Punchline Week-End du 18/03/2023

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00:00 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver pour Punchline.
00:00:03 A la une, ce samedi, le 49.3 aura donc mis la France sous haute tension.
00:00:08 Troisième journée de mobilisation avec des rassemblements sur l'ensemble du territoire.
00:00:12 Plusieurs zones dans la capitale sont placées sous haute surveillance.
00:00:16 Nos équipes sont sur place et nous expliquent tout dans un instant.
00:00:19 A la une, également, Emmanuel Macron a la faillite de la Concorde.
00:00:23 En avril dernier, au lendemain de sa réélection, il espérait un retour au calme.
00:00:26 Un pays uni, un an plus tard, c'est une France en colère qui lui fait face.
00:00:30 Les images de tension place de la Concorde ces deux derniers jours
00:00:33 en sont le symbole d'écriptage politique dans cette émission.
00:00:36 Enfin, toujours sur le front social, la grève des éboueurs à Paris.
00:00:39 Plus de 10 000 tonnes de déchets ont été recensées.
00:00:41 Soit le poids de la Tour Eiffel, la préfecture a annoncé les réquisitions,
00:00:46 mais pas de retour à la normale pour le moment.
00:00:48 La goutte de trop pour un certain Pierre Perret.
00:00:51 L'artiste reprend la plume et le micro, où il tacle le Anne Hidalgo.
00:00:55 Paris saccagé, voilà le nom de la nouvelle chanson.
00:00:58 Je vous présente les invités dans un instant.
00:01:00 Nous avance là le point sur l'information.
00:01:03 Le papa a rencontré Anne Hidalgo.
00:01:08 Ce samedi, François 1er a évoqué avec la maire de Paris la situation des réfugiés,
00:01:13 le chantier de Notre-Dame et les questions climatiques.
00:01:15 Un échange qui a duré 40 minutes en espagnol.
00:01:18 Visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée.
00:01:21 Le président russe s'est finalement déplacé pour le 9e anniversaire
00:01:24 de l'annexion de la péninsule ukrainienne.
00:01:27 Après avoir visité une école d'art de Sébastopol,
00:01:29 le chef d'Etat a quitté les lieux au volant de sa propre voiture.
00:01:33 Et puis Donald Trump l'a dévoilé sur son réseau social.
00:01:36 Il va être arrêté mardi prochain.
00:01:38 Dans son message, il appelle ses partisans à manifester et à reprendre la nation.
00:01:42 L'ancien président des Etats-Unis est accusé d'avoir versé 130 000 dollars
00:01:46 pour acheter le silence d'une actrice pornographique
00:01:49 avec qui il aurait eu une relation par le passé.
00:01:51 Un possible don de campagne dissimulé, estime le parquet de New York.
00:01:55 Pour le point sur l'information, merci chère Mickaël.
00:01:59 Dos Santos, on est avec Gabriel Pluzel ce samedi.
00:02:03 Bonjour chère Gabriel, je rappelle que vous êtes directrice de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:02:06 Non, Boulevard Voltaire.
00:02:07 Boulevard Voltaire, pardonnez-moi.
00:02:09 C'était bien de préciser.
00:02:10 Mais parce que, évidemment, il faut toujours préciser.
00:02:12 Et il est important de préciser les bonnes rédactions.
00:02:16 On est avec le rédacteur en chef de Valeurs Actuelles,
00:02:19 Raphaël, rapide de vous retrouver, Eric Revelle.
00:02:21 Chat GPT, vous l'avez utilisé aujourd'hui ?
00:02:24 Oui.
00:02:24 Oui ?
00:02:25 Bien, vous avez...
00:02:26 Quatrième version, vous voulez que je vous fasse ça ? Non.
00:02:28 On ira sur ça plus tard.
00:02:29 François Puponi est avec nous, ancien député.
00:02:31 Bonsoir et bonjour François.
00:02:33 Noémie Schultz, journaliste du service de police et de justice de CNews.
00:02:36 Bonjour Noémie.
00:02:37 Et Shannon, merci d'être avec nous.
00:02:38 Vous êtes présidente renaissance de Seine-Saint-Denis.
00:02:41 Alors, on se faisait la réflexion tout à l'heure,
00:02:43 il y a 250 députés de la majorité.
00:02:46 Il y a 41 ministres et secrétaires d'Etat.
00:02:49 Et depuis trois jours, les responsables politiques de la majorité qui parlent,
00:02:53 qui ont le courage de venir défendre cette réforme,
00:02:56 défendre le 49-3, affronter l'opposition,
00:02:59 ils se comptent en gros sur les doigts d'une main.
00:03:03 Mais vous, vous avez le courage d'être là,
00:03:05 et vous exprimez vos opinions et pourquoi cette réforme est selon vous aussi indispensable.
00:03:11 Et c'est vrai que les Français parfois ont du mal à le comprendre,
00:03:13 puisqu'ils sont deux Français sur trois contre.
00:03:15 Hier, vous étiez sur le plateau de Touche pas à mon poste,
00:03:18 et vous êtes régulièrement chez nous.
00:03:20 Je voudrais qu'on aille sur le terrain,
00:03:21 parce que c'est une crise politique, sociale dont personne ne connaît l'issue.
00:03:25 Le 49-3, on l'a bien compris, a ravivé la colère des Français.
00:03:29 Et pour la troisième journée consécutive, il y a des rassemblements dans tout le pays.
00:03:33 Et Paris, ce qui est intéressant, c'est qu'on fait un pas en arrière, cinq ans en arrière.
00:03:38 Paris est sous haute surveillance, avec des zones qui sont cadréées, sécurisées,
00:03:41 parce qu'on redoute des rassemblements sauvages.
00:03:44 Il y en a eu un au niveau du Forum d'EHL.
00:03:47 Alors, je le dis aux téléspectateurs, c'est vraiment en plein cœur de la capitale.
00:03:50 C'est une zone commerciale.
00:03:51 Et on est avec Thomas Bonnet.
00:03:53 Vous voyez et vous découvrez les images en direct,
00:03:57 du moins, ce qui s'est passé cet après-midi.
00:04:00 Thomas Bonnet, mobilisation sauvage, donc, je le disais, au milieu de l'après-midi.
00:04:03 Racontez-nous un peu ce qui s'est passé.
00:04:05 Restons sur ces images pour qu'on comprenne bien, Thomas.
00:04:07 Écoutez, c'était une mobilisation spontanée à l'appel des réseaux pour la grève générale
00:04:16 et du réseau Alternatiba, qui revendiquent plusieurs centaines de manifestants.
00:04:20 Alors, les témoins ici me parlent plutôt d'une grosse centaine de personnes,
00:04:23 particulièrement des jeunes, qui se sont donc rassemblés de manière spontanée
00:04:28 ici au Forum d'EHL, à proximité du centre commercial.
00:04:31 Ils se sont rassemblés en bas des escaliers.
00:04:33 Puis, ils ont pénétré à l'intérieur de cette galerie marchande.
00:04:36 Malgré l'opposition des agents de sécurité, ils ont fini par déambuler
00:04:40 pendant quelques instants à l'intérieur de cette galerie marchande avec des fumigènes.
00:04:45 Ils ont scandé des slogans hostiles au gouvernement,
00:04:48 hostiles particulièrement contre le 49-3.
00:04:50 C'est d'ailleurs, semble-t-il, la raison qui les a poussés à manifester ce samedi
00:04:54 pour montrer, disent-ils au gouvernement, qu'ils continuent à se mobiliser.
00:04:59 Ils sont donc restés quelques minutes à l'intérieur de ce centre commercial du Forum d'EHL
00:05:03 avant finalement de quitter les lieux par les transports en commun qui se trouvent ici au sous-sol.
00:05:07 Thomas, rapidement, et je sais que vous avez couvert longuement
00:05:11 les mobilisations des Gilets jaunes il y a cinq ans.
00:05:14 Moi, j'ai le souvenir lors de ces mobilisations que ce Forum d'EHL
00:05:18 pouvait être l'épicentre de mobilisation des Gilets jaunes.
00:05:24 Qu'on soit bien clair, ce n'étaient pas des Gilets jaunes présents cet après-midi.
00:05:30 Non, ce n'étaient pas des Gilets jaunes, mais vous avez raison.
00:05:32 Le Forum d'EHL est un épicentre au cœur de la capitale
00:05:35 et qui est aussi assez compliqué pour les forces de l'ordre parce qu'il y a plein de ruelles
00:05:38 et donc les manifestants peuvent justement se faufiler.
00:05:41 C'est, semble-t-il, ce qui s'est passé ici dans le centre commercial
00:05:44 puisqu'ils ont rapidement quitté les lieux.
00:05:46 Mais évidemment, il y a une portée symbolique
00:05:48 puisque l'on est ici en plein cœur de la capitale.
00:05:50 Merci beaucoup Thomas. Merci à Sacha et à Robin qui vous accompagnent.
00:05:53 Évidemment, si ça bouge, on revient vers vous pour plus de précisions.
00:05:57 Naomi Schultz du service Police-Justice de CNews.
00:06:00 Première mobilisation dans la journée, sauvage à Paris.
00:06:03 Donc, ça s'est passé au Forum d'EHL, on l'a bien compris.
00:06:05 Oui, effectivement, d'après nos informations,
00:06:07 c'est une centaine de personnes qui s'est rassemblée
00:06:10 et qui a mené cette action inopinée.
00:06:12 Ça a duré quelques minutes, ça a été relativement rapide
00:06:14 et surtout, il est à noter que ce mouvement s'est dispersé
00:06:18 sans qu'il y ait eu besoin de l'intervention des forces de police.
00:06:22 On ne note pas non plus de dégradation particulière.
00:06:25 On est vraiment sur une action, voilà, on voit les fumigènes symboliques,
00:06:31 les gens avec des haut-parleurs, les banderoles,
00:06:33 mais pas de violence, pas de vitrines cassées ou de vols dans les magasins.
00:06:38 En tout cas, à l'heure actuelle, ça ne sont pas des informations
00:06:40 qui nous sont remontées en ce sens.
00:06:41 On est avec Grégory Joron, responsable syndical Unité SGP.
00:06:46 Merci d'être avec nous, Grégory Joron.
00:06:48 C'est un scénario, je le disais, qu'on a déjà vécu il y a cinq ans
00:06:52 avec la mobilisation des Gilets jaunes.
00:06:54 Comment les forces de l'ordre peuvent opérer dans ces cas-là ?
00:06:58 C'est extrêmement compliqué.
00:06:59 C'est exactement l'exemple type qui est redouté par tout le monde.
00:07:03 C'est-à-dire que ça passe sous les radars ou en tout cas,
00:07:06 au travers de boucles WhatsApp ou autres messages décryptés,
00:07:10 voire même sur Facebook peut-être.
00:07:11 En tout cas, aujourd'hui, avec les réseaux sociaux,
00:07:13 il y a une capacité justement de regroupement comme ça extrêmement rapide.
00:07:17 Il suffit d'un appel, ça marche, les gens se déplacent.
00:07:21 Là, ça semble plutôt bien organisé.
00:07:24 Il faut le rappeler, interdit,
00:07:26 puisqu'il y a un trouble à l'ordre public.
00:07:28 Pour le reste, le préfet a pris des mesures
00:07:31 interdisant justement les rassemblements sur la place de la Concorde.
00:07:34 Je rappelle qu'hier soir, on a eu quand même quelques blessés,
00:07:37 dont quelques insérieux, parce que pour le coup,
00:07:40 on voit bien que ça se radicalise sérieusement avec énormément de jets de pavés.
00:07:43 Je rappelle que ça fait plus d'un kilo, quasiment un kilo six.
00:07:45 Et on a notamment un collègue qui a pris un PV en plein dans la bouche.
00:07:48 Je vous laisse imaginer les dégâts.
00:07:50 On reviendra évidemment justement sur ces tensions place de la Concorde hier
00:07:54 et après deux jours de soirées extrêmement violentes sur cette même place.
00:08:00 Et c'est vrai, je pense que les gens ne se rendent pas compte
00:08:02 à quel point, lorsque il y a des pavés qui sont lancés,
00:08:04 à quel point ça peut être dangereux.
00:08:06 Parce que ça fait quasiment 10 centimètres, c'est très lourd.
00:08:09 Et lorsque c'est lancé pleine figure, heureusement que parfois il y a des casques,
00:08:12 parce que ça pourrait avoir des conséquences dramatiques.
00:08:15 Justement, place de la Concorde, parce que nos équipes sont sur le terrain.
00:08:18 On va vous faire vivre vraiment en direct ce qu'il se passe dans les rues de la capitale,
00:08:22 mais pas que.
00:08:23 Également, ces mobilisations dans toute la France.
00:08:25 Augustin Donadieu, vous êtes notre reporter place de la Concorde.
00:08:29 Pourquoi place de la Concorde ?
00:08:31 Eh bien, parce que la préfecture a décidé d'interdire tout rassemblement
00:08:35 ce samedi dans ce quartier-là et notamment aussi au pied des Champs-Elysées.
00:08:39 Effectivement, la préfecture a ajouté que les personnes qui tenteraient
00:08:45 de s'y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l'ordre.
00:08:49 Des forces de l'ordre qui sont présentes en nombre ici à chaque entrée
00:08:52 de cette place de la Concorde qui a été le théâtre ces deux derniers jours,
00:08:55 de nombreuses exactions du fait d'éléments radicaux.
00:08:58 Ces forces de l'ordre composées de gendarmes, de compagnies de CRS, de la police
00:09:02 et à l'instant des camions d'eau qui viennent de prendre position
00:09:06 encore une fois autour de cette place de la Concorde
00:09:08 où la circulation est encore maintenue, où les touristes peuvent encore déambuler
00:09:11 ici tranquillement.
00:09:13 Mais on remarque quand même par rapport à ces deux derniers jours
00:09:16 que les chantiers toujours sur cette place de la Concorde ont été débarrassés
00:09:20 de tous les gravats, de tous les projectiles dont se servaient
00:09:24 ces éléments radicaux ces derniers jours.
00:09:26 Dorénavant, il n'y a que des barrières.
00:09:28 Les engins de chantier ont disparu.
00:09:30 Il serait donc très difficile, si jamais il y avait un rassemblement aujourd'hui,
00:09:34 il serait difficile que cela déborde autant que ces deux derniers jours.
00:09:38 Mais les forces de l'ordre pour le moment sont non casquées.
00:09:41 La circulation est bien maintenue.
00:09:43 Les touristes peuvent profiter de cette place historique de la capitale,
00:09:47 mais toujours sous très haute surveillance pour, je pense, toute la soirée.
00:09:52 Si je ne dis pas de bêtises Noémie Choultz et on remercie Augustin,
00:09:55 on viendra vous voir régulièrement.
00:09:57 C'est la première fois depuis le début de la mobilisation
00:10:01 qu'une zone est interdite, c'est-à-dire qu'on ne veut pas revivre
00:10:04 le même scénario que ces 48 dernières heures.
00:10:08 Oui, on ne veut pas revoir les images d'hier soir.
00:10:11 Et puis, on a bien sûr en mémoire, parce que ce sont des...
00:10:14 Au moment des Nouveaux Monde et des Gilets jaunes,
00:10:15 on avait régulièrement des zones comme ça qui étaient interdites,
00:10:17 où tout rassemblement était interdit.
00:10:19 Comment ça se passe ?
00:10:20 Ça veut dire que si des personnes commencent à se regrouper,
00:10:23 les forces de l'ordre interviennent immédiatement pour disperser les groupes.
00:10:27 Et peuvent verbaliser les personnes aussi qui tenteraient de se regrouper
00:10:31 dans cette zone-là.
00:10:33 La préfecture de police de Paris a expliqué que c'est dans un contexte social,
00:10:37 en raison de risques sérieux de troubles à l'ordre public,
00:10:40 de troubles à l'ordre et à la sécurité publique,
00:10:42 que cette consigne, cette mesure avait été prise,
00:10:46 avec la crainte de nouveaux débordements,
00:10:49 de formations de cortèges sauvages.
00:10:51 Et donc tout rassemblement sur la voie publique,
00:10:53 place de la Concorde et dans le secteur des Champs-Elysées
00:10:55 est totalement interdit.
00:10:57 Et c'est vrai qu'on avait vu circuler sur certains groupes,
00:11:01 sur les réseaux sociaux, des appels à se retrouver aujourd'hui
00:11:05 à certains endroits, notamment sur la place de la Concorde.
00:11:08 Ça sera compliqué, en tout cas pour cette zone-là à Paris.
00:11:11 Avant de revenir sur les tensions à Paris, hier place de la Concorde,
00:11:15 peut-être un premier tour de table.
00:11:17 Et je vais commencer avec vous Gabriel.
00:11:18 On est en train de protéger, sécuriser certains quartiers de la ville,
00:11:21 alors que ça fait deux mois que les manifestations se déroulent
00:11:25 dans le calme, pacifiquement.
00:11:27 Alors à qui la faute ?
00:11:30 Déjà on peut dire quand même, pour commencer,
00:11:32 parce que tout le monde s'en souvient,
00:11:34 que quand Emmanuel Macron avait fait campagne pour son premier quinquennat,
00:11:36 il avait dit "c'est moi ou le chaos".
00:11:38 Et on se rend compte que c'est lui et le chaos.
00:11:42 En tout cas c'est le cas à Paris, mais aussi dans les grandes métropoles.
00:11:44 Moi j'étais à Bordeaux hier, c'est assez cataclysmique également.
00:11:50 Je ne sais pas, les touristes qui ont réservé des billets
00:11:52 pour la France cette semaine,
00:11:55 ils auront un souvenir, cela dit intéressant, qui les marquera.
00:12:00 Mais ce n'était pas forcément ce qu'ils attendaient en venant.
00:12:03 Alors la faute à qui ?
00:12:05 C'est multifactoriel, parce que le gouvernement a bétonné sur le 49.3
00:12:11 et il fonce en voyant que ça résiste
00:12:15 et qu'à un moment il va falloir quand même mettre de l'eau dans son vin.
00:12:18 Et puis aussi, il a fait montre d'une relative tolérance
00:12:23 à l'endroit de toutes ces milices d'extrême-gauche qu'il paie aujourd'hui.
00:12:28 Parce qu'on entend parler des violences d'extrême-droite depuis des mois.
00:12:33 Là on est très fort pour la prévention pour tous les groupuscules d'extrême-droite.
00:12:36 Alors ça c'est impeccable, on va les chercher dans des troquets
00:12:39 où ils boivent une bière avant le match France-Maroc.
