Chaque vendredi Sacha Nokovitch, journaliste média à "L'Equipe", décrypte l'actualité sportive par la lorgnette médiatique.
Retrouvez "Le sport vu par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-sport-vu-par-les-medias
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00:00 Vendredi sur Europe 1 dans Culture Média avec Thomas Hilde et Antoine Decone.
00:04 Aujourd'hui on parle forcément de sport Thomas.
00:06 Mais oui on retrouve Sacha Nokovitch du journal L'Equipe et sa chronique Sport Média.
00:10 Bonjour Sacha.
00:11 Bonjour Thomas.
00:12 Alors je vous vois avec la banane là depuis ce matin.
00:15 C'est l'effet du week-end qui approche, c'est quoi ?
00:17 Déjà j'ai Antoine Decone face à moi, on ne peut avoir que la banane.
00:19 Bien sûr, je suis à Gaule.
00:21 Un peu, mais j'ai le guet.
00:22 Bien sûr, bien sûr.
00:23 L'effet week-end, bien sûr.
00:26 Mais surtout à partir de la semaine prochaine, c'est le retour de cette petite musique si particulière.
00:32 Vous la reconnaissez ?
00:33 De toute façon, bien sûr.
00:35 Le retour.
00:36 La Ligue des champions.
00:37 La plus prestigieuse des compétitions de clubs de foot, bien sûr.
00:41 Petit rappel pour les auditeurs, côté diffusion, les deux plus belles affiches sur Canal+ et RMC Sport.
00:46 Donc en gros, les clubs français n'en ont que deux malheureusement.
00:49 Le PSG lance les autres matchs sur BeInSport.
00:52 Mais c'est aussi le retour du Canal Champions Club.
00:54 C'est la grande émission en clair, la grosse machine.
00:56 Ce sera avant PSG Dortmund, mardi soir, avec la consultante star Laure Boulot.
01:01 Ex-joueuse du PSG, Laure Boulot, mais aussi ambassadrice encore actuellement du club, salariée.
01:07 Et elle l'assume.
01:08 Le problème, c'est qu'elle en taine.
01:09 Ce n'est pas toujours facile à assumer d'avoir cette étiquette sur le front.
01:12 Écoutez sa réponse.
01:14 En fait, quoi qu'il arrive, quoi que je dise, j'aurai toujours mon étiquette sur la tête.
01:19 On dira toujours que je vais privilégier le Paris Saint-Germain.
01:23 C'est plus perturbant pour le jugement côté Marseille.
01:26 Parce que j'ai l'impression que si je suis dure avec Marseille, on va me tomber dessus.
01:29 Je sais que quoi qu'il arrive, quoi qu'il arrive, je vais me faire critiquer.
01:32 Voilà, j'ai appris à vivre avec ça de toute façon.
01:34 Mais ce n'est pas simple.
01:35 En fait, je trouve cela un peu injuste.
01:37 Avant de parler, tu sais que tu seras jugé négativement sur ce que tu vas dire.
01:40 Mais ça reste une minorité, vraiment.
01:42 Une minorité, en tout cas minorité bruyante, puisqu'elle reçoit des torrents d'insultes
01:46 et même de menaces de mort sur les réseaux sociaux.
01:49 Et c'est un sujet dont elle parle demain dans une grande interview à lire dans l'équipe.
01:53 Elle a décidé il y a quelques mois de porter plainte, carrément.
01:55 Exactement, soutenue par sa chaîne dans cette démarche.
01:58 On lira ça de près, en tout cas dans l'équipe.
02:00 En attendant l'actualité de cette semaine, c'était les droits à télé de la Ligue 1
02:03 remis sur le marché par la Ligue de football professionnelle.
02:05 Elle en espère au moins 800 millions d'euros par saison.
02:09 Mais un collectif de lutte contre l'homophobie alerte.
02:12 Oui, il s'appelle Rouge Direct et il recense depuis des années
02:15 les insultes et les chants homophobes dans les stades.
02:18 Et ça pourrait avoir un impact sur la valeur des droits.
02:21 C'est ce que nous raconte Julien Pontès, le porte-parole du collectif.
02:25 Écoutez.
02:25 Si la LFP vend des matchs pourris par des chants homophobes,
02:31 eh bien les diffuseurs s'exposeront à des plaintes systématiques
02:35 de notre part et de nos partenaires associatifs.
02:38 Il peut y avoir des sanctions financières très fortes,
02:41 mais il peut y avoir aussi la suspension de ces diffusions de matchs.
02:46 Nous mettons en garde les diffuseurs.
02:48 On rappelle quand même que la Ligue est proactive
02:50 sur le sujet de la lutte contre l'homophobie.
02:52 Elle va dans les clubs pour sensibiliser les joueurs,
02:54 notamment les supporters, les dirigeants.
