• l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 S'il fallait un symptôme de ce pays qui marche cul par-dessus tête,
00:00:08 vous avez sans doute appris qu'on passe ce matin les épreuves du Bac.
00:00:11 Le 20 mars, trois mois avant la fin de l'année scolaire.
00:00:15 Ce sont les épreuves dites de spécialité,
00:00:18 à ne pas confondre avec les épreuves option de jadis.
00:00:22 Elles sont importantes, coefficient 16.
00:00:24 Elles compteront pour un tiers dans le résultat final.
00:00:27 J'ai passé le Bac en 1982, c'était une épreuve initiatique.
00:00:31 On commençait par la philo, puis les épreuves étaient regroupées sur une semaine.
00:00:35 J'étais stressé sans doute.
00:00:36 Le Bac était une compétition, une sélection, un concours.
00:00:40 C'était aussi le passage entre le monde de l'enfance et celui des adultes.
00:00:44 Je vois bien l'objectif de ventiler les épreuves en amont.
00:00:48 C'est toujours la même chose d'ailleurs,
00:00:50 adoucir le stress, alléger l'épreuve, soulager les élèves.
00:00:54 Je pense que tout ça au fond est une erreur.
00:00:56 À force de refuser la réalité,
00:00:58 la réalité est que la vie est un parcours du combattant,
00:01:01 on invente un monde de bisounours
00:01:03 que les adolescents devront quitter un jour ou l'autre.
00:01:07 Il est 9h, la semaine commence bien.
00:01:09 Audrey Berthoud.
00:01:11 Hier à la veille d'une journée décisive,
00:01:18 le président de la République a dit qu'il souhaitait
00:01:21 que le projet de loi puisse aller au bout de son cheminement démocratique.
00:01:24 Cet après-midi, deux motions de censure seront débattues
00:01:27 et votées à l'Assemblée nationale.
00:01:29 Si elles sont rejetées, la réforme des retraites sera définitivement adoptée.
00:01:33 Les grèves se poursuivent aujourd'hui dans les transports.
00:01:36 Il y aura des perturbations.
00:01:37 4 TGV sur 5 circuleront en moyenne,
00:01:40 3 intercités sur 5 et 2 TER sur 3.
00:01:44 En Ile-de-France, le trafic est quasi normal dans le métro,
00:01:47 le tramway et les bus pour le RER.
00:01:49 En revanche, seule la ligne A fonctionnera normalement.
00:01:52 En fin du sport, avec la 26e journée de Liga,
00:01:54 le FC Barcelone a raflé le Clasico en s'imposant 2 buts à 1
00:01:58 face à son grand rival, le Real Madrid.
00:02:00 C'est Franck Kessier qui a marqué le but de la victoire dans le temps additionnel.
00:02:04 Le Barça compte désormais 12 points d'avance sur son adversaire du jour
00:02:07 et est donc en bonne voie pour remporter le championnat.
00:02:09 On passe donc le bac en France le 20 mars.
00:02:12 Dans quel cerveau dérangé ou malade cette idée a-t-elle pu germer ?
00:02:17 Évidemment, c'est un détail et c'est dérisoire.
00:02:19 Bien sûr, il y a des choses tellement plus importantes et on en parlait ce matin
00:02:22 avec Elisabeth Lévy, avec Philippe Bilger, avec Guibert,
00:02:26 avec Florian Tardif et avec Henri Guénot, que je remercie grandement d'être là,
00:02:30 ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
00:02:32 Et il y a un thème qui nous intéresse beaucoup, c'est l'art de gouverner.
00:02:36 Donc, on va pouvoir prendre un peu peut-être de hauteur l'art de gouverner.
00:02:39 Et on en parlera parce que tout le monde donne son avis, même Patrick Bruel,
00:02:42 d'ailleurs. Regardez ce qu'il dit, Patrick Bruel, en commençant ce...
00:02:45 C'est très intéressant ce qu'il dit, puisqu'il exprime avec des mots assez simples.
00:02:49 Ce 49.3 et constitutionnel, ça ne se discute pas.
00:02:52 Mais là, il y a des gens dans la rue qui s'expriment, il y a des gens qui sont en colère.
00:02:55 Comment est-ce qu'ils ne peuvent pas prendre cette décision comme une offense ?
00:02:58 L'art de gouverner, tout le monde a un avis dessus.
00:03:00 - D'abord, moi, j'en ai assez d'entendre le mot colère remplacer le mot violence.
00:03:05 On a assez que la colère légitime tout.
00:03:06 - Mais il y a les deux. Il y a de la colère et il y a la violence.
00:03:09 Il ne faut pas se laisser instrumentaliser par l'extrême gauche radicale
00:03:13 qui est dans la rue et qui ne représente pas grand monde,
00:03:16 mais qu'on montre d'une manière sans doute abusive
00:03:18 parce que le cocktail chaînes infos et réseaux sociaux est explosif.
00:03:22 - Explosif.
00:03:23 - Donc, il donne une réalité qui n'est pas celle du terrain.
00:03:25 C'est incontestable.
00:03:26 Mais en même temps, il y a de la colère dans le pays.
00:03:28 Mais on en parlera évidemment tout à l'heure de tous ces sujets.
00:03:30 D'abord, la question du jour, c'est la motion de censure sera-t-elle votée ?
00:03:35 C'est ça, la question du jour.
00:03:36 Et la réponse, visiblement, Florian Tardif, on la connaît ?
00:03:40 - On la connaît, puisque pour qu'une motion de censure soit adoptée à l'Assemblée nationale,
00:03:43 il faut une majorité absolue de voix,
00:03:46 c'est-à-dire 287 voix actuellement sont nécessaires pour faire tomber le gouvernement.
00:03:53 Il faut que l'ensemble des députés qui souhaiteraient voter pour la motion de censure
00:03:57 soient présents et votent donc pour à l'Assemblée nationale.
00:03:59 On ne peut pas baisser la majorité s'il y a des absents.
00:04:02 Et aujourd'hui, il y a 200...
00:04:03 - Mais il ne peut pas avoir de surprise, les députés LR,
00:04:05 ils sont rentrés dans leur circonscription ce week-end.
00:04:07 Ils ne peuvent pas...
00:04:08 - Alors, il faudrait 25 voix des LR.
00:04:11 - Et normalement, il ne manquerait que 10.
00:04:12 J'ai vu hier, il en manquerait combien ?
00:04:14 - Selon mon décompte, il en manquerait entre 10 et 15.
00:04:18 - Ce n'est pas beaucoup, 10 et 15.
00:04:19 Il peut avoir une petite surprise.
00:04:20 Alors, on va écouter d'abord Pierre-Henri Dumont,
00:04:22 qui est un député républicain qui était chez Romain Desarbes tout à l'heure.
00:04:25 Lui, c'est un député...
00:04:26 Alors, je ne sais pas, frondeur, comment je l'appelle ?
00:04:29 - Il n'y a pas vraiment de frondeur,
00:04:30 parce qu'il n'y a pas vraiment de cohérence en ce moment au sein des Républicains.
00:04:32 - En fait, ils sont 61 députés,
00:04:34 mais c'est 61 frondeurs s'il n'y en a pas un qui pense comme l'autre.
00:04:38 - C'est un peu exagéré.
00:04:39 - Oui.
00:04:40 - Un peu exagéré.
00:04:40 - On va dire qu'il y a des clans.
00:04:42 - C'est un peu exagéré.
00:04:45 - Bon, écoutons Monsieur Dumont.
00:04:47 Écoutons Monsieur Dumont.
00:04:49 - Oui, je voterai la motion de censure déposée par le groupe Lyot,
00:04:52 qui est la motion transpartisane et qui a donc le plus de chances
00:04:56 de pouvoir rassembler une majorité de députés cet après-midi à l'Assemblée nationale.
00:04:59 Ce sera compliqué,
00:05:01 mais l'objectif est de pouvoir, d'une part,
00:05:03 dénoncer les conditions d'examen de ce projet de loi de réforme des retraites
00:05:07 qui ont été des conditions parfaitement horribles pour les députés,
00:05:11 dans un brouhaha, dans l'impossibilité de pouvoir défendre nos amendements,
00:05:15 dans l'impossibilité de pouvoir parler de tous les sujets qui concernent la retraite.
00:05:18 Et puis également, pour offrir une sortie de crise au PIB,
00:05:23 on ne peut pas avoir un PIB qui se retrouve bloqué
00:05:25 avec des épreuves du baccalauréat qui risquent d'être annulées,
00:05:28 reportées pour des élèves qui ont travaillé toute l'année scolaire.
00:05:32 Et la réalité, c'est que ce projet de loi, aujourd'hui,
00:05:34 on ne peut pas le passer contre les députés,
00:05:36 parce qu'il n'y avait pas une majorité pour voter le projet de loi.
00:05:38 On ne peut pas le passer contre le peuple,
00:05:40 contre les organisations syndicales,
00:05:41 parce qu'il en va de la possibilité de réformer à nouveau notre pays
00:05:45 durant les prochaines années.
00:05:47 Il pose d'ailleurs toutes les questions dont on parlera tout à l'heure avec vous.
00:05:50 C'était l'art de gouverner.
00:05:52 Quand on a tout le monde contre soi, comment on peut encore gouverner ?
00:05:55 Ça va être notre deuxième sujet, mais restons sur cette motion de censure.
00:05:57 Aujourd'hui, Marine Le Pen disait que tout le monde devrait la voter.
00:06:01 Elle était tout à l'heure sur RTL. Ecoutez-la.
00:06:05 Moi, je crois que tout le monde devrait voter cette motion de censure,
00:06:08 y compris un certain nombre de députés en marche, d'ailleurs,
00:06:11 pour dire au gouvernement qu'on ne peut pas utiliser cette méthode-là.
00:06:15 On ne peut pas utiliser une méthode qui est le 49-3,
00:06:18 alors même que l'on est sur une réforme aussi importante,
00:06:20 alors même que trois quarts des Français y sont opposés,
00:06:24 avec cette brutalité.
00:06:25 On ne peut pas faire ça.
00:06:26 Il faut respecter le jeu démocratique.
00:06:27 Et le jeu démocratique, c'est de dire,
00:06:29 "Bah écoutez, sur une réforme, quelle qu'elle soit,
00:06:32 soit il y a une majorité à l'Assemblée, soit il n'y en a pas."
00:06:34 Là, en l'occurrence, il n'y en avait pas.
00:06:36 Il fallait laisser le jeu démocratique se dérouler.
00:06:38 Bon, vous êtes certain que les 10 ou 15...
00:06:41 Est-ce qu'il y a des députés Renaissance qui voteront la motion de censure ?
00:06:45 C'est la grande question.
00:06:45 Est-ce qu'il y aura des frondeurs au sein de la majorité ?
