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Chaque vendredi Sacha Nokovitch, journaliste média à "L'Equipe", décrypte l'actualité sportive par la lorgnette médiatique.
Retrouvez "Le sport vu par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-sport-vu-par-les-medias

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Transcription
00:00 à consommer avec modération, c'est Sacha Nocovitch, on a l'équipe et sa chronique Sports Média. Bonjour Sacha.
00:04 Bonjour Philippe, bonjour à tous.
00:05 Pour commencer, Sacha, vous voulez nous parler d'une idée qui émerge ces derniers temps pour favoriser le développement du sport féminin.
00:11 Oui, souvenez-vous, le mois dernier, je vous donnais ici un chiffre éloquent sur le problème de diffusion du sport féminin en France,
00:16 et c'est un chiffre pointé du doigt la semaine dernière par la ministre des Sports Amélie Houdet-Casterat, c'était dans l'émission "Quotidien".
00:23 On a en volume 5% seulement des retransmissions sportives qui sont du sport féminin. 5% seulement, c'est hallucinant.
00:34 Moi j'ai demandé aux diffuseurs, ils ont pris l'engagement devant moi lundi matin de le faire, de constituer un groupe de travail avec des vraies propositions pour qu'on progresse.
00:43 Si je vous en reparle ce matin, c'est que ça y est, on a de bonnes premières idées qui émergent,
00:49 comme celle de rassembler sur une même date et une même enceinte équipes masculines et féminines.
00:53 Ce sera le cas en foot ce soir à Lyon au Groupama Stadium, pour le prix habituel d'un match de Ligue 1, en l'occurrence OLNant à 20h45.
01:01 Les spectateurs pourront aussi assister au match féminin de Coupe de France, la demi-finale Lyon-Fleury à 17h30.
01:06 C'est une façon de pouvoir faire jouer l'équipe femme dans le grand stade, avec tous ses avantages,
01:11 notamment le fait pour les spectateurs de pouvoir découvrir peut-être depuis les tribunes, en amont du match des hommes, cette équipe.
01:17 Mais c'est aussi une énorme différence dans la façon de voir le match à la télé.
01:21 Florent Ouzot, le directeur de la rédaction de BIN Sport, diffuseur de la Coupe de France Femmes, explique pourquoi il pousse pour ce type d'opération.
01:27 Ce soir, quand on va proposer au Groupama Stadium, en levée de rideau, une demi-finale de Coupe de France,
01:34 qui est l'affiche des demi-finales entre l'Olympique lyonnais et Fleury,
01:39 évidemment qu'en termes de retransmission télé, on se donne toutes les conditions pour proposer une retransmission de qualité.
01:46 Dans une enceinte, une belle lumière, une belle pelouse, un public qui va permettre aux filles de Lyon et aux filles de Fleury de s'exprimer dans les meilleures conditions.
01:57 Et c'est ça qui va en tout cas optimiser le produit télé.
02:00 C'est ça qu'il faut développer à l'avenir pour permettre de faire en sorte qu'on augmente le temps de diffusion du sport féminin à la télévision, parce qu'on améliore le produit.
02:09 - Voilà, vous avez compris la formule. Une enceinte, une captation, deux affiches.
02:14 Il reste maintenant à harmoniser les calendriers au mieux entre les hommes et les femmes, tous sports confondus.
02:19 Et puis, on le sait, la meilleure des promotions, ça commence par une bonne diffusion.
02:23 - On est d'accord. C'est vrai que quand on regarde un match de Coupe du monde de foot féminin, un match de D1 féminine, on n'a pas toujours l'impression de voir le même sport.
02:29 Et c'est vrai que ça peut jouer. On va rester en parlant du foot féminin avec Amandine Henry, qui joue justement ce soir avec Lyon.
02:35 Elle participera également mercredi à 18h30 à une nouvelle émission de Canal+ Kids, ça s'appelle "Vide ton sac".
02:41 - On parlait à l'instant qualité de diffusion, mais pour générer des vocations chez les jeunes filles, il y a aussi et surtout besoin de modèles, on est d'accord.
02:47 Et bien l'ancienne capitaine des Bleus en études est dans "Vide ton sac".
02:51 Donc le principe est très simple, on ramène une personnalité dans son école.
02:54 Amandine Henry raconte son parcours lors de son retour à l'institution Saint-Audil de Lille.
02:59 - Bienvenue dans ton collège. - Ouais.
03:02 - C'est beaucoup d'émotion.
03:05 - Alors évidemment un retour à l'école, super effet Madeleine de Proust pour la joueuse,
03:09 qui nous raconte notamment les parties de foot dans la récré avec les garçons qu'il appelait "la fille"
03:13 et pas Amandine, restait la seule à taper dans le ballon avec eux à l'époque.
03:16 Et puis sans grande surprise, c'est sa prof de sport que la footballeuse retrouve avec émotion,
03:21 alors que l'élève de 3ème avait déjà été choisi pour rejoindre le prestigieux centre de formation de Clairefontaine.
03:26 Madame Guermont-Pré raconte comment elle a tout fait, et ce n'était pas gagné,
03:30 pour la faire passer en seconde générale ou technologique,
03:33 ce qui était le prérequis indispensable pour valider son inscription.
03:36 - J'ai dit à tout le monde, il faut qu'on lui donne sa chance,
03:39 on ne peut pas faire autrement que de lui laisser sa chance, et je t'avoue,
03:42 que je n'ai jamais regretté, je savais que j'étais sur la sellette.
03:46 Et vous m'avez dit, saisis cette chance, parce que...
03:51 parce que voilà, t'as quelque chose quoi.
