Marie est vétérinaire rurale

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Marie est vétérinaire rurale et, malgré les difficultés de la campagne, elle ne changerait de métier pour rien au monde ! Nous l’avons suivie le temps d’une journée bien animée !

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00:00 Beaucoup pensent que le métier de vétérinaire, c'est qu'en chien et en chat,
00:03 et ne connaissent pas forcément notre métier, la version dans les fermes.
00:06 Donc moi je prends de plus en plus de stagiaires,
00:09 et j'essaye de donner envie de faire de la râle, mais c'est pas toujours évident.
00:14 Dans notre métier, il faut savoir encore apprécier ces moments-là,
00:17 parce que c'est vrai qu'on est content quand on voit ça, tout va bien.
00:21 Je pense qu'il faut vraiment avoir l'envie.
00:22 Moi je suis fille d'éleveur.
00:24 Quand j'étais petite, c'est vrai que je passais mon temps dans les vaches,
00:26 à traire les vaches, à faire les soins aux animaux.
00:29 C'est de là qu'est venue ma passion.
00:30 Du coup c'est vrai que je comprends facilement les éleveurs.
00:33 Quand ils m'expliquent que ça va pas, que financièrement ça va pas, je les écoute.
00:37 Une, deux, cent, un, malis, deux, quatre, cinq, six, sept, huit.
00:41 Ici l'éleveur, il me dit ce que je dois faire.
00:45 Ça c'est la peur du véto.
00:50 Ça les relève.
00:52 J'ai pas toujours été tête de promo, mais bon derrière,
00:56 ça fait dix ans maintenant que je pratique.
00:58 Je changerai pour rien au monde.
01:00 J'ai de quoi soigner, mais pas les chiens, juste les vaches,
01:04 les moutons, les chèvres, les chevaux.
01:07 Mais il en faut du matos.
01:09 Mon garagiste, il râle toujours parce qu'il dit que je charge de trop.
01:12 Mais j'y peux rien.
01:13 Monsieur Lassalle, bonjour, c'est Marie.
01:19 Ça va ?
01:20 Oui, bonjour Marie.
01:21 Oui, ça va, oui.
01:22 Qu'est-ce qu'il dit le veau ?
01:23 C'est un petit peu compliqué, mais il y a toujours un problème avec les slancs.
01:26 Elle est toujours pendante ?
01:28 Oui, quand il boit, il tire pas avec les slancs.
01:31 Bon, je verrai pour passer.
01:33 OK, allez, à tout à l'heure.
01:35 Allez, à tout à l'heure.
01:36 C'est un veau que j'ai sorti par césarienne,
01:38 parce qu'il était très gros par rapport à la maman.
01:41 Mais sauf qu'il n'a pas le réflexe de sucion.
01:43 En fait, sa langue, elle est un peu paralysée.
01:45 Il est né avec la langue énorme qui sortait de la bouche.
01:49 On va voir un petit peu ce que ça donne.
01:50 Et là, tu lui donnes à boire ?
01:52 Il commence à boire avec le seau à la tétine.
01:55 C'est un seau à la tétine.
01:57 Seau à la tétine.
01:58 Plus brutal.
01:58 Il est costaud.
01:59 Oh, le cou, il est énorme.
02:02 C'est trop gros pour un veau de naissance.
02:04 Bon alors, ta langue ?
02:06 Ça peut rien y faire.
02:07 Elle sort pas quand même.
02:09 Elle commence à rentrer plus.
02:10 Elle rentre plus quand même.
02:12 Parce qu'il vient de la boire.
02:13 Oui, c'est qu'il fait pas l'enroulement de la langue.
02:17 Moi, je laisserai comme ça.
02:19 On peut refaire un peu de cortisone, des fois ça peut aider.
02:21 Mais je pense que ça évolue dans le bon sens quand même.
02:24 On passe à la télévision, quoi.
02:26 Bonsoir.
02:28 C'était pas le moment d'aller dans les stables avec une tric
02:29 et puis donner un grand coup de cou.
02:32 Mon métier, c'est un métier passion.
02:33 Voir un petit veau qui vient de naître,
02:36 qui est déjà debout, en train de gambader,
02:38 moi, je suis super contente.
02:39 Nous, on voit toujours des fois ce qui va pas.
