Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Category
📺
TVTranscription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Retenez-moi où je fais un malheur.
00:00:06 En pleine crise sociale économique internationale,
00:00:08 Emmanuel Macron pense à sa réforme qui a du plomb dans l'aile.
00:00:13 Le chef de l'État brandit la menace de la dissolution
00:00:15 pour imposer sa loi.
00:00:17 Ça s'appelle du chantage.
00:00:18 Chantage exercé vis-à-vis des Républicains.
00:00:22 Si l'intelligence est l'art de comprendre les rapports,
00:00:25 notamment de force,
00:00:26 Emmanuel Macron sait que la résistance des Républicains est faible.
00:00:30 Il table sur leur lâcheté, sur leur coardise, sur leur pleutrerie.
00:00:35 Au fond, Emmanuel Macron les méprise
00:00:38 parce qu'il devine qu'ils cèderont.
00:00:40 Emmanuel Macron a tué les Républicains,
00:00:42 mais ils viendront lui manger dans la main.
00:00:44 Les LR iront-ils dormir ce soir en Macronie ?
00:00:47 Et tant pis si les électeurs sont floués.
00:00:50 Et tant pis si les petites combines politiques
00:00:52 abîment encore davantage la vie démocratique.
00:00:54 Et tant pis si les Français refusent cette réforme.
00:00:56 On saura ce soir si l'opposition des LR est une posture
00:01:01 ou une réalité selon une règle simple.
00:01:04 Un opposant, ça s'oppose.
00:01:06 Il est 9h, Audrey Bertheau.
00:01:09 [Musique]
00:01:11 - ... depuis 8h15 ce matin.
00:01:14 Les chefs de sa majorité pour une réunion de concertation.
00:01:17 Aujourd'hui, la réforme des retraites doit être soumise
00:01:20 au vote du Sénat ce matin, puis de l'Assemblée nationale
00:01:22 cet après-midi.
00:01:24 Aurore Berger, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée,
00:01:27 était l'invité de Laurence Ferrari ce matin.
00:01:29 "Je suis persuadée que si l'on va au vote,
00:01:31 nous aurons la majorité", a-t-elle dit.
00:01:34 Dixième jour de grève pour les éboueurs.
00:01:36 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
00:01:38 ordonne la réquisition d'éboueurs face au refus d'Anne Hidalgo.
00:01:41 La mairie de Paris a en effet refusé de forcer les grévistes
00:01:44 à reprendre le travail.
00:01:45 Gérald Darmanin avait prévenu que si la maire de Paris
00:01:48 refusait de procéder elle-même aux réquisitions,
00:01:50 l'État le ferait pour des raisons de salubrité publique.
00:01:54 Enfin, Crédit Suisse a annoncé un emprunt de 50 milliards
00:01:57 de francs suisses à la Banque centrale du pays.
00:01:59 Au lendemain d'une journée compliquée
00:02:00 pour la deuxième banque du pays, qui s'est effondrée en bourse,
00:02:03 cette chute s'inscrit quelques jours après la faillite
00:02:05 de la banque américaine SVB.
00:02:07 - Je salue Franck Louvrier qui est dans sa mairie de Labaul,
00:02:09 maire républicain et qui nous dira si les républicains
00:02:12 vont se coucher, vont se coucher devant Emmanuel Macron.
00:02:16 Marie-Estelle Dupont, bonjour.
00:02:17 Gérard Carré-Roux, Olivier D'Artigolle,
00:02:19 Philippe Guibert.
00:02:21 Je vous ai mal traité hier, vraiment.
00:02:24 - Tant c'est pas dans votre tête.
00:02:25 - Non, mais bon, franchement, les gens m'ont dit
00:02:27 tu étais trop... Donc franchement,
00:02:30 vous avez ici toute votre place, vous le savez.
00:02:33 Et voilà, maintenant, c'est la vivacité des débats,
00:02:38 parfois, bien évidemment, qui fait, parfois,
00:02:42 que les échanges sont musclés.
00:02:44 Laurent Alexandre.
00:02:45 Si j'avais du courage, mais je n'en ai pas beaucoup,
00:02:48 je commencerais par parler ce soir, ce matin,
00:02:51 de CHAP-GPT4.
00:02:52 C'est beaucoup plus important que les retraites.
00:02:54 C'est beaucoup plus important que tout.
00:02:56 CHAP-GPT4, la nouvelle version est sortie hier ou avant-hier.
00:03:01 Elle a mis 10 secondes, 10 secondes,
00:03:04 pour résoudre le problème de Polytechnique.
00:03:09 10 secondes, c'est la nouvelle version.
00:03:11 Je ne le ferai pas parce qu'on a un peu les retraites à parler,
00:03:13 bien sûr, mais ça, c'est beaucoup plus important que...
00:03:15 - Une fois plus important que les retraites.
00:03:17 - Mais évidemment.
00:03:17 Ça va bouleverser l'avenir de nos gamins.
00:03:19 - Oui.
00:03:20 - C'est-à-dire que c'est même plus que ça.
00:03:22 CHAP-GPT, on lui a montré la photo de l'épreuve de physique
00:03:25 de Polytechnique en français.
00:03:28 Elle a reconnu les caractères, elle a reconnu les dessins,
00:03:31 elle a reconnu l'énoncé, elle a traduit,
00:03:33 elle a résolu le problème de physique des jeunes polytechniciens,
00:03:36 tout ça en 6 secondes.
00:03:38 C'est absolument invraisemblable.
00:03:40 Et CHAP-GPT, par exemple, est en train de devenir
00:03:43 le meilleur avocat au monde,
00:03:45 capable de faire du droit dans n'importe quelle
00:03:48 des 150 langues principales sur Terre,
00:03:50 capable de comprendre n'importe quel sujet
00:03:52 et de plaider n'importe quelle affaire
00:03:55 dans n'importe quelle branche du droit en moins de 10 secondes.
00:03:59 On est face à une révolution anthropologique absolument incroyable.
00:04:02 Notre société va être bouleversée.
00:04:04 Personne n'en parle.
00:04:04 - Mais si !
00:04:05 - Il y a une tornade.
00:04:06 À part vous, il y a une tornade.
00:04:07 Il y a une tornade et la société n'en parle pas,
00:04:09 l'école n'en parle pas.
00:04:10 C'est stupéfiant.
00:04:11 - Tout ça est vrai et c'est vertigineux,
00:04:13 mais elle ne peut pas nous donner le résultat du vote LR.
00:04:16 Il reste quand même...
00:04:17 - Non mais...
00:04:17 - C'est un problème anecdotique.
00:04:19 - Je suis contente qu'on en parle,
00:04:21 parce que ça fait trois mois que j'ai envie qu'on parle de ce sujet,
00:04:23 parce que c'est un virage anthropologique
00:04:24 et pour moi, c'est luciférien, c'est très, très grave.
00:04:27 - Alors...
00:04:29 - Je vous expliquerai pourquoi.
00:04:30 - Non mais on en parlera sans doute tout à l'heure,
00:04:31 mais Laurent Alexandre dit,
00:04:32 si j'avais le courage, effectivement,
00:04:34 je dirais la retraite, on s'en fiche,
00:04:36 ça n'a absolument aucun intérêt.
00:04:37 Mais ça, par exemple, les journalistes, plus de journalistes.
00:04:40 Les scénaristes, plus de scénaristes.
00:04:42 Les enseignants, plus d'enseignants peut-être.
00:04:44 - Plus d'apprentissage !
00:04:44 - Il va rester les journalistes charismatiques.
00:04:48 - Plus d'apprentissage chez les jeunes.
00:04:50 - J'espère qu'on en fera partie.
00:04:51 - Plus d'attrécissement des aires cérébrales de l'apprentissage.
00:04:54 - Ah oui, mais il faut débattre, c'est très grave.
00:04:56 - C'est anthropologique.
00:04:57 - Anthropologiquement, il va falloir le dire.
00:05:00 - En fait, tout le monde, soyez gentils.
00:05:02 Laurent, je termine avec Laurent Alexandre,
00:05:04 parce que c'est lui qui est venu pour nous parler de ça,
00:05:06 précisément ce matin.
00:05:08 Et Laurent, on va en parler dans quelques secondes.
00:05:12 Je vous jure, on va en parler dans quelques secondes.
00:05:14 Mais j'ai demandé à Franck Louvrier d'être avec nous ce matin,
00:05:18 le maire de La Baule, et il est en direct de sa mairie.
00:05:23 Je leur remercie.
00:05:23 Bon, je vous ai provoqué, vous me connaissez.
00:05:26 Bon, vous êtes capable de tout, les Républicains,
00:05:29 même de vous coucher, même de trahir vos électeurs.
00:05:32 Si vous étiez député, est-ce que vous n'êtes pas ?
00:05:35 Est-ce que vous voteriez après tout ce qui s'est passé ?
00:05:38 En plus, paraît-il que vous avez tout demandé.
00:05:40 C'est ça le paradoxe, cette réforme ne sert plus à rien,
00:05:43 parce que même elle va être coûteuse maintenant.
00:05:45 Mais si vous étiez, ce matin, député,
00:05:48 est-ce que vous voteriez avec le gouvernement ?
00:05:50 - Oui, pour la simple et bonne raison,
00:05:52 c'est que c'est exactement les engagements que j'aurais pris
00:05:54 pendant la campagne présidentielle.
00:05:56 Je vous rappelle que ma famille politique a milité pour les 64,
00:05:59 si ce n'est même les 65 ans,
00:06:01 à la fois pendant la campagne présidentielle de Valérie Pécresse
00:06:03 et même celle de Nicolas Sarkozy.
00:06:05 Donc franchement, quand on obtient ce qu'on a pu obtenir jusqu'au dernier moment,
00:06:08 c'est-à-dire les CDI senior, la surcote de 5% pour les mères de famille,
00:06:13 ou même les mesures sur les carrières longues,
00:06:15 du même coup, bien sûr que j'aimerais voter cette réforme,
00:06:18 parce qu'elle est en cohérence avec le programme que nous avions fait.
00:06:21 - Mais ce que je trouve formidable,
00:06:23 c'est que vous n'êtes pas sensible depuis des semaines
00:06:25 à ce qui se dit dans la rue, on peut tous changer d'avis.
00:06:28 Moi, j'ai découvert effectivement, comme beaucoup, les carrières longues,
00:06:30 j'ai découvert la pénibilité,
00:06:32 j'ai découvert les carrières,
00:06:34 j'ai découvert des gens qui me disent qu'ils sont crevés à 58 ans, 59 ans, 60 ans.
00:06:38 Donc je pense qu'effectivement, il y a quand même quelque chose qui a changé.
00:06:42 Puis vous avez 60% ou 70% des gens qui sont contre,
00:06:44 et puis vous avez des manifestations.
00:06:46 Et puis c'est un prétexte à un mouvement social de ras-le-bol.
00:06:51 Donc vous n'êtes pas sensible à tout ça ?
00:06:53 - Alors, bien sûr qu'on est sensible à tout ce qui se passe dans la rue
00:06:56 et bien évidemment aux manifestations.
00:06:58 Mais il y a deux choses qu'il faut prendre en compte.
00:07:00 La première d'abord, c'est que c'est l'Assemblée nationale et le Sénat qui décident.
00:07:04 Même les gens dans la rue ont des représentants à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:07:08 C'est comme ça, nos institutions fonctionnent comme ça.
00:07:10 Et même si l'extrême gauche ne veut pas rentrer dans ces codes-là,
00:07:13 ce sont ceux de la Ve République.
00:07:15 - Il n'y a pas que l'extrême gauche, Franck Lougrier.
00:07:16 Il y a 25 ou 30 personnes de votre propre camp.
00:07:20 Il y a le Rassemblement national, ce n'est pas l'extrême gauche.
00:07:24 Il y a beaucoup de gens qui sont contre.
00:07:25 Et convenez que les élections législatives
00:07:28 n'ont pas donné une majorité absolue ou un blanc-seing à Emmanuel Macron.
00:07:31 Donc c'est ça qui est assez étrange.
00:07:32 Vous dites "j'entends ce qu'il y a dans la rue",
00:07:34 mais entendre ce qu'il y a dans la rue, c'est retirer la réforme.
00:07:36 - La rue c'est dans la société d'ailleurs.
00:07:37 - Voilà, c'est dans la société.
00:07:39 En fait, souvent les hommes politiques disent "j'entends, j'entends".
00:07:43 Oui, ils disent ce qu'ils entendent, mais ils n'entendent rien du tout.
00:07:45 - Peut-être que l'approche a été mauvaise et qu'on a mis la charrue avant les bœufs.
00:07:48 C'est-à-dire qu'on aurait plutôt dû travailler sur l'approche de la relation au travail,
00:07:53 qu'on va faire après, et après travailler sur la réforme des retraites.
00:07:56 Ça c'est sûr que là, la méthode était peut-être pas la bonne.
00:07:59 Mais au-delà de ça, sur le fond, ce qui est défendu dans ce texte,
00:08:03 c'est ce qu'a défendu ma famille politique depuis des décennies.
00:08:06 Donc je ne vois pas comment aujourd'hui, on pourrait dire l'inverse,
00:08:10 tout ça pour des raisons politiciennes, alors que c'est justement les idées qu'on a défendues.
00:08:14 Franchement, il faut être cohérent par rapport à ce qui s'est passé.
00:08:17 C'est pas un problème de soutenir Emmanuel Macron ou pas soutenir Emmanuel Macron.
00:08:20 C'est cohérent par rapport à nos promesses de campagne.
00:08:22 Vous êtes sur une ligne, vous pensez que les LR auraient dû faire un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron.
00:08:28 Ce qui aurait été d'ailleurs plus simple pour tout vous dire, à mon sens.
00:08:30 Exactement.
00:08:31 Parce qu'au moins, ça avait le mérite de la lisibilité.
00:08:33 Exactement, parce que franchement, les petites négociations de dernière minute,
00:08:36 c'est pas très clair pour la population française.
00:08:38 Et ce que je comprends totalement, alors que justement, on aurait été sur un contrat
00:08:42 où là-dessus on était d'accord, sur d'autres sujets on ne l'aurait pas été, ça a été clair.
00:08:46 On aurait pu justement participer à l'action gouvernementale dans la clarté,
00:08:51 notamment à l'endroit de nos électeurs.
00:08:52 Mais franchement, ne pas défendre une réforme qu'on a défendue il y a encore quelques années devant les Français.
00:08:56 J'entends, j'entends, j'entends.
00:08:57 On va avoir un sujet, je vais donner la parole à Gérard Carreyrou et à Olivier Dartigolles tout de suite.
00:09:01 Vous restez quelques secondes encore avec nous.
00:09:02 Thomas Bonnet, le vote de cet après-midi.
00:09:04 8h30 de discussion à huis clos et à la sortie, une commission mixte paritaire conclusive.
00:09:13 Comprenez qu'un texte a été adopté à la majorité des 14 parlementaires qui la composent.
00:09:18 Le fruit d'un accord entre les élus républicains et ceux de la majorité présidentielle.
00:09:23 On a un vrai équilibre qui correspond, je crois, vraiment à l'ADN des Républicains
00:09:28 qu'ils portent depuis bien longtemps.
00:09:29 Donc ils seront évidemment au rendez-vous demain.
00:09:32 Les Républicains se félicitent d'une réforme plus juste,
00:09:35 notamment car ils ont obtenu l'élargissement du dispositif pour les carrières longues
00:09:40 ou encore la surcote pour une carrière complète des mères de famille.
00:09:43 Argument rejeté par les élus du Rassemblement national.
00:09:47 Les Républicains sont en train d'essayer d'expliquer pourquoi ils se sont vendus à Emmanuel Macron
00:09:52 mais absolument le compte n'y est pas.
00:09:54 Ils n'ont absolument obtenu aucune avancée pour les Français.
00:09:59 Du côté de l'opposition de gauche, on condamne la méthode
00:10:02 et les négociations qui ont précédé la réunion de la CMP.