00:06:48 Effectivement, selon nos informations, il y a plusieurs députés de la majorité.
00:06:53 Ils sont assez peu nombreux,
00:06:55 mais qui ne sont pas à l'aise avec le processus démocratique.
00:06:57 Il faut être présent pour la motion de censure.
00:07:00 C'est-à-dire que si on est absent, c'est comme un vote contre.
00:07:04 C'est-à-dire que si vous ne siégez pas à l'Assemblée nationale,
00:07:06 c'est considéré comme un vote contre.
00:07:07 Contre la motion de censure.
00:07:08 D'accord.
00:07:09 Des motions de censure, il y en a eu très peu sous la Ve République.
00:07:12 Une seule ?
00:07:14 Adoptées, il n'y en a eu qu'une seule.
00:07:16 Une seule, c'est celle de 1962 avec Georges Pompidou.
00:07:20 Il y a eu des élections qui ont été organisées, ils ont remporté l'élection.
00:07:23 Donc, ça arrive quand même.
00:07:24 On voit bien que ça arrive.
00:07:25 Ça n'arrivait qu'une fois.
00:07:27 Bon, ça arrive très rarement.
00:07:28 Elisabeth Lévy ?
00:07:29 Les députés En Marche, en plus,
00:07:31 sont probablement ceux dont la réélection est le plus menacée en cas de dissolution.
00:07:35 Est-ce que ça ne va pas les inciter, disons, à être plus dociles, Florian ?
00:07:39 Bon, et est-ce que c'est évidemment, on sait qui a voté pour que…
00:07:43 Ah, on saura.
00:07:43 Voilà, tout ça est évidemment public.
00:07:45 Le vote n'est pas secret.
00:07:47 C'est publié.
00:07:48 Bien évidemment.
00:07:49 C'est à quelle heure ?
00:07:49 16h.
00:07:50 16h aujourd'hui.
00:07:51 Il y a un discours avant ?
00:07:52 Il y a des…
00:07:52 Normalement, Elisabeth Borne doit s'exprimer.
00:07:55 Et ensuite, on vote les deux motions de censure.
00:07:57 Il y a deux motions de censure, Lyott et Hérène.
00:08:00 Et c'est la motion de censure des députés de Lyott
00:08:04 qui devrait normalement recueillir le plus…
00:08:06 Alors, Henri Guaino est avec nous ce matin, et on s'est parlé hier.
00:08:10 Et vous, ce qui vous intéressait, effectivement, dans cette séquence-là,
00:08:13 c'est d'évoquer l'art de gouverner.
00:08:16 Vous avez été proche de Nicolas Sarkozy.
00:08:19 Je ne sais pas s'il n'aurait sans doute pas agi de la même manière dans cette séquence.
00:08:23 Qu'est-ce qui vous choque aujourd'hui dans toute cette séquence ?
00:08:25 D'abord, un petit rappel historique,
00:08:27 puisqu'on vient d'évoquer la motion de censure de 1962.
00:08:31 En 1962, le président de la République, le général de Gaulle,
00:08:34 propose de soumettre à référendum l'élection du président de la République
00:08:40 au suffrage universel, puisque jusque-là, il a été élu par un collège électoral élargi.
00:08:46 Les parlementaires, Sénat et Assemblée nationale, sont très opposés à cette réforme.
00:08:52 L'Assemblée nationale vote une motion de censure
00:08:56 qui n'est pas le fruit d'un 49-3.
00:08:58 Le général de Gaulle reçoit donc la démission de Georges Pompidou, la refuse,
00:09:04 soumet le texte sur l'élection du président de la République au suffrage universel,
00:09:11 au référendum, il gagne le référendum.
00:09:14 Ensuite, il accepte la démission de Georges Pompidou
00:09:17 et il dissout l'Assemblée, élection, et il gagne les élections législatives.
00:09:23 Non, mais ce qui est intéressant...
00:09:23 Donc c'est l'art de gouverner, ça ?
00:09:25 Non, ça c'est la démocratie d'abord.
00:09:26 Oui, c'est la démocratie, c'est-à-dire qu'il fait trancher les deux...
00:09:32 enfin le même problème, mais dans ses deux dimensions, par le peuple.
00:09:36 Comme disait Michel Debré, le seul souverain, c'est le peuple.
00:09:41 Donc là, il y a une solution très simple,
00:09:43 si le président de la République veut sortir de cette situation
00:09:47 et rétablir un minimum de confiance entre le pouvoir et le peuple,
00:09:52 c'est de retirer le 49.3 et le texte,
00:09:56 enfin de le faire retirer par le gouvernement
00:09:58 et d'annoncer qu'il va soumettre au référendum,
00:10:02 par le biais de l'article 11, la réforme des retraites.
00:10:07 En se présentant comme le garant de la démocratie et de l'unité du pays.
00:10:12 Mais l'art de gouverner, c'est d'abord l'art de préserver l'unité.
00:10:17 Mais j'entends ce que vous dites, Henri Guaino,
00:10:18 mais vous-même avez travaillé auprès de Nicolas Sarkozy,
00:10:21 il y avait eu un référendum en 2005
00:10:23 et lui-même était allé contre la volonté de ce référendum.
00:10:27 Et on s'aperçoit aujourd'hui que c'est souvent repris
00:10:30 comme un début de divorce entre les élites et le peuple.
00:10:34 Une remarque, mais ça nous entraînerait trop loin dans le débat de ce matin.
00:10:37 La première des choses, c'est que
00:10:40 ce qui a été voté n'est pas la Constitution européenne,
00:10:46 ce qui a été voté par le Parlement.
00:10:48 On peut en discuter tant qu'on veut,
00:10:50 mais on peut faire une émission entière dessus
00:10:52 pour voir les différences entre la Constitution et le traité de Lisbonne.
00:10:55 Moi, je ne suis pas un partisan fou du traité de Lisbonne,
00:10:58 mais il l'avait annoncé, comme Macron a annoncé en 1965,
00:11:04 ce qui veut dire que personne n'a été trompé.
00:11:06 Ça ne voulait pas dire que les gens...
00:11:07 On ferme la parenthèse.
00:11:09 Mais revenons sur Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:11:11 Ça a été mal perçu.
00:11:13 Voilà, comme un naufrage démocratique.
00:11:14 Alors revenons aujourd'hui.
00:11:16 Vous dites qu'il faut en tirer les conséquences pour l'avenir
00:11:19 en modifiant la Constitution pour que ce genre de choses
00:11:21 ne puissent plus se produire.
00:11:23 Mais revenons, revenons aujourd'hui.
00:11:26 Donc vous dites qu'il devrait faire un référendum, c'est ce que vous dites.
00:11:29 Il devrait faire trancher par le peuple.
00:11:31 Je pense que c'est la seule solution aujourd'hui
00:11:36 pour établir un minimum de confiance et de légitimité.
00:11:39 Sauf qu'il serait perdu il y a 80% des ans.
00:11:41 Et alors ? Il serait perdu.
00:11:43 Il serait perdu et le président de la République viendrait à la télé.
00:11:46 J'ai voulu que les Français tranchent.
00:11:49 Ils ont tranché.
00:11:49 Mais il aurait pu le faire avec la vote...
00:11:51 Il en tire les conséquences.
00:11:52 Il aurait pu le faire jeudi dernier avec les députés.
00:11:55 Non, il n'est pas au courant.
00:11:55 Il aurait pu le faire avec les députés.
00:11:56 Il aurait perdu de la même manière peut-être.
00:11:58 Oui, mais je pense qu'il aurait dû.
00:12:00 Il aurait dû.
00:12:01 Et à ce moment-là, dire, il n'y a pas de majorité.
00:12:05 Donc il ne faut jamais faire une réforme impopulaire.
00:12:08 Jamais.
00:12:09 C'est ça que vous pensez ?
00:12:10 Mais pas du tout.
00:12:11 Pas du tout.
00:12:12 L'art de gouverner, c'est de se mettre des limites.
00:12:15 Des limites.
00:12:15 Et la limite, c'est le consentement.
00:12:18 Je parle de Nicolas Sarkozy dans la dernière réforme des retraites.
00:12:21 On me dit toujours, oui, mais il a fait la 62 ans.
00:12:24 Il a fait 62 ans.
00:12:25 Moi, j'ai toujours été contre les mesures d'âge
00:12:28 pour un tas de raisons dont on peut discuter.
00:12:30 Je pense qu'elles sont injustes et que ce double curseur
00:12:33 est parfaitement inutile et même dangereux
00:12:36 parce qu'il introduit des injustices qui sont insupportables.
00:12:40 Mais laissons le fond de côté.
00:12:43 À l'époque, sa majorité, son gouvernement, son premier ministre,
00:12:49 tout ce que la France compte de groupes de pression
00:12:52 qui ont décidé de dynamiter tout le système social français,
00:12:56 expliquait qu'il fallait 65 ans.
00:12:59 Et il a résisté de toutes ses forces aux 65 ans
00:13:01 pour ne faire que le 62 ans.
00:13:03 Et dans cette résistance, il y a quelque chose d'essentiel.
00:13:06 Il y a l'idée de la limite.
00:13:08 Et il disait à ses ministres, à sa majorité,
00:13:11 bon, peut-être faut-il faire la réforme.
00:13:13 Il faut réformer. Il y a eu la crise. Très bien.
00:13:15 Mais je ne dépasserai pas les 62 ans
00:13:18 parce que je sens qu'au-delà, ça ne peut pas passer.
00:13:21 Ça ne peut pas être accepté.
00:13:22 C'est au moins la leçon qu'on peut retirer.
00:13:25 Mais bien sûr.
00:13:26 Le Grenelle en 63, il réquisitionne les mineurs.
00:13:30 Ça ne marche pas. Il retire la réquisition.
00:13:32 On sort de 68, non pas par la force.
00:13:35 On sort de 68 par les accords de Grenelle.
00:13:38 Et les accords de Grenelle qui seront négociés deux fois.
00:13:41 Une première fois, les syndicats obtiennent ce qu'ils veulent.
00:13:44 Ils vont, je me souviens très bien de Georges Séguy allant à Boulogne-Biancourt,
00:13:50 rendre compte aux ouvriers en grève des résultats des accords, se faire huer.
00:13:56 Ils partent sous les huées.
00:13:58 Que fait le gouvernement ?
00:13:59 Il recommence une nouvelle négociation.
00:14:02 Pourquoi ?
00:14:03 Parce qu'il fallait absolument sauver les syndicats.
00:14:05 Parce que s'il n'y avait plus de syndicats,
00:14:07 comme interlocuteur, il n'y avait plus personne.
00:14:10 Vous savez, les Gilets jaunes ou les Bonnets rouges, avec eux,
00:14:13 on ne négocie pas.