00:12:42 Mais en revanche pour l'extrême-gauche, alors là on n'y arrive pas.
00:12:44 On nous explique que c'est très compliqué,
00:12:46 ils sont très organisés, très professionnels.
00:12:48 Peut-être qu'on aurait pu consacrer des moyens sur eux.
00:12:51 Et tous les retours de garde à vue montrent que ce sont vraiment
00:12:54 des militants d'ultra-gauche qui cassent.
00:12:56 Ce ne sont pas du tout les manifestants qu'on a pu voir durant les premières semaines.
00:12:59 Ce sont l'étudiante sociale de 27 ans.
00:13:03 Et ce profil-là, pas du tout le profil du manifestant
00:13:06 qu'on peut voir par exemple dans les villes moyennes.
00:13:09 Donc vous, il y a le gouvernement, Emmanuel Macron,
00:13:12 évidemment chef d'orchestre de ce chaos, ce sont vos mots, attention.
00:13:16 Et les militants.
00:13:18 Pour Julien Audoul, voilà ce qu'il dit.
00:13:20 Il dit "Emmanuel Macron a balancé un géricane d'essence dans le brasier social".
00:13:24 Ces propos, c'était ce matin et je vais vous faire réagir là-dessus.
00:13:28 Toutes les violences sont intolérables et nous les dénonçons à chaque fois.
00:13:32 Pour autant, elles étaient prévisibles.
00:13:34 Emmanuel Macron a balancé un géricane d'essence dans le brasier social.
00:13:39 Les manifestations en opposition à la réforme des retraites
00:13:42 étaient pacifiques jusqu'au 49-3.
00:13:45 Mobilisation importante, encadrée par les syndicats,
00:13:48 mobilisation populaire, mais elles étaient pacifiques.
00:13:52 On donne évidemment la parole à Shannon Seban.
00:13:54 Quand vous entendez Julien Audoul, vous lui répondez quoi ?
00:13:56 Est-ce que finalement le gouvernement a conscience
00:13:59 qu'il a peut-être finalement allumé une sorte de feu social avec le 49-3 ?
00:14:06 Moi, je pense que tout d'abord, je veux ici, sur ce plateau,
00:14:10 rappeler que contrairement à une partie des oppositions
00:14:12 qui se contentent de cautionner ces mouvements de grève et ces débordements
00:14:17 et qui limitent, prônent, on va dire, un pays qui serait mis à feu et à saint,
00:14:22 moi j'en appelle ici à la responsabilité, j'en appelle au calme et surtout,
00:14:26 j'en appelle ici un esprit de responsabilité d'une partie de la classe politique
00:14:29 qui a été élue avec un mandat qui est celui de protéger nos concitoyens
00:14:33 et d'assurer en tout cas une certaine sérénité sur le système français.
00:14:36 Mais vous avez entendu Julien Audoul se féliciter de ces débordements ?
00:14:40 Non, ce n'est pas ce que je dis.
00:14:41 Je parlais ici des élus de la France insoumise et d'une partie des élus de l'extrême gauche
00:14:45 et d'une partie des élus de l'extrême gauche qui, au contraire,
00:14:48 se rendent sur certains lieux des manifestations pour cautionner ici le mouvement de grève.
00:14:52 Emmanuel Macron, pour reprendre votre bandeau, ne souffle pas sur les braises.
00:14:56 Emmanuel Macron prend ici ses responsabilités et tient ses promesses.
00:14:59 Il s'est présenté à deux fois lors des présidentielles
00:15:02 puis lors des élections législatives à une élection.
00:15:04 Il y a une légitimité qui est celle des urnes et il a été élu sur un programme,
00:15:07 encore une fois, je sais qu'on l'entend souvent,
00:15:09 mais dans lequel il était inscrit noir sur blanc qu'il mettrait en œuvre cette réforme-là des retraites.
00:15:14 Mais dit tout, ils sont contraires sur la réforme des retraites, vous le savez.
00:15:16 On a fait preuve, vous savez, cette réforme-là par ailleurs a été considérablement assouplie
00:15:20 et la copie qui a été présentée précédemment n'est pas celle que nous avons aujourd'hui.
00:15:24 A tel point qu'il y a toujours deux Français sur trois contre.
00:15:27 Mais il y a une question de timing, il y a une question peut-être d'impréparation,
00:15:34 il y a une question de bon sens et une question de colère sociale
00:15:38 qui dure depuis maintenant très longtemps.
00:15:39 On va écouter dans un instant Emmanuel Macron en avril 2022.
00:15:43 On va écouter également Édouard Philippe.
00:15:46 On voit que le pays est sous tension.
00:15:48 Est-ce que c'était le bon moment, cette réforme des retraites ?
00:15:50 Est-ce que le fait de ne pas rencontrer les syndicats dans un contexte social historique
00:15:54 où vous avez des millions de personnes dans la rue, de ne dire "bah non, je ne les rencontre pas,
00:15:59 ils n'iront pas à l'Élysée, on ne va pas discuter avec eux dans ce contexte-là",
00:16:02 est-ce que l'utilisation du 49-3, ce n'est pas de nature à rajouter de la tension à la tension ?
00:16:09 C'est la seule question qu'on essaie de se poser et à laquelle on essaie de répondre aujourd'hui, Shannon.
00:16:13 Moi je serais ravie de vous répondre, si je dois répondre à votre dernière question
00:16:17 sur l'utilisation du 49-3.
00:16:19 Vous n'êtes pas sans savoir ici collectivement que le 49-3 c'est un outil qui est constitutionnel,
00:16:23 qu'on l'a dégainé pour la centième fois depuis sa création en 1958
00:16:28 et qu'encore une fois, si véritablement nous n'avions pas...
00:16:31 Moi j'entends souvent "on a voulu passer en force avec cette loi",
00:16:35 mais si on avait voulu passer en force en utilisant un 49-3,
00:16:38 nous n'aurions pas pris le temps de passer près de 175 heures dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:16:43 pour échanger, construire, débattre et faire des avancées sur ce texte.
00:16:48 L'âge légal a été révisé encore une fois.
00:16:50 Rappelons-nous qu'au départ, la réforme des retraites telle qu'elle avait été présentée par le président de la République
00:16:55 prônait justement un départ à la retraite à 65 ans, nous sommes passés à 64 ans.
00:17:00 Faisons preuve d'un minimum de détente intellectuelle.
00:17:03 Justement, on essaye, on essaye.
00:17:05 Eric Reuvel, allez-y.
00:17:06 Madame Seban, je vous trouve extrêmement courageuse
00:17:08 et j'ai une certaine admiration pour les éléments de langage que vous débitez comme des vérités.
00:17:14 Je vais juste terminer.
00:17:15 Vous voyez, vous avez toute mon admiration pour commencer.
00:17:17 Malheureusement, moi je ne vais pas reprendre le terme de Jerry Canne,
00:17:20 mais ce qui est certain, c'est que le président de la République a pris un risque
00:17:23 qu'on avait déjà commenté sur ce plateau en utilisant le 49-3,
00:17:26 c'était l'étincelle, l'étincelle qui allait mettre le feu aux poudres sociales.
00:17:31 Parce qu'au-delà de la réforme des retraites qu'une majorité de Français trouve injuste,
00:17:36 il y a des problèmes incommensurables de pouvoir d'achat,
00:17:38 il y a des classes moyennes qui sont de plus en plus paupérisées,
00:17:41 vous avez des gens qui n'arrivent plus à remplir leurs crédits.
00:17:44 Donc le contexte global était inflammable et le président de la République,
00:17:47 sauf à imaginer ce qu'il a fait pendant un certain temps, de passer sa vie à l'étranger,
00:17:52 devait être au courant de ce qui se passait dans ce pays.
00:17:55 Donc il a pris un risque, comme souvent c'est un…
00:17:58 je n'ai rien contre les joueurs de poker, vous voyez, mais il tente un coup,
00:18:02 et là, évidemment, c'est plutôt loupé.
00:18:05 Moi je note une chose, c'est que ces manifestations,
00:18:09 spontanées ou pas, de groupuscules d'extrême-gauche,
00:18:12 il va falloir s'y habituer, je pense, jusqu'au moins au moment du vote
00:18:15 des deux motions de censure, parce que la colère est profonde.
00:18:20 Alors je ne légitime absolument pas les violences,
00:18:22 et je les ai dénoncées hier sur ce plateau, mais on assiste à quoi ?
00:18:25 On assiste à un peuple qui ne veut pas de cette réforme,
00:18:29 qui le dit comme il souhaite le dire.
00:18:33 Et ça, si vous n'en prenez pas compte,
00:18:35 eh bien je pense que la majorité continuera,
00:18:39 continuera à alimenter, à nourrir cet incendie indirectement,
00:18:44 et personne ne sait, comme le disait Eliott tout à l'heure,
00:18:47 comment les choses vont se terminer.
00:18:48 Donc admiration pour votre courage,
00:18:51 mais je pense que ces éléments-là ne suffisent plus au moment…
00:18:54 En fait, ils ne sont plus audibles.
00:18:56 François et ensuite Chano.
00:18:57 Si je peux me permettre, j'ai été député de la majorité
00:19:00 jusqu'en juin dernier, donc je n'ai aucun problème.
00:19:02 Mais quand on est en responsabilité,
00:19:05 il faut être capable de regarder en face ses propres erreurs,
00:19:08 pour en tirer les leçons, et éviter que ça m'avance.
00:19:10 Je pense qu'il y a une erreur du gouvernement,
00:19:12 non pas sur le fond de la réforme,
00:19:13 elle était voulue par le président de la République,
00:19:15 sur le choix des procédures choisies,
00:19:17 le choix des procédures parlementaires.
00:19:21 Prendre un texte budgétaire pour limiter le débat,
00:19:25 avec le risque d'une censure du Conseil conditionnel,
00:19:26 parce que le Conseil d'État l'a dit,
00:19:28 et le président Fabius l'a dit,
00:19:30 une grande partie des mesures votées ne passeront pas à la censure.
00:19:34 Plutôt que de laisser le débat se dérouler pour améliorer le texte,
00:19:37 et donner le sentiment qu'on donne…
00:19:38 C'est ce que nous avons fait à l'Assemblée, monsieur le Premier ministre.
00:19:40 Si je peux me permettre.
00:19:41 Faire le choix d'un texte budgétaire,
00:19:44 fait qu'on bloque le débat,
00:19:46 et il n'y a pas eu de vote en première ligne.
00:19:48 Le paradoxe de ce texte, qui est un texte majeur,
00:19:51 du quinquennat,
00:19:52 c'est qu'il n'aura pas été voté ni en première lecture,
00:19:54 ni en deuxième lecture à l'Assemblée.
00:19:55 Je pense que c'est une erreur stratégique.
00:19:57 Il aurait mieux fallu laisser le débat,
00:19:59 et si je peux me permettre, cette semaine,
00:20:01 il y a eu deux versions qui se sont opposées,
00:20:03 y compris des gens très importants dans la majorité,
00:20:05 qui ont dit au président Macron,
00:20:07 va au vote, va au vote,
00:20:09 on peut gagner.
00:20:11 Pas beaucoup de voix, mais on peut gagner.
00:20:12 Et le compte n'y était pas.
00:20:13 Non, non, mais c'est vrai.
00:20:14 Un, deux, trois voix près.
00:20:15 Mais avançons, je voudrais vraiment qu'on reste sur les raisons de la colère.
00:20:18 On va redonner le pouvoir au peuple.
00:20:19 En un mot, s'il vous plaît,
00:20:21 parce que je veux qu'on revienne sur ce qui s'est passé hier.
00:20:24 Et revenez, peut-être répondez à Eric et François, bien sûr.
00:20:28 Non, très rapidement.
00:20:29 Moi, ce que je veux dire aujourd'hui sur ce plateau,
00:20:31 c'est que j'entends effectivement les colères ici et là.
00:20:34 J'entends le fait qu'effectivement, cette réforme-là cristallise
00:20:37 certaines colères et certaines tensions sociales.
00:20:38 Mais encore une fois, très sincèrement,
00:20:40 et je vous pose la question ici individuellement,
00:20:42 est-ce que le président de la République
00:20:44 aurait engagé sa responsabilité en dégainant,
00:20:47 pour la onzième fois, un 49-3,
00:20:49 si cette réforme n'était pas nécessaire ?
00:20:51 C'est pas le sujet.
00:20:52 Moi, je vous pose la question.
00:20:55 C'est de la méthode, évidemment.
00:20:56 Mais sur la méthode, nous avons respecté
00:20:58 le processus législatif de M. Poulin.
00:21:00 Vous êtes ancien député,
00:21:02 nous avons proposé une réforme.
00:21:04 Laissez-moi juste terminer.
00:21:06 On a proposé une réforme lors des élections présidentielles.
00:21:08 Le président de la République a été élu sur la base de cette réforme.
00:21:12 Nous avons mené des concerts à l'élection.
00:21:15 Il a été élu pour faire barrage à Marine Le Pen.
00:21:17 Je le reconnais sans...
00:21:18 Vous le savez.
00:21:19 ...excepte d'écouter les autres.
00:21:21 Est-ce que ce n'est pas ce que nous avons fait
00:21:24 en menant des concerts sur M. Pouponni ?
00:21:26 Vous le croyez, mais non.
00:21:27 Écoutez, je suis confuse.
00:21:29 J'ai vécu ça pendant cinq ans.
00:21:30 Mes collègues du Modem le vivent actuellement,
00:21:34 et tous font la même chose.
00:21:35 Donc, il faut aussi qu'on va...
00:21:36 Avançons un petit peu.
00:21:37 Là, vous êtes en train de défendre votre personne,
00:21:38 mais vous voyez pas, il y a des gens...
00:21:39 Très rapidement, parce qu'on est toujours en direct
00:21:40 avec Grégory Giron,
00:21:41 et je veux qu'on revienne sur ce qui s'est passé hier.
00:21:43 Les images de tensions à Paris,
00:21:45 et notamment place de la Concorde,
00:21:47 on voit le sujet de Clémence Barbier.
00:21:48 Et ensuite, je voudrais votre analyse, Grégory Giron,
00:21:51 parce qu'on a du mal à comprendre
00:21:53 pourquoi il y a eu de telles tensions.
00:21:54 Le sujet d'abord.
00:21:55 La Concorde, de nouveau le théâtre d'affrontements
00:22:00 hier soir entre manifestants et forces de l'ordre.
00:22:03 Le rassemblement avait pourtant débuté dans le calme,
00:22:06 mais en début de soirée, la situation se tend.
00:22:09 Des petits groupes affrontent la police
00:22:11 et jettent des projectiles sur les policiers.
00:22:13 Du mobilier urbain est incendié.
00:22:15 Les forces de l'ordre répliquent à coups de gaz lacrymogènes.
00:22:19 La dispersion des groupes radicaux est difficile sur cette place.
00:22:23 Malgré des heurts, les manifestants sont déterminés
00:22:26 à se mobiliser quotidiennement.
00:22:28 Pourquoi on ne comprend pas la colère ?
00:22:30 Parce que c'est une réforme qui est passée à force.
00:22:32 On évite un vote, on n'écoute pas le Parlement,
00:22:36 mais en tout cas, il faut monter d'un cran.
00:22:38 On ne va pas lâcher pour autant,
00:22:39 et on va continuer à montrer qu'on n'est pas d'accord
00:22:41 avec cette réforme, même si ça doit prendre des semaines.
00:22:43 On sera là, place de la Concorde, place de l'Etoile,
00:22:46 peu importe où il faut.
00:22:47 Même si la jeunesse est là, elle est mobilisée,
00:22:49 mais il faut qu'elle se politise encore plus,
00:22:51 qu'elle se renseigne sur les sujets qui sont vraiment importants.
00:22:53 Le calme est revenu sur la place de la Concorde
00:22:56 aux alentours de 22h.
00:22:58 61 personnes ont été interpellées.
00:23:01 Doré Giron, vous êtes toujours en direct avec nous,
00:23:03 unité SGP.
00:23:04 On a du mal à comprendre ce qui s'est passé hier.
00:23:07 Autant il peut y avoir un effet de surprise
00:23:09 avant-hier et cette forte mobilisation.
00:23:11 Je crois qu'il y avait plus de 5 000 personnes,
00:23:13 place de la Concorde, jeudi soir,
00:23:15 dans un contexte extrêmement tendu,
00:23:17 avec cette utilisation du 49.3.
00:23:20 Mais hier, il y a des images qui ont été surprenantes,
00:23:23 c'est-à-dire déjà la possibilité de se mobiliser
00:23:25 alors qu'elle était interdite,
00:23:27 et puis les éléments les plus radicaux
00:23:29 ont pu former des barrages,
00:23:31 utiliser du mobilier urbain,
00:23:33 et sans intervention directe des forces de l'ordre.
00:23:36 Comment vous l'expliquez ?
00:23:38 C'est une stratégie de la préfecture de police,
00:23:41 sûrement assumée en lien avec le ministre de l'Intérieur.
00:23:45 C'est un public extrêmement jeune,
00:23:47 très clairement,
00:23:48 qui tranche justement avec les grandes manifestations
00:23:50 intersyndicales qu'on a pu voir ces dernières semaines.
00:23:54 On le sait, Gabriel Cuziel l'a dit d'ailleurs,
00:23:58 c'est des profils plutôt black blocs,
00:24:00 extrême gauche,
00:24:02 en effet militants, étudiants, etc.
00:24:06 Donc je pense qu'il y a quand même une volonté
00:24:08 de rester à distance
00:24:09 et d'éviter la confrontation directe,
00:24:11 tout simplement parce qu'on sait que, évidemment,
00:24:13 et ça génère des blessés,
00:24:15 on a une difficulté sur la place de la Concorde,
00:24:17 et on le voit à l'image,
00:24:18 c'est en plus une zone de chantier.
00:24:20 Donc vous le savez,
00:24:21 moi je suis très attaché au préservice sur les manifestations
00:24:23 qui permettent de déblayer l'espace public
00:24:25 pour essayer justement d'éviter de donner des outils
00:24:28 aux éléments les plus radicaux
00:24:29 pour qu'ils les jettent sur la tête de mes collègues.
00:24:31 Malheureusement, la place de la Concorde,
00:24:33 c'est un paradis pour ça
00:24:34 parce qu'il y a les pavés, les barrières,
00:24:36 les grandes palissades,
00:24:37 tout ce qui va bien pour pouvoir créer
00:24:39 des points de cristallisation
00:24:41 et se servir de projectiles,
00:24:43 vous l'avez rappelé, merci,
00:24:45 notamment de pavés qui sont extrêmement dangereux.
