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Eliot Deval anime un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans "Ça se dispute", votre rendez-vous du
00:00:05 week-end à 19h avec ce soir, on ne les présente plus, Julien Dreyf, bonsoir Julien.
00:00:09 Bonsoir.
00:00:10 En face de vous ce soir Geoffroy Lejeune, bonsoir mon cher Geoffroy.
00:00:13 Bonjour, bonsoir Julien.
00:00:14 Dans un instant on va se poser la question, le gouvernement peut-il tomber avec la motion
00:00:18 de censure demain ? Mais tout de suite, le rappel des titres, on retrouve Isabelle Pigoulot.
00:00:24 La grève contre la réforme des retraites se durcit dans les raffineries, la CGT a annoncé
00:00:29 la mise à l'arrêt de la plus grande raffinerie du pays, il s'agit du site Total Energy de
00:00:33 Gonfreville-Lorchers, c'est en Seine-Maritime.
00:00:35 Cette mise à l'arrêt prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénurie
00:00:39 de carburant immédiate dans les stations-service du pays.
00:00:42 Un hommage a été rendu aujourd'hui à Paris à Federico Martin Aramburu, le rassemblement
00:00:47 a eu lieu en fin de matinée dans le 6e arrondissement de la capitale.
00:00:50 Une plaque de marbre sera implantée sur le boulevard Saint-Germain.
00:00:54 L'ancien rugbyman argentin a été tué par balle il y a exactement un an après une
00:00:58 altercation dans un bar.
00:00:59 Les deux principaux suspects sont deux militants assimilés à l'extrême droite, ils ont
00:01:03 été mis en examen pour assassinat et écroué.
00:01:05 Vladimir Poutine s'est rendu cette nuit à Mariupol, une ville ukrainienne du Donbass
00:01:10 dévastée par les bombardements.
00:01:12 Il s'agit de sa première visite dans une zone conquise depuis le début de la guerre.
00:01:16 Selon des images diffusées par la télévision publique russe, Vladimir Poutine a notamment
00:01:20 consulté un rapport sur les travaux de reconstruction de cette ville portuaire.
00:01:25 Merci Mathieu Devese, prochain point sur l'actualité ce sera à 19h30.
00:01:32 Le gouvernement peut-il tomber ? On se pose la question dans un instant.
00:01:34 Mais avant ces images, vous allez voir ces images en direct du côté de la place Véhal,
00:01:40 c'est à Paris.
00:01:41 Vous le voyez, un nouveau rassemblement qui s'est formé ce soir à 18h pour protester
00:01:48 contre le passage en force du gouvernement contre la réforme des retraites.
00:01:52 Nos équipes sont sur place, bien évidemment.
00:01:55 Nous suivons en direct les événements avec notre reporter sur place, Augustin Donat-Dieu,
00:02:02 qui interviendra bien évidemment s'il y a des heurts, des tensions comme on a pu le
00:02:08 vivre d'ailleurs jeudi soir et vendredi soir.
00:02:11 Là encore, on va y revenir autour de ce plateau.
00:02:12 Mais avant, demain, journée décisive pour le gouvernement, le débat sur les motions
00:02:16 de censure.
00:02:17 Je vous le rappelle, deux motions de censure déposées, l'une par le Rassemblement national.
00:02:21 Elle a très peu de chances, voire aucune chance d'aboutir.
00:02:24 L'autre en revanche, déposée par les centristes du groupe Lyot.
00:02:27 Et cette fois, cela peut être serré puisque le RN et la NUPES vont signer cette motion
00:02:32 de censure.
00:02:33 La clé, elle reste donc dans les mains des Républicains pour faire tomber le gouvernement.
00:02:36 On va écouter Gabriel Attal à ce propos.
00:02:39 Lui n'y croit pas.
00:02:40 Écoutez-le.
00:02:41 Si la motion de censure est adoptée, le gouvernement tombe.
00:02:45 Mais moi, évidemment, je ne souhaite pas, mais je ne crois pas qu'une motion de censure
00:02:50 pourra être adoptée.
00:02:51 Pourquoi ? Parce que ce serait ajouter du chaos au chaos et que je n'imagine pas qu'une
00:02:56 majorité de députés souhaitent aller dans ce sens.
00:02:58 Et parce que c'est quoi la majorité alternative ou le projet alternatif ?
00:03:02 Alors, je vous pose la question cash, messieurs.
00:03:05 Le gouvernement, est-ce que demain, il peut tomber selon vous, Jean-François Lejeune
00:03:09 et puis Julien Arrêt ?
00:03:10 Oui, c'est possible.
00:03:11 Il faut regarder les choses froidement.
00:03:15 C'est possible.
00:03:16 Malheureusement, je n'ai aucune idée de la manière dont ça va se terminer.
00:03:19 Mais ce qui est sûr et certain déjà, ce soir, à l'heure où on parle, c'est qu'on
00:03:23 va vivre au minimum, on vit au minimum une crise politique, même si les responsables
00:03:27 du gouvernement veulent un peu affaiblir son caractère.
00:03:30 Et moi, pour moi, je pense que c'est plus que ça.
00:03:32 C'est une crise de régime.
00:03:33 C'est-à-dire, je pense qu'on est dans un moment politique où, si on le prend sur
00:03:38 la durée, sur les dernières années, un moment politique où on voit que nos institutions
00:03:41 ne permettent plus de juguler ce qui est en train de se passer dans le pays.
00:03:45 Je pense que c'est grave.
00:03:46 Et ça ressemble, vous savez, à ces crises qui nous ont obligés à changer de système.
00:03:50 Et j'anticipe la joie de Julien Dray qui tout de suite va vouloir mettre à bas la
00:03:55 Ve République parce que voilà, en fait, on peut être d'accord sur le diagnostic
00:03:58 et pas sur les solutions.
00:03:59 Je n'ai pas les mêmes solutions que vous.
00:04:00 En revanche, je pense qu'on est dans un moment comme ça.
00:04:02 Julien Dray, le gouvernement, il peut tomber.
00:04:03 Il reste, il faudrait 30 voix des Républicains.
00:04:07 Non, ça se joue à 27 voix.
00:04:09 27 voix.
00:04:10 Il y a que 27 Républicains en fonction des annonces qui ont été faites.
00:04:14 Il y a 27 Républicains et vraisemblablement, on est déjà presque à la moitié, d'après
00:04:21 les informations qui circulent sur le net, des députés républicains qui sont en train
00:04:25 de changer d'avis.
00:04:26 Il y en avait encore un il y a une heure qui vient d'annoncer que finalement, tout
00:04:29 bien réfléchi.
00:04:30 Voilà.
00:04:31 Donc ça va jouer jusqu'à la dernière minute.
00:04:33 Le gouvernement a été en plus très, très, très maladroit.
00:04:35 C'est même très désagréable parce qu'il a fait croire que c'était les Républicains
00:04:42 qui émendaient de l'argent pour ne pas voter la censure.
00:04:46 Or, l'effet est inverse.
00:04:48 C'est-à-dire que c'est eux qui ont en permanence, depuis maintenant 3-4 jours, démarche
00:04:51 député républicain par député républicain en lui proposant mon zémerveille s'il ne
00:04:57 vote pas la censure.
00:04:58 Voilà.
00:04:59 Et je pense que ça a énervé dans la journée.
00:05:01 J'ai eu quelques échos d'amis qui me disaient que ça énervait plusieurs députés républicains
00:05:05 qui disaient mais ils pensent qu'on est quoi, qu'on est de la piétaille à vendre, etc.
00:05:09 Donc demain, d'abord, il va y avoir le débat.
00:05:11 N'oubliez pas que la motion de censure, c'est d'abord un débat.
00:05:13 Avant, il va y avoir un débat qui risque là aussi d'être tendu.
00:05:17 Un vote à main levée, on le rappelle aussi.
00:05:19 Non, c'est-à-dire que ce n'est pas à main levée.
00:05:21 Vous allez mettre votre boule dans une urne.
00:05:23 Vous avez votre bulletin, votre petite fiche, vous allez la mettre, vous montez à la tribune,
00:05:28 vous mettez.
00:05:29 Donc il n'y a pas de vote secret.
00:05:30 Donc ça va, vous savez, des choses comme ça, des fois, c'est des assemblées.
00:05:37 Et dans des assemblées, il se passe des choses, y compris dans le débat.
00:05:40 C'est possible.
00:05:41 Mais je vais vous dire une chose, mon sentiment, c'est juste une remarque.
00:05:44 C'est la meilleure chose qui puisse arriver.
00:05:45 Parce que contrairement à ce que dit M.
00:05:49 Attal, le chaos, c'est que si, de leur point de vue, ce n'est pas un chaos, c'est un calvaire.
00:05:56 Parce que si ça ne passe pas, s'ils pensent que mardi matin, tout recommence comme avant,
00:06:02 qu'ils peuvent reprendre leur voiture, leur chauffeur, faire les déplacements en province
00:06:05 et que tout va aller bien, ils se trompent complètement.
00:06:07 Ils se trompent complètement.
00:06:09 Donc il faut effectivement, et là-dessus je rejoins un jour quoi, il faut arriver à
00:06:12 tourner la page de cette séquence désastreuse pour le pays, parce que c'est le pays qui
00:06:16 est en cause.
00:06:17 Il ne s'agit pas de savoir si c'est bien pour la gauche ou pour la droite.
00:06:20 C'est le pays qui est en cause par une faute magistrale de ce gouvernement, par un entêtement
00:06:24 du président de la République et donc il faut tourner la page, qu'il soit remis devant
00:06:28 ses responsabilités pour trouver des solutions.
00:06:30 Est-ce que ça ajouterait du chaos au chaos ? C'est ce que pense également Éric Ciotti
00:06:34 un peu plus jeune.
00:06:35 C'est pour ça que je pense que c'est plus qu'une crise politique, c'est pas juste un
00:06:38 gouvernement qui va être renversé.
00:06:40 Imaginons que le gouvernement soit renversé.
00:06:42 Qu'est-ce qui se passe si le président de la République, par exemple, dit sous la Somme
00:06:45 des Nationales qu'il y a de nouvelles élections ? Qui imagine que ces nouvelles élections
00:06:48 accoucheraient d'une majorité claire qui aurait tout à coup le mandat pour gouverner
00:06:52 la France dans une direction choisie, validée par les urnes, etc.
00:06:55 Personne en réalité.
00:06:56 C'est pour ça que la crise, la décomposition, elle est bien plus ancienne.
00:06:59 Ça fait deux élections législatives, 2017-2022, où l'abstention est alarmante.
00:07:04 C'est-à-dire que les assemblées qui en sont issues n'ont pas la légitimité qu'elles
00:07:08 pouvaient avoir dans le passé.
00:07:09 C'est une élection qui est aujourd'hui, surtout la dernière d'ailleurs, après d'autres
00:07:14 élections avec beaucoup d'abstentions.
00:07:15 La présidentielle a été une élection avec beaucoup d'abstentions.
00:07:17 Les précédentes élections régionales et municipales avaient été des catastrophes
00:07:20 démocratiques.
00:07:21 On n'imagine même pas que nos outils institutionnels, c'est-à-dire la motion de censure, la dissolution,
00:07:28 la nomination d'un nouveau gouvernement, d'un nouveau premier ministre, etc. ne peuvent
00:07:31 plus répondre à ce qui est en train de se passer.
00:07:33 Je pense que ce qu'on est en train de payer, c'est un manque de clarté dans les choix
00:07:39 démocratiques qui ont été faits ces dernières années.
00:07:40 Avec comme paroxysme cette élection présidentielle qui s'est jouée sur la peur en réalité.
00:07:45 La peur dans un premier temps du Covid, dans un deuxième temps de la guerre en Ukraine.
00:07:47 Et finalement, quand les gens vont voter, quand ils vont élire Emmanuel Macron qui
00:07:52 est élu, ils ne les lisent pas pour valider sa politique.
00:07:55 La preuve, dans la rue, ils sont contre.
00:07:56 Et 70%, 80% peut-être même des Français sont contre cette réforme.
00:08:00 Donc on a un gouvernement qui est élu pour des mauvaises raisons, sans mandat réel pour
00:08:06 appliquer sa politique.
00:08:07 C'est donc insoluble.
00:08:08 C'est pour ça que je dis, puisque nos outils et nos institutions ne répondent pas à cette
00:08:12 crise, la question se pose d'inventer de nouveaux moyens ou en tout cas de trouver
00:08:16 une nouvelle manière de gouverner le pays parce qu'aujourd'hui on constate que ça
00:08:18 ne fonctionne plus.