00:10:05 Il y a une dizaine de personnes qui se sont mis d'accord
00:10:08 pour faire passer une réforme contre des millions.
00:10:10 Et là, c'est ça la violence sociale.
00:10:12 Le gouvernement a désormais un texte à présenter au Parlement.
00:10:15 Reste à savoir désormais s'il pourra s'appuyer sur les élus des Républicains à l'Assemblée
00:10:20 pour obtenir une majorité.
00:10:21 Bon, Gérard Carré-Haut.
00:10:23 Oui, moi je voudrais faire une remarque à Franck Louvrier
00:10:25 que j'ai connu à une époque où j'ai bien connu le monde des sarkozistes
00:10:30 et j'ai vécu la réforme initiée par Nicolas Sarkozy.
00:10:34 Je crois qu'il y a une vraie différence entre les réformes précédentes
00:10:39 et celles que nous sommes en train de vivre
00:10:41 et qui va s'achever peut-être aujourd'hui ou dans les semaines qui viennent.
00:10:45 C'est que c'était des réformes sociales et de protestations sociales.
00:10:50 Il y avait effectivement beaucoup de monde dans les rues,
00:10:53 les syndicats, il n'y avait pas tout à fait la même architecture de l'unité syndicale
00:10:57 mais il y avait des mouvements forts et il y avait beaucoup de gens dans les rues.
00:11:02 Mais il y avait une différence, je crois, et ça je l'ai vu en allant parcourir
00:11:07 quelques-unes des manifestations de cette fois-ci.
00:11:10 C'est un caractère existentiel.
00:11:13 Ce n'est pas simplement une protestation de type syndicale
00:11:17 "Oh je vais bosser deux ans de plus, je ne peux pas accepter".
00:11:20 Existentiel, je veux dire par là, qu'on voit des gens qui ont peur,
00:11:24 qui sont déjà cassés ou qui ont peur de la casse physique.
00:11:28 Alors je ne sais pas si c'est exact mais j'ai l'impression que beaucoup de ces gens
00:11:32 ont véritablement une hantise de travailler plus parce qu'ils disent
00:11:37 "je ne pourrai pas aller plus loin".
00:11:39 Et ça je ne l'avais pas, en tout cas moi je ne l'avais pas senti dans les réponses précédentes.
00:11:44 - C'est ce qu'on dit depuis des jours et des jours, Franck Louvrier,
00:11:48 c'est ce côté ras-le-bol, ce n'est qu'un prétexte et c'est ça aussi qu'il y a
00:11:51 et je trouve que vous n'assistez pas forcément, même vous là-dessus.
00:11:54 Olivier Védard, tu l'as dit.
00:11:55 - Franck Louvrier, est-ce qu'auprès des derniers récalcitrants LR,
00:11:58 la menace de la dissolution, ça a quel effet immédiat selon vous ?
00:12:02 Et deuxième chose, est-ce que véritablement dans le climat actuel,
00:12:07 Emmanuel Macron n'a, d'après moi, pas d'autre choix que d'aller au vote ?
00:12:12 Parce que le 49-3, après tout ce qui a été dit au cours des derniers jours,
00:12:15 c'est l'échec politique pour lui.
00:12:17 - Alors, vous me permettrez d'abord de répondre à Gérard Carré-Rousse sur la pénibilité.
00:12:21 La pénibilité, c'est sans doute l'enjeu le plus difficile et la preuve,
00:12:25 c'est celui qui a été encore discuté lors de la commission mixte paritaire hier
00:12:30 sur les mesures sur les carrières longues.
00:12:31 Donc ça prouve bien que c'est sans doute, je dirais, le point d'achoppement des discussions
00:12:36 et entre nous, on a vu aussi le mouvement des gilets jaunes,
00:12:40 qui a été aussi sans doute la première manifestation
00:12:44 d'une situation sociale, parfois individuelle, très compliquée.
00:12:48 Ça, c'est une première chose et je pense que là-dessus, il est normal,
00:12:51 mais à un moment donné, quand vous ne voulez pas augmenter les cotisations,
00:12:54 quand vous ne voulez pas baisser les pensions
00:12:55 et que le système de répartition est menacé, il faut prendre des décisions.
00:12:59 - D'accord, j'entends.
00:13:01 Est-ce que le groupe LR explose ?
00:13:04 Parce qu'il y a combien ? Il y a 20 ou 25 personnes qui ne vont peut-être pas voter cette réforme
00:13:10 et ces 25 ou 30, pour échanger avec eux, ils me disent
00:13:13 parce que sur le terrain, nos électeurs, ils n'ont pas envie de cette réforme.
00:13:17 Donc déjà, est-ce qu'il y a risque d'explosion selon vous ?
00:13:21 - D'abord, il y a un trou de souris pour le gouvernement de faire passer cette réforme.
00:13:25 C'est autour d'une dizaine de parlementaires et de marges de manœuvre pour pouvoir le faire passer.
00:13:29 Je pense qu'ils ont tout intérêt à essayer de le faire sans le 49-3
00:13:33 pour la simple et bonne raison que vu la tension dans le pays, c'est plus simple de le faire passer sans le 49-3.
00:13:38 Mais le 49-3 n'est pas une mesure antisociale ou anti-constitution.
00:13:42 C'est une mesure de la constitution de 58, mis en place par le général Legault.
00:13:48 Donc il n'y a pas, contrairement à ce que dit madame Rousseau, de méthode antidémocratique,
00:13:52 que ce soit pour la commission mixte paritaire ou pour les outils de nos institutions.
00:13:56 Alors maintenant, la difficulté, bien évidemment pour les LR, c'est de pouvoir accompagner ce texte.
00:14:02 En l'occurrence, que ce soit Bruno Retailleau, président du groupe des LR,
00:14:06 ou que ce soit Olivier Marlaix, président du groupe à l'Assemblée nationale,
00:14:09 ou que ce soit le patron du parti, Éric Ciotti, ils sont tous sur la même ligne.
00:14:13 Alors, Kylian et certains qui ne veulent pas voter, très bien, mais ils sont minoritaires.
00:14:17 Autrement, ils sont tous sur la même ligne.
00:14:18 Parce que pour un raisonnement assez simple, c'est que…
00:14:20 Mais les autres, ils sont exclus ?
00:14:21 … ce qu'ils ont dit il y a encore quelques mois.
00:14:23 Ils sont exclus ?
00:14:25 Mais non, mais si vous commencez comme ça…
00:14:26 Vous savez, les groupes où les élus avaient le doigt sur le couture du pantalon
00:14:33 et obéissaient comme ils le souhaitaient, ça n'existe plus.
00:14:37 Vous savez, vous négociez même avec vos enfants maintenant.
00:14:38 Merci Franck en tout cas.
00:14:41 Moi, ce qui me frappe en vous écoutant, mais vous n'êtes pas le seul,
00:14:43 j'entends Wörth, Éric Wörth, j'entends beaucoup de gens,
00:14:45 j'entends M. Clément Brune, j'entends vraiment M. Dussopt.
00:14:51 Ce qui me frappe dans ce que vous dites, lorsque vous dites 49.3,
00:14:54 c'est constitutionnel, c'est légal,
00:14:58 il me semble que vous ne prenez pas en compte la colère, la rancœur,
00:15:02 vous appelez ça comme vous voulez, de l'opinion publique.
00:15:06 C'est que vous répondez techniquement à des questions
00:15:11 qui me semblent, qui n'ont pas cette réponse technique.
00:15:15 Il me semble que vous ne saisissez pas vous-même ce qui se passe aujourd'hui dans le pays.
00:15:18 Mais je dis ça aussi d'Emmanuel Macron.
00:15:20 Mais peut-être est-ce moi qui me trompe ?
00:15:22 Permettez-moi juste de vous dire une chose, Pascal Praud.
00:15:24 C'est qu'il est évident qu'il y a la question technique,
00:15:27 mais il y a la question de fond.
00:15:28 La question de fond, elle est discutée pour les cas individuels,
00:15:32 quasiment par des cas individuels, dans les dernières heures.
00:15:36 Le CDI pour les seniors, est-ce que ce n'est pas une réponse concrète aujourd'hui
00:15:39 pour permettre de sécuriser des gens qui veulent continuer à rester dans l'emploi ?
00:15:43 Est-ce que la révalorisation de certaines petites retraites à 1200 euros,
00:15:47 est-ce que ce n'est pas un exemple concret ?
00:15:49 Oui, mais personne… ça passe pas, ça, pardonnez-moi.
00:15:51 Si tout le monde par exemple était à 1200 euros, ça serait plus simple.
00:15:54 À l'arrivée, c'est 10 000 personnes ou 20 000 personnes…
00:15:56 C'est ce que les gens avaient compris au début.
00:15:57 Je veux dire, c'est ce que les gens avaient compris.
00:15:59 Si tout le monde savait qu'il n'y avait pas une réforme en dessous de 1200 euros pour tout le monde,
00:16:04 je vous assure, ça serait plus simple.
00:16:05 En tout cas, merci.
00:16:06 Tout le monde veut un cas général dans son cas particulier.
00:16:09 Oui, mais bon, tout le monde a bien compris que ça va être plus compliqué pour certains,
00:16:13 et des gens notamment qui gagnent peu et qui sont en difficulté.
00:16:17 Merci en tout cas, et il fait beau aujourd'hui à La Balle ?
00:16:20 Il fait un temps magnifique, et écoutez, il ne pleut plus,
00:16:24 et on a eu un peu de pluie, ce qui était bien utile.
00:16:25 Bon, écoutez, merci, et à très vite évidemment sur les ondes.
00:16:31 Un mot, Philippe Guybert, sur ce qu'on vient d'entendre.
00:16:33 Quand je dis… alors peut-être que c'est moi qui me trompe aussi,
00:16:36 j'entends des gens qui répondent, et Gérard Carreyrou le disait bien aussi,
00:16:42 il y a autre chose dans cette séquence de travail qu'il y a derrière tout ça.
00:16:46 Parce que, disait Gérard, il y a un rapport au travail
00:16:49 qui a profondément changé ces dernières années.
00:16:51 Et donc effectivement, Franck Louvrier avait raison sur un point,
00:16:55 c'est qu'en termes de méthode, il aurait fallu d'abord traiter la crise du travail
00:16:59 avant de s'attaquer à la réforme des retraites
00:17:02 pour que c'est une petite chance d'être compris et accepté.
00:17:05 Comme ils ne l'ont pas fait, ça ne peut pas être compris et accepté.
00:17:08 Ce que je note, c'est qu'à la fin de l'entretien avec Franck Louvrier,
00:17:12 on ne sait toujours pas ce qu'il en est du groupe LR.
00:17:14 - Ah si, mais pas seulement de ça.
00:17:16 - Il dit qu'ils doivent aller au vote, mais enfin,
00:17:18 en gros, on ne sait pas du tout si ça passe ou si ça ne passe pas.
00:17:20 - Moi, d'un point de vue psychosocial, j'entends deux choses dans cette colère.
00:17:23 D'abord, j'entends un déplacement, un symptôme, comme je le disais l'autre jour,
00:17:26 d'une colère plus systémique vis-à-vis des élites
00:17:29 que beaucoup de gens trouvent quand même très déconnectée de la réalité.
00:17:32 Et qui s'est refoulée, on peut parler de refoulement collectif,
00:17:35 pendant la crise sanitaire, au nom de la santé publique,
00:17:38 qui a fait que les mouvements sociaux ne se sont plus exprimés sur tout un tas de choses.
00:17:42 Et puis, j'entends aussi effectivement la question du rapport au travail,
00:17:45 où on sait bien que si on a une réforme des retraites
00:17:48 uniquement assise sur une logique comptable,
00:17:50 on déplace le problème, on le repousse,
00:17:52 parce que ça ne va pas être un problème quantitatif éternellement,
00:17:54 ça va être qualitatif à un moment donné.
00:17:56 Si on travaille beaucoup plus longtemps,
00:17:58 on va devoir réviser notre rapport au travail
00:18:00 et éventuellement envisager de faire plusieurs métiers au cours d'une vie,
00:18:02 comme c'est déjà le cas pour tout un tas de personnes.
00:18:04 Et je pense que le fait que ce ne soit pas pensé de cette manière
00:18:08 fatigue aussi les gens, parce que c'est toujours des petits coups de peinture.
00:18:11 Et finalement, on ne s'attaque pas à la racine du problème.
00:18:13 On sera en direct de l'Élysée,
00:18:14 je pense que Gautier Lebret est en direct de l'Élysée.
00:18:16 On sera également en direct du Sénat, parce que ce matin, il y a un vote au Sénat.
00:18:19 Mais vous savez qu'on aime jongler avec toutes les actualités le matin sur ce plateau.
00:18:23 Et j'ai demandé donc à Laurent Alexandre de venir,
00:18:25 parce que je mets volontairement en parallèle,
00:18:28 cette réforme des retraites, c'est peut-être rien.
00:18:30 Et la révolution qui se met en place avec CHAP,
00:18:34 GPT, version 4, parce que CHAP, GPT, ça a combien de temps ?
00:18:39 Alors, ça a deux ans, deux, trois ans,
00:18:43 le développement de ce type de réseau de neurones qu'on appelle les LLM.
00:18:46 Mais la première version qui a choqué l'opinion est sortie il y a quatre mois.
00:18:50 C'était la version 3.5.
00:18:52 Et là, la version 4 est sortie avant-hier et elle est absolument révolutionnaire.
00:18:56 C'est-à-dire qu'elle dépasse déjà à peu près le niveau intellectuel de 45% des Français
00:19:01 dans la version 4 qui est sortie avant-hier.
00:19:04 À l'examen du barreau américain, elle a des résultats absolument exceptionnels.
00:19:09 Elle est dans les 10% de meilleure copie.
00:19:12 Aux Olympiades de biologie, elle est quasiment la meilleure copie.
00:19:16 Et donc, on a là une explosion, une tornade d'intelligence artificielle
00:19:20 qui est en train d'arriver avec ce nouveau type d'intelligence artificielle
00:19:23 que sont les réseaux de neurones dits LLM.
00:19:26 Et on a un problème social majeur.
00:19:28 On parle de rapport au travail.
00:19:29 Le travail va être profondément réorganisé.
00:19:32 Dans quelques mois, CHAP, GPT sera le meilleur avocat sur Terre,
00:19:36 capable de traiter n'importe quel sujet dans n'importe quelle langue.
00:19:40 CHAP, GPT va être capable de traiter...
00:19:41 - Et vous êtes sûr de ça ?
00:19:44 - Non, mais allez sur CHAP, GPT 4 aujourd'hui.
00:19:47 - Parce que le 3S est pas terrible.
00:19:48 - Je vais juste vous donner un exemple.
00:19:50 Il y a quelqu'un qui a griffonné sur une feuille de papier
00:19:54 un projet pour faire un logiciel à la main.
00:19:58 Il fait une photo de son brouillon.
00:20:00 Il le donne à CHAP, GPT.
00:20:01 Quelques secondes plus tard, CHAP, GPT 4 a réalisé, a écrit le logiciel.
00:20:07 Et le logiciel est disponible.
00:20:09 On parlait tout à l'heure des copies à Polytechnique.
00:20:12 CHAP, GPT, en quelques secondes,
00:20:13 fait ce qu'un polytechnicien fait en plusieurs heures.
00:20:16 Cette tornade d'intelligence, elle pose un problème social, politique.
00:20:20 Et effectivement, on ne devrait pas déconnecter le problème de la retraite
00:20:24 et le problème de l'intelligence artificielle.
00:20:26 Parce que 100% des métiers en France
00:20:29 vont être impactés par l'intelligence artificielle
00:20:32 directement ou indirectement.
00:20:34 - L'architecte, moi, je veux faire une maison, par exemple.
00:20:37 - L'intelligence artificielle va faire 95% de ce que fait un architecte aujourd'hui,
00:20:42 dans les 2-3 années qui viennent.
00:20:44 - Mais ça veut dire que...
00:20:45 - Ça ne veut pas dire que l'architecte va disparaître.