00:24:47 Donc voilà, hier ça a un peu joué au chat et la souris,
00:24:50 on voit des charges, des bons offensifs,
00:24:52 du gaz pour créer de la distance,
00:24:54 essayer de repousser, repousser, repousser
00:24:56 et prendre la main.
00:24:57 Merci beaucoup Grégory Joron,
00:24:59 on va partir en publicité,
00:25:00 on revient dans quelques instants,
00:25:02 on repartira à place de la Concorde
00:25:04 parce qu'il y a cette crainte
00:25:05 d'une troisième soirée consécutive de tensions,
00:25:07 même s'il y a déjà un dispositif de sécurité important,
00:25:11 même si les mobilisations sont officiellement interdites
00:25:14 par la préfecture,
00:25:15 c'est-à-dire que s'il y a un rassemblement,
00:25:17 il y a sanction.
00:25:18 Là on est vraiment,
00:25:19 non loin de la place de la Concorde,
00:25:21 vers l'avenue qui mène aux Champs-Elysées
00:25:24 avec un dispositif de sécurité très important.
00:25:27 Restez avec nous
00:25:28 puisqu'on a énormément de sons
00:25:29 à vous faire écouter, de témoignages
00:25:31 et de réactions.
00:25:32 A tout de suite sur CNews.
00:25:33 17h30, dans quelques instants,
00:25:39 nous irons en place de la Concorde
00:25:41 qui a été sécurisée,
00:25:42 bouclée par les forces de l'ordre.
00:25:44 On rejoindra notre équipe sur place,
00:25:45 on poursuit le débat dans un instant,
00:25:47 mais avant cela, le point sur l'information,
00:25:48 Michael Dos Santos.
00:25:49 Donald Trump l'a dévoilé sur son réseau social,
00:25:56 il va être arrêté mardi prochain.
00:25:58 Dans son message,
00:25:59 il appelle également ses partisans à manifester
00:26:01 et à reprendre la nation.
00:26:02 L'ancien président des Etats-Unis
00:26:04 est accusé d'avoir versé 130 000 dollars
00:26:06 pour acheter le silence d'une actrice pornographique
00:26:08 avec qui il aurait une relation par le passé.
00:26:10 Un possible don de campagne dissimulé,
00:26:12 estime le parquet de New York.
00:26:14 La mairie de Paris annonce une stabilisation
00:26:16 du nombre de déchets non ramassés
00:26:17 dans les rues de la capitale.
00:26:19 La réquisition d'agents et de moyens de collecte
00:26:21 par Gérald Darmanin semble prendre effet.
00:26:23 Vendredi dernier,
00:26:25 la municipalité avait estimé à 10 000 tonnes
00:26:27 le nombre d'ordures sur les trottoirs de la capitale.
00:26:30 Et puis le printemps du cinéma
00:26:32 démarre demain dans les salles obscures.
00:26:34 De dimanche à mardi,
00:26:36 les spectateurs pourront assister à toutes les séances
00:26:38 pour seulement 5 euros,
00:26:40 un euro de plus que l'année dernière.
00:26:42 La précédente édition avait réuni
00:26:44 plus de 2 millions de Français.
00:26:46 Merci cher Michael pour le point sur l'information.
00:26:48 Gabriel Cluzel, Raphaël Stainville, Eric Revelle,
00:26:50 François Puponi, Shannon Semano, Émi Schultz
00:26:52 et Grégory Joron sont avec nous
00:26:54 pour décrypter cette troisième journée
00:26:56 de mobilisation dans toute la France
00:26:59 après l'utilisation du 49.3.
00:27:01 On va aller sur le terrain, place de la Concorde.
00:27:03 Pourquoi place de la Concorde ?
00:27:05 Parce que cette place est désormais
00:27:07 sous haute surveillance
00:27:09 après deux soirées de tensions.
00:27:11 Il y a la crainte de vivre une troisième journée
00:27:13 consécutive de tensions sur cette place
00:27:15 malgré l'interdiction,
00:27:17 c'est la préfecture de police qui l'a annoncé
00:27:19 cet après-midi,
00:27:21 de tout rassemblement pour les manifestants.
00:27:23 Place de la Concorde, que se passe-t-il
00:27:25 autour de vous cher Augustin Donatieux ?
00:27:27 On voit à l'antenne
00:27:29 tout le secteur des Champs-Elysées,
00:27:31 secteur de la Concorde,
00:27:33 interdiction de se rassembler
00:27:35 et pourtant il pourrait y avoir
00:27:37 un rassemblement prochainement.
00:27:39 Oui mais ça semble très compliqué
00:27:43 de pouvoir se rassembler ici, place de la Concorde.
00:27:45 On est en bas des Champs-Elysées
00:27:47 et comme toutes les entrées de cette place
00:27:49 elles sont quadrillées par les CRS,
00:27:51 les unités de gendarmerie également,
00:27:53 des hommes en armes,
00:27:55 des camions à eau prêts à dégainer également.
00:27:57 La BRAV-M, la brigade de répression
00:27:59 de l'action violente mobile,
00:28:01 une vingtaine de motocyclistes que l'on a vu tout à l'heure
00:28:03 en statique ici en bas des Champs-Elysées
00:28:05 qui sont partis
00:28:07 inspecter les alentours, le secteur
00:28:09 pour s'assurer qu'aucun rassemblement
00:28:11 n'ait lieu ici puisque vous l'avez dit,
00:28:13 la préfecture a interdit tout rassemblement
00:28:15 et les moindres personnes qui oseraient
00:28:17 s'aventurer ici pour protester
00:28:19 sont immédiatement évacués
00:28:21 de cette place.
00:28:23 Une force policière conséquente
00:28:25 et des touristes qui se demandent un petit peu
00:28:27 ce qui se passe autour de nous.
00:28:29 Les touristes prennent en photo ce déploiement de force
00:28:31 assez impressionnant. Certains de ces touristes
00:28:33 qui portent des sacs à dos assez volumineux
00:28:35 ont l'ordre de les ouvrir
00:28:37 devant les forces de l'ordre pour pouvoir
00:28:39 vérifier à l'intérieur qu'aucun objet
00:28:41 dangereux ne s'y trouve.
00:28:43 Mais en tout cas ici la circulation
00:28:45 fonctionne, enfin la circulation
00:28:47 marche normalement. Les touristes
00:28:49 peuvent prendre des photos comme à l'habitude.
00:28:51 Aucun rassemblement en vue pour le
00:28:53 moment mais les forces de l'ordre restent très
00:28:55 attentives ici, place de la Concorde
00:28:57 et dans tout le secteur des Champs-Elysées.
00:28:59 On va rester en direct sur vos images
00:29:01 Augustin Donadieu et essayez de
00:29:03 décrypter ce qu'il se passe autour de vous avec
00:29:05 Grégory Joron, unité SGP
00:29:07 du syndicat SGP. Merci
00:29:09 d'être toujours avec nous Grégory Joron.
00:29:11 Quand on découvre ces images
00:29:13 en direct, on a l'impression
00:29:15 de revenir cinq ans en arrière avec les Gilets jaunes
00:29:17 on le disait en début d'émission.
00:29:19 Dans quel état d'esprit sont les forces
00:29:21 de l'ordre ? Je sais qu'en interne
00:29:23 les policiers, les gendarmes ont
00:29:25 énormément souffert de
00:29:27 cette séquence-là des Gilets jaunes
00:29:29 parce que chaque semaine
00:29:31 vous étiez sur le terrain, parce qu'il y avait
00:29:33 parfois des moments d'extrême violence
00:29:35 et
00:29:37 il y avait un contexte d'épuisement
00:29:39 de fatigue. Là c'est inédit
00:29:41 c'est-à-dire que ce n'est pas chaque semaine
00:29:43 qu'il pourrait y avoir ces tensions-là
00:29:45 mais tous les soirs à partir
00:29:47 de 18, 19, 20 heures.
00:29:49 Oui, c'est malheureusement
00:29:51 des choses qu'on a déjà vécues
00:29:53 au niveau de l'intensité d'engagement pour le coup
00:29:55 parce que quand d'ailleurs
00:29:57 il y a deux jours la première soirée de la Concorde
00:29:59 il faut savoir que les collègues qui ont travaillé la journée
00:30:01 ont été appelés à rester
00:30:03 toute la soirée pour prêter main
00:30:05 forte à la relève du soir
00:30:07 justement pour pallier
00:30:09 peut-être au manque d'anticipation et au
00:30:11 manque de force mobile. Depuis ça s'est
00:30:13 un peu organisé, vous le voyez à l'écran
00:30:15 il y a un déploiement de force assez important. Ça rappelle
00:30:17 vous l'avez dit il y a quelques
00:30:19 secondes évidemment les épisodes des Gilets jaunes
00:30:21 où on connaissait
00:30:23 des engagements de force mobile à hauteur
00:30:25 de plusieurs dizaines sur la capitale.
00:30:27 C'est le cas aujourd'hui, ça sera le cas lundi
00:30:29 puisqu'il y a quasiment une quarantaine
00:30:31 de force mobile qui seront sur
00:30:33 Paris donc ça reste assez
00:30:35 énorme et ça rappelle en effet
00:30:37 les Gilets jaunes. Je rappelle aussi quelque chose
00:30:39 c'est que dans six mois on a la coupe du monde de rugby
00:30:41 si on commence à mettre les forces mobiles dans le rouge
00:30:43 avec justement un
00:30:45 engagement de ce niveau là qu'on va peut-être devoir
00:30:47 tenir sur plusieurs semaines
00:30:49 ça va forcément créer de l'épuisement
00:30:51 et c'est vrai, vous l'avez dit aussi, il y a un
00:30:53 coût, un coût social
00:30:55 et un coût au niveau justement
00:30:57 de la confiance faite à la police dans ce genre d'événements
00:30:59 les Gilets jaunes ont de la payé assez
00:31:01 cher et malheureusement on espère que ça
00:31:03 n'arrivera pas une seconde fois. Peut-être faire un point
00:31:05 avec vous Noé Michoud sur le nombre d'interpellations
00:31:07 jeudi et vendredi
00:31:09 à Paris ?
00:31:11 Jeudi où on a dénombré
00:31:13 environ 10 000 manifestants
00:31:15 sur la place de la Concorde
00:31:17 enfin ce sont les chiffres
00:31:19 qui sont toujours sujets à caution
00:31:21 et c'est 292 garde à vue qui avaient été
00:31:23 recensées à la suite du rassemblement
00:31:25 de jeudi soir
00:31:27 un certain nombre ont été levés
00:31:29 un tiers ont été classés
00:31:31 sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée
00:31:33 ou absence d'infraction
00:31:35 c'est le cas par exemple de la garde à vue de Jérôme Rodriguez
00:31:37 qui avait été interpellée jeudi soir
00:31:39 et on attend
00:31:41 le parquet de Paris de nous communiquer
00:31:43 ensuite les suites judiciaires qui seront apportées
00:31:45 aux autres garde à vue
00:31:47 hier soir il y avait donc moins de monde puisque c'était
00:31:49 donc un rassemblement sauvage
00:31:51 qui n'avait pas été organisé
00:31:53 environ 4000 manifestants
00:31:55 sur la place de la Concorde
00:31:57 vous l'avez dit beaucoup de jeunes
00:31:59 65 garde à vue étaient en cours cet après-midi
00:32:01 dont 4 concernaient des mineurs
00:32:03 voilà donc pour les
00:32:05 interpellations de ces deux derniers jours
00:32:07 quand on voit ces images
00:32:09 et quand on voit, quand on se remémore
00:32:11 les 48 dernières heures notamment
00:32:13 à Paris avec des séquences
00:32:15 d'extrême tension, d'extrême violence
00:32:17 avec des forces de l'ordre qui sont prises à partie
00:32:19 à qui profitent
00:32:21 ces images là ?
00:32:23 il faut se poser aussi cette question c'est à dire que
00:32:25 les syndicats ils sont perdants
00:32:27 dans cette séquence là puisqu'on va retenir
00:32:29 plutôt que la mobilisation est historique
00:32:31 Raphaël Stainville, on va retenir parfois
00:32:33 malheureusement et
00:32:35 évidemment il faut les condamner
00:32:37 ces violences là. Vous avez raison mais
00:32:39 il faut noter que les syndicats
00:32:41 en la matière
00:32:43 n'ont pas appelé à manifester et
00:32:45 même alors qu'ils auraient pu, l'inter-syndical
00:32:47 aurait pu appeler à manifester
00:32:49 dès ce week-end, ils ont
00:32:51 différé leur premier rassemblement
00:32:53 ils craignaient justement
00:32:55 qu'un certain nombre de groupuscules
00:32:57 les black blocs
00:32:59 en tête
00:33:01 saisissent cette occasion pour
00:33:03 mettre le feu partout où ils
00:33:05 passent. Mais ce qui me semble important quand même
00:33:07 de souligner c'est que si la France est en colère
00:33:09 et elle l'est incontestablement
00:33:11 et les sondages mais pas seulement
00:33:13 les sondages, il suffit de sortir dans la rue pour
00:33:15 comprendre et palper cette colère
00:33:17 tous les français n'expriment pas leur colère
00:33:19 de la même manière. Et donc
00:33:21 il faut bien pouvoir distinguer à la fois
00:33:23 ce que l'on voit depuis
00:33:25 jeudi soir et vendredi
00:33:27 à nouveau avec des personnes qui incendient
00:33:29 violente, agressent les
00:33:31 forces de l'ordre, prennent le risque d'incendier
00:33:33 l'hôtel de la marine à
00:33:35 Paris et un certain nombre de personnes qui
00:33:37 souffrent dans leur
00:33:39 chair parfois des conséquences
00:33:41 d'un certain nombre de décisions
00:33:43 politiques qui sont prises. Après
00:33:45 la question qui est essentielle et que vous posiez
00:33:47 qui était de savoir à qui profite
00:33:49 ce genre de scène
00:33:51 de chaos, moi je pense qu'il y a
00:33:53 un continuum entre ce qui se passe à l'Assemblée nationale
00:33:55 d'un point de vue politique
00:33:57 et ce qui se passe dans la rue, dans ces
00:33:59 éménagements. Vous voulez dire qu'à violence
00:34:01 politique il y a une violence sociale ?
00:34:03 Je pense qu'il y a une stratégie
00:34:05 construite, pas
00:34:07 forcément verbalisée comme ça mais de la part
00:34:09 de Jean-Luc Mélenchon et de la NUPES
00:34:11 qui est de vouloir installer un chaos
00:34:13 politique et social dans le
00:34:15 but de pouvoir revenir hypothétiquement.
00:34:17 Certains pourraient vous répondre, attendez
00:34:19 celui qui sème le chaos c'est pas
00:34:21 Jean-Luc Mélenchon, celui qui sème le chaos
00:34:23 certains répondraient c'est Emmanuel
00:34:25 Macron, c'est le 49-3
00:34:27 ces images là, elles servent
00:34:29 la Macronie, voilà ce qu'on pourrait vous répondre
00:34:31 Raphaël Stamil.
00:34:33 C'est pour ça que je voulais aller au bout
00:34:35 et que bien évidemment que
00:34:37 l'artificier, et c'est pour ça
00:34:39 qu'on a débuté cette discussion sur les propos
00:34:41 de Julien Aoudoul, mais en fait
00:34:43 au sein de la majorité, un certain nombre de parlementaires
00:34:45 sont très conscients que celui qui
00:34:47 a allumé la mèche en utilisant
00:34:49 ce 49-3 c'est le président
00:34:51 c'est Elisabeth Bande, c'est la majorité.
00:34:53 Moi je pense qu'il est important
00:34:55 de rappeler aujourd'hui que la note du chaos
00:34:57 elle est toujours payée par les plus modestes.
00:34:59 Et ça c'est important de le rappeler. Alors quand je vous entends dire
00:35:01 monsieur que la Macronie se réjouit
00:35:03 et que ces images nous servent, mais je crois
00:35:05 que vous vous méprenez totalement.
00:35:07 Nous nous désolons de voir ce genre
00:35:09 de images
00:35:11 Vous dites que ces images
00:35:13 nous servent oui ou non ? Non je n'ai pas dit ça.
00:35:15 Ecoutez c'est exactement ce que j'ai entendu. Moi ce que je veux
00:35:17 vous dire aujourd'hui c'est qu'aujourd'hui
00:35:19 ces images ne nous servent pas bien, au contraire.
00:35:21 Et je le répète que la note du chaos sera toujours
00:35:23 payée par les plus modestes.
00:35:25 Ces mêmes personnes qui aujourd'hui
00:35:27 se battent pour leur pouvoir
00:35:29 d'achat, qui ont des inquiétudes,
00:35:31 qui souhaitent pouvoir boucler leur fin de mois sereinement
00:35:33 ce sont ces personnes là aujourd'hui que nous souhaitons protéger.
00:35:35 Nous avons un gouvernement
00:35:37 actuellement qui a toujours été
00:35:39 qui a tout. Est-ce que l'urgence n'était pas de s'occuper
00:35:41 des questions de pouvoir d'achat ? Très bien. Le trimestre
00:35:43 anti-inflation monsieur. Le trimestre anti-inflation
00:35:45 qui a commencé il y a quelques jours et qui se poursuit
00:35:47 à quelques jours. Attendez, laissez la parole un peu
00:35:49 aux autres. Dérick Revelle.
00:35:51 On ne va pas aller jusqu'à dire que
00:35:53 évidemment vous êtes à l'origine
00:35:55 des violences et des dérapages. Personne ne le
00:35:57 dira. Mais ce qui est vrai c'est qu'historiquement
00:35:59 dans tous les mouvements sociaux, dans toutes les
00:36:01 manifestations, lorsque les manifestations
00:36:03 dégénèrent, ceux qui
00:36:05 ne sont ni dans la manifestation
00:36:07 ni
00:36:09 contre la manifestation, c'est-à-dire
00:36:11 beaucoup de gens dans un pays
00:36:13 objectivement quand ils voient des images de chaos
00:36:15 qu'est-ce qu'ils pensent ?
00:36:17 Ils disent il faut que ce chaos cesse. Donc en fait
00:36:19 indirectement toujours ces mouvements
00:36:21 profitent au pouvoir en place. Oui mais alors à court terme
00:36:23 Non mais attendez, je termine juste
00:36:25 Je termine juste Gabrielle.
