole à Shannon.
09:02 Le grand paradoxe entre, d'un côté, cette opposition
09:04 et de l'autre, une sorte d'individualisme
09:07 qui fait qu'ils préfèrent préserver leur pouvoir d'à-choix.
09:11 Difficilement en ce moment et on y viendra dans cette émission.
09:15 Shannon se ment.
09:15 Vous représentez la majorité.
09:17 Vous représentez la majorité sur ce plateau.
09:19 Moi, j'aime beaucoup quand vous êtes sur le plateau
09:21 parce que c'est toujours sincère.
09:23 Et je trouve qu'il y a une déconnexion complète
09:25 des élus qu'on peut avoir.
09:26 Et je le dis vraiment en toute objectivité.
09:28 Hier, j'avais M. Patria, sénateur.
09:30 Je lui explique et c'est factuel.
09:32 Vous avez 82% des Français qui sont en colère
09:35 contre la politique économique et sociale du gouvernement.
09:38 82%.
09:39 Vous avez 2 Français sur 3 qui sont contre la réforme des retraites.
09:43 Depuis un mois et demi, il y a des millions de personnes dans la rue.
09:46 Et vous foncez, vous continuez.
09:48 Pourquoi ce jusqueboutisme ?
09:50 Ce jusque...
09:51 Déjà, je n'employerai pas le terme de jusqueboutisme.
09:54 Vous savez, quand on est aux responsabilités,
09:56 quand on est président de la République,
09:58 on se doit de faire preuve de courage
10:00 et surtout d'un esprit d'anticipation.
10:02 Cette réforme des retraites,
10:03 c'est une réforme qui est impopulaire, on la mesure.
10:05 Dire à nos concitoyens qu'on doit décaler l'âge légal
10:08 de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans,
10:12 je l'admets totalement,
10:13 ce n'est pas une mesure qui fait plaisir à tout le monde.
10:16 Malheureusement, c'est une mesure qui est nécessaire.
10:18 Pourquoi ? Parce qu'on se rend compte qu'en 2030,
10:21 on aura plus de personnes qui auront plus de 65 ans
10:24 que de personnes qui auront moins de 20 ans.
10:26 - Mais on l'entend 10 fois.
10:27 - Mais il y a un déficit du système...
10:28 - Pardonnez-moi, ça fait deux mois que vous dites ça.
10:29 Ça fait deux mois que quotidiennement,
10:31 les élus de la majorité disent ça.
10:33 Pardonnez-moi, Shannon.
10:34 Ça fait deux mois que les élus disent ça.
10:36 En deux mois, ça n'a pas bougé,
10:37 il y a toujours deux Français sur trois comptes.
10:39 - Mais vous savez, vous vous trompez,
10:40 parce que pas plus tard que ce matin...
10:41 - Ah bah d'accord.
10:41 - Pas plus tard que ce matin, monsieur Deval,
10:43 j'étais à Aulnay-sous-Bois, sur le marché,
10:45 en Seine-Saint-Denis, où je suis élue,
10:46 un département dans lequel on a 12 circonscriptions sur 12
10:49 qui sont tombées aux mains de la NUP.
10:51 Quand vous échangez avec nos concitoyens,
10:53 il y a environ trois, quatre mois,
10:54 quand vous leur parliez de la réforme des retraites,
10:56 dans leur grande majorité,
10:57 et je dois ici faire preuve de sincérité,
11:00 80% des personnes que je rencontrais sur le terrain
11:02 me disaient être opposées à cette réforme des retraites
11:04 et ne pas comprendre le bien fondé de cette réforme.
11:07 Eh bien, ce matin, la tendance est en train de s'inverser,
11:12 et je le constate avec les adhérents en rédifférence.
11:13 - Là, vous êtes dans un oasis.
11:15 - Laissez-moi au moins vous expliquer pourquoi, monsieur.
11:17 Parce qu'ils se rendent compte que cette réforme des retraites,
11:20 c'est l'occasion de revoir de fond en comble
11:22 un système par répartition qui est un besoin précieux
11:25 dans notre société,
11:26 qui permettra de mieux prendre en compte
11:28 la bénéabilité du travail,
11:29 qui permettra de mieux prendre en compte les carrières hachées,
11:32 l'employabilité des seniors et l'égalité des hommes
11:35 dans le milieu du travail.
11:36 Je sais que ça peut déplaire à certaines personnes.
11:38 - Mais ce n'est pas que ça déplaît,
11:39 c'est que, pardonnez-moi, je vous présente des chiffres.
11:41 Même la réalité, elle est chiffrée.
11:43 Vous avez toujours...
11:43 - Il y a les chiffres, monsieur Deval,
11:45 et il y a la réalité du terrain.
11:46 - Ah bah non, ça veut dire quoi ?
11:47 Que les chiffres montrent ?
11:48 - Monsieur Deval, je vous invite à venir avec moi
11:51 sur le terrain, un week-end, de marché,
11:54 à Ronnie-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
11:56 Vous verrez de vos propres yeux
11:58 à quel point nos concitoyens commencent...
12:00 - Ça veut dire quoi ? Que les sondages sont tronqués ?
12:01 - Je ne dis pas que les sondages sont tronqués.
12:03 - Il y a un complot.
12:03 - Je dis juste que quand vous prenez le temps
12:05 d'expliquer à nos concitoyens,
12:06 quand vous prenez le temps de faire preuve de pédagogie
12:09 et d'expliquer clairement...
12:10 - Mais vous prenez le temps, pardonnez-moi,
12:11 c'est de l'infantilisation.
12:13 - Mais c'est faire preuve de lucidité.
12:15 - Ce qui est perturbant, Shannon Seban,
12:17 mais vous êtes dans la droite ligne
12:18 de ce qu'on entend du côté de la Macronie
12:20 depuis maintenant deux mois.
12:21 - Je vous parle en tant que Shannon Seban,
12:22 je ne vous parle pas en tant qu'élu Renaissance.
12:24 - Un tout petit peu quand même.
12:25 - Je vous dis que j'ai juste pas bien
12:26 il y a quelques heures.
12:26 - Très bien, pardonnez-moi, à l'échelle nationale,
12:29 alors peut-être que Ronnie-sous-Bois,
12:31 c'est le dernier village gaulois
12:34 qui a changé finalement sa position
12:36 sur la réforme des retraites.
12:37 Ce que je vous dis, et c'est factuel,
12:39 c'est que vous avez deux Français sur trois
12:41 qui sont contre.
12:41 Vous avez 82% des Français qui considèrent
12:45 que c'est une mauvaise politique économique et sociale
12:48 depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
12:51 Avançons un tout petit peu parce que finalement,
12:52 on tourne en rond et je veux vraiment qu'on avance,
12:55 qu'on écoute Laurent Berger.
12:55 On reste un peu sur la petite poloche, la politique,
12:58 parce qu'il y a quand même une bombe constitutionnelle
13:01 qui pourrait être utilisée, c'est le 49-3.
13:03 Alors on va écouter Laurent Berger.
13:05 Attention, c'est l'utilisation du 49-3.
13:07 Moi, je pense qu'on ne peut pas, je vous le redis,
13:12 avoir une telle mobilisation,
13:14 une telle opinion qui est adverse,
13:16 qui est contre cette réforme.