00:20:47 Mais il va y avoir une profonde mutation du travail de l'architecte,
00:20:50 de la même façon que les avocats ne vont pas disparaître,
00:20:53 à part les mauvais avocats.
00:20:54 Mais l'avocat va changer sa façon de travailler
00:20:56 parce qu'une bonne partie de ce que fait l'avocat,
00:20:58 en plusieurs semaines de travail,
00:21:00 va être fait en 10 secondes par GPT.5.
00:21:03 - Non mais je pose des questions concrètes.
00:21:05 La révolution Internet, c'est de supprimer souvent l'intermédiaire.
00:21:09 Donc moi, par exemple, je veux construire une maison.
00:21:11 Je mets "construction de ma maison".
00:21:13 Est-ce que j'aurais besoin de me passer par un architecte,
00:21:16 qui est l'intermédiaire,
00:21:16 ou est-ce que Tchap GPT va me faire tout seul
00:21:20 les plans de ma maison ?
00:21:22 - Vous passerez par l'architecte,
00:21:24 parce que c'est l'architecte qui va poser les bonnes questions
00:21:27 à chaque GPT.
00:21:28 Il faut savoir poser les bonnes questions.
00:21:31 Et vous ferez la même chose avec votre avocat.
00:21:33 C'est votre avocat qui va poser les questions à GPT4,
00:21:36 puis les versions ultérieures.
00:21:37 - Parce qu'au début, c'est ça qui est intéressant.
00:21:39 Parce que le 3.5, on est tous allés, était assez banal.
00:21:43 Honnêtement.
00:21:43 La version 3.5...
00:21:44 - La version 4...
00:21:46 - Ce qui est intéressant, c'est qu'on est au tout début de ça
00:21:48 et déjà, c'est exponentiel.
00:21:50 - Mais la version 4 est très impressionnante
00:21:51 parce qu'elle comprend les images, les vidéos.
00:21:54 Et donc, elle est capable de résumer une vidéo.
00:21:56 On lui donne cette émission-là
00:21:59 et GPT va vous faire, dans quelques semaines,
00:22:03 un résumé de cette émission.
00:22:05 Vous lui donnez un podcast et elle vous en fait un résumé.
00:22:07 - Un résumé, moi, ça ne me dérange pas,
00:22:08 mais est-ce qu'elle peut remplacer Gérard Carreyrou ?
00:22:10 Est-ce qu'il peut y avoir des personnages de synthèse ?
00:22:12 - Ça, c'est possible,
00:22:14 mais je pense que l'opinion va préférer Pascal Praud
00:22:17 à un avatar créé par GPT4.
00:22:19 - Mais l'opinion, peut-être, mais ceux qui investissent...
00:22:22 Si, par exemple, nous six,
00:22:24 nous sommes remplacés par des avatars
00:22:26 et que ça coûte moins cher
00:22:27 et qu'on dit autant de choses intéressantes et intelligentes...
00:22:30 - Je ne crois pas au remplacement des journalistes
00:22:33 leaders charismatiques.
00:22:34 En revanche, je pense que les journalistes médiocres
00:22:36 doivent se reconvertir d'urgence.
00:22:39 - Il y a une poussée dramatique dans le pays
00:22:41 de psychotropes pour les enfants.
00:22:43 Ça demande une urgence.
00:22:45 Chaque GPT peut rien faire face à ça.
00:22:47 Parce qu'on est dans de l'humain et de...
00:22:49 - Chaque GPT va favoriser ça.
00:22:51 D'accord ?
00:22:52 Déjà, moi, je pense qu'il faut se questionner
00:22:53 sur la notion d'intelligence artificielle.
00:22:56 Le mot "intelligence" n'est pas approprié
00:22:58 puisque c'est une caractéristique du vivant,
00:23:00 si on lit vraiment les neuroscientifiques.
00:23:03 Ensuite, il faut comprendre que le système cognitif artificiel
00:23:08 est en train de dire aux enfants
00:23:11 plus besoin d'apprendre, plus besoin de mémoire,
00:23:13 plus besoin de penser.
00:23:14 Et donc, on va, au nom d'un désir que je trouve luciférien,
00:23:19 de repousser les limites de la finitude humaine.
00:23:21 Et parce qu'on n'est pas capable de gérer notre angoisse de mort
00:23:23 et qu'on veut être tout puissant,
00:23:25 on est en train de fabriquer des outils
00:23:27 qui sont soi-disant le progrès
00:23:28 et qui sont en train de plonger les enfants
00:23:30 dans le sentiment d'inutilité totale de la pensée.
00:23:33 C'est absolument tragique.
00:23:35 - Vous êtes d'accord ?
00:23:35 A priori, c'est un raisonnement que je tiens.
00:23:37 - Je crois qu'il faut replacer le sujet.
00:23:39 J'invite tous vos auditeurs et les gens présents sur le plateau
00:23:44 d'aller voir la déclaration qu'a faite Sam Altman,
00:23:46 le créateur de chaque GPT.
00:23:49 Il y a 15 jours, il a fait un long statement,
00:23:52 une longue déclaration qui est disponible
00:23:54 sur le site d'OpenAI, qui est la maison mère de chaque GPT,
00:23:57 dans lequel il a déclaré que son objectif
00:23:59 est de transformer chaque GPT
00:24:01 en ce qu'on appelle une intelligence artificielle générale,
00:24:04 c'est-à-dire une intelligence artificielle
00:24:06 supérieure à la pensée humaine
00:24:08 dans toutes les dimensions de l'humanité,
00:24:10 l'architecture, le journalisme, le droit,
00:24:12 la totalité de l'intelligence humaine.
00:24:15 Et il pense que l'intelligence artificielle forte ou générale
00:24:19 est au coin de la rue, c'est-à-dire qu'avant 2030,
00:24:21 nous aurons des intelligences artificielles fortes.
00:24:24 Et il a d'ailleurs déclaré que l'intelligence artificielle forte
00:24:27 n'est qu'une étape vers la superintelligence,
00:24:29 c'est-à-dire une intelligence que le cerveau humain
00:24:31 ne pourra pas comprendre.
00:24:32 C'est la raison pour laquelle avant-hier,
00:24:34 Elon Musk a dit que face au progrès
00:24:36 extraordinairement rapide de GPT,
00:24:39 il est urgent de développer les implants intracérébraux
00:24:42 qu'il développe dans Neuralink,
00:24:44 de manière à mettre des microprocesseurs
00:24:46 dans nos cerveaux et le cerveau de nos enfants
00:24:49 pour que nos enfants soient compétitifs
00:24:51 face aux prochaines versions de GPT.
00:24:53 - Alors, on va marquer une pause.
00:24:54 - On en pense ce qu'on veut, mais la question va se poser.
00:24:57 Comment éviter d'être très inférieur
00:25:00 à l'intelligence artificielle ?
00:25:01 C'est la question des prochaines années pour la France,
00:25:03 plus que le problème des retraites.
00:25:04 - Et c'est pour ça que je vous ai demandé
00:25:06 précisément de venir ce matin,
00:25:07 parce que la version 4 est sortie hier,
00:25:09 parce que j'avais vu qu'à Polytechnique,
00:25:13 ça a été résolu en 10 secondes.
00:25:16 Je remercie Luc Ferry d'ailleurs, qui doit nous écouter,
00:25:18 parce que c'est lui qui m'a averti.
00:25:19 - Alors, lui, il ne parle que de ça en ce moment.
00:25:22 - Luc Ferry a compris que la politique
00:25:25 des prochaines années va être construite
00:25:30 par l'intelligence artificielle et ses conséquences.
00:25:32 - On marque une pause, mais vous me direz quand même
00:25:35 une question qui est importante.
00:25:36 Si deux avocats se rencontrent et qui sont adversaires,
00:25:40 les deux ont chat GPT, donc qui gagne ?
00:25:43 C'est ça qui est intéressant, c'est une bonne question.
00:25:46 - C'est abominable.
00:25:48 - Quel cauchemar.
00:25:50 - C'est passionnant, évidemment, d'écouter Laurent Alexandre
00:25:52 ce matin, alors on jongle avec cette actualité immédiate
00:25:55 et on sera tout à l'heure en direct du Sénat et de l'Élysée.
00:25:57 Ce qui va se passer aujourd'hui, le vote, bien sûr.
00:25:59 Et puis en parallèle, et c'est ça qui est drôle,
00:26:01 il y a quelque chose qui révolutionne peut-être le monde,
00:26:04 nos vies sur les 20 prochaines années,
00:26:06 qui est dix fois plus important que cette petite réforme.
00:26:09 Et c'est pour ça qu'on a voulu mettre en parallèle ce matin
00:26:11 ces deux sujets avec vous.
00:26:12 Audrey Bertheau.
00:26:17 - Journée décisive pour la réforme des retraites.
00:26:19 L'examen du texte a commencé au Sénat.
00:26:22 Le gouvernement présente le texte avant le vote.
00:26:24 Le ministre du Travail, Olivier Dussopt,
00:26:26 s'est exprimé à l'instant.
00:26:27 Il a dit qu'un accord a été trouvé,
00:26:29 accord qui permet d'avoir un texte profondément enrichi.
00:26:33 Cet après-midi, ce sera au tour des députés à l'Assemblée
00:26:35 de se pencher sur cette réforme.
00:26:38 Les blocages contre la réforme des retraites se poursuivent aujourd'hui.
00:26:41 L'intersyndical a appelé à bloquer la centrale d'achat
00:26:44 des magasins Leclerc, installé à Saint-Étienne-de-Montluc,
00:26:47 en Loire-Atlantique.
00:26:48 Ce matin, vous le voyez, il y avait déjà une centaine de personnes sur place.
00:26:52 Et plus d'un an après la diffusion d'un Zone interdite sur M6
00:26:55 sur le thème de l'islam radical,
00:26:56 dix personnes ont été interpellées à Roubaix pour harcèlement aggravé.
00:27:00 Ils sont soupçonnés de harcèlement et de menaces contre Amine El-Bahy,
00:27:03 qui avait témoigné dans ce reportage.
00:27:05 Ce militant avait mis en cause une association
00:27:07 en la soupçonnant de prêcher l'islam.
00:27:10 Une autre enquête a par ailleurs été ouverte
00:27:11 concernant les menaces de mort reçues par la présentatrice, Ophélie Meunier.
00:27:15 On continuera bien sûr de parler de Chad Jepiti,
00:27:18 mais 49.3 ou pas 49.3, est-ce que ça vous paraît d'abord plié ?
00:27:22 Vous êtes des observateurs fins de la vie politique.
00:27:26 Est-ce que vous pensez que cet après-midi...
00:27:28 D'abord, comment vous interprétez, analysez ce qu'a fait Emmanuel Macron ?
00:27:33 Moi, j'ai dit "chantage".
00:27:33 Est-ce que vous validez ça ? Est-ce que c'est un chantage ?
00:27:36 Oui, c'est une pression, c'est une grosse pression.
00:27:39 Est-ce que c'est un argument de peur, comme il a fait sur le Covid ?
00:27:41 Enfin, c'est toujours la même chose.
00:27:42 Un peu épais en bois, le chantage,
00:27:44 parce que de retourner devant les électeurs aujourd'hui,
00:27:47 pour les députés Macronistes, ce ne serait pas facile non plus.
00:27:50 On ne connaît pas le résultat, si demain il y avait une dissolution.
00:27:53 Donc je trouve que c'est un peu une épée en bois.
00:27:55 En revanche, je pense qu'on va vers le 49.3 quand même,
00:27:57 parce que comme nous l'a expliqué Franck Louvrier,
00:27:59 on ne peut pas savoir ce qui se passe au groupe des Républicains.
00:28:02 Et donc, je ne crois pas qu'Emmanuel Macron puisse se permettre
00:28:06 un vote négatif sur sa réforme des retraites à l'Assemblée.
00:28:08 Je ne sais pas ce qu'en pense Gérard, mais je ne crois pas.
00:28:11 Moi, pour une fois, je suis souvent d'accord avec toi.
00:28:14 Je ne suis pas d'accord là.
00:28:15 Je crois qu'il y a quelque chose qui me frappe depuis l'élection
00:28:19 de M. Macron en 2017.
00:28:22 Il y a un caractère d'un joueur.
00:28:24 Certains disent qu'il est trop jeune, il est trop jeune homme.
00:28:29 Catherine Ney, mon amie Catherine Ney disait "il n'est pas fini".
00:28:33 Il y a des tas de commentaires qui ont été faits.
00:28:35 Je veux dire, on peut ne pas retirer cette phrase.
00:28:38 C'était une citation que je retire.
00:28:40 Mais ce que je veux dire, c'est que je crois que cet homme
00:28:43 est un joueur qui a eu une chance, une baraka incroyable.
00:28:52 Les conditions de son élection de 2017 sont sans précédent
00:28:57 et probablement sans successeur dans ce domaine.
00:29:00 Et je pense qu'il croit à sa chance.
00:29:03 Et je pense qu'il se dit, effectivement,
00:29:06 il se dit sûrement cette simple chose.
00:29:09 Si je passe au forceps avec le 49-3,
00:29:14 tout le monde dira que je suis passé en force,
00:29:17 que c'est scandaleux, que c'est un vice démocratique,
00:29:20 comme l'a dit Laurent Berger, et ça ne calmera pas du tout, etc.
00:29:25 Si au contraire, donc je n'ai pas d'intérêt,
00:29:28 si au contraire, je réussis, moi le joueur,
00:29:31 à qui toujours a réussi, qui a été réélu, etc.
00:29:36 J'arrive à le faire passer par un vote normal,
00:29:39 fusse de 3 ou 5 voix.
00:29:40 Donc votre analyse d'après-midi, c'est ?
00:29:41 Donc je pense qu'il va aller au vote.
00:29:44 Par élimination, je pense qu'ils ne veulent absolument pas du 49-3
00:29:48 parce qu'en effet, ce n'est pas flamboyant comme sortie.
00:29:50 Un. Deux.
00:29:53 Il ne réenchantant rien la politique,
00:29:55 puisque les derniers arguments sont des arguments,
00:29:57 Pascal l'a dit, de chantage ou de peur.
00:30:00 Peur sur l'hémicycle, pas peur sur la ville,
00:30:02 mais peur sur l'hémicycle.
00:30:04 Je crois qu'à ce stade-là, il n'y a toujours pas de majorité.
00:30:07 Parce que sinon, il n'y aurait pas de nouveau
00:30:09 la réunion des présidents de groupe ce matin.
00:30:10 Alors justement.
00:30:11 Ils sont toujours en train de faire le con.
00:30:12 Justement, Elodie Uchard, je crois,
00:30:14 est au Sénat et Guillaume et Gautier Lebret est à l'Élysée.
00:30:19 Au Sénat, c'est voté.
00:30:20 Mais on va peut-être d'abord écouter Gautier Lebret
00:30:23 parce que ce matin, le président, si j'ai bien compris,
00:30:26 a convoqué les présidents de groupe.
00:30:29 Donc ça, c'est quand même assez étrange d'ailleurs.
00:30:32 Rien de comme la séparation des pouvoirs.
00:30:33 Oui, en termes de séparation des pouvoirs,
00:30:35 c'est vraiment, c'est "retenez-moi où je fais un malheur".
00:30:38 Et c'est intéressant.
00:30:39 La réunion, évidemment, est à huis clos.
00:30:42 Elle est à huis clos, elle est sans journaliste.
00:30:44 Mais qu'est-ce que nous pouvons dire sur cette réunion, Gautier Lebret ?
00:30:49 Alors, nous pouvons dire que c'est les présidents de groupe
00:30:51 de la majorité et de l'Assemblée,
00:30:54 puisque au Sénat, vous l'avez dit, Pascal, c'est joué.
00:30:56 Donc c'est par exemple, Aurore Berger,
00:30:57 chef de file du parti Renaissance.
00:31:00 Il a aussi convoqué les partis, les chefs de parti de la majorité.