00:08:19 Je pense que cette élection du président de la République au suffrage universel, que
00:08:23 je combat depuis des années et des années parce que je pense que c'est une très mauvaise
00:08:26 idée.
00:08:27 Nous sommes quasiment les seuls en Europe à avoir ce processus-là.
00:08:29 Le Portugais l'ont, mais le président de la République n'a pas d'intervention dans
00:08:32 la vie politique propre.
00:08:34 Je pense que c'est elle qui, d'ailleurs Joufroi dans sa description a raison, c'est elle qui
00:08:39 polarise tout parce qu'elle simplifie le débat politique à l'extrême.
00:08:43 On vote pour un homme en fonction d'un contexte et il n'y a pas de débat sur des projets,
00:08:48 sur des programmes, etc.
00:08:49 Donc c'est la confusion.
00:08:50 Et après c'est un homme tout seul qui décide s'il va aller dans un sens ou dans un autre.
00:08:56 Donc c'est ce système-là qui ne va pas.
00:08:58 C'est pour ça que je revendique l'idée, non pas du titre, je m'en fous du titre, mais
00:09:02 du Nouvelle République qui doit être une république parlementaire où le Premier
00:09:06 ministre est issu de l'Assemblée nationale et il rencontre devant l'Assemblée nationale
00:09:10 de ses actes, ses responsabilités comme en Angleterre, comme en Allemagne, comme en
00:09:14 Espagne, comme au Portugal.
00:09:15 – On change tout pour Julien Dray-Joufroi.
00:09:17 – Non mais parce que je connais par cœur, enfin je commence à connaître disons, c'est
00:09:21 souvent à gauche de l'échiquier politique qu'on entend des gens nous expliquer qu'il
00:09:23 faudrait revenir à…
00:09:24 – Non vous avez des tas de gens qui aujourd'hui, y compris de ceux qui ont été au départ
00:09:30 je dirais des initiateurs de la Ve République, ils vous diront la même chose que moi maintenant.
00:09:34 Et je pense qu'un exemple, puisque vous avez un journal et je suis sûr qu'il vous
00:09:37 fera un très bon interview, allez poser la question à Pierre Mazot.
00:09:40 – Mais là il me prend par les sentiments.
00:09:42 Non, ce que je veux dire moi c'est, j'essaie de répondre à l'argument souvent venu
00:09:48 de la gauche, souvent, parfois d'autres, mais souvent venu de la gauche, sur le fait
00:09:52 qu'on irait mieux si on était dans une république parlementaire etc.
00:09:54 Je pense qu'on a déjà essayé et que ça a produit le même chaos, c'est-à-dire
00:09:57 que j'appelle ça la 4ème République ou la 3ème d'ailleurs, avec des gouvernements
00:10:00 qui étaient, donc des systèmes ultra-parlementaires.
00:10:02 – La 3ème elle était plus stable que la 4ème, la 3ème elle a duré 130 ans.
00:10:05 – Pour se mettre d'accord, prenons la 4ème, oui vous avez raison.
00:10:08 La 4ème qu'est-ce que c'était ? C'était le pouvoir des partis, c'est ce que le
00:10:11 général de Gaulle a voulu arrêter.
00:10:12 Le pouvoir des partis, une assemblée avec un gouvernement qui était de temps en temps
00:10:18 de centre-gauche, de temps en temps de centre-droite, et des petits partis charnières type le parti
00:10:21 radical etc. qui avaient un pouvoir colossal, un peu comme les républicains ont en ce moment
00:10:25 à l'Assemblée Nationale, de faire ou de défaire les majorités et donc de faire ou
00:10:29 de défaire les politiques.
00:10:30 Résultat, il y avait des gouvernements qui changeaient toutes les trois semaines et on
00:10:33 a eu un chaos institutionnel qui d'ailleurs, enfin un chaos institutionnel et aussi un
00:10:37 chaos dans la conduite des affaires du pays qui a conduit avec des dépourrissements et
00:10:41 des crises politiques.
00:10:42 Et quand le général de Gaulle décide de mettre fin à ce système et de fonder la
00:10:44 5ème République, il le fait justement pour la stabilité.
00:10:47 Moi je pense, mais c'est d'un point de vue plus à droite que celui de Julien Dray,
00:10:51 je pense que ce qui a tué la 5ème République c'est l'affaiblissement.
00:10:55 – Alors comment vous expliquez que des régimes parlementaires comme le régime anglais,
00:10:59 comme le régime allemand, comme le régime espagnol, comme le régime portugais, soient
00:11:03 plus stables que notre régime ?
00:11:05 – Je l'explique parce que c'est l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne, le Portugal,
00:11:08 et donc ce sont d'autres cultures, il faut bien prendre ça en compte.
00:11:10 Je pense, si vous voulez, que pourquoi il y a cette spécificité française, parce que
00:11:14 le général de Gaulle comprend que nous sommes encore en réalité un peuple, enfin une monarchie,
00:11:19 au fond, et il invente la monarchie présidentielle.
00:11:21 Et je pense que c'est ça.
00:11:22 Et donc cette figure que vous combattez du chef de l'État tout puissant, qui aurait
00:11:26 un rapport direct avec le peuple, au fond, c'est le roi, c'est juste que le…
00:11:30 – Mais justement, la monarchie ça ne marche plus.
00:11:32 – On va revenir sur cette échéance à plus court terme, demain, la motion censure…
00:11:40 – La règle, vous savez comme moi, elle n'intervient rien, c'est la vie politique,
00:11:41 elle est là pour représenter le pays, mais ce n'est pas elle qui anime la vie politique du pays.
00:11:44 – Vous répondez Geoffroy, on fera un détour sur place, allez-y.
00:11:46 – Quand elle meurt, la règle de l'Angleterre entière est dans la rue, c'est ça que je veux dire.
00:11:49 – Mais ça on peut avoir un système, mon modèle de constitution, je vous le dis,
00:11:54 pour moi c'est la constitution portugaise.
00:11:55 – Mais on n'est pas portugais.
00:11:56 – Mais si, ça ne veut rien dire, on n'est pas portugais.
00:11:59 – Mais si, on a des histoires différentes.
00:12:01 – Non, mais ils ont une histoire, ils ont une culture politique qui est, sur le fond,
00:12:05 aujourd'hui, assez similaire à la nôtre, dans sa structuration, voilà, c'est un modèle.
00:12:09 Il y a un président de la République, il est élu au suffrage universel,
00:12:11 il est le gardien des institutions, et puis il y a une majorité parlementaire
00:12:15 qui est issue d'un scrutin proportionnel, maîtrisé, et il y a un équilibre qui se fait.
00:12:19 Dans la quatrième, la vérité…
00:12:20 – C'est censé être la France aussi.
00:12:22 – La vérité de la quatrième, c'est qu'elle est face à une instabilité
00:12:26 qui est liée à la difficulté qu'elle a à traiter la question de la décolonisation
00:12:30 et la guerre d'Algérie, et elle est traversée par ça.
00:12:32 Et le général de Gaulle, il arrive au pouvoir, pas pour mettre fin à la quatrième,
00:12:35 il arrive pour mettre fin, pour essayer d'apporter une solution à la guerre d'Algérie.
00:12:39 – Je ne dis pas à vous, mais c'est un moyen, les institutions sont un moyen.
00:12:41 Et aujourd'hui, on est traversé par des crises…
00:12:43 – Vous savez, fondamentalement, l'élection du président de la République
00:12:46 au suffrage universel, elle a donné lieu à un débat très intéressant,
00:12:49 mais je vous invite à faire l'enquête, vous allez voir, avec toute une partie,
00:12:52 Michel Debray notamment, Pierre Mazot et d'autres, qui disaient…
00:12:58 – Alors, je vous arrête, messieurs, on va commenter quelques instants
00:13:02 ces images qui nous parviennent en direct depuis le forum des Halles à Paris,
00:13:08 avec quelques tensions, on vient de voir les forces de l'ordre chargées,
00:13:11 les forces de l'ordre en fait qui filtrent les manifestants,
00:13:15 une manifestation spontanée, sauvage, ce soir, qui vient de se créer,
00:13:18 vous le voyez en direct sur ces images, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:13:22 on peut s'attendre, une fois de plus, Julien Drey, ce soir,
00:13:26 à de nouvelles tensions, à la veille de cette journée décisive
00:13:30 pour le gouvernement, cette motion de censure.
00:13:32 – Alors, d'abord, oui, on peut s'attendre, effectivement,
00:13:34 parce qu'il y a de la colère, et deuxièmement, il y a quelque chose
00:13:37 qui s'est passé hier soir qui n'est pas bien.
00:13:39 Jusqu'à maintenant, le préfet de police, je pense,
00:13:41 et avec la Zone élection syndicale, avait réussi à maîtriser les choses.
00:13:44 Hier, pour la première fois, on a remis en avant les fameuses braves
00:13:48 qui s'en sont donné à cœur joie sur les jeunes.
00:13:51 J'ai des témoignages, voilà, on m'a raconté,
00:13:54 ils s'en sont donné, je n'aime pas cette police motorisée,
00:13:57 on l'avait dissoute, à juste titre, après la mort de Malik Oussékin,
00:14:00 c'est M. Castaner qui l'a reconstruite, ce n'est pas son honneur,
00:14:03 ce n'est pas son actif, et vous avez des forces de l'ordre
00:14:06 qui ne sont plus maîtrisées, comme le sont des bataillons de gendarmes,
00:14:09 des bataillons de CRS qui ont une expérience,
00:14:11 et là, vous avez, malheureusement, hier, il y a eu beaucoup de témoignages,
00:14:14 d'ailleurs des arrestations qui ont eu lieu à rien,
00:14:16 des dizaines et des dizaines d'interpellations,
00:14:18 et puis demain, on libère les jeunes parce qu'il n'y a rien,
00:14:20 voilà, donc il faut faire attention,
00:14:22 parce qu'on est en train de créer les éléments d'une tension.
00:14:24 – Et en même temps, cette intervention rapide des forces de l'ordre,
00:14:28 je crois les jeunes, elle a permis aussi de maîtriser la situation rapidement,
00:14:32 on peut le reconnaître.
00:14:33 – Non, les CRS et les gendarmes mobiles, ils sont capables de le faire,
00:14:36 et ils le font, alors il y a des tensions, mais ils ont une certaine expérience.
00:14:39 Excusez-moi, mais quand vous venez, on prend une caméra,
00:14:42 et on va voir l'intervention de ces fameux braves,
00:14:44 je suis sûr que beaucoup d'entre nous diront "c'est pas terrible, terrible".
00:14:47 – Alors Geoffroy Lejeune, je vous donne la parole tout de suite,
00:14:49 on va juste aller retrouver Augustin Donadieu en direct sur place
00:14:52 au Forum des Halles à Paris, donc Augustin, racontez-nous
00:14:56 quelle est l'atmosphère sur place, on a vu une charge
00:14:59 il y a quelques instants de la gendarmerie mobile,
00:15:01 des forces de l'ordre sur place, quelle est l'atmosphère Augustin ?
00:15:04 – Police partout !
00:15:06 – L'atmosphère pour le moment est très calme, pourquoi ?
00:15:09 Parce qu'en fait ce groupe s'était donné rendez-vous à 18h ici,
00:15:12 à Châtelet-les-Halles, en plein cœur de la capitale,
00:15:15 il y a eu du retard dans ce rassemblement finalement,
00:15:18 au bout de 19h, tout le monde semblait être présent,
00:15:20 et ce groupe qui initialement voulait manifester au niveau des Halles
00:15:24 a pris la direction de rue adjacente de Châtelet-les-Halles,
00:15:28 et finalement se sont retrouvés bloqués par les forces de l'ordre,
00:15:31 au bout de cette rue, les forces de l'ordre leur ont bloqué l'accès,
00:15:34 et ces mêmes forces de l'ordre leur ont bloqué l'accès à l'arrière,
00:15:37 c'est-à-dire qu'ils ne pouvaient pas non plus faire marche arrière,
00:15:40 et donc ce groupe est maintenant nassé à l'intérieur de cette rue,
00:15:43 des barrières ont été installées, peut-être que d'ici quelques minutes
00:15:46 ces personnes vont devoir être fouillées pour pouvoir quitter la rue
00:15:49 dans laquelle ils se sont engouffrés il y a maintenant à peu près
00:15:51 un quart d'heure, vingt minutes, mais cette agitation,
00:15:54 ces chants qui sont scandés par ce groupe ont attiré effectivement
00:15:58 d'autres manifestants, alors le secteur est bouclé par la BRAV,
00:16:01 les gendarmes, les CRS, donc de la police,
00:16:03 c'est un secteur qui pour le moment est bouclé avec des passants
00:16:08 et des clients de restaurants qui sont un petit peu éberlués
00:16:10 par ce qui se passe autour d'eux puisque tout ça s'est fait
00:16:12 de manière très surprise, ces jeunes, ces manifestants ont répondu
00:16:16 à un appel effectivement sur les réseaux sociaux,
00:16:19 appel lancé il y a quelques heures, quelques jours maintenant,
00:16:22 la topologie de ces personnes est différente par rapport à hier
00:16:26 puisqu'il y a des jeunes mais également des personnes un peu plus âgées,
00:16:30 des manifestants que l'on peut retrouver dans les cortèges syndicaux,
00:16:34 voilà, mais pour le moment la situation est figée avec ce groupe
00:16:37 qui reste bloqué dans cette rue que vous voyez à l'image
00:16:40 et c'est Forces de l'Ordre qui vont probablement devoir les fouiller
00:16:42 pour qu'ils puissent sortir de cette rue.
