Ivan Rioufol et Véronique Jacquier passent en revue l’actualité de la semaine dans #FaceARioufol
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00:00 Il est 20h, dans un instant c'est face à Riofol, mais avant cela, le point sur l'information avec Isabelle Puboulot.
00:07 A Matignon, Elisabeth Borne a réuni les principaux ministres concernés par la réforme des retraites.
00:15 Olivier Véran l'assure, le gouvernement ne veut pas avoir à utiliser l'article 49-3, mais espère mener à bout le processus démocratique jusqu'au vote du texte.
00:25 Les débats parlementaires reprendront mercredi avec la convocation d'une commission mixte paritaire en parallèle d'une 8e journée de manifestation.
00:34 A la SNCF, la grève reconductible se poursuit. Demain, le trafic sera en nette amélioration, mais restera perturbé sur la plupart des lignes avec 3 TGV Inui et Ouigo sur 5, 1 TER sur 2 en moyenne.
00:48 En région parisienne, prévoyé 3 trains sur 4 pour les RER A et E et 1 sur 2 pour les RER B et C.
00:55 Et puis dans le reste de l'actualité, à Nior, une marche blanche s'est tenue en hommage à Kevin et Leslie, près de 300 personnes y ont participé.
01:03 Les corps du couple ont été retrouvés début mars, plus de 3 mois après leur disparition dans les Deux-Sèvres.
01:09 Les obsèques de Kevin auront lieu jeudi à Nior, celle de Leslie, samedi à La Rochelle. 3 hommes sont mis en examen dans l'affaire, dont 2 pour assassinat.
01:18 Top départ de face à Rioufol. Bonsoir cher Yvan, comment allez-vous ?
01:26 Très bien, merci. Bonsoir Eliott.
01:29 Bonsoir Gabrielle Cluzel, ravi de vous retrouver. A la une justement de face à Rioufol, dans une société de plus en plus fracturée où la violence gangrène notre quotidien, le monde politique est-il à la hauteur ?
01:41 Cette semaine par exemple, le ministre de la Justice a fait non pas un, mais trois bras d'honneur au sein même de l'Assemblée Nationale.
01:48 Où est passé le respect, l'exemplarité ? On en parle dans un instant.
01:52 A la une également, notre histoire judéo-chrétienne. Nos valeurs dérangent. Les déconstructeurs ont libre antenne et rêvent d'un monde occidental différent.
02:00 Pourquoi tant de haine ? Comment résister ? Éléments de réponse dans cette émission.
02:04 Enfin Yvan, vous recevez ce dimanche Jean-François Brunstein, professeur émérite de philosophie.
02:08 Vous allez justement revenir sur le wokisme. Plus qu'une idéologie, c'est devenu une religion.
02:13 Avec ses fanatiques, ses prêcheurs d'une pensée unique contre le monde d'avant.
02:16 Voilà le programme. Passage à Riofol, c'est parti. Et cher Yvan, on va commencer avec ce monde politique.
02:22 Est-ce qu'il est à la hauteur ?
02:24 Mardi, à l'Assemblée Nationale, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a adressé trois bras d'honneur au patron des députés LR, Olivier Marlex,
02:31 avant de s'excuser de son geste. Vous avez voulu revenir sur cet épisode. Pourquoi ?
02:36 J'y ai vu beaucoup de symboles. D'abord, j'y ai vu sans doute le symbole d'une politique qui devient, me semble-t-il,
02:44 pour un certain nombre de Français, un bras d'honneur permanent vis-à-vis de ceux qui ne comprennent plus comment les politiques mènent la barque.
02:53 Et puis, plus anecdotiquement, j'ai vu à travers ce geste-là, qui peut en effet paraître dérisoire,
02:58 ces trois petits bras d'honneur à peine esquissés, j'y ai vu malgré tout la dégradation des comportements politiques
03:04 et la dégradation dans le fond, dans son manque de tenue, mais également dans ses comportements immatures.
03:11 En l'occurrence, un petit geste de petite frappe, en tout cas de petit voilu, en tout cas de cours de récréation,
03:16 mené par le garde des Sceaux, mais également un geste d'effondrement des idéaux,
03:22 rabaissé au plus petit dénominateur commun qui est aujourd'hui de flatter le consommateur à travers le citoyen,
03:29 dans une sorte d'arrasement des grands idéaux. Et donc, je trouve que c'était assez révélateur, cet épisode-là, de la grande crise politique.
03:37 C'est-à-dire que l'opinion médusée est en train d'observer à la fois la bordélisation du Parlement,
03:44 je prends bordélisation parce que c'est le terme qui a été employé par Gérald Darmanin,
03:48 et en même temps l'emballement du grand déconomètre des pensées devenues folles.
03:52 On en parlera tout à l'heure avec Jean-François Bronstein, qui a bien étudié cette question-là,
03:56 et qui nous montre que maintenant, vous avez des intellectuels qui peuvent soutenir que deux et deux font cinq.
04:01 Donc, on est là dans une sorte de modèle qui s'effondre sous nos yeux, un modèle dépassé,
04:06 qui sombre dans l'hystérie, dans l'injure en l'occurrence, et dans la violence parfois.
04:11 Et donc, ceci paraît quand même très incontournable, c'est pour ça que j'ai voulu revenir sur ce geste-là.
04:15 Alors, naturellement, le garde des Sceaux, qui s'est excusé, mais après quand même un coup de fil de Mme Borne,
04:21 de la Première ministre, si j'ai bien compris, et après malgré tout avoir été excusé par Olivier Véran,
04:26 qui a vu dans ce geste simplement, qui a rappelé que le garde des Sceaux était lui-même un homme d'honneur,
04:31 rajoutant encore, dans le fond, une sorte de mépris supplémentaire.
04:34 Donc, le garde des Sceaux a dit que ce geste-là, cette injure, n'était pas destinée à Olivier Marlex,
04:41 qui avait pris la parole, et qui rappelait dans un argumentaire destiné à contredire Aurore Berger,
04:48 qui rappelait que le garde des Sceaux avait été mis en examen.
04:51 Et donc, le garde des Sceaux a essayé de justifier son geste en disant que cette mise en examen valait présomption d'innocence
04:59 et que son bras d'honneur était un bras d'honneur contre la présomption d'innocence.
05:04 Bon, naturellement, ça n'empêche… ça ne dupe personne.
05:09 Sinon, de rappeler malgré tout que la mise en examen, jusqu'à des périodes très récentes, valait démission.
05:17 Parce que je vous rappelle que le garde des Sceaux, le premier garde des Sceaux, qui s'appelait François Bayrou,
05:21 avait dû démissionner parce qu'il avait été mis en examen.
05:23 Donc, là, les règles changent en fonction de la personnalité de l'individu, ce qui est très bien.
05:29 Mais en l'occurrence, ça n'enlève rien à son geste et cela aurait mérité, de mon point de vue, en tout cas,
05:40 remise à l'ordre ou peut-être même démission.
05:43 Mais plus généralement, j'ai compris à travers ce geste mimétique de la part du garde des Sceaux,
05:49 j'y ai vu comme une faiblesse de caractère.
05:51 Car, en fait, le garde des Sceaux a reproduit là une violence qui est la violence qui a été imposée
05:55 par la nuppes elle-même au cœur de l'hémicycle, c'est-à-dire avec une sorte naturellement d'agressivité,
06:01 de vulgarité assumée, y compris d'ailleurs dans leur comportement vestimentaire.
06:10 Mais également, qui est un comportement qui est insufflé par le président de la République lui-même.