00:31:04 Donc là, en fait, l'objectif, c'est qu'il ne manque aucune voix,
00:31:07 déjà, du côté de la majorité.
00:31:08 Vous savez qu'il y a cette menace d'exclusion
00:31:10 qui planait sur les députés Renaissance.
00:31:12 Et puis, vous le rappelez, depuis le début de l'émission,
00:31:15 hier, alors qu'il réunissait ses ministres compétents
00:31:17 sur la réforme des retraites, il a dit qu'il ne voulait pas
00:31:20 aller au vote et il fait planer une autre menace,
00:31:22 celle de la dissolution, notamment sur les Républicains, évidemment.
00:31:25 Et Laudier Huchard, ce matin, vote au Sénat, ça sera un vote.
00:31:29 Il n'y a pas de surprise à attendre. Bonjour.
00:31:31 - Non, aucune surprise à attendre.
00:31:35 Forcément, c'est l'étape la plus facile.
00:31:37 Ce matin à 9h, pour l'instant, il y a une suspension de séance,
00:31:39 là, juste à l'instant.
00:31:41 Et puis, on a entendu d'abord Gabriel Attal, Olivier Dussopt,
00:31:44 qui ont pris la parole.
00:31:45 Olivier Dussopt, trois messages essentiels.
00:31:47 Le premier, le vote a été enrichi parce que je peux vous dire
00:31:50 qu'on soigne beaucoup, beaucoup les parlementaires en ce moment
00:31:53 au sein du gouvernement.
00:31:54 Olivier Dussopt aussi, qui a expliqué qu'on ne pouvait pas dire
00:31:56 que le débat n'avait pas eu lieu sur cette réforme.
00:31:58 72 heures de discussion, 74 heures à l'Assemblée,
00:32:01 102 ici au Sénat.
00:32:03 Et puis, surtout, il a dénoncé l'obstruction.
00:32:04 Il parle quand même de manœuvres dangereuses
00:32:07 que le gouvernement veut combattre.
00:32:08 Et puis, Gabriel Attal, de son côté aussi,
00:32:10 qui fustige l'opposition, qui voulait toujours taxer.
00:32:13 Il explique que quand on taxe les plus riches,
00:32:14 finalement, à la fin, on finit par taxer les plus pauvres.
00:32:17 Et puis, une fois de plus, il a soigné les sénateurs.
00:32:19 Il leur a parlé.
00:32:20 Démographie, on sait combien c'est important,
00:32:21 notamment pour Bruno Retailleau, patron de la majorité ici au Sénat.
00:32:25 Et puis, il leur a dit ce texte.
00:32:26 C'est le vote, c'est le texte des sénateurs.
00:32:28 Forcément, ce matin, c'est un peu un parcours de santé
00:32:31 pour le gouvernement.
00:32:32 Évidemment, et vous le savez,
00:32:33 les choses vont se corser dès 15h à l'Assemblée.
00:32:35 - Merci beaucoup, Elodie Huchard.
00:32:37 49.3, mode d'emploi, si j'ose dire,
00:32:40 et mode d'emploi pour cet après-midi.
00:32:42 - Aussi, mesdames et messieurs les députés,
00:32:47 sur le fondement de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution,
00:32:51 sur le fondement de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution,
00:32:56 j'engage la responsabilité de mon gouvernement
00:32:59 sur l'ensemble du projet...
00:33:00 Déjà utilisé dix fois par le gouvernement Borne
00:33:03 pour le vote du budget et la loi de financement
00:33:05 de la Sécurité sociale de 2023,
00:33:08 cet outil permet d'imposer son texte
00:33:10 en cas de blocage faute de majorité absolue.
00:33:13 En revanche, pour ces détracteurs,
00:33:16 il s'agit ni plus ni moins d'un passage en force.
00:33:19 Mais pour sa réforme des retraites,
00:33:22 le gouvernement aimerait s'en passer.
00:33:24 - C'est un 49 alinéa 3 qui est plus politisé,
00:33:26 un peu moins naturel d'une certaine façon,
00:33:28 parce qu'il y a la volonté d'aller chercher les LR,
00:33:30 et ce serait la preuve que sur ce texte-là,
00:33:33 le gouvernement est quand même structurellement minoritaire,
00:33:35 ce qui évidemment serait plus compliqué
00:33:37 en termes de légitimité à assumer.
00:33:39 Son utilisation prouverait que le gouvernement
00:33:42 n'a pas réussi à trouver une majorité.
00:33:44 Toutefois, sa réforme serait bel et bien adoptée.
00:33:49 - Bon, il n'y a pas de nouvelles informations à vous donner
00:33:52 que vous ne sachiez pas ces prochaines minutes.
00:33:54 Et c'est pourquoi c'est bien de revenir sur CHAP-GPT.
00:33:57 Je ne sais pas ce que dirait Thami.
00:33:58 - Est-ce que les gens savent ce que ça veut dire ?
00:33:59 General Purpose Technology.
00:34:01 C'est important de le rappeler,
00:34:02 parce que peut-être que les gens ne le savent pas.
00:34:04 - Eh bien justement, si nous voulions définir CHAP-GPT,
00:34:10 d'abord, si nous voulions le définir,
00:34:12 et également, comment les gens y ont accès.
00:34:15 Je pense à des gens qui sont en train de nous écouter,
00:34:18 qui ont parfois un cercle de folie.
00:34:19 Il y a peut-être des gens qui ont 80 ans,
00:34:22 qui sont en train de nous dire,
00:34:23 et ils me parlent de CHAP-GPT depuis tout à l'heure.
00:34:25 Comment moi, dans mon fauteuil, j'ai accès à CHAP-GPT ?
00:34:27 - Vous allez sur le site OpenAI.
00:34:30 - Oui, mais déjà, alors, parler...
00:34:31 - OpenAI.
00:34:32 - Open.
00:34:33 - O-P-E-N-A-I.
00:34:34 - Alors A, Intelligence...
00:34:36 - A comme Artificial Intelligence en anglais.
00:34:39 Ils vont sur le site et on s'inscrit,
00:34:41 on rend ses identifiants et après, on a accès à GPT 3.
00:34:44 - C'est gratuit ?
00:34:45 - Alors, GPT 3 est gratuit.
00:34:47 La version 4, pour y avoir un accès illimité, c'est payant.
00:34:51 - D'accord. Et là, alors, qu'est-ce que vous rentrez ?
00:34:54 Comment ça fonctionne ?
00:34:55 Parce que les gens, la raison Marie-Estelle,
00:34:56 les gens ne comprennent pas forcément le fonctionnement.
00:34:58 - Vous posez des questions,
00:34:59 vous montrez une image de ce que vous voulez faire
00:35:01 et ça va vous construire le logiciel correspondant.
00:35:05 Vous lui demandez de résumer un texte et ça vous le résume.
00:35:08 Vous lui demandez ce que vous voulez et il va vous répondre.
00:35:11 - Résumer un texte, c'est-à-dire comment ?
00:35:13 J'entre tout le texte dans la machine, par exemple ?
00:35:15 - Non, vous lui montrez une photo du texte, par exemple.
00:35:18 Avec votre téléphone portable.
00:35:19 Vous prenez une photo d'un texte.
00:35:20 - Je montre avec ça.
00:35:22 - Voilà, et vous demandez à chaque GPT de lire l'image.
00:35:27 - Et en combien de temps il me le sort ?
00:35:29 - Ça dépend. En général, entre 5 et 17 secondes.
00:35:33 - Et en fait, ça maintient la particularité
00:35:35 avec des moteurs de recherche comme Google, comme on avait avant,
00:35:38 c'est que ça maintient le contexte, ça reformule.
00:35:40 Il y a un langage Android, donc vous avez vraiment l'illusion
00:35:43 de quelqu'un qui pense en face de vous.
00:35:45 D'où, en fait, ce paradoxe des systèmes cognitifs artificiels,
00:35:48 parce que je ne veux pas employer le mot d'intelligence artificielle,
00:35:52 c'est qu'au nom d'un désir de toute puissance et de progrès,
00:35:57 en réalité, on est en train de créer une hémorragie.
00:35:59 - Oui, mais ce n'est pas mon sujet.
00:36:01 - On est en train de créer une hémorragie,
00:36:02 parce que les jeunes vont se sentir totalement impuissants.
00:36:05 - Ça va être trois fois que vous me le dites, mais ce n'est pas mon sujet.
00:36:06 - Oui, mais c'est le drame qui se joue anthropologiquement.
00:36:10 C'est-à-dire que, pensez, tu as l'esprit, ce que mâchez de ton corps,
00:36:13 c'est bon pour la santé.
00:36:14 Donc, s'il n'y a plus besoin de penser et d'apprendre,
00:36:16 c'est pas votre sujet.
00:36:17 - Non, mais elle a raison, mais ce n'est pas mon sujet.
00:36:19 Ce que je veux dire, c'est d'essayer de comprendre.
00:36:21 - Sérieusement, je pense que tous vos auditeurs,
00:36:23 le week-end prochain, doivent, avec leurs enfants,
00:36:26 aller sur GPT et comprendre comment ça fonctionne
00:36:29 et comment ça va changer l'éducation
00:36:31 et comment ça va changer le boulot de nos gamins.
00:36:34 - D'ailleurs, ça a été interdit sur sport.
00:36:36 - Ça ne sert à rien d'apprendre des choses que GPT va faire
00:36:38 gratuitement un million de fois plus que nous.
00:36:40 - Mais c'est faux de dire que ça ne sert à rien.
00:36:43 - Il est important de faire comprendre à nos gamins
00:36:45 qu'on ne va pas s'engueuler sur chaque GPT.
00:36:47 - Si on s'engueule sur quelque chose, c'est là-dessus.
00:36:49 - C'est formidable, heureusement.
00:36:51 - Il est important que nos gamins aient une culture générale,
00:36:55 soient transversaux et fassent des choses
00:36:58 que chaque GPT fait moins bien qu'eux.
00:37:00 Parce qu'il est peu probable qu'ils trouvent des patrons
00:37:03 pour les payer cher à faire quelque chose
00:37:05 que GPT fait gratuitement en cinq secondes.
00:37:07 - Je peux vous interroger.
00:37:08 - Il serait illusoire d'imaginer qu'on va payer des gens
00:37:11 pour faire ce que GPT fait un million de fois moins cher.
00:37:15 - J'ai testé la version 4 sur des sujets que j'aime bien.
00:37:18 Le résultat est en effet spectaculaire.
00:37:22 Mais moi, j'ai réussi à avoir quelques connaissances
00:37:25 sur quelques sujets, mais si je n'ai plus à faire
00:37:27 cet effort sur moi-même, c'est un effondrement
00:37:30 de nos capacités de développement sur le plan personnel.
00:37:33 - Vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit.
00:37:34 J'ai dit que nos gamins doivent avoir une culture générale,
00:37:35 large, de manière à piloter chaque GPT
00:37:38 et ne pas en être prisonniers.
00:37:40 - La tentation est forte.
00:37:43 - Il est fondamental que l'école apporte une culture générale
00:37:46 parce que le général de Gaulle, il y a 100 ans,
00:37:48 disait que l'école du commandement, c'est la culture générale.
00:37:51 À l'heure de chaque GPT, ce que disait de Gaulle
00:37:53 est encore plus vrai.
00:37:55 À l'heure de chaque GPT, la culture générale
00:37:58 est la base de tout.
00:37:59 Nos gamins doivent avoir une grande culture générale.
00:38:01 - Marie-Estelle, je voudrais quand même qu'on fixe
00:38:04 très clairement les conditions du débat.
00:38:06 Ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant votre avis.
00:38:09 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:38:10 Que l'avis de M. Alexandre, qui est un spécialiste de ça.
00:38:13 Donc moi, je l'ai invité ce matin pour qu'on l'écoute.
00:38:16 Je n'ai pas invité pour qu'on le contre.
00:38:18 J'ai envie vraiment qu'on l'écoute parce que ce qu'il dit
00:38:20 est passionnant.
00:38:21 Peut-être a-t-il raison ou pas, ou tort ou pas.
00:38:24 Mais par exemple, il nous dit, d'abord, on ne peut pas aller
00:38:26 contre le progrès.
00:38:26 Il nous dit qu'il y aura des nouveaux jobs, sans doute.
00:38:29 Vous êtes plutôt optimiste là-dessus.
00:38:31 Mais il y en a plein qui vont disparaître.
00:38:33 - Pour les gens intelligents et innovants, il va y avoir
00:38:35 plein de boulots.
00:38:36 Pour les gens moins innovants, ça va être plus difficile.
00:38:38 - Mais quoi ?
00:38:39 Ah oui, mais alors ça, c'est...
00:38:41 - Écoutez, Pascal, quand on était, il y avait 29 000 porteurs d'eau
00:38:45 à Paris en 1793.
00:38:47 Ils ont tous disparu.
00:38:49 En 1793, on n'imaginait pas qu'il y aurait un jour des chirurgiens
00:38:52 cardiaques, des spationautes, des fabricants de microprocesseurs,
00:38:55 des journalistes à la télé.
00:38:57 Donc les nouveaux métiers, nous ne les envisageons pas.
00:39:00 Donc on est, comme en 1793, il y a plein de métiers qui vont
00:39:03 disparaître avec la technologie.
00:39:04 Et on ne connaît pas encore les nouveaux métiers.
00:39:06 Par définition, on ne connaît jamais les métiers du futur.
00:39:10 - Oui, mais alors moi, je vais prendre notre métier.
00:39:12 Après, je donne la parole à Marie-Estelle.
00:39:13 On va prendre le métier de journaliste.
00:39:15 Bon, si vous pouvez faire un journal sur toutes les actualités
00:39:19 sans journaliste, je peux vous dire qu'il y a des patrons
00:39:21 qui vont être très contents de ça.
00:39:23 Ils vont se dire, ça va me coûter moins cher.
00:39:25 Je vais pouvoir diffuser.
00:39:26 Alors, il y aura un travail de synthèse quand même qui sera fait,
00:39:28 bien sûr, mais il faudra peut-être une ou deux personnes.
00:39:31 Mais vous allez...
00:39:32 - Il va falloir inventer des nouveaux concepts.
00:39:34 - Il va falloir inventer des nouveaux angles d'attaque.
00:39:36 Il va y avoir demain de l'information personnalisée à construire.
00:39:41 Et donc, avec l'aide de GPT et de ses successeurs,
00:39:43 on va créer un nouveau journalisme, un journaliste 2.0
00:39:46 où chacun va avoir sa propre émission de télé personnalisée.
00:39:51 C'est très facile à faire avec GPT aujourd'hui.
00:39:54 On aura en image de synthèse sa propre chaîne de télé
00:39:58 qui sera fabriquée à la volée par l'intelligence artificielle.
00:40:01 Vous allez voir, ça va arriver.
00:40:02 - Pardonnez-moi, monsieur Collomb.
00:40:03 Je ne comprends pas ce que vous venez de dire.
00:40:05 - Ça fera moins d'audience.
00:40:06 - Je ne visualise pas ce que vous venez de dire.
00:40:08 - Eh bien, on sait faire des personnages de synthèse.
00:40:10 Vous aurez des émissions qui seront centrées sur vos centres d'intérêt
00:40:15 et qui vous personnaliseront l'actualité et qui vous personnaliseront la télévision.
00:40:19 Et ce sera...
00:40:21 Ça va créer des milliers d'emplois.
00:40:22 Ça va créer des tas de nouveaux métiers.
00:40:23 - Est-ce qu'il y a des métiers qui ne seront pas touchés par Chad?
00:40:26 Par exemple, la restauration, les métiers manuels, les métiers d'invention,
00:40:30 tout ça, l'intelligence artificielle, elle va peut-être rentrer.
00:40:33 Contrairement à ce qu'on pensait, l'intelligence artificielle arrive avant la robotique.
00:40:37 La robotique est un peu en retard.
00:40:38 Donc, effectivement, les métiers manuels sont moins impactés aujourd'hui.