00:16:44 Merci beaucoup Augustin, vous intervenez quand la situation l'exige,
00:16:48 Augustin Donatieux en direct du Forum des Halles à Paris,
00:16:51 Geoffroy Lejeune, je vous ai coupé tout à l'heure,
00:16:53 on parlait des interventions des Forces de l'Ordre,
00:16:56 jeudi soir, vendredi soir, samedi soir également,
00:16:59 des interventions rapides qui ont permis finalement
00:17:02 que les incidents ne se prolongent pas en toute la nuit.
00:17:05 Je pense que si on a un débat sur le maintien de l'Ordre
00:17:07 et sur le rôle des braves ou des forces de police sur le terrain,
00:17:10 on ne peut pas en tirer de conclusions politiques, je ne pense pas.
00:17:13 Je veux dire, je veux bien qu'on rentre dans le détail etc.
00:17:16 Moi je vais répondre à Julien sur les braves par exemple,
00:17:17 j'en connais les braves, j'en connais des personnellement
00:17:20 qui m'expliquent leur quotidien, leur manière de…
00:17:21 - Vous avez votre rôle de fréquentation.
00:17:24 - Non je prends, je relève même plus.
00:17:26 Et non mais justement, qui en fait justement raconte ce qu'ils vivent…
00:17:30 - Moi je connais des CRS et des gendarmes mobiles.
00:17:32 - Et moi aussi je connais des CRS et des gendarmes mobiles.
00:17:33 - Mais bon je plaisantais, je plaisantais.
00:17:35 - Ce que je veux dire Julien c'est qu'ils sont en première ligne,
00:17:37 c'est super compliqué, ils se font aussi agresser etc.
00:17:39 C'est super dur de tirer des conclusions de ce qui se passe,
00:17:41 je pense qu'ils font leur boulot de manière admirable
00:17:42 et on pourrait avoir à la limite un débat sur l'utilisation
00:17:45 par le politique des forces de police, ça c'est autre chose.
00:17:47 Pendant les Gilets jaunes je pense que c'était manifestement ça le problème.
00:17:50 Et à ce moment-là la responsabilité revient aux politiques.
00:17:51 Mais en fait je pense qu'au fond, si on parle de ça
00:17:54 pour traiter ce qui se passe dans la rue en ce moment, on se trompe.
00:17:55 Moi je vais partir dans l'autre sens.
00:17:58 Il y a une violence dans la société, il y a des oppositions,
00:18:01 il y a toujours eu et il y aura toujours des oppositions fortes dans la société.
00:18:04 Il y a une tendance à la violence chez l'être humain
00:18:06 et à la violence politique chez une partie des êtres humains,
00:18:09 contre laquelle on ne pourra jamais rien faire, sauf la canaliser.
00:18:12 Et comment on la canalise ? On invente des institutions pour le faire.
00:18:15 Nous on a un système qui permet normalement de faire en sorte,
00:18:17 c'est la démocratie, de faire en sorte que la minorité,
00:18:21 ceux qui ont été mis en minorité au moment d'une élection,
00:18:23 reconnaissent de manière temporaire jusqu'aux prochaines élections
00:18:26 leur défaite et acceptent que ce sont ceux qui ont gagné
00:18:28 qui voient leurs idées appliquées au pouvoir, etc.
00:18:31 Ça ne marche plus chez nous.
00:18:32 Aujourd'hui, il y a des gens qui manifestent contre quelqu'un
00:18:35 qu'ils ont élu il y a six mois, parce qu'ils l'ont élu pour des mauvaises raisons.
00:18:37 Donc ça c'est un premier problème.
00:18:38 Ensuite on a des institutions qui normalement permettent
00:18:41 d'exprimer et de canaliser à nouveau cette violence,
00:18:44 qui sont par exemple l'Assemblée nationale.
00:18:46 Et pendant très longtemps, on avait des oppositions farouches,
00:18:49 Julien vous étiez un des principaux, un des parlementaires
00:18:51 qui incarnaient ce combat à l'Assemblée nationale,
00:18:53 des oppositions farouches entre gens qui par ailleurs se respectaient.
00:18:56 C'est une opposition idéologique, mais en fait vous pouviez
00:18:58 discuter, boire des verres ensemble à la buvette éventuellement,
00:19:01 avoir des vraies oppositions, mais elles étaient civilisées en réalité.
00:19:05 Aujourd'hui qu'est-ce qu'on a ?
00:19:06 On a une jungle à l'Assemblée nationale,
00:19:09 une forme de ZAD, selon la promesse de la NUPES,
00:19:12 avec des gens qui se hurlent dessus, mais comme il n'y a pas de vote à la fin,
00:19:16 parce que l'équilibre des forces ne permet plus au gouvernement
00:19:18 de faire passer ses textes,
00:19:20 on empêche cette opposition légitime entre des gens qui ne sont pas d'accord
00:19:24 de s'exprimer, donc elles se retrouvent inévitablement dans la rue.
00:19:27 Et moi c'est ça que je trouve inquiétant en ce moment,
00:19:29 c'est que finalement vous n'avez plus d'autre moyen,
00:19:31 quand vous n'êtes pas d'accord avec ce qui est en train de se faire,
00:19:33 en tout cas ayant épuisé tous les précédents recours,
00:19:35 beaucoup de monde se retrouve dans la rue pour exprimer de la violence.
00:19:38 - Julien, avant de répondre, effectivement, ça fait écho
00:19:41 à ce qui s'est passé cette nuit.
00:19:43 Il y a plusieurs permanences, notamment celle du président
00:19:45 des Républicains, Éric Ciotti, à Nice, qui a été caillassé.
00:19:49 D'autres permanences d'élus de la majorité également visées à Nice.
00:19:53 Dans la permanence d'Éric Ciotti, on pouvait voir des vitrines en morceaux
00:19:55 et l'inscription "La motion ou le pavé", une pression claire
00:19:59 avant de voter la motion.
00:20:00 Éric Ciotti, alors lui, on voit les images à l'antenne,
00:20:03 il vise clairement la France insoumise.
00:20:05 Il rappelle le comportement, ce que vient de faire Geoffroy Lejeune,
00:20:08 Julien, des députés insoumis à l'Assemblée nationale.
00:20:11 Il dit "Ces nervis représentent un danger absolu pour notre démocratie".
00:20:15 C'est ce qu'affirme Éric Ciotti.
00:20:17 Alors est-ce que finalement la zadisation, l'hémicycle, par les insoumis,
00:20:20 elle ne légitime pas cette violence dans la rue à laquelle on insiste ?
00:20:25 Non mais si vous voulez, je suis d'accord avec ce que dit Geoffroy.
00:20:29 La question des forces de l'ordre, on ne va pas faire un débat technique.
00:20:33 C'est le pouvoir politique qui les utilise,
00:20:34 c'est le pouvoir politique qui les dirige,
00:20:36 c'est le pouvoir politique qui les instrumentalise,
00:20:38 à un moment donné ou à un autre.
00:20:39 Maintenant, il y a des corps sur lesquels on peut s'appuyer
00:20:42 parce qu'on sait qu'ils ont une expérience et une maîtrise
00:20:45 des situations et qu'ils ne vont pas se livrer à des débordements.
00:20:47 Il y en a d'autres qu'on maîtrise moins bien,
00:20:49 y compris parce que la forme d'organisation de ces corps pousse au contact.
00:20:53 C'est le cas des bras, mais je ferme la parenthèse,
00:20:56 c'est pour ça qu'on les avait supprimés à l'époque à juste titre.
00:20:59 Maintenant, on est dans un moment de tension énorme, effectivement,
00:21:03 et c'est compréhensible parce que cette tension,
00:21:06 elle vient du fait qu'il y a un pays qui est contre cette réforme
00:21:10 et qui a le sentiment que de toute manière,
00:21:12 quoi qu'ils disent, quoi qu'ils fassent, on lui appliquera la réforme.
00:21:16 Et donc c'est ça la tension.
00:21:18 Alors après, sur M. Ciotti, moi je condamne toute agression contre un parlementaire.
00:21:23 Je n'ai aucun état d'âme à le faire.
00:21:25 Je lui apporte, j'apporte à chacun d'entre eux la solidarité qu'on peut leur apporter.
00:21:29 Et je comprends que des fois, ça doit être très pénible d'être,
00:21:33 je dirais, assiégé parce que c'est ça, par des mails, par des télés.
00:21:36 Mais je leur dis aussi, tirez-en aussi un certain nombre de conséquences.
00:21:40 Quand on est un député, on n'est pas le député d'un parti.
00:21:44 On n'est pas le député d'une...
00:21:46 On est d'abord et avant tout le député de la République.
00:21:49 Qu'est-ce que c'est que l'Assemblée nationale ?
00:21:51 C'est le peuple dans son assemblée.
00:21:53 Qu'est-ce qui doit vous guider quand vous votez ?
00:21:55 Ce n'est pas ce que le chef de parti vous a dit,
00:21:58 c'est l'intérêt général du pays.
00:22:00 C'est ça que vous devez avoir en tête.
00:22:01 Alors vous avez des convictions ?
00:22:02 Alors je me permets de vous couper sur la question du maintien de l'ordre.
00:22:07 Je vous donne la parole ensuite, Geoffroy,
00:22:08 puisque le général Bertrand Cavalier, qui nous regarde,
00:22:12 m'envoie un message justement,
00:22:13 général Bertrand Cavalier, général de gendarmerie,
00:22:16 pour les téléspectateurs qu'il ne connaissait pas,
00:22:18 qui intervient de temps à autre sur ces news,
00:22:20 qui a commandé le centre d'entraînement national
00:22:22 des forces de gendarmerie.
00:22:23 Donc c'est vraiment le spécialiste de ce domaine en France.
00:22:27 Il écrit plus que jamais,
00:22:28 la réponse dans le domaine du maintien de l'ordre
00:22:30 doit être proportionnée.
00:22:31 Tout excès dans l'emploi de la force
00:22:33 sera exploité par les acteurs de la déstabilisation.
00:22:36 A mis même que le contexte est très sensible
00:22:39 et surtout engagé en priorité les professionnels
00:22:41 du maintien de l'ordre, gendarmes mobiles et CRS.
00:22:44 Je ne lui ai pas téléphoné avant.
00:22:47 - Notez bien que le conseil de ce...
00:22:50 - Et Julien Dray a raison, me dit-il à l'instant.
00:22:52 - Son conseil s'applique au donneur d'ordre,
00:22:55 pas aux bras sur le terrain.
00:22:58 - Le problème, ce n'est pas le policier.
00:22:59 Le policier, je vous le met dans un contexte,
00:23:01 écoutez, franchement, il faut être honnête,
00:23:02 il est dans un contexte où il voit des gens en face de lui
00:23:04 avec des pavés, avec peut-être des cocktails Molotov,
00:23:07 avec des actes violents.
00:23:09 Ce n'est pas le problème.
00:23:11 Le problème, c'est justement de le protéger
00:23:13 contre la réaction humaine, naturelle
00:23:15 qu'on peut avoir dans ce genre de situation.
00:23:17 Donc, de ne pas l'envoyer n'importe comment.
00:23:20 Et c'est pour ça que, vous savez, l'histoire des braves,
00:23:22 c'est un débat assez important.
00:23:24 Quand c'est le jocs qui les avait dissoutes,
00:23:29 il en avait tiré un certain nombre de conséquences.
00:23:31 D'ailleurs, la plupart, quand on les a recréés,
00:23:33 je peux vous dire honnêtement qu'à l'intérieur
00:23:35 de la préfecture de police de Paris,
00:23:36 beaucoup de responsables du maintien de l'ordre
00:23:38 n'étaient pas d'accord avec cela.
00:23:41 Et ils ont considéré que c'était une erreur.
00:23:43 Et alors, pourquoi on les a faits ?