00:36:27 Et à mon avis c'est toute l'incohérence
00:36:29 de ces groupuscules d'extrême gauche
00:36:31 c'est qu'en réalité à l'insu
00:36:33 de leur plein gré, en fait
00:36:35 ils servent indirectement le pouvoir en place parce que
00:36:37 personne n'est pour ces violences
00:36:39 personne ne le dira de cette manière. Mais parce que
00:36:41 c'est comme ça que ça fonctionne.
00:36:43 Quand un chaos s'installe, on en appelle au pouvoir
00:36:45 Madame Seban. Moi ce que je comprends pas c'est qu'il faut
00:36:47 toujours trouver quand on met en place une réforme
00:36:49 qui sont les gagnants, qui sont les perdants.
00:36:51 Ici vous savez, il n'est pas question de personne
00:36:53 j'entends souvent ici et là
00:36:55 Les perdants c'est ceux qui vont partir à 64 ans
00:36:57 à la retraite et qui sont les boueurs.
00:36:59 J'entends ici et là dire
00:37:01 que cette réforme-là des retraites c'est justement
00:37:03 une question d'ego pour Emmanuel Macron.
00:37:05 Mais très sincèrement, est-ce qu'Emmanuel Macron et son
00:37:07 gouvernement auraient pris le risque d'une telle
00:37:09 impopularité si cette réforme n'était pas
00:37:11 véritablement nécessaire ? Eh bien non !
00:37:13 Eh bien non ! Vous trompez !
00:37:15 Il met son ego, on le sait !
00:37:17 Pardon Madame, je veux pas vous interrompre
00:37:19 mais le fait est
00:37:21 qu'on sait que cette réforme est vidée de sa
00:37:23 substance, qu'elle n'a plus
00:37:25 d'intérêt économique.
00:37:27 Elle n'a plus d'intérêt économique.
00:37:29 Vous l'avez dit vous-même !
00:37:31 Vous avez dit vous-même que
00:37:33 il y a eu des concessions qui ont été faites,
00:37:35 diverses et variées. Bien évidemment !
00:37:37 Et puis, Egon vous a expliqué
00:37:39 justement que c'est grève. Mais on se doit de faire des concessions, c'est ce qu'on appelle
00:37:41 la démocratie. Je l'ai dit un peu dans la publicité.
00:37:43 Oui c'est vrai. Et vous savez
00:37:45 très bien qu'aujourd'hui... Alors il faut peut-être le dire
00:37:47 parce que c'est dit hors antenne, chère Gabrielle
00:37:49 mais concrètement,
00:37:51 cette réforme permet d'économiser 13,5 milliards
00:37:53 par an. C'est ça l'objectif, on est bien d'accord ?
00:37:55 Tout à fait.
00:37:57 Et surtout d'éviter, juste si je peux me permettre de préciser
00:37:59 sur ce point-là, d'éviter qu'on ait un déficit
00:38:01 qui se creuse de 150 milliards d'euros sur les
00:38:03 10 prochaines années. En tous les cas,
00:38:05 quand on dit que c'est une question
00:38:07 de timing et que peut-être que cette
00:38:09 réforme était, comme vous dites,
00:38:11 nécessaire, mais que c'était pas le bon moment
00:38:13 dans un contexte où les Français sont en France,
00:38:15 dans un contexte où il y a une
00:38:17 inflation grandissante, etc.
00:38:19 Une journée de mobilisation,
00:38:21 une journée de grève, c'est 2 milliards de perdus.
00:38:23 On en est à 8 journées de grève.
00:38:25 Donc ça fait 16 milliards.
00:38:27 Donc déjà, concrètement,
00:38:29 vous riez mais c'est factuel, concrètement,
00:38:31 on a déjà perdu de l'argent
00:38:33 en mettant en place cette... alors qu'elle n'est
00:38:35 même pas mise en place, cette réforme. On n'a même pas encore
00:38:37 été voté, on a déjà perdu 16 milliards
00:38:39 puisqu'il y a eu 8 journées de mobilisation.
00:38:41 Mais vous savez, je...
00:38:43 Je crois que 8 fois 2 = 16. Non mais je comprends vos
00:38:45 calculs et on peut tout à fait, ici, prendre
00:38:47 une feuille et un stylo et s'amuser
00:38:49 à faire des calculs de bout de chandelle comme cela.
00:38:51 Maintenant, moi, ce que je veux vous dire...
00:38:53 Ça fait cher, le bout de chandelle.
00:38:55 Moi, ce que je veux vous dire, c'est que
00:38:57 quand on est aux responsabilités,
00:38:59 on se doit de proposer un programme,
00:39:01 c'est ce qui a été fait par Emmanuel Macron,
00:39:03 alors une fois avec un programme qui a annoncé
00:39:05 noir sur blanc une réforme des retraites, il faut anticiper.
00:39:07 Quand on met en place...
00:39:09 Non mais juste si je peux terminer. Oui, allez-y, bien sûr.
00:39:11 Quand on décide, justement, de mettre en place une réforme
00:39:13 des retraites, il y a un certain temps,
00:39:15 une fois qu'elle est votée, une fois qu'elle est débattue
00:39:17 à l'Assemblée, il y a un certain temps, l'âge légal
00:39:19 de départ à la retraite sera décalé de façon
00:39:21 progressive. Donc quand je vous entends dire,
00:39:23 Monsieur Deval, qu'on est en train de perdre de l'argent par des jours
00:39:25 de grève, et bien justement, nous avons fait
00:39:27 le choix de faire cette réforme maintenant
00:39:29 pour anticiper un déficit qui va
00:39:31 se creuser dans les deux-trois-quinze années.
00:39:33 Non mais, François, pardonnez-moi,
00:39:35 il faut reprendre vos chiffres
00:39:37 parce qu'ils sont totalement... Oui, François Fufoni,
00:39:39 n'attendez pas tous en même temps, s'il vous plaît.
00:39:41 Attendez, Eric.
00:39:43 À court terme, je vois deux vainqueurs
00:39:45 de la situation actuelle.
00:39:47 Le Pen,
00:39:49 compte les points. C'est à moyen terme, Le Pen.
00:39:51 Oui, moyen et long terme.
00:39:53 Elle compte les points, c'est impopulaire,
00:39:55 il y a la chianlie, ok.
00:39:57 Mélenchon, parce que contrairement
00:39:59 à ce que tout le monde pense, et l'analyse qui avait été faite,
00:40:01 c'est de dire,
00:40:03 l'excès de Mélenchon va faire en sorte
00:40:05 que les gens s'éloignent de lui, je ne le crois pas.
00:40:07 Je pense que son électorat, au contraire,
00:40:09 il le solidifie, voire il l'élargit un peu.
00:40:11 Parce qu'il a des contestataires.
00:40:13 Il sait très bien qu'on est en France
00:40:15 avec un vote contestataire à gauche de
00:40:17 17, 18, 20%.
00:40:19 Et il joue le deuxième tour à une prochaine présidentielle.
00:40:21 Donc lui, il continue son action,
00:40:23 scandaleuse, moi je suis catastrophé
00:40:25 par cet individu, mais
00:40:27 électoralement, je ne suis pas sûr qu'il soit perdant,
00:40:29 loin de là.
00:40:31 Pour finir, le calcul du 49-3,
00:40:33 bien entendu, le président de la République s'est avec.
00:40:35 Il y a que du blabla pour le moment.
00:40:37 Le pari de Macron a dit quelque chose d'important,
00:40:39 monsieur Lyot.
00:40:41 Rapidement, parce que je vais vous faire écouter
00:40:43 deux réactions.
00:40:45 Les 150 milliards de déficit sur les 10 ans qui viennent de régime de retraite,
00:40:47 pardonnez-moi, avec tout le respect que vous lui laissez,
00:40:49 c'est absolument n'importe quoi, même le corps n'est absolument pas
00:40:51 d'accord avec vos chiffres.
00:40:53 Le vrai bilan d'Emmanuel Macron,
00:40:55 c'est 3000 milliards d'euros de dettes,
00:40:57 c'est 168 milliards de déficit commercial,
00:40:59 c'est un déficit budgétaire
00:41:01 de 130 milliards.
00:41:03 C'est ça. Plus politiquement,
00:41:05 plus politiquement, lui en même temps, aboutir à la situation
00:41:07 dans laquelle on est, c'est-à-dire
00:41:09 une Marine Le Pen qui compte les points
00:41:11 et une extrême-gauche qui se développe.
00:41:13 C'est ça aussi le bilan politique d'Emmanuel Macron.
00:41:15 Donc si vous voulez, c'est quand même extrêmement...
00:41:17 - C'est là comment est-ce que vous silenciez le déficit ?
00:41:19 - Il y a 7h45 sur CNews, attendez s'il vous plaît.
00:41:21 - Il y avait plein de choses, mais on reviendra sur les chiffres.
00:41:23 - Vous avez dit des salaires hommes-femmes,
00:41:25 une légère augmentation des cotisations.
00:41:27 Il n'y avait pas urgence, vous ne le savez rien.
00:41:29 Il n'y avait pas urgence.
00:41:31 - J'entends les contre-propositions de M. Revelle,
00:41:33 j'ai envie justement de me nourrir de vos contre-propositions.
00:41:35 - Oui, je peux vous en donner.
00:41:37 - Pardonnez-moi, Eric Neuvel, c'est pas lui qu'il fallait entendre,
00:41:39 c'est juste les syndicats que vous avez refusé d'accueillir à l'Élysée.
00:41:41 - Par exemple, une meilleure égalité entre les salaires
00:41:43 des hommes et des femmes, ça faisait des cotisations
00:41:45 sur les salaires des femmes.
00:41:47 - Et c'est comme ça que vous économisez des milliards d'euros.
00:41:49 - La suppression des régimes de retraite,
00:41:51 vous savez quoi ?
00:41:53 C'est la clause du grand-père, ça va commencer à porter ses fruits
00:41:55 dans 40 ans.
00:41:57 - Il y a une suppression des régimes spéciaux
00:41:59 dans notre réforme, M. Revelle.
00:42:01 - Vous voyez l'urgence de mettre le pays dans cet état-là ?
00:42:03 - Moi j'entends bien.
00:42:05 - Votre position n'est pas facile, c'est vrai.
00:42:07 C'est pour ça que j'ai dit courage et admiration.
00:42:09 - Ce n'est pas une question de facile ou pas facile.
00:42:11 Si je viens ici, j'assume totalement ma responsabilité.
00:42:13 - Je vous ai donné des chiffres, des éléments
00:42:15 qui devraient vous faire réfléchir.
00:42:17 - C'est inaudible.
00:42:19 Et je pense aux téléspectateurs.
00:42:21 Il est 17h45, vous avez cette image
00:42:23 de la place de la Concorde en direct.
00:42:25 Nos équipes sont sur place. Pourquoi ?
00:42:27 Parce que le quartier est sécurisé,
00:42:29 la mobilisation est interdite
00:42:31 après deux journées de tension.
00:42:33 On rejoindra nos équipes sur place dans un instant.
00:42:35 Je voudrais vraiment qu'on reste sur cette image
00:42:37 et même qu'on la mette, comme on dit dans le jargon,
00:42:39 plein pot et qu'on continue le débat.
00:42:41 C'est très intéressant de voir cette image
00:42:43 parce qu'il y a un dispositif de sécurité
00:42:45 qui est important.
00:42:47 Hier, les premières tensions ont commencé
00:42:49 aux alentours de 18h45, 19h,
00:42:51 avec plusieurs centaines de manifestants
00:42:53 présents sur le terrain.
00:42:55 Et en parallèle,
00:42:57 je voulais vous faire écouter
00:42:59 une déclaration d'Emmanuel Macron.
00:43:01 On est en avril 2022.
00:43:03 Il vient d'être réélu.
00:43:05 Il fait son premier déplacement,
00:43:07 si je ne m'abuse, dans les Pyrénées.
00:43:09 Et il va tenir des propos très intéressants.
00:43:11 Et c'est là qu'on voit
00:43:13 que toute la communication s'effondre
00:43:15 comme un château de cartes.
00:43:17 Il va dire,
00:43:19 après des tensions
00:43:21 lors de la campagne présidentielle,
00:43:23 "je veux un retour au calme
00:43:25 et à la concorde".
00:43:27 La question est très simple.
00:43:29 Est-ce que c'est la faillite de la concorde pour le président de la République ?
00:43:31 Si on peut le mettre dans un petit carré...
00:43:33 - Il a le retour à la concorde. - Oui, mais le calme, il ne l'a pas.
00:43:35 Bien au contraire.
00:43:37 C'est un défaut d'avoir du calme, il a du chaos.
00:43:39 Écoutons, tout en gardant cette image en direct,
00:43:41 écoutons le président de la République.
00:43:43 Je suis sur le terrain pour, d'abord,
00:43:45 il y a une partie un peu intime
00:43:47 en venant sur cette aire,
00:43:49 et puis au contact pour aussi entendre,
00:43:51 écouter, continuer à
00:43:53 forger les convictions avant de
00:43:55 prendre les premières décisions.
00:43:57 - Le Premier ministre, il faut toujours... - Chaque chose en son temps.
00:43:59 Vous avez un Premier ministre électionnel,
00:44:01 c'est encore la fin de ce quinquennat,
00:44:03 il n'y a que deux jours que le Conseil constitutionnel a proclamé
00:44:05 les résultats. Il faut faire les choses en bon ordre
00:44:07 et écouter,
00:44:09 respirer,
00:44:11 respirer.
00:44:13 Il y a aussi une forme,
00:44:15 un apaisement à avoir
00:44:17 avec toutes et tous.
00:44:19 On ne prend pas le présidentiel,
00:44:21 il y a eu parfois un peu de tension.
00:44:23 C'est important qu'on agisse,
00:44:25 mais qu'il y ait un retour au calme, à la concorde.
00:44:27 Quasiment un an plus tard,
00:44:29 c'est ça le calme et la concorde.
00:44:31 C'est très impressionnant de voir
00:44:33 que ce président
00:44:35 qui se présentait comme
00:44:37 le président du consensus,
00:44:39 vous vous souvenez, en même temps, c'était le principe
00:44:41 même du consensus,
00:44:43 et de facto,
00:44:45 du calme et de la concorde,
00:44:47 aboutit à cette situation
00:44:49 extrêmement clivée et même bloquée.
00:44:51 Je trouve ça très très fort.
00:44:53 Moi,
00:44:55 je vous entends, Madame, dérouler
00:44:57 vos éléments de langage.
00:44:59 - On y revient. - Mais qui sont intéressants.
00:45:01 C'est intéressant d'en parler.
00:45:03 Je dis vos éléments de langage parce que
00:45:05 c'est ce que donnent les autres,
00:45:07 et je veux entendre.
00:45:09 - C'est pas appréciatif
00:45:11 de parler d'éléments de langage.
00:45:13 Vous avez eu un certain nombre de briefings.
00:45:15 - Non, absolument pas.
00:45:17 - L'appel à la responsabilité, c'était l'expression
00:45:19 utilisée par Emmanuel Macron.
00:45:21 - Et que je vous invite à utiliser également.
00:45:23 - Il faut dîner avec des journalistes.
00:45:25 Je me permets de dire ça, mais vous savez très bien,
00:45:27 comme moi, qu'il y a un élément qui a été
00:45:29 tout à fait occulté dans ce débat
00:45:31 et qui rend cette réforme
00:45:33 nulle et non avenue, c'est la question
00:45:35 des enfants, c'est-à-dire de la démographie,
00:45:37 de la natalité, ça ne peut pas fonctionner,
00:45:39 la réforme des retraites, quand il n'y a pas d'enfants,
00:45:41 c'est Madoff, c'est la pyramide de Ponzi,
00:45:43 ça, vous n'avez fait aucune proposition.
00:45:45 D'ailleurs, j'étais extrêmement surprise que, par exemple,
00:45:47 les femmes ne se soient pas intéressées
00:45:49 à la condition féminine,
00:45:51 vraiment, de façon claire,
00:45:53 et d'ailleurs, ça a été dit par M. Rister,
00:45:55 pendant cette réforme des retraites.
00:45:57 Je crois que vous savez,
00:45:59 mais moi aussi, je suis comme Éric Rebelle,
00:46:01 je vous trouve très méritante.
00:46:03 Éric Rebelle, je ne me confonds pas.
00:46:05 Non.
00:46:07 De défendre votre point de vue,
00:46:09 mais reconnaissez que là,
00:46:11 ça ne fonctionne pas.
00:46:13 C'est un peu un dialogue de sourds,
00:46:15 et je veux qu'on avance et qu'on aille sur le terrain également.
00:46:17 Vous avez l'image en direct,
00:46:19 place de la Concorde, il y a une mobilisation
00:46:21 à l'appel des syndicats, la CGT,
00:46:23 Île-de-France, et cette fois-ci, c'est place d'Italie,
00:46:25 dans le 13e arrondissement,
00:46:27 ça doit commencer à 18h.
00:46:29 Également, il y a quelques dizaines
00:46:31 de personnes, on va rejoindre notre équipe sur place.
00:46:33 Sarah Varani, que se passe-t-il
00:46:35 autour de vous ? Normalement, le départ
00:46:37 de ce rassemblement, qui n'est pas un rassemblement
00:46:39 sauvage, je le répète, car c'était à l'appel
00:46:41 des syndicats, doit commencer
00:46:43 d'ici 10 minutes tout de pied.
00:46:45 - Vous ne parlez pas à l'antenne ?
00:46:47 - Oui, exactement, Elliot,
00:46:49 l'appel de la CGT pour ce rassemblement
00:46:51 ici, devant le centre
00:46:53 commercial Italie 2, place
00:46:55 d'Italie dans le 13e arrondissement de Paris.
00:46:57 Le rassemblement doit
00:46:59 débuter à 18h, mais là, comme vous pouvez
00:47:01 le voir, environ 300 personnes
00:47:03 sont déjà sur place.
00:47:05 C'est à l'appel
00:47:07 de la CGT,
00:47:09 des prises de parole sont prévues en début
00:47:11 de ce rassemblement,
00:47:13 puis le cortège va
00:47:15 se déplacer dans le quartier,
00:47:17 pour finir au niveau de la Buttocaille.
00:47:19 C'est une
00:47:21 manifestation syndicale,
00:47:23 l'une des seules de ce
00:47:25 week-end qui est prévue.
00:47:27 - Est-ce que tu veux qu'on aille à côté de l'élu ?
00:47:29 - Merci beaucoup, Sarah
00:47:31 Varnier, évidemment. Si vous voulez nous mettre
00:47:33 d'ailleurs, pendant cette mobilisation,
00:47:35 quelques syndicats en direct,
00:47:37 ils seront les bienvenus.