13:18 Une procédure parlementaire est scamotée
13:21 et avoir un vice démocratique par le vote de cette réforme,
13:24 par un recours au 49-3.
13:25 Je pense que ce serait extrêmement dangereux
13:29 dans le ressentiment que ça pourrait créer.
13:31 Le 49-3, encore une fois, je veux bien être très clair
13:34 et je le dis ce matin encore dans la presse,
13:37 le 49-3, c'est légal.
13:39 Personne ne vous dira du côté de la CFDT, c'est illégal.
13:42 Légal, mais est-ce que c'est moral ?
13:44 Est-ce que c'est respecter la démocratie ?
13:46 Est-ce que c'est respecter la démocratie sociale ?
13:48 Est-ce que c'est respecter ces Français
13:50 qui se mobilisent depuis maintenant deux mois ?
13:52 Raphaël Stainville.
13:52 Mais c'est compliqué et c'est pour ça d'ailleurs
13:54 que dans cette réunion organisée à Matignon,
13:57 finalement, la présence la plus importante qu'il faut noter,
14:00 c'est celle de Franck Riester,
14:01 plus que celle d'Olivier Dussopt.
14:04 Le ministre chargé des Relations au Parlement.
14:06 Parce qu'il va falloir qu'il puisse compter,
14:08 s'assurer que les alliés de Renaissance
14:11 et puis un certain nombre de parlementaires de LR
14:15 votent le texte et sans quoi le gouvernement
14:19 n'aura d'autre choix que d'utiliser le 49-3
14:22 avec tous les risques que cela comporte,
14:24 notamment d'un blocage.
14:28 Moi, c'est un peu le scénario que je redoute,
14:32 c'est que cette loi soit votée, promulguée,
14:34 mais que cela entraîne des blocages
14:37 qui jusqu'à présent n'ont pas eu lieu
14:39 ou en tout cas qu'à la marge.
14:40 Oui, à la marge, avec quand même des répercussions importantes.
14:43 Oui, mais quand un système de soins est touché,
14:45 quand vous avez un EHPAD qui est touché,
14:47 là, on a appris que des élus, des sénateurs
14:50 ont vu les coupures de courant.
14:52 Je vous raconterai cela dans un instant.
14:55 Mais ça reste marginal.
14:57 Mais ce qui est marginal ne veut pas dire...
15:00 Avec des impacts qui peuvent être dramatiques.
15:02 Exactement.
15:02 A ne pas mettre de côté.
15:04 Allez-y, Jean.
15:05 Non, je voulais juste dire que ce qui était incroyable,
15:07 c'est effectivement que le président refuse
15:09 de recevoir les syndicats pour parler avec eux.
15:13 S'il ne peut pas recevoir quelques personnes
15:15 ou quelques dizaines de personnes
15:16 qui représentent quand même des millions de Français,
15:18 comment voulez-vous qu'il écoute les millions de Français ?
15:20 Ce n'est pas son rôle, monsieur Messiaen.
15:21 C'est pas son rôle.
15:22 Vous imaginez la scène, c'est quoi, c'est un théâtre ?
15:24 Mais vous rigolez ou quoi ?
15:25 Il a reçu Max Fly et Carlito à l'Élysée.
15:27 Il a reçu Rihanna, il a reçu Jeff Bezos.
15:29 Et l'intersyndical qui représente des millions de Français,
15:32 c'est pas son rôle de les recevoir.
15:33 Arrêtez.
15:35 Le président de la République a proposé de recevoir la CGT.
15:37 Cet été, ils ont refusé.
15:38 Ce n'est pas son rôle.
15:39 Donc il les punit.
15:40 On est sur cette réforme des retraites.
15:42 Respectons, s'il vous plaît, le temps parlementaire.
15:44 Ce n'est pas un jeu de gamin.
15:45 Respectons le temps parlementaire.
15:46 On verra ce qu'il en sera mercredi
15:48 à l'issue de la commission mixte paritaire.
15:51 On verra si elle sera conclusive.
15:53 Mais respectez le temps parlementaire.
15:55 La question n'est pas là.
15:56 La question, c'est que l'été, vous savez très bien
15:58 que ce n'est pas le temps propice pour le dialogue social,
16:00 le dialogue politique.
16:01 Là, on est en pleine...
16:02 Non mais ce n'est pas l'argument de Max Fly.
16:05 Pardonnez-moi.
16:06 Pardonnez-moi.
16:07 Recevoir Max Fly et Carlito et Rihanna, ça n'a aucun rapport.
16:10 En revanche, laissez-moi terminer.
16:12 En revanche, au plus faible de la manifestation,
16:17 donc là, vous aviez 368 000 manifestants
16:19 contre la réforme des retraites.
16:21 Au plus fort des Gilets jaunes,
16:23 vous aviez, je crois, 280 000 manifestants.
16:25 Or, je ne sais pas si vous vous rappelez,
16:28 mais le 4 décembre 2018,
16:29 ils ont été reçus, les responsables Gilets jaunes,
16:32 alors qu'il n'y avait aucune structure syndicale,
16:35 aucune représentation politique.
16:36 Ils ont été reçus.
16:37 Ils ont été reçus à l'Élysée.
16:39 Et aujourd'hui, dans un contexte
16:40 où vous avez des millions de Français dans la rue,
16:43 vous ne recevez pas les syndicats.
16:45 Alors moi, après, chacun fait son analyse.
16:47 Chacun pense ce qu'il veut de ça.
16:48 Laurent Berger, il a son avis.
16:49 - Le plus gros des manifestations
16:53 des Gilets jaunes un samedi,
16:55 c'est 284 000 personnes.
16:57 Hier, qui n'était pas le plus haut de la mobilisation,
16:59 c'est chiffre de la police,
17:00 plus de 300 000, 350 000 personnes hier,
17:03 dans les rues en France.
17:04 Plus que le plus fort du mouvement des Gilets jaunes.
17:06 Sans violence.
17:08 On a aujourd'hui une forme de confrontation
17:11 entre une gouvernance au tableau Excel
17:13 qui a un impact concret sur la vie des gens
17:16 et une France du travail,
17:20 d'en garde sa grande diversité,
17:22 et qui est la France du concours.
17:25 - Vous dites "surdité" là, à l'instant.
17:28 Ce matin, vous avez des mots beaucoup plus durs que ça,
17:30 M. Berger, pour répondre à la lettre
17:31 du président de la République.
17:33 - Oui, mais je pense que c'est une forme de bras d'honneur.
17:35 Je pense que c'est une forme de renvoi dans les 20 mètres.
17:39 C'est l'actualité.
17:40 Une actualité heureuse pour la France.
17:42 - Philippe Guibert, vous comprenez cette colère
17:46 finalement des syndicats.
17:47 - Vous avez raison, Laurent Berger.
