• il y a 2 ans
Le secrétaire général CGT 13, Olivier Mateu, aborde le sujet de la réforme des retraites : «Si le gouvernement veut passer en force, il devra en assumer les conséquences».

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Transcription
00:00 Je ne pense pas, je ne pense pas.
00:02 Honnêtement, il serait très risqué pour ce gouvernement
00:04 de tenter le passage en force.
00:06 On sait très bien que depuis des semaines,
00:08 ils essayent de s'acheter une majorité.
00:10 Au bout de la huitième manifestation,
00:13 on constate qu'il y a peut-être un peu moins de monde,
00:17 à la limite, mais qu'il y a du renoncement,
00:21 je ne crois pas du tout.
00:22 D'ailleurs, le niveau des secteurs engagés dans la grève
00:26 et notamment dans les grèves euroconductibles,
00:28 dans des secteurs qui pèsent fortement sur l'économie,
00:31 c'est encore très sérieux.
00:32 Donc moi, je ne sais pas comment dire,
00:34 parce qu'on n'est pas là dans le jeu du chat et de la souris.
00:39 Si le gouvernement tente de passer en force,
00:41 d'une manière ou d'une autre,
00:42 il aura à en assumer les conséquences, c'est certain.
00:45 Le taux de grévistes est quand même en nette baisse, Olivier Mathéou.
00:48 La mobilisation est moins importante que celle de mardi dernier.
00:52 Je ne sais pas si la rue a perdu,
00:54 mais le mouvement s'essouffle, c'est un fait.
00:57 Non, c'est vous qui parlez d'essoufflement,
00:59 je m'excuse de vous le dire comme ça,
01:00 mais il y a des étapes à franchir.
01:02 Tout le monde attend, y compris les résultats du vote demain en Assemblée,
01:06 soit du vote, soit du passage en force,
01:08 et je le redis tranquillement,
01:10 tout l'intersyndical dans le département a annoncé aujourd'hui
01:15 que quoi qu'il arrive, la lutte continuera.
01:18 Encore une fois, si le gouvernement tente de passer par la force,
01:22 il en aura la responsabilité
01:25 et il devra assumer les conséquences,
01:27 mais il n'y aura plus de règles.
01:28 Qu'on soit clair, il n'y aura plus de règles.
01:30 Cette réforme, personne n'en veut.
01:32 Personne n'en veut et il n'a pas à se comporter comme ça.
01:35 Ce n'est pas la première fois qu'on vous entend dire,
01:37 M. Mathéouille, si la loi passe et si le 49-3 est dégainé,
01:41 il n'y aura plus de règles.
01:42 Ça veut dire quoi concrètement, il n'y aura plus de règles ?
01:45 Tous les coups sont permis, au nom de quoi ?
01:47 Vous vous rendez compte, on en est à combien de 49-3 ?
01:50 Est-ce qu'on va aller au bout du quinquennat comme ça ?
01:53 Qu'est-ce qu'Emmanuel Macron est en train d'installer ?
01:56 Un gouvernement qui impose,
01:58 qui passe sur la représentation nationale,
02:00 qui passe sur l'opinion publique,
02:02 qui passe sur le monde du travail.
02:04 Ça ne s'appelle plus une démocratie.
02:05 Sauf que ce qui se passe, c'est légal.
02:07 Et je me demande,
02:08 quelle est la légitimité la plus importante ?
02:10 Celle de la rue ou celle du Parlement ?
02:12 Ce qui est légal dans une République comme la nôtre aujourd'hui,
02:17 malheureusement, n'est pas forcément moral.
02:19 Et ce qu'il conviendrait de faire aujourd'hui,
02:21 c'est de remettre tout à plat
02:22 et d'entendre que personne ne veut de cette réforme
02:25 et d'avoir l'honnêteté de dire qu'on a été mal inspirés,
02:28 on a été un poil trop gourmands.
02:30 Après tant de milliards distribués sur le compte des travailleurs
02:33 aux plus riches, on va calmer un petit peu,
02:37 on va ralentir un peu les choses
02:40 et peut-être, pourquoi pas, poser sur la table
02:43 à la fois les besoins qu'expriment les manifestants
02:49 et l'opinion publique,
02:51 et mettre en face les milliards qui pourraient être à disposition
02:53 et les prendre dans les bonnes poches.
02:55 Olivier Mathéau, il y a un instant, vous avez dit
02:57 "il n'y aura plus de règles, tous les coups sont permis".
02:59 Pardon d'insister là-dessus, mais encore une fois,
03:01 concrètement, qu'est-ce que ça veut dire
03:02 quand vous nous dites "tous les coups sont permis" ?
03:04 Ça veut dire que c'est quoi le coup d'après pour vous ?
03:06 Le coup d'après, ce sera quoi ?
03:08 Je vais vous le dire tranquillement.
03:09 On a un intersyndical national
03:13 qui a mené les choses de manière académique jusqu'à maintenant,
03:16 avec huit journées d'action,
03:18 des alertes lancées au gouvernement,
03:20 et un gouvernement qui s'entête et méprise
03:22 l'expression majoritaire dans le pays,
03:25 qui dit "on n'en veut pas".
03:26 À un moment donné, on la sera libre au cours
03:28 à l'imagination des travailleurs et des travailleuses,
03:31 dans l'expression de leurs revendications.
03:33 Et dans votre imagination, c'est quoi la suite ?
03:36 Eh bien, il peut tout se passer.
03:37 Nous, ce à quoi on va travailler, c'est le maximum de grèves
03:40 et de grèves reconductibles dans le plus possible de secteurs possibles.
03:44 Qu'on soit clair.
03:45 Après, il ne faudra pas qu'ils viennent pleurer,
03:48 les corps intermédiaires ne tiennent plus rien,
03:51 ce qui est déjà le cas depuis longtemps.
03:53 À un moment donné, quand on pousse le bouchon trop loin,
03:55 il y a des conséquences.
03:57 Les gens, les travailleurs ne veulent pas de cette réforme.
04:00 Vous savez, le pire dans l'affaire,
04:03 c'est que le gouvernement fait comme si la colère qui s'exprimait
04:06 ne concernait que la question des retraites.
04:08 On nous a expliqué depuis des années,
04:10 il ne faut pas augmenter les salaires parce que ça fait augmenter les prix.
04:13 Les salaires n'auront pas augmenté, les prix explosent,
04:15 les gens n'arrivent plus à finir le mois.
04:17 Les assiettes sont vides.
04:18 Vous pensez que ça va aller jusqu'à où, ça ?
04:20 Et on augmente le budget de l'armée de manière exponentielle.
04:23 On fait des cadeaux au grand patronat de manière illimitée.
04:27 Et on vient encore nous expliquer qu'il faudrait travailler deux ans de plus
04:30 et payer la boîte de haricots quatre fois le prix de l'année dernière,
04:35 avec le même salaire.
04:37 [Musique]
04:41 [SILENCE]

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