• il y a 2 mois
La bande de “Perrine jusqu’à minuit” évoque les propos du garde des Sceaux, qui a prévenu qu'il ne resterait pas au gouvernement si le budget de la justice n'était pas amélioré, alors que son ministère a perdu 500 millions d'euros dans le projet de loi de finances 2025.

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Transcription
00:00Il a raison de taper du poing sur la table ?
00:02Oui, mais vous savez, moi ce qui me frappe là...
00:08Tout à l'heure Pablo parlait de démagogie,
00:10mais c'est le discrédit qui est porté à la parole publique
00:14qui me fait très peur, et qui fait le lit du Rassemblement National.
00:18Ce monsieur-là que vous avez vu, Didier Migaud,
00:20qui est un homme très bien par ailleurs,
00:22quand il était président de la Cour des Comptes,
00:25il disait à tous les gouvernements de faire des économies,
00:28il a été extrêmement sévère.
00:30J'entendais aussi monsieur Moscovici,
00:33aujourd'hui président de la Cour des Comptes,
00:35faire la leçon au gouvernement,
00:38alors qu'il a participé au premier gouvernement hollande,
00:41qui a été un des plus dépensiers de la 5ème République.
00:44Mais on est où là ? On est où ?
00:47Quand j'entends monsieur Lemaire, que j'apprécie par ailleurs,
00:50mais qui fait la leçon au gouvernement actuel...
00:52Moscovici a beaucoup augmenté les impôts quand même.
00:54Pardon ?
00:55Moscovici a beaucoup augmenté les impôts quand même.
00:57Oui mais justement, il a parlé du ras-le-bol...
00:59Justement, c'est terrible.
01:01Quand j'entends monsieur Lemaire, quand j'entends monsieur Attal...
01:03C'est vrai qu'on a l'impression que tout le monde a la solution.
01:05C'est dingue, ils ont été aux affaires ces gens-là.
01:08Ils ont été aux affaires dans des circonstances qui ne sont pas toujours simples,
01:12les uns et les autres.
01:13Certains parce qu'ils suivaient une politique,
01:15ils suivaient des idées.
01:16D'autres parce qu'ils étaient pris et rattrapés par la réalité.
01:20Mais qu'aujourd'hui, ils viennent faire la leçon à tout le monde,
01:24en disant, voilà...
01:26Et monsieur Migaud qui dit,
01:28moi je veux qu'on augmente le budget de mon ministère,
01:30qui a d'ailleurs, entre parenthèses,
01:32même s'il perd peut-être 500, c'est pas encore frais,
01:34500 millions d'euros,
01:36qui est un des ministères qui a le plus augmenté ces dernières années.
01:40C'est vrai qu'il partait de très bas,
01:41mais il a augmenté considérablement.
01:43Et je trouve que là, il y a un vrai objet de réflexion,
01:46que ces élus, que ces députés, ces ministres,
01:50soient de gauche ou de droite,
01:52je trouve ça incroyable.
01:55Et vous savez, les Français ne sont pas fous quand même.
01:57Ils disent, mais c'est le même qui me fait la leçon aujourd'hui.
02:00Oui d'accord, mais en même temps,
02:01toute la journée, on répète aux Français
02:03qu'il faut être plus ferme avec les délinquants,
02:05qu'il faut faire plus de condamnations,
02:08qu'il faut plus de passes de prison,
02:11qu'il faut plus de moyens pour la justice,
02:13qu'il faut accélérer les procédures.
02:14Donc forcément, ça passe mal aussi
02:16quand derrière vous baissez le budget du ministère de la Justice.
02:18Il n'a pas raison de se battre.
02:20Je crois qu'en euros constants, ça ne baisse pas tant que ça.
02:23Mais non, parce que c'est la parole publique.
02:27Il devrait que son discours l'adapté
02:29pour que ça ne paraisse pas aussi gros.
02:31Je vous ressors les phrases qui sortaient
02:34il y a dix ans ce monsieur, il y a cinq ans.
02:36C'était incroyable.
02:37Il y a un truc qui est quand même un peu étonnant
02:39avec Didier Migaud, c'est que ses budgets,
02:41ils sont travaillés depuis le 1er janvier 2024.
02:44Et là, tout d'un coup, on a l'impression
02:46qu'il découvre le poteau rose.