17:49 Là où je voulais vous répondre,
17:51 c'est qu'il y avait une autre attitude possible
17:54 qui consistait pour Emmanuel Macron à dire
17:56 "écoutez, je reçois les syndicats,
17:57 je vous dis la vérité, messieurs les syndicats,
18:00 messieurs dames,
18:01 cette réforme, on va la faire voter,
18:02 mais moi, président de la République,
18:05 j'ai compris qu'il y avait un mécontentement
18:06 que vous incarnez,
18:08 et on ouvre des chantiers,
18:09 par exemple sur l'emploi des seniors,
18:11 par exemple sur la pénibilité du travail,
18:13 et je m'engage à ouvrir très vite,
18:15 le gouvernement veut ouvrir très vite une négociation
18:18 sur ces deux sujets qui ont été quand même
18:19 deux sujets majeurs
18:20 dans la contestation de votre réforme.
18:23 C'est une attitude, je ne dis pas que,
18:25 je ne sais pas si c'est la bonne solution,
18:27 mais c'est une attitude un peu plus ouverte,
18:28 un peu plus démocratique,
18:30 et un peu plus respecteuse de la démocratie sociale
18:32 que de dire "écoutez, vous êtes gentils,
18:34 mais on est dans le temps parlementaire,
18:36 donc vous, les syndicats,
18:37 vous repasserez", parce que ce n'est pas très respectueux.
18:40 Il n'y a pas chez Emmanuel Macron
18:42 une volonté de rassembler et d'apaiser.
18:45 Qu'il affirme ses convictions
18:46 en tant que président de la République,
18:47 ça jole longtemps.
18:48 Mais à un moment donné,
18:49 un président, il est là aussi pour…
18:51 Pour dialoguer, bien sûr.
18:52 Pour dialoguer et pour essayer de réconcilier.
18:54 Mais en fait…
18:55 Quand il y a des tensions dans le pays,
18:56 il est là pour réconcilier.
18:58 Le président, il n'aime pas trop le dialogue,
19:00 il aime bien le monologue.
19:01 C'est d'ailleurs à ce titre qu'il avait organisé
19:03 le grand débat national
19:05 avec des figurants triés sur le volet
19:07 dans lequel il pouvait dérouler un discours
19:09 sans avoir de contradiction.
19:11 Mais non, mais c'est ça !
19:12 Vous avez les mots très courtes, monsieur.
19:13 C'est qu'il n'aime pas se confronter.
19:15 Alors, on a parlé tout à l'heure des Gilets jaunes.
19:17 Les Gilets jaunes, justement, étaient un mouvement
19:19 qui était beaucoup plus effrayant pour le pouvoir
19:21 d'une certaine façon
19:22 parce que c'était un mouvement erratique.
19:24 C'est une éruption spontanée, sociale, de colère
19:27 d'un peuple français qu'on ne voyait jamais
19:29 et qui commence à occuper les ronds-points,
19:31 le pays, etc.
19:32 Donc il était beaucoup plus effrayant
19:33 qu'un mouvement social qui, lui, est structuré,
19:36 organisé par des syndicats
19:37 où il y a des interlocuteurs, etc.
19:39 Et j'ajoute que les Gilets jaunes,
19:41 c'était des demandes de prise en compte
19:43 d'un certain nombre de revendications.
19:45 Alors que là, ce qu'on demande au gouvernement,
19:47 c'est de retirer une réforme.
19:48 Donc Emmanuel Macron aurait l'impression de se dédire
19:51 ceux qui, dans son narcissisme julitérien,
19:54 relèveraient des crimes de la majorité.
19:55 Et ensuite, on verra justement ces manifestants hier
19:58 qui étaient certes moins nombreux,
20:00 mais de la mobilisation se transforment
20:03 la colère et la détermination.
20:04 C'est ça qui est intéressant,
20:05 c'est de voir la détermination.
20:07 On a des manifestants qui disent
20:08 qu'elles soient votées ou non, on continuera.
20:10 Shannon, c'est bon, sur cette incapacité
20:13 du président de la République
20:15 à échanger avec le corps syndical,
20:19 avec les corps intermédiaires.
20:20 Je trouve que vous avez toutefois la mémoire très courte,
20:23 parce que, encore une fois, je le rappelle,
20:25 le président de la République a été élu sur un programme
20:28 dans lequel il était inscrit noir sur blanc.
20:31 Ce projet des réformes des retraites
20:32 était inscrit noir sur blanc.
20:33 Nous avons fait preuve de flexibilité
20:35 quand il était question initialement
20:37 dans ce projet de réforme des retraites
20:38 d'un âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
20:40 En septembre, le projet de réforme des retraites
20:43 a été annoncé par Elisabeth Borne.
20:44 L'âge légal a été révisé de 65 à 64 ans.
20:47 Elisabeth Borne et Olivier Dussopt
20:49 ont engagé un cycle de consultations très large
20:52 pour écouter les revendications de ces syndicats.
20:54 Il me semble que vous avez ici, par ailleurs,
20:57 la mémoire très courte.
20:58 Et puis, il faut aussi rappeler...
20:59 Vous avez aussi oublié que, face à Emmanuel Macron,
21:01 il y avait Marine Le Pen et que les Français
21:03 ont probablement, ou même très sûrement,
21:06 voté contre Marine Le Pen
21:08 plutôt qu'Emmanuel Macron et sa réforme des retraites.
21:11 Moi, ce que je veux vous dire, c'est que, par ailleurs,
21:12 il faut rappeler ici que les oppositions
21:14 aiment à rappeler et à faire croire à nos concitoyens
21:17 que c'est le gouvernement et le président de la République
21:19 contre pour le peuple.
21:20 Mais vous vous trompez ici.
21:22 C'est le gouvernement et le président de la République
21:24 avec et pour le peuple.
21:26 Je vous donne rendez-vous dans quelques années...
21:27 - 70% du peuple est en désaccord.
21:29 - Je vous donne rendez-vous dans quelques années,
21:31 monsieur Messiah, quand nous verrons à quel point
21:33 cette réforme des retraites-là est indispensable.
21:35 Encore une fois, je le rappelle.
21:37 - Tellement indispensable qu'en 2027,
21:38 on sera probablement encore obligés
21:39 de conduire une autre réforme
21:40 parce que cette réforme aura été totalement détricotée.
21:43 - Pourquoi ne pas vouloir voir aujourd'hui
21:45 le problème en face,
21:46 prendre les chiffres de façon comptable,
21:48 voir que nous avons...
21:49 - Mais non, c'est bien ça le problème.
21:50 - Vous n'avez pas répondu à ma question.
21:51 - Monsieur Guilbert, on a une espérance de l'IQ qui augmente.
21:54 - On est en train de sortir toutes les phrases,
21:56 je pense, au téléspectateur, pardonnez-moi,
21:57 à Shannon Seman.
21:58 - Il faut pouvoir justifier les choses avec les faits concrets,
22:00 monsieur Delors.
22:00 - Tous les chiffres, toutes les phrases,
22:02 tout le lexique macroniste depuis deux mois,
22:06 on l'entend à chaque fois,
22:07 c'est-à-dire la réforme indispensable, l'ajustif...
22:10 - Vous voulez que je vous dise le contraire alors que vous ne l'y pensez pas ?
22:12 - Non, ce n'est pas ça.
22:13 Pardonnez-moi, mais je n'arrive toujours pas à comprendre
22:16 et je vous le dis vraiment en toute transparence
22:19 et en toute objectivité, je ne comprends pas.