00:47:39 Donc voilà ce qui se passe, place d'Italie,
00:47:41 on reste très attentif à ce qui se passe
00:47:43 place de la Concorde.
00:47:45 Restons, justement, sur la Concorde,
00:47:47 ce mot du président de la République.
00:47:49 Avril 2022, retour à la Concorde.
00:47:51 Un an plus tard, vous avez une situation
00:47:53 similaire à celle de la mobilisation
00:47:55 des Gilets jaunes, si ce n'est pire, c'est-à-dire que
00:47:57 cinq ans plus tard, vous avez une France qui est fracturée,
00:47:59 une France sous tension.
00:48:01 Donc, est-ce que c'est l'échec
00:48:03 d'Emmanuel Macron ? Raphaël Stainville.
00:48:05 - Emmanuel Macron, non seulement, avait fait cette promesse
00:48:07 de Concorde, mais il avait fait en 2017,
00:48:09 la promesse, en se faisant élire contre
00:48:11 Marine Le Pen,
00:48:13 qu'il ferait reculer les extrêmes,
00:48:15 comme il appelle,
00:48:17 il définissait,
00:48:19 le Rassemblement national.
00:48:21 On s'aperçoit que, ni le Rassemblement national,
00:48:23 ni, de l'autre côté du
00:48:25 spectre, la France insoumise
00:48:27 aujourd'hui, n'ont jamais été aussi puissantes
00:48:29 dans le
00:48:31 paysage politique. Donc, il y a
00:48:33 les échecs d'Emmanuel Macron, ils sont multiples
00:48:35 et je pense, pour en revenir justement
00:48:37 à cette discussion
00:48:39 qu'on avait sur le programme présidentiel d'Emmanuel Macron,
00:48:41 c'est précisément parce qu'Emmanuel Macron
00:48:43 n'a pas fait campagne, parce qu'il avait certes
00:48:45 écrit noir sur blanc, que
00:48:47 cette réforme des retraites
00:48:49 serait...
00:48:51 faisait partie de son programme,
00:48:53 mais il ne l'a pas défendue. Il y a eu un grand meeting
00:48:55 d'Emmanuel Macron, il n'y a pas eu de débat
00:48:57 avec les autres candidats, et donc en fait,
00:48:59 il s'est fait élire sur un malheureux... - Il n'y a pas eu de débat avec les autres candidats ?
00:49:01 - Non, non, non, il n'y a pas eu de débat.
00:49:03 - Il y a eu un débat avec... - Pardonnez-moi,
00:49:05 il n'y a pas eu de débat, on peut refaire l'histoire,
00:49:07 mais il n'y a pas eu de débat avec les autres candidats.
00:49:09 - Non mais moi, je crois que... - Il y a eu un débat,
00:49:11 mais l'entre deux... - Emmanuel Macron, c'est aussi ses ministres et son gouvernement
00:49:13 et ses élus. Donc quand vous me dites qu'on n'a pas débattu là sur cette question des retraites...
00:49:17 - Quand on en arrive à ce doute de mauvaise foi, honnêtement... - Non mais...
00:49:19 - Non mais c'est la mauvaise foi.
00:49:21 - Non, je suis désolé.
00:49:23 - Je ne suis pas sûr, Camara. - La classe.
00:49:25 - En tous les cas, je ne sais pas si c'est la classe, mais là c'est la pub.
00:49:27 On revient dans un instant.
00:49:29 - Quasiment 18h sur CNews,
00:49:35 on poursuit Punchline Weekend,
00:49:37 toujours avec Gabriel Cluzel,
00:49:39 Raphaël Stainville, Éric Revel, François Puponi,
00:49:41 Shannon Sebon, et dans un instant,
00:49:43 Laurent Jacobelli, porte-parole
00:49:45 du Rassemblement National
00:49:47 et député, sera en direct
00:49:49 en plateau avec nous. Vous avez ces deux
00:49:51 images en direct. À gauche,
00:49:53 Place de la Concorde avec
00:49:55 un dispositif de sécurité très important
00:49:57 puisque les manifestations
00:49:59 et tout rassemblement sont interdits
00:50:01 sur ce secteur-là. Et puis à droite,
00:50:03 une mobilisation à l'appel de la CGT
00:50:05 Île-de-France, mobilisation donc
00:50:07 revendiquée par la CGT.
00:50:09 Place d'Italie, vers une
00:50:11 troisième soirée de violence
00:50:13 à Paris notamment, c'est la crainte des
00:50:15 autorités. C'est pour ça qu'on pose
00:50:17 un petit point d'interrogation. Je vous vois tout aussi
00:50:19 interrogatif, cher Éric Revel. - Oui. - Mais d'abord,
00:50:21 on fait le point sur l'information avec Michael Dos Santos.
00:50:23 - Après la faillite de la Silicon Valley
00:50:29 Bank et des difficultés de Crédit Suisse,
00:50:31 la Fédération bancaire française
00:50:33 se veut rassurante. Aucun risque
00:50:35 de contagion dans l'Hexagone. Les
00:50:37 établissements français sont solides.
00:50:39 Presque tous sont soumis à des règles spécifiques
00:50:41 de prudence. Le site
00:50:43 de stockage de gaz de Chemerie
00:50:45 a l'arrêt. Suite au recours
00:50:47 au 49.3 du gouvernement,
00:50:49 les salariés ont décidé d'attendre le vote
00:50:51 sur les deux motions de censure déposées par
00:50:53 les députés. Situé en Sologne,
00:50:55 le plus grand établissement de stockage
00:50:57 d'Europe tournait au ralenti depuis
00:50:59 le 7 mars dernier. Et puis,
00:51:01 le 15 de France a rempli sa mission.
00:51:03 Les Bleus se sont imposés
00:51:05 un 28 à domicile face au Pays de
00:51:07 Galles. Grâce à cette victoire et au
00:51:09 bonus offensif obtenu, la France
00:51:11 peut encore espérer remporter le tournoi des
00:51:13 6 nations. Pour cela, il faudra
00:51:15 attendre une défaite de l'Irlande face à l'Angleterre.
00:51:17 Une rencontre qui vient de débuter.
00:51:19 ...
00:51:21 - Monsieur Jacques Aubély,
00:51:23 merci de nous avoir rejoint sur le plateau.
00:51:25 Je rappelle que vous êtes député
00:51:27 du Rassemblement National et porte-parole
00:51:29 du parti. Dans un instant, je vous poserai la question
00:51:31 sur les motions de censure qui ont été
00:51:33 déposées. Le Rassemblement National
00:51:35 en a déposé une. Un
00:51:37 appel du Rassemblement National aux élus
00:51:39 LR hier,
00:51:41 Jordan Bardella, aux députés
00:51:43 qui pourraient voter cette motion
00:51:45 de censure. Une sorte de pression du côté
00:51:47 des Républicains. C'est "attention, si vous votez cette motion de censure,
00:51:49 terminez, vous n'êtes plus
00:51:51 chez les LR. Donc vous allez nous expliquer si ça
00:51:53 peut changer la donne. Mais avant cela, le terrain".
00:51:55 Et c'est ça la priorité. Il y a deux mobilisations
00:51:57 à Paris. Une mobilisation
00:51:59 officielle, Place d'Italie.
00:52:01 Et crainte de nouveau
00:52:03 rassemblement, Place de la
00:52:05 Concorde. Donc on va retrouver tout de suite,
00:52:07 Augustin Donatieux, Place de la Concorde. Pour l'instant,
00:52:09 il est 18h. C'est calme,
00:52:11 Place de la Concorde. Mais c'est un calme apparent
00:52:13 avec un dispositif
00:52:15 de sécurité très important.
00:52:17 - C'est un calme relatif et on
00:52:21 surveille la situation comme le lait sur le feu puisque
00:52:23 les forces de l'ordre présentes en nombre
00:52:25 qui bouclent le quartier, le secteur des
00:52:27 Champs-Elysées et de la Place de la Concorde
00:52:29 filtrent les entrées de cette place,
00:52:31 demandent aux touristes et aux riverains
00:52:33 qui ont des gros sacs à dos de les ouvrir devant eux.
00:52:35 Et les renseignements généraux
00:52:37 effectivement procèdent à différents
00:52:39 contrôles de personnes suspectes
00:52:41 en leur demandant de vider leurs poches,
00:52:43 de décliner leur identité. Et actuellement
00:52:45 à l'image, vous voyez ce groupe de
00:52:47 policiers qui vient d'interpeller deux personnes pour des
00:52:49 raisons que pour le moment nous ignorons.
00:52:51 Mais ces personnes sont effectivement
00:52:53 menottées. Était-elle suspecte,
00:52:55 dangereuse et peut-être préparait-elle
00:52:57 un rassemblement ? Rassemblement interdit
00:52:59 par la préfecture de police
00:53:01 de Paris, préfecture de police qui
00:53:03 a indiqué qu'effectivement si le moindre
00:53:05 rassemblement avait lieu, les personnes seraient
00:53:07 directement emmenées, exfiltrées de
00:53:09 cette place de la Concorde. Et c'est actuellement
00:53:11 ce qui est en train de se passer puisque devant nous, nous sommes
00:53:13 en train de voir effectivement la personne
00:53:15 menottée monter dans une fourgonnette
00:53:17 de police, probablement direction
00:53:19 un commissariat pour une prochaine
00:53:21 audition. En tous les cas, ici
00:53:23 la circulation fonctionne
00:53:25 parfaitement bien, les touristes peuvent
00:53:27 profiter de cette place
00:53:29 relativement librement.
00:53:31 Mais tout le monde semble très attentif.
00:53:33 La brave M brigade rapide
00:53:35 de, pardon, la brigade de répression
00:53:37 de l'action violente mobile, ces
00:53:39 motocyclistes d'une vingtaine de motos
00:53:41 parcourent cette place de la Concorde
00:53:43 tous les quarts d'heure, toutes les vingt minutes pour
00:53:45 s'assurer qu'aucun rassemblement ne
00:53:47 se passe. Ici en bas des
00:53:49 Champs-Elysées, tout semble sous contrôle pour le
00:53:51 moment. On a presque envie de dire pourquoi
00:53:53 on n'avait pas fait ça avant, pourquoi ça ne s'est
00:53:55 pas passé comme cela hier.
00:53:57 Merci beaucoup Augustin Donatio, on reviendra
00:53:59 vous voir dans sept heures.
00:54:01 On reste dans la capitale, mais
00:54:03 à quelques kilomètres de la place de la
00:54:05 Concorde, direction Place d'Italie.
00:54:07 Mobilisation à l'appel des syndicats,
00:54:09 CGT Île de France, avec quelques
00:54:11 centaines de personnes. Sarah Varni,
00:54:13 vous êtes avec un député
00:54:15 de la France Insoumise, c'est à vous.
00:54:17 Oui, exactement, je suis avec le député
00:54:21 M. Saint-Ou, le député
00:54:23 des Hauts-de-Seine de la France Insoumise.
00:54:25 Pour vous, c'était important d'être
00:54:27 présent aujourd'hui pour ce rassemblement syndical
00:54:29 à l'appel à l'intersyndical ?
00:54:31 Oui, bien sûr, depuis le début, en réalité du mouvement,
00:54:33 on a la chance d'avoir une intersyndicale très forte
00:54:35 et très unie, et donc, j'ai envie
00:54:37 de dire, avec une forme de discipline,
00:54:39 on répond à l'appel de l'intersyndical
00:54:41 pour mettre la pression sur le gouvernement
00:54:43 et montrer que rien n'est joué en réalité
00:54:45 et que désormais, le rapport
00:54:47 de force peut encore faire vaciller.
00:54:49 Les rassemblements dans la rue,
00:54:51 les manifestations, ça peut encore jouer
00:54:53 justement face à...
00:54:55 Bien entendu, en réalité, le choix qui a été fait
00:54:57 par Emmanuel Macron, c'est de placer
00:54:59 maintenant la discussion sur le terrain du rapport
00:55:01 de force réellement, et c'est ce que la population entière
00:55:03 comprend. Le gouvernement
00:55:05 est dans une situation où il est quasiment
00:55:07 forcené, il s'obstine, et bien
00:55:09 le peuple a décidé de se faire entendre
00:55:11 et d'aller au bout de sa propre logique et d'obtenir
00:55:13 le retrait.
00:55:15 Donc ici, le rassemblement à place d'Italie,
00:55:17 où nous nous trouvons actuellement,
00:55:19 pour l'instant, presque
00:55:21 500 personnes sont présentes
00:55:23 et ça continue d'arriver pour le rassemblement
00:55:25 qui devait se tenir à partir
00:55:27 de maintenant 18h, qui va ensuite
00:55:29 déambuler dans le quartier
00:55:31 pour finir à la Buttocaille.
00:55:33 - Monsieur le ministre Sarah Barney, merci
00:55:35 pour ces mots du député
00:55:37 La France Insoumise.
00:55:39 Pour les gens qui ne
00:55:41 se souviennent pas de qui est
00:55:43 M. Saint-Aoul, si mes souvenirs
00:55:45 sont bons, c'est celui qui avait interpellé
00:55:47 le ministre du Travail,
00:55:49 Olivier Dussopt, en disant "vous êtes
00:55:51 un imposteur, vous êtes un assassin".
00:55:53 Et puis il avait
00:55:55 présenté ses excuses un peu plus
00:55:57 tard, quelques minutes plus tard.
00:55:59 Laurent Jacobelli.
00:56:01 Vous n'étiez pas là juste avant
00:56:03 la publicité, mais on a
00:56:05 entendu une déclaration d'Emmanuel Macron
00:56:07 en avril 2022,
00:56:09 juste après sa réélection, dire
00:56:11 "il faut un retour au calme
00:56:13 et à la concorde".
00:56:15 Un an plus tard, la situation
00:56:17 quand même paraît un peu compliquée.
00:56:19 Et je veux vous faire réagir à une autre
00:56:21 déclaration, cette fois-ci c'est Édouard Philippe.
00:56:23 Alors on l'a déjà diffusé hier, mais c'est tellement
00:56:25 saisissant. On est en décembre
00:56:27 2018, trois jours après
00:56:29 le saccage de l'arc de Triomphe.
00:56:31 Et donc
00:56:33 Édouard Philippe prend la parole
00:56:35 et il va donc supprimer cette taxe
00:56:37 carbone qui avait mis le feu au pays.
00:56:39 Écoutez bien ce qu'il dit et on en parle
00:56:41 juste après.
00:56:43 Je suis par ailleurs convaincu
00:56:45 que si l'État
00:56:47 doit rester fort
00:56:49 et ferme,
00:56:51 il est d'abord le garant de la paix publique.
00:56:53 Fixer le cap
00:56:55 et le tenir
00:56:57 est une nécessité
00:56:59 pour gouverner la France.
00:57:01 Mais aucune taxe ne mérite de mettre
00:57:03 en danger l'unité de la nation.
00:57:05 Deux questions en une.
00:57:07 Est-ce que l'État est toujours
00:57:09 le garant de la paix publique avec cette réforme ?
00:57:11 Et là il parlait de taxes, mais est-ce que
00:57:13 une réforme peut mettre l'unité
00:57:15 de la nation en danger ? Oui bien sûr.
00:57:17 Surtout quand elle passe de cette manière-là.
00:57:19 Parce qu'on peut tous débattre
00:57:21 pour ou contre la réforme des retraites,
00:57:23 faire un vrai débat à l'Assemblée nationale
00:57:25 puis au Sénat, voter,
00:57:27 jouer notre rôle de parlementaire, que les Français s'expriment,
00:57:29 et à la fin il y a une décision.
00:57:31 Je pense que ça tout le monde peut le comprendre et tout le monde
00:57:33 peut l'admettre. Ce qu'on n'admet pas aujourd'hui
00:57:35 c'est la forme. C'est-à-dire que quand
00:57:37 on voit que 9 salariés sur 10 sont contre
00:57:39 la réforme, que la majorité de l'Assemblée nationale
00:57:41 est contre la réforme, que les Français
00:57:43 qui travaillent ou qui ne travaillent pas, qui sont dans la rue
00:57:45 sont contre la réforme, la faire passer
00:57:47 en triturant la Constitution
00:57:49 dans tous les sens, et bien là
00:57:51 il y a un signal terrible qui est envoyé aux Français
00:57:53 qui est "cause toujours tu m'intéresses".
00:57:55 Et c'est ça qui n'est pas accepté.
00:57:57 Et donc effectivement le Président de la République
00:57:59 j'allais dire, violente notre démocratie,
00:58:01 il l'abrusque, il la gifle
00:58:03 parfois, et c'est ça qu'on ne peut pas
00:58:05 accepter. Ce qu'a fait Madame Borne
00:58:07 en disant "j'ai pris ma calculette,
00:58:09 j'ai compté, il n'y a pas assez de députés pour voter ma réforme
00:58:11 alors on ne va pas leur demander de voter,
00:58:13 on va faire le 49-3". C'est un bras
00:58:15 d'honneur fait à la démocratie.
00:58:17 Et donc il ne faut pas s'étonner après
00:58:19 que certains Français se disent
00:58:21 "pour m'exprimer qu'est-ce qu'il me reste ? Je vais aller dans la rue".
00:58:23 Bien évidemment il ne faut qu'il n'y ait aucune violence.
00:58:25 Bien évidemment il ne faut violer
00:58:27 aucune loi dans la rue. Et les forces de l'ordre font
00:58:29 pour l'instant un travail remarquable
00:58:31 dans ce sens. Mais on a un Président de la République
00:58:33 qui ne contrôle pas le chaos,
00:58:35 qui n'apaise pas les tensions. Au contraire,
00:58:37 il met du sel sur la plaie en permanence.
00:58:39 Macron c'est le chaos.
00:58:41 C'est le chaos migratoire, c'est le chaos sécuritaire,
00:58:43 c'est maintenant le chaos social, c'est le chaos dans les rues.
00:58:45 Ce Président de la République
00:58:47 se soucie de ce pays comme d'une guigne.
00:58:49 Il se voit en Européen, en Président mondial
00:58:51 mais le sort des Français lui importe peu
00:58:53 et il n'entend rien. Il ne s'agrippe
00:58:55 à sa réforme comme à un
00:58:57 doudou d'orgueil. C'est-à-dire
00:58:59 que si je dois la lâcher, c'est moi Emmanuel Macron
00:59:01 qui vais perdre la face.
00:59:03 Les 67 hautes millions de Français, on a l'impression
00:59:05 qu'ils s'en fichent. On parlera de la censure
00:59:07 dans un instant mais je vous donne la parole.