00:14:14 On ne peut pas négocier.
00:14:16 Alors, que veut-on aujourd'hui ?
00:14:17 Est-ce qu'on veut que la France bascule un jour ou l'autre dans un grand mouvement
00:14:24 de type Gilets jaunes, où il n'y a plus de corps intermédiaires,
00:14:27 où il n'y a plus personne à qui négocier ?
00:14:29 Ça fait aussi partie de l'art de gouverner.
00:14:32 Mais bien sûr.
00:14:33 Mais la France n'était pas tout à fait dans cette situation en 1960.
00:14:36 Non mais je ne regrette pas.
00:14:39 Je trouve que ce que dit M. Guénaud est une parole de bon sens.
00:14:43 Elle n'est pas militante.
00:14:46 Mais ce qu'il dit est vrai aussi dans une entreprise,
00:14:50 ce qui est vrai dans n'importe quel secteur.
00:14:52 C'est vrai partout.
00:14:53 Mais bien sûr.
00:14:54 Et que là, vous avez affaire à...
00:14:56 Le président de la République, c'est son rôle premier.
00:15:01 Oui, mais il ne veut plus rassembler, ce que disait Philippe Guibert l'autre jour.
00:15:03 Ça, c'est très intéressant.
00:15:05 Il n'a plus intérêt à rassembler.
00:15:07 C'est le premier président de la République qui n'a plus intérêt à rassembler.
00:15:09 Il a juste à retrouver Marine Le Pen au deuxième jour.
00:15:12 Depuis que la politique existe,
00:15:15 diviser pour régner est un principe,
00:15:17 le principe des politiciens cyniques.
00:15:19 Depuis que la politique existe,
00:15:21 diviser pour régner est le principe que rejettent tous ceux qui sont des hommes d'État.
00:15:27 Tous les hommes d'État.
00:15:27 C'est de Gaulle, comme on vient de le rappeler,
00:15:31 c'est Mitterrand avec l'école libre,
00:15:33 c'est Chirac en 1995.
00:15:36 Et Chirac avec le CPE.
00:15:38 Est-ce que vous diriez qu'Emmanuel Macron joue avec le feu
00:15:43 en voulant lui-même jouer le chaos contre l'ordre,
00:15:47 en étant finalement "content" de ce qui se passe à la Concorde et de ce qui se passe partout ?
00:15:53 Est-ce que vous diriez qu'il en sent satisfait ?
00:15:55 Est-ce qu'il a ce cynisme-là ?
00:15:57 Moi, je ne veux pas faire de procès d'intention, rentrer dans les...
00:16:02 Non, mais je ne veux pas sonder les colères.
00:16:04 Ce qui est intéressant, c'est de regarder les faits.
00:16:06 Les faits, c'est que tout se passe comme si, au fond,
00:16:09 une fois de plus, on pariait sur le retour du parti de l'ordre face au désordre.
00:16:13 Simplement, vous savez, il ne s'est pas la peine de se plaindre tout le temps de la violence
00:16:16 quand on a tout fait pour la faire sortir.
00:16:18 Parce qu'une fois qu'elle est sortie,
00:16:19 alors on n'a pas encore perdu la maîtrise de la violence,
00:16:22 mais on sent bien que le pays va très mal,
00:16:26 que cette colère dont Elisabeth va entendre parler,
00:16:29 elle existe et qu'elle peut à tout moment se transformer en violence.
00:16:33 Et la violence, une fois qu'elle est sortie, on en perd très vite la maîtrise.
00:16:36 Même si c'est l'extrême gauche, il ne faut pas non plus se laisser avoir
00:16:40 par ceux qui sont présents à la Concorde.
00:16:43 On n'est pas encore...
00:16:44 Bon, Philippe Béliger.
00:16:45 Moi, ce que j'aime beaucoup dans le propos d'Henri Guaino,
00:16:48 c'est le fait qu'il montre bien à quel point il faut,
00:16:52 pour un pouvoir légitime, exemplaire, à la fois fixer des limites.
00:16:57 Ça, c'est très clair.
00:16:58 Mais deuxième...
00:16:59 Se fixer des limites.
00:17:00 Absolument, mais le deuxième élément est presque plus important.
00:17:03 C'est le fait qu'on ne peut pas invoquer, comme par magie,
00:17:07 l'obligation de faire passer une réforme
00:17:10 contre ce qu'on appelle d'une manière un peu méprisante, la rue.
00:17:15 Et qu'en réalité, un pouvoir digne de ce nom
00:17:19 doit intégrer ce qu'apporte d'une certaine manière la rue.
00:17:23 Vous avez totalement raison, Henri Guaino.
00:17:25 Et sur ce plan, c'est formidable.
00:17:28 Non, mais c'est très intéressant d'écouter ce que vous dites,
00:17:31 et notamment sur le rapport de l'homme d'État à son pays
00:17:35 et les limites qu'il s'impose,
00:17:37 et le cynisme dans lequel il ne veut pas tomber.
00:17:41 Et c'est vrai qu'on a ce sentiment depuis toujours avec Macron,
00:17:44 c'est que c'est moi ou le chaos.
00:17:46 Mais attention que ça ne devienne pas le chaos.
00:17:48 Si on passe son temps à diviser pour régner,
00:17:51 à la fin, on a le chaos.
00:17:52 Parce que le pouvoir...
00:17:54 C'est la question de la légitimité.
00:17:56 Alors, tout le monde sur les plateaux explique qu'il est légitime
00:18:01 parce qu'il a été élu.
00:18:02 La légitimité, que ce soit dans une démocratie
00:18:04 ou dans n'importe quel autre régime,
00:18:06 ou dans n'importe quelle situation de commandement,
00:18:08 la légitimité, ce n'est pas quelque chose
00:18:11 que vous gagnez par des procédures,
00:18:16 par le respect de procédures.
00:18:18 C'est quelque chose que les gens vous reconnaissent
00:18:23 ou ne vous reconnaissent pas.
00:18:23 C'est comme l'autorité.
00:18:24 Bien sûr, ça ne se décrète pas.
00:18:26 Vous savez, c'est exactement le mot de Renan sur la nation.
00:18:31 La nation est un plébiscite de tous les jours.
00:18:33 Eh bien, la légitimité et l'autorité,
00:18:35 ce sont des plébiscites de tous les jours.
00:18:37 Alors, deux ou trois choses que je voulais,
00:18:40 tout à l'heure, je citais Bruel.
00:18:41 Et on peut revoir ce qu'il a dit dans l'émission de Léa Salamé,
00:18:45 qui était intéressante, d'ailleurs, samedi soir.
00:18:47 Ce 49-3 constitutionnel, ça ne se discute pas.
00:18:49 Mais là, il y a des gens dans la rue qui s'expriment.
00:18:51 Il y a des gens qui sont en colère.
00:18:52 Comment est-ce qu'ils ne peuvent pas prendre cette décision
00:18:54 comme une offense ?
00:18:56 Et c'est vrai qu'on est plutôt sur cette ligne-là, ici,
00:18:58 sur ce plateau, en tout cas.
00:18:59 - Moi, j'ai quand même beaucoup de mal.
00:19:00 Excusez-moi quand je parle aux gens,
00:19:02 j'aimerais bien aller les interroger sur ce qu'est le 49-3.
00:19:04 - 80% des gens, ils ont des doutes.
00:19:06 - D'accord, ils sont contre le 49-3 parce qu'on en a fait un totem.
00:19:09 C'est bientôt, ça va être, si t'es méchant,
00:19:11 on va appeler le méchant 49-3.
00:19:13 - Ils savent ce que ça veut dire.
00:19:14 - On en a fait un totem.
00:19:15 Mais excusez-moi.
00:19:16 Non, mais moi, j'aurais aimé en parler avec Enrique Hénon,
00:19:18 parce qu'à mon avis, la réforme de Nicolas Sarkozy,
00:19:21 qui a drastiquement limité cet article,
00:19:23 qui est fait pour la situation où nous sommes,
00:19:26 une situation de majorité relative.
00:19:28 Le gouvernement dit à ses opposants...
00:19:29 - Mais vous n'avez pas compris ce qu'on vient de dire.
00:19:31 - Bah si, je dois être sot.
00:19:33 - Mais non, mais c'est pas ça.
00:19:35 Vous n'avez pas compris tout ce qu'on vient de dire.
00:19:38 - Si, j'ai parfaitement compris.
00:19:39 - Et bien alors, donc, vous le mettez à la...
00:19:41 - Le système politique ne fabrique plus de légitimité
00:19:42 depuis bien avant Emmanuel Macron.
00:19:45 Et j'ai l'impression que les gens veulent lui faire payer
00:19:46 le fait de l'avoir élu à contre-coeur.
00:19:49 Voilà, je veux dire...
00:19:50 - Non, oui, il peut y avoir de ça.
00:19:51 - Non mais c'est le vrai problème de notre démocratie,
00:19:52 c'est-à-dire que depuis 2002,
00:19:54 aucun président de la République n'a été élu
00:19:57 sauf Nicolas Sarkozy par le peuple.
00:20:00 C'est-à-dire qu'on a toujours, depuis 2002, voté contre.
00:20:03 En 2002, on a voté contre,
00:20:05 notamment une grande partie de la population,
00:20:07 Jean-Marie Le Pen, avec François Hollande.
00:20:10 - Mais c'était vrai pour Giscard aussi.
00:20:12 - Bon, avançons deux, trois choses.
00:20:14 Parce qu'on est sur l'art de gouverner.
00:20:16 - Oui, donc moi ça me...
00:20:17 - Moi, je suis un fervent partisan de la Ve République.
00:20:20 - Oui.
00:20:21 - Et je pense qu'un des graves dangers aussi de cette crise,
00:20:24 c'est qu'elle va entraîner une contestation
00:20:27 de la constitution de la Ve République,
00:20:29 qui est la première constitution de République
00:20:33 qui permet à ce pays d'être gouverné.
00:20:35 Voilà.
00:20:36 - Mais il a raison.
00:20:37 - Oui, mais bien sûr.
00:20:38 - Quand on l'utilise n'importe comment,
00:20:39 on ne peut pas, quand on gouverne, dire
00:20:41 "j'ai le droit et donc je le fais".
00:20:43 Et puis, alors, on doit se demander
00:20:45 si on a raison de le faire et si on ne risque pas de...
00:20:49 - La démocratie, c'est pas seulement d'utiliser un moyen légal,
00:20:53 c'est de l'utiliser à un certain moment
00:20:56 et pour un certain sujet.
00:20:59 - Non, mais c'est ce que j'ai dit vendredi.
00:21:00 Moi, j'ai dit Emmanuel Macron, il assassine la Ve République.
00:21:03 Donc, il va réussir à assassiner le seul truc
00:21:06 qui tenait debout dans notre monde politique.