22:21 Si c'était aussi simple, si c'était aussi sûr,
22:24 mais les Français seraient derrière vous.
22:26 - Eh bien non, parce que ça ne fait pas plaisir,
22:27 monsieur Deval, de vous voir parler de ce n'est plus juste.
22:30 - C'est juste des grands-enfants.
22:31 - C'est ça, ils ne servent à rien.
22:32 - Mais vous savez, nos concitoyens ne sont pas...
22:35 - Absolument pas, nos concitoyens sont bien plus intelligents qu'on le pense.
22:38 - Justement.
22:39 - Et c'est d'ailleurs pour cela que je vous le dis.
22:40 - 70% de ces citoyens intelligents vous disent que votre réforme
22:43 est nulle et non avenue.
22:44 - Il suffit juste de prendre le temps,
22:45 et c'est ce que je vous expliquais en début d'émission,
22:47 il suffit juste de prendre le temps de leur expliquer le bien fait de cette réforme.
22:50 - Mais non, parce qu'à chaque fois que vous faites de la pédagogie
22:53 et que vous expliquez,
22:54 vous augmentez le nombre de gens qui sont en désaccord avec cette réforme.
22:57 - Absolument pas, monsieur Mélenchon.
22:58 - A chaque fois que les Français comprennent ce qu'il y a derrière,
23:00 ils la refusent encore plus.
23:01 - Je dis juste qu'on a des chiffres qui sont très clairs,
23:03 on a une espérance de vie qui augmente,
23:05 que dans quelques années nous aurons plus...
23:07 - Ça on a compris, mais le bien fondé de cette réforme, la vérité,
23:08 c'est qu'il faut satisfaire et Bruxelles et les marchés financiers.
23:11 - Alors dans ce cas-là, dites-moi comment est-ce que vous financez
23:12 un système de retraite par répartition, j'attends vos propositions.
23:14 - Bah on met toi un seigneur au boulot, pour aller se faire un boulot par exemple.
23:17 - Je ne suis pas sûr que ce soit à Raphaël Steinville de vous faire des propositions,
23:21 je pense que par exemple c'est au syndicat de faire des propositions.
23:23 - Mais ils en ont fait.
23:25 - Mais sauf que autre temps, autre humeur, autre situation,
23:28 une situation exceptionnelle, c'est-à-dire mobilisation historique
23:31 dans la rue du jamais vu depuis 50 ans, il est possible,
23:34 je dis bien que ce n'est pas obligatoire,
23:36 juste de rencontrer les syndicats et de dire
23:38 "est-ce qu'on peut peut-être évoluer sur deux, trois positions ?"
23:41 "Quelles sont vos nouvelles propositions ?"
23:42 On en parle juste après la publicité.
23:45 - Quasiment 17h30 sur CNews, la suite de Punchline,
23:48 toujours avec Jean Messiaen, Raphaël Steinville, Shannon Seban et Philippe Guibert.
23:53 On sera dans un instant à Matignon avec Elodie Huchard,
23:56 on sera avec Stéphane Manigault.
23:58 Pourquoi Stéphane Manigault ?
23:59 Parce que les poubelles ont investi, vous le voyez à l'image, la capitale.
24:05 Ça fait six jours que Paris est devenue une ville poubelle
24:07 et pour les restaurateurs c'est extrêmement compliqué.
24:11 - Ah oui, ça sent pas très bon, mais ça sent pas très bon économiquement aussi pour les restaurateurs.
24:16 Vous allez nous expliquer pourquoi Stéphane Manigault.
24:18 Mais d'abord le point sur l'information, 17h30.
24:21 - Les prix continuent de grimper en France, l'inflation a atteint 6,2% le mois dernier
24:29 et selon un sondage IFOP pour le journal du dimanche,
24:32 76% des Français pensent que cette hausse des prix va durer et s'inscrire dans le temps.
24:36 24% estiment qu'elle n'est que conjoncturelle et temporaire.
24:41 Enfin 90% des personnes interrogées pensent que le sujet doit être la priorité de l'État.
24:46 L'Ukraine prépare une contre-offensive à Bakhmout face à l'avancée russe.
24:50 Depuis cet été, Moscou tente de s'emparer de cette ville de l'est du pays.
24:53 Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé hier que l'armée avait repoussé
24:57 plus de 100 attaques ennemies dans les principales zones de combat.
25:01 Enfin, plus de 100 personnes ont été arrêtées en Iran
25:03 dans le cadre de la mystérieuse affaire des intoxications au gaz dans les écoles de filles.
25:07 Le ministère n'a pas donné de détails sur ces individus arrêtés dans plusieurs provinces,
25:11 dont celle de Téhéran.
25:12 Il évoque cependant des liens possibles avec des organisations terroristes.
25:16 Voilà pour le point sur l'information.
25:20 On continue de parler de la réforme des retraites,
25:23 de cet objectif du gouvernement de la faire passer dès mercredi.
25:29 On a une réunion qui est actuellement à Matignon avec Elisabeth Borne
25:34 et un cercle très restreint de ministres.
25:36 Elodie Huchard, vous êtes à Matignon.
25:39 C'est une image assez étonnante quand on vous voit à Matignon un dimanche.
25:43 Là, encore une fois, c'est vraiment une interprétation.
25:46 Mais en termes d'image, de communication, j'ai l'impression de revivre ces réunions
25:51 de crise pendant le Covid, où à la dernière minute, il fallait trouver une stratégie,
25:57 un conseil de défense sanitaire.
25:59 Est-ce que c'est un peu ça l'ambiance en ce moment du côté du gouvernement ?
26:02 C'est-à-dire, il va falloir être très précis, chirurgicaux,
26:05 parce que les prochains jours, ça va secouer.
26:08 En tout cas, il y a une envie, Eliott, pour faire le comparatif
26:12 avec ce que vous disiez à l'instant, de scénariser effectivement ce moment.
26:15 Pourquoi ? Parce qu'il y a deux objectifs majeurs, nous disait un conseiller d'exécutif
26:19 il y a quelques minutes pour cette réunion.
26:21 La première, c'est que les ministres autour d'Elisabeth Borne,
26:23 on rappelle, sont présents.
26:24 Bruno Le Maire, Gabriel Attal, Franck Riester, Olivier Dussopt et Olivier Véran,
26:28 qui fera d'ailleurs un point de presse à l'issue.
26:30 La première, c'est de rappeler que la première ministre,
26:32 elle veut à tout prix aller chercher le vote.
26:34 Elle veut que les quatre jours qui ont séparé le vote du Sénat
26:37 de la première commission mixte paritaire soient utiles
26:39 et qu'on aille chercher les députés voix après voix pour ne pas recourir au 49-3.
26:43 Et effectivement, il y a une volonté de scénariser,
26:45 parce que ce qu'on nous expliquait, c'est que finalement,
26:47 dans la tête du gouvernement, le Sénat devait voter ce soir.
26:49 Et donc, il y avait forcément un temps médiatique autour de la réforme des retraites.
26:53 Et effectivement, le Sénat a voté hier.
26:55 Il y aura beaucoup de ministres dans les matinales lundi,
26:57 mais cette journée dimanche, finalement, elle restait un petit peu vide pour le gouvernement.
27:00 D'où la volonté aussi de faire cette réunion, aussi pour la com'.