00:23:45 Parce que c'était la...
00:23:46 Si vous voulez, c'est toujours la même chose.
00:23:48 On va écouter Geoffroy Lejeune.
00:23:49 Également, Julien Dray vous répondra,
00:23:52 Geoffroy, sur cette question du maintien de l'ordre,
00:23:55 peut-être avant de parler.
00:23:56 Moi, je veux bien répondre sur Chauthi,
00:23:57 parce qu'on était là-dessus.
00:23:59 On a été là-dessus sur le maintien de l'ordre.
00:24:00 Je suis d'accord.
00:24:01 Je dis juste qu'on a un exemple de maintien de l'ordre
00:24:03 qui a dégénéré en 2018 avec les Gilets jaunes.
00:24:06 Je pense qu'à l'époque, vraiment,
00:24:07 et d'ailleurs, le gouvernement ne faisait pas semblant,
00:24:09 c'était une façon...
00:24:10 - Et il cherchait le contact.
00:24:11 - Christophe Castaner, exactement,
00:24:12 de se vanter, de remettre l'ordre dans les rues de Paris
00:24:15 face à ces vanupiers qui venaient défier...
00:24:17 - Qui n'avaient pas d'expérience.
00:24:18 - Voilà. Donc c'était une vraie erreur.
00:24:20 - Sur Éric Ciotti,
00:24:21 Sénervi représente en délire absolu pour notre démocratie.
00:24:24 Il parle des insoumis.
00:24:25 - Il a raison.
00:24:26 Je suis d'accord dans l'absolu sur ce qu'il dit sur les Nervis.
00:24:29 Maintenant, attention à une chose.
00:24:30 C'est qu'il est député de La Nation, certes.
00:24:33 Mais ça ne l'oblige pas, le jour où il est élu,
00:24:36 à oublier ses convictions,
00:24:38 celles qu'il a défendues pendant sa campagne et ses électeurs,
00:24:41 pour tout à coup se mettre à défendre
00:24:42 un intérêt général qui serait différent.
00:24:44 C'est pour ça que...
00:24:45 - D'accord, mais justement, le moment où il est,
00:24:49 le moment dans lequel on est,
00:24:50 parce que c'est un élément particulier,
00:24:51 le moment dans lequel on est,
00:24:52 c'est que chacune et chacun dans l'Assemblée
00:24:55 doit se dire, indépendamment de ce que dit mon chef de parti,
00:24:58 quel est l'intérêt pour le pays,
00:25:00 que je vote ou que je vote pas.
00:25:01 C'est comme ça qu'il doit raisonner.
00:25:02 - Ça, d'accord, mais sans rentrer sur...
00:25:04 A-t-il raison ou pas raison ?
00:25:05 On peut considérer qu'il a tort.
00:25:07 Moi, je pense d'ailleurs qu'il s'est trompé
00:25:08 sur beaucoup de sujets, Éric Soti,
00:25:09 pendant cette bataille parlementaire.
00:25:11 Mais, mais, il a le droit de penser que ce texte est bien,
00:25:15 est très bon.
00:25:16 Il a le droit de penser que le gouvernement
00:25:17 doit rester en place.
00:25:18 Je pense que c'est une erreur de sa part,
00:25:19 mais il a le droit de le penser.
00:25:20 Et par ailleurs, il est responsable
00:25:22 de cette prise de position devant ses électeurs,
00:25:24 qui lui ont fait confiance à de nombreuses reprises.
00:25:26 Et c'est à eux qu'il doit...
00:25:28 - Je vois, personne ne conteste, je dirais,
00:25:32 le choix qu'il va faire
00:25:34 ou qu'ils vont faire à un certain nombre de députés.
00:25:36 Je rappelle simplement,
00:25:37 parce que c'est un élément important,
00:25:39 c'est parce qu'on voit bien ce qui est en train de se passer,
00:25:41 y compris un certain nombre de parlementaires eux-mêmes le disent.
00:25:44 Ils disent "on ne nous laisse pas réfléchir,
00:25:46 il y a du chantage qui est fait aux circonscriptions,
00:25:49 aux aides, au soutien des partis, etc."
00:25:52 - Non mais ça, c'est scandaleux, Julien.
00:25:54 C'est pas pareil que se faire regoler
00:25:55 par ses électeurs sur un marché.
00:25:56 - Je pense, si vous voulez, qu'il y a des moments
00:25:59 où je considère que c'est vrai,
00:26:01 moi-même ça m'est arrivé de dire
00:26:03 "bon ben, la direction du parti a décidé ça,
00:26:05 je suis pas forcément d'accord, mais ça va dans le temps."
00:26:07 Là, on est dans un moment très particulier,
00:26:09 parce que vous l'avez dit vous-même,
00:26:10 on est dans un moment de crise.
00:26:11 Et donc on ne peut plus raisonner simplement
00:26:12 par rapport à la direction de son parti.
00:26:14 - Oui, je suis d'accord.
00:26:14 - Voilà, c'est ça que je veux dire.
00:26:15 - En tant que chef de parti, vous avez raison,
00:26:17 lui doit s'appliquer ce type de considération.
00:26:19 Mais c'est juste que Xavier Bertrand avait une expression
00:26:22 pour dire que quand il était sur les marchés
00:26:24 dans sa région dans le Nord,
00:26:24 il était à portée de baffe des gens.
00:26:27 Moi, je trouve ça très sain de se mettre,
00:26:28 d'écouter ce que les gens ont à dire et s'en imprégner, etc.
00:26:31 Maintenant, quelqu'un qui est élu,
00:26:32 il doit décompte tous les cinq ans,
00:26:34 dans le cas d'un député, à ses électeurs, et c'est tout.
00:26:37 Il a raison de s'indigner d'avoir été tagué,
00:26:39 enfin ça je sais plus quoi.
00:26:40 - Mais d'accord, le problème n'est pas l'agression,
00:26:43 pas de problème, on est d'accord, c'est évident.
00:26:45 Et en plus, je pense que ça desserre la cause,
00:26:47 parce que ça permet effectivement à certains
00:26:49 nombre de personnes de dire "voyez, la violence,
00:26:52 de se présenter comme des martyrs, etc."
00:26:53 C'est une bêtise infantile.
00:26:56 - Maintenant, je voulais juste attirer l'attention
00:26:59 sur le moment dans lequel on est.
00:27:01 Parce que vous avez raison, et vous le décrivez parfaitement,
00:27:04 c'est un moment particulier parce que nous sommes dans une crise.
00:27:07 On est vraiment dans une crise politique.
00:27:09 Ce n'est pas quelque chose qui va passer,
00:27:11 ce n'est pas quelque chose...
00:27:12 Il y a des moments où il y a eu des tensions,
00:27:14 mais on savait qu'on allait sortir par l'eau,
00:27:16 d'une manière ou d'une autre.
00:27:17 Là, c'est très, très difficile.
00:27:20 Et d'ailleurs, tous les observateurs politiques
00:27:22 avec qui je peux parler et qui regardent la situation
00:27:24 sont tous inquiets.
00:27:26 - Jean-François Lejeune, on reste sur ces images en direct.
00:27:30 Vous les vivez, si vous nous rejoignez, sur CNews,
00:27:33 en direct du Forum des Halles à Paris.
00:27:35 Il y a un nouveau rassemblement, encore ce dimanche soir,
00:27:38 un rassemblement spontané, un rassemblement sauvage
00:27:41 pour le moment, qui se déroule dans le calme.
00:27:43 Alors qu'il y a eu, vous avez pu le suivre,
00:27:45 là encore sur CNews, des tensions,
00:27:47 jeudi soir, vendredi soir, samedi soir.
00:27:49 Je vous propose justement d'écouter Jean-Luc Mélenchon
00:27:52 sur les dernières tensions.
00:27:53 Et pour lui, eh bien, on est loin de mai 68, écoutez.
00:27:56 - Évidemment qu'aucun d'entre nous ne peut approuver
00:28:02 l'attaque d'une permanence parlementaire,
00:28:04 qu'on y jette des pierres ou autre chose.
00:28:06 Mais si vous ne voulez pas la violence,
00:28:08 voici ce qu'il y a à dire.
00:28:10 Si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie.
00:28:12 - Finalement, il a aussi, dans un autre son,
00:28:19 minimisé aussi les tensions, disons à côté de mai 68.
00:28:22 C'est absolument rien.
00:28:24 Est-ce que derrière, il n'est pas en train de dire aussi
00:28:26 en toile de fond à ses troupes,
00:28:28 allez-y, encore de la marge, je crois, le jeune.
00:28:30 - Non, on ne peut pas lui accuser.
00:28:31 Moi, je veux bien que Mélenchon devienne la tête à claques
00:28:35 permanente de tout le monde, parce qu'il ne dit pas ça.
00:28:37 Il dit quelque chose qui est vrai.
00:28:38 Il dit, bon, en plus, je ne suis pas convaincu du tout qu'il a...
00:28:44 Je veux dire, Mélenchon, c'est quelqu'un,
00:28:45 Jean-Luc Mélenchon, pardon, c'est quelqu'un qui réfléchit.
00:28:47 Et il sait bien que parfois, le désordre peut produire
00:28:49 l'inverse de ce qu'il pouvait escompter.
00:28:51 - Bon, on va peut-être avoir un autre son sur mai 68,
00:28:56 où il s'est exprimé également, mais Geoffroy Lejeune.
00:28:58 Donc, je vous pose la question.
00:28:59 Est-ce qu'il n'y a pas, on en parlait tout à l'heure,
00:29:01 on l'évoquait, une volonté aussi du côté des insoumis
00:29:04 d'attiser un petit peu ces tensions ?
00:29:08 - Écoutez, je ne...
00:29:09 Ben, on va le prendre au mot, Jean-Luc Mélenchon.
00:29:11 Je veux bien le défendre, pas lui prêter d'intention, etc.
00:29:13 Dans ce cas-là, en regardant ce qu'il a dit,
00:29:16 il y a dans ses troupes, beaucoup de gens qui appellent
00:29:19 à la Révolution, qui pensent que c'est...
00:29:22 - Mais ça, c'est une opinion.
00:29:23 - Pardon ?
00:29:23 - Ça, c'est une opinion.
00:29:24 - Non, mais attendez, moi, en plus, je ne le reproche pas
00:29:26 d'avoir cette opinion.
00:29:27 Mais je dis juste, voilà qui on a en face,
00:29:30 le bruit et la fureur.
00:29:30 Ça a été théorisé.
00:29:32 Ça a été théorisé comme ça.
00:29:33 Jean-Luc Mélenchon a eu des propos parfois,
00:29:34 sans être... Enfin, ses modèles politiques,
00:29:36 ses nouveaux modèles politiques, parce que maintenant,
00:29:37 il n'est plus conseiller, diriger par Julien Dray.
00:29:41 Il a des nouveaux modèles politiques, notamment.
00:29:43 Non, mais honnêtement, ce n'est plus le même,
00:29:45 ce n'est plus le même monde non plus.
00:29:46 Vous avez travaillé avec quelqu'un, il y a très longtemps,
00:29:48 qui a changé.
00:29:49 Et maintenant, ses modèles politiques sont révolutionnaires.
00:29:51 Ses modèles en Amérique du Sud, c'est là où il va se ressourcer
00:29:53 quand il a du temps, etc.
00:29:54 Ce sont des gens qui font la Révolution,
00:29:55 qui font la Révolution avec les moyens de la Révolution.
00:29:57 Ce n'est pas juste des...
00:29:58 Voilà, ce n'est pas des rigolos.
00:30:00 Donc, je ne veux pas lui prêter l'intention
00:30:02 qu'il n'aurait pas à être malhonnête.
00:30:05 En revanche, il est très à l'aise avec l'idée
00:30:08 qu'on puisse renverser un pouvoir,
00:30:10 parfois même sans passer par les urnes.
00:30:11 - Alors, je vous propose de l'écouter, justement,
00:30:13 dans ce fameux son où il parle de mai 68,
00:30:15 et on en débat après.
00:30:17 - Le mouvement est calme, monsieur.
00:30:20 Pardon, c'est un vieux qui va vous parler.
00:30:22 - Ce n'est pas tout à fait l'image que ça donne.
00:30:22 - Le mouvement est super calme.
00:30:24 Vous ne savez pas ce qu'est un mouvement violent.
00:30:26 Vous n'en avez jamais vu.
00:30:27 Vous n'avez pas vu, 1968,
00:30:30 les gens couper les arbres, brûler les bagnoles,
00:30:31 jeter depuis les fenêtres tout ce qu'il y avait dans la maison.
00:30:34 Vous n'avez pas vu les charges des Byzantins
00:30:37 aux alentours de l'usine Lip lorsqu'elle fut occupée.