00:21:09 Il a réveillé l'extrême gauche.
00:21:11 Il a réveillé peut-être les Gilets jaunes.
00:21:13 Ça va être vraiment tout bénef.
00:21:14 Parce qu'en fait, la Ve République,
00:21:17 il faut pouvoir la maîtriser.
00:21:21 Et il ne la maîtrise pas.
00:21:22 C'est exactement ce que vous dites.
00:21:23 Moi, je partage votre avis.
00:21:25 Alors, l'art de gouverner.
00:21:26 Attendez deux secondes sur l'art de gouverner,
00:21:28 parce qu'on est dans la verticalité.
00:21:29 On termine. Olivier Dussopt, par exemple,
00:21:31 on doit continuer à avancer.
00:21:33 Je me demande quand même
00:21:34 ce qu'il y a de plus démocratique qu'une première ministre
00:21:36 qui met son destin à celui du gouverneur entre les mains du Parlement.
00:21:39 Donc, Olivier Dussopt, manifestement,
00:21:42 ne comprenne pas la discussion que nous avons là ce matin.
00:21:45 Monsieur Le Maire a dit "Où est la verticalité ?
00:21:47 Ce projet de réforme a été discuté pendant des mois
00:21:49 avec les partenaires sociaux comme avec les parlementaires.
00:21:51 À un moment, il faut décider."
00:21:52 Donc, là encore, il est à côté.
00:21:54 Et écoutez la réaction, précisément, de Marine Le Pen
00:21:57 à ce que disait Bruno Le Maire.
00:22:00 Il devrait cesser le mépris,
00:22:02 Monsieur Le Maire, et regarder la raison pour laquelle
00:22:07 une très grande partie des groupes et une partie, d'ailleurs, des LR
00:22:10 s'apprêtent à voter cette motion de censure.
00:22:12 La méthode qui a été utilisée par le gouvernement est inadmissible.
00:22:15 Nous sommes face à une réforme extrêmement importante,
00:22:19 puisqu'elle va impacter, bien entendu,
00:22:22 des dizaines de millions de Français
00:22:25 dans leur vie intime, dans leur avenir,
00:22:28 dans la projection qu'ils se font eux-mêmes
00:22:30 de leur fin de carrière politique.
00:22:34 Et ils ont fait le choix d'utiliser un véhicule législatif
00:22:37 qui est tout à fait critiquable et contestable,
00:22:40 que nous contesterons d'ailleurs,
00:22:41 et on ne sera pas les seuls devant le Conseil constitutionnel,
00:22:44 et d'empêcher les débats en réalité.
00:22:48 Philippe Guibert qui voulait réagir.
00:22:50 Puisque Emmanuel Macron n'est pas le général de Gaulle,
00:22:53 et que s'il dissout ou s'il organise un référendum,
00:22:57 il va les perdre.
00:22:59 Est-ce que la sagesse de l'art de gouverner,
00:23:01 ce ne serait pas tout simplement de suspendre ce projet
00:23:04 et de dire écoutez, j'ai compris qu'il y avait un désaccord,
00:23:08 et donc je suspends ce projet,
00:23:10 et puis il trouve une majorité ou il n'en trouve pas.
00:23:13 Mais ça il lui fallut qu'il ait un peu d'humilité,
00:23:16 et son orgueil coupable l'emmène,
00:23:20 ou son aveuglement, vous appelez ça comment,
00:23:23 l'amène dans le mur.
00:23:25 Il aurait dû aller au vote.
00:23:26 Je pense qu'il faut trouver une soupape à la colère des gens.
00:23:31 Et la soupape à la colère des gens ne peut être,
00:23:33 à mon sens, que de faire transiger cette question par le peuple.
00:23:37 Le président étant là pour assurer le bon fonctionnement des institutions,
00:23:40 il est là pour garantir l'unité du pays.
00:23:42 C'est son premier rôle.
00:23:44 Alors le quinquennat a évidemment brouillé les cartes,
00:23:46 c'était une catastrophe.
00:23:47 On paye aussi le fait de ne pas pouvoir cumuler plus de mandats
00:23:51 dans le successif.
00:23:54 Oui mais c'est une erreur.
00:23:55 40 ans, c'est une erreur.
00:23:58 C'est-à-dire que la phrase que je cite souvent de Jean-Claude Dassier,
00:24:01 on paye toutes les factures en même temps.
00:24:04 Qui avait été très bon sur la constitution ?
00:24:07 Raymond Barre, à 40 ans de différence,
00:24:09 qui était contre la cohabitation, qui était contre le quinquennat.
00:24:12 La cohabitation, je ne sais pas,
00:24:14 pour avoir eu cette conversation avec Michel Debré,
00:24:16 la constitution de la Ve République est une constitution parlementaire,
00:24:20 quoi qu'on en dise, parce que le gouvernement est responsable devant l'Assemblée.
00:24:24 Ce n'est pas un régime d'Assemblée parce que le pouvoir...
00:24:28 Ça a brouillé les cartes la cohabitation.
00:24:30 Non, ça ne brouille pas les cartes.
00:24:32 Ça a permis une respiration quand les gens la veulent.
00:24:36 Et ça s'est plutôt bien passé.
00:24:38 Donc il y avait un équilibre dans cette constitution.
00:24:40 En tout cas, on a dévoyé la cinquième.
00:24:42 Tout le monde est d'accord là-dessus.
00:24:43 Elle est dévoyée pour plein de raisons.
00:24:45 Par les réformes de la constitution, par le quinquennat, par le fait de ne pas pouvoir...
00:24:50 Oui, l'inversion, elle est la conséquence au fond du quinquennat.
00:24:53 Et puis le fait de ne pas pouvoir cumuler de mandats dans le temps.
00:24:56 Et puis par des choses qui ne sont pas dans la constitution,
00:24:58 comme par exemple le non-cumul des mandats.
00:25:02 Bien sûr.
00:25:02 Qui a complètement dévoyé, enfin fait dériver des institutions en coupant...
00:25:09 Ça c'est François Hollande.
00:25:10 Voilà.
00:25:11 Oui, ça c'est François Hollande.
00:25:12 Oui, c'est Hollande.
00:25:13 François Hollande, le non-cumul des mandats, c'est le nucléaire par terre.
00:25:17 C'est vraiment beau bilan.
00:25:18 Moi, je ne vois pas un président de l'Assemblée qui fait organiser un référendum...
00:25:21 Allez, la pause.
00:25:22 La pause, la pause, la pause.
00:25:23 Eh bien justement...
00:25:24 Mais ce n'est jamais arrivé.
00:25:25 Mais sauf...
00:25:26 Eh bien je vais vous dire, ma conviction, c'est que si par exemple, jeudi,
00:25:31 il avait accepté le vote à l'Assemblée, si le vote avait été négatif,
00:25:36 je pense qu'aujourd'hui, les gens l'apprécieraient plus.
00:25:38 Eh bien sûr.
00:25:39 Ils ont envie qu'Emmanuel Macron morde la poussière.
00:25:43 Ils ont envie qu'il dise "oui, je vous ai écouté, j'entends ce que vous dites,
00:25:47 on va retravailler".
00:25:48 Ils ont envie de...
00:25:49 Ça s'appelle de la psychologie.
00:25:50 Et lui-même ne le comprend pas.
00:25:52 Donc il ne comprend rien.
00:25:54 Il ne comprend rien à ses Français.
00:25:56 Donc il ne comprend rien aux Français.
00:25:57 C'est-à-dire qu'elle faisait elle-même la différence entre le vote et le 49-30.
00:26:02 Absolument.
00:26:03 On va marquer une pause dans deux secondes.
00:26:05 Moi, ce qu'on me dit aussi, c'est que le matin, il était pour le vote
00:26:08 et que manifestement, certains sont venus, et notamment Richard Ferrand en tête,
00:26:12 l'influencer avec les ministres qui voulaient garder leur place.
00:26:16 Oui, c'est sûr.
00:26:16 Avec Élisabeth Borne qui voulait garder sa place.
00:26:19 Et que cette séquence-là a vérifié ce que je vous dis.
00:26:22 Bien sûr.
00:26:23 Je n'ai qu'une source.
00:26:24 Je me méfie toujours quand je n'ai qu'une source.
00:26:25 Mais qu'il a à ce moment-là changé de camp et du vote,
00:26:29 il est passé au 49-3 sous l'impulsion, notamment de Richard Ferrand.
00:26:33 Vous imaginez le général de Gaulle, Georges Pompidou,
00:26:36 même Valéry Giscard d'Estaing ou François Mitterrand,
00:26:39 influencés par le fait que ces ministres veulent garder leur poste
00:26:42 ou que ces députés ont peur d'aller...
00:26:45 Oui, mais nous avons changé d'époque.
00:26:48 On va marquer une pause.
00:26:49 Ça ne change pas, ça.
00:26:49 D'accord, je suis d'accord.
00:26:50 Vivement hier, madame, messieurs.
00:26:52 Et nous revenons dans une seconde.
00:26:53 La fonction d'arbitre.
00:26:58 Il est 9h32.
00:26:59 Nous sommes avec Henri Guaino et nous poursuivions ce débat
00:27:02 qu'on va finir d'ailleurs sur l'art de gouverner.
00:27:03 On parlera de l'extrême gauche en France,
00:27:05 l'extrême gauche qui bénéficie d'une indulgence,
00:27:07 mais absolument totale et vraiment, c'est sidérant.
00:27:12 L'extrême gauche, parce qu'il ne faut pas, je le répète,
00:27:14 se laisser instrumentaliser.
00:27:15 Il peut y avoir une France en colère,
00:27:16 mais ceux qui sont sur le terrain et notamment à la Concorde,
00:27:19 ça s'appelle des militants professionnels qui veulent le chaos.
00:27:22 Voilà. Audrey Bertheau.
00:27:24 Des parlementaires menacés par des opposants à la réforme des retraites.
00:27:30 Ce week-end, la permanence du député et patron des Républicains,
00:27:33 Eric Ciotti, a été vandalisée à Nice.
00:27:35 Le gouvernement met tout en œuvre pour les protéger.
00:27:38 C'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron hier soir.
00:27:41 D'autres députés de la majorité ou de droite
00:27:43 ont également été pris pour cible.
00:27:45 L'inflation en France.
00:27:47 La Banque de France prévoit le pic de l'inflation alimentaire pour juin
00:27:50 et double sa prévision de croissance pour 2023.
00:27:53 D'après ses projections, l'institution estime que les prix des produits
00:27:56 devraient croître moins vite vers la fin du premier semestre.
00:28:00 Elle s'attend également à une progression du PIB de 0,6% pour l'année.
00:28:04 Enfin, on connaît le nom du prochain Astérix.