00:40:41 Mais on voit bien avec GPT, j'en parlais tout à l'heure,
00:40:44 que la robotique va faire des progrès spectaculaires dans les 10-15 ans qui viennent.
00:40:48 Et donc, un certain nombre de métiers manuels d'aujourd'hui vont être automatisés.
00:40:51 En fait, c'est un mécanisme en deux étapes.
00:40:53 D'abord, la robotisation de l'intelligence, l'intelligence artificielle,
00:40:57 et après, la robotisation des métiers mécaniques, mais qui va arriver un petit peu plus tard.
00:41:01 Ce que vous avez dit qui est extraordinaire, c'est qu'Elon Musk dit qu'il faut soi-même
00:41:04 se mettre quelque chose dans le cerveau.
00:41:06 C'est l'homme qui valait 3 000 heures.
00:41:09 C'est la vision de Musk.
00:41:10 Musk pense qu'on ne peut pas arrêter l'intelligence artificielle.
00:41:13 Il a, comme tout le monde, été très choqué par les progrès immenses de GPT-4.
00:41:17 Il faut savoir que Musk est à l'origine de ce projet,
00:41:19 puisque c'est lui qui a cofondé avec Sam Altman OpenAI, qui est la société qui crée GPT.
00:41:25 Donc, le problème qu'on a aujourd'hui, c'est quelle prise de conscience politique ?
00:41:30 Comme mon ami Luc Ferry le dit, il faut maintenant aller très très vite.
00:41:34 Et il est un peu regrettable que la seule réaction du gouvernement depuis 4 mois sur chaque GPT,
00:41:40 c'est ce qu'a dit le ministre du Numérique, Barreau,
00:41:42 qui a dit que chaque GPT était un perroquet approximatif.
00:41:45 Il faut que le gouvernement prenne conscience de l'importance de ça,
00:41:49 de la réforme nécessaire de l'éducation.
00:41:51 Et aujourd'hui, à part Olivier Véran qui connaît bien ces sujets,
00:41:54 il n'y a pas beaucoup de ministres qui connaissent l'intelligence artificielle et chaque GPT.
00:41:58 Marie-Esthète, si vous voulez dire un mot, alors maintenant, effectivement, sur ce que ça représente,
00:42:01 mais vous ne pouvez pas aller compte, c'est ça Marie-Esthète ?
00:42:03 C'est pas le problème, c'est que vous dites, on écoute l'expert et il n'y a pas de contre-arguments à apporter.
00:42:08 Moi, je crois qu'il y a des anthropologies qui sont différentes
00:42:10 et que chaque GPT va se vendre à des gens à partir d'une ignorance et d'une méconnaissance que l'homme a de lui-même.
00:42:17 La pensée est éminemment subjective et c'est prouvé par les neurosciences,
00:42:21 c'est la doctrine émergentiste, c'est la théorie d'Ecclea.
00:42:24 Une perception est toujours subjective.
00:42:26 Donc quand un juge aura à trancher entre deux avocats qui ont été sur chaque GPT,
00:42:31 qu'est-ce qui fera la différence ?
00:42:32 Ce sera la subjectivité, l'incarnation de cet homme et sa sensibilité.
00:42:36 D'ailleurs, Antonio Damasio, qui est vraiment un de mes maîtres à penser à un neuroscientifique extraordinaire,
00:42:41 vient de sortir "Savoir et sentir" où il montre que les systèmes cognitifs artificiels sont vraiment performants
00:42:48 quand on rentre chez eux de la sensibilité, quelque chose de sensoriel,
00:42:52 parce que la perception est toujours subjective.
00:42:54 Donc voilà, je crois qu'il faut vraiment informer les gens sur ce qu'est la pensée.
00:42:58 – Dernier mot là-dessus, parce que l'actualité poubelle nous intéresse aussi
00:43:01 et je jongle depuis tout à l'heure avec ces deux actualités.
00:43:05 Gérard, très court.
00:43:06 – Oui, pendant la pause, on a entendu avec mon voisin, M. Alexandre,
00:43:11 j'ai entendu et j'ai noté deux phrases.
00:43:13 Il faut s'hybrider avec la machine, fusionner avec la machine, il a utilisé les deux.
00:43:19 Sinon, en gros, on disparaît.
00:43:21 C'est-à-dire que l'espèce humaine, telle que vous la soumettez ce matin,
00:43:27 n'a d'autre choix qu'effectivement d'essayer de s'intégrer à ce process nouveau
00:43:33 ou alors elle disparaît.
00:43:34 C'est-à-dire que c'est la fin programmée de l'espèce humaine, oui ou non.
00:43:38 – Nous allons cohabiter avec l'intelligence artificielle,
00:43:40 il faut bien comprendre que nous ne sommes qu'au tout début,
00:43:43 comme le créateur de "Chats de GPT" l'a dit, et n'oubliez pas ce qu'a dit le patron de Vidia.
00:43:48 Vidia est le fabricant de la quasi-totalité des microprocesseurs
00:43:52 qui font de l'intelligence artificielle.
00:43:53 Et le patron de Vidia, la semaine dernière, a déclaré que dans 10 ans, en 2033,
00:43:59 l'intelligence artificielle sera un million de fois plus forte,
00:44:02 un million de fois plus intelligente, un million de fois plus puissante
00:44:05 que "Chats de GPT" d'aujourd'hui.
00:44:07 Un million de fois.
00:44:08 – Et elle pourra faire preuve d'altérité cette intelligence ?
00:44:11 – Elle sera capable d'émuler la totalité…
00:44:14 – Philippe Guibert et après on parle des poubelles.
00:44:16 – Donc on a une vraie réflexion aujourd'hui à avoir sur notre réaction face à cette tordance.
00:44:22 – Sur le fait que le transhumanisme fait de nous des esclaves
00:44:25 dont le cerveau est contrôlé.
00:44:27 – J'ai une question très courte.
00:44:28 On assiste déjà à un effondrement de la culture générale
00:44:31 dans nos jeunes générations, qui lise beaucoup moins.
00:44:34 Donc vous dites, à juste titre, que c'est la culture générale qui peut nous sauver.
00:44:39 Mais quelle réforme de l'éducation ? Comment vous concevez la chose ?
00:44:42 Parce que vous avez déjà aujourd'hui des élèves qui plagient ce qu'ils trouvent sur Internet
00:44:48 aussitôt que leur prof leur demande une dissertation ou un résumé de texte.
00:44:52 Avec "Chats de GPT" ça va être encore beaucoup plus facile.
00:44:55 – Écoutez, il est clair que la réforme de l'éducation et des universités
00:44:58 doit être rapide et radicale.
00:45:01 C'est-à-dire que c'est la priorité numéro un pour la France de 2050.
00:45:04 C'est de réformer tout de suite l'école.
00:45:06 Il faut mettre à la tête de l'éducation nationale un homme qui comprend "Chats de GPT",
00:45:11 qui comprend l'intelligence artificielle, qui comprend la révolution technologique
00:45:15 face à laquelle on est.
00:45:17 Donc il y a une urgence politique.
00:45:18 Je pense que Macron et Madame Borne doivent d'urgence réorganiser l'éducation
00:45:23 pour que nos enfants ne soient pas des naufragés du numérique
00:45:26 face à cette tornade d'intelligence artificielle.
00:45:29 Il y a là une urgence politique et il est fondamental que les élites de ce pays
00:45:34 réorganisent le système éducatif de toute urgence pour éviter que nos gamins soient noyés.
00:45:38 Le transhumanisme est en train de nous détruire et de faire de nous des esclaves.
00:45:41 Ce sujet est passionnant.
00:45:45 Et dire qu'il y a des psys qui veulent de l'intelligence artificielle dans les consultations.
00:45:49 Donc c'est la mort de l'imaginaire du patient, c'est la mort de l'introspection.
00:45:51 Je remercie M. Alexandre.
00:45:52 Je l'avais dit que je vous gardais jusqu'à 10 heures, mais vous allez revenir.
00:45:55 Parce que même ce sujet, on voit bien qu'il fait conflit.
00:46:00 Et je remercie aussi Luc Ferry, bien sûr, parce que c'est un de ces sujets
00:46:04 actuellement les plus importants qu'il traite.
00:46:07 Et peut-être sommes nous devant une révolution que vous jugez la plus importante
00:46:12 depuis, j'allais dire, depuis Gutenberg.
00:46:14 C'est la principale révolution technologique de toute notre histoire.
00:46:20 L'intelligence artificielle est une technologie bien plus importante que l'imprimerie.
00:46:24 Quelle est la place de Dieu dans le chat GPT ?
00:46:27 Et Dieu dans tout ça ?
00:46:28 Alors c'est très intéressant, quand on interroge le chat GPT sur Dieu,
00:46:32 il dit des choses extrêmement intéressantes.
00:46:34 Quand on l'interroge sur l'origine de l'univers, sur la différence entre le vide quantique et le néant,
00:46:39 il dit des choses assez bouleversantes.
00:46:41 Chat GPT a une pensée sur la transcendante qui est loin d'être inintéressante.
00:46:46 Merci M. Alexandre.
00:46:47 Dieu qui sera notre invité exceptionnel demain.
00:46:49 Vous pouvez lui poser toutes vos questions à 9 heures.
00:46:52 La pause. Merci, vraiment. Merci grandement.
00:46:55 Il nous reste une demi-heure encore d'émission.
00:46:57 Nous recevons quelqu'un qui n'existera plus dans quelques années.
00:47:03 C'est l'achat. C'est l'un des derniers d'ailleurs.
00:47:07 Et de la même manière que les maréchaux ferrants ont disparu,
00:47:15 eh bien les écrivains, vous l'avez compris, vont disparaître.
00:47:18 Mais non.
00:47:18 C'est la leçon de ce matin.
00:47:20 Chat GPT nous l'a dit.
00:47:21 Voici, il s'appelle Didi Van Kovlaert, vous le connaissez.
00:47:24 Prix Goncourt 1994.
00:47:26 Bonjour.
00:47:27 Bonjour.
00:47:27 Ça, par exemple, ça sera écrit sans vous, sans votre intelligence, sans rien du tout.
00:47:33 Ça sera de l'intelligence artificielle.
00:47:34 Vous êtes un des derniers.
00:47:36 Dans 50 ans, il n'y aura plus d'écrivain.
00:47:38 D'abord, tout ce qui est artificiel n'est pas de l'intelligence.
00:47:40 Merci.
00:47:41 Parce que, revenons à l'étymologie d'intelligence, c'est créer des liens avec les choses.
00:47:45 Interliguer.
00:47:47 Eh oui, interliguer.
00:47:49 C'est une propriété du vivant.
00:47:51 Une photo d'un texte et que tout à coup, on vous raconte ce que ce texte veut dire.
00:47:54 Mais si, c'est un texte d'humour.
00:47:55 Et elle va être la synthèse, le jeu de mots.
00:47:58 Mais vous n'en savez rien. C'est ça l'intelligence artificielle ?
00:48:00 Il n'y a pas d'inconscient dans le système cognitif artificiel.
00:48:03 On n'apprend pas à une machine l'humour, l'esprit critique, les références qui ne font pas partie du texte.
00:48:08 Tu n'en sais rien, peut-être que ça sera ça.
00:48:10 Le transhumanisme est chiant, Pascal. Le transhumanisme est chiant. Laissez tomber.
00:48:13 Mais je n'en sais rien.
00:48:14 Audrey Bertheau va nous rappeler les titres et puis on va parler de votre livre, mais pas que des livres.
00:48:20 On va parler des poubelles, bien sûr, qui n'existent pas.
00:48:23 Pour l'instant, il n'y est pas arrivé.
00:48:25 Même si votre livre n'y finira pas, évidemment, dedans, bien évidemment. Audrey Bertheau.
00:48:31 Les blocages se poursuivent aujourd'hui contre la réforme des retraites.
00:48:37 Des salariés et des syndicalistes de la CGT veulent marquer le coup.
00:48:42 Depuis quatre heures ce matin, ils sont rassemblés devant l'incinérateur de Fosse-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône.
00:48:47 Sur place, l'activité est ralentie, mais pas bloquée pour le moment.
00:48:51 Un vol de voiture toutes les quatre minutes en France en 2022.
00:48:54 C'est ce que révèle l'Observatoire des vols Coyotes Sécur.
00:48:57 Pour la première fois depuis plus de dix ans, les vols de voiture en France sont en nette hausse, +9%.
00:49:02 Cela représente 133 800 véhicules dérobés l'an dernier.
00:49:06 Enfin, l'Agence internationale de l'énergie atomique a signalé la disparition d'environ 2,5 tonnes d'uranium en Libye.
00:49:13 L'AIEA précise qu'elle va mener des vérifications complémentaires pour clarifier les circonstances de cette disparition.
00:49:19 Aucun détail n'est donné sur le site en question.
00:49:22 - Je salue Anna Marceau qui nous écoute et qui dit bonjour.
00:49:25 Je viens de vous entendre sur Tchadjipiti, parce que ça fait râgir, Tchadjipiti et son avenir.
00:49:29 Pensez-vous dès lors qu'il soit opportun de débattre de la retraite alors que dans quelques années proches, nous serons tous sur notre canapé avec le revenu universel pendant que Tchadjipiti fera le travail ?
00:49:39 - Des ectoplasmes.
00:49:39 - Bien à vous.
00:49:40 Alors, vous voyez, moi, on m'accuse toujours de regarder en arrière.
00:49:43 Vous avez prouvé, vous avez peur.
00:49:45 Peur du grand bouleversement.
00:49:46 - Pas du tout, Pascal.
00:49:47 - Peur du changement.
00:49:48 - Alors, je vais vous dire, Pascal.
00:49:48 - Vous êtes tétanisé devant ce monde qui arrive.
00:49:51 - Ce sont les transhumanistes.
00:49:51 - Vous m'avez fait rire tout à l'heure.
00:49:52 - Ce sont les transhumanistes.
00:49:54 - Vous avez la trouille.
00:49:55 - Non, pas du tout.
00:49:55 - Parce que vous ne savez pas ce que c'est l'avenir.
00:49:56 - Simplement, ce que l'on trouve triste, c'est que parce que l'homme s'est déspiritualisé, qu'il a tué le sacré, qu'il ne croit plus en Dieu, il a le vertige et il a des tentations nihilistes.
00:50:06 Et notamment, ces tentations de tout puissant qui sont en train de tuer la pensée et l'incarnation.
00:50:11 Et nous, on a envie d'une vie de chair et d'os avec des livres.
00:50:14 - Et l'un n'exclut pas l'autre.
00:50:16 - Avec des livres qui expliquent.
00:50:18 - Moi, j'ai trouvé surtout que ces petites conversations montraient votre peur.
00:50:22 - Mais moi, j'ai peur de ceux qui ont tellement peur de la mort qu'ils veulent renégocier les conditions d'existence.
00:50:29 - La peur la plus dangereuse, c'est ceux qui ont peur de l'humain avec ses limites, sa capacité à faire des prodiges avec ses limites.
00:50:37 Son humour, sa révolte.
00:50:40 Évidemment, quand on a peur de tout ça qui peut arriver, évidemment, à la révolte, on cherche des outils de censure.
00:50:45 Or, tout cela ne peut déboucher que sur une forme de censure, même si c'est un nivellement d'informations.
00:50:51 De dire vous allez recevoir l'information qui vous intéresse.
00:50:54 Mais c'est celle qu'on a envie de vous donner et de vous cibler.
00:50:57 On voit déjà aujourd'hui avec les cookies que vous recevez exactement ce que vous êtes susceptible d'achever.
00:51:03 - Je n'ai pas vu l'aspect complotiste de Chad J.P. Dick qui arrive dans le débat.
00:51:07 - C'est économiste, c'est purement.
00:51:09 - Les poubelles, mais on parlera de votre bouquin.
00:51:12 - Je rappelle que c'était le...
00:51:13 Vous savez pas quand on dit, tout le monde savait pas quand...
00:51:15 - Le préfet poubelle.
00:51:17 - Il y avait même un joueur de football qui s'appelait Poubelle.