02:47Il se dit, non mais ce n'est pas possible,
02:49le truc est sorti et il y a 500 millions d'euros en moins.
02:52Non, mais ça, ce n'est pas comme ça.
02:54Tout ne s'est pas fait dans le dos de monsieur Migaud.
02:56Il y a eu des arbitrages.
02:58J'imagine qu'ils n'ont pas duré longtemps
03:00parce qu'il est arrivé bien.
03:01Est-ce qu'il a eu son mot à dire sur les arbitrages ?
03:03Il est perdu, ces arbitrages.
03:05Mais là, qu'ils viennent à la radio,
03:07en fait, essayer d'établir un rapport de force.
03:10Il y a un contexte particulier parce que
03:12les fautes ont été faites quand même avant qu'ils arrivent.
03:14Depuis qu'ils sont nommés, ils discutent.
03:18Du coup, Moroni a dit qu'il y avait une baisse très importante.
03:22Il sait que quand il prend le job,
03:24il sait très bien que dans la lettre plafond,
03:26j'imagine qu'on lui a donné,
03:27on lui a dit qu'il allait avoir 500 millions.
03:29Il sait qu'il a été raté de 500 millions
03:31et il prend l'opinion publique à témoin.
03:33On l'a fait souvent.
03:35Il prend l'opinion publique à témoin en disant
03:37j'ai l'opinion publique derrière moi
03:39et il va comme ça, tordre la main au budget.
03:41C'est ce qui se passe.
03:43Il y en a d'autres qui font ça dans la coulisse,
03:45qui le font assez habilement.
03:47Par exemple, Rachida Dati,
03:49elle est à la culture, vous ne l'entendez pas parler.
03:51Son budget n'a pas bougé.
03:52Oui, mais parce que derrière,
03:54elle a travaillé.
03:56C'est vrai que c'est un moment normal,
03:58elle n'a pas eu son budget baissé.
03:59Le budget est moins celui-là que la parole,
04:01si vous voulez, la parole publique,
04:03je trouve que c'est très grave.
04:04Il y en a trois qui font des leçons,
04:06qui donnent des leçons.
04:07Etale, ça veut dire un budget en régression.
04:11Dans le contexte, on peut se dire
04:13que c'est une législature maître.
04:14Le budget total de la France augmente de 2,1%.
04:17Je répète les chiffres.
04:18Vous faites bien de lire.
04:19Mais sur ce que disait Yves Thréard,
04:21il y en a trop d'anciens qui donnent des leçons.
04:23Vous connaissez la fameuse phrase
04:25sur les fameuses niches fiscales.
04:27Dans chaque niche, il y a un chien qui aboie
04:29et qui mort.
04:30C'est-à-dire que quand on interroge les Français,
04:32êtes-vous d'accord pour faire des économies ?
04:34Oui !
04:35Chez le voisin.
04:36Vraiment, c'est chez le voisin.
04:39Quand même, d'un point de vue politique,
04:41il y a pas mal de quoi qu'on en parlait
04:43depuis le début de ce gouvernement.
04:45Déjà, ce n'est pas la première fois
04:46que Didier Migaud fait parler de lui.
04:49Il y avait eu ces tensions au début
04:50avec Bruno Retailleau.
04:52Il y avait eu le recadrage aussi
04:53du ministre de l'Économie, Antoine Armand,
04:55au sujet du RN.
04:56Et puis, il y a eu les sorties
04:57du bloc présidentiel de Gabriel Attal,
04:59de Gérald Darmanin.
05:00Et forcément, on se pose la question.
05:01Est-ce que Michel Barnier tient ses troupes ?
05:04Ça va continuer.
05:05Vous allez en avoir d'autres, des couacs.
05:06Lundi prochain, on commentera les nouveaux couacs.
05:09On va faire une chronique couac,
05:11si vous voulez.
05:12On est partis pour un marathon budgétaire.
05:14Ça va être comme ça toute cette période.
05:17Le budget va être détricoté.
05:18Vous allez voir, ce qu'on a présenté jeudi dernier
05:22va être totalement détricoté
05:24pendant les 15 jours qui viennent
05:25parce qu'il n'a pas cette majorité.
05:26Il va espérer ensuite, une fois qu'il sera au Sénat,
05:28que sa copie va revenir, qu'à un cas,
05:31avec les sénateurs qui doivent normalement
05:33permettre à Michel Barnier
05:34de rétablir un peu les choses.