06:17 C'est-à-dire que j'ai vu dans ce bras d'honneur du garde des Sceaux, une sorte d'inspiration donnée
06:23 par le président de la République lui-même, qui, il me semble-t-il, multiplie également les gardes des Sceaux
06:29 à l'encontre de ceux qu'il ne veut pas entendre.
06:32 C'est-à-dire que je me rappelle très bien du président de la République s'adressant aux non-vaccinés
06:36 et disant "j'ai bien envie de les emmerder". Je me souviens très bien de la provocation qu'il avait lancée
06:43 lors de l'affaire Benalla en disant "qui vient de me chercher". Je me souviens très bien des photos très suggestives
06:51 qui avaient été prises de Macron, par exemple, aux Antilles, posant face à un repris de justice torse nu,
06:56 faisant un doigt d'honneur cette fois-ci. Je me souviens également de cette autre photo prise à l'Elysée
07:01 lors d'une fête de la musique où l'on voyait Macron et son épouse en photo face à un groupe qui s'appelait Kindismile
07:11 qui se présentait comme étant noir et PD et qui se posait en short et en t-shirt résille.
07:17 Donc il y avait une vulgarité qui est assumée par le président de la République au cœur du pouvoir
07:21 qui me semble également avoir donné autorisation, en tout cas à ceux qui voudraient lui ressembler ou le mimer,
07:29 singulièrement aux gardes des sceaux, de se jouer également des valeurs élémentaires de la bonne conduite.
07:34 Et je pense que cet avachissement, cette perte de repères me semblait assez révélateur dans le fond de ce monde politique qui s'écroule.
07:47 Permettez-moi de rappeler, ce groupe se présentait comme tel, c'est pour ça que vous l'avez rappelé au mot près.
07:52 Oui, il se présentait comme tel, et bien sûr il s'appelait les Kindismile.
07:56 Vous croyez que l'opinion est finalement sensible à ces fautes de goût ?
08:00 Pourtant elle en a vu d'autres Yves-Henri Houffold.
08:03 Écoutez, moi je crois que l'opinion de plus en plus voit effectivement le pouvoir politique et la Macronie comme ce perpétuel bras d'honneur.
08:11 D'abord rappelez-vous que la démocratie est malmenée depuis un certain nombre d'années
08:16 et on pourrait même faire remonter ce bras d'honneur à 2005 lorsque les Français avaient voté contre la Constitution européenne
08:22 et qu'en 2007 par un très beau bras d'honneur, Nicolas Sarkozy avait remis sur le tapis à travers le traité de Lisbonne ce que les Français avaient rejeté.
08:32 Et je vois que, en tout cas sur la réforme des retraites qui est très mal conduite, un nouveau bras d'honneur s'apprête à être lancé à l'opinion.
08:40 Alors moi je suis de ceux qui pensent qu'il faut effectivement faire une réforme des retraites
08:44 et qu'il faut travailler davantage si l'on veut maintenir ce système par répartition.
08:49 Mais j'observe également que cette réforme a été parfaitement mal expliquée, a été mal bâtie et qu'il persiste d'ailleurs des graves inégalités.
08:57 D'abord une inégalité entre le privé et le public puisque le public n'aura de cotisation que sur les six derniers mois
09:09 alors que pour le privé c'est sur les 25 dernières années.
09:11 On voit bien que le Sénat s'est gardé également d'ailleurs de remettre en cause son propre régime spécial qui est très avantageux etc.
09:19 On pourrait faire l'inventaire de toutes les inégalités.
09:22 Et donc je pense que le pouvoir aujourd'hui s'est enferré dans son entêtement à ne pas vouloir entendre cette colère populaire
09:30 qui est une colère qui dépasse semble-t-il maintenant les retraites pour précisément viser le grand mépris de ce pouvoir-là.
09:39 Je pense que jeudi ou vendredi le pouvoir sera contraint me semble-t-il à passer par un autre bras d'honneur d'armes
09:49 qui sera celui du 49.3 s'il n'arrive pas à avoir le soutien des Républicains.
09:54 Et je pense que les Républicains sont dans un tel état d'inquiétude aujourd'hui qu'une partie d'entre eux ne viendra pas,
10:01 et c'est sans doute une bonne chose, ne viendra pas acquiescer à ce projet de réforme afin de laisser le gouvernement dans le fond dans ces incertitudes-là.
10:08 Et donc je vous laisse à imaginer si vraiment après cette succession de bras d'honneur,
10:13 le 49.3 qui est donc une mesure autoritaire qui permet de faire passer la réforme sans qu'il n'y ait eu aucun vote,
10:18 ce que ce 49.3 pourrait susciter comme autre colère.
10:22 Et donc je fais cette hypothèse que le bras d'honneur qui est celui des pouvoirs en place,
10:27 du gouvernement, du garde des Sceaux et du président de la République,
10:30 pourrait se solder dans le fond en retour par un bras d'honneur de l'opinion excédée elle-même.
10:35 Alors je vois bien que pour l'instant les manifestations, les dernières manifestations se sont essoufflées.
10:41 Et j'avais mis cette hypothèse que ce mouvement s'essoufflerait parce qu'en effet il a été confisqué par des syndicats progressistes
10:49 qui ont voulu exclure de la manifestation tout un pan de la société, se réclamant notamment du Rassemblement National.
10:54 Donc le socle était faible.
10:56 Mais en même temps je vois bien également qu'il pourrait y avoir malgré tout une sorte de conjonction
11:02 si vraiment à travers ce 49.3, s'il a lieu bien entendu, il pourrait y avoir une conjonction d'irritation
11:09 qui pourrait faire revenir toute une partie de cette société qui pour l'instant a été exclue des manifestations
11:14 et qui elle pourrait naturellement enclencher un mouvement beaucoup plus violent.
11:21 Et d'ailleurs si vous entendez M. Berger ce matin dans le JDD, si vous le lisez dans le JDD ce matin,
11:27 lui-même rappelle d'ailleurs que les Gilets jaunes s'ils avaient pu décrocher 13 milliards de subventions
11:33 c'était après avoir suscité des actes de violence notamment à l'Arc de Triomphe alors qu'il n'était que 3 500
11:38 et lui il rappelle qu'ils sont plus de 1 million dans les rues.
11:41 Donc voilà on est dans cette situation me semble-t-il où à travers ce geste qui aurait pu paraître anodin
11:47 ou en tout cas imbécile du garde des Sceaux, nous arrivons à une sorte de lutte frontale
11:53 entre une opinion, une partie des citoyens, une partie majoritaire me semble-t-il des citoyens
11:59 et le pouvoir en place qui ne cesse de mépriser ces français depuis trop longtemps.
12:03 Marie-Luc Puzel, est-ce que vous partagez cette idée du bras d'honneur permanent
12:07 de ce rapport-là entre les politiques et les français ?
12:11 Ah oui la formule est excellente, on avait le coup d'état permanent, maintenant il y a le bras d'honneur permanent.
12:15 J'aurais aimé qu'on le mette en santé.
12:17 Non vous avez raison, on pourrait trouver un autre titre de bouquin, c'est "un garde des Sceaux ne devrait pas faire ça".
12:22 Le problème c'est qu'on pourrait l'appliquer à beaucoup de monde aujourd'hui.
12:25 Ce n'est pas le bras d'honneur, c'est le bras du déshonneur, quoi qu'en disent ses collègues.
12:29 Moi je suis très frappée parce qu'on nous avait présenté cet homme comme un tribun,
12:32 c'était le bossuet des prétoires.