00:51:20 - Ah bon ?
00:51:20 - Oui, au Paris Football Club, il y a eu 70.
00:51:24 Avec Zorzetto, il jouait.
00:51:26 Mais bon, peu importe.
00:51:28 Marine Sabourin est en direct avec nous.
00:51:31 Elle est sur le terrain et franchement, c'est pas facile d'être sur le terrain quand on est avec toutes ces poubelles derrière.
00:51:38 Je voudrais simplement qu'on montre, parce qu'on décode la réponse d'Anne Hidalgo.
00:51:44 Anne Hidalgo a écrit, on va la voir d'ailleurs, elle a répondu au préfet de police.
00:51:51 Et elle lui dit "il est paradoxal que l'État demande aux collectivités territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé alors que la réquisition est de droit une compétence d'État".
00:52:00 Elle dit, et c'est important dès lors, je vous informe que je ne donnerai pas suite à votre sollicitation.
00:52:05 En clair, elle dit qu'elle-même ne réquisitionnera pas.
00:52:08 Donc comme le préfet avait demandé à Madame le maire de réquisitionner,
00:52:12 je vous pose la question Marine Sabourin, réquisition, mode d'emploi ?
00:52:17 - Oui, alors Pascal, déjà vous le disiez, vous le voyez, il y a énormément de poubelles qui s'accumulent.
00:52:26 Et vous l'expliquez, malgré le refus de la maire de Paris, le préfet de police Laurent Nunez a annoncé
00:52:32 hier soir son intention de réquisitionner des agents municipaux de la capitale pour ramasser les déchets.
00:52:38 Alors il explique cette décision par la concentration de détritus, comme vous pouvez le voir sur les images de Sacha Robin,
00:52:44 notamment alimentaires dans certaines rues de Paris, et qui ferait courir des risques à la population,
00:52:49 notamment pour la sécurité des piétons et qui pose un problème d'hygiène publique et favorise la prolifération de rats.
00:52:56 Alors ces employés qui se refuseraient à leur réquisition,
00:53:00 ils s'exposent à six mois d'emprisonnement et une amende de 10 000 euros.
00:53:04 Alors on a interrogé les habitants du 15e arrondissement de Paris, qui sont plutôt favorables à ces réquisitions.
00:53:09 Je vous propose de les écouter.
00:53:12 - C'est dommage qu'on arrive là.
00:53:16 Peut-être qu'une discussion plus avancée aurait permis de dégager une autre solution.
00:53:24 - Je pense que ça peut être une bonne chose dans le sens où
00:53:28 c'est vrai que ça peut gêner l'ordre public.
00:53:32 Problème aussi d'hygiène, les rats c'est vrai qu'on en voit un peu plus.
00:53:35 - Réquisitionner des grévistes, c'est du jamais vu.
00:53:40 Ça me choque pleinement, surtout qu'il y a d'autres solutions.
00:53:43 - Alors le préfet de police de Paris procéderait à ces réquisitions ce soir,
00:53:51 au plus tard demain, car c'est une question de salubrité publique.
00:53:54 Ce sont les mots du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:53:57 Pour rappel, il y a plus de 7600 tonnes de déchets qui se sont accumulées dans la capitale.
00:54:03 - Marine, vous êtes où dans Paris ?
00:54:06 - Nous sommes dans le 15e arrondissement, pas très loin de la gare Montparnasse.
00:54:12 - Je pense qu'il y a de quoi.
00:54:14 - Effectivement, ce n'est pas une image de Paris qui est positive.
00:54:18 Vous habitez dans Paris, Didier Van Cobbelaar ?
00:54:20 - Oui.
00:54:20 - Est-ce que vous avez la chance d'être dans un bon arrondissement ou dans un mauvais arrondissement ?
00:54:25 - Il n'y a qu'un seul bon arrondissement. En ce moment, c'est le 7e.
00:54:29 - Et vous habitez dans le 7e ?
00:54:30 - Non. Le 7e arrondissement est celui où c'est un système privé.
00:54:34 Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a un système privé.
00:54:35 - Il n'y a pas que le 7e. Il y a un arrondissement sur deux.
00:54:38 Mais là où vous avez raison, c'est que c'est une enclave, le 7e arrondissement dans Paris,
00:54:41 qui n'est pas percuté par les travaux d'Anne Hidalgo.
00:54:44 - Les gens du 15e vont mettre souvent leur poubelle dans le 7e.
00:54:46 - Oui. Donc vous, vous êtes dans un arrondissement à poubelle, si j'ose dire ?
00:54:50 - À poubelle, oui.
00:54:51 - J'ai la chance de ne pas être tout le temps à Paris.
00:54:54 Non, mais là, je pense qu'il faut sauver le soldat Hidalgo,
00:54:57 parce que s'il y a le moindre problème d'infection, de morsure de râle ou de poubelle,
00:55:02 vous savez que c'est le maire qui est responsable.
00:55:04 La situation juridique des maires aujourd'hui, elle est...
00:55:07 - Écoutez, elle prend ses responsabilités.
00:55:08 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est la réquisition.
00:55:10 Comment vous jugez la réquisition ?
00:55:11 Est-ce que c'est briseur de grève, la réquisition ?
00:55:13 C'est ça qui m'intéresse.
00:55:14 - Oui, forcément un peu.
00:55:15 Mais juridiquement, c'est au préfet de réquisitionner, effectivement.
00:55:19 Vous savez que moi, j'ai été réquisitionné, j'ai ramassé des poubelles
00:55:22 pendant que je faisais mon service militaire.
00:55:24 Il y avait une grève des boueurs.
00:55:25 À l'époque, c'était l'armée.
00:55:27 Et on demandait alors qui, pour ne pas déranger les gens, on demandait aux appelés.
00:55:30 Donc, j'ai fait ce travail-là.
00:55:32 C'est bien dans une vie d'avoir... de connaître ça.
00:55:35 - Je crois que les militaires sont furieux, les militaires professionnels sont furieux
00:55:39 quand on leur demande de faire les poubelles.
00:55:40 J'ai vu les réactions sur les réseaux.
00:55:41 - C'est pour ça qu'on veut remettre le service militaire.
00:55:44 - Bon, la réquisition, est-ce que c'est briseur de boue ?
00:55:46 - Dans la culture syndicale, oui, bien sûr.
00:55:49 - Bon, vous avez des admirateurs.
00:55:52 Et notre ami Geoffroy Garetier, que vous connaissez peut-être,
00:55:55 qui est sur Canal+ Sport et qui régulièrement intervient le soir avec Éric Bénard,
00:56:00 que je salue, m'envoie un petit message.
00:56:02 Respect total pour Marie-Estelle.
00:56:04 Cette femme est un phare, une sagesse, une prophétesse.
00:56:08 - Bon, bah, ma journée est faite.
00:56:10 Je travaille très tard ce soir, ça va me donner la pêche.
00:56:11 - Je me fais gourou, alors.
00:56:13 - Voilà, exactement.
00:56:13 Mais vous avez un côté un peu...
00:56:15 - Mais je fais un webinaire, ce soir.
00:56:18 Je lance un grand webinaire ce soir.
00:56:20 - Un webinaire ?
00:56:21 - Oui, un séminaire en ligne.
00:56:22 - J'ai compris, mais un webinaire.
00:56:24 - J'ai très peu communiqué, il y a déjà 2000 inscrits.
00:56:26 Et je suis très touchée.
00:56:29 - Bah, écoutez, invitez Geoffroy Garetier,
00:56:31 parce que vous êtes, pour lui, une prophétesse.
00:56:34 - Merci.
00:56:34 Je ne regarde pas beaucoup Canal+ Sport, j'ai d'autres occupations le soir.
00:56:38 - Bon, comment les Français s'organisent avec ces poubelles ?
00:56:42 Après, on parlera également des incidents, des manifestations hier.
00:56:46 Et puis, il y a deux, trois choses que je voulais vous dire.
00:56:47 Tiens, je fais juste un parenthèse, parce que moi, j'aime bien jongler
00:56:50 avec toutes les informations.
00:56:51 C'est ce que j'ai appris.
00:56:52 Ça, ça va vous intéresser.
00:56:53 - Dites-moi, Pascal.
00:56:54 - Le bac, le bac, les épreuves du bac commencent lundi.
00:56:59 Lundi, mardi, mercredi.
00:56:59 C'est-à-dire qu'on va passer l'histoire géolundi.
00:57:02 On va passer les maths mardi.
00:57:04 On est le 20 mars.
00:57:05 C'est-à-dire que les gosses auront travaillé du mois de septembre jusqu'au 20 mars.
00:57:10 On vire dans les lycées pendant trois jours toutes les autres classes
00:57:14 pour faire passer les épreuves du bac.
00:57:17 Et il va rester donc avril, mai, juin, trois mois après,
00:57:21 où sans doute on fera pas de maths, on fera pas d'histoire.
00:57:23 Parce que faire travailler des lycéens de Terminal qui viennent passer l'épreuve du mat
00:57:29 et leur faire travailler du mat derrière, évidemment, c'est...
00:57:32 Enfin, ce monde marche sur la tête.
00:57:34 - On avait tout désarticulé à l'école.
00:57:36 On avait tout désarticulé à l'école, sauf le rapport au temps.
00:57:39 - On s'en fout des contres.
00:57:40 - Depuis la crise sanitaire, même le rapport au temps et à l'esprit,
00:57:43 on l'a désarticulé à l'école.
00:57:44 - En fait, il y avait un truc qui était génial, qui mettait de la pression,
00:57:47 mais c'était le bac.
00:57:48 C'était formidable, c'était le bac.
00:57:50 - Non, mais surtout, il n'y a plus de rituel de passage à l'âge adulte.
00:57:52 Et ça en fait partie.
00:57:53 - C'était un rituel.
00:57:54 L'émotion, parmi les émotions que j'ai eues...
00:57:57 - Bien sûr.
00:57:58 - Cette émotion, quand j'ai eu le bac, je m'en souviens encore dans l'état dans lequel j'étais.
00:58:02 Alors évidemment, c'était initiatique, forcément.
00:58:04 - Bien sûr.
00:58:05 - Je me souviens aussi de gens qui pleuraient, et beaucoup même.
00:58:08 - Les listes affichées.
00:58:10 - Voilà.
00:58:11 - Évidemment, on est tellement stressé qu'on ne voit pas son nom.
00:58:13 On a une négative.
00:58:14 - J'avais eu, je crois, une mention très bien, je crois 19 sur 20 de moyenne générale.
00:58:18 - On a l'archive.
00:58:20 - On a notre rôle à la rédaction, s'il vous plaît.
00:58:23 - Et ça, c'était parfait.
00:58:24 Et ça se passait sur une semaine.
00:58:25 On commençait par la philo et dix jours après, on avait les autres matières.
00:58:28 Bon, là, on commence en mars.
00:58:31 En mars.
00:58:32 Mais en fait, on marche sur la tête dans ce pays.
00:58:34 - C'est juste une petite parenthèse.
00:58:35 - Bien sûr.
00:58:36 - Parce qu'on parle de Django.
00:58:37 - On va se situer dans l'éducation.
00:58:38 - Alors comment, en revanche, on s'organise dans les poubelles ?
00:58:40 Je voulais, si j'ose dire.
00:58:42 - Dans les poubelles.
00:58:43 - Oui, quoi, dans les poubelles.
00:58:44 D'ailleurs, ça me fait rire.
00:58:45 Vous savez, la poubelle jaune, la poubelle rouge, tout ça, ça explose.
00:58:48 Alors là, tu mets ton truc n'importe comment.
00:58:51 Là, tu ne savais même pas, le jaune, le rouge, le russe.
00:58:54 Toute l'écologie, tout ça.
00:58:55 Tous les écolos que j'entends.
00:58:57 Alors, tout ça, on ne les entend plus.
00:58:58 C'est pour ça que c'est fascinant, en fait, la période qu'on vit.
00:59:01 Les écolos, ils ont hurlé.
00:59:02 Il y a des poubelles partout, c'est dégueulasse.
00:59:04 Il y a des rats.
00:59:05 - Oui, quand les gens mettaient leurs masques dans le caniveau,
00:59:07 on ne les entendait pas non plus.
00:59:08 Le masque, c'est quand même le truc le moins écologique des dernières années.
00:59:11 - Comment on s'organise, Sophie Adol ?
00:59:14 - C'est un geste anodin qui devient de plus en plus compliqué,
00:59:21 comme pour cet étudiant.
00:59:22 Plus de place dans le local poubelle de son immeuble,
00:59:24 alors Baptiste est obligé de déposer ses déchets dans la rue.
00:59:27 Et de trouver une place sur cet amoncellement d'ordures.
00:59:30 Une situation inédite pour ce Parisien.
00:59:32 - C'est vrai que c'est un quartier plutôt calme, plutôt sympa habituellement.
00:59:35 C'est vrai que ça dénote un peu dans le paysage.
00:59:37 Mais bon, ce n'est pas tout le temps le cas en temps normal.
00:59:40 Et puis, je peux comprendre, vu les revendications
00:59:43 et vu la situation du métier des boueurs.
00:59:45 - Pour les Parisiens, slalomer entre les poubelles devient compliqué.
00:59:48 Et c'est le cas pour cette propriétaire de chiens.
00:59:50 - Effectivement, un chien, il faut quand même faire attention à ce qu'il mange.
00:59:53 Et puis, les chiens s'en donnent plutôt à cœur joie
00:59:56 parce qu'il y a des bonnes odeurs qu'ils adorent.
00:59:59 Mais moi, pas du tout. Je ne voudrais pas qu'ils tombent malades.
01:00:01 Du côté des terrasses, certains vivent la situation avec plus de légèreté.
01:00:05 - Pour l'instant, ça va, on tient encore.
01:00:08 Il faudrait que ce soit au mois d'août, ce serait un petit peu plus rigolo.
01:00:11 Avec humour ou agacement, les Parisiens vont encore devoir faire face
01:00:15 à ces tonnes de déchets qui encombrent les rues de la capitale.
01:00:17 La grève des éboueurs devrait se poursuivre au moins jusqu'à lundi.
01:00:21 - On pense à notre ami Ludovic qu'on a reçu ici,
01:00:24 mais qui a été... - L'inch horrible.
01:00:27 - Mais pourquoi il a été lynché ?
01:00:29 - Parce que Twitter est un cloaque immonde.
01:00:32 - Alors Ludovic, c'est l'éboueur.
01:00:35 Mais pourquoi ça en plus, il défendait...
01:00:37 - Oui, parce qu'il défend la grève.
01:00:40 Et que des gens l'ont pris pour cible.
01:00:43 - Il a fait une vidéo dans laquelle il pleure, on va vous la montrer.
01:00:46 - En plus, on le sentait tellement dans la sincérité, dans la gentillesse.
01:00:51 C'est une belle personnalité.
01:00:53 - Bon, vous parlez de colère, et c'est vrai qu'il y a une colère sociale très forte.
01:00:56 Je voulais qu'on voit le sujet, à Rennes par exemple,
01:00:59 où il y a la permanence de renaissance qui a été attaquée,
01:01:02 il y a un hôtel qui a été attaqué.
01:01:04 Il y a d'ailleurs la jeune femme qui avait été arrêtée
01:01:07 le 1er mai de Street Medic.
01:01:10 Elle remanifestait, d'ailleurs on va voir cette image,
01:01:12 vous vous souvenez du 1er mai ?
01:01:13 Elle a remanifesté hier, elle a encore été prise.
01:01:16 Une deuxième fois.
01:01:17 Donc ça ne lui a pas suffi, manifestement.
01:01:21 Donc voilà, cette dame-là...
01:01:23 - Ah oui, cette fameuse dame-là qui...
01:01:25 - Bien sûr !
01:01:26 Donc après, elle était venue pleurer, etc.
01:01:29 - Elle a attaqué les pompiers.
01:01:31 - Exactement, elle a attaqué les pompiers.