00:28:07 Ce sera l'Iris blanc, un album autour de la pensée positive
00:28:10 et du développement personnel.
00:28:11 Cette 40e aventure du Gaulois à la potion magique
00:28:14 doit être publiée le 26 octobre.
00:28:16 Le scénario est signé Fab Caron pour la première fois.
00:28:18 Et au dessin, on retrouve Didier Conrad qui a repris la série en 2013.
00:28:22 Henri Guaineau est avec nous ce matin, c'est l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
00:28:25 Pardonnez-moi de vous poser la question aussi directement,
00:28:27 mais vous faites quoi aujourd'hui ?
00:28:29 Je travaille.
00:28:31 Ah oui, mais vous n'avez plus de mandat politique ?
00:28:33 Non.
00:28:35 Vous êtes en retraite ?
00:28:37 Non.
00:28:37 Non ? Donc vous travaillez, vous êtes au...
00:28:40 C'est pas secret, c'est secret ?
00:28:42 Non, c'est une question que je ne peux pas évoquer sur un plateau
00:28:45 parce que je ne peux pas évoquer les fonctions.
00:28:47 D'accord.
00:28:48 Sur toute télévision, voilà.
00:28:51 Au nom de la transparence...
00:28:52 Non, non, mais moi je ne suis pas pour la transparence, c'est autre chose.
00:28:55 Il existe des règles dans un certain nombre de professions
00:28:58 qui interdisent de se prévaloir.
00:28:59 De se prévaloir de ses fonctions pour défendre ses opinions.
00:29:02 La deuxième chose que je me demandais,
00:29:04 à la dernière élection présidentielle, au deuxième tour, vous avez voté pour qui ?
00:29:07 Je ne réponds jamais à cette question,
00:29:08 mais je peux vous dire que je n'ai jamais voté pour Emmanuel Macron.
00:29:11 Après, abstention ou autre, vous ferez votre boulot.
00:29:14 Pardonnez-moi de vous poser la question aussi,
00:29:15 mais pourquoi vous ne répondez pas ?
00:29:17 Mais parce que...
00:29:18 Vous êtes un homme...
00:29:19 Mais non, là, moi je ne suis pas d'accord avec vous.
00:29:21 Vous êtes un homme politique.
00:29:22 Vous venez dans le débat politique.
00:29:24 De qui ? D'où on parle, comme disait Marx ?
00:29:26 C'est quand même intéressant de savoir.
00:29:28 Non, je ne suis...
00:29:30 C'est ce que disaient les gauchistes.
00:29:31 Je ne suis pas pour la transparence absolue.
00:29:34 Si je dis je vote pour un tel,
00:29:36 ça veut dire que je soutiens un tel ou un tel,
00:29:38 ce qui n'est pas le cas.
00:29:39 Oui.
00:29:40 Donc je garde mon vote pour moi.
00:29:43 Toutes mes positions...
00:29:44 J'ai toujours été par exemple contre le Front républicain,
00:29:47 en pensant que ça n'était pas aux hommes politiques
00:29:50 de dire pour qui il fallait voter,
00:29:52 à partir du moment où ils ne disaient pas
00:29:54 "il faut voter pour moi ou pour mes alliés".
00:29:56 Voilà.
00:29:57 Vous n'avez jamais voté pour Emmanuel Macron,
00:29:59 à la différence de Nicolas Sarkozy ?
00:30:01 Oui.
00:30:01 Oui, sans doute, puisqu'il...
00:30:02 De qui vous étiez proche ?
00:30:04 Nicolas Sarkozy, qui était à la...
00:30:05 Oui, oui, mais alors...
00:30:06 Non mais...
00:30:07 Vous avez le droit de prendre un café en même temps que...
00:30:10 [Rires]
00:30:11 Je ne peux pas...
00:30:12 Je n'ai pas le droit d'avoir mes propres convictions.
00:30:15 Mais bien sûr.
00:30:16 Bien sûr.
00:30:17 Il était malheureux Nicolas Sarkozy.
00:30:19 Sans tomber dans la politique politicienne,
00:30:23 qui me déplait, le problème aujourd'hui,
00:30:25 c'est même pas...
00:30:26 Enfin, encore une fois,
00:30:27 c'est de tirer les leçons de ce qu'il nous a appris.
00:30:29 Oui, oui, mais...
00:30:30 Comme le président de la République est en charge de la nation,
00:30:33 il est assez normal que n'importe quel citoyen, dont moi,
00:30:36 ait une opinion sur la façon dont il gouverne.
00:30:40 Dès lors qu'on franchit ce que moi j'appelle
00:30:42 les limites du consentement.
00:30:44 Et c'est très intéressant ce que vous avez développé.
00:30:47 Ce limite du consentement, c'est la première fois que...
00:30:49 Ce n'est pas la limite du consensus.
00:30:50 Non, non, mais...
00:30:51 C'est du consentement.
00:30:52 À un moment donné, si une fraction de la population
00:30:54 ne veut plus respecter les règles
00:30:56 parce qu'elle ne leur reconnaît plus de légitimité,
00:30:58 alors vous ne pouvez plus gouverner.
00:31:00 Voilà.
00:31:01 Mais c'est pour ça que...
00:31:02 Rappelez-vous les Bonnets Rouges.
00:31:03 Ils n'étaient pas très nombreux.
00:31:04 Non.
00:31:05 La loi qu'ils contestaient avait été votée à l'unanimité par le Parlement.
00:31:09 Ils ont cassé tous les portiques sur les routes.
00:31:12 Le gouvernement a senti que ça allait se répandre.
00:31:16 Il a arrêté.
00:31:17 Bon, les Gilets jaunes, je vous rappelle comment ça a fini
00:31:19 après une obstination invraisemblable du gouvernement
00:31:23 par un discours du Premier ministre qui dit
00:31:25 "Une taxe ne mérite pas qu'on mette en cause l'unité du pays".
00:31:28 Henri, Henri, Henri.
00:31:29 Je...
00:31:30 On ne peut plus...
00:31:31 Mais non, mais c'est intéressant de vous avoir ce matin
00:31:32 parce que vous avez apporté un peu d'intelligence et d'analyse
00:31:37 et nous en avons sans doute besoin.
00:31:39 C'est sympa pour vous.
00:31:40 Qu'on peut...
00:31:41 Nous en avons besoin régulièrement aussi.
00:31:43 Non, mais qu'on peut contester.
00:31:45 Heureusement que vous êtes là.
00:31:46 Mais non, mais chacun apporte sa pierre, bien évidemment.
00:31:50 Mais, mais, mais, mais, non, mais c'est intéressant de vous entendre.
00:31:54 Un peu de recul historique.
00:31:55 Un peu de...
00:31:56 Exactement.
00:31:57 Pascal.
00:31:58 Non, mais attendez, il faut que j'avance là,
00:31:59 parce que là, ça y est, je vous connais.
00:32:00 En fait, c'est un sportif, il s'est chauffé au début,
00:32:01 mais maintenant, il va parler tout le temps.
00:32:03 Non, mais l'histoire, elle ne nous donne pas des recettes.
00:32:05 Oui.
00:32:06 Elle nous apprend ce que nous sommes,
00:32:07 ce que sont les hommes et ce que sont les sociétés.
00:32:09 Et elle nous apprend aussi ce que peut être la politique.
00:32:11 Je suis, en fait, je suis d'accord avec vous,
00:32:13 et bien sûr, mais vous êtes à l'ancienne, effectivement.
00:32:16 Non, ça ne veut rien dire, ça.
00:32:17 Bah si, ça veut dire...
00:32:18 C'est ça le drame de notre époque, c'est de penser que...
00:32:20 C'est de penser que tout ce qui n'est pas,
00:32:22 qui ne commence pas avec nous, n'a plus rien à nous apprendre.
00:32:25 Et ça, c'est un désastre absolument pour le pays.
00:32:27 Mais nous sommes d'accord.
00:32:29 Vous souvenez le nouveau monde, le jeunisme, le dégagisme,
00:32:31 ben voilà, on est content.
00:32:33 Vous êtes en forme.
00:32:34 Eh bien, ce qui se passe, c'est exactement ce qui se serait passé
00:32:36 à n'importe quelle autre époque, en gouvernant de cette façon.
00:32:39 Alors, écoutons, et ça sera le dernier passage sur l'art de gouverner.
00:32:42 Je suis d'accord, on est tous d'accord.
00:32:43 Bien sûr.
00:32:44 Oui, mais il le dit mieux que vous.
00:32:45 C'est bien, il parle dans notre nom, c'est formidable.
00:32:47 Jordan...
00:32:48 Pardon, je suis désolé.
00:32:49 Mais d'ailleurs, vous êtes d'accord, c'est ça qui est amusant,
00:32:51 c'est que vous, qui étiez plutôt à gauche,
00:32:53 en fait, les réacs de gauche, c'est vrai pour Geoffrin,
00:32:56 c'est vrai pour Finkielkraut, c'est vrai pour Elisabeth Badater,
00:32:58 c'est vrai pour toi, en fait, les souverainistes réacs
00:33:01 sont tous ensemble, finalement, aujourd'hui.
00:33:03 Je ne suis pas souverainiste et je ne me définis pas comme réac, quoi.
00:33:05 Non, mais je...
00:33:06 Assumé, on peut dire réac.
00:33:08 Moi, je suis un peu caricatural, comme chacun sait.
00:33:10 Non, mais non, de Gaulle dit "l'ordre et le mouvement".
00:33:12 Oui.
00:33:13 Il dit aussi, vous savez, moi, je ne m'en ai pas posé la question,
00:33:16 moi, je ne m'en ai pas posé la question, alors je me la pose.
00:33:18 J'ai entendu, dans ce débat, dire "être à droite,
00:33:21 ça n'est pas être moins à gauche que à gauche".
00:33:24 Nous, nous sommes gaullistes, alors comme on est gaullistes,
00:33:27 on est forcément pour la retraite, parce que c'est l'ADN de notre famille politique.
00:33:30 Moi, l'ADN de ma famille politique, je vais vous dire,
00:33:32 il est dans ce que dit De Gaulle, la France, ce n'est pas la droite,
00:33:34 ce n'est pas la gauche, c'est tous les Français.
00:33:36 Il est dans ce que dit Malraux, nous ne sommes pas à la droite,
00:33:39 parce que nous avons mis en oeuvre le programme social
00:33:41 le plus ambitieux depuis le Front populaire.
00:33:43 C'est Pascual qui est en devant moi.
00:33:45 Si être à droite, c'est être pour l'ordre et l'autorité, je suis à droite.
00:33:49 Si être pour la justice sociale, c'est être à gauche, je suis à gauche.
00:33:52 Et vous voyez bien, ça n'est pas le "en même temps",
00:33:54 c'est le dépassement simplement des clivages au nom de l'intérêt général
00:33:57 et de l'unité de la nation.
