L'invité de RTL Matin du 16 mars 2023

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Regardez L'invité de RTL du 16 mars 2023 avec Amandine Bégot.

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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h44, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud vous recevez ce matin
00:11 Prisca Thévenot, députée des Hauts-de-Seine et porte-parole du parti Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron.
00:16 Prisca Thévenot, on l'a compris la journée d'aujourd'hui est décisive. Le texte adopté hier en commission
00:20 "Mix paritaire" doit être présenté au Parlement ce matin au Sénat, là a priori pas de problème et puis cet après-midi
00:26 à l'Assemblée, là en revanche c'est très compliqué. Est-ce qu'Elisabeth Borne va finalement devoir avoir recours à ce fameux 49.3 ?
00:34 Je pense qu'aujourd'hui surtout la journée est fortement symbolique, symbolique de la sérénité mais également de la stabilité de nos institutions.
00:42 Parce qu'on l'a vu sur ce texte extrêmement important, il y a une volonté de certains élus, certains députés
00:47 de mettre en branle le fonctionnement de nos institutions en réduisant le débat politique public en chaos.
00:52 Eh bien nous avons vu que les institutions se sont rappelées à ces députés avec les débats au Sénat, avec le vote au Sénat,
00:59 la commission "Mix paritaire" qui s'est réunie hier dans la sérénité et l'apaisement,
01:03 ça a été dit par tout le monde et puis effectivement le texte qui revient au Sénat et à l'Assemblée nationale.
01:09 Et je vous le dis en tant que parlementaire aujourd'hui, nous sommes prêts à aller voter.
01:14 Et nous nous positionnons dans cette démarche de voter.
01:18 Voter parce que 49-3 ce serait un échec pour les députés Renaissance ?
01:22 Ce n'est pas un échec, c'est que j'ai été élue députée, c'est que j'ai demandé mandat aux Françaises et aux Français de ma circonscription
01:28 pour légiférer, pour contrôler et donc pour voter aussi.
01:32 Et donc sur un texte aussi important qui va effectivement impacter, changer la vie des Français,
01:37 j'estime que je me dois de prendre mes responsabilités, pour cela il faut que je puisse voter.
01:41 Je vais vous poser la question autrement, vous seriez en colère contre Emmanuel Macron s'il décidait finalement de passer parce que 49-3 ?
01:47 Je ne peux pas dire que je serais en colère, mais je dois dire que je souhaite voter.
01:51 La décision n'a pas été prise de ce 49-3, on est d'accord, il y a eu cette réunion hier à l'Elysée avec Elisabeth Borne et quelques ministres concernés.
01:58 Le président reçoit ce matin les chefs de parti et de groupe parlementaires à l'Elysée.
02:03 Pour l'instant, rien n'est tranché ou ça penche un peu plus d'un côté ?
02:06 Pour être très transparente et honnête avec vous, je ne peux pas vous mentir, je suis avec vous là et pas à l'Elysée.
02:11 Donc on va voir ce qui va être décidé, ce qui est dit.
02:14 Vous faites des comptes, des recomptes, nous-mêmes, le service politique Indertel compte les voix pour, les voix contre.
02:20 Si on prend juste la majorité, est-ce que vous pouvez nous dire ce matin, aucune voix ne manquera du côté de la majorité ?
02:26 Vous savez, de façon très claire, plutôt que de faire des calculs savants ou un peu moins savants, il faut rappeler aussi quelque chose.
02:32 C'est vrai qu'il y a la liberté parlementaire, cette liberté qui permet à chacun, chaque député, de voter en âme et conscience.
02:37 Mais à côté de cette liberté parlementaire, il y a la cohérence politique.
02:40 Et l'un n'est pas à mettre au-dessus de l'autre, les deux sont importantes.
02:44 Et la cohérence politique, c'est cet engagement, cette parole donnée au moment des campagnes.
02:49 Chaque député de la majorité présidentielle a écrit noir sur blanc sur ses tracts de campagne qu'il allait mettre en place une réforme des retraites.
02:56 Donc il est tout naturel que chaque député de la majorité présidentielle tienne sa parole.
03:01 Donc ceux qui votent contre seront exclus, on a compris, du groupe.
03:03 Ceux qui s'abstiennent...
03:04 Ce n'est pas qu'ils seront exclus.
03:05 Ça a été acté par Jean-Marie Jauverger, la présidente du groupe.
03:08 Donc plutôt que d'avoir cette vision de groupe politique autoritaire qui s'imposerait sur l'individu, moi j'ai envie d'interroger l'individu.