27:03 Évidemment, ça marche aussi comme ça en politique,
27:05 pour rappeler que le gouvernement, évidemment, est à la tâche.
27:07 Et puis, on le rappelle quand même, Olivier Véran,
27:09 on vous a l'entour des 18h, 18h10, qui va faire un point de presse
27:12 pour nous dire ce qui s'est dit justement avec ses collègues ministres autour d'Elisabeth Borne.
27:16 En termes, on pourrait parler de la communication depuis deux mois.
27:19 Merci à Elodie Huchard et merci à Jules Bedot qui vous accompagne.
27:22 Depuis deux mois, c'est un échec sur toute la ligne, quasiment.
27:25 C'est-à-dire, sur les 1200 euros, c'était un échec.
27:27 Sur l'idée de justice, c'est un échec.
27:29 Il y a plein de réactions, par exemple, sur les réseaux sociaux.
27:31 On me dit, mais pédagogie, ce terme, ras-le-bol de tous ces mots, c'est une comédie.
27:36 On me dit autre chose de très intéressant.
27:38 Dans mon village, les citoyens, ils comprennent la réforme des retraites.
27:41 Par contre, l'inflation, c'est un problème.
27:43 Et on va parler de l'inflation dans un instant.
27:45 Détermination des Français, parce qu'il y a 82% des Français qui sont en colère
27:48 contre la politique économique et sociale de cette majorité.
27:52 On voit le sujet de Marine Sabourin, parce que, même s'il est voté,
27:56 même si elle est votée cette réforme, ils ne sont pas prêts de s'arrêter.
27:59 Présents depuis le premier jour de mobilisation, ces Français veulent continuer à manifester.
28:07 Mais cela est de plus en plus compliqué pour certains,
28:10 comme pour cette professeure d'histoire-géographie en Seine-Saint-Denis.
28:13 J'ai déjà perdu une semaine de salaire qui n'a pas encore été prélevée
28:18 sur les salaires qui ont été versés jusqu'alors,
28:20 qui vont probablement être prélevés d'un seul coup pour le salaire de mars ou d'avril.
28:25 Donc ça va faire très très mal.
28:27 D'autres souhaitent également porter la voix de tous ceux qui n'ont pas pu se rendre dans la capitale,
28:32 malgré le prix à payer, comme l'explique cette directrice d'école.
28:35 Je comprends des gens qui ne peuvent pas venir manifester.
28:38 Et aussi on manifeste pour tous ces gens qui ne peuvent pas venir manifester.
28:43 Un agriculteur va au fond de la creuse, il ne peut pas laisser sa ferme, son exploitation.
28:49 Donc je manifeste aussi pour tous les gens qui ne peuvent pas manifester.
28:53 Même si manifester devient difficile, certains opposants à la réforme des retraites restent déterminés.
28:59 À chaque manifestation, je serai là.
29:02 Je suis très déterminé à tenir pour que ça change.
29:06 L'objectif c'est le retrait de la réforme des retraites.
29:10 Donc on fera ce qu'il faut pour l'obtenir.
29:14 Hier, 368 000 Français étaient dans les rues selon le ministère de l'Intérieur.
29:19 Un chiffre en net recul par rapport aux manifestations précédentes.
29:23 Voilà pour cette colère.
29:26 Il ne faut pas que la colère syndicale, la mobilisation syndicale, la colère sociale
29:30 se transforme en une période de surtention, de violence.
29:36 Comme on a pu voir notamment sur les deux précédentes manifestations.
29:40 On a vu des scènes extrêmement violentes, ultra-violentes je dis.
29:43 Je sais que ça vous dérange.
29:45 À partir du moment où on prend le risque de laisser durer et donc pourrir
29:51 un mouvement social de grande ampleur, qui en plus, malgré une mobilisation importante
29:57 mais pas suffisante dans la rue, mais qui est quand même soutenue
30:01 par une écrasante majorité de Français, on prend effectivement le risque
30:06 de la radicalité, d'une radicalité qui est auto-entretenue.
30:09 C'est-à-dire à la fois la radicalité gouvernementale dans une forme de fuite en avant
30:13 de la cécité et de la surdité par rapport à ce qui se passe dans le pays
30:17 et qui entretient sur le terrain une radicalité politique et revendicative
30:23 et violente qui ne va pas s'arrêter.
30:27 Je reprends votre argument de tout à l'heure quand vous disiez
30:31 Emmanuel Macron a été élu, donc en gros il a carte blanche pour faire ce qu'il veut.
30:34 Il n'y a pas d'opposition possible qui peut s'exprimer de manière légitime.
30:38 J'espère que demain, lorsqu'un candidat du camp national sera élu à la présidence
30:42 de la République et qu'on aura dans les rues des gens pour s'y opposer,
30:45 j'espère que vous serez aux premières loges pour défendre la légitimité
30:48 des réformes et des actions qu'entamera ce candidat qui vous sera opposé
30:52 pour dire effectivement qu'il a été élu, il fait ce qu'il veut.
30:55 Vous comprenez ? Parce que ce n'est pas non plus à double sens votre propos.
30:58 Vous pouvez évidemment lui répondre.
31:00 Mais qu'est-ce que vous voulez que je réponde à ça ?
31:03 J'ai déjà eu droit à ce genre de réponse devant Bernard-Henri Lévy,
31:05 c'est la meilleure façon de dire qu'on n'a rien à dire.
31:07 Malheureusement, monsieur Messia, c'est toujours le même discours,
31:11 qu'est-ce que vous voulez que je réponde ? On va tourner en rond ?
31:13 Moi je vous dis que c'est une réalité, qu'on a un président de la République
31:16 et je vous le redis, il y a une légitimité qui vient des urnes,
31:19 vous n'êtes pas capable de l'accepter.
31:20 Je suis en train de vous dire que si la même légitimité est autre demain,
31:23 j'espère que vous allez la reconnaître.
31:25 Moi ce que je veux vous dire, monsieur Messia, c'est que nous de l'autre côté,
31:28 on prend le risque de l'impopularité, qu'on prend nos responsabilités justement.
31:31 Personne ne vous y oblige.
31:32 Non, parce que quand on est aux responsabilités, on ne fait pas ce qu'on veut.
31:35 On pourrait tout à fait faire le choix délibéré de ne faire que des mesures
31:39 qui font plaisir aux Françaises et aux Français.
31:41 Vous savez, on pourrait demain augmenter les salaires à 6 000 euros,
31:43 ça fait plaisir à tout le monde.
31:44 Mais madame, c'est bon, les Français vous crient leur colère,
31:47 ils vous crient leur souffrance, ils ont un pouvoir d'achat en recours avec l'inflation.
31:52 Le pays est une poudrière et vous arrivez avec cette réforme qui n'a rien d'urgent,
31:57 et vous attisez la colère, vous attisez la haine,
32:00 vous attisez le défi contre les institutions.
32:04 Ce n'est pas raisonnable, franchement.
32:06 Vous êtes dans un monologue et dans un soliloque,
32:08 c'est-à-dire que je n'ai aucun droit de réponse.
32:10 Sur la forme, je suis macroniste, ça doit vous plaire.