00:33:59 Et pour finir, moi je n'ai jamais entendu Nicolas Sarkozy, pendant tout son mandat,
00:34:02 dire "ça c'est une mesure de gauche, ça c'est une mesure de droite".
00:34:05 Pas une fois. On peut critiquer sa politique.
00:34:07 - Le Sarkozy de la grande époque.
00:34:08 - On peut critiquer sa politique, mais il ne l'a jamais fait.
00:34:11 - Bon, allez, Henri, mais c'est vrai que le gaullisme,
00:34:13 c'est pour ça d'ailleurs que la droite libérale n'aimait pas De Gaulle,
00:34:16 et la grande bourgeoisie n'aimait pas De Gaulle pour ça, bien évidemment.
00:34:19 Ce n'était pas l'argent de De Gaulle, bien évidemment,
00:34:22 c'est le gaullisme social. Il y a des gaullistes de gauche, d'ailleurs.
00:34:25 Bon, écoutons Jordan Bardella.
00:34:27 - Bon, allons.
00:34:28 La question que les gens se posent, qui nous regardent, c'est "mais où est Emmanuel Macron ?"
00:34:33 - Il doit s'exprimer.
00:34:35 - Ah ben, il faut peut-être, je ne sais pas, diffuser une alerte enlèvement.
00:34:37 Ça fait plusieurs semaines que le pays vit une double crise.
00:34:40 À la fois une crise sociale, dont j'ai parlé il y a quelques instants,
00:34:43 où les gens sont extrêmement inquiets de ces 25% d'inflation alimentaire,
00:34:47 des mois qui vont arriver dans le pays et dans l'année 2023,
00:34:50 et de l'autre une crise institutionnelle, à partir du moment où il y a un conflit
00:34:53 très clair et très brutal entre le gouvernement et la représentation nationale et le Parlement.
00:34:58 - Ok, mais parler pour dire quoi ?
00:35:00 - Bah écoutez, s'il n'a rien à dire, qu'il s'en aille.
00:35:03 - Bon, c'est pas faux qu'on ne l'a pas beaucoup entendu.
00:35:05 Alerte enlèvement.
00:35:06 Bon, on termine ce premier chapitre.
00:35:08 Le deuxième chapitre, c'est "violence et colère".
00:35:10 Et "violence et colère" avec l'extrême-gauche radicale
00:35:13 qui tente d'instrumentaliser le mouvement, mais qui n'y parvient pas.
00:35:16 Mais l'indulgence dont bénéficie l'extrême-gauche dans les médias
00:35:22 est juste sidérante.
00:35:24 Et on entend, on donne la parole à des jeunes gens, à droite, à gauche, que j'entends,
00:35:28 sans les contrer forcément sur les plateaux de télévision.
00:35:32 Alors je voudrais qu'on voit le sujet de Thomas Bonnet,
00:35:34 parce qu'il y a beaucoup, les préfectures de police ont été, comment dire, ont été sensibilisées.
00:35:39 À cela, il y a une note de la préfecture de police notamment,
00:35:42 et il y a pourquoi pas de danger de radicalisation.
00:35:44 Voyons le sujet de Thomas Bonnet.
00:35:46 "Vigilance maximum du côté des autorités, pour cette semaine qui s'annonce tendue.
00:35:53 Policiers et gendarmes s'attendent à une possible recrudescence de tensions
00:35:56 lors des manifestations à venir."
00:35:58 Dans une note de la préfecture de police, citée par le JDD,
00:36:01 la direction du renseignement évoque le rôle de certains partis de gauche,
00:36:05 comme le NPA et la LFI.
00:36:07 "Ils attisent le débat sur l'illégitimité du président et du gouvernement
00:36:11 et tentent de mobiliser la jeunesse."
00:36:14 Dans la même note, la préfecture de police accuse ces organisations
00:36:17 de cautionner les violences contre les forces de l'ordre.
00:36:20 "Les deux organisations tentent de mobiliser ces mêmes jeunes
00:36:23 sur la thématique des violences d'État en allant soutenir des jeunes interpellés."
00:36:28 Le but, toujours selon cette même note, serait d'encadrer politiquement
00:36:32 cette jeunesse qui n'adhère à aucun parti,
00:36:34 un contexte explosif que le ministère de l'Intérieur prend particulièrement au sérieux.
00:36:40 "Oui, mais moi, ce qui m'ennuie d'ailleurs, il dit "cette jeunesse",
00:36:43 mais c'est quelques éléments."
00:36:45 "Bien sûr."
00:36:46 "C'est quelques centaines d'éléments, c'est pas la jeunesse un peu plus petite."
00:36:53 "Vous avez raison, Drascal, moi je suis frappé de voir à quel point d'abord
00:36:57 on parle globalement de la jeunesse et vous avez raison, c'est une absurdité.
00:37:02 La jeunesse aujourd'hui, je la sens, une partie est complètement déprimée
00:37:07 à cause du Covid, donc elle prend des psychotropes.
00:37:11 Et de l'autre côté, vous avez une jeunesse extrêmement politisée d'extrême-gauche
00:37:16 qui tient, de mon point de vue, des propos délirants
00:37:20 et qui n'a qu'une envie de subversion.
00:37:22 Et je vois la complaisance médiatique à l'égard de ces mouvements-là
00:37:27 parce qu'on continue à penser que la violence d'extrême-gauche
00:37:32 est porteuse d'un monde nouveau et de valeurs et de principes
00:37:37 qu'on doit saluer quel que soit leur magnifique.
00:37:39 Et ça, c'est un scandale."
00:37:41 "Si je peux ajouter à la brillante démonstration de Philippe sur les deux jeunesses,
00:37:44 il y a aussi une jeunesse qui, depuis 30 ans, est biberonnée à l'idée
00:37:48 qu'il ne faut pas faire d'efforts, que le bac, on doit leur donner.
00:37:51 Non mais, ça joue beaucoup dans l'ensemble de ce qui se passe.
00:37:54 On a perdu complètement l'idée qu'un effort, ça peut être aussi
00:37:58 une question de dignité humaine.
00:38:00 Vous voyez, moi j'ai vu des pancartes, la retraite on s'en fout,
00:38:04 on ne veut pas bosser du tout.
00:38:05 Alors, c'est peut-être des petits groupes, mais il y a quand même,
00:38:08 dans cette partie de la jeunesse qu'on voit dans les rues,
00:38:10 me semble-t-il un peu cette idée."
00:38:13 "Effectivement, ce raccourci est dangereux.
00:38:15 Lorsque l'on voit parfois dans la presse la rue s'exprime,
00:38:18 non, ce n'est pas la rue qui s'exprime, c'est une partie de la population
00:38:21 qui décide de s'exprimer dans la rue.
00:38:23 Faire ce raccourci, c'est alimenter potentiellement une autre manière
00:38:27 de gouverner qu'on pourrait appeler l'oclocratie, c'est-à-dire
00:38:30 le pouvoir non pas par le peuple, mais par la foule."
00:38:34 "Mais c'est le risque."
00:38:35 "Magnifique."
00:38:36 "Non, mais l'oclocratie, vous savez, il y a cinq épreuves,
00:38:39 vous connaissez les cinq épreuves."
00:38:41 "Après la démocratie, c'est l'oclocratie, c'est la cyclose de polydéficit."
00:38:44 "Exactement, en fait, on va le faire ça demain."
00:38:48 "C'est le risque de créer une situation dans laquelle
00:38:50 on passe du peuple à la foule et à la meute.
00:38:53 C'est le risque.
00:38:54 Et c'est un risque qu'on ne doit pas prendre."
00:38:57 "Oui, mais par cynisme, il est parfois pris."
00:39:00 "Il n'y a aucune indulgence pour les gauchistes, je ne me fais pas d'illusion
00:39:02 sur les gens qui manifestent aujourd'hui, simplement, au fond,
00:39:06 ça n'est pas le plus important.
00:39:08 Le plus important, c'est de savoir si on se dit, c'est pas grave,
00:39:11 j'ai les CRS et les gendarmes mobiles et je vais résoudre mon problème politique,
00:39:15 mon problème social, de cette façon qu'apprennent les gens
00:39:18 depuis quelques décennies.
00:39:19 Ils apprennent que quand ils manifestent gentiment,
00:39:21 quand ils manifestent sans rien casser, ils n'ont rien et souvent on les mépris."
00:39:25 "Ça, c'est vrai."
00:39:26 "Donc, il y a un moment où vous allez faire sortir quelque chose des gens
00:39:31 que vous ne pourrez plus arrêter."
00:39:33 "Vous êtes sur un fil."
00:39:35 "On se dit toujours, ça n'arrivera pas.
00:39:38 Les Gilets jaunes, on a fait ça.
00:39:40 Et quelques dizaines de milliers de Gilets jaunes,
00:39:43 je ne parle même pas des onze morts sur les ronds-points au tout début,
00:39:48 et au moins, il y avait plusieurs centaines de milliers.
00:39:50 Les Gilets jaunes, quelques dizaines de milliers de gens
00:39:52 qui ne voulaient plus respecter les règles,
00:39:54 qui étaient d'une violence inuite et avec qui on ne pouvait pas négocier,
00:39:57 ils ont ébranlé la République.
00:40:00 Le jour, il faut s'en souvenir, le jour où on a vu les images
00:40:04 de l'arc de triomphe pillé et on a vu la police incapable,
00:40:08 incapable avec tous ses moyens d'analyser cette violence."
00:40:11 "C'était le 11 décembre."
00:40:13 "La République, elle a 30 ans."
00:40:14 "Alors, l'extrême gauche, pardonnez-moi de vous couper,
00:40:17 Henri Guaino, si je ne vous coupe pas,
00:40:22 écoutons Rémi Perraud, parce que ça, ça m'intéresse.
00:40:24 Rémi Perraud, il est délégué de l'Uni, je vais le recevoir d'ailleurs demain.
00:40:28 Il témoigne de ce qui se passe dans les universités.
00:40:30 Et là encore, ce qui se passe dans les universités,
00:40:32 l'extrême gauche, l'indulgence, c'est juste effrayant.
00:40:37 Le climat de terreur que font passer.
00:40:40 Je pense à Rennes 2, mais c'est absolument incroyable.
00:40:44 Mais c'est vrai aussi pour Lyon, c'est vrai pour d'autres universités.
00:40:46 Vous verrez un reportage, un complément d'enquête sur l'extrême gauche en France ?
00:40:53 Non.
00:40:54 Ah ça, des compléments d'enquête, ils vont en faire sur l'extrême droite.
00:40:56 À juste titre d'ailleurs.
00:40:58 Sur les jets privés aussi.
00:40:59 Bien sûr.