00:30:40 Ce mouvement est d'un calme et d'un pacifisme remarquable.
00:30:44 Et pour une vitrine cassée,
00:30:46 ce que je déplore évidemment,
00:30:48 parce qu'il faut le faire en cadence,
00:30:49 parce que sinon on va passer toute l'heure à parler que de ça,
00:30:52 d'accord, nous avons affaire à un pouvoir
00:30:54 qui s'est moqué du monde, qui se mobilisait,
00:30:58 qui n'a aucun respect pour les pauvres gens
00:31:01 qui sont en lutte aujourd'hui.
00:31:03 - Est-ce qu'il minimise, au fond, les tensions de ces derniers jours ?
00:31:07 Je repose la question de tout à l'heure, je crois, le jour.
00:31:10 - Écoutez, oui, un peu.
00:31:12 Et moi, je fais partie des gens qui sont assez inquiets
00:31:15 de ce qui va se passer si ce mouvement dégénère.
00:31:18 Je pense que le pays n'est pas dans un état aujourd'hui
00:31:20 à pouvoir se permettre une révolution futelle,
00:31:24 une micro-révolution de quelques semaines, etc.
00:31:26 Je pense que nous sommes exsangues et que c'est compliqué.
00:31:28 Et la comparaison avec 68 m'interpelle
00:31:30 parce que 68, on est à la fin des Trente Glorieuses,
00:31:33 c'est-à-dire c'est une période de prospérité en réalité.
00:31:35 C'est un moment d'ailleurs où une partie de la bourgeoisie,
00:31:37 de la jeunesse, etc., commence à s'intéresser à conquérir des droits,
00:31:41 enfin, de ce qu'on appelle des droits sur la vie sexuelle, etc.
00:31:44 Ce sont des préoccupations de bourgeois.
00:31:47 Il y a un mouvement social, je vous le conseille, évidemment,
00:31:50 en 68, mais pas dans le même contexte,
00:31:52 c'est-à-dire que la précarité n'est pas la même.
00:31:56 Aujourd'hui, on est dans une période qui a commencé il y a longtemps
00:31:59 et dont on ne voit pas la fin de réelles inquiétudes
00:32:03 pour beaucoup de catégories de la population.
00:32:04 Il y a une paupérisation déjà des pauvres,
00:32:06 mais aussi des classes moyennes, qui est entamée depuis assez longtemps.
00:32:10 Il y a un impact de la mondialisation de manière néfaste,
00:32:14 de plus en plus prégnant dans les vies.
00:32:16 Il y a une inflation qui ne s'est même plus du galop
00:32:19 à ce niveau-là depuis maintenant un an.
00:32:22 Il y a une situation, mais on va même aller beaucoup plus loin,
00:32:25 sécuritaire qui est très préoccupante.
00:32:27 Et nos institutions sont en crise à l'époque de 69.
00:32:29 Je vous rappelle que ça fait six ans qu'on est,
00:32:31 enfin, ça fait dix ans qu'on est en Ve République.
00:32:33 Et comment dire, le général de Gaulle, quand il décide de reprendre le pouvoir,
00:32:36 justement à l'époque, lui, il a un outil institutionnel qui est
00:32:39 les élections législatives, bim, en 69, tout le monde,
00:32:43 la France quasiment entière, vote pour lui.
00:32:45 Donc aujourd'hui, ça me paraît beaucoup plus compliqué.
00:32:47 Je ne vois pas, si vous voulez, le ressort pour reprendre la main
00:32:50 et retrouver une situation de stabilité.
00:32:52 Et pour le coup, l'agitation et le désordre,
00:32:57 je pense que pour le coup, ne profitera à personne.
00:32:59 - Julien Vray.
00:32:59 - Non, mais on doit toujours être prudent, on doit toujours être inquiet,
00:33:03 on doit toujours être vigilant.
00:33:05 Mais Jean-Luc a raison.
00:33:07 Pour l'instant, par rapport à beaucoup d'autres mouvements sociaux que j'ai connus,
00:33:10 ce mouvement, il est relativement calme.
00:33:13 - Et on le voit sur ces images en direct au Forum de Gaulle.
00:33:15 - Il y a des situations qui sont bien, il y a certainement des excès,
00:33:18 mais on est loin d'autres situations que j'ai connues,
00:33:21 où on était tout à sac, etc.
00:33:23 Bon, maintenant, c'est vrai que c'est toujours la même chose.
00:33:26 Plus ou moins vous répondez à la situation,
00:33:29 vous donnez le sentiment que vous tournez le doigt à tout cela,
00:33:32 plus vous vous énervez, plus vous mettez des gens,
00:33:34 et plus les éléments les plus radicaux finissent par trouver une oreille.
00:33:37 Parce que les gens commencent à dire, ils ne comprennent que ça,
00:33:39 alors on va y arriver.
00:33:40 C'est ça qu'il faut éviter, c'est ça le danger.
00:33:43 - Ce qui est inquiétant, Julien, à la limite,
00:33:44 que les manifestations se passent bien depuis le début,
00:33:45 c'est un fait, et vous avez raison,
00:33:47 c'est l'incroyable proportion de Français qui se disent en colère,
00:33:50 pour le coup, qui est à un niveau qu'on n'a quasiment jamais atteint.
00:33:53 Et ça, pour le coup...
00:33:54 90% des salariés sont contre cette réforme.
00:33:56 C'est un chiffre jamais vu.
00:33:57 - Alors, je...
00:33:59 - Le sondage chez Vipof annuel, la colère augmente depuis le temps.
00:34:01 - Alors justement, dans ce contexte-là, selon nos informations,
00:34:07 le président de la République, Emmanuel Macron,
00:34:09 il devrait prendre la parole en début de semaine.
00:34:12 Pour revenir justement sur les tensions dans l'Hexagone,
00:34:15 Emmanuel Macron qui paie au prix fort la crise sociale.
00:34:18 70% des Français mécontents, sa cote de popularité chute,
00:34:22 elle se situe désormais à 28%.
00:34:24 Le président qui a perdu 8 points depuis décembre.
00:34:26 Le chef de l'État qui recule aussi de 7 points
00:34:29 au sein même de son propre électorat depuis avril 2022.
00:34:33 Les manifestants, eh bien, ils se disent méprisés,
00:34:37 ils ne se disent pas écoutés.
00:34:38 On va en entendre quelques-uns, justement.
00:34:43 - Nous ne devons plus accepter de nous faire marcher dessus.
00:34:46 Levons-nous, soyons debout, écrivons l'histoire de ce pays.
00:34:49 - C'est imbécile, tu ne comprends rien du tout !
00:34:51 - Il faudrait vraiment être aveugle pour dire
00:34:53 que ce n'est pas la faute à Macron
00:34:55 et ce n'est pas la faute à son gouvernement
00:34:57 parce qu'on a eu l'opposition aussi.
00:34:59 On en a eu plein qui étaient contre cette réforme
00:35:01 parce que cette réforme est injuste et inégalitaire pour tous.
00:35:05 - Demain, il y a cette journée décisive,
00:35:07 on le débat sur les motions de censure.
00:35:09 Emmanuel Macron, je le disais,
00:35:10 il pourrait prendre probablement la parole mardi soir.
00:35:14 On ne sait pas encore, je le répète, rien d'officiel.
00:35:16 En tout cas, selon vous, qu'est-ce qu'il doit dire ?
00:35:18 Il doit prendre la parole, mais pour dire quoi ?
00:35:19 Pour vers quoi ? Est-ce qu'il est audible ?
00:35:22 En tout cas, ce soir.
00:35:23 - Je pense qu'il va attendre le vote de demain.
00:35:27 Après, il va acter, c'est la logique.
00:35:31 Mais le problème qui est posé, il est simple,
00:35:33 il a un gouvernement qui n'a plus d'autorité.
00:35:36 Un gouvernement qui n'a plus d'autorité à l'Assemblée
00:35:37 et qui n'a plus d'autorité dans le pays.
00:35:39 Donc, il fera de toute manière...
00:35:41 Il peut se dire "je n'agis pas dans l'urgence,
00:35:43 je vais prendre mon temps", etc.
00:35:44 Mais moi, je pense qu'il aurait tort
00:35:46 parce qu'au sortir de ça, ses ancêtres politiques,
00:35:48 eux, ils ont pris des initiatives.
00:35:50 Et ils ont reconstitué très vite.
00:35:53 Reprendre l'initiative, c'est tout de suite
00:35:55 remettre en place quelque chose de stable.
00:35:57 Et donc, refaire un nouveau gouvernement,
00:35:59 lui redonner une feuille de route qui soit lisible,
00:36:02 tirer les conséquences des grands problèmes
00:36:05 que traverse notre société en donnant le sentiment
00:36:07 qu'on ne va pas faire tout et n'importe quoi.
00:36:09 Il y a un énorme travail.
00:36:11 La question qui est posée, c'est est-ce qu'il a conscience de ça ?
00:36:14 Est-ce qu'il a la force de le faire ?
00:36:16 Et est-ce qu'il va avoir les femmes et les hommes
00:36:17 qui vont lui permettre de le faire ?
00:36:19 Mais s'il prend la parole, Geoffroy Lejeune,
00:36:21 en début de semaine, il est obligé de poser ?
00:36:23 Un acte fort, des paroles fortes.
00:36:25 Il sera obligé.
00:36:26 Oui, mais ça, vous savez,
00:36:28 prendre la parole pour ne rien dire,
00:36:29 comme par exemple, il a pu le faire
00:36:30 à certains moments dans le Covid, c'est terrible.
00:36:32 Il faut pas dire, c'est la pire option.
00:36:34 Pardon de poursuivre sur mon tropisme institutionnel,
00:36:37 mais il y a quelque chose dans nos institutions
00:36:39 voulues par le général De Gaulle,
00:36:41 qui existe, qui a fait ses preuves
00:36:42 et dont on ne se sert plus, c'est le référendum.
00:36:45 Le référendum, c'est à l'origine conçu
00:36:47 pour trancher des décisions, des questions
00:36:50 qui dépassent presque le pouvoir du chef de l'État.
00:36:54 Et on s'en remet au peuple français pour décider.
00:36:56 Alors, vous allez me dire,
00:36:56 dans le cas de la réforme des retraites,
00:36:58 le sujet est plié, ce sera non à 80%.
00:37:01 Mais en fait, ce n'est pas déshonorant
00:37:03 qu'un projet soit...
00:37:04 Si le projet était désavoué par les Français,
00:37:08 ce serait une manière de dire,
00:37:09 je m'en remets au vrai souverain,
00:37:12 qui est le peuple français.
00:37:13 Il ne veut pas de cette réforme.
00:37:14 Il décide, voilà, il est contre.
00:37:16 On la retire, on fait autre chose.
00:37:17 Mais je pense honnêtement,
00:37:18 si on parle juste de paix sociale,
00:37:20 que ce serait de nature à calmer tout le monde.
00:37:21 Donc l'idée d'un référendum d'initiative partagée,
00:37:24 c'est ce que proposent également 250 parlementaires,
00:37:26 notamment des...
00:37:27 Il peut le décider tout seul.
00:37:28 Il y a l'option, évidemment.
00:37:29 Il y a l'autre option.
00:37:30 Mais vous la soutiendriez, cette autre option ?
00:37:32 Eh bien, bien sûr, bien sûr.
00:37:34 En fait, je veux dire,
00:37:35 ou alors, il faut être cohérent.
00:37:36 Si on vit dans une démocratie
00:37:38 et que le peuple est souverain,
00:37:39 il faut qu'on laisse le peuple décider
00:37:41 pour ce qui le concerne au premier chef.
00:37:43 En fait, le président d'un public
00:37:45 s'honorerait à donner la parole au peuple.
00:37:47 Mais c'est vrai qu'il y a des moyens,
00:37:48 enfin, il y a ce moyen
00:37:50 d'organiser un référendum
00:37:53 qui serait moins glorieux pour le gouvernement,
00:37:54 mais qui aurait les mêmes résultats.
00:37:55 Moi, je le soutiens à fond, évidemment.
00:37:56 Julien me challenge sur le sujet
00:37:58 parce qu'il pense que je serais contre.
00:37:59 Au contraire.
00:38:00 Je n'ai pas dit ça.
00:38:00 Je serais très...
00:38:01 Je voulais la une du journal.
00:38:03 Il voulait la une de Valeurs Actuelles.
00:38:04 Alors, vous pouvez répondre.
00:38:05 Honnêtement.
00:38:05 Mais non, mais pourquoi pas ?
00:38:07 Vous savez, ce ne serait pas la première fois
00:38:09 que Valeurs Actuelles demande un référendum
00:38:10 sur un sujet important.