00:59:09 Évidemment, Shannon Seband va représenter
00:59:11 la majorité. On a entendu
00:59:13 Monsieur Jacobelli dire
00:59:15 "C'est un bras d'honneur". Ce 49-3, c'est
00:59:17 un bras d'honneur à la démocratie et au débat.
00:59:19 La réalité, Monsieur Jacobelli,
00:59:21 c'est que vous, en tant que député,
00:59:23 vos collègues au sein de l'hémicycle
00:59:25 avaient fait preuve d'un mutisme assourdissant
00:59:27 lors des débats qui ont eu lieu au sein de l'hémicycle
00:59:29 sur ce projet de loi "réforme des retraites".
00:59:31 Donc moi, j'aime beaucoup entendre ici et là
00:59:33 des députés de l'opposition
00:59:35 qui s'indignent du fait que nous aurions
00:59:37 pu triturer la Constitution comme vous le disiez
00:59:39 mais quelles sont vos propositions si
00:59:41 peut-être, ce que vous prônez
00:59:43 face à ce déficit-là du système des retraites,
00:59:45 c'est, il me semble, une réforme
00:59:47 qui coûte 26,5 milliards d'euros
00:59:49 financée par... - Non, c'est faux, mais c'est pas grave.
00:59:51 Vous n'êtes pas doué pour les chiffres, Macroni le sait
00:59:53 donc c'est pas grave, vous ne le faites pas.
00:59:55 - Vous savez, j'ai dit ça à Monsieur Bardella.
00:59:57 - On connaît votre technique.
00:59:59 - C'est vous qui êtes au gouvernement.
01:00:01 - C'est vous qui êtes au gouvernement, Madame.
01:00:03 - Vous étiez à l'aise avec les chiffres quand il s'agissait de faire appel
01:00:05 à des banques russes pour financer vos campagnes.
01:00:07 - Oh là là, je vois que le niveau s'élève.
01:00:09 - Vous prônez justement, Monsieur Jacobelli,
01:00:11 vous prônez aujourd'hui... - Ça sent la faim.
01:00:13 - Ce que vous dites, Monsieur Jacobelli,
01:00:15 c'est que vous prôtez une réforme des retraites
01:00:17 avec un âge légal ramené à 60 ans.
01:00:19 - Parlons de la vôtre, peut-être. - À 60 ans.
01:00:21 - Parce que c'est pas la nôtre qui met les Français dans la rue, Madame.
01:00:23 - Vous prônez une réforme des retraites à 60 ans.
01:00:25 - On n'en tiendra rien, je crois. Vous êtes décidément macroniste.
01:00:27 - Vous voyez, je n'ai même pas réponse à ma question.
01:00:29 C'est ce qu'on appelle un refus de débattre.
01:00:31 La réalité, Monsieur Jacobelli, et vous le savez mieux que moi,
01:00:33 c'est que vous défendez une retraite à 60 ans.
01:00:35 Cette retraite à 60 ans ne tient pas compte
01:00:37 de la pénibilité du travail.
01:00:39 - Ils sont tous programmés pareil, c'est sûr.
01:00:41 - Vous ne me laissez même pas parler alors que...
01:00:43 - Mais Madame, on parle de votre réforme, pas de la nôtre.
01:00:45 C'est pas nous qui sommes au pouvoir, malheureusement.
01:00:47 C'est pas nous qui mettons des milliers de Français dans la rue.
01:00:49 - L'Assemblée, c'est vous. Répondez sur votre réforme.
01:00:51 - Monsieur Jacobelli, ce que je ne peux pas entendre,
01:00:53 c'est vos propos et c'est ce mensonge
01:00:55 que vous continuez à diffuser sur les chaînes de télévision.
01:00:57 - C'est pas Olivier Véran, ici.
01:00:59 - Et ce mensonge et cette démagogie
01:01:01 dont vous savez faire preuve est tout à fait hallucinante.
01:01:03 Dites à nos Français, effectivement,
01:01:05 que votre programme économique,
01:01:07 Monsieur Jacobelli, est d'une faiblesse hallucinante.
01:01:09 Revenons, lors de la campagne des présidentielles,
01:01:11 vous prôniez même la suppression de l'impôt sur les revenus
01:01:13 pour les moins de 30 ans.
01:01:15 Une réforme totalement injuste.
01:01:17 - Vous génez tout le monde sur le plateau, Madame.
01:01:19 Arrêtez, arrêtez.
01:01:21 Franchement, il y a un sentiment de gêne.
01:01:23 - Mais répondez sur le fond, Monsieur Jacobelli.
01:01:25 - Mais moi, je peux vous répondre, Madame,
01:01:27 parce que je suis sûr de mon programme
01:01:29 et que je l'assume, moi, devant les Français.
01:01:31 - Donc dites-moi, comment est-ce que vous financez
01:01:33 votre réforme des retraites à 60 ans, Monsieur Jacobelli ?
01:01:35 - D'abord, je vais être très clair, Madame.
01:01:37 On n'est pas ici, vous n'êtes pas procureur
01:01:39 et je ne suis pas suspect ni accusé de quoi que ce soit.
01:01:41 - Absolument pas. On débat.
01:01:43 - Si je peux me permettre de vous répondre,
01:01:45 la seule méthode que les Français récusent,
01:01:47 c'est la vôtre, pas la nôtre.
01:01:49 Nous avons été, depuis le début, très clairs.
01:01:51 Notre projet, ce n'est pas celui-là.
01:01:53 Notre projet, c'est pour ceux qui ont commencé
01:01:55 à travailler avant 20 ans, 60 ans, 40 annuités,
01:01:57 puis après, c'est progressif, 62 ans, 42 annuités.
01:01:59 Comment on le finance ? On l'a dit.
01:02:01 C'est un surcoût par rapport à aujourd'hui de 10 milliards.
01:02:03 On l'a mis. Mais honnêtement, je veux bien avoir ce débat.
01:02:05 Ça m'intéresse. Mais aujourd'hui, le problème,
01:02:07 c'est comment on fait pour arrêter cette réforme
01:02:09 que les Français ne veulent pas,
01:02:11 dont on a montré qu'elle était financièrement,
01:02:13 socialement et humainement tout à fait bancale.
01:02:15 Mais M. Jacobelli, votre discours est tout à fait séduisant
01:02:17 et je dois l'admettre.
01:02:19 Mais à vous entendre, c'est le festival des balis verdes
01:02:21 et des utopies. Dites la réalité à nos concitoyens.
01:02:23 Dites-leur que votre réforme des retraites,
01:02:25 c'est soit une augmentation des impôts,
01:02:27 soit une baisse des cotisations.
01:02:29 C'est pas parce que vous ne savez pas...
01:02:31 On ne va pas réussir à vous mettre d'accord.
01:02:33 On a l'impression qu'il y a une sorte de disque rayé.
01:02:35 On a l'impression de revenir à l'Assemblée.
01:02:37 Mais du moins, il n'y a pas d'insultes.
01:02:39 Et tant mieux, d'ailleurs, dans le respect.
01:02:41 Je pense que bien sûr.
01:02:43 Mais surtout, c'est une technique qu'on connaît.
01:02:45 C'est-à-dire, ne parlons pas de nous, parlons des autres.
01:02:47 Vous critiquez vos oppositions, vous les méprisez parfois un peu.
01:02:49 - Non, parce que j'admets...
01:02:51 - Par contre, laissez-moi parler.
01:02:53 - Chacun son tour, s'il vous plaît.
01:02:55 - Prenez vos méthodes, laissez-moi parler.
01:02:57 Il y a un moment, il va falloir que vous nous parliez de votre réforme.
01:02:59 Vous avez parlé pendant 4 minutes,
01:03:01 vous avez parlé de notre réforme et je vous remercie de faire notre publicité.
01:03:03 Je sais que les Français adhèrent à notre programme.
01:03:05 Mais parlons plutôt de la vôtre.
01:03:07 Parce que c'est la vôtre, aujourd'hui,
01:03:09 qui met les Français dans la rue.
01:03:11 C'est la vôtre, aujourd'hui, qui va faire l'objet d'une motion de censure lundi.
01:03:13 Pas la nôtre.
01:03:15 Alors, répondez sur la vôtre.
01:03:17 - Moi, je veux juste répondre, parce que c'est projet contre projet.
01:03:19 Vous parliez justement de la pénibilité du travail.
01:03:21 Avec le dispositif carrière longue, monsieur Jacobelli,
01:03:23 vous le savez mieux que moi, puisque vous êtes un...
01:03:25 - Bon, avancez-en, s'il vous plaît.
01:03:27 - En France, c'est sur deux.
01:03:29 - Vous avez programme contre programme, ça n'intéresse personne.
01:03:31 - Laissez-moi juste au moins répondre.
01:03:33 - S'il vous plaît.
01:03:35 - C'est la question de la pénibilité du travail.
01:03:37 - Vous voulez juste débat contre débat.
01:03:39 Il fallait qu'il y ait un temps long à l'Assemblée nationale.
01:03:41 - Oui, mais c'est pas ça.
01:03:43 - C'est pas suffisant.
01:03:45 - Merci.
01:03:47 - Il aurait fallu que l'être.
01:03:49 - Je suis certain.
01:03:51 - Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
01:03:53 - Un peu de respect pour les téléspectateurs.
01:03:55 - Un peu de respect pour les téléspectateurs.
01:03:57 Il n'y a pas de nupe autour du plateau,
01:03:59 donc on ne va pas parler de la nupe.
01:04:01 En revanche, ce qui est intéressant, c'est la colère des Français.
01:04:03 Ce qui est intéressant, c'est que vous avez 8 Français sur 10
01:04:05 qui n'ont pas supporté l'utilisation du 49/3.
01:04:07 Ce qui est intéressant, c'est qu'après 2 mois de discussions quotidiennes
01:04:11 sur la réforme des retraites, sur les modalités,
01:04:15 les détails, des détails, des détails,
01:04:17 vous avez toujours 2 Français sur 3 qui sont contre.
01:04:19 Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui,
01:04:21 vous avez partout en France des mobilisations
01:04:23 parce qu'ils n'ont pas supporté cette manière d'agir du côté de la majorité.
01:04:29 Et ils ne supportent plus ça.
01:04:31 Et maintenant, vous l'avez très bien dit, Eric Revelle,
01:04:33 au-delà de l'aspect politique et des détails de la réforme,
01:04:37 c'est l'impasse.
01:04:39 Aujourd'hui, on a un gouvernement qui est dos au mur,
01:04:41 on a un président qui est mis en difficulté,
01:04:43 une première ministre en sursis,
01:04:47 et pourtant, il y a le Bronte Pivet, il n'y a pas de crise politique.
01:04:49 Mais ça, c'est autre chose.
01:04:51 Comment on fait pour sortir de l'impasse, Eric Revelle ?
01:04:53 Il y a déjà 2 motions de censure qui sont déposées,
01:04:55 l'une du Ration national et l'autre de ce groupe centriste,
01:05:00 Lyott.
01:05:02 Les centristes, par définition, sont à équidistance de la droite et de la gauche.
01:05:06 Ça peut être très intéressant.
01:05:08 Maintenant, il y a sans doute un calcul politique,
01:05:10 et surtout nos invités politiques vont nous dire ce qu'ils en pensent,
01:05:12 c'est que c'est quand même beaucoup plus compliqué
01:05:14 d'avoir une majorité absolue sur une motion de censure
01:05:17 que de voter une loi à la majorité.
01:05:19 C'est beaucoup plus compliqué.
01:05:21 Donc, la motion de censure, on va voir ce qu'elle va donner.
01:05:23 Après, il y aura, comme le disait François Pouponni,
01:05:25 le Conseil constitutionnel.
01:05:27 Est-ce que c'est un bon véhicule législatif
01:05:29 de faire une loi rectificative de finances
01:05:31 pour faire passer une réforme des retraites ?
01:05:33 C'est un autre sujet.
01:05:35 Donc, le Conseil constitutionnel pourra peut-être sonner la fin de tout ça.
01:05:38 Et puis, l'émotion de censure.
01:05:42 Parlons de l'émotion de censure.
01:05:44 2 motions ont été déposées, pardonnez-moi.
01:05:48 On ira voir dans un instant Mme Fauvel, secrétaire syndicat FO.
01:05:52 Jordan Bardella a annoncé hier que le Rassemblement national,
01:05:56 en cas de dissolution, ne présenterait pas de candidat
01:05:59 face aux députés LR qui voteraient la censure.
01:06:02 Laurent Jacobelli, si je traduis pour le téléspectateur qui nous regarde,
01:06:06 c'est une sorte d'union des droites déguisée.
01:06:08 Non, pas du tout.
01:06:10 On essaye de rétablir un équilibre qui a été rompu.
01:06:12 Il y a des députés LR qui n'écoutent pas leurs patrons
01:06:16 qui vont à la soupe et qui sont proches du terrain
01:06:18 et qui veulent voter cette motion de censure.
01:06:20 Ils ont face à eux un parti politique qui leur interdit,
01:06:22 un gouvernement qui les appelle en essayant de leur proposer
01:06:25 des avantages politiques pour qu'ils renoncent à leur choix
01:06:29 et ils ont une menace de dissolution qui les touche directement.
01:06:32 Cette menace c'est que si vous votez la motion de censure,
01:06:34 on retourne aux urnes et comme vous avez l'étiquette LR,
01:06:37 vous ne serez pas élu.
01:06:38 Nous, on a voulu rétablir l'équilibre en leur disant
01:06:40 "N'écoutez pas cet argument de chantage,
01:06:42 soyez libres de décider ce que vous voulez
01:06:44 parce que si on retourne aux urnes pour réélire nos députés,
01:06:48 vous n'aurez pas de candidat Rassemblement national face à vous
01:06:51 et donc en avantages comparatifs, il y a un équilibre décidé
01:06:55 en votre âme et conscience.
01:06:56 L'âme et la conscience de chaque député.
01:06:58 En tout cas, Olivier Marlex vous a répondu.
01:07:01 Les députés, les républicains n'ont jamais été à vendre
01:07:04 ni hier, ni aujourd'hui, ni demain.
01:07:06 Alors hier si, puisque lui-même a essayé de les vendre.
01:07:09 C'est un trafiquant de droite.
01:07:12 Le nombre de députés LR qui essaient de négocier
01:07:16 avec le Rassemblement national le jour des élections
01:07:18 pour que ça ne se passe pas bien.
01:07:19 Donc M. Marlex est devenu aujourd'hui le petit allié graphiste
01:07:23 d'Emmanuel Macron.
01:07:24 Plus personne ne l'entend, même plus ses propres troupes.
01:07:26 On verra bien ce qui se passera lundi.
01:07:28 Retour au terrain, puisque place de la Concorde,
01:07:30 je rappelle que les rassemblements sont interdits
01:07:32 et on a cette image qui nous surprend un peu
01:07:34 avec un homme à terre.
01:07:36 Augustin, donne adieu plus sérieusement.
01:07:39 Qu'est-ce qui se passe place de la Concorde ?
01:07:41 Que fait cet homme ?
01:07:42 Il se repose.
01:07:44 C'est un monsieur qui semblait préparer cette intervention
01:07:48 sûrement de sa propre initiative.
01:07:50 Depuis tout à l'heure, il scande des slogans
01:07:53 "La démocratie est morte", "Mort au roi",
01:07:56 "Macron démission" avec des touristes un peu éberlués
01:07:59 qui l'ont pris en photo et des forces de l'ordre autour de nous
01:08:02 qui ne réagissent pas, qui le regardent.
01:08:04 Cette personne qui espérait pouvoir rameuter du monde auprès de lui.
01:08:08 Puisqu'à l'instant, juste avant que vous nous preniez en direct,
01:08:10 il a levé les yeux en demandant "Personne n'est autour de moi".
01:08:13 Il a dit "Tant pis, je resterai ici".
01:08:14 Cette personne, visiblement, va rester là quelques minutes.
01:08:18 Combien de temps ? On ne le sait pas.
01:08:19 Encore une fois, la préfecture de police de Paris a interdit tout rassemblement ici.
01:08:22 Est-ce qu'on peut appeler ça un rassemblement ? Non, puisque monsieur est seul.
01:08:25 C'est une manifestation solitaire pour le moment.
01:08:29 Je pense que les forces de l'ordre interviendront
01:08:31 si effectivement d'autres personnes se joindront à lui.
01:08:33 Puisqu'ici, beaucoup de forces de l'ordre quadrillent
01:08:36 ce secteur des Champs-Élysées et de la place de la Concorde.
01:08:38 Hélène Fauvel est en direct.
01:08:40 C'est un peu étonnant, surprenant.
01:08:43 Il y a plus de monde place d'Italie.
01:08:45 C'est peut-être plus intéressant de voir les images place d'Italie pour l'instant
01:08:48 que place de la Concorde.
01:08:50 Merci d'être en direct avec nous, Hélène Fauvel.
01:08:54 Je rappelle que vous êtes responsable syndical FO.
01:08:57 J'imagine que vous avez écouté, entendu un peu les débats qu'il y a sur le plateau.
01:09:02 Cette utilisation du 49.3, Hélène Fauvel, pour vous,
01:09:06 c'est le coup de force de trop.
01:09:08 Qu'est-ce que vous allez répondre à cela ?
01:09:11 Bonjour, déjà.
01:09:13 Sur cette utilisation du 49.3.
01:09:16 Le 49.3, il est prévu dans la Constitution, il est légal.
01:09:19 Donc la question n'est pas là.
01:09:21 La question, c'est l'usage abusif de cet article 49.3
01:09:26 depuis le début de cette mandature.
01:09:28 C'est-à-dire qu'en gros, tout ou presque tout est passé par le 49.3.
01:09:32 Nous, nous avions alerté.
01:09:34 Alerté et pas menacé, que les choses soient bien claires.
01:09:37 Alerté parce que dans les cortèges, dans les manifestations,
01:09:41 dans nos contacts, je dirais, avec les militants de terrain,
01:09:43 nous entendions des choses qu'il fallait durcir.
01:09:46 Que c'était, que nous avions manifesté dans le calme
01:09:50 et que manifestement le Président de la République n'entendait pas.
01:09:53 Et qu'il avait deux sur trois refusé de recevoir donc les leaders de l'intersyndical.
01:09:59 Ça, c'est le premier point.
01:10:01 Deuxième point, moi il m'est revenu,
01:10:04 il m'est revenu que les renseignements territoriaux avaient quand même alerté dès mardi.
01:10:09 Dès mardi, qu'en cas d'usage du 49.3, il pourrait y avoir une radicalisation.
01:10:14 Je suppose que si nous, nous le savons,
01:10:16 le Président de la République devait le savoir également.