00:41:01 Surgénération identitaire, ça on peut en faire des tonnes.
00:41:04 Il n'y a pas de soucis.
00:41:05 Mais l'extrême gauche, ils vont mettre des caméras à Rennes 2 ?
00:41:08 Non.
00:41:10 Non.
00:41:11 Bien évidemment, c'est de quoi ?
00:41:13 Et ils n'auraient pas le droit de le faire.
00:41:14 C'est de quoi de mesure ? Bien évidemment.
00:41:15 Écoutons ce que dit M. Pérade, Rémi Pérade.
00:41:19 Ces dernières semaines, on a eu quelques universités bloquées.
00:41:23 Mais j'ai envie de dire, des universités habituées au blocage,
00:41:26 par toujours les mêmes professionnels du blocage,
00:41:29 UNEF, CGT, etc.
00:41:31 C'était des universités très ciblées, donc Rennes 2, Lyon 2, Montpellier 3,
00:41:35 vraiment des universités qui ont l'habitude d'être bloquées.
00:41:37 Avec, pour l'instant, une grande majorité d'étudiants qui n'ont pas été impactés, heureusement.
00:41:43 Mais on a peur de ce qui peut arriver cette semaine,
00:41:46 parce qu'on voit que ces militants d'extrême-gauche qui bloquent les facs
00:41:50 et agressent des étudiants qui veulent se rendre en cours,
00:41:52 sont face à une impunité, tout simplement.
00:41:55 C'est-à-dire qu'ils peuvent faire absolument tout ce qu'ils veulent,
00:41:57 ils ne seront jamais condamnés pour ça.
00:41:59 Et le deux poids deux mesures, M. Pérade est revenu dessus,
00:42:02 parce que c'est souvent quelque chose dont on parle ici,
00:42:04 le deux poids deux mesures, dans l'espace médiatique.
00:42:07 Il y a un deux poids deux mesures qui est insupportable.
00:42:12 C'est-à-dire qu'à l'Uni, on essaie de mettre en place des conférences dans les universités,
00:42:16 on se les fait annuler sous pression d'extrême-gauche.
00:42:18 Et par contre, eux peuvent mettre la pagaille, foutre le feu,
00:42:21 et personne ne leur dit rien.
00:42:22 Qu'ils considèrent qu'il est légitime de frapper quelqu'un qui n'a pas les mêmes idées.
00:42:27 Alors encore pire si on se revendique de droite,
00:42:29 alors là c'est une catastrophe pour nous, pour les professeurs aussi.
00:42:33 C'est-à-dire qu'on peut frapper un professeur,
00:42:34 on peut menacer demain un professeur qui tient des propos dans ses cours,
00:42:39 qui ne reflèterait pas les opinions ou aucunes d'une minorité agissante.
00:42:43 Mais c'est ça que j'attends du journalisme d'investigation.
00:42:46 Qu'on fasse témoigner ces professeurs qui sont parfois menacés de mort.
00:42:49 Qu'on fasse témoigner ces élèves qui sont en difficulté.
00:42:52 On ne le fait pas cette réalité.
00:42:53 Non, pourquoi ?
00:42:54 Parce qu'il y a les bonnes victimes et les mauvaises victimes.
00:42:57 Et l'espace médiatique, il a choisi son camp.
00:43:00 Donc si c'était l'extrême-droite qui était à la manœuvre dans les universités,
00:43:04 vous auriez des sujets en permanence sur le retour des années sombres.
00:43:07 Mais Pascal, au-delà de cela, je dirais que c'est un vice très profond aujourd'hui
00:43:13 que ce défaut d'impartialité de tous les pouvoirs.
00:43:17 C'est-à-dire qu'il y a deux poids, deux mesures dans toutes les institutions
00:43:21 qui comptent pour la République.
00:43:23 Je suis frappé.
00:43:24 Et profondément, c'est ce qui explique le ressentiment des Français.
00:43:28 Ils ont le sentiment qu'il n'y a pas un pouvoir équanime,
00:43:32 qu'il n'y a pas un pouvoir impartial.
00:43:34 Et ça, c'est dévastateur.
00:43:36 - Quand on passe son temps à dire, comme par exemple Mélenchon,
00:43:40 mais pas que, la vraie violence, elle est du côté du gouvernement,
00:43:44 la vraie violence, elle est du côté de...
00:43:46 - De l'argent.
00:43:47 - De l'argent.
00:43:48 - Des grands patrons.
00:43:49 - Clémentine Nota, la vraie violence, c'est celle des grands patrons.
00:43:52 - Ce discours d'extrême-droite...
00:43:54 - Le journaliste dit "Ah oui, bon, bien".
00:43:56 - Et puisque les journalistes sont dans le pétriodisme...
00:43:59 - Je vous rappelle ce qui s'est passé à Paris 1, quand même.
00:44:01 Vous vous rappelez ce qui s'est passé à Paris 1 récemment ?
00:44:03 Un professeur, dans un cours magistral, a comparé,
00:44:08 en excipant de ses origines juives d'ailleurs, a comparé, a dit
00:44:12 "Si vous avez voté Zemmour, je vous considérerai comme des bêtes à abattre".
00:44:16 Imaginez que quelqu'un ait dit cela, c'est l'unique qui l'a sorti.
00:44:20 - Je suis frappé quand même d'une chose, je suis d'accord avec tout ce que vous dites.
00:44:24 Mais je suis frappé...
00:44:25 - C'est inquiétant pour vous, cher Philippe.
00:44:27 - Mais oui, mais...
00:44:28 - Mais comme Laurent Giffrain, je lui ai dit qu'il était d'accord avec moi.
00:44:32 - Ça ne prend pas, c'est-à-dire que vous avez raison.
00:44:34 - Oui, vous avez raison.
00:44:35 - Mais ça prend dans l'espace médiatique.
00:44:36 - Moi, je suis quand même frappé, parce qu'il y a d'autres périodes,
00:44:37 moi j'ai connu d'autres périodes de jeunesse militante, où ça aurait pu prendre.
00:44:41 Là, ça ne prend pas, c'est-à-dire que les étudiants, les lycéens,
00:44:44 ils ne sont pas en révolte contre cette réforme.
00:44:46 En réalité, ça ne prend pas.
00:44:48 - Ça prend dans l'espace médiatique et quand vous...
00:44:50 - D'accord.
00:44:51 - Il y a un cocktail qui est terrible, et je le dis parce que nous en faisons une aspartie,
00:44:55 c'est le cocktail "chaîne info", "réseau social",
00:44:57 qui donne une idée du pays qui n'est pas forcément juste.
00:45:02 - Alors, il n'y en a pas une jeunesse en voie de faire.
00:45:04 - Il faudrait en fait...
00:45:05 Si on commence à retransmettre pendant des heures les 200 personnes
00:45:10 qui sont places de la Concorde, effectivement, ça pose problème.
00:45:13 - Alors, il faut parler des trois carrés d'alors.
00:45:15 - C'est toute la difficulté des journalistes et Serge Néjar,
00:45:18 et tous les gens qui font ce métier se posent ces questions en permanence.
00:45:21 Et tu gères ça au coup par coup,
00:45:24 parce que tu retransmets quand ça te paraît représentatif de quelque chose.
00:45:30 Et puis au contraire, tu ne donnes pas la parole parfois à quelqu'un
00:45:33 qui ne représente que lui-même.
00:45:35 C'est de la gestion en permanence, de la responsabilité journalistique.
00:45:38 - Mais il faut quand même définir...
00:45:40 - Et tout le monde se pose ces questions et on se les pose ensemble.
00:45:43 - Je souligne que la jeunesse étudiante n'est pas rentrée.
00:45:45 - Oui, mais c'est vrai.
00:45:46 - Non ?
00:45:47 - Ça n'a pas marché, le boyardisme n'a pas marché.
00:45:49 - Le boyardisme n'a pas marché.
00:45:51 - C'est une bonne nouvelle.
00:45:52 - Et c'est quand même intéressant parce qu'il y a d'autres époques où ça aurait pu marcher.
00:45:55 - On va marquer une pause, il y a quelqu'un qui me dit "M. Guédo dit n'importe quoi".
00:45:59 L'art de gouverner, ce n'est pas demander son avis au peuple, c'est le contraire.
00:46:05 C'est gouverner sans l'avis du peuple.
00:46:07 Le peuple n'est qu'une construction imaginaire,
00:46:09 que ce soit en République populaire de Chine ou dans les démocraties occidentales,
00:46:12 il y a le pouvoir, les gardes-churmes, les cadres,
00:46:14 et le churme, les travailleurs.
00:46:16 - Marquer la bêtise n'a pas de limite.
00:46:18 - C'est de la provocation, manifestement.
00:46:20 - J'ai l'impression que c'est un soutien déguisé.
00:46:23 - Oui, mais au-delà de l'outrance, ce propos mériterait qu'on en discute.
00:46:31 Je veux dire, l'idée, il exagère le gars.
00:46:36 Mais il y a peut-être un juste milieu, je veux dire, dans l'adhésion à ce que souhaite le peuple.
00:46:45 - On va marquer une pause.
00:46:46 - Vous voulez rester jusqu'à 10h30 ?
00:46:48 - Oui, je veux bien.
00:46:50 Non, mais il dit le peuple c'est juste, c'est imaginaire, c'est un construit.
00:46:53 Non, le peuple ça existe.
00:46:55 Le peuple, c'est une population qui a conscience d'être un peuple.
00:46:59 Le peuple n'existe que par la conscience d'être un peuple.
00:47:01 C'est aussi un publicité de tous les jours.
00:47:05 Mais ça n'existe que par la conscience que chacun a d'être...
00:47:09 - On a deux ou trois sujets encore à évoquer.
00:47:12 On a deux ou trois sujets encore à évoquer.
00:47:14 S'il vous plaît, on a deux ou trois sujets encore à évoquer.
00:47:17 D'abord, ce qui se passe dans les Bouches du Rhône.
00:47:20 La petite querelle Zemmour-Mélenchon, ça m'intéresse beaucoup.
00:47:23 - Paris !
00:47:24 - Paris, Pierre Perret, magnifique.
00:47:25 Et puis on va recevoir Olivier Leray, qui est une journaliste de grande qualité,
00:47:28 une jeune journaliste d'ailleurs que j'aime beaucoup,
00:47:30 qui avait commencé par RTL, que j'avais rencontré d'ailleurs à RTL,
00:47:35 et qui a écrit "De l'eau dans ton vin".
00:47:37 C'est un témoignage formidable, émouvant,
00:47:39 puisqu'elle raconte sa vie d'enfant avec un père qui est alcoolique.
00:47:44 Et elle raconte qu'elle l'est au bar du matin au soir, quasiment, avec son père.
00:47:49 Et c'est un bouquin qui est absolument bouleversant.