01:01:33 Et je voulais simplement vous montrer un sujet sur une agence d'intérim
01:01:42 qui a été attaquée, qui montre le climat social et de colère
01:01:45 qui peut nous inquiéter, même de violence.
01:01:47 Regardez ce sujet.
01:01:50 (Bruits de feu)
01:01:54 Une agence d'intérim prise pour cible en marge de la manifestation.
01:01:59 Des images impressionnantes et une employée encore sous le choc.
01:02:03 - On était là et tout d'un coup, ils sont arrivés,
01:02:06 cagoulés en tout noir et ils ont commencé à casser,
01:02:08 ils ont commencé à lancer des cailloux.
01:02:10 Ensuite, ils ont mis des poubelles à l'intérieur.
01:02:13 Et là, il y a 2 ou 3 bonhommes qui sont arrivés,
01:02:16 ils ont défoncé carrément la belle vitrine.
01:02:19 On est juste partis par l'arrière, moi avec ma collègue,
01:02:22 et ils nous ont lancé un projet de cible, du coup, ça a tout pété.
01:02:25 - A quelques mètres de là, une autre agence d'intérim a connu le même sort.
01:02:28 Là encore, par chance, personne n'a été blessé.
01:02:31 Pour cette employée, cela s'est joué à quelques minutes.
01:02:34 Elle était en pause lorsque des individus ont cassé la vitrine.
01:02:37 - Moi, je suis manifestante aussi, et pourtant, j'ai rien demandé.
01:02:42 À ce moment-là, je ne méritais pas de me prendre un petit truc qui explose
01:02:46 avec de la fumée ou du verre dans l'oeil.
01:02:48 Ce n'est pas comme ça qu'on manifeste.
01:02:51 - La responsable des lieux ne peut que constater les dégâts.
01:02:54 C'est la première fois que cette agence est ciblée ainsi.
01:02:57 Des établissements vandalisés qui symbolisent les tensions
01:03:00 de ce mercredi en marge de la manifestation parisienne.
01:03:03 - Avec ces violences qui sont assez rarissimes, s'il vous plaît,
01:03:08 on est à l'antenne, si ça ne vous ennuie pas, mais je veux bien...
01:03:13 Soyez gentils.
01:03:15 On va écouter Ludovic, qui est donc l'éboueur qui a fait cette vidéo
01:03:21 dont je vous parlais et qui nous a émus.
01:03:24 - Bonjour à vous.
01:03:29 J'ai décidé de ne plus m'exprimer sur les retraites,
01:03:34 sur ce qui se passe actuellement, que ce soit sur Paris ou en France.
01:03:41 J'ai été menacé.
01:03:45 Je ne comprends pas.
01:03:51 Mon discours sur les retraites va s'arrêter là.
01:04:02 Je veux juste avoir un avenir plus sain.
01:04:05 Voilà.
01:04:08 Surtout, prenez soin de vous.
01:04:12 Merci à tous les médias qui m'ont donné la parole.
01:04:17 Merci beaucoup.
01:04:23 J'espère juste que les choses vont changer
01:04:30 et que le plus de personnes soient heureuses.
01:04:33 Prenez soin de vous, surtout.
01:04:37 Au revoir.
01:04:41 - Pour tout vous dire, on peut tous se sentir un peu responsables, les médias,
01:04:46 parce que Ludovic, on l'a fait passer de l'anonymat à la gloire en trois jours.
01:04:51 Et c'est très violent, parce que nous, on est habitués, forcément,
01:04:54 depuis toujours à être attaqués, etc.
01:04:56 Mais c'est très violent, parfois, de passer comme ça, de l'anonymat,
01:05:00 à une surexposition. C'est ce qui s'est passé.
01:05:03 Et il est aujourd'hui, il faut être en béton armé pour résister à ce type d'attaque.
01:05:09 Et il n'était pas préparé, bien évidemment, parce que ce n'était pas son métier.
01:05:13 Donc c'est très, très violent.
01:05:15 Mais j'aime bien souvent recevoir des écrivains,
01:05:17 parce que vous avez une sensibilité sur la société que n'ont pas les autres.
01:05:20 - Je vais vous dire, par rapport à ce qu'on vient de voir,
01:05:23 c'est un homme qui fait une profession d'invisible.
01:05:25 On ne voit pas les époux, on ne veut pas les voir.
01:05:27 Il n'existe que par le fait qu'on retrouve la poubelle vide le matin et que tout va bien.
01:05:32 Donc, lorsqu'on voit cette personne qui incarne tout à coup,
01:05:37 les colères, les justes revendications, et qu'on voit, d'abord dans ce rôle-là,
01:05:42 et ensuite, une fois qu'il est massacré, comme ça, sur les réseaux,
01:05:46 qu'on voit l'humanité, là, vous dites que c'était ça, ça sert à ça.
01:05:50 C'est terrible. C'est terrible pour lui.
01:05:52 Mais il faut qu'on voit ce genre, pour réfléchir à notre responsabilité,
01:05:57 dans la manière dont on traite les invisibles, dont on se laisse traiter aussi
01:06:01 par ce que vous appelez les petits hommes gris, toute cette technocratie,
01:06:06 toutes ces gens qui ont des chiffres à la place du cœur,
01:06:09 qui ont des projections à la place du regard sur autrui.
01:06:12 On en arrive là. Donc, à nous d'en tirer les conséquences.
01:06:17 - Ce que vous dites est juste, mais au final, l'histoire se termine mal pour lui.
01:06:21 Alors, il vient de faire une nouvelle vidéo, me dit Marine, à l'instant,
01:06:24 dans laquelle il revient sur cette vidéo pour dire, finalement, je ne veux pas me taire.
01:06:27 On va l'écouter dans quelques secondes.
01:06:29 Mais je pense que c'est très violent, nos sociétés, et notamment la notoriété,
01:06:34 quelque chose d'extrêmement violent.
01:06:36 Et les gens ne se rendent pas compte, effectivement.
01:06:39 Alors, nous, on est, entre guillemets, habitués, parce que, bon, Gérard Rougel aussi,
01:06:44 il fait ça depuis 30 ans, mais parfois, pour nos entourages...
01:06:47 - Il y a des types de personnalités qui aiment ça,
01:06:48 il y a des types de personnalités qui ont plus de mal.
01:06:49 - Il reste à savoir ce qu'est le... - Oui, vous avez raison.
01:06:51 - Je ne pense pas que c'est un grand extraverti de base.
01:06:52 Je crois qu'il est allé vraiment avec les tripes, par conviction,
01:06:55 mais pas parce que c'est un extraverti qui aime pas se taire.
01:06:57 - Bien sûr, mais vous n'avez pas question de savoir ce qui est le plus violent.
01:06:59 Est-ce que c'est la notoriété soudaine ou l'indifférence de tous les jours ?
01:07:04 - Et surtout, ça nous amène à mesurer cet écart.
01:07:06 - Et ça nous amène à réfléchir à ça aussi.
01:07:07 - Mais vous, par exemple, un écrivain, vous savez, la notoriété,
01:07:09 moi, je pense qu'il y a des frontières invisibles entre les uns et les autres.
01:07:12 Bernard Pivot disait ça.
01:07:14 Il disait, moi, j'ai une responsabilité terrible parce que tant que j'ai pas invité un écrivain,
01:07:21 son entourage, il disait, sa concierge, ne sait pas qu'il est écrivain.
01:07:24 Et le jour où il passe à apostrophe, il a un statut d'écrivain.
01:07:27 Et il y a évidemment des frontières invisibles entre vous.
01:07:30 Il y a ceux qui sont connus et ceux qui ne sont pas connus parmi les écrivains.
01:07:34 Et ceux qui ne sont pas connus, ils sont considérés comme des non-écrivains.
01:07:37 C'est vrai aussi pour un comédien, c'est vrai pour beaucoup de métiers
01:07:40 dont le succès est quand même un des critères de la qualité.
01:07:45 Oui, c'est parce qu'aujourd'hui, on s'en tient au succès, on s'en tient au like et tout ça.
01:07:50 Parce qu'autrefois, c'était la critique qui lançait, qui découvrait.
01:07:55 Aujourd'hui, on sait très bien que c'est pas ça qui est prescripteur.
01:07:59 Vous pouvez très bien communiquer, être un grand YouTuber,
01:08:05 être un influenceur et après faire un très gros succès livré parce que vous êtes connu.
01:08:10 Mais ça ne va pas très loin parce que les gens qui achètent des livres
01:08:14 cherchent quand même une histoire, cherchent du vécu, cherchent de l'humain
01:08:18 et pas uniquement un support de signature.
01:08:21 Oui, mais il y a des super vendeurs de livres.
01:08:22 Par exemple, Jean Dormeçon passait à la télévision et tu achetais immédiatement son livre après
01:08:26 parce qu'il le vendait merveilleusement bien.
01:08:28 Oui, et qu'il ressemblait à ses livres.
01:08:30 C'est vrai qu'il y a de l'injustice partout.
01:08:32 Là aussi, il y a des gens, il y a des grands écrivains qui ne passent pas à la télévision,
01:08:36 qui vendent quand même des livres.
01:08:38 Il y a des gens comme Julien Gras qui avaient toujours refusé de passer à la télévision,
01:08:42 avec quand même un public.
01:08:43 Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a besoin de Julien Gras.
01:08:48 Alors, on va voir la deuxième vidéo parce qu'effectivement, c'est un feuilleton.
01:08:51 Je le découvre en même temps que vous puisque cette vidéo qu'a fait Ludovic, il y a combien de temps ?
01:08:56 Moins d'une heure.
01:08:57 Moins d'une heure, il l'a mise sur les réseaux.
01:08:59 Donc, on vient de l'entendre une première fois et là, il en a posté une deuxième.
01:09:02 Écoutons.
01:09:03 - Bonjour à tous.
01:09:06 La situation est très compliquée.
01:09:09 On a voulu me faire taire.
01:09:12 On m'a menacé, ma famille et moi-même.
01:09:16 J'y réfléchis.
01:09:19 Eh bien, je ne me tairai pas.
01:09:22 Je resterai le Ludovic que vous connaissez.
01:09:25 Je défendrai ce métier éboueur jusqu'au bout, partout où j'irai.
01:09:30 J'en parlerai et je dirai les choses telles qu'elles le sont.
01:09:34 Je me battrai pour ce métier.
01:09:37 Éboueur.
01:09:39 Ce métier est vital pour la propreté de notre planète.
01:09:43 On n'a pas le droit de venir nous voir et de nous menacer.
01:09:49 De mettre fin à vos jours parce que vous parlez de votre métier dans les médias.
01:09:56 Merci à toutes et à tous pour votre soutien, parce que j'ai eu beaucoup de soutien.
01:10:04 Et je ne lâcherai pas.
01:10:06 Je continuerai tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, jusqu'au bout.
01:10:11 Et je ne changerai pas.
01:10:13 Voilà.
01:10:15 Merci.
01:10:16 A bon entendeur.
01:10:18 Salut et surtout, soyez vous-même.
01:10:22 Au revoir.
01:10:24 Soyez vous-même parce que les autres c'est déjà pris.
01:10:27 Mais attention quand même, il ne faut pas qu'il se brûle à cet exercice,
01:10:30 parce que c'est dangereux pour quelqu'un comme lui qui n'est pas habitué à ça.
01:10:35 Moi, je le mets en garde.
01:10:36 Oui, mais ce qui est bien, c'est qu'on a eu la précédente vidéo.
01:10:40 Oui.
01:10:41 Et on a celle-ci.
01:10:42 Et de voir comment l'être humain réagit face au claque.
01:10:45 Et ça, là, on reçoit des vitamines.
01:10:47 Bon, "La vie absolue".
01:10:49 Bon, c'est quoi ce bouquin ?
01:10:51 Je vais regarder.
01:10:53 C'est quoi ce livre ?
01:10:54 D'abord, c'est une suite.
01:10:55 Non, c'est un livre qui fait du bien.
01:10:57 C'était ça, je suis tellement heureux.
01:10:59 D'abord, les gens me disent grâce à vous, j'ai plus peur de la mort.
01:11:01 Ah bon ? Non, mais arrêtez.
01:11:03 J'ai plus peur du livre.
01:11:04 Arrêtez.
01:11:05 Ah ouais, bien sûr.
01:11:06 Ce n'est pas un livre qui peut nous empêcher d'avoir peur de la mort.
01:11:09 J'adorerais.
01:11:10 Mais bien sûr que si.
01:11:11 Parce qu'on a peur de ce qu'on ne regarde pas en face.
01:11:13 Là, vous avez, dès la première phrase, un personnage qui vous dit
01:11:17 c'est une sensation déroutante de se retrouver parmi les siens
01:11:21 quand on n'est plus de leur monde.
01:11:22 Vous avez un défunt qui va vous raconter tout ce qui se passe
01:11:26 dans son regard, 25 ans après sa mort.
01:11:29 Et qu'est-ce qui le fait revenir sa conscience,
01:11:31 alors qu'il reposait en paix tranquillement depuis 25 ans ?
01:11:34 Une des choses les plus brutales qui puissent arriver,
01:11:36 c'est une exhumation pour recherche de paternité.
01:11:39 Alors évidemment, la famille,
01:11:41 toute la petite ville d'Aix-les-Bains,
01:11:43 toute la communauté est là.
01:11:45 Les familles ennemies, parce que naturellement,
01:11:48 celles qui déclenchaient cette procédure, c'est la famille ennemie.
01:11:52 Mais en fait, quel est l'objectif ?
01:11:56 Pourquoi il y a cette recherche en paternité ?
01:11:58 C'est que Morgane, la jeune femme qui pense être la fille de Jacques,
01:12:04 ce quincailler d'Aix-les-Bains, très grosse quincaillerie,
01:12:08 c'est vraiment des notables, c'est vrai métier de province.
01:12:13 Eh bien elle, sa mère lui a dit, ton vrai père,
01:12:18 c'est pas mon mari, c'est Jacques.
01:12:21 Pourquoi elle a dit ça ?
01:12:22 Parce que le père en question est un anesthésiste
01:12:26 qui vient d'être arrêté à la une du Dauphiné libéré
01:12:29 pour avoir violé une trentaine de petites filles
01:12:33 en sortie de bloc opératoire.
01:12:34 Et ça, on parle rarement dans ces cas de pédocriminalité,
01:12:37 de ces autres victimes qui sont la famille.
01:12:40 Vous imaginez le destin de cette jeune étudiante,
01:12:42 cataloguée fille de prédateur, de pédocriminel,
01:12:47 son regard sur elle-même, sur ses gènes, c'est l'horreur.
01:12:50 Et c'est là que sa mère lui fait un cadeau extraordinaire,
01:12:54 un mensonge d'amour.
01:12:55 Elle lui dit, c'est pas ton vrai père, c'était mon ami d'enfance Jacques,
01:12:59 et c'était lui.
01:13:00 Et elle va se jeter sous le TGV de 19h13.
01:13:03 Et cette fille, c'est l'espoir absolu.
01:13:06 Sauf que Jacques, le défunt qui nous raconte cette histoire,
01:13:09 lui sait très bien qu'il n'a jamais eu de relation sexuelle
01:13:12 avec sa copine d'enfance.
01:13:14 Et que le bénéfice du doute aurait pu sauver cette fille.
01:13:17 Sauf que là, l'ADN va prouver qu'il n'y a aucun lien biologique.
01:13:22 Sauf que, et c'est là où on revient sur le débat de tout à l'heure,
01:13:25 on va voir comment l'humain prend le pouvoir sur la machine.
01:13:28 Il est très fort, dit-il.
01:13:29 C'est-à-dire que le fils biologique de Jacques,
01:13:33 il est tellement ému par la détresse de cette fille,
01:13:36 par cet espoir tout à coup, que lui, qui est un super geek,
01:13:40 un grand hacker, vous savez, comme les grands perceurs de coffres forts
01:13:44 qui sont devenus serruriers, lui a créé une boîte de sécurité informatique
01:13:47 et c'est le meilleur de tous.