12:34 Mais ce n'est pas agitator, c'est agitator, parce que quand vous faites un bras d'honneur,
12:38 c'est que vous n'avez plus d'argument.
12:40 Vous savez très bien que c'est le geste grossier des gens un peu frustres qui n'ont pas de mots pour s'exprimer.
12:45 Or a priori le garde des Sceaux n'était pas réputé tel.
12:49 Par ailleurs, ça prouve qu'il fait peu de cas de sa fonction.
12:52 Alors comment vous voulez ? Il ne respecte pas sa fonction.
12:54 Normalement la fonction c'est quelque chose qui vous dépasse,
12:56 et même si vous avez envie de faire un bras d'honneur, vous ne le faites pas.
12:59 Même un petit bras d'honneur, il a été petit bras, comme on dit,
13:02 mais c'était trois petits bras d'honneur de trop,
13:04 et ça montre qu'il n'a pas de respect pour sa fonction.
13:06 Donc c'est difficile de demander aux Français d'en avoir de leur côté.
13:10 C'est évidemment un manque d'exemplarité, absolument pas tant.
13:13 Alors à une époque où on veut relever l'éducation nationale, c'est quand même compliqué.
13:17 C'est un peu schizophrène de se rendre coupable de tel geste.
13:21 Et puis c'est vrai, Yvon Ruffin a raison de rappeler que ce bras d'honneur,
13:25 il est un peu autorisé par une attitude générale d'Emmanuel Macron.
13:29 Pardon, mais quand on le voit, Kinshasa, s'amuser, faire la fête,
13:33 pendant que dans le même temps, il y a des manifestations de gens qui s'inquiètent,
13:39 légitimement, qui ont peur de ne pas nourrir leurs enfants, tout simplement,
13:42 de ne pas réussir à le faire,
13:43 il y a un minimum de décence qui n'est pas perçue comme telle par le gouvernement.
13:49 C'est aussi un bras d'honneur à l'endroit du pouvoir législatif,
13:53 puisque c'est un ministre qui fait un bras d'honneur au pouvoir législatif.
13:56 Et ça rappelle aussi Olivier Véran, au temps de la crise du Covid,
13:59 qui avait parlé très violemment aux députés.
14:03 Donc de fait, cette expression est une trouvaille et elle restera.
14:09 D'ailleurs, je remarque que faire une dipométie, ça commence à passer dans les mœurs.
14:12 C'est comme la botte de jarnac.
14:13 Hier, quelqu'un m'a dit "J'ai envie de lui faire une dipométie".
14:17 C'est embêtant, bras d'honneur, ça devient synonyme de dipométie.
14:20 C'est un bras d'honneur qui a été fait également au juge,
14:23 et ça pourrait valoir comme étant un juge à magistrats.
14:25 Quand il fait un bras d'honneur, il fait un bras d'honneur aux magistrats
14:28 qui l'ont mis en examen, alors qu'il égarde les services.
14:31 Vous pouvez compléter ce que vous aviez dit.
14:33 Est-ce que, Yvan, dans le fond, vous parlez de décadence politique ?
14:38 Oui, alors, naturellement, ce mot est galvaudé,
14:41 mais on voit bien, par la force des choses,
14:43 que les hommes politiques ne sont pas à la hauteur,
14:45 enfin, une grande majorité des hommes politiques actuels ne sont pas à la hauteur des enjeux.
14:49 Je suis obligé de le constater.
14:50 Alors certes, vous avez des hommes politiques remarquables, bien entendu,
14:53 qui d'ailleurs ne sont pas, qui ne rentrent pas dans les faisceaux de l'actualité le plus souvent,
14:58 qui sont encore relativement en coulisses et qui certainement apparaîtront un jour ou l'autre.
15:03 Mais par la force des choses, on est bien obligé de constater
15:07 qu'y compris le président de la République n'est pas porté par une vision.
15:12 Enfin, sa dernière trouvaille a été de vouloir inscrire dans la Constitution le droit à l'IVG.
15:19 D'accord, on peut très bien en discuter, mais ce n'est quand même pas la priorité non plus
15:23 que d'inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution,
15:25 alors que l'on voit que tout s'effondre autour de nous.
15:27 Enfin, il y a mille sujets, en tout cas dix sujets, qui sont d'une urgence extrême,
15:32 notamment notre endettement, notamment l'effondrement éducatif, l'insécurité, que sais-je encore.
15:36 Et donc, on voit que le président se précipite pour flatter un air du temps,
15:39 pour flatter un électorat et pour mimer, encore une fois, une sorte de bougisme,
15:44 pour reprendre le mot de Taglieff, pour montrer qu'il est encore réformateur.
15:49 Mais on voudrait qu'il soit réformateur pour des vraies réformes et non pas sur ces réformes essentielles-là.
15:53 Donc oui, en effet, on peut parler de déclin, un déclin d'ailleurs à tout point de vue,
15:56 parce qu'on voit que même en Afrique également, son voyage en Afrique a montré à quel point,
16:01 sur ce terrain-là, ce terrain international, la France ne valait plus rien, n'était plus entendue.
16:08 Nous sommes tombés de notre estrade, bien entendu.
16:11 Nous sommes en cinquième, sixième, septième position.
16:13 Et nous avons vécu, nous nous apercevons maintenant de notre déclassement.
16:17 Donc tout ce que l'on voit aujourd'hui, c'est que ce monde-là s'écroule,
16:21 avec paradoxalement le fait que celle qui était présentée comme la moins préparée
16:25 à l'alternance à une alternative Marine Le Pen,
16:29 commence à être vue comme étant effectivement une alternance ou une alternative possible,
16:33 bien qu'elle ait effectivement des lacunes, mais au moins a-t-elle, elle,
16:36 une sorte de bon sens qui lui fait rester à voir les pieds sur terre,
16:41 enfin peut-être pas sur les retraites, on pourrait peut-être en discuter,
16:44 mais enfin sur le reste, elle a tout de même, on voit bien qu'elle a cette écoute,
16:47 en tout cas en une partie d'une opinion, qui, elle, voit bien que ce pouvoir oligarchique
16:54 n'entend rien des souffrances des gens.
16:56 Donc peut-être en effet, est-elle en train de gagner ce pari
16:59 qui est de se réhabiliter au royaume des aveugles et borgnes sans roi
17:03 et de se réhabiliter dans ses capacités à diriger demain le pays.
17:06 Voilà pour la première thématique.
17:08 C'est vous qui l'avez trouvé, le bras d'honneur permanent ?
17:10 C'est bien possible, oui, oui, c'est bien possible.
17:12 Je pense même me l'avoir trouvé tout de suite, voyez-vous, ce qui m'avait inspiré.
17:15 Je vais peut-être le garder.
17:17 Autre thématique.
17:18 Qui veut la peau du monde occidental et de l'homme occidental ?
17:23 La porte-parole d'Oseille Féminisme, Violenne de Philippis,
17:26 a accusé la culture judéo-chrétienne d'être l'inspiratrice des meurtres de femmes en France.
17:32 C'était la semaine dernière.
17:33 Que vous inspire cette réflexion ?
17:35 D'abord, un profond tacablement, parce qu'il suffit de regarder la condition des femmes en Afghanistan, en Iran,
17:42 ne serait-ce que, où l'on voit que ces femmes se battent contre un régime autocratique, machi-sexiste,
17:49 qui méprise les femmes, pour se rendre compte que s'il y a un problème,
17:52 c'est bien, effectivement, dans ces pays islamiques-là.
17:55 Je rappelle tout de même le propos de cette jeune femme, parce qu'il faudrait la citer dans son ensemble.