01:10:19 Et que malgré tout, il a fait ce choix.
01:10:21 Alors que le choix soit clair, nous, nous n'approuvons pas.
01:10:25 Nous n'approuvons pas les atteintes aux biens et aux personnes.
01:10:28 En ce moment, il y a du "mon place d'Italie",
01:10:31 c'est un appel de la CGT Île-de-France,
01:10:34 et j'ai vu quelques drapeaux FO sur les images.
01:10:36 Et donc c'est notre union départementale de Paris,
01:10:39 et notre union régionale d'Île-de-France.
01:10:41 C'est une manifestation qui a été déposée, autorisée,
01:10:46 et qui donc sera encadrée.
01:10:48 Nous n'appelons pas au rassemblement spontané, clairement.
01:10:52 Ce n'est pas comme ça, nous semble-t-il,
01:10:54 que nous arriverons à faire fléchir ce gouvernement.
01:10:58 Quant au 49.3, c'est peut-être, oui, effectivement,
01:11:02 le 49.3 de trop.
01:11:04 Restez avec nous, évidemment, Hélène Fauvel.
01:11:06 Il nous reste quelques minutes avant la publicité,
01:11:08 et je sais que et Shannon Seban et M. Jacobelli partiront après.
01:11:14 Donc peut-être je vais m'adresser à tous les deux.
01:11:17 Comment vous voyez la suite, Laurent Jacobelli,
01:11:19 pour le Rassemblement national ?
01:11:21 Comment vous voyez la suite ?
01:11:22 J'ai entendu Yael Brown-Pivet hier dire
01:11:24 "il n'y a pas de crise politique".
01:11:25 J'ai entendu Olivier Dussopt dire
01:11:26 "cette réforme, ce n'est pas un échec".
01:11:28 Si elle passe avec, vous riez, mais ce sont les mots
01:11:31 et du ministre du Travail et de la présidente de l'Assemblée nationale.
01:11:34 Donc vous, avec l'expérience que vous avez, politique,
01:11:38 et avec ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
01:11:40 comment vous l'envisagez ? Qu'est-ce qui va se passer ?
01:11:41 Non, ce n'est pas un échec, c'est un fiasco.
01:11:43 C'est-à-dire qu'effectivement, aujourd'hui,
01:11:45 l'Assemblée nationale est contre cette réforme,
01:11:47 la rue est contre la réforme, et ils s'en têtent.
01:11:49 Ils s'en têtent avec tous les moyens qu'ils ont à leur disposition,
01:11:51 coûte que coûte.
01:11:52 Je pense qu'il faut surtout ne pas céder ni à la panique, ni à la fatalité.
01:11:56 Il y a deux motions de censure qui seront déposées,
01:11:58 c'est la première voie de sortie de cette réforme.
01:12:00 Et ensuite, on l'a dit, le Conseil constitutionnel.
01:12:03 Il y aura ensuite des élections, élections européennes,
01:12:05 et on connaît le poids de la Commission européenne
01:12:07 dans l'imposition de cette réforme à la France.
01:12:11 Et puis il y aura ensuite l'élection présidentielle,
01:12:13 et Marine Le Pen a pris l'engagement, elle reviendra sur la réforme.
01:12:16 Je crois que ce gouvernement, au bout de même pas un an de règne,
01:12:21 j'allais dire, est déjà en fin de vie.
01:12:23 C'est déjà le crépuscule de la Macronie après la deuxième élection.
01:12:27 Parce qu'à n'écouter personne, à ne croire personne,
01:12:29 à diriger seul, envers et contre tout,
01:12:32 en ayant l'impression d'avoir la vérité et la science infuse,
01:12:35 en méprisant les oppositions, en bottant en touche des grands débats,
01:12:39 ce président s'est enfermé, s'est emmuré lui-même,
01:12:41 et il a du mal à sortir de la prison qu'il a lui-même construite.
01:12:44 Et je crois que le rôle des oppositions, c'est de ne céder ni à la violence,
01:12:48 ni à l'outrance, ni au fatalisme.
01:12:50 Et je crois que c'est l'attitude que le groupe RN prend aujourd'hui
01:12:54 autour de Marine Le Pen, clairement.
01:12:55 En 30 secondes, Shannon Seban, comment sortir de cet impasse ?
01:12:57 Très rapidement, on verra lundi.
01:12:59 Donc il y aura deux motions de censure qui ont été présentées.
01:13:01 Et on verra ce qu'il advient du vote de ces motions de censure.
01:13:03 Mais moi, je crois que ce qu'il est important de rappeler,
01:13:05 c'est qu'on voit bien aujourd'hui que les élus du Rassemblement National
01:13:08 sont prêts à vendre leurs âmes pour assouvir les égaux
01:13:11 de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
01:13:13 Puisque vous êtes prêts à voter...
01:13:15 Vous êtes prêts à voter justement les motions de censure
01:13:17 qui ont été déposées par l'extrême gauche.
01:13:19 Non, Lyon, ce n'est pas l'extrême gauche, Madame, c'est le centre.
01:13:21 Mais vous avez dit, et M. Bardella l'a dit lui-même,
01:13:24 que vous êtes prêts aujourd'hui à voter toutes les motions de censure.
01:13:26 Mais documentez-vous avant de faire un débat, comment ?
01:13:28 A voter toutes les motions de censure, peu importe leur origine.
01:13:31 Et c'est ça aujourd'hui.
01:13:32 Mais c'est ça aujourd'hui qui est important.
01:13:34 Donc moi, j'en appelle ici aux Républicains
01:13:35 qui doivent prendre leur responsabilité
01:13:38 en ne votant aucune motion de censure et en tenant leur promesse.
01:13:40 Et celle de Madame Pécresse, lors de l'élection présidentielle,
01:13:43 qui avait elle-même promis un âge légal à 65 ans.
01:13:45 C'est entendu, pardonnez-moi, Shannon Seban.
01:13:47 Quand je vous ai donné la parole, je pensais que...
01:13:49 Je pensais que vous alliez me parler des Français.
01:13:51 Je pensais pas du tout que pour cette...
01:13:53 Je pensais que vous alliez pas parler de...
01:13:55 Vous m'avez demandé de me poser une question sur la motion de censure.
01:13:58 Non, je ne vous ai pas du tout posé de la question là-dessus.
01:14:00 Je vous ai dit, comment sortir de cet impasse avec les Français en colère ?
01:14:03 Eh bien, moi, je vous réponds.
01:14:04 Il y aura lundi une motion de censure, deux motions de censure...
01:14:06 Donc vous me parlez politique.
01:14:07 ... qui seront à l'Assemblée.
01:14:08 Mais oui, c'est la vérité.
01:14:09 Mais vous avez... Alors là, pour le coup,
01:14:10 et j'ai commencé cette émission comme ça,
01:14:12 il y a, je le répète, 250 députés de la majorité,
01:14:15 41 ministres, ils sont aux abonnés absents depuis 72 heures,
01:14:18 ils se cachent, et vous, vous avez le mérite d'être sur le terrain,
01:14:21 au front, pour parler.
01:14:23 Elle était face à Jordan Bardella hier,
01:14:25 dans TPMP avec Cyril Hanouna, c'était d'ailleurs très intéressant.
01:14:28 Vous êtes là aujourd'hui, vous serez là demain, je sais pas si...
01:14:31 Bon, merci à tous. Dans un instant, on poursuit le débat.
01:14:35 On reprend un peu l'analyse, on voit ce monde,
01:14:37 place d'Italie, avec plusieurs centaines de personnes,
01:14:40 et puis à droite, c'est plus calme qu'hier, place de la Concorde,
01:14:43 et c'est normal que ça soit plus calme,
01:14:44 parce que la manifestation est interdite,
01:14:46 les rassemblements sont interdits.
01:14:47 On revient pour parler de tout ça dans un instant,
01:14:49 sur C News, bien sûr.
01:14:50 18h30 sur C News, vous voyez ces deux images en direct.
01:14:59 À gauche, place d'Italie dans le 13e arrondissement,
01:15:02 avec une mobilisation de la CGT à Île-de-France,
01:15:04 plusieurs centaines de personnes.
01:15:06 Et puis à droite, place de la Concorde,
01:15:08 quartier sous haute surveillance,
01:15:10 puisque les mobilisations sont interdites.
01:15:13 Place de la Concorde est sur le secteur des Champs-Elysées.
01:15:16 On ira sur le terrain dans un instant,
01:15:17 mais puisqu'il est 18h30, le point sur l'information,
01:15:20 c'est Mickaël Dos Santos.
01:15:22 Le pape a rencontré Anne Hidalgo,
01:15:27 ce samedi, François 1er a évoqué avec la maire de Paris
01:15:30 la situation des réfugiés.
01:15:32 Le chantier de Notre-Dame ont encore les questions climatiques.
01:15:35 Un échange qui a duré 40 minutes en espagnol.
01:15:38 Visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée.
01:15:41 Le président russe s'est finalement déplacé
01:15:43 pour le 9e anniversaire de l'annexion de la péninsule ukrainienne.
01:15:46 Hier, la Cour pénale internationale
01:15:48 avait émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine
01:15:50 pour crime de guerre.
01:15:52 Une décision jugée nulle et non-avenue par le Kremlin,
01:15:55 qui ne reconnaît pas l'autorité de cette juridiction.
01:15:57 Et puis le 15 de France s'offre le droit de rêver.
01:16:00 Les Bleus se sont imposés 41-26 à domicile
01:16:03 face au Pays de Galles.
01:16:05 Grâce à cette victoire et au bonus offensif obtenu,
01:16:07 la France peut encore remporter le tournoi des 6 nations.
01:16:10 Pour cela, il faudra attendre une défaite de l'Irlande
01:16:12 face à l'Angleterre, ce qui est le cas pour le moment.
01:16:15 "Je sais que ça fait plaisir à Eric Revelle,
01:16:19 cette victoire du 15 de France et à Raphaël."
01:16:22 "C'est François Compony qui a dit 'Oh'."
01:16:24 "C'est sur la percussion, c'est au moment du numéro 3."
01:16:28 "Surpris que les Anglais se ressaisissent contre l'Irlande
01:16:31 qui joue le grand slave chez lui."
01:16:33 "C'est bien la première fois qu'on va dire 'Allez l'Angleterre'."
01:16:36 "C'est la première fois, peut-être la dernière."
01:16:38 "15 de la rose."
01:16:40 "Retour au terrain, place d'Italie."
01:16:42 "Mobilisation à l'appel de la CGT Île-de-France depuis 17h."
01:16:46 "On vous fait vivre cette troisième journée de mobilisation
01:16:50 post-utilisation du 49-3,
01:16:52 post-passage en force du gouvernement Borne."
01:16:55 "La France est sous tension, tension politique,
01:16:57 tension sociale, tension syndicale."
01:17:00 "On va parler sur le pont syndical et social
01:17:03 puisque c'était à l'appel de la CGT Île-de-France."
01:17:06 "Sarah Varni, que se passe-t-il autour de vous ?"
01:17:08 "Ca a commencé il y a une trentaine de minutes."
01:17:10 "Il y a un peu plus de 500 personnes en place d'Italie."
01:17:13 "Oui, effectivement, le rassemblement a grossi depuis tout à l'heure."
01:17:19 "Depuis une demi-heure, le rassemblement se tient ici."
01:17:22 "Place d'Italie dans le 13e arrondissement
01:17:24 en face du centre commercial Italie 2."
01:17:27 "L'appel intersyndical, je le rappelle,
01:17:30 on est au 13e jour de grève."
01:17:31 "Ils sont nombreux, la circulation a été coupée
01:17:34 au niveau de cette place d'Italie."
01:17:37 "Mais l'ambiance est bonne, enfants."
01:17:39 "Tous, que ce soit en chanson, sur les pancartes
01:17:43 ou dans les personnes avec qui on a pu discuter,
01:17:46 le message est le même."
01:17:47 "Ils sont tous contre cette réforme des retraites
01:17:49 et contre l'utilisation de ce 49-3."
01:17:52 "Donc ici, ambiance bon enfant."
01:17:55 "Il va y avoir des prises de parole sur cette place."
01:17:57 "Puis une déambulation dans le quartier
01:17:59 pour finir au niveau de la buttocale."
01:18:02 "Et le dispositif policier, je peux vous le dire,
01:18:05 n'est très peu visible ici."
01:18:07 "Et il y a du monde."
01:18:08 "Merci beaucoup, Sarah Varney."
01:18:10 "On reste évidemment en direct avec vos images."
01:18:13 "Alors s'il est possible, Sarah,
01:18:15 de trouver un point un peu haut
01:18:16 pour qu'on essaye de comprendre un peu
01:18:18 ce qui se passe autour de vous,
01:18:20 de voir un peu cette foule Place d'Italie,
01:18:22 ce serait parfait."
01:18:24 "On va partir Place de la Concorde cette fois-ci."
01:18:27 "Alors il y a une mobilisation officielle Place d'Italie."
01:18:30 "En revanche, c'est interdiction."
01:18:32 "Interdiction totale du côté de la Place de la Concorde."
01:18:34 "Et on peut comprendre pourquoi."
01:18:35 "Parce qu'on a eu deux journées sous haute tension,
01:18:39 deux soirées sous haute tension,
01:18:40 jeudi et vendredi."
01:18:42 "Et cette fois-ci, la préfecture a dit interdiction totale."
01:18:45 "Toute personne qui vient pour se manifester Place de la Concorde
01:18:49 sera sanctionnée en quelque sorte."
01:18:51 "Et on voit que le dispositif de sécurité
01:18:53 s'est un peu renforcé, si je ne m'abuse,
01:18:56 cher Augustin Donadieu."
01:18:58 "Oui, c'est exactement ça, Elliot, avec des forces de police
01:19:02 qui continuent d'arriver ici Place de la Concorde
01:19:05 et à prendre place évidemment aux entrées de cette place,
01:19:08 mais également sur le pourtour de cette dernière,
01:19:10 des forces de l'ordre qui tentent de faire respecter
01:19:12 cette interdiction de rassemblement, de manifestation,
01:19:15 avec encore devant nous, sur ces images d'Alexandre Distel,
01:19:19 des manifestants, du moins des suspects,
01:19:22 menottés au sol qui probablement vont être embarqués
01:19:25 d'ici quelques minutes.
01:19:27 Ce sont des dizaines de contrôles auxquels on a pu assister
01:19:30 depuis tout à l'heure autour de nous.
01:19:32 Ces forces mobiles qui sont à pied,
01:19:35 à côté de leur camionnette,
01:19:37 et qui procèdent à des contrôles aléatoires
01:19:39 sur des personnes seules, sur des personnes
01:19:41 ayant un gros sac à dos.
01:19:43 Elles leur demandent d'ouvrir ce sac pour leur montrer
01:19:45 les objets à l'intérieur de ces derniers.
01:19:47 Et ces forces de l'ordre qui ne sont pas casquées.
01:19:49 Tout se passe très bien ici Place de la Concorde.
01:19:51 Les touristes continuent d'affluer et de profiter
01:19:53 des rues de Paris, loin de la pluie qui est tombée tout à l'heure.
01:19:58 La BRAV est également là, la brigade de répression
01:20:01 de l'action violente motorisée, des motos,
01:20:03 qui, encore une fois, je vous l'ai dit tout à l'heure,
01:20:05 continuent de faire des tours autour de cette place
01:20:07 de la Concorde, de quadriller le secteur des Champs-Elysées
01:20:10 pour, encore une fois, faire respecter cette interdiction
01:20:12 de manifester, interdiction émise par la préfecture
01:20:14 de police de Paris.
01:20:16 Vous avez parlé de cette BRAV-M,
01:20:20 la brigade de répression de l'action violente,
01:20:22 qu'on a pu apercevoir très intéressante,
01:20:24 qui sont déjà à Place de la Concorde,
01:20:27 qui sont à terre, en quelque sorte,
01:20:29 mais qui peuvent intervenir à tout moment.
01:20:31 C'est ça aussi la force de cette brigade,
01:20:33 c'est que s'il y a un point de tension au niveau
01:20:35 de la place d'Italie, eh bien, ils peuvent arriver
01:20:37 très rapidement sur les lieux.
01:20:39 Je veux vous faire écouter Philippe Martinez.
01:20:41 Je le disais, mobilisation syndicale très importante,
01:20:44 avec un regain de mobilisation post-utilisation du 49.3.
01:20:49 Il a réagi ce matin au micro d'Europe.
01:20:52 Vous allez voir ce qu'il a pu dire,
01:20:55 et puis ensuite on en parle.
01:20:57 Nous avons appelé de façon intersyndicale
01:21:00 à des rassemblements, à des manifestations
01:21:03 tout le week-end.
01:21:05 Nous avons appelé, effectivement, à une grande journée
01:21:07 de mobilisation la semaine prochaine, jeudi.
01:21:10 Et pour la CGT, plus spécifiquement,
01:21:13 parce que c'est aussi l'originalité de cette inter-syndicale,
01:21:16 c'est qu'ils ont fait des choses ensemble,
01:21:18 et puis chaque organisation est indépendante pour agir.
01:21:22 Eh bien, nous appelons à renforcer les grèves,
01:21:25 renforcer les grèves reconductibles,
01:21:27 parce qu'il y a besoin, face à un gouvernement
01:21:31 et un président de la République qui refusent
01:21:33 de nous écouter, de, entre guillemets,
01:21:35 durcir le ton.
01:21:37 On est toujours avec Hélène Fauvel, secrétaire EFO,
01:21:39 syndicat EFO, secrétaire générale EFO.
01:21:42 Merci d'être avec nous, Hélène.
01:21:44 On parlait juste avant la publicité
01:21:47 de cette mobilisation syndicale,
01:21:49 mais peut-être un premier tour d'étape,
01:21:51 puisqu'on a laissé la parole aux politiques
01:21:53 dans la première demi-heure de Punchline.
01:21:55 Raphaël Stainville, elle vous inspire quoi, ces images ?
01:21:58 Ce qu'il y a, c'est que, quand on a été habitué
01:22:00 à commenter pendant plusieurs semaines
01:22:03 les immenses rassemblements de cette inter-syndicale,
01:22:08 c'est vrai qu'aujourd'hui, les rassemblements
01:22:11 tels qu'ils existent, et notamment à Paris,
01:22:13 à l'appel de la CGT, font un peu pâle figure.
01:22:16 Et on aurait l'impression que, finalement,
01:22:19 il y a un essoufflement durable,
01:22:22 ou en tout cas visible, de mouvements.
01:22:24 Mais en fait, c'était presque prévisible.