32:12 Vous me parliez d'inflation, monsieur Messia, justement,
32:14 je crois que monsieur Deval, vous souhaitiez qu'on en parle.
32:16 Je vais vous en parler, je vais tout vous expliquer.
32:18 Mais sauf que l'information qui vient de tomber,
32:20 et c'est plutôt une mauvaise nouvelle pour les Parisiens, notamment,
32:23 parce que c'est une autre actualité que je voulais qu'on traite,
32:25 elle est liée évidemment à la réforme des retraites,
32:27 elle est liée à la grève, c'est la grève des éboueurs.
32:30 Et la grève des éboueurs, ça vient de tomber,
32:32 elle est reconduite jusqu'à mercredi, minimum.
32:34 Donc ce qui se passe à Paris, c'est-à-dire ces 5 000 tonnes de déchets dans la capitale,
32:39 ce n'est pas prêt d'être réglé.
32:41 On va voir le sujet de Kinson, et ensuite on va voir Stéphane Manigault,
32:44 qui va expliquer que là aussi, c'est quand même devenu très compliqué
32:48 pour les restaurateurs qui ont perdu énormément d'argent ces 6 derniers jours.
32:53 Voici à quoi ressemblent certains arrondissements de Paris depuis lundi.
32:59 Plusieurs milliers de tonnes de déchets,
33:01 accumulées dans les rues,
33:03 ce qui provoque l'indignation des riverains.
33:05 Ça sent pas bon, c'est pas beau.
33:07 Il y a des rats, si on les vu, des souris.
33:11 Donc une horreur.
33:12 Une catastrophe. Ça devrait pas exister.
33:15 En France, c'est très sale. De toute manière, c'est très sale de toujours.
33:19 Une situation qui n'est pas près de s'améliorer dans la capitale,
33:22 puisque trois sites de traitement des ordures ménagères sont bloqués.
33:25 C'est le cas de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine,
33:28 qui traite 700 000 tonnes de déchets par an.
33:31 On ne va pas s'excuser non plus auprès des usagers,
33:33 celui qui les prend en otage, et qui nous prend en otage,
33:36 et qui nous oblige à faire grève, et qui nous oblige à faire ça,
33:39 c'est quelqu'un qui n'a pas entendu ce qui s'est passé
33:41 depuis le mois de janvier dans les manifestations,
33:43 qui s'appelle Emmanuel Macron.
33:44 On va passer le week-end jusqu'à mardi prochain,
33:46 et le mardi prochain, on verra ce qu'on fait.
33:48 Le commerçant qui charge !
33:49 Pour faire face, certains maires parisiens s'organisent.
33:52 C'est le cas de Geoffroy Boulard, dans le 17ème,
33:55 qui a fait appel aux commerçants et à un prestataire privé
33:59 pour ramasser les ordures.
34:01 Pour recontextualiser pour Paris,
34:03 au tout début de la mobilisation contre la réforme des retraites,
34:05 vous aviez juste la maire Anne Hidalgo,
34:07 qui voulait fermer la mairie de Paris
34:09 pour que les agents de la mairie puissent participer à la manifestation.
34:13 Vous faites l'amour, Philippe Guibert.
34:14 C'est une demi-journée.
34:15 Que ça soit une demi-journée, c'est un symbole.
34:17 Si vous n'appelez pas aujourd'hui les administres des entreprises privées
34:21 pour régler cette situation, c'est un danger sanitaire,
34:25 parce qu'évidemment, il y a la prolifération des rats,
34:27 c'est un danger économique, on va le voir avec Stéphane Manigold,
34:30 et c'est un danger aussi pour les habitants
34:32 qui ne marchent plus sur des rues qui sont pleines de poubelles
34:35 et qui marchent sur les routes.
34:36 Stéphane Manigold, vous êtes restaurateur,
34:38 vous êtes président du groupe Eclore,
34:40 et je le disais, j'ai entendu des restaurateurs dire
34:42 "cette semaine, on a perdu 50% de notre chiffre d'affaires
34:45 à cause de ces poubelles qui jonchent les rues,
34:48 et donc on ferme nos terrasses".
34:50 Bonjour, bonjour les amis.
34:53 Écoutez, vous voyez, il y a un peu de verdure derrière moi,
34:56 et puis là, vous voyez, il y a des touristes.
34:59 Ici, il y a Marguerite, qui est une touriste américaine
35:01 qui vient du New Jersey, qui n'a jamais vu ça,
35:03 et qui est en train de prendre en photo, non pas la tour Eiffel,
35:06 mais la garbage Eiffel qui est juste derrière moi,
35:09 tout le bordel que vous voyez, toute la merde là,
35:12 qu'il y a derrière, parce qu'il y a une grève qui s'est organisée.
35:15 On en a un peu ras-le-bol, effectivement, nous, les commerçants,
35:18 je ne parle pas que des restaurateurs,
35:19 de l'ensemble des commerçants parisiens,
35:21 d'être pris systématiquement en otage.
35:23 Alors, il y a une personne qui est maire de Paris,
35:25 qui s'appelle Annie Dalgo.
35:27 Alors, si Madame Hidalgo est en burn-out,
35:29 si Madame Hidalgo n'aime plus Paris,
35:30 si Madame Hidalgo aime voyager,
35:32 qu'elle quitte son poste de maire
35:34 et qu'elle laisse à celle de ceux qui ont envie de gérer la ville,
35:37 parce que nous, on en a un ras-le-bol de cette situation.
35:39 Mais on peut prendre les choses positivement,
35:41 cher Eliott Devaloyer,
35:42 on va vous inventer des disciplines olympiques.
35:44 Ici, vous avez un tas de poubelles.
35:46 On va pouvoir faire, par exemple, le saut en longueur,
35:49 ou on va pouvoir faire le 400 mètres haie,
35:52 on va pouvoir faire les Jeux olympiques, Paris-Plage.
35:54 Vous voyez, c'est formidable, Paris.
35:55 Plus sérieusement, on en a un ras-le-bol.
35:57 Et si je peux donner un secret,
35:59 et désolé Eliott, je vais trahir un secret que nous avons entre nous,
36:02 les enfants, bouchez vos oreilles,
36:04 le premier habitant de Paris, ce sont les rats,
36:07 et Madame Hidalgo, je vous promets,
36:09 les rats ne votent pas,
36:11 ce sont bien les Parisiennes et les Parisiens qui votent.
36:13 Donc réglez-nous ces problèmes, nous en avons un ras-le-bol.
36:16 Eh bien, c'était le coup de colère de Stéphane Manigold,
36:19 et on salue évidemment des touristes qui sont à Paris.
36:22 On a d'ailleurs, on a tordu le micro,
36:24 on vous entend mal Stéphane Manigold.
36:25 How are you ? Fine.
36:27 Regardez, non mais plus sérieusement, plus sérieusement.
36:30 Là c'est très important,
36:32 parce qu'on pourrait, évidemment, il le prend avec le sourire,
36:35 je disais qu'économiquement, il y avait des restaurateurs
36:37 qui étaient en grande difficulté.
36:38 Voyez la réaction d'Antoine Léaumont,
36:41 qui est député de la France Insoumise.