18:01 Elle était interrogée sur les meurtres de deux femmes récemment en France.
18:07 Elle a récité ceci.
18:10 "Ce ne sont pas des faits divers, mais des faits systémiques, des faits que notre société engendre.
18:15 Je rappellerai d'ailleurs que c'est notre culture judéo-chrétienne qui les engendre,
18:20 malgré ce que tente parfois de faire croire l'extrême droite.
18:23 Ce n'est pas dû à l'immigration, c'est bien notre culture, nos valeurs qui créent ces drames."
18:28 On est vraiment accablés par autant de bêtises récitées avec autant d'aplomb.
18:35 Car, bien sûr, naturellement, il peut y avoir des meurtres de femmes en France,
18:40 mais si l'on regarde la condition des femmes ailleurs qu'en France,
18:44 la condition des femmes est bien meilleure en France qu'ailleurs.
18:47 Elle est d'ailleurs bien meilleure dans les pays occidentaux qu'ailleurs.
18:50 Et d'ailleurs, le christianisme a été à la source, si je puis dire, de la promotion de la femme.
18:57 Je reprends là un argument qui a été développé par Eugénie Bastier
19:01 dans un bon papier qu'elle a fait cette semaine dans le Figaro
19:04 pour répondre précisément à cet argumentaire.
19:06 Elle rappelait que d'abord, c'est Jésus qui a interdit de lapider la femme adultère, rappelez-vous,
19:14 donc déjà qui a interdit une sorte de féminicide avant l'heure,
19:17 pour reprendre ce mot des féministes que je n'aime pas,
19:20 mais enfin que j'emploie à dessein ici pour me faire comprendre.
19:23 Naturellement, le culte de Marie est un culte qui est un culte à la mère, mais un culte à la femme.
19:28 Le culte des saintes, des multiples saintes, sont naturellement des cultes
19:31 également au rôle que jouent les femmes dans la religion catholique.
19:34 Donc, il est tout à fait imbécile, naturellement, de vouloir critiquer la religion judéo-chrétienne
19:40 comme étant à la source du machisme, bien qu'il y ait pu y avoir du machisme
19:46 dans la société occidentale, je n'en dis ce qu'on ne vient pas,
19:49 alors même qu'on voit bien que dans les textes du Coran lui-même,
19:52 vous avez des textes qui appellent à frapper la femme, c'est écrit noir sur blanc,
19:56 et donc j'aimerais que cette perronnelle regarde au moins, lise les textes et regarde son histoire.
20:01 Mais ceci dit, cette manière que l'on a aujourd'hui de cracher sur nous-mêmes n'est pas nouveau.
20:09 Je me souviens d'un clip qu'avait fait, c'était lors de la journée de la femme de 2014,
20:14 le 8 mars 2014, qu'avait fait Julie Gaillet, qui est devenue l'épouse de François Hollande,
20:20 qui pour dénoncer des mariages forcés avait mis en scène un couple de bourgeois parisiens,
20:26 visiblement très fortunés, qui avaient décidé de donner leur petite fille à un vieux libidineux
20:34 en les faisant se marier dans une église.
20:37 Donc on voyait bien qu'il y avait un détournement du message pour faire comprendre
20:40 que les mariages forcés étaient des pratiques communes chez les bourgeois du 16e arrondissement de Paris,
20:46 alors que les mariages forcés sont naturellement des pratiques tribales
20:50 qui sont développées par les populations issues de la diversité.
20:55 Et donc il y a un profond accablement à voir que vous avez toute une jeune génération
20:59 qui est perméable aujourd'hui à cette déformation de l'histoire.
21:02 Vous avez été choquée, j'imagine, Gabriella, par cette déclaration de Violenne de Philippis,
21:08 qui accusait, je le rappelle, la culture judéo-chrétienne d'être l'inspiratrice des meurtres de femmes en France.
21:14 Oui, d'ailleurs, elle ne donne pas l'ombre d'une justification.
21:17 Elle sort sa phrase comme ça, ça passe crème.
21:20 C'est quand même assez atterrant de voir sortir de telles inepties
21:24 et en plus qu'on ne se donne même pas la peine d'essayer un semblant d'explication.
21:29 Alors là, j'ai un peu creusé, cette personne est aussi chroniqueuse à l'humanité.
21:33 À Noël, elle a expliqué que Noël, c'était le patriarcat.
21:36 Donc elle a une subtilité de la pensée assez remarquable.
21:41 Ce qui m'effraie, avant de revenir sur le fond du sujet, c'est qu'Osée le féminisme,
21:45 elle est porte-parole d'Osée le féminisme, c'est une association qui est subventionnée
21:49 et notamment qui intervient dans les écoles, c'est sur leur site,
21:52 j'ai allé sur leur site, c'est expliqué de façon très claire,
21:54 qui intervient dans les écoles à la demande, gratuitement, par exemple, en Ile-de-France,
21:57 parce que c'est la mairie de Paris et le conseil régional d'Ile-de-France
22:00 qui subventionnent ces interventions, offrent ces interventions aux écoles.
22:05 Donc c'est intéressant de savoir ce qu'elle racontait à nos filles.
22:08 Évidemment, tout ce qu'elle raconte, c'est n'importe quoi.
22:11 Vous avez vu beaucoup de femmes qui partent de l'Occident
22:13 et qui rêvent d'aller au Pakistan, en Afghanistan, sous d'autres cieux,
22:17 pour avoir une condition meilleure.
22:18 Évidemment, c'est faux.
22:19 Et puis, c'est quand même très paradoxal de la part de ces femmes de gauche
22:22 d'ensuite réclamer qu'un certain nombre de femmes soient accueillies,
22:25 parce que si elles ne sont pas accueillies chez nous,
22:27 elles seront excisés ou elles seront mariées de force.
22:29 Alors, je rappelle que le christianisme, et Jean-Philippe Ruffin a infiniment raison,
22:33 c'est lui qui a tout simplement permis l'émergence d'un féminisme,
22:37 comme le raconte, je crois que c'est Anne-Marie Pelletier dans son livre
22:41 "Le christianisme et les femmes, vient un siècle d'histoire".
22:43 Et d'ailleurs, c'est dans "La Régine Pernoud, la femme au temps des cathédrales",
22:46 on peut lire et c'est très finement expliqué
22:50 que ce sont des reines européennes qui ont converti l'Europe,
22:54 comme clôtiles chez nous, parce qu'elles avaient la foi évidemment,
22:57 mais parce qu'elles y voyaient aussi leur intérêt
22:59 dans un mariage monogame et par consentement mutuel.
23:01 On est un peu pressé par le temps, très rapidement.
23:03 Yvan, juste pour le féminisme, l'une de ses présidentes ou fondatrices,
23:07 Raphaëlle Rémy-Deleux, est également conseillère de Paris.
23:10 Ce sont, il y a des élus...
23:11 Ah ben la pignon sur rue, cette association de conseillères.
23:13 Allez-y Yvan, vous vouliez réagir, et notamment cette haine de ce que nous sommes.
23:17 Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ?
23:19 Je pense que nous payons là effectivement un héritage
23:23 de ces vieilles idées chrétiennes devenues folles,
23:25 comme le disaient chez certains, et notamment de ce "mea culpa"
23:27 qui, naturellement pour nous, nous fait assumer nos fautes,
23:31 mais nous fait assumer nos fautes jusqu'à l'excès
23:33 quand il s'agit de vouloir avoir à s'excuser de notre colonisation passée,
23:36 de notre esclavagisme passé, de notre antisémitisme passé, que sais-je.