02:42 Et donc, quand on voit quelque chose qui se passe bien,
02:44 on est content.
02:45 C'est parfois difficile, je vais pas dire,
02:47 quand on se lève, qu'il fait -5°C dehors,
02:49 qu'il faut aller faire un vélage,
02:51 qu'il n'y a pas forcément d'eau chaude dans la ferme.
02:54 Voilà.
02:55 Mais ça fait partie de l'originalité de notre métier.
02:58 On va échographier les chèvres pour voir un petit peu
03:01 ce qui est plein ou vide.
03:03 Ça me détend entre les vaches.
03:06 Bonjour René, comment va ?
03:07 On y va ?
03:08 On espère que tout est plein.
03:10 Zou !
03:13 Plein.
03:15 Pour moi, c'est vide, ça.
03:17 Ou pas encore visible.
03:18 C'est plein.
03:19 Ah, ça j'avais un doute.
03:21 C'est bien plat, là.
03:23 Regarde ça, c'est magnifique.
03:25 Là, il y en a deux.
03:27 À plus !
03:29 Tu vas sortir ce que tu m'as passé à la télé, alors ?
03:31 Si elle te dénigre totalement,
03:33 on va pas pouvoir le partager.
03:34 De toute façon, les éleveurs, c'est tous des cons.
03:35 Faut pas l'oublier.
03:37 Ils me font confiance
03:38 et ils pensent qu'on est aussi des conseillers.
03:41 Aujourd'hui, on n'est pas là que pour intervenir
03:43 quand ça va pas, quand c'est prêt à mourir.
03:45 S'ils n'ont pas confiance en moi, je leur dis tout de suite,
03:47 il vaut mieux changer de véto.
03:49 Parce que si t'as pas confiance en ton véto,
03:51 tu vas toujours penser qu'il a fait ça
03:53 pour vendre du médicament ou pour faire du chiffre.
03:55 Alors que, moi, quand je soignais un animal,
03:58 c'est avant tout pour sa santé
03:59 et c'est pas pour faire du chiffre.
04:02 Et parfois, économiquement, c'est pas rentable.
04:04 Il faut savoir aussi le dire à l'éleveur.
04:06 Écoute, là, stop, quoi.
04:08 Brûler, ça se fait depuis des années.
04:18 Sauf que la prise en charge de la douleur
04:20 et prendre en charge que l'animal,
04:22 il peut arrêter de manger pendant trois jours
04:24 parce qu'on lui a brûlé ses cornes,
04:26 ça, c'est une prise de conscience qui est plutôt récente.
04:30 Ce qu'il faut savoir, c'est que les laiteries,
04:31 ils vous demandent de plus en plus.
04:33 J'ai un éleveur, ce matin, qui me disait,
04:34 en labelle rouge, il demande aussi.
04:36 Donc, ça devient de plus en plus important
04:39 de prendre en charge la douleur au niveau des écornages.
04:41 Le fait aussi d'essayer d'ater,
04:43 à l'air de rien, ça lui met vraiment le stress.
04:45 Tu prends l'œil, la corne, et juste au milieu.
04:48 Et tu piques vertical.
04:50 Malheureusement, il y a de moins en moins de vétérinaires ruraux.
04:52 Donc, c'est vrai de les apprendre à se débrouiller tout seuls
04:56 pour faire un premier examen de l'animal
04:59 ou à faire les premiers soins.
05:03 C'est hyper important pour nous qu'ils sachent se débrouiller.
05:05 Donc, on les forme.
05:07 Il y a un numerus clausus, comme en médecine,
05:09 qui limite le nombre de vétérinaires.
05:11 Ça commence à bouger.
05:13 Là, on commence à avoir de plus en plus de vétérinaires.
05:15 Le problème, c'est que sur le lot de vétérinaires qui sortent,
05:18 il y a 80% qui vont vouloir travailler en chien et en chat.
05:22 Il faut dire ce qui est de la branche rurale,
05:23 il faut le vouloir.
05:24 On est dans la merde, dans le froid, dans tout ce qu'on veut.
05:29 Maintenant, comme je dis depuis le début,
05:31 ce n'est pas le même métier du tout.
05:33 Mais c'est des questions de points de vue et d'envie.
05:36 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:38 [Musique]

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