03:55 - J'ai eu beaucoup de chance parce que déjà, faire du foot c'est dur,
03:58 mais en plus c'est féminine.
04:00 Enfin le foot féminin n'existait pas clairement.
04:03 Ils ont cru en moi, mais ils se disaient, ça va aller jusqu'où ?
04:06 - Mais raison de plus, à l'époque, il n'y avait pas d'équipe féminine,
04:09 donc t'étais toujours qu'avec des garçons.
04:11 Jusqu'à 15 ans, jusqu'en 3ème, tu jouais dans une équipe de garçons.
04:14 - Et c'est là où à Clairefontaine, j'ai commencé à jouer avec les filles.
04:17 - Je ne sais pas pourquoi, c'est les profs de sport qui vous défendaient, vous Philippe ?
04:21 - Non, mais malheureusement, j'étais bon élève, donc je n'ai pas de grandes histoires à raconter.
04:25 Je ne sais pas si je n'étais pas très bon foot, mais je n'étais pas complètement nul.
04:28 - Bon, ça va alors.
04:29 - Pour terminer, vous voulez nous parler de la Power Slap League.
04:35 Alors je ne connais pas tout à fait ce sport,
04:37 mais je crois qu'il faut mettre des gros guillemets à sport.
04:40 Slap, ça veut dire quoi ?
04:41 - Oui, ça veut dire une baffe, une claque, tout simplement.
04:43 Donc oui, gros gros guillemets, le principe de cette discipline,
04:46 je vais l'appeler comme ça, c'est très simple.
04:47 Je prends un exemple, vous et moi Philippe,
04:49 on s'équipe chacun de protège-dents,
04:51 on se met des petits bouchons dans les oreilles pour protéger les tympans,
04:54 on fait un tour de rôle, on se lance une immense baffe dans la figure,
04:57 on a 30 secondes pour récupérer,
04:59 et le premier qui est KO a perdu,
05:01 et puis à défaut, c'est un petit jury qui nous départage au point.
05:04 - J'ai vu l'image, et ce qui est complètement dingue,
05:06 c'est qu'on n'a pas le droit de se protéger de la baffe,
05:07 on est obligé de l'accepter, de rester stoïque.
05:09 - On doit la subir.
05:10 - Elles sont très violentes les claques.
05:11 - Oui, c'est un beau exemple.
05:12 - Vous voulez un petit exemple ?
05:13 J'ai un petit son pour vous mettre du doigt.
05:14 - Ah, j'ai cru que vous alliez mettre une claque !
05:16 - Ça dérape cette émission !
05:18 - En son, on écoute ça, petit extrait.
05:20 - Ça frappe très fort.
05:24 - Ça claque, hein ?
05:25 Bon, ça vous donne une idée de la violence, des claques,
05:27 et sans pouvoir se défendre, vous avez raison,
05:29 et ces concours très intelligents nous viennent de Sibérie, à la base,
05:32 et depuis quelques temps, leurs vidéos cartonnent sur les réseaux sociaux,
05:35 à tel point que Dana White, qui est le patron de l'UFC,
05:38 c'est la très puissante ligue d'arts martiaux mix, de MMA,
05:41 c'est celle qui réalise les plus fortes audiences,
05:43 et ce monsieur a lancé depuis janvier cette ligue professionnelle de la BAF,
05:47 la fameuse Power Slap League.
05:48 - Et ça marche ?
05:49 - En tout cas, la première saison, pas mal,
05:51 elle vient de s'achever, elle fait parler,
05:53 les meilleures vidéos atteignent quand même 3 millions de vues,
05:56 mais cette ligue crée surtout la polémique,
05:58 on est très loin de la boxe, très loin du noble art,
06:00 ou d'un autre sport de combat,
06:02 plusieurs sportifs se sont rebellés,
06:04 les commotions cérébrales sont multiples,
06:06 les baffeurs en plus sont mal payés.
06:09 L'organisateur Dana White, du coup, est accusé d'exploiter salement
06:12 l'ancien sportif dans le besoin,
06:14 et l'ancien rugbyman et boxeur néo-zélandais
06:16 Sonny Bill Williams a notamment essayé de faire réagir un peu les fans
06:19 en posant cette simple question,
06:21 "Est-ce que vous laisseriez votre enfant pratiquer ce sport ?
06:23 Pour moi, c'est non,
06:25 mais le vrai symbole fort, c'est la décision, cette semaine,
06:27 de la chaîne américaine TBS,
06:29 de ne pas diffuser de deuxième saison de la Power Slap League.
06:32 - Alors elle ne sera pas diffusée, mais est-ce qu'elle aura tout de même lieu ?
06:34 - Bah oui, parce que l'organisateur Dana White peut compter
06:36 sur la plateforme de diffusion Rumble,
06:38 c'est une sorte, je ne sais pas si vous connaissez,
06:40 c'est une sorte de YouTube plébiscité par l'ultra-droite américaine,
06:43 notamment Donald Trump,
06:45 qui héberge aussi des sites de médias russes interdits en Europe,
06:47 comme RT,
06:49 ça vous donne un peu une idée de la ligne éditoriale de Rumble,
06:51 et quant aux critiques, Dana White s'emboque éperdument,
06:54 il a réagi ces derniers jours en une phrase,
06:56 "Personne ne vous demande de regarder,
06:58 si ça vous dégoûte, regardez The Voice."
07:00 Alors je ne sais pas vous,
07:02 mais moi demain soir, j'ai très envie de me brancher sur TF1.
07:04 - Merci Sacha, quel claquant !
07:09 vendredi prochain dans Culture Média !

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