23:40 Et il y a une bonne formule que j'ai reprise d'Alain de Benoît
23:43 dans ses confessions intimes qui viennent sortir,
23:48 qui nous dit que le christianisme a été à la source de la modernité,
23:52 mais que là en même temps, la modernité est en train de tuer ce christianisme,
23:55 précisément par les excès de la modernité,
23:57 et donc dans une sorte de parricide parfait.
24:00 Et donc en effet, nous sommes victimes aujourd'hui
24:03 de notre trop grande générosité intellectuelle
24:06 et de notre trop grande ouverture d'esprit
24:08 qui fait que, naturellement, nous avons à reconnaître nos fautes
24:11 que les autres ne reconnaissent pas pour eux-mêmes.
24:13 Je vous presse un peu et je m'en excuse,
24:15 mais dans la deuxième partie, Jean-François Brunstrain sera votre invité.
24:18 Et puis vous avez trouvé la formule du soir, le bras d'honneur permanent.
24:22 On revient dans un instant, vous allez parler justement de la religion,
24:25 ou aucune autre religion.
24:27 20h30 sur CNews, la suite de Fasario Folle dans un instant,
24:34 mais avant cela, le point sur l'information Isabelle Puyboulot.
24:40 Des monticules de poubelles se mêlent au paysage parisien.
24:43 5 400 tonnes de déchets n'ont toujours pas été ramassées, selon la mairie.
24:48 Trois usines d'incinération aux portes de la capitale sont à l'arrêt.
24:52 Les éboueurs sont en grève depuis une semaine,
24:54 alors que l'intersyndical appelle à une huitième journée de manifestation
24:58 mercredi contre la réforme des retraites.
25:01 En Grèce, la colère ne faiblit pas depuis la tragédie ferroviaire du 28 février.
25:06 Des milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui,
25:09 près de 12 000 à Athènes, 5 000 à Thessalonique.
25:12 Tous déplorent un manque de réaction du gouvernement,
25:15 malgré les alertes de syndicats quant à la vétusté des installations ferroviaires
25:19 et le manque de personnel dans les gares.
25:21 La collision des deux trains à Tempée a fait 57 morts.
25:25 Et puis avis aux amateurs du 7e art,
25:28 la 95e cérémonie des Sills Car se tiendra ce cette nuit à Los Angeles.
25:33 En grand favori, on retrouve la comédie "Everything, Everywhere, All at Once"
25:37 avec 11 nominations.
25:39 L'Académie espère que les audiences seront au rendez-vous,
25:42 loin de toute polémique.
25:44 La fameuse gifle de Will Smith à Chris Rock avait défrayé la chronique l'année dernière.
25:48 La deuxième partie de Face à You Fold, toujours avec Yvan bien sûr,
25:54 Gabriel est présent également, et nous sommes avec Jean-François Bronstein.
25:58 Bonsoir Jean-François Bronstein.
25:59 Vous êtes professeur émérite de philosophie à la Sorbonne.
26:02 Vous avez écrit "La Religion Woke" et "La philosophie devenue folle".
26:07 Yvan, pourquoi avoir invité Jean-François Bronstein ?
26:10 Parce que j'ai adoré ces deux derniers livres qu'il faut lire
26:13 si vous voulez comprendre comment effectivement la philosophie devient folle
26:16 et comment les idées les plus saugrenues peuvent être maintenant soutenues
26:20 avec le plus grand sérieux.
26:21 Alors les idées les plus saugrenues qui peuvent conduire par exemple
26:24 à ce que des enfants puissent choisir leur sexe,
26:26 qui peuvent conduire certains intellectuels à dire que puisqu'il n'y a pas de différence
26:29 entre les espèces, la zoophilie par exemple est autorisée.
26:33 Et vous avez des aberrations de ce genre.
26:35 Et la dernière aberration en date vient du planning familial,
26:39 qui après avoir fait la promotion de l'homme enceint,
26:42 a fait un petit texte pour assurer que le pénis n'est pas un organe sexuel mâle.
26:47 Donc comme on en arrive maintenant à ces aberrations, à ces imbécilités,
26:52 il faut comprendre ce qui se passe.
26:54 Ma première question est de vous demander si le monde intellectuel
26:57 est bien encore ancré dans la rationalité
27:00 ou est-ce qu'aujourd'hui c'est un divorce qui est prononcé ?
27:03 Je crois qu'effectivement dans mon premier livre "La philosophie est devenue folle",
27:06 j'avais montré qu'à l'intérieur du monde intellectuel,
27:08 il y a des théories très aberrantes qui circulent,
27:10 avec l'idée qu'il faut effacer toutes les limites.
27:13 Les limites entre l'homme et l'animal, les limites entre l'homme et la femme,
27:17 et aussi effacer le caractère tragique de la mort.
27:19 Donc l'enthousiasme, ce que j'appelle l'enthousiasme pour l'euthanasie.
27:22 C'était il y a cinq ans et je pensais que ça allait avoir des conséquences
27:26 et les conséquences sont là maintenant.
27:28 C'est-à-dire que la théorie du genre est omniprésente,
27:31 la question de l'animalisme aussi est avancée et l'euthanasie également.
27:35 Mais ça va assez loin sur l'animalisme.
27:37 Cela m'avait choqué à l'époque de voir que l'antispécisme,
27:40 c'est-à-dire que ceci peut conduire, selon certains,
27:42 et notamment Stinger je crois, je ne sais plus quel est son nom,
27:46 à faire l'éloge des relations sexuelles entre l'homme et l'animal.
27:50 On est bien là, on est bien d'accord avec ça.
27:52 Il résonne uniquement en termes de quantité de plaisir ou quantité de souffrance.
27:55 Donc pourquoi pas, si l'animal est content,
27:58 pourquoi pas avoir des relations sexuelles avec lui ?
28:00 Il ne voit pas la question.
28:01 Alors ça vient d'un autre délire qui est un délire de philosophie analytique,
28:05 c'est-à-dire l'idée qu'on peut penser les sentiments, le plaisir, la souffrance,
28:09 en dehors de tout sujet.
28:11 Et ça vient aussi du fait qu'on veut effacer l'homme.
28:14 Il y a une attaque directe contre l'idée d'humanisme,
28:17 contre l'homme tel que le définissait la Renaissance, les Lumières, etc.
28:21 Mais ce qui est très étrange, c'est que maintenant,
28:23 c'est devenu quelque chose de très courant.
28:25 C'est pour ça que j'ai fait un deuxième livre sur cette religion,
28:27 parce que ça s'est descendu aujourd'hui dans toutes les universités,
28:31 dans les écoles, dans les entreprises, etc.
28:34 Alors quelle est la source de cette idéologie ?
28:36 Quel est le dénominateur commun de ces folies ?
28:39 Est-ce que c'est l'indifférenciation ?
28:41 C'est pour être ça ?
28:42 Non, je pense que c'est tout à fait différent.
28:45 C'est effectivement, alors on dit souvent, ça vient des auteurs français,
28:47 des philosophes français, pas du tout.
28:49 Les auteurs français ne sont pas des auteurs identitaires et communautaires comme ceux-là.
28:53 C'est effectivement l'idée qu'ils ont une nouvelle vision du monde.
28:58 C'est pour ça que j'ai gardé le terme "Woke",
29:00 parce que "Woke", ça veut dire "réveillé", "éveillé".
29:02 Alors ils disent "éveillé à l'injustice", etc.