03:14 Demain, un député de la majorité qui finalement dit "j'ai changé d'avis, je n'ai plus envie de voter cette réforme",
03:19 est-ce qu'il se sent à l'aise dans notre groupe ?
03:20 C'est tout ça qu'il faut se demander.
03:21 Il ne se sent plus à l'aise, il a la liberté de sortir du groupe.
03:24 Il manquerait à peu près cinq voix dans la majorité ?
03:27 Oui, non.
03:27 Je ne suis pas sûre qu'il en manque cinq voix.
03:29 Je pense qu'on est bien là, tous au complet et unis.
03:32 Et vraiment, c'est ce qui se dégage depuis le début de cette réforme des retraites, depuis ce début de texte.
03:36 Mais là, toute la majorité présidentielle, je me permets de sortir un peu de mon rôle de porte-parole Renaissance.
03:41 Je parle d'horizon, de Renaissance, mais également du modem.
03:45 Nous sommes unis et soudés depuis le début de l'examen de ce texte.
03:48 Et je dois le dire que nous sommes unis et soudés avec des présidents de groupe qui sont réellement présents pour nous,
03:54 qui sont là aussi pour faire monter nos sujets d'alerte qui ont pu être pris en compte dans cette réforme des retraites.
03:59 Bon, du côté des Républicains, là, il risque de manquer des voix.
04:02 Je vous donne le dernier des comptes du service politique de RTL.
04:05 Huit voix pour, non, 21 voix et 12 disent qu'ils ne savent pas encore.
04:10 On rappelle, il faut 287 voix pour, pour faire passer cette réforme.
04:13 Ça va se jouer entre quatre et sept voix, c'est-à-dire à rien.
04:17 Est-ce que finalement, le 49-3, ce n'est pas la solution ?
04:20 Est-ce qu'il ne vaut mieux pas que cette loi soit adoptée, j'allais dire, quelle que soit la méthode, plutôt que pas de réforme du tout ?
04:26 C'est par exemple ce que disait hier Bruno Retailleau.
04:28 Non, est-ce qu'il faut une réforme ? Bien sûr qu'il faut une réforme.
04:30 Nous en avons besoin pour notre système de retraite, pour les retraités actuels, mais les retraités de demain aussi.
04:35 Mais ce que j'ai envie de dire, c'est qu'attention, un 49-3 n'est pas là pour venir se substituer à un manque de courage de certains et certaines
04:42 face au vote qui effectivement engage une responsabilité.
04:45 Et un vote contre, c'est la fin du gouvernement Born, c'est la fin du quinquennat, il ne faut pas se le cacher, non ?
04:49 Attendons les décisions de cet après-midi.
04:51 Et déjà, j'aimerais juste te rappeler que le Sénat se prononce ce matin, ne l'oublions pas.
04:55 Alors, sur le fond, Priskette Evneau, j'aimerais quand même qu'on revienne sur ce texte adopté hier par la commission mixte paritaire
05:00 qui a fait un certain nombre de concessions, notamment sur le dispositif carrière longue.
05:04 Parmi ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans, aucun n'aura à cotiser plus de 43 ans.
05:09 Ça c'est ce qu'a dit hier Olivier Marlex, le président du groupe LR à l'Assemblée, à la sortie de cette commission.
05:14 Dans les faits, on s'aperçoit que c'est un peu plus complexe. On est d'accord ?
05:18 Alors, déjà, je ne parlerai pas de concessions, mais je parlerai d'avancées.
05:21 Oui, le débat parlementaire a permis des avancées qui ont été hier validées en commission mixte paritaire.
05:26 Mais est-ce que tous ceux qui ont commencé à travailler jeunes partiront à 43 annuités ?
05:29 Eh bien, vous savez, je vais répondre à quelque chose.
05:31 Vous savez très bien comment fonctionne le système de retraite.
05:33 Ce n'est pas une condition, mais c'est deux conditions.
05:35 C'est d'une, avoir le nombre de cotisations décrites aujourd'hui, c'est 43 ans, avec la réforme, c'est 43 ans.
05:41 Mais également d'atteindre une borne d'âge.
05:43 Donc, celui qui a commencé à travailler à 18 ans, il part au bout de 44 années de cotisation. On est d'accord ?
05:48 Celui qui a commencé entre 18 et 20 ans, la borne d'âge, c'est 62 ans.
05:52 Et s'il atteint sa borne d'âge de 62 ans et qu'il a cotisé 43 ans, eh bien, il peut partir à la retraite.