36:43 Alors il est député, j'ai vu ça, c'est très sérieux,
36:46 sur sa fonction, sur sa page Twitter,
36:50 il y a marqué "député youtubeur de l'Essonne".
36:53 C'est une nouvelle, non mais c'est très sérieux,
36:56 c'est une nouvelle fonction de la République,
36:58 "député youtubeur de l'Essonne".
37:00 C'est très sérieux.
37:02 Il est député dématérialisé.
37:04 Il est député tiktoker.
37:06 Non mais député youtubeur.
37:07 Mais regardez ce qu'il dit sur la grève.
37:09 "Bonne nouvelle, il y a des poubelles qui débordent
37:11 dans le 16e arrondissement de Paris,
37:13 c'est-à-dire celui qui concentre le plus de super-riches.
37:16 Merci les grévistes, ne lâchez rien."
37:18 Voilà ce que dit donc le député youtubeur de l'Essonne de la Nouvelle-Écosse.
37:21 Plusieurs remarques.
37:22 D'abord, ce député est stupide, je pèse mes mots,
37:25 en restant poli.
37:27 Deuxième chose, je pense que cette grève des poubelles
37:30 ne sert pas à grand-chose dans la pression,
37:32 dans le blocage qui est mis sur le gouvernement,
37:35 sur l'exécutif et sur cette réforme des retraites.
37:38 Maintenant, j'aime beaucoup notre ami Stéphane Mengol,
37:41 mais enfin, il n'y a pas beaucoup de gens qui déjeunent
37:44 ou dînent en terrasse en ce moment à Paris.
37:46 Elle est déjà au restaurateur.
37:47 Et donc je ne crois pas que ça pénalise beaucoup
37:49 le chiffre d'affaires des restaurateurs.
37:51 Je vous dis que vous prenez les rues les plus commerçantes,
37:55 tous vous disent la même chose. Tous.
37:57 Non, non, non, franchement.
37:59 Écoutez, pour le coup, vous revenez dimanche prochain.
38:02 Non, non, non, non.
38:04 Il n'y a aucun problème.
38:05 En revanche, les rats, il y a un aspect sanitaire également.
38:09 On va écouter un des ratiseurs, tiens,
38:12 qui était à l'antenne hier après-midi,
38:14 qui explique que les rats peuvent proliférer
38:16 et puis après s'installent dans les immeubles.
38:18 C'est un total danger. Regardez.
38:20 Alors clairement, il y a beaucoup de rats à Paris,
38:23 environ trois rats par habitant.
38:25 Donc c'est un nombre très important.
38:26 Et ces derniers mois, ça ne fait que s'accélérer.
38:28 Là, il y a énormément de déchets sur la voie publique.
38:31 Donc on parle de plusieurs milliers de tonnes
38:32 dans certains arrondissements.
38:34 Et donc les rats, ça les fait sortir des égouts
38:36 parce qu'eux, ils sont à la recherche de nourriture.
38:37 Donc là, il y a plein de détritus, plein de sacs poubelles,
38:40 plein d'aliments qui jonchent le sol.
38:42 Donc ils sortent.
38:43 Et donc ça prolifère, ça accélère la prolifération
38:45 et ils s'installent en surface.
38:47 Et puis au bout d'un moment, ça s'amplifie.
38:49 Ça devient de plus en plus catastrophique
38:50 parce qu'une fois que les rats sont sortis,
38:52 ils vont faire leur nid dans les immeubles.
38:55 Et après, c'est parti.
38:56 Il faut traiter rapidement, sinon ça pose problème.
38:58 Il nous reste quasiment cinq minutes.
39:00 Shannon Séban, allez-y.
39:01 Vraiment rapidement parce que je veux qu'on parle de l'inflation.
39:03 Moi, je voulais réagir sur ce point
39:04 parce que je trouve que c'est tout à fait inacceptable
39:06 dans un pays comme le nôtre
39:08 d'avoir des tonnes et des tonnes de poubelles
39:10 dans les rues de Paris.
39:11 Ce matin, si je me souviens bien,
39:13 on avait 5 400 tonnes de déchets
39:15 non ramassés dans la ville de Paris.
39:17 On a non seulement un problème d'hygiène avec les rats,
39:20 un problème de sécurité,
39:22 parce qu'il faut aussi penser à nos personnes à mobilité réduite
39:24 qui ne peuvent pas circuler normalement
39:26 dans les rues de Paris.
39:27 Et puis, un problème économique.
39:29 On rappelle souvent ce chiffre, mais c'est une réalité.
39:31 On a des pertes de chiffre d'affaires de 50 %
39:33 pour nos restaurateurs.
39:34 Et quelle est l'image qu'on renvoie aux touristes ?
39:37 Encore une fois, juste un point si je peux terminer.
39:39 Ici, on se demande très sincèrement,
39:42 on s'interroge sur le rôle de notre maire.
39:44 - Ani D'Algo, quel est le rôle de Mme D'Algo ?
39:46 Est-ce qu'elle s'intéresse à ses administrés à la ville de Paris ?
39:49 Ou est-ce qu'elle s'intéresse finalement à sa carrière politique
39:52 au sein du Parti démocratique ?
39:54 - Les éboueurs sont concernés de rechef
39:58 par la pénibilité,
40:00 la prise en compte de la pénibilité dans la réforme.
40:03 C'est le moment de faire de la pédagogie,
40:05 puisque vous dites qu'en fait, les gens refusent la réforme
40:08 parce qu'on ne leur explique pas.
40:09 Allez expliquer aux éboueurs que vous avez pris en compte
40:11 leur pénibilité,
40:12 et que ça va être un truc génial qu'ils bossent deux ans de plus,
40:14 jusqu'à 67 ans pour avoir leur retraite.
40:16 - Monsieur Messiaen, je vous parle de la pénibilité,
40:17 moi je vous parle aujourd'hui du rôle de la maire de Paris
40:19 qui se doit d'assurer un service minimum
40:21 quant à la collecte de ses déchets.
40:23 Vous vous rendez compte ?
40:24 - Oui, mais la consé...
40:25 - Certains a rendu...
40:26 - Mais la mèche, c'est la réforme, pardonnez-moi.
40:28 - Mais évidemment !
40:29 - La conséquence de cette grève,
40:31 la cause de cette grève, pardonnez-moi,
40:33 la cause de cette grève des éboueurs,
40:35 c'est cette réforme des retraites.
40:36 - Mais ça, on en est bien d'accord,
40:38 mais faisons preuve d'un minimum de bon sens, monsieur Deval.
40:40 Jusqu'à quand est-ce qu'on va continuer à vivre
40:42 dans une ville plus belle comme celle-ci ?
40:44 - Non, attendez, votre...
40:45 - Non, mais je suis confus.
40:46 - Vous avez plus de bon sens que les éboueurs
40:47 qui sont concernés par la réforme.
40:48 - Mais ce que je dis, monsieur Messiaen,
40:49 ce que je dis, c'est que la maire de Paris,
40:50 je m'interroge aussi sur son rôle,
40:52 je m'interroge ici sur les motivations...
40:54 - Mais quel rôle ? Attendez, madame,
40:55 les gens qui veulent faire grève,
40:56 ils vont pas demander l'autorisation,
40:58 la grève est un droit constitutionnel.
40:59 - Laissez-moi finir.