29:05 Mais c'est vraiment une nouvelle vision du monde,
29:07 avec trois thèses principales, en gros, la théorie du genre,
29:12 c'est-à-dire l'idée que ce qui compte, ce n'est pas le corps,
29:14 ce n'est pas la biologie qui est critiquée comme une fausse science,
29:17 c'est le sentiment que l'on a, la conscience que l'on a d'être homme, femme,
29:21 ou n'importe quoi d'autre, et c'est ce que l'on enseigne maintenant
29:23 dans les écoles américaines, anglaises, écossaises, et plus ou moins chez nous.
29:28 Deuxième idée, la race, c'est-à-dire que s'il voulait être antiraciste,
29:32 il faut toujours parler de race, il faut être obsédé par la race,
29:35 et il faut agir toujours en fonction de la couleur de peau
29:38 de celui auquel vous adressez.
29:39 C'est le contraire de l'universalisme républicain.
29:42 Pam Diagne dit "on ne parle pas assez de race en France à cause de l'extrême droite".
29:45 Ben non, on ne parle pas assez de race en France parce qu'on est dans un pays
29:50 universaliste et où on ne considère pas la couleur de peau des gens.
29:53 Enfin, une formule très courante qui est de dire "je me moque,
29:57 vous soyez jouan, noir, jaune ou vert", ça c'est extrêmement raciste
30:00 pour ces militants parce qu'il faut toujours regarder la couleur.
30:03 Et en entre parenthèses, on a le droit de se dire homme si on est femme
30:07 ou femme si on est homme, mais on n'a pas le droit de se dire blanc si on est noir.
30:09 Voilà, c'est assez compliqué, c'est assez contradictoire.
30:12 Il y a une contradiction, mais effectivement parce que si on dit "je suis noir",
30:16 d'abord on plaisante avec quelque chose qui est la catégorie la plus opprimée
30:22 et puis ça casse des communautés.
30:24 Donc tout ça, c'est autour des communautés.
30:26 C'est-à-dire que quand on devient un transgenre, on devient dans la communauté
30:30 des transgenres, quand on est noir, on est dans la communauté noire, etc.
30:33 Donc il y a ces deux idées qui sont un peu incohérentes,
30:36 mais qui le soutiennent à la fois.
30:38 Et puis il y a une troisième idée, c'est l'idée que la science n'existe pas,
30:41 il n'y a pas de connaissance objective, tout est toujours d'un point de vue subjectif,
30:45 du point de vue, il faut donc faire une science des dominés
30:48 plutôt que de chercher la vérité.
30:50 Donc c'est tout à fait le contraire, je dirais, de ce qui est la base,
30:53 si je puis dire, de l'université républicaine, etc.
30:56 Et autre point, c'est qu'il y a un refus radical de débattre
31:00 et la volonté d'annuler l'ensemble de la culture occidentale
31:03 qui n'est pas conforme à ces principes.
31:05 Et le réel n'a plus sa place.
31:07 Le réel est subsidiaire, est optionnel, si je puis dire.
31:11 Et c'est pour ça que je crois que la théorie du genre
31:13 est vraiment le cœur de cette histoire-là,
31:15 parce que la théorie du genre, c'est dire, le corps n'existe pas,
31:18 si je décide d'être ceci ou cela, je peux l'être.
31:21 Alors c'est une idée absurde, ça fait penser à une hérésie chrétienne
31:24 qui s'appelait la gnose, où on pensait que le corps, c'était le mal,
31:27 et ils veulent effectivement se débarrasser du corps.
31:30 Le problème, si c'était juste une histoire d'universitaire, etc.,
31:34 ça ne serait pas grave, mais ça va dans le même sens
31:37 qu'effectivement toute l'idéologie du métaverse, des gaffes-femmes,
31:40 qui est une idéologie du monde virtuel.
31:42 Et il y a effectivement une espèce de guerre, je dirais,
31:45 entre ceux qui se réclament du monde réel
31:48 et ceux qui se réclament du monde virtuel.
31:50 C'est Wouk, pense qu'effectivement,
31:53 ceux qui vivent dans un monde virtuel,
31:55 et d'ailleurs on le voit chez les jeunes
31:57 qui se laissent séduire par cette hypothèse trans,
32:00 c'est un monde virtuel.
32:01 Et c'est ça qui est très gênant, parce que ce n'est pas juste
32:04 une idéologie d'universitaire de gauche, soit disant,
32:07 c'est aussi l'idéologie des gaffes-femmes.
32:09 Alors ce qui est surprenant, c'est que cette idéologie saugrenue
32:12 est en train d'envahir à peu près tout le monde universitaire.
32:15 D'abord, elle s'est implantée aux États-Unis,
32:17 elle envahit tout le monde universitaire français,
32:19 et ne semble pas avoir d'obstacle face à elle.
32:22 Comment expliquez-vous cette passivité-là ?
32:24 C'est très, très étonnant.
32:25 Je crois que la principale raison, c'est le fait que
32:29 c'est la première fois qu'une religion naît dans les universités.
32:32 Or, théoriquement, le lieu qui critique ces idéologies absurdes,
32:35 c'était les universités modernes.
32:37 C'est-à-dire que dans les universités depuis le XIXe siècle,
32:40 c'est la raison, le libre-examen, l'échange d'arguments qui commandent.
32:46 Or là, ce sont les universitaires qui sont le plus enthousiastes
32:50 sur cette question-là.
32:51 Mais comment ça s'explique ?
32:52 Moi, je cite un auteur tertulien qui dit
32:55 "credo cuiab surdomo", je crois parce que c'est absurde,
32:57 je crois que les universitaires, les intellectuels croient
33:00 à ce genre de choses parce que c'est absurde,
33:02 c'est-à-dire parce que ça fait sens vers une plus haute connaissance.
33:06 Et donc, c'est pour ça que c'est vraiment une religion,
33:08 parce qu'il s'agit de quelque chose qui est totalement invraisemblable,
33:12 d'une certaine manière.
33:13 Vous évoquez tertulien, mais si on parle par exemple d'une religion
33:18 qui est le catholicisme, elle essaie quand même de faire coïncider
33:21 la foi et la raison.
33:22 Là, vous nous développez des théories assez absurdes,
33:25 et pourtant qui ont pris comme une flambée dans les universités.
33:30 Il n'y a pas de professeur, en dehors de quelques kamikazes comme vous,
33:34 qui résiste.
33:35 Vous n'allez pas me croire qu'ils croient tous à ça.
33:37 Ou alors ils se cachent.
33:38 Il y en a beaucoup qui ont peur, c'est-à-dire qu'ils ont peur
33:40 pour leur carrière.
33:41 C'est-à-dire qu'effectivement, le fait de...
33:42 Je peux parler parce que je suis émérite, c'est-à-dire je suis hors du circuit,
33:45 mais beaucoup de collègues...
33:46 En parenthèse, vous êtes hors du circuit,
33:47 parce qu'on vous a mis hors du circuit ?
33:49 Non, parce que je suis parti un peu plus tôt que prévu,
33:51 mais voilà, c'était pas... Je suis parti.
33:53 Mais bon, c'est pas la question.
33:56 Mais je pense qu'il y a effectivement une forte pression,
33:58 parce qu'il y a la pression des réseaux sociaux.
34:00 Par exemple, il s'est passé hier ou avant-hier aux États-Unis
34:03 quelque chose de tout à fait étonnant.
34:05 Un juge qui est invité à Stanford,
34:07 à la fac de droit de Stanford,
34:08 qui est la plus réputée du monde et des États-Unis,
34:11 il a été empêché de parler par des étudiants,
34:15 et la doyenne chargée de la diversité, équité et inclusion,
34:18 qui a dit "Ah, vous pouvez pas parler, vous êtes de droite,
34:21 c'est trop dur pour nous, ça nous fait pleurer,
34:24 vous brisez notre communauté, etc."