05:36On va avoir un marathon budgétaire
05:38de ce niveau-là.
05:39Bruno, ça ne reflète qu'une chose.
05:41C'est un émiettement considérable
05:42de la vie politique.
05:44Et le fait qu'il n'y a pas eu
05:46de pacte majoritaire passé de façon détaillée,
05:50comme ça se passe en Allemagne ou en Espagne,
05:53dans les discussions budgétaires,
05:55on s'entend sur...
05:56Tout ça, vous êtes d'accord, vous le prenez,
05:58et vous le prenez dans les détails,
06:00à l'euro près.
06:02C'est ça dont nous souffrons,
06:04un émiettement considérable
06:05et l'absence de pacte majoritaire.
06:07Et ça doit nous amener à réfléchir
06:08sur d'éventuelles réformes institutionnelles
06:11mais les couacs ne sont que le résultat de ça.
06:13Non, parce qu'il y a les couacs,
06:15mais à la fin, il va falloir le voter
06:17ou ne pas le voter,
06:18si ça passe par 49-3.
06:20Et là, tout pour l'instant...
06:21Ça ne passera pas par 49-3.
06:23Mais tout le monde est d'accord
06:25pour dire que ça passerait par 49-3.
06:26Je suis d'accord avec vous,
06:27mais ça pose quand même
06:28un petit problème démocratique.
06:30C'est-à-dire que...
06:31Ça dépend, peut-être que le débat
06:33n'aura pas été voté.
06:34Ce budget va peut-être évoluer
06:36grâce au débat parlementaire.
06:37Je suis convaincu qu'il va évoluer
06:38et au bout d'un moment,
06:39ils vont décider de passer par 49-3
06:41et à ce moment-là,
06:42il n'y aura pas eu de vote du budget.
06:44C'est-à-dire que le Parlement,
06:46c'est quand même une de ses préoccupations.
06:47Il y aura un vote sur la motion de censure derrière.
06:49Il y aura un vote sur la motion de censure
06:50mais pas sur le budget
06:51comme il n'y avait pas eu de vote
06:52sur la réforme des retraites.
06:53Il faut dire aux téléspectateurs
06:55qu'il n'y a pas 1 49-3,
06:57il y en a au moins 10 pour un budget.
06:59Vous votez les recettes, les dépenses,
07:01la sécurité sociale.
07:03Ce sont des budgets différents,
07:04donc il y a au moins 10 49-3
07:07à l'occasion d'une discussion budgétaire.
07:09Il n'y a pas beaucoup de doute,
07:10il devra passer en force.
07:11Il y a des chances.
07:12C'est l'outil que donne la Constitution
07:15quand il n'y a pas de majorité absolue.
07:17Heureusement que ça existe, mes enfants.
07:19Lorsque le 49-3 est utilisé
07:21pour arbitrer au sein d'une majorité
07:24les différents courants
07:26et mettre un terme à ça,
07:28c'est une chose.
07:29Quand c'est pour arbitrer carrément
07:30des décisions où on ne sait pas
07:32si c'est plutôt la gauche ou plutôt la droite
07:34que ça va pencher,
07:37c'est un autre problème.
07:38Moi, je trouve que ça pose
07:39un problème démocratique assez grave.
07:40Si tes amis du cartel des gauches
07:43étaient au pouvoir,
07:44ils auraient utilisé le 49-3.
07:45Ils ne pouvaient pas faire autrement.
07:47Peut-être pas.
07:48Je m'invente Paris en bouteille.
07:50Ils n'auraient pas pu faire autrement.
07:51Peut-être que là,
07:52il n'y aura pas de 49-3,
07:53je n'en sais rien.
07:54La méthode Barnier,
07:55c'est peut-être pas de 49-3.
07:56Je pense que ça aurait été
07:57la méthode Castel.
07:58Ça aurait été peut-être
07:59la méthode Castel, exactement,
08:00qu'il n'y ait pas de 49-3.
08:01Il y a peut-être...
08:03Je n'y crois pas au compte de fait.
08:06Je ne crois pas au compte de fait,
08:07mais je crois en fait
08:08à la sagesse de nos parlementaires.
08:10Je crois à la sagesse de nos parlementaires.

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