01:22:26 Aujourd'hui, ça se passe sous d'autres formes,
01:22:29 sous d'autres natures, et malheureusement,
01:22:31 la violence qui s'exprime à travers
01:22:34 des rassemblements sporadiques lancés
01:22:37 par un certain nombre de groupuscules
01:22:39 sur un certain nombre de réseaux sociaux,
01:22:41 sont largement plus commentés
01:22:44 que ces petits rassemblements que l'on connaît.
01:22:47 Mais il faut insister sur une chose,
01:22:49 c'est que le Renseignement Intérieur,
01:22:51 et la DGSI en particulier,
01:22:53 avaient alerté l'exécutif du risque
01:22:56 que l'on pourrait prenner s'ils activaient le 49-3.
01:23:00 Et on en voit aujourd'hui le résultat
01:23:03 avec un risque très sérieux, notamment à Paris.
01:23:06 Selon nos coffraires du monde,
01:23:09 les proches du Président de la République
01:23:12 auraient dit que le Président n'a aucun scrupule,
01:23:15 aucun regret avec l'utilisation de ce phagme 49-3.
01:23:19 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, François Pupponi ?
01:23:22 Aucun scrupule, aucun regret ?
01:23:24 - Mardi, quand Elisabeth Borne lui a dit
01:23:27 "il y a quatre voix de majorité",
01:23:29 il a dit "je ne prendrai pas le risque, je fais un 49-3".
01:23:32 - Mais c'est quoi, c'est une question d'orgueil ?
01:23:34 - Non, non, non.
01:23:35 - Mais c'est quoi ?
01:23:36 - Il veut faire cette réforme.
01:23:37 - Mais ça veut dire quoi, il veut faire cette réforme ?
01:23:38 - Il veut faire cette réforme, il considère qu'elle est indifférente.
01:23:40 - Quitte à mettre le pays à sac ?
01:23:42 - Non, non, son calcul à lui, je ne dis pas qu'il va le gagner,
01:23:46 mais son calcul à lui, c'est de dire
01:23:48 "vous n'avez pas été capable de faire cette majorité,
01:23:50 vous deviez la faire, vous ne l'avez pas faite,
01:23:52 je n'ai plus que le 49-3 pour être sûr de la faire passer,
01:23:55 je fais le 49-3".
01:23:56 Et le pari qui est fait, c'est qu'il y aura des événements là ce week-end,
01:24:00 peut-être le 23 le lendemain de la méditation,
01:24:02 mais qu'une fois que la loi est votée,
01:24:05 les choses vont se calmer et qu'il veut tourner la page et passer à autre chose.
01:24:09 Je ne dis pas que c'est un pari qu'il va gagner,
01:24:11 je dis que le calcul qui a été fait, c'est...
01:24:12 Mais consciemment, volontairement, parce que...
01:24:14 - Mais est-ce qu'on peut...
01:24:15 Excusez-moi, la paix sociale, l'unité du pays,
01:24:20 ce sont des calculs.
01:24:23 Est-ce qu'on peut jouer avec ça ?
01:24:24 - Non, c'est pas des calculs.
01:24:25 - Est-ce qu'on a le droit ?
01:24:26 C'est ça aussi la question.
01:24:27 - Non, mais lui, il considère que la réforme, la retraite...
01:24:30 - Est-ce qu'on a le droit de jouer avec la détresse des Français ?
01:24:33 - C'est pour ça qu'il considère que la réforme est fondamentale.
01:24:35 Il a décidé d'accrocher ça, le scandale de la retraite, sur son tableau de chartes.
01:24:40 C'est autre chose.
01:24:41 Parce que, de fait, quand ce quinquennat va se terminer,
01:24:44 quand ce sera le deuxième,
01:24:45 et on se demandera ce qu'il a fait à part du sociétal qu'il leur a donné à la gauche,
01:24:49 parce qu'il n'en a pas douté, on reviendra ensuite sur le Tanazi et tout ce qu'il en dit,
01:24:53 et sa réforme des retraites, s'il ne l'a fait pas là,
01:24:56 eh bien, elle se sera évaporée, il ne pourra pas rester dans l'histoire.
01:25:00 Et c'est évident, on ne voit pas d'autres explications rationnelles que celle-là,
01:25:04 puisque, sur un plan économique, ça a été dit mille fois, c'est inopérant.
01:25:09 Donc, on parlait du coût de ces grèves, de cette contestation,
01:25:16 mais il faut rajouter aussi le coût des policiers,
01:25:18 parce que ce n'est pas rien de mobiliser des policiers pendant des jours et des jours,
01:25:23 avec des récupérations.
01:25:25 Et il a raison de négocier avec Jean-Romain quand il dit qu'en plus, il y a un coût de popularité pour les policiers.
01:25:31 Parce que c'est comme les gilets jaunes, quand ils courent derrière des délinquants,
01:25:35 là, tout le monde est d'accord et ils sont très populaires.
01:25:38 Quand ils commencent à rentrer dans des conflits sociaux,
01:25:40 où ils donnent l'impression d'être le bras armé du gouvernement, c'est très mauvais pour eux.
01:25:45 Or, aujourd'hui, on a besoin d'une police forte, soutenue par son pays,
01:25:49 donc même là, c'est tout à fait contre-productif.
01:25:52 Je me permets d'expliquer aux téléspectateurs à gauche, c'est Place d'Italie.
01:25:57 Pourquoi Place d'Italie à gauche de votre écran ?
01:25:59 Parce qu'il y a une mobilisation syndicale à l'appel de la CGT Île-de-France,
01:26:04 avec plusieurs centaines de personnes.
01:26:06 En quelques dizaines de minutes, on a vu que la place commençait à se remplir, Place d'Italie.
01:26:12 Et puis à droite, vous voyez donc la Brave M, c'est une brigade motorisée,
01:26:16 une brigade d'action violente, qui est sur le pont, non pas sur le pont, mais sur la place.
01:26:20 La place Concorde. Pourquoi ? Parce que les mobilisations sont interdites, Place de la Concorde,
01:26:26 et qu'ils sécurisent les lieux pour éviter de revivre une troisième soirée sous haute tension.
01:26:32 On est toujours en direct avec Hélène Fauvel.
01:26:35 Alors pardonnez-moi, j'ai dit secrétaire générale tout à l'heure, mais c'est secrétaire confédérale, F.O.
01:26:40 Peut-être que vous serez secrétaire générale dans quelques mois, quelques semaines,
01:26:45 mais pour l'instant c'est confédéral, alors qu'on voit les forces de l'ordre intervenir,
01:26:49 Place de la Concorde. Hélène Fauvel, vous avez entendu peut-être ce que disent nos chroniqueurs autour du plateau,
01:26:55 c'est-à-dire qu'il y a une certaine violence dans l'utilisation du 49-3,
01:26:59 et que, à cette violence démocratique, certains parlent de violence démocratique,
01:27:05 eh bien on attend, on essaie de comprendre quelle sera la réponse des syndicats.
01:27:10 Je crois que la réponse des organisations syndicales et l'intersyndical a été assez claire.
01:27:17 Nous appelons à une journée de mobilisation jeudi 23.
01:27:21 Notre intention était d'aller, de laisser le processus parlementaire aller à son terme,
01:27:26 au nom de l'indépendance des organisations syndicales, et notamment de la nôtre,
01:27:30 donc par rapport aux politiques, donc il était hors de question bien évidemment d'appeler à une mobilisation lundi,
01:27:38 puisque nous souhaitions laisser le processus parlementaire aller à son terme.
01:27:42 Après la violence, je dirais, chaque homme politique peut vouloir souhaiter entrer dans l'histoire,
01:27:50 alors après on peut entrer dans l'histoire de plusieurs manières,
01:27:53 mais si le président Macron souhaite entrer dans l'histoire en étant le président qui aura le plus gravement fracturé notre pays,
01:27:59 je crois qu'il est sur le bon chemin.
01:28:01 Restez avec nous, bien sûr, Hélène Fauvel, et n'hésitez pas à faire signe quand vous voulez réagir.
01:28:07 Jeudi soir, lorsque j'ai vu les premières tensions à la place de la Concorde,
01:28:11 vraiment je me suis souvenu du premier week-end de mobilisation des Gilets jaunes.
01:28:15 Évidemment c'était sur l'ensemble du territoire, mais on a un peu la mémoire courte.
01:28:19 La fin de la mobilisation du côté de Paris, c'était terminé.
01:28:22 La place de la Concorde, dans des conditions un peu compliquées,
01:28:26 avec des groupuscules qui s'étaient intégrés aux Gilets jaunes,
01:28:30 avec un phénomène de tension, certains qui essayaient d'aller au plus près de l'Elysée.
01:28:36 J'ai le souvenir, j'étais sur le terrain, de tendre le micro,
01:28:39 et je revois cette femme qui travaillait, qui était gardienne d'immeubles en région parisienne.
01:28:45 C'était la première qui me disait "à partir du 15 du mois, j'ai plus d'argent.
01:28:51 J'ai deux enfants, je travaille, j'ai plus d'argent."
01:28:54 Avant-hier, j'ai repensé à cette femme, je me suis dit "mais en fait, 5 ans plus tard, ça doit être encore pire pour elle."
01:28:59 Une fois que vous dites ça, et que vous voyez qu'Emmanuel Macron met en place cet effort,
01:29:05 et que cette femme va devoir travailler deux ans de plus,
01:29:09 et qu'à cause de l'inflation, à cause de l'énergie,
01:29:15 elle doit être dans une situation encore plus dramatique qu'il y a 5 ans.
01:29:19 Qu'est-ce que ça veut dire, finalement, de cette politique de la Macronie depuis un an plus de 5 ans ?
01:29:24 On en a eu un peu l'exemple tout à l'heure, même d'une manière un peu caricaturale.
01:29:28 C'est le sentiment d'avoir raison contre tout le monde,
01:29:32 et de ne pas entendre et comprendre, et d'être en partie coupé des réalités.
01:29:37 C'est ça de la majorité, il y a plein de gens qui le disent, qui le redisent,
01:29:41 qui disent "mais il faut qu'on change d'attitude, on ne peut pas continuer comme ça."
01:29:45 Et puis, ça ne change pas.
01:29:47 Donc là, aujourd'hui, est-ce qu'il fallait faire ou pas cette réforme, c'est la première question.
01:29:51 Et est-ce qu'il fallait le faire comme ça ?
01:29:53 Je pense que la méthode n'était pas la bonne.
01:29:55 Dès lors que le choix a été fait de faire cette réforme, la méthode n'était pas la bonne.
01:29:59 Il aurait fallu laisser dérouler le débat.
01:30:01 Et puis, je pense que les Français, et vous évoquiez cette ancienne gilet jaune,
01:30:06 mais les Français considèrent qu'un certain nombre de sujets sont prioritaires.
01:30:10 Et certains sujets qui pourraient être débattus,
01:30:13 pourraient avoir un impact presque direct sur leur vie politique, sur leur vie tout court.
01:30:19 On pense au pouvoir d'achat, on pense peut-être même aux questions sécuritaires,
01:30:23 avec les questions sur l'immigration, qui ont été sans cesse repoussées,
01:30:28 alors qu'ils auraient pu être débattus avant l'été.
01:30:30 Il y a un certain nombre de sujets qui sont prioritaires pour les Français.
01:30:33 Ils sont à chaque fois repoussés.
01:30:35 Et donc, c'est pour ça qu'ils ne comprennent pas.
01:30:38 Mais ça, c'est quand même l'échec d'Elisabeth Borne.
01:30:40 Je m'excuse.
01:30:41 Mais regardez, c'est facile d'attaquer Elisabeth Borne, on a juste recherché l'État.
01:30:45 C'est aussi l'échec d'Elisabeth Borne.
01:30:47 J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt l'analyse macronienne de François Pomponi.
01:30:51 Il y a quand même quelque chose qu'il faut dire depuis le départ.
01:30:54 On a été, pour certains, pour ceux qui ont voté pour Macron, extrêmement impressionnés,
01:30:59 par l'âge du président, il est arrivé, c'était un monde nouveau, etc.
01:31:02 En réalité, ce qui manque à Emmanuel Macron depuis le début, c'est l'épaisseur politique.
01:31:06 En réalité, Emmanuel Macron ne connaît pas les Français.
01:31:09 Il n'a pas d'expérience politique.
01:31:11 Donc, il pense qu'un pays se manage un peu comme une entreprise.
01:31:14 C'est le chef du pays, c'est le chef de l'entreprise.
01:31:17 Et les Français, ce sont quoi, des tableaux Excel ?
01:31:19 Et quand j'entends François Pomponi, je me dis, mais vu le contexte que vous rappeliez,
01:31:22 Eliott, hyper inflammable, social, problème de pouvoir d'achat, d'inflation,
01:31:26 des gens qui ne terminent plus leur fin de mois pour nourrir leurs enfants,
01:31:29 est-ce qu'on peut jouer le sort d'une réforme sur un coup de dé ?
01:31:33 Non ! Et bien c'est ce qu'a fait Emmanuel Macron.
01:31:36 Et il a pris ce risque !
01:31:37 Et bien voilà, il a dû s'y assumer.
01:31:39 Il y a une sédimentation, parce que les Gilets jaunes se sont éteints, certes,
01:31:42 mais est-ce que la frustration qu'il avait nourrie s'est éteinte en même temps ?
01:31:47 Ce n'est pas évident.
01:31:48 Et c'est pareil pour la réforme des retraites.
01:31:50 Il y a un phénomène de résignation.
01:31:52 Quand on interroge les gens, ils disent "je suis contre cette réforme des retraites,
01:31:54 mais je pense qu'elle va passer".
01:31:55 Mais la somme de ces frustrations rentrées,
01:32:01 et bien à la fin sont éminemment explosives,
01:32:04 et je m'étonne qu'Emmanuel Macron ne s'en inquiète pas.
01:32:07 C'est quand même la deuxième, le deuxième gros mouvement.
01:32:10 Il y a un aspect personnalité, psychologie.
01:32:14 Parce que là, il y avait deux scénarios qui lui étaient proposés.
01:32:17 Premier scénario, il laisse aller au vote, il gagne, très bien,
01:32:21 il perd, il prend acte.
01:32:23 Il change d'attitude en disant "moi la démocratie s'est exprimée,
01:32:26 le Parlement s'est exprimé, j'en prends acte".
01:32:28 Et le deuxième scénario, c'était 49-3 avec tous les risques.
01:32:33 Psychologiquement, il est plus dans la logique de dire "je prends le risque,
01:32:37 j'assume, je suis le patron, je passe en force".
01:32:40 Et voilà, c'est sa personnalité.
01:32:42 Et c'est comme ça qu'il dirige le pays depuis plus de cinq ans.
01:32:45 Et puis petit sujet...
01:32:46 Pardonnez-moi, il nous reste deux minutes avant la fin de la mission, malheureusement.
01:32:51 Vous voulez relancer le sujet du sujet de GPT, c'est ça ?
01:32:54 Non, pas du tout.
01:32:55 Vous avez voulu le faire hier, sachez, avec Revelle, qu'on va faire toute une émission là-dessus.
01:32:58 Je voulais pour vous élever un peu aussi le débat.
01:33:00 Alors, restez toujours, vous savez, connaissez-la.
01:33:02 Vous n'êtes pas en train de dire que nous sommes en surface ?
01:33:04 Non, pas du tout.
01:33:05 Vous n'avez pas craqué de ça ?
01:33:07 Est-ce que le cadre constitutionnel qui est le suivi de 1958 est toujours adapté
01:33:12 à la façon dont on doit exercer la démocratie dans un pays comme le nôtre ?
01:33:15 Vous voulez sauter la Constitution ?
01:33:16 Non, je dis, il faut s'interroger.
01:33:18 Est-ce qu'un 49-3, c'est aujourd'hui, dans le contexte qui est le nôtre, avec un taux d'abstention très fort ?
01:33:24 Bien sûr que non, vous avez raison.
01:33:25 Le 49-3 était pensé lorsqu'il y avait un blocage, effectivement, parlementaire.
01:33:33 Mais il n'était pas... Non.
01:33:34 Par contre, là, il l'utilise, ce n'est pas un blocage parlementaire, il y va contre l'avis de l'opinion publique.
01:33:39 C'est deux choses complètement différentes.
01:33:40 Vous avez deux Français sur trois.
01:33:42 Le 49-3, c'est de dire au peuple, à l'Assemblée nationale, c'est le peuple,
01:33:46 vous voulez me garder ou... Voilà, moi je veux faire ça, vous voulez me garder ou pas ?
01:33:50 Et donc, c'est donner le pouvoir au peuple aussi, dans une majorité qui est plus que relative.
01:33:54 Bon, après, il nous reste 30 secondes.
01:33:56 Moi, ce qui me fascine dans cette séquence-là, c'est l'incapacité de la Macronie
01:34:03 à non pas entendre, écouter les Français, mais c'est de les comprendre.
01:34:08 On est d'accord.
01:34:09 Et cette incompréhension-là crée les tensions.
01:34:12 Et de cette incompréhension-là, certains s'alimentent et l'utilisent à des fins violentes.
01:34:18 Et ça, évidemment, il faut toujours condamner la violence sur le terrain.
01:34:21 Mais cette France en colère, cette France en détresse, c'est important de leur donner la parole.
01:34:27 Je crois qu'on a essayé de le faire depuis 17 heures et qu'on va continuer à le faire
01:34:31 tant qu'il y aura cette mobilisation.
01:34:33 Shannon Séban était sur notre plateau, responsable de la majorité.
01:34:37 Avec courage.
01:34:38 Je refais le calcul, plus de 150 députés, 41 ministres.
01:34:42 Ça fait trois jours que vous les comptez sur les doigts d'une main, ceux qui parlent.
01:34:47 Vous avez Prisca Teveneau, vous avez Shannon Séban, qui est élue de Seine-Saint-Denis.
01:34:51 Et les députés... Là, c'est plutôt discret.
01:34:56 Il faut faire un signe, s'ils veulent réagir.
01:34:59 Merci à tous les quatre. Dans un instant, c'est ça, ce dispute avec Julie André.
01:35:03 Ah tiens, ça va être intéressant d'avoir l'analyse de Julie André sur cette séquence politique.
01:35:08 Julie André avec Alexandre Devecchio, bien sûr, autour d'eux.
01:35:11 Olivier de Caron-Fleck, le trio magique du samedi.
01:35:14 Et puis nous, on se retrouve à 20 heures pour Face à Boccoté avec une grande invitée.
01:35:20 Je vous laisse la surprise.
01:35:21 ...

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