41:00 - Il n'y a rien à voir là-dedans.
41:01 - Laissez-moi finir.
41:02 - Les éboueurs font la grève contre votre réforme.
41:04 - Je ne vous ai pas coupé.
41:05 - Pas contre Hidalgo, voyons.
41:06 - Je ne vous ai pas coupé, laissez-moi finir.
41:07 Ce que je veux vous dire, c'est que quand on a eu
41:09 des premiers mouvements de manifestation
41:11 qui ont eu lieu et des premiers mouvements de grève,
41:12 madame Hidalgo avait pris position
41:14 en décidant de fermer la mairie de Paris
41:16 et en cautionnant directement le mouvement de grève.
41:18 Aujourd'hui, elle s'amuse avec un mutisme
41:20 qui est tout à fait assourdissant...
41:22 - Qui rejoint celui d'Emmanuel Macron, il me semble, non ?
41:24 - Mais, non, mais attendez.
41:25 - Vous donnez des sons de mutisme, excusez-moi,
41:27 c'est l'hôpital de Gros-Rocher.
41:28 - Absolument pas, je crois qu'aujourd'hui...
41:30 - On ne va pas vous mettre d'accord là-dessus.
41:31 - ... il faut prendre ses responsabilités.
41:32 - Avançons, avançons sur l'aspect...
41:34 - La gauche de la série, c'est impressionnant.
41:36 - Oui, mais c'est...
41:37 Aujourd'hui, j'ai vu quatre Jean-Béziers.
41:39 J'ai vu le Jean-Béziers macroniste en milieu d'émission.
41:41 - Moi, je dis la vérité.
41:42 - J'ai vu le syndicaliste en milieu d'émission
41:45 et peut-être que là, on va le trouver.
41:47 Ah, là, c'est votre domaine, pour le coup,
41:49 puisque c'est l'inflation et vous êtes docteur en économie.
41:52 Je pense qu'il y a un aspect qu'on oublie également
41:56 et qui est peut-être majeur, c'est la réforme des retraites.
41:58 C'est un enjeu, évidemment, c'est une raison de la colère des Français,
42:02 mais la colère majeure, c'est la souffrance économique des Français.
42:06 Et à travers cette souffrance économique, il y a l'inflation.
42:09 C'est le plus grand choc inflationniste de ces 50 dernières années.
42:13 Les prix alimentaires ne cessent de s'envoler.
42:15 On est à plus 17 % seulement au mois de février dernier.
42:19 Et le JDD nous explique que ce sont les premiers prix
42:22 qui ont le plus augmenté sur un an.
42:25 Plus 31 % pour les œufs, plus 44 % pour les légumes surgelés.
42:31 Les grandes surfaces mettent en place des paniers à inflation.
42:34 J'ai l'impression, mais c'est que de temps perdu sur ces paniers à inflation.
42:38 Pourquoi on ne l'a pas fait avant ?
42:39 Comment on peut m'expliquer qu'aujourd'hui,
42:41 l'œuf ait pris 31 % entre mars ou janvier 2022 et janvier 2023 ?
42:49 Jean-Mécien.
42:50 Non, je crois que de manière générale, si vous voulez,
42:52 l'inflation que nous connaissons en France aujourd'hui,
42:55 elle est multifactorielle.
42:57 D'abord, il y a effectivement les politiques monétaires des banques centrales,
43:01 l'aisance financière qui a consisté à balancer des liquidités en l'économie,
43:06 en veux-tu en voilà.
43:07 Il y a la sortie du Covid, avec effectivement le décalage
43:10 entre une demande qui était très forte et des chaînes d'approvisionnement
43:13 qui avaient du mal à répondre à cette demande.
43:15 Et vous avez aussi l'explosion des marges des producteurs,
43:19 producteurs qui pendant très longtemps avaient été dans une période
43:22 de hausses de prix très mesurées.
43:24 Là, ils profitent du contexte inflationniste pour accroître leurs marges,
43:28 ce qui a évidemment un impact sur le prix.
43:30 Donc en fait, aujourd'hui, le gouvernement, il est face à un cruel dilemme.
43:33 C'est-à-dire que toutes les mesures en faveur du pouvoir d'achat
43:36 et toutes les mesures anti-inflationnistes,
43:39 évidemment indispensables, parce que sinon les Français,
43:42 notamment les Français des classes populaires et des classes moyennes,
43:45 couleraient, mais le problème, c'est que ces mesures pour le pouvoir d'achat
43:48 alimentent aussi l'inflation ou en tout cas ne vont pas décourager
43:52 les producteurs à baisser leurs marges.
43:54 Donc on est face à un cruel dilemme.
43:56 Si on veut tuer l'inflation, il faut casser la croissance économique.
44:00 Mais comme le gouvernement ne veut pas casser la croissance économique,
44:02 eh bien il a des mesures en faveur d'un entretien de l'inflation, en quelque sorte.
44:05 - Raphaël Stainville, aujourd'hui, qu'est-ce qui pose le plus problème aux Français ?
44:10 Est-ce que vous pensez que c'est la réforme des retraites
44:13 ou est-ce que c'est les difficultés financières à la fin du mois ?
44:17 Ou si on a mis cocktail explosif, parce que la conjonction des deux
44:20 peut faire imploser une société, en quelque sorte ?
44:23 - C'est le nom du problème. Je pense que cette réforme des retraites,
44:26 dont on peut discuter l'opportunité ou non,
44:29 mais en tout cas, elle arrive à un moment où il y a d'autres urgences,
44:32 et notamment celle concernant le pouvoir d'achat, l'inflation.
44:36 Et Jean Messia a listé un certain nombre de raisons
44:39 qui ont expliqué cette situation catastrophique,
44:41 mais il y a une chose sur laquelle le gouvernement pourrait agir,
44:46 c'est notamment l'énergie.
44:48 Aujourd'hui, si on a une inflation galopante sur un certain nombre de produits,
44:51 c'est parce que les prix de l'énergie ont flambé.
44:54 Et aujourd'hui, Bruno Le Maire et le gouvernement se refusent toujours
44:57 à sortir du marché européen de l'électricité
45:00 et se contentent de le renégocier à la marge.
45:02 Et là, honnêtement, c'est un drame pour les Français et les industries.
45:05 - C'est allé très vite. Merci à tous les quatre.
45:07 Dans un instant, vraiment pas d'accord.
45:09 Laurent Joffrin et Charlotte Dornelas, on va se quitter quelques instants
45:13 et rester sur cette image de Matignon.
45:16 Pourquoi Matignon ? Parce qu'il y a une réunion
45:19 autour de la Première Ministre, accompagnée d'un cercle très restreint.
45:23 Bruno Le Maire, Olivier Dussopt, Olivier Véran,
45:25 Franck Riester, Gabriel Attal.
45:27 Parce que la semaine prochaine s'annonce aux hautes tensions
45:30 pour le gouvernement. On en parlera un peu, tiens,
45:33 des blocages, des coupures, de ces syndicats qui sont sans limite.
45:36 Puisqu'on en a parlé, pas parlé maintenant,
45:38 on en parle dans "Vraiment pas d'accord".
45:40 Merci à tous les quatre.
45:42 [musique]

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