02:56 Il y a la fameuse journée du mois de mai,
02:58 où vous savez les maillots sont floqués de la couleur arc-en-ciel.
03:01 Et puis, il y a toute une série de sanctions financières.
03:03 34 la saison dernière et puis une fermeture de tribunes
03:06 pendant six matchs à Montpellier.
03:07 Le problème, c'est que les chants sont encore là
03:09 et sont audibles à la télévision.
03:11 C'est répréhensible, bien sûr, par la loi.
03:13 Le porte-parole de Rouge Direct en cible un plus que les autres.
03:16 Il y en a un en particulier qui nous pose problème,
03:19 qu'on a signalé à la LICRA.
03:22 C'est un chant qui est systématique des supporters de l'OM,
03:25 qui dit "il faut tuer ces pédés" de parisiens, de strasbourgeois,
03:29 de l'orientais, ce que vous voulez.
03:30 Il y en a pour tout le monde.
03:31 On a rencontré la ministre des Sports il n'y a pas longtemps,
03:34 il y a 15 jours.
03:36 Je peux vous dire qu'elle est très réceptive
03:39 au volet sanctions, répression de l'homophobie
03:42 et de toutes les discriminations lors des matchs de football.
03:45 On ne plaisante pas, on avertit les diffuseurs.
03:48 Affaire à suivre donc, mais sujet plus que jamais d'actualité
03:52 puisqu'il apparaît dans un documentaire diffusé jeudi prochain
03:54 à 19h sur Canal+, juste avant le match OM à Jacques-Amsterdam.
03:58 Absolument, ça s'appelle "OM dans les yeux des miens"
04:01 et il est en effet question à un moment donné
04:03 de l'usage du mot "enculé" en tribune.
04:05 Et ce n'est pas un hasard si je prends l'accent,
04:07 parce que ça fait partie de l'argumentaire de deux supporters
04:10 dans une séquence tournée en plein OMPSG
04:13 depuis le stade Vélodrome.
04:14 Il y en a qui se plaignent parce que les mecs disent
04:16 "autre enculé, pareil, enculé, tout machin".
04:19 À Marseille, ça n'a pas la même signification.
04:22 D'abord, c'est pas homophobe parce que, bon, rien à voir.
04:24 Pour plein de raisons, "enculé" c'est l'équivalent de quoi ?
04:27 "T'es un connard, t'es un chanceux"
04:29 "Il a gagné au loto cet enculé"
04:30 "Il a une belle femme cet enculé"
04:33 "Il a une belle voiture cet enculé"
04:34 Il n'y a rien d'homophobe.
04:36 C'est une virgule.
04:37 C'est leur vision de la chose.
04:39 En tout cas, ce film, c'est avant tout, bien sûr,
04:41 une série de portraits de fans absolus de l'OM,
04:44 une vision de la ferveur incroyable autour de ce club,
04:46 mais aussi une photographie de la société marseillaise.
04:50 Le réalisateur, c'est Philippe Pujol,
04:51 pris Albert Londres en 2014
04:53 pour une série d'articles sur les quartiers nord de Marseille.
04:55 Justement, cette fois, il a pris la caméra,
04:58 il s'est immergé une année entière auprès des supporters
05:00 et supportrices, beaucoup de femmes dans le film,
05:03 dont celles qu'on va entendre dans un instant.
05:05 Elle se fait belle, elle se pomponne pour aller au stade,
05:08 mais pour une seule et unique raison.
05:10 - Le fait que je m'habille sexy et tout,
05:13 et que j'aille sexy au stade,
05:14 parce que je ne vais pas en surbête avec le gros pull et tout,
05:16 ce n'est pas moi.
05:18 Et ce n'est pas du tout par esprit de séduction,
05:20 parce que je m'en tape.
05:21 C'est vraiment pas...
05:22 Moi, je vais au stade pour l'OM.
05:23 Et je m'en fous, mais je m'en tape royal.
05:26 Il peut y avoir Brad Pitt à côté de moi,
05:28 je m'en balaie.
05:29 Je vais au stade pour l'OM.
05:30 - On va quand même au Brad Pitt, non ?
05:32 - A vous, Nissa, au stade Bonal de Sochaux,
05:33 qui a Brad Pitt, ça vous fait nichonner, je crois.
05:35 - Ah non, moi, c'est Sochali, on vous savait avant tout.
05:37 Peu importe, Brad Pitt.
05:38 - Ce qu'elle aime, c'est la mascotte, elle.
05:40 - Moi, je suis très mascotte.
05:41 - Merci, Sacha.
05:42 On vous retrouve vendredi prochain dans Culture Média.
05:44 Et d'ici là, on peut bien sûr vous lire dans l'équipe,
05:46 mais ça, je crois qu'on l'a compris,
05:47 vous avez fait votre promo tout au long de votre chronique.
05:49 Merci beaucoup, Sacha.