05:57 Sauf que 62 moins 18, ça fait 44.
05:59 Oui, mais c'est pour ça que... Non, c'est entre 18 et 20 ans.
06:02 C'est super compliqué, Prisca Thévenot.
06:04 Non, ce n'est pas super compliqué. Parce que là, vous voulez me mettre dans le corner, mais ce n'est pas super compliqué.
06:07 Parce qu'en fait, il faut qu'on se dise quelque chose aussi sur les carrières complètes.
06:10 Ce n'est pas quelque chose qui se décrète, c'est un dispositif qui répond à des règles très précises.
06:14 Et il faut pouvoir accepter la complexité d'un dispositif.
06:18 Sauf que les auditeurs qui nous écoutent, ils y comprennent plus rien.
06:20 On leur a dit 1200 euros et finalement, ce n'était pas tout le monde.
06:23 43 ans, finalement, ce n'est pas tout le monde.
06:24 Non, non, sur les 1200 euros, je vais être très claire.
06:26 Non, mais on ne va pas refaire... On sait bien que...
06:28 Ce n'est pas refaire.
06:29 Non, mais ça n'a pas été. C'est-à-dire que les choses ont été...
06:32 On avait cru énoncer clairement et en fait, c'est plus compliqué que ça.
06:35 On est d'accord ?
06:36 D'accord.
06:37 Sur le fond, c'est quand même super compliqué.
06:40 Comment voulez-vous que les Français qui nous écoutent comprennent quelque chose ?
06:43 Nous-mêmes, on a du mal à le comprendre.
06:44 Vous savez, je pense que c'est pour ça et je le disais juste un peu avant à d'autres personnes.
06:49 Je pense qu'effectivement, on a peut-être loupé une étape.
06:52 Cette étape, c'est avant d'expliquer la réforme, c'est d'expliquer comment fonctionne le système de retraite actuel.
06:58 Avec l'ensemble des dispositifs qui existent.
07:00 Oui, les carrières longues, c'est un dispositif très particulier.
07:03 Avec un certain nombre de critères.
07:05 Avec des bornes d'âge qui diffèrent en fonction du moment où vous avez commencé à entrer dans la vie active.
07:10 Peut-être qu'on aurait dû passer aussi plus de temps à expliquer le système de retraite tel qu'il existe actuellement.
07:15 Par exemple, en disant que oui, il y a une évidence.
07:17 C'est qu'on ne perçoit pas une pension au moment de la retraite qui est supérieure au salaire versé pendant toute sa carrière.
07:23 Vous avez manqué de pédagogie ? C'est ça la leçon ?
07:26 Ce n'est pas de pédagogie.
07:27 C'est peut-être expliquer d'où on vient pour savoir où on va.
07:30 C'est basique.
07:31 Les syndicats appellent à une nouvelle journée d'action aujourd'hui.
07:33 Les numéro un des huit organisations syndicales d'ailleurs se réuniront devant l'Assemblée.
07:37 La plupart d'entre eux ont prévenu. En cas de 49.3, ils poursuivront le mouvement.
07:41 Et certains disent même, de toute façon, si cette loi est votée, on continuera.
07:47 Ils dénoncent un déni démocratique.
07:49 Vous leur répondez quoi ce matin ?
07:51 Le déni démocratique serait de dire qu'aujourd'hui, effectivement, l'Assemblée nationale, le Sénat ont permis d'arriver à un texte enrichi.
08:00 Parce que c'est bien ça le sujet.
08:02 Le texte qui est sorti hier de la commission mixte paritaire n'est pas du tout le même que celui qui a été proposé il y a quelques mois par le gouvernement.
08:10 Le déni de démocratie, ce serait de dire que ce matin, le Sénat va se prononcer.
08:13 Le déni de démocratie, ce serait de dire que les parlementaires, cet après-midi, à l'Assemblée nationale, veulent pouvoir voter.
08:18 Non, je pense qu'à un moment, il faut aussi pouvoir respecter nos institutions.
08:21 C'est même des institutions qui font qu'aujourd'hui, les syndicats peuvent légitimement et tranquillement s'exprimer.
08:27 Dans le 49.3, ce serait un déni de démocratie ?
08:29 Ce n'est pas un déni de démocratie. Ça fonctionne dans nos institutions.
08:31 En revanche, ce n'est pas la solution que je préfère.
08:33 Merci beaucoup Prisca Thémino.
08:34 De rien.
08:35 Merci à vous Priscatreno.

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