01:13:48 C'est-à-dire que personne ne peut résister.
01:13:50 Qu'est-ce qu'il va faire ?
01:13:52 Il va s'emparer des résultats par une attaque
01:13:56 qui s'appelle l'impersonation attack, du surpassion d'identité.
01:13:59 Il se fait une fausse adresse du juge aux affaires familiales,
01:14:04 une fausse adresse pour le laboratoire.
01:14:06 Et donc, il appelle l'un en disant "Vous me transmettez sur ce mail sécurisé".
01:14:11 Donc, il a le résultat et évidemment, le résultat est négatif.
01:14:15 Et il va se créer une demi-sœur.
01:14:17 Sauf qu'elle va tellement être transportée par tout ça
01:14:20 que Pygmalion va devenir amoureux de sa créature.
01:14:24 Donc, imaginez.
01:14:25 Et à côté, Frankenstein, c'est l'appel de cette passion, écrivez-vous,
01:14:28 mal éteinte, qui l'autre nuit a interrompu une première fois le cours de ma mort.
01:14:31 J'éprouve à nouveau cette sensation d'aspiration qui m'a extrait de mes travaux en cours.
01:14:35 Je ne sais pas les travaux en cours qu'il avait quand il était mort.
01:14:38 Dans cette autre dimension de l'existence difficile à concevoir par les vivants.
01:14:42 Ça, c'est sûr que je...
01:14:43 Mais vous croyez à quoi, vous ?
01:14:45 Il y a du tragique dans le tragique.
01:14:46 Donc, elle tombe amoureuse de celui dont elle n'a pas le droit de tomber amoureuse,
01:14:49 puisqu'il est un projet de l'amour.
01:14:50 Lui, oui.
01:14:51 C'est-à-dire que comment sauver après cette relation
01:14:54 et entre un danger d'inceste qui en fait n'en est pas.
01:14:57 Sauf que pour ouvrir la porte à cet amour partagé,
01:15:01 il faudrait lui dire que non, finalement, elle est vraiment la fille du...
01:15:04 Didier Van Collaar, vous croyez en quelque chose ?
01:15:07 Oui, bien sûr.
01:15:08 Vous croyez en quoi ?
01:15:09 Moi, je crois en l'humain éternel.
01:15:12 C'est-à-dire que la mort n'arrête rien
01:15:15 et que nous sommes de l'autre côté...
01:15:17 Vous avez des preuves ?
01:15:18 Hum ?
01:15:19 Vous avez des preuves ?
01:15:20 Oui, bien sûr, mais je ne suis pas...
01:15:21 Je ne suis pas quelqu'un qui a besoin de convaincre.
01:15:23 Moi, j'ai besoin de partager.
01:15:24 Mais vous avez des preuves ?
01:15:25 Ou de donner envie.
01:15:26 Vous avez des preuves ?
01:15:27 Je n'ai pas le mot preuve, j'ai des signes très forts.
01:15:29 De l'au-delà ?
01:15:30 Oui, bien sûr.
01:15:31 Vous dites bien sûr.
01:15:32 Non, je dis bien sûr parce que pour moi, c'est naturel.
01:15:35 Mais d'abord...
01:15:36 Oui, mais ça m'intéresse.
01:15:37 D'abord, je n'ai jamais eu peur de la mort.
01:15:39 Peut-être parce que j'ai eu quelques minutes de mort à la naissance.
01:15:43 Voilà, on a fait repartir mon cœur.
01:15:46 Est-ce que j'ai été étouffé avec mon cordon après avoir...
01:15:49 C'est mon premier cri.
01:15:50 Voilà, donc...
01:15:51 Est-ce que c'est ça ?
01:15:52 Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours su ce que serait ma vie,
01:15:55 que je serais écrivain.
01:15:56 J'ai décidé à 7 ans d'être écrivain quand j'ai appris à écrire à l'école.
01:15:59 J'ai eu beaucoup de morts autour de moi très tôt,
01:16:03 avec la conscience naturelle comme ont les enfants,
01:16:06 que ça ne peut pas s'arrêter un morceau de viande froide.
01:16:09 Et puis...
01:16:10 Mais les signes, ça m'intéresse.
01:16:12 Oui, les signes ont été nombreux.
01:16:16 Ce qui m'intéresse comme signe, moi, c'est le niveau du clin d'œil.
01:16:19 Le clin d'œil...
01:16:20 On reçoit aussi les signes auxquels on est prédisposé.
01:16:24 Un exemple ?
01:16:25 Un exemple, tout ça.
01:16:26 La mort de mon père, mon père que j'aimais et que j'admirais profondément,
01:16:30 meurt la veille de son anniversaire.
01:16:32 Et il avait un...
01:16:35 Je lui ai dit "tu ne vas pas t'en tirer comme ça,
01:16:36 on va quand même te souhaiter ton anniversaire".
01:16:38 Son gâteau préféré, c'était le panettone.
01:16:40 Un morceau de panettone.
01:16:41 Et puis dans l'état que vous nous imaginez,
01:16:44 quand on a perdu un être aussi cher...
01:16:46 Je prends une bougie, je trouve une vieille bougie,
01:16:49 qui devait dater de mon enfance.
01:16:53 Je l'allume et puis je lui dis "allez souffle".
01:16:56 Évidemment, il ne souffle pas sa bougie, je la souffle.
01:16:59 Et je jumec après pour pas que ça fume.
01:17:02 Et puis on va s'occuper d'autre chose dans l'appartement.
01:17:06 Et je reviens 20 minutes après, la bougie était allumée.
01:17:10 Alors là, parce que je suis cartésien au sens où était Descartes.
01:17:16 Descartes qui est le premier qui a exprimé la réalité de l'influence de nos pensées
01:17:21 sur les événements extérieurs, sur le hasard.
01:17:24 Mais chaque fois avant d'enteriner une explication,
01:17:29 disons nous, irrationnelle ou surnaturelle, voyons les possibilités.
01:17:34 Je me dis "ça doit être une bougie avec du gaz,
01:17:36 c'est des choses qu'on n'arrive pas à éteindre".
01:17:38 Ben non, c'était du suif.
01:17:41 J'appelle un copain artificier, je lui dis "c'est possible
01:17:44 qu'une bougie comme ça se rallume toute seule ?".
01:17:47 Je ne sais pas pourquoi, mais il me dit "ben non".
01:17:49 Donc, quand je vous dis "c'est au niveau du clin d'œil, pas plus".
01:17:53 Et puis après, il y a eu d'autres choses.
01:17:56 Vous voulez ?
01:17:57 - Ah moi j'adore.
01:17:58 - Vous aimez Marcel Aimé ?
01:18:00 - Oui, beaucoup.
01:18:01 - Marcel Aimé qui est vraiment...
01:18:03 - La carte.
01:18:04 - Dans mon panthéon, la carte du temps absolument.
01:18:06 L'homme qui n'existait qu'un jour sur deux.
01:18:08 - C'est formidable Marcel Aimé.
01:18:09 - Son fantastique naturel et son regard sur la société,
01:18:11 ce mélange de férocité et d'empathie rarement atteint.
01:18:15 - Bien sûr, et d'intelligence.
01:18:16 J'ai toujours une passion pour Marcel Aimé, j'ai écrit sur lui.
01:18:21 Et il se trouve que je connaissais sa veuve, je connaissais sa petite-fille.
01:18:25 Et le jour où, après la mort de sa veuve, l'appartement est vendu,
01:18:32 sa fille m'apprend qu'à Drouot, on vend les objets.
01:18:37 Je ne pouvais pas à l'époque y être parce que j'étais au Prix Liberty à Cannes.
01:18:43 J'avais des amis et j'avais fait la liste, tel ouvrage, telle chose.
01:18:46 Et puis, le bureau et le fauteuil de Marcel Aimé.
01:18:48 Lesquels atteignent-ils ?
01:18:50 Il y avait un marchand de meubles anglais qui en sériceait.
01:18:53 D'un coup, ça a explosé mon enveloppe.
01:18:55 Donc, j'ai dit, bon, oublions les bouquins, les éditions originales.
01:18:58 Ça fait rien, on peut toujours lire Marcel Aimé.
01:18:59 Mais ça, je n'avais pas envie que ça parte chez un marchand de meubles anglais.
01:19:03 Et donc, voilà, je me retrouve avec le bureau et le fauteuil de Marcel Aimé.
01:19:08 Et ils sont chez moi à la campagne, au-dessus du garage.
01:19:13 Et un jour, Geneviève Delpech, que vous connaissez,
01:19:17 la veuve de Michel Delpech, qui est une médium exceptionnelle,
01:19:20 qui travaille avec la police, avec la justice, de manière courante,
01:19:24 qui est d'une précision.
01:19:26 Là, on n'est pas dans les messages fuligineux,
01:19:28 comme un faux médium en donne dans mon livre.
01:19:32 Elle me dit un jour, tiens, j'ai quelqu'un avec un visage assez grave, assez long,
01:19:36 des lunettes noires, mais qui souriait et qui a dit qu'il était content
01:19:39 que tu aies mis la petite voiture sur son bureau,
01:19:42 au-dessus de la grande qui est en bas.
01:19:45 Elle me dit, ça ne veut rien dire.
01:19:47 Je dis, ben si, la description me laisse à penser que ce serait Marcel Aimé.
01:19:52 J'ai mis sur son bureau une Dinky Toys, une Rover de 1960
01:19:58 et j'ai la même en grand dans mon garage.
01:20:01 Donc là, si vous voulez, on est dans une précision.
01:20:03 - Oui, là, effectivement.
01:20:04 - Du détail.
01:20:05 - C'est ce que vous dites.
01:20:06 - Et lusique.
01:20:07 - C'est vrai que le visage d'Elba, je peux vous le confirmer.
01:20:10 - Je peux vous le confirmer.
01:20:11 - Voilà, mais c'est sûr.
01:20:12 Alors, moi, je vous écouterai pendant des heures,
01:20:14 mais comme beaucoup de gens, parce qu'on aime, évidemment, ces récits-là.
01:20:18 - Alors, il faut toujours se demander si ce n'est pas la télépathie aussi.
01:20:21 Donc, il faut être prudent sur la télépathie.
01:20:23 - Non, mais là, c'est la télé tout court.
01:20:24 - La télé-empathie.
01:20:27 - Là, il y a Audrey Berdot, on est déjà en retard,
01:20:30 il est 10h32, qui nous rappelle les titres.
01:20:32 Audrey.
01:20:33 - On vient tout juste de l'apprendre, Emmanuel Macron va réunir à nouveau à midi,
01:20:40 à l'Elysée, les chefs du camp présidentiel pour refaire un suivi.
01:20:43 Selon un responsable de la majorité, le chef de l'État prendra sa décision en fin de matinée
01:20:48 sur la possibilité d'aller à un vote à l'Assemblée ou la nécessité de recourir au 49-3,
01:20:53 qui permet donc une adoption du projet sans vote.
01:20:56 Sucre, huile, légumes, le prix des courses continue d'augmenter.
01:21:00 Selon l'INSEE, les produits alimentaires ont progressé en moyenne de 16,1% en février sur un an.
01:21:05 Pour certains produits, c'est beaucoup plus.
01:21:07 Le sucre, plus 48%, l'huile alimentaire, plus 51% et les légumes, plus 20%.
01:21:13 Enfin, l'offre mondiale de cocaïne a atteint des niveaux records.
01:21:17 La culture de la coca a bondi de 35% entre 2020 et 2021, selon un rapport de l'ONU.
01:21:22 L'organisme pointe l'émergence de nouvelles plaques tournantes de la drogue
01:21:26 dans le sud-est de l'Europe et en Afrique
01:21:28 et explique cette hausse par des améliorations dans le processus de transformation des feuilles en cocaïne.
01:21:34 Pour tout vous dire, je l'aimais beaucoup et je le connaissais depuis toujours, depuis l'enfance.
01:21:39 Il avait été un joueur au FC Nantes, il avait été gardien de but au FC Nantes, Claude Simonnet.
01:21:43 Et figurez-vous qu'il avait joué au FC Nantes même avec mon papa en CFA dans les années 50.
01:21:48 Et il est mort hier, président de la Fédération Française de Football.
01:21:51 On disait le bon président Simonnet.
01:21:53 Il avait la particularité d'être marié avec son épouse, qui comme lui s'appelait Claude.
01:21:59 On voit Philippe Tournon d'ailleurs avec le président Chirac, c'était en 98.
01:22:03 C'est le premier président champion du monde.
01:22:05 Il est mort hier à 92 ans.
01:22:07 Il était dans une maison pour seniors, comme on dit.
01:22:11 On voit M. Verbeek d'ailleurs, qui a disparu également sur ces images.
01:22:14 Vous vous rendez compte, ces trois hommes ont disparu.
01:22:16 Jacques Chirac, bien sûr, le président Simonnet.
01:22:19 Et puis M. Verbeek, qui était président de la Ligue de Paris à l'époque.
01:22:24 C'est le monde du football.
01:22:26 C'était un homme juste et bon, qui était parti dans des conditions difficiles de la Fédération Française de Football.
01:22:36 Mais on voulait lui rendre hommage ce matin.
01:22:39 C'était un long dirigeant, président de district, un dirigeant à l'ancienne.
01:22:44 Il nous reste quelques secondes, simplement pour décrypter la réunion midi.
01:22:47 - Des informations qu'on vient de nous donner.
01:22:49 S'il y a une réunion nouvelle, non prévue ce matin,
01:22:52 et qui vient d'être annoncée des ministres autour de midi,
01:22:56 ça irait vers le 49.3.
01:22:58 Parce que pour décider de la procédure du 49.3, il faut qu'il y ait un conseil des ministres.
01:23:03 Or là, il y aura eu la délibération du Sénat ce matin.
01:23:06 Celle de l'Assemblée est à 15h.
01:23:08 S'il y a autour de midi une réunion, ça sent le 49.3, comme on dit.
01:23:13 - Didier Collat, c'est la deuxième ou troisième fois que vous venez.
01:23:15 Une comédie d'enfer, "La vie absolue".
01:23:18 On aurait pu en parler davantage et longuement.
01:23:20 Mais c'est vrai qu'il y a un plaisir de vous écouter.
01:23:23 - Merci.
01:23:24 - Et vous êtes très également précis sur l'actu, qui vous intéresse beaucoup.
01:23:30 J'ai souvent remarqué ce cas.
01:23:31 Ce n'est pas le cas de tous les écrivains.
01:23:33 Et vous êtes assez courageux, parce que vous n'êtes pas forcément politiquement correct sur ce sujet.
01:23:38 - À dire qu'humainement, je me suis interpellé par tel ou tel sujet,
01:23:43 par l'indifférence, par l'injustice ou les abus de pouvoir.
01:23:47 Oui, je m'exprime.
01:23:49 Nous avons la chance d'être un pays de liberté d'expression.
01:23:52 - C'est fini.
01:23:54 - Je suis sûr si on ne s'en sert pas.
01:23:56 - Et puis, vous avez quand même fait la chose qui nous faisait rêver
01:23:59 quand vous en aviez 12 ans, 15 ans, etc.
01:24:01 Vous avez été pris concours.
01:24:03 - Et ça, je dois dire que chacun doit avoir une...
01:24:06 - C'est un peu tard.
01:24:07 - On ne sait pas, mais être pris concours, quand même,
01:24:10 ça, dans une vie, c'est magnifique.
01:24:13 - Et on s'en remet.
01:24:14 - Oui.
01:24:15 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:24:18 Merci Marie-Estelle, vous étiez en pleine forme.
01:24:20 Merci Gérard, merci Olivier, merci Philippe Guibert.
01:24:22 C'était bien ce matin.
01:24:23 - Merci Pascal.
01:24:24 - On a retrouvé l'harmonie.
01:24:26 - La sérénité.
01:24:27 - La sérénité.
01:24:28 - Merci beaucoup.
01:24:29 - Jean-Marc Morandini, rendez-vous ce soir.
01:24:31 Merci d'avoir regardé cette vidéo !