00:38:11 Donc, non, après, je sais que c'est compliqué,
00:38:13 que c'est compliqué à organiser, etc.
00:38:15 Mais en réalité, quelle meilleure sortie de crise ?
00:38:17 Quelle meilleure sortie de crise que de dire
00:38:18 le peuple français a décidé et il est contre ?
00:38:20 Mais est-ce qu'Emmanuel Macron aura ce panache-là ?
00:38:22 Non, il y a deux choses.
00:38:23 Il peut décider lundi ou mardi en disant
00:38:26 "la motion de censure n'a pas été votée",
00:38:28 mais maintenant, voilà,
00:38:29 je ne suis pas convaincu du tout
00:38:30 qu'il va se précipiter dans le référendum,
00:38:33 surtout dans le contexte dans lequel il est.
00:38:34 Parce que bon, c'est une descente aux enfers
00:38:37 pour lui, dans cette situation-là.
00:38:38 D'autant qu'inévitablement,
00:38:39 s'il va au référendum et que c'est lui qui le convoque,
00:38:42 la question sera posée de sa légitimité
00:38:43 au sortir de ce référendum.
00:38:45 Alors, donc, il faut aller jusqu'au bout.
00:38:46 – Il y a des projets aussi dans le référendum.
00:38:47 – Est-ce qu'il aura le panache du général De Gaulle
00:38:50 de dire "si vous votez contre, je m'en vais" ?
00:38:51 Bon, je ne crois pas.
00:38:54 Et en plus, dans le moment actuel,
00:38:54 je pense que s'il fait ça,
00:38:56 le résultat, il est encore plus acquis.
00:38:57 Bon, donc, il faut qu'il…
00:39:00 de son point de vue à lui,
00:39:01 je pense qu'il va essayer de gagner du temps,
00:39:03 peut-être je me trompe,
00:39:03 mais il va essayer de gagner du temps, reprendre l'initiative.
00:39:06 Mais là où nous sommes dans un élément de crise politique,
00:39:09 c'est que cette fois-ci,
00:39:11 l'histoire du référendum partagé
00:39:13 a une crédibilité très forte dans l'opinion.
00:39:15 Et que ça va amener…
00:39:17 c'est en ce sens-là qu'il faut faire attention.
00:39:19 – Il faut 5 millions de signatures citoyennes, on le précise.
00:39:22 Vous pensez qu'aujourd'hui, les Français sont prêts à…
00:39:24 – J'ai discuté avec plusieurs responsables syndicaux,
00:39:26 avec quelques camarades qui sont encore parlementaires.
00:39:29 Tout le monde dit, c'est vraiment pas à portée de main,
00:39:34 mais c'est réalisable.
00:39:35 Ça veut dire qu'il va y avoir des semaines et des semaines
00:39:36 où le pays ne va parler que de ça.
00:39:38 Et le pays va signer, signer, signer.
00:39:41 – 5 millions de signatures, je crois, les jeunes.
00:39:43 – C'est pas mauvais pour eux,
00:39:43 parce que ça va leur redonner une place.
00:39:45 Pour les syndicats, pareil.
00:39:46 Mais vous voyez l'état d'effervescence
00:39:47 dans lequel ça va mettre le pays.
00:39:48 – Mais moi, avec 2 millions de manifestants,
00:39:50 ça ne me paraît pas hors de portée d'avoir 5 millions de signataires.
00:39:52 Alors, il ne faut pas oublier, encore une fois,
00:39:53 on est privé de référendum depuis 2005.
00:39:56 C'est-à-dire que cet outil qui aurait dû être au cœur de notre démocratie
00:39:58 n'existe plus quasiment.
00:39:59 Donc les gens ne sont jamais contre le fait de donner leur avis.
00:40:02 Je pense que ça ne peut pas ne pas marcher.
00:40:04 – En tout cas, dans la forme,
00:40:05 qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron s'il prend la parole ?
00:40:09 Est-ce qu'il doit parler à la télévision ?
00:40:12 Dans les Français, la dernière fois qu'il s'est adressé aux Français,
00:40:14 c'était pour les voeux.
00:40:15 Est-ce qu'il doit s'exprimer via la presse quotidienne régionale ?
00:40:18 Est-ce qu'il doit écrire une lettre ?
00:40:20 Qu'est-ce que vous, vous attenderiez ?
00:40:21 – Vous connaissez la formule,
00:40:22 "l'erreur est humaine, persévérée et diabolique".
00:40:24 Je l'ai dit en français parce que mon latin n'est pas très bon.
00:40:26 – Je peux le faire en latin s'il vous plaît.
00:40:28 – Mais je pense que s'il allait jusqu'au bout,
00:40:31 il devrait dire, voilà, la censure n'a pas été votée,
00:40:34 mais en l'état actuel des choses,
00:40:35 cette réforme n'est pas la bonne réforme,
00:40:37 on regarde les résistances qu'elle a.
00:40:38 Donc je vais reprendre le travail à zéro,
00:40:40 on va faire une conférence sociale,
00:40:42 on va écouter mieux les organisations syndicales.
00:40:44 Déjà, ça calmerait les choses.
00:40:46 Et puis, j'ai compris qu'il y a aujourd'hui d'énormes préoccupations,
00:40:49 d'énormes souffrances dans notre pays, d'énormes incompréhensions peut-être,
00:40:52 et qu'il y a des priorités nouvelles auxquelles je vais m'y consacrer.
00:40:55 Parce que la question de l'hôpital public, la question de la sécurité,
00:40:58 la question de l'école, c'est ça qui traverse les contradictions
00:41:04 dans lesquelles nous vivons.
00:41:05 – Mais à plusieurs reprises, je reprends le jeune,
00:41:07 Emmanuel Macron l'a dit, j'ai entendu, j'ai compris, j'ai changé,
00:41:11 j'ai blessé des gens, je ne le referai plus.
00:41:14 – Peut-être qu'il pourrait commencer déjà par résoudre un problème simple.
00:41:19 Je suis incapable, 6 mois après, de vous donner la composition du gouvernement.
00:41:22 Il y a des ministres dont nous n'entendons même pas le son de la voix.
00:41:26 Ça veut dire que d'après moi, ces ministres-là,
00:41:28 ils ne sont pas en première ligne par rapport à des problèmes
00:41:30 qui sont des problèmes sérieux.
00:41:31 Alors, ce n'est pas à leurs compétences personnelles,
00:41:33 ils sont certainement très sympathiques, très compétents,
00:41:35 mais ça veut dire que tout ça a été mal fait.
00:41:37 – Geoffroy Lejeune, sur Emmanuel Macron, je le disais,
00:41:39 il l'a dit à plusieurs reprises, j'ai changé, je vous ai compris,
00:41:41 je vous ai entendu.
00:41:42 Là, vous pensez que cette fois, là, il l'entend, il le voit, il l'entend,
00:41:45 il comprend ces Français que nous voyons à l'image en direct
00:41:48 au Forum des Halles, par exemple, qui se rassemblent de manière spontanée,
00:41:51 et à cette heure-là, on le voit pacifique ?
00:41:54 – Je ne sais pas si les gens qu'on voit au Forum des Halles
00:41:57 sont les 8 Français sur 10 qui ne soutiennent pas sa réforme,
00:42:02 il faut faire attention.
00:42:03 Je vous dis "je ne sais pas" parce que je ne sais vraiment pas,
00:42:04 je ne sais pas qui sont…
00:42:05 – Et il y en a beaucoup qui travaillent et qui ne peuvent pas descendre dans l'âge.
00:42:08 – C'est ça, c'est un vrai problème, c'est la France qui travaille,
00:42:09 qui comprend cette réforme, qui concerne les gens qui travaillent.
00:42:12 Mais bon, comment vous dire ?
00:42:13 Non, je pense qu'il y a un problème de perception,
00:42:15 il y a un problème de perception de la France qui souffre en général,
00:42:19 je ne le dis pas pour utiliser un grand mot,
00:42:20 mais parce que les Gilets jaunes, c'était la même chose en fait,
00:42:23 c'était une population plutôt active, plutôt pas métropolitaine,
00:42:29 et ce n'est pas son monde, ce n'est pas spécialement son électorat.
00:42:33 Et à l'époque, j'avais trouvé que les réponses,
00:42:37 parce qu'il y avait eu de multiples réponses pendant de nombreux mois
00:42:40 apportées aux Gilets jaunes, étaient vraiment systématiquement déconnectées,
00:42:42 c'est-à-dire que la première fois qu'ils s'expriment,
00:42:45 quand les gens sont sur les ronds-points en faisant des manifestations
00:42:47 tout aussi pacifiques que les manifestations d'aujourd'hui,
00:42:49 il fait une conférence sur l'écologie,
00:42:51 et il nous annonce le renouvelable à tout va,
00:42:54 alors que les gens s'étaient levés initialement contre une taxe sur l'essence
00:42:59 qui allait exactement dans le même sens que sa politique qu'il annonce.
00:43:02 Ensuite, la deuxième fois qu'il s'adresse à eux,
00:43:05 c'est pour leur promettre, pensant que c'était une crise de pouvoir d'achat,
00:43:09 promettre une prime défiscalisable à la fin de l'année,
00:43:12 et je ne sais plus, 13 milliards d'euros, je crois, qu'il avait mis sur la table.
00:43:16 Et j'ai trouvé que c'était une crainte existentielle
00:43:18 qui était exprimée par de très nombreux Français,
00:43:20 une très grande majorité des Français,
00:43:22 à laquelle on répondait par du pouvoir d'achat.
00:43:23 J'avais presque trouvé ça un peu méprisant.
00:43:27 En fait, je pense que c'était une incontréhension énorme.
00:43:30 Aujourd'hui, les mêmes mots, je pense,
00:43:31 produisent les mêmes réflexes de la part d'Emmanuel Macron.
00:43:36 Je pense qu'il ne le comprend pas ces gens,
00:43:38 et après, c'est très compliqué de leur apporter une bonne réponse.
00:43:41 Moi, je pense que, si vous me permettez,
00:43:43 la clé, maintenant, pour lui,
00:43:45 c'est la suspension de l'application de la réforme.
00:43:47 Tant qu'il ne prononce pas,
00:43:49 vous savez, il y a des mots difficiles à prononcer quand on est chef d'État,
00:43:51 mais il faut les prononcer à un moment donné.
00:43:53 Je ne sais pas quels sont ses conseillers en communication
00:43:56 et qui il a autour de lui,
00:43:57 mais le bon conseiller en communication, c'est celui qui lui dit,
00:43:59 "Monsieur le Président, à un moment donné, il faut en tirer les conséquences."
00:44:02 – Sauf que, selon le mot, on a plusieurs reproches du Président de la République,
00:44:05 rapporte qu'il n'a aucun scrupule, aucun regret.
00:44:08 – Il ne voulait pas du 49.3, mais pas de scrupule par rapport.
00:44:10 – Le Président de la République rapporte des choses,
00:44:12 mais il y a un moment donné où celui qui a en responsabilité de conseiller,
00:44:15 il doit lui dire les choses en face,
00:44:16 pas simplement lui dire ce qui fait plaisir.
00:44:18 Et donc, le conseil qu'on peut lui donner,
00:44:21 et j'espère que ces conseillers qui regardent la télévision vont nous entendre,
00:44:24 et je dis bien "nous entendre",
00:44:26 le mot qu'il faut prononcer aujourd'hui,
00:44:28 c'est la suspension de l'application de cette réforme,
00:44:31 quel que soit le résultat de la motion de censure.
00:44:33 Si tel n'est pas le cas, la France va rentrer dans une crise
00:44:36 qui va être durable, profonde, et dont on ne sait pas quelle sera l'issue.
00:44:39 – C'est ça où il y a d'autres solutions,
00:44:40 la seule clé c'est de suspendre cette réforme des retraites, Geoffroy Lejeune.
00:44:44 – Mettons-nous une seconde dans la tête d'Emmanuel Macron,
00:44:46 il a été élu puis réélu, assez largement les deux fois.
00:44:49 Ensuite, son électorat, sa base électorale, soutient plutôt cette réforme.
00:44:54 Euh, plutôt, bah si.
00:44:55 – Oui, oui, et encore, et encore, et encore.
00:44:57 Elle s'effrite de jour en jour.
00:44:58 – Oui, bien sûr, mais il a mis la main sur le pactole qui sont les retraités,
00:45:01 qui sont les gens qui soutiennent le plus la réforme,
00:45:03 alors ils ne sont pas concernés, vous allez me dire.
00:45:04 – Non, non, ce sont eux qui votent le plus, c'est vraiment le pactole électoral,
00:45:07 et ce sont les électeurs d'Emmanuel Macron.
