Journaliste pour Valeurs Actuelles, Charlotte D’Ornellas revient sur le gouvernement d’Emmanuel Macron : «Vous pouvez prendre tous les sujets, il a une colère ou une incompréhension ou même un désintérêt de la vie politique qui est extrêmement large dans le pays».
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00:00 Je pense que ça dit plus de l'État de la France que de la Macronie, si je veux être très exact, pour une raison simple.
00:05 D'abord, les 82%, vous l'avez dit, il y a par exemple une personne sur deux soutien d'Emmanuel Macron qui se dit en colère,
00:11 et les partisans de la France insoumise ou du Rassemblement national,
00:15 peut-être ces gens-là ne sont-ils pas en colère contre la politique économique pour les mêmes raisons.
00:19 Il y en a certains qui contestent cette distribution d'argent magique, pour reprendre les mots du président ces dernières années,
00:26 d'autres qui au contraire pensent qu'il n'y en a soit pas assez, en tout cas que ce n'est pas crédible,
00:31 et d'autres encore qui disent que ce n'est pas possible de continuer comme ça, et c'est une réforme structurelle qu'il faut.
00:36 À mon avis, c'est beaucoup plus large que la question de la réforme des retraites d'une part,
00:39 et je pense que c'est une réponse tout simplement, parce que vous pouvez prendre tous les sujets,
00:43 il y a une colère ou une incompréhension ou un désintérêt même de la vie politique qui est extrêmement large dans le pays.
00:48 Mais quand ça fait deux élections présidentielles, qu'Emmanuel Macron est élu sur une seule chose au final,
00:55 c'est le rejet de Marine Le Pen, et c'est pour ça que je prenais cet exemple-là tout à l'heure,
00:59 puisque apparemment à la CGT on est prêt à tout contre la réforme,
01:02 sauf à imaginer même faire un vote avec le Rassemblement National qui est opposé à la réforme.
01:06 Donc à partir du moment où le seul critère c'est l'opposition à Marine Le Pen,
01:10 eh bien la légitimité politique pour porter le discours politique, elle finit par être extrêmement faible pour Emmanuel Macron.
01:20 Donc on cherche des accords avec certains députés, on ignore aussi le fait, la "sanction" justement installée aux législatives,
01:28 c'est-à-dire une majorité relative, en contournant ce problème-là.
01:32 Donc c'est extrêmement lisible en réalité, c'est que la vie politique est binaire,
01:38 et que ça empêche, et bien là a été binaire les deux dernières élections présidentielles, en tout cas au second tour,
01:43 ça c'est sûr et certain, c'était les gentils contre les méchants, et on se rend compte que les gentils, ça ne fait pas une politique.
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