34:26 C'est des choses incroyables.
34:27 C'est-à-dire que dans la plus grande université,
34:30 et tous ces étudiants, la plupart sont partis,
34:33 ce sont les étudiants qui vont être à la tête
34:35 des grandes institutions américaines dans quelques années.
34:38 Donc c'est quelque chose de très violent,
34:40 parce qu'il y a effectivement la mort sociale,
34:43 les réseaux sociaux, etc.
34:45 Et ce qui est aussi très important,
34:48 c'est ce que dit un journaliste américain, Andrew Sullivan,
34:50 qui dit "Nous vivons tous sur les campus maintenant."
34:53 C'est-à-dire que toutes les grandes entreprises,
34:55 les médias, les journaux, etc.,
34:57 les GAFAM sont des gens qui sont sortis des universités.
35:01 Donc c'est une religion qui va se répandre,
35:04 et on le voit aux États-Unis,
35:05 et on est en train de commencer à le voir ici.
35:07 La prochaine étape, ce sont les écoles,
35:10 ce sont les collèges, ce sont les lycées,
35:12 et aussi les facs de science, de médecine, etc.
35:15 - Donc vous nous confirmez bien qu'également en France,
35:18 il n'y a pas d'opposition, pour l'instant, à ce grand tsunami.
35:21 Donc ma question était, vous étiez professeur de philosophie à la Sorbonne,
35:25 comment est-ce que votre entourage, vos collègues, dans le fond,
35:28 ont accueilli vos prises de position ?
35:31 - J'ai très peu de collègues qui continuent à me voir, à me parler, etc.
35:36 - C'est ça, donc vous avez malgré tout été marginalisé par ce qui vous a mené.
35:39 - Bien sûr, mais si j'avais des étudiants qui voulaient travailler avec moi,
35:42 ce serait très compliqué.
35:44 J'ai des exemples de jeunes thésards qui veulent faire des thèses,
35:48 mais qui ne sont pas dans le sens du mainstream, de courant.
35:53 Ils sont obligés de laisser tomber.
35:55 Souvent, ils font autre chose, ils font de la médecine, ils font des sciences, etc.
35:58 Parce que dans les facs de la science humaine, c'est très répandu.
36:01 Il y a quelques résistants.
36:03 On avait fait un colloque à la Sorbonne qui a été traité de colloque de la honte.
36:07 On nous a dit que c'était le colloque de la honte,
36:09 il y a eu des manifestations, etc.
36:11 Mais on n'était qu'une centaine, à peu près.
36:13 - Cette idéologie est une idéologie totalitaire.
36:15 Et est-ce que cette idéologie, dans le fond, n'a pas comme fondement
36:19 une sorte de déconstruction de tout ce qui pourrait ressembler
36:22 à la civilisation occidentale, héritière des Lumières et de la raison ?
36:27 - Je pense que de toute façon, ce n'est pas une idéologie progressiste, de gauche, etc.
36:31 C'est une idéologie fortement hostile à tout ce qui constitue les Lumières,
36:34 à l'universalisme, puisque la théorie de la race,
36:37 c'est une théorie où on est enfermé à jamais dans sa race.
36:40 Critique de la science, quand on critique la biologie
36:43 comme une fausse science, ça rappelle l'ISENCO,
36:45 la science bourgeoise et la science prolétarienne.
36:47 Critique de l'autonomie individuelle, c'est ce que dit Brett Easton Ellis,
36:51 ce que veulent les Wokes, c'est on finit avec l'individu,
36:54 on doit toujours être le membre d'une communauté, etc.
36:57 Critique aussi de la raison, de la science, etc.
36:59 Donc c'est une critique très radicale de l'héritage des Lumières
37:04 et de la pensée occidentale.
37:06 Alors, est-ce qu'ils veulent détruire l'Occident ?
37:10 Non, mais ce qui est très frappant, c'est que nous sommes les seuls à être Woke.
37:15 C'est-à-dire que dans le monde, si on a une vision géopolitique du monde,
37:18 Poutine se sert de ses histoires pour justifier sa invasion en Ukraine,
37:24 les Chinois nous prennent pour des fous,
37:26 et les islamistes essaient de manipuler les trans, etc.
37:30 Sur la chaîne AJ+ par exemple, et c'est une chaîne hyper Woke,
37:33 alors qu'on sait très bien ce qui arrive aux trans et autres, aux cathares.
37:37 Donc je pense que ce n'est pas une volonté de destruction directe de l'Occident,
37:42 mais en revanche, le monde entier nous regarde avec étonnement ou consternation.
37:46 Gabrielle.
37:47 Je vous ai écouté, vous avez dit que ce n'est pas une idéologie progressiste de gauche.
37:50 Néanmoins, force est de constater qu'elle est portée par des progressistes de gauche.
37:55 Vous en conviendrez avec moi, ce ne sont pas les conservateurs de droite qui la portent.
37:59 Et on ne peut pas dire qu'il y a eu une grande opposition du côté de la gauche.
38:04 Est-ce que vraiment cette scission, cette différence est pertinente ?
38:10 Non.
38:11 Ce qui est très évident, c'est que le courant issu des Lumières est d'une certaine manière épuisé.
38:15 C'est-à-dire qu'effectivement personne venu,
38:18 alors il y en a quelques-uns, nous sommes quelques-uns,
38:20 je me considère d'une certaine manière comme cela,
38:22 mais effectivement c'est quelque chose qui peut séduire,
38:28 notamment avec l'idée de transformer, de s'émanciper jusqu'au bout.
38:36 C'est ça à mon avis ce qui fait que les progressistes sont favorables quelquefois.
38:41 Ils se disent, on s'est émancipé de ceci, de cela,
38:43 on va s'émanciper maintenant du corps et on sera des êtres absolument,
38:47 des consciences pures et libres.
38:49 Alors effectivement, vous avez tout à fait raison,
38:52 ce sont plutôt des gens de droite ou des gens qui ont rapport avec la réalité.
38:57 Moi je pense que vraiment la question, et on le voit aux États-Unis,
39:00 le débat c'est entre les gens qui vivent dans le monde virtuel
39:03 et ceux qui vivent dans le monde réel.
39:05 Et on voit très bien, et c'est très fascinant de voir,
39:07 il y a toutes sortes de vidéos, on voit les parents d'élèves dans les écoles américaines
39:11 qui protestent au risque d'ailleurs d'être poursuivis pour terrorisme, etc.,
39:16 ne voulant pas des Noirs, des Latinos qui ne veulent pas qu'on enseigne à leurs enfants
39:19 qu'ils sont des victimes nécessairement,
39:21 des parents qui ne veulent pas qu'on enseigne à leurs enfants
39:24 que le genre est au choix dès l'école primaire.
39:26 Et tout le débat américain, mais ça va être aussi le débat en France,
39:30 c'est autour de ce genre de questions-là, il me semble.
39:33 Vous avez suggéré que l'islamisme,
39:35 qui était quand même également une autre idéologie totalitaire de mon point de vue,
39:38 instrumentalisait le wokisme, c'est bien ce que j'ai compris de vous,
39:41 alors qu'il y a quand même une incompréhension.
39:45 Est-ce que cette alliance peut aller jusqu'au bout ?
39:49 Parce qu'à la limite, on pourrait imaginer que l'islamisme
39:52 serait presque la meilleure arme pour vaincre le wokisme.
39:55 Oui, je pense que l'islamisme s'en sert d'une manière très cynique.