00:45:09 Donc, qu'est-ce qui aujourd'hui le déstabilise,
00:45:11 à part ce qui se passe dans la rue, à part l'unité du pays,
00:45:13 à part la gouvernabilité de ce pays, etc., pour les 4 ans qui lui restent,
00:45:17 il n'a pas de raison de changer de cap, Henri.
00:45:19 – Oui, parce que ce qui va monter…
00:45:20 – Et attendez…
00:45:20 – Pardon, terminé Geoffroy.
00:45:22 – Non, non, vas-y.
00:45:23 – Ce qui va monter, si il ne fait pas ça, c'est Macron démission.
00:45:26 Vous verrez que… je ne souhaite pas.
00:45:29 – Alors moi j'allais vous dire, j'ai beaucoup souhaité Hollande démission,
00:45:30 ce n'est pas arrivé en fait.
00:45:32 – Parce que Hollande, il n'aurait pas fait ça.
00:45:34 Il a fait certaines… il y a des fautes,
00:45:35 mais il n'aurait pas persisté comme ça, etc.
00:45:38 Ce qui va monter, qui va s'installer, et qui va devenir…
00:45:40 c'est pour ça que ça va être un calvaire.
00:45:42 Vous savez, ils ont donné des consignes aux ministres de ne pas sortir.
00:45:46 Parce qu'ils disent, à chaque fois qu'il y a un déplacement ministériel,
00:45:49 les préfets disent "non, on ne sait plus comment faire".
00:45:51 – Oui, effectivement, Gérald Darmanin a dit aux ministres et aux députés
00:45:56 de ne pas sortir pour ne pas recevoir de tomates, d'ailleurs, Geoffroy, en tout cas.
00:45:59 – Mais je veux dire, je ne suis pas en train de vous dire ce que je souhaite ou pas,
00:46:03 ce n'est pas le problème.
00:46:04 La logique, parce que dans ces mouvements sociaux,
00:46:07 il y a malgré tout, qu'on le veuille ou non, une logique,
00:46:10 une mécanique qui se met en mouvement.
00:46:11 La mécanique, c'est, ils parlent après la motion de censure,
00:46:14 en disant "ça y est, c'est passé, et donc maintenant on passe à autre chose,
00:46:17 mais je vais m'attaquer, etc."
00:46:18 Les gens vont dire "non, non, non, la réforme, tu la gardes ?
00:46:20 Ah, tu la gardes ? Ah ben nous, on continue le combat."
00:46:23 – Geoffroy Lejeune, donc la clé, elle est dans la prise de parole
00:46:25 ou non d'Emmanuel Macron dans les prochains jours.
00:46:27 – Je continue à me mettre dans la tête d'Emmanuel Macron
00:46:29 puisqu'on n'est pas là pour le faire, donc je remplace.
00:46:30 Non mais, il y a cette hantise aussi de devenir un roi fainéant,
00:46:34 d'avoir une présidence à la Chirac ou à la François Hollande à la fin.
00:46:37 – François Hollande, il a essayé, justement,
00:46:39 le revoir qu'on peut lui faire, c'est d'avoir fait cette loi travail,
00:46:41 n'importe comment à la fin.
00:46:42 – Oui, c'est vrai, vous avez raison.
00:46:43 Mais donc, d'avoir un quinquennat qui s'arrête cette semaine,
00:46:47 et plus aucune légitimité pour gouverner, pour réformer quoi que ce soit.
00:46:50 Et objectivement, on ne peut que le comprendre,
00:46:52 c'est-à-dire qu'en fait, le drame d'Emmanuel Macron,
00:46:54 c'est qu'il arrive à contre-temps.
00:46:55 – D'accord, mais à ta compte.
00:46:56 – Finissez Geoffroy Lejeune, finissez.
00:46:58 – Laissez finir Geoffroy Lejeune, Julien.
00:47:00 – Il y a la possibilité aujourd'hui d'unir le pays.
00:47:03 Je trouve d'ailleurs, je le dis honnêtement,
00:47:04 parce que j'ai lu le dernier éditorial de François Ruffin,
00:47:06 qui est très intéressant, j'invite à le lire,
00:47:08 parce que justement, il n'est pas dans l'excès, dans la démagogie,
00:47:12 vraiment, il dit lui-même, il y a aujourd'hui des souffrances dans ce pays
00:47:16 qui transcendent les familles politiques.
00:47:18 Et il faut y répondre par une forme de pacte national de la résistance
00:47:21 ou des choses comme ça, parce qu'après, il y en a plus qui dirait,
00:47:23 "Bon, écoutez, sur l'école, je sais que ça ne va pas,
00:47:26 alors on va maintenant vraiment s'y mettre.
00:47:28 Sur l'hôpital, je sais que ça ne marche pas,
00:47:29 donc non, je ne vais pas vous raconter tout et n'importe quoi,
00:47:32 au moins sur ces questions-là, on va travailler.
00:47:35 Notre système institutionnel dysfonctionne, voilà."
00:47:37 Là-dessus, il peut susciter de l'énergie.
00:47:40 – Geoffroy Lejeune, c'est pas à vous que je vais apprendre, Julien,
00:47:43 qu'on peut être d'accord sur des diagnostics de ce qui ne fonctionne pas
00:47:47 et on ne sera jamais d'accord sur les solutions.
00:47:48 Ça n'existe pas la solution miracle de conseil national de la résistance.
00:47:52 – Si, ça existe, c'est la preuve, c'est qu'ils se sont mis au travail.
00:47:54 Donc il y a des choses sur lesquelles, vous savez,
00:47:56 moi j'ai fait beaucoup de débats politiques.
00:47:58 – Allez-y Geoffroy Lejeune.
00:48:00 – Il y a des majorités…
00:48:02 – Laissez parler Julien Dreyfus, Geoffroy Lejeune, allez-y.
00:48:04 – Honnêtement, vous et moi, on va se mettre d'accord sur le fait
00:48:06 que l'hôpital, ça ne fonctionne pas et sur le fait que l'école, ça ne fonctionne pas.
00:48:09 Par contre, je vous garantis qu'au moment où on commence à parler des solutions,
00:48:11 ah bah si, moi, diviser par 10 les effectifs de la suradministration de l'hôpital…
00:48:16 – Ah bah ça, pourquoi je vais penser que je vais être en désaccord avec ça ?
00:48:19 – Alors ça…
00:48:19 – Moi je suis pour qu'il y ait plus de soignants et moins d'ARS, vous voyez ?
00:48:24 – Il est 19h47, si vous nous rejoignez en direct sur CNews,
00:48:28 vous voyez ces images en direct du Forum des Halles à Paris.
00:48:31 Nouveau rassemblement spontané contre le passage en force du gouvernement
00:48:37 pour adopter la réforme des retraites.
00:48:39 Un rassemblement à la veille d'une journée décisive pour le gouvernement
00:48:43 puisqu'il y a ces fameux débats sur les motions de censure.
00:48:46 Et voyez ce qu'en dit Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie.
00:48:49 « Monsieur, cette motion de censure est une hypocrisie ».
00:48:53 Vous allez le voir à l'antenne, je prends sa citation.
00:48:55 « Mathilde Panot, Marine Le Pen et Charles de Courcyon,
00:48:57 alliés pour faire tomber le gouvernement et constituer une majorité alternative.
00:49:01 Ils parlent d'un attelage clownesque, pour autant un attelage clownesque
00:49:06 qui pourrait faire éventuellement tomber le gouvernement, je crois le genre. »
00:49:11 – Alors ça c'est l'argument du moment que je ne comprends pas.
00:49:14 C'est essayer de ridiculiser les oppositions qui feraient des alliances de circonstances
00:49:19 pour renverser un gouvernement alors que le principe de la motion de censure
00:49:22 c'est tous les gens qui ne sont pas d'accord qui votent contre pour renverser
00:49:25 et ça ne veut pas du tout dire qu'ils sont d'accord entre eux
00:49:27 sur ce qu'ils feraient justement s'ils étaient au pouvoir.
00:49:29 Donc je trouve ça un peu ridicule.
00:49:30 Honnêtement, la riposte du gouvernement, de la majorité du gouvernement
00:49:34 depuis 48 heures sur la question du vote à l'Assemblée de demain,
00:49:38 elle est un peu pathétique, elle est un peu en dessous.
00:49:40 C'est prétendre que tous ceux qui vont voter la motion de censure,
00:49:44 tous ceux qui ne voteront pas la motion de censure
00:49:46 sont de facto des soutiens à la réforme des retraites
00:49:48 comme l'a fait Aurore Bargé par exemple.
00:49:49 C'est très contre-productif je trouve.
00:49:52 C'est amusant parce que moi je l'ai senti quand je discutais avec certains d'entre eux
00:49:56 plutôt tranquille au début de cette réforme.
00:49:59 – C'est plus le cas ?
00:50:00 – Ah plus du tout, quand je vois les réactions publiques,
00:50:02 ils sont en train de perdre pied.
00:50:04 Des gens intelligents comme Bruno Le Maire commencent à dire n'importe quoi.
00:50:06 – Moi je suis d'accord, Bruno Le Maire est plutôt quelqu'un qui en général
00:50:10 fait attention à ce qu'il dit et c'est une parole sérieuse.
00:50:13 On peut être en accord ou en désaccord, là c'est n'importe quoi, excusez-moi.
00:50:16 Il est en train de reprocher à quoi ?
00:50:18 Il a de la disposition de s'opposer, il a le droit de s'opposer quand même non ?
00:50:23 – Alors que au Forum Béal, vous voyez, on a perdu les images en direct,
00:50:28 qui vont revenir dans un instant.
00:50:31 L'échéance donc demain de cette motion de censure, échéance très attendue.
00:50:36 Parole du Président de la République, également Geoffroy Lejeune,
00:50:40 qui pourrait avoir lieu en début de semaine ?
00:50:42 Selon nos informations, le Président de la République pourrait parler mardi.
00:50:46 Quels sont les différents scénarios auxquels les Français peuvent s'attendre ?
00:50:50 Est-ce qu'on parle vraiment d'une semaine décisive pour la France ?
00:50:55 – Oui je pense, il y aura des conséquences en fait.
00:50:58 Il y aura des conséquences politiques, il y aura des conséquences institutionnelles,
00:51:01 il y aura peut-être des conséquences sociales.
00:51:04 Donc oui, c'est une semaine qui va rester,
00:51:05 c'est un moment qu'on va commenter, ce sera un marqueur du quinquennat.
00:51:08 Évidemment ensuite, vous me demandez de lire dans une boule de cuisson ce que je vais lire.
00:51:11 – Non mais c'est compliqué, mais est-ce que vous sentez qu'on vit une crise de régime,
00:51:14 une très grande crise sociale, voire une révolution ?
00:51:17 – Non mais ça n'a rien à voir avec la révolution, on ne va pas à la révolution.
00:51:19 – Bien sûr, mais certains emploient le terme, c'est pour ça que je l'utilise ce soir.
00:51:23 – Moi j'emploie le terme de crise de régime vraiment pour…
00:51:24 – Voilà, moi je suis d'accord, crise de régime, révolution, c'est quoi ?
00:51:27 – Effectivement, non, mais certains…
00:51:29 – On a eu le concept de prendre des baïonnettes et d'aller envahir l'Assemblée nationale.
00:51:33 – Bien évidemment, on a entendu le terme.
00:51:36 – Oui mais le terme, il fait partie du barnum politique de la France,
00:51:44 et d'ailleurs il est plutôt sympathique quand c'est les révolutions positives.
00:51:47 Donc là, la question qui est posée, Geoffroy a raison,
00:51:51 on est en train de rentrer dans une crise de régime
00:51:54 qui n'est pas liée qu'à l'affaire de la réforme des retraites,
00:51:58 qui est l'amplissement de beaucoup d'autres choses.
00:52:00 C'est pour ça que la question des institutions est posée.
00:52:02 – Ce qui est amusant c'est qu'on avait tous,
00:52:04 quelque soit nos opinions politiques,
00:52:06 on avait tous senti au moment des Gilets jaunes que c'était un moment très important.
00:52:10 Que c'était, qu'il y aurait un avant et un après,
00:52:12 que 70% des Français qui soutiennent une contestation…
00:52:15 Justement, c'est pour ça que j'essaie de refaire le film de ce qui s'est passé entre temps,
00:52:18 70% des Français qui soutiennent une contestation,
00:52:20 y compris quand elle devient violente au moment de l'art de triomphe etc,
00:52:23 le chiffre de soutien ne faiblit pas.
00:52:24 Les gens se disaient bien qu'il ne fallait pas regarder ça,
00:52:27 parce que ce n'était pas l'essentiel,
00:52:28 l'essentiel c'était les ronds-points du 17 novembre etc.
00:52:31 Et ce qui est amusant, il y a eu le Covid en effet,
00:52:33 qui a en fait à peu près tout anesthésié,
00:52:36 et on était très nombreux, tout le monde d'ailleurs se demande depuis ce moment-là,
00:52:40 comment est-ce que ça va se retraduire, quand est-ce que ça va ressurgir,
00:52:43 tout en sachant que ça finira par arriver.
00:52:44 Il se trouve que c'est sur une réforme, c'est drôle,
00:52:46 sur un texte qui en fait n'a pas soulevé les passions pendant la campagne présidentielle.
00:52:49 – C'est souvent comme ça.
00:52:51 – Bien sûr, c'est pour ça que c'est très cruel pour Emmanuel Macron,
00:52:54 s'il y a une seule chose qu'il a pu dire dans sa campagne présidentielle sur le fond,
00:52:57 c'est "je réformerai la retraite".
00:52:58 Il avait même dit 65 ans à un moment donné,
00:53:00 après moi j'accorde le point à ceux qui disent qu'il a été moins clair que ça,
00:53:04 parce que c'est vrai qu'il a dit que si ça posait des problèmes,
00:53:06 il y aurait un référendum, il l'avait dit pendant sa campagne,
00:53:08 donc il n'avait pas exactement le mandat pour faire ce qu'il est en train de faire.
00:53:11 Mais bon, passons, c'est quasiment du détail,
00:53:14 ça a été un sujet qui a pris 48 heures dans la campagne présidentielle,
00:53:16 48 heures, et en fait c'est ça qui fait… c'est l'étincelle.
00:53:19 – Moi je pense que la première faute d'Emmanuel Macron,
00:53:22 c'est de ne pas avoir compris le vote aux élections législatives.
00:53:26 Le vote aux élections législatives était une énorme alerte,
00:53:28 parce que la logique en général c'est que le président est élu dans la foulée,
00:53:32 l'Assemblée nationale est élue à proportion par rapport au président.
00:53:38 Là il s'est passé quelque chose dans ces élections législatives,
00:53:40 il s'était peu investi d'ailleurs dans ces élections,
00:53:42 il les avait sous-estimées, il pensait que c'était pas très grave,
00:53:45 or elle traduisait quelque chose, elle traduisait une insatisfaction,
00:53:49 elle traduisait le besoin de répondre à des situations concrètes
00:53:53 vécues par nos concitoyens.
00:53:54 Et après, deuxième chose, il prend pas la mesure des élections législatives
00:53:58 et il constitue un gouvernement qui est totalement à côté de la plaque.
00:54:02 Parce qu'au lieu d'avoir des personnalités fortes,
00:54:04 qui savent de quoi elles parlent,
00:54:05 qui sont capables de prendre en main les dossiers,
00:54:07 il a été chercher un maximum de technos.
00:54:10 – C'est ça le nœud du problème, c'est aussi l'entourage d'Emmanuel Macron
00:54:13 qui n'a pas supporté cette réforme des retraites.
00:54:16 On entend souvent, il y a eu un manque de pédagogie,
00:54:19 est-ce que ce malaise qu'on voit ce soir à l'image,
00:54:23 manque de pédagogie, je vous reprends le jeune, c'est…
00:54:26 – Ça veut dire le projet est génial, on a bien le vendu, c'est pas vrai,
00:54:30 parfois aussi les projets sont pas bons.
00:54:31 – C'est comme les gosses qui disent "papa la maîtresse est pas bonne,
00:54:33 c'est le porte-pleu".
00:54:34 – C'est ça, exactement.
00:54:36 Non mais non, manque de pédagogie c'est un peu ridicule,
00:54:38 en fait si vous voulez, ils n'ont pas compris,
00:54:39 je suis vraiment d'accord avec ce que vient de dire Julien
00:54:41 sur l'analyse des législatives, le problème remonte un peu avant,
00:54:45 au moment où il choisit, et pour moi il fait deux erreurs
00:54:47 de Premier ministre Emmanuel Macron, c'est Castex et Elisabeth Borne,
00:54:50 parce qu'il dépolitise complètement la fonction de Premier ministre
00:54:53 qui est censé être le chef de la majorité.
00:54:55 – Castex est avéré beaucoup plus politique qu'on ne le pensait au départ.
00:54:59 – Oui mais au moment où il le choisit c'est pas le cas,
00:55:00 au moment où il le choisit c'est un haut fonctionnaire.
00:55:02 – Oui c'est vrai, mais après il s'est avéré plus malin.
00:55:04 – C'est une bonne surprise, mais Elisabeth Borne,
00:55:07 ce sont les mêmes ressorts, c'est une bonne technocrate
00:55:09 qui saura gérer les affaires de l'État etc.
00:55:11 et dont on espère, enfin dont il espère au moment où il la nomme,
00:55:13 qu'elle sera bonne négociatrice avec les syndicats,
00:55:15 bonne négociatrice avec la droite et Eric Ciotti pour la raison des retraites,
00:55:19 on constate que sur les deux tableaux elle a raté,
00:55:21 mais je pense que c'est cette volonté,
00:55:24 Emmanuel Macron a misé sur la dépolitisation des Français, je pense.
00:55:27 C'est-à-dire qu'il s'est dit "après tout ça passe, moins je m'engage",
00:55:32 c'était vrai, il faisait ce qu'on appelait "enjamber les élections",
00:55:35 il s'engageait pas pour les élections européennes,
00:55:36 son parti arrivait quasiment en tête,
00:55:38 il faisait quasiment pas campagne pour la présidentielle,
00:55:40 c'était le fantôme de la campagne,
00:55:42 et il était très largement en tête,
00:55:43 moins il parlait, plus ça se passait bien etc.
00:55:45 et en fait cette stratégie a trouvé ses limites.
00:55:47 Et donc la dépolitisation des Français lui revient comme un boomerang,
00:55:51 en fait on n'est pas un peuple si dépolitisé que ça,
00:55:53 et il y a des passions,
00:55:55 et là en ce moment il est en train de vivre une passion,
00:55:56 et malheureusement il n'est pas taillé pour ça.
00:55:58 - Ce qui est intéressant dans le retour en arrière,
00:56:01 c'est vrai que quand il cherche à constituer son gouvernement,
00:56:04 on voit bien qu'il a une hésitation,
00:56:06 dans les noms qui circulent, on voit bien qu'il y avait deux formules,
00:56:08 il y avait une formule très politique,
00:56:10 et puis il y avait une formule qui était beaucoup plus technocratique.
00:56:13 Il sent d'ailleurs que dans un premier temps,
00:56:15 il était plutôt pour la formule politique,
00:56:17 et qu'il s'est laissé convaincre par son entourage,
00:56:19 qui a beaucoup oeuvré à cela,
00:56:21 pour la formule la plus technocratique qui soit.
00:56:23 Et je pense que là,
00:56:25 ça a été le départ d'une incompréhension
00:56:27 qui n'a fait que s'accentuer.
00:56:29 Et c'est pour ça que je pense que la meilleure chose qui puisse lui arriver,
00:56:31 c'est de se prendre la main,
00:56:33 d'aller marcher, de prendre l'air,
00:56:35 et de se dire comment maintenant je peux changer de gouvernement,
00:56:37 quelles sont les priorités que je dois dégager,
00:56:39 et comment je fais pour faire avancer le pays.
00:56:41 Parce que la question qui est posée,
00:56:43 c'est de faire avancer le pays.
00:56:45 - Et parce que c'est vrai que ce soir, c'est Emmanuel Macron
00:56:47 qui cristallise les tensions, qui cristallise la colère finalement,
00:56:49 Elisabeth Borne, ou les autres ministres,
00:56:51 ils se voient moins reprocher
00:56:53 cette réforme des retraites
00:56:55 qu'Emmanuel Macron au fond.
00:56:57 - Oui, je ne conseillerais quand même pas
00:56:59 Olivier Véran d'aller discuter avec des manifestants dans la rue.
00:57:01 Ils sont tous mis dans le même sac.
00:57:03 Mais bon, c'est la fin de...
00:57:05 C'est probablement la fin
00:57:07 de cette vision technocratique de la politique,
00:57:09 où on pense que ça va passer,
00:57:11 que les gens vont se laisser endormir.
00:57:13 Et ça a marché,
00:57:15 il faut quand même leur reconnaître ça,
00:57:17 pendant très longtemps ça a marché.
00:57:19 Et là je pense que c'est un petit signal
00:57:21 pour dire que c'est la fin.
00:57:23 Je rebondis sur ce que Julien disait,
00:57:25 sur le fait d'aller se promener...
00:57:27 - Non, c'était une image.
00:57:29 - Oui, le promeneur du champ de Mars, je connais.
00:57:31 Mais comment dire...
00:57:33 Le fameux entourage d'Emmanuel Macron
00:57:35 nous vend l'idée
00:57:37 qu'il y a un après, cette réforme,
00:57:39 et que ce sera un après qui sera justement
00:57:41 beaucoup plus politique, beaucoup plus...
00:57:43 - C'est toujours.
00:57:45 - Je demande, si vous voulez,
00:57:47 s'il n'y a pas quelque chose...
00:57:49 - Il n'y a pas d'après après.
00:57:51 - Quelques secondes avant d'aller retrouver Augustin,
00:57:53 donne adieu en direct au Forum des Halles
00:57:55 pour faire un point sur la situation.
00:57:57 Allez-y Julien Dray.
00:57:59 - Je crois que c'est vrai.
00:58:01 De toute manière, c'est un mauvais moment.
00:58:03 Et puis après, nous allons reprendre la main.
00:58:05 Je peux leur dire que ça, déjà,
00:58:07 ils n'ont qu'à regarder les livres.
00:58:09 Et dans les livres, tout le monde peut voir,
00:58:11 dans les expériences du scepténum émitteran,
00:58:13 de Jacques Chirac.
00:58:15 Il n'y a pas d'après.
00:58:17 Si vous n'êtes pas capable de renverser la table,
00:58:19 il n'y a pas d'après.
00:58:21 - On va aller faire un détour
00:58:23 par le Forum des Halles à Paris,
00:58:25 où vous le vivez en direct sur CNews.
00:58:27 Un rassemblement spontané,
00:58:29 un rassemblement sauvage
00:58:31 a eu lieu à partir de 18h.
00:58:33 Nous le vivons en direct.
00:58:35 Nous continuons à vivre en direct
00:58:37 ces événements en direct sur CNews.
00:58:39 Augustin, donne adieu.
00:58:41 Dites-nous, quelle est l'atmosphère
00:58:43 à Paris, au Forum des Halles ?
00:58:45 - Eh bien, depuis tout à l'heure,
00:58:47 c'est le statu quo.
00:58:49 Vous l'avez dit, ce rassemblement,
00:58:51 il a été donné sur les réseaux sociaux.
00:58:53 Rassemblement à 18h au Forum des Halles,
00:58:55 à Châtelet.
00:58:57 Un rassemblement qui a pris du retard,
00:58:59 puisque le groupe s'est formé
00:59:01 aux alentours de 19h.
00:59:03 Ce groupe a décidé de faire une manifestation sauvage.
00:59:05 C'est ce qu'il scandait tout à l'heure,
00:59:07 après 19h.
00:59:09 Ils ont décidé de quitter
00:59:11 ces halles de Châtelet
00:59:13 pour emprunter les rues adjacentes.
00:59:15 Mais à ce moment-là, ils se sont fait bloquer
00:59:17 par les forces de l'ordre.
00:59:19 Ce groupe est sur ces images en direct sur CNews.
00:59:21 Il a emprunté cette route adjacente.
00:59:23 Au bout de celle-ci, des forces de l'ordre
00:59:25 ont été attaqués.
00:59:27 Un autre groupe de CRS
00:59:29 est venu fermer cette rue.
00:59:31 Ce groupe s'est retrouvé scindé en deux,
00:59:33 dont une partie bloquée à l'intérieur de cette rue.
00:59:35 Cela fait maintenant plus de 30 minutes
00:59:37 que ce groupe reste bloqué dans cette rue,
00:59:39 avec les riverains, puisque personne
00:59:41 ne peut en sortir.
00:59:43 Juste à gauche,
00:59:45 vous avez un deuxième groupe
00:59:47 dans une autre rue parallèle à celle
00:59:49 que l'on vient de vous montrer,
00:59:51 qui lui aussi est bloqué.
00:59:53 A priori, nous pensons qu'il risque
00:59:55 d'y avoir des fouilles
00:59:57 pour pouvoir sortir de cette rue.
00:59:59 de cette rue.

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