39:59 On voit dans les manifestations certains militants islamistes
40:02 qui soutiennent des transphobes contre ce qu'on appelle les femmes TERF,
40:09 les femmes qui sont hostiles aux trans, etc.
40:12 Mais effectivement, c'est purement tactique, si vous voulez.
40:16 Alors, ce qui est certain, moi je pense qu'effectivement,
40:19 ce que marque au fond cette histoire du wokisme,
40:21 c'est que quand il n'y a plus de religion, on prend n'importe laquelle.
40:24 Et d'une certaine manière, il me semble que ce que Chantal Delsol appelle
40:29 la fin de la chrétienté, ça ouvre la voie à ce genre de choses.
40:32 C'est-à-dire que moi, il me semble que l'enthousiasme,
40:35 le fait que tout le monde se rue là-dessus, c'est à la fois parce qu'il n'y a plus de combat,
40:39 il n'y a plus de combat au sens qu'il y en avait auparavant, de gauche, etc.
40:42 ou de droite ou autre, et il n'y a plus de religion.
40:45 Et donc c'est vrai que d'une certaine manière, c'est une religion de substitution
40:48 avec le pire de la religion, je précise là-dessus.
40:53 Il n'y a plus de raison, alors que Saint Thomas d'Aquin,
40:56 c'est quelqu'un qui a soutenu la raison, et le pape Benoît XVI aussi.
40:59 Il n'y a plus de raison, il y a un sectarisme hallucinant, etc.
41:03 – Il n'y a pas de rédemption non plus.
41:05 – Il n'y a pas de rédemption, c'est vrai que vous avez tout à fait raison.
41:07 Le péché originel, l'équivalent, c'est ce qu'on appelle le privilège blanc,
41:10 et le privilège blanc, malheureusement, on ne peut pas en être débarrassé.
41:14 Donc il ne reste qu'à débarrasser les blancs du plancher.
41:17 Si je puis dire, ce que dit par exemple Sandrine Rousseau,
41:20 ce qu'elle appelle l'androcène, c'est que tout le mal sur la terre vient de l'homme blanc.
41:24 – Ah oui, c'est ça quand même, malgré tout on revient quand même à l'homme blanc.
41:28 – Oui, ça marche effectivement avec l'idée d'une culpabilité terrible.
41:33 C'est-à-dire qu'on se croit coupable de tout le mal du monde.
41:36 Ce qui est en fait une sorte d'orgueil, on n'est pas responsable
41:39 de ce qui se passe à l'autre bout du monde en termes d'exploitation, etc.
41:44 – Mais comment fait-on pour lutter contre cette importation d'une idéologie américaine ?
41:49 Je rappelle malgré tout que c'est une idéologie nord-américaine
41:52 qui nous avait apporté jusqu'alors la liberté,
41:54 et qui nous importe la pire des idéologies qu'il soit.
41:57 J'ai l'impression, et si on poursuit les lignes,
41:59 on a l'impression que cette idéologie, ne rencontrant pas d'obstacles,
42:02 risque de s'installer un peu partout en France.
42:04 Quelles pourraient être les limites à apporter par cette idéologie ?
42:08 Et qui pourrait les apporter ?
42:10 Puisque les intellectuels, si je vous entends,
42:12 ne sont pas à la hauteur ou ont même baissé les bras.
42:15 – Moi je pense que c'est d'ailleurs ce qui se passe,
42:17 et j'ai eu des réactions de politiques ou autres en lisant mon livre.
42:20 L'idée c'est qu'effectivement, par exemple, les parents pourraient demander
42:23 dans les écoles qu'on n'enseigne pas des choses absurdes à leurs enfants.
42:27 Par exemple, le planning familial dont vous avez discuté tout à l'heure,
42:30 qui explique que les hommes sont enceints,
42:32 qui explique que dans la constitution on propose l'IVG pour les personnes enceintes
42:36 et pas seulement pour les femmes enceintes,
42:38 parce qu'il y a des hommes qui sont enceints,
42:40 qui explique que le pénis n'est pas un organe sexuel masculin.
42:42 Le planning familial qui fait tout ça est autorisé,
42:45 est agréé pour intervenir dans les écoles où il est…
42:47 – Il est subventionné.
42:48 – Il est subventionné, etc.
42:50 Et le problème c'est qu'effectivement,
42:52 il me semble que des parents pourraient dire "stop" à ce genre de choses.
42:56 Ou des gens, des parents issus de l'immigration ou autres,
43:00 peuvent dire "stop, vous n'allez pas enseigner à mes enfants
43:02 que ce sont des victimes alors que j'essaie de m'en sortir", etc.
43:05 Donc moi il me semble que la chance peut-être, ce seraient des gens du monde réel,
43:10 mais il faut faire vite parce que certains sondages montrent que
43:14 chez des jeunes qui ont été déjà déformés par tout ça,
43:17 ils sont quelques fois d'accord aux États-Unis
43:19 pour qu'on enseigne à leurs enfants la théorie critique de la race,
43:22 c'est-à-dire tous les blancs sont coupables,
43:24 tous les noirs sont victimes, la théorie du genre, etc.
43:27 Donc je pense qu'il y a un créneau de temps
43:30 où il faudrait effectivement, à mon avis, répondre assez rapidement.
43:33 – Est-ce qu'on pourrait résumer dans le fond votre cri d'alarme
43:36 en disant que nous nous en sortirons,
43:37 que si la société civile réclame à nouveau l'urgence du bon sens
43:42 en termes de politique ?
43:44 – Oui, absolument, le bon sens, la réalité,
43:47 essayer de voir ce qu'il en est,
43:49 voir que nous ne sommes pas tous racistes,
43:51 mais certains sont racistes, d'autres ne le sont pas,
43:53 que le racisme n'est pas éternel, systémique, etc.,
43:57 que le genre n'est pas au choix,
43:59 il me semble qu'on ferait un grand progrès,
44:01 mais c'est compliqué parce que dire des choses comme ça,
44:03 ça vous fait passer pour…
44:04 Une collègue qui a voulu être très agressive avec moi a dit
44:07 "C'est du bon sens que dit Branstad",
44:08 ben oui c'est du bon sens, j'espère que les gens vont comprendre
44:11 de quoi il s'agit, il faut comprendre,
44:13 c'est-à-dire qu'il faut comprendre que c'est assez simple,
44:15 que toutes les absurdités qu'on voit tous les jours maintenant à l'arrivée,
44:19 c'est trois ou quatre thèses,
44:21 il y a l'intersectionnalité en plus,
44:23 qui est une espèce de combinaison de la race et du genre,
44:25 et puis l'épistémologie du point de vue,
44:28 donc une philosophie de la connaissance très négative.
44:30 Mais c'est assez simple de comprendre,
44:32 après il reste à savoir ce qu'on peut faire.
44:34 Ce que dit une journaliste, Barry Weiss,
44:36 qui est une des anciennes journalistes du New York Times,
44:38 qui a fondé un autre réseau de journaux,
44:41 elle explique qu'il faut oser dire non,
44:43 il faut oser dire non partout.
44:45 Eh bien un grand merci Jean-François Braunstein,
44:48 pardonnez-moi, je rappelle que vous êtes professeur émérite,
44:50 de philosophie à la Sorbonne,
44:52 et que vous avez écrit la Religion Woke,
44:54 philosophie devenue Paul.
44:56 Merci à tous les deux, Yvan et Gabriel,
44:58 vous pouvez revoir cette émission sur cnews.fr.
45:01 Le suite du programme, c'est dans un instant.
45:03 Le programme, c'est dans un instant.
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