00:47:52 Donc on lui a demandé de venir nous voir ce matin.
00:47:55 Vous restez avec nous jusqu'à 10h30 ?
00:47:57 - Oui.
00:47:58 - Vous pouvez rester chez Morandini après, puis après il y a Laurence Ferrari,
00:48:01 et puis vous pouvez rester...
00:48:02 - Si j'ai enfin le droit à la parole, je vais...
00:48:04 - Oh ! Pas vous ! Pas ça ! La pause, à tout de suite.
00:48:12 "De l'eau dans ton vin", Olivia Leray, qui est journaliste,
00:48:16 que vous connaissez peut-être parce que vous la voyez sur l'équipe TV régulièrement.
00:48:21 Vous parlez du PSG.
00:48:23 - Oui, beaucoup. Les marbles et tout ça.
00:48:25 - Donc il faudrait mettre de l'eau dans le vin pour le PSG.
00:48:28 C'est un récit.
00:48:31 - C'est un récit. Un témoignage-récit.
00:48:34 Je pense qu'on ne peut pas trop le mettre dans une case particulière.
00:48:38 Je pense que c'est très autobiographique.
00:48:41 Je raconte ma vie et je n'hésite pas à utiliser le jeu et c'est mon histoire.
00:48:46 - Mais c'est très émouvant. Je lirai des passages tout à l'heure.
00:48:49 J'espère que je pourrai aller jusqu'au bout.
00:48:51 Je vous assure, c'est un livre qui...
00:48:54 En fait, c'est un témoignage d'une petite fille qui a 7 ans.
00:48:57 On est tous parents et je vous assure, ça tire les larmes.
00:49:00 À chaque fois que je lisais ça tout à l'heure, ce que vous racontez tire les larmes.
00:49:04 Audrey Bertheau.
00:49:10 - C'est la dernière heure du vote.
00:49:12 Aujourd'hui, à 16h, les deux motions de censure contre le gouvernement
00:49:15 d'Elisabeth Borne-Bantet mises au vote de l'Assemblée.
00:49:17 L'une a été déposée par le Rassemblement national,
00:49:19 l'autre par le groupe indépendant Lyot.
00:49:21 Le député à l'air du Lot Aurélien Pradié a annoncé ce matin
00:49:24 qu'il voterait la motion de censure transpartisane
00:49:27 pour envoyer un électrochoc à l'exécutif.
00:49:31 Plusieurs manifestations auront lieu aujourd'hui.
00:49:34 Ce matin, à Rennes, la rocade et ses abords étaient bloqués.
00:49:37 Une opération "Ville morte" a également été lancée pour ce lundi à Rennes
00:49:41 sur les réseaux sociaux, notamment pour les étudiants.
00:49:44 Rennes connaît de très nombreuses manifestations et dégradations
00:49:47 depuis le début des contestations.
00:49:49 Enfin, en Corée du Nord, Kim Jong-un a dirigé des exercices militaires
00:49:53 pendant deux jours.
00:49:54 Une simulation de contre-attaque nucléaire
00:49:56 comprenant un tir de missile balistique était organisée.
00:49:58 C'est la quatrième démonstration de force de Pyongyang en une semaine,
00:50:02 au moment où les Washington conduisent
00:50:04 leur plus important exercice militaire conjoint depuis cinq ans.
00:50:08 - On va parler de la pénurie des carburants dans un instant.
00:50:11 On va parler de Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour,
00:50:13 c'est "Je t'aime, moi non plus"
00:50:15 puisque Éric Zemmour était dans l'émission "Auquelle époque ?"
00:50:18 et Jean-Luc Mélenchon lui a répondu hier sur RTL.
00:50:21 On parlera également d'Anne Hinalgaud et de la chanson de Pierre Perret.
00:50:24 Et évidemment, à la fin de l'émission, on pourra consacrer un peu plus de temps
00:50:27 au livre d'Olivia Leray.
00:50:29 Simplement pour vous donner la couleur de ce livre,
00:50:31 et quand je dis que ça tire les larmes,
00:50:33 vous écrivez "Au Cyrano",
00:50:35 alors "Cyrano", c'est un bar.
00:50:37 Au Cyrano, j'ai pas plus de sept, je dirais.
00:50:40 Papa est là avec ses potes,
00:50:42 Dédé, Pat et Jean,
00:50:44 J, et moi on est sur des tabourets,
00:50:46 haut les mains sur nos verres de grenadine,
00:50:48 J, c'est ma sœur,
00:50:50 on est liés par tout un tas de choses,
00:50:52 dont un tatouage depuis 2012, une encre marine, j'ai dix ans.
00:50:54 Toujours le Cyrano, le temps n'est pas bleu.
00:50:57 On est plutôt heureux, à la télé c'est le 156ème tirage du Rapido.
00:51:02 Papa, Dédé et compagnie attendent les résultats du quintet,
00:51:05 oui c'est à 15h30,
00:51:07 oui il n'est que 10h30,
00:51:09 oui c'est une longue attente.
00:51:11 Alors avec J, on fait des Rapido, on met des chiffres au hasard,
00:51:13 on coche des cases et on fait valider,
00:51:15 car le patron dans la fumée de Royal Menthol,
00:51:18 car on fait valider ça, pardon,
00:51:20 par le patron dans la fumée de Royal Menthol,
00:51:22 les grenadines sont gratos.
00:51:24 Ça vous fait rire, moi c'est marrant que ça vous fasse rire,
00:51:28 mais bon, moi je trouve que c'est...
00:51:30 Ça raconte l'enfance qu'on a eue dans ce PMU que tout le monde connaît,
00:51:36 où tout le monde est déjà allé,
00:51:38 sauf que nous on n'avait pas vraiment l'âge d'y traîner les week-ends,
00:51:42 et effectivement on attendait que ça passe,
00:51:45 pendant que mon père et ses potes, comme je dis,
00:51:48 attendaient le quintet en buvant des verres, beaucoup.
00:51:53 Et oui, effectivement, ça représente bien les week-ends que j'avais
00:51:58 quand j'étais petite et que mon père avait notre garde.
00:52:02 - Voilà, votre père est vivant aujourd'hui,
00:52:05 il sait que vous avez écrit ce livre,
00:52:07 j'imagine que pour lui ça doit être d'ailleurs forcément,
00:52:09 il y a une culpabilité, j'imagine.
00:52:11 - Il sait que j'ai écrit ce livre parce que je suis allée lui dire,
00:52:15 au moment où j'ai appris que ça allait en devenir un,
00:52:17 parce qu'à la base je ne voulais pas que ce soit un livre,
00:52:19 mais effectivement les choses se sont passées comme ça.
00:52:21 Il sait que j'ai écrit un livre,
00:52:23 il était très content que j'en parle,
00:52:25 il était très content que ça puisse servir aux autres générations,
00:52:29 aux futurs papas, aux futures mamans.
00:52:31 Et ce que je raconte dans le livre, c'est qu'effectivement,
00:52:35 même si c'est beaucoup de moments difficiles que je raconte,
00:52:38 il est très heureux que ça puisse servir
00:52:40 et il n'a pas honte que j'en parle.
00:52:43 Donc ça c'est hyper important,
00:52:45 parce que je pense que ça met le doigt sur quelque chose.
00:52:47 Moi je voulais faire ce livre pour qu'on arrête d'avoir honte de cette maladie
00:52:51 et pour qu'elle ne soit plus un tabou pour notre société
00:52:53 et pour que notre société en parle mieux,
00:52:55 qu'on traite mieux nos alcooliques.
00:52:57 Et du coup, moi j'étais très heureuse qu'il accepte que je raconte cette histoire.
00:53:00 On parlera évidemment de ce qui est devenu votre père.
00:53:03 On a compris que vos parents étaient séparés
00:53:05 et c'est pour ça que vous étiez le week-end en gare.
00:53:08 Alors on se dit, mais votre mère dans ces cas-là,
00:53:10 elle n'a pas la tentation de dire "c'est pas possible,
00:53:12 on ne vous laisse pas tout un week-end au PMU".
00:53:14 Oui, j'ai lu pas mal de messages depuis que le livre est sorti là-dessus.
00:53:18 Ma mère, elle nous a élevées toutes les deux seules.
00:53:21 Elle savait que mon père avait des problèmes d'alcool,
00:53:24 mais elle était loin de se douter, je pense, qu'on passait des week-ends au bar.
00:53:28 Parce que vous ne le disiez pas.
00:53:29 On n'a jamais été mis en danger.
00:53:31 Vous ne le disiez pas, vous le cachiez.
00:53:33 Je pense qu'à 7-8 ans, tu n'as pas la notion du fait que ce soit quelque chose
00:53:39 qui ne devrait pas se faire en fait.
00:53:41 Moi, ce que je raconte, c'était des bons souvenirs limite.
00:53:43 Moi je passais des bons moments.
00:53:45 Donc moi je ne le racontais pas comme quelque chose,
00:53:47 une dépravation ou quoi que ce soit.
00:53:50 Bon, merci en tout cas d'être avec nous ce matin.
00:53:53 On continue sur notre actualité.
00:53:55 Je voulais qu'on voit le sujet dans les bouches du Rhône avec les carburants.
00:53:58 Parce qu'on a du mal à évaluer.
00:54:01 Moi j'entends deux choses depuis jeudi.
00:54:03 J'entends "c'est rien, vous vous faites instrumentaliser par les extrêmes gauches,
00:54:09 le pays n'est pas bloqué, vous vous trompez, c'est pas si grave que ça".
00:54:15 Je vous assure, j'étais en week-end avec des gens, j'ai entendu par exemple des députés.
00:54:19 Et puis de l'autre, "vous vous rendez pas compte de la colère qui infuse,
00:54:24 vous avez des Français qui sont en rupture,
00:54:27 l'extrême gauche certes, mais c'est beaucoup plus profond que ça etc."
00:54:30 Bon, c'est deux versions que j'entends.
00:54:34 Moi je suis persuadé que ça laissera des traces cette séquence-là.
00:54:36 Et que même si ça ne se manifeste pas dans la rue, ça laissera des traces.
00:54:39 Donc voyons les bouches du Rhône, parce que s'il y a pénurie,
00:54:42 là ça peut quand même être un signe de blocage et ça peut faire réagir le pays.
00:54:48 Après plusieurs rondes aux alentours de Marseille, on trouve enfin une station-service ouverte.
00:54:53 Elle est prise d'assaut par les automobilistes, la file d'attente est interminable.
00:54:58 Car dans les raffineries, le mouvement se durcit contre la réforme des retraites.
00:55:02 Alors dans les bouches du Rhône, ce sont 25% des stations-service qui rencontrent des problèmes d'approvisionnement.
00:55:08 "Ça fait déjà une heure qu'on est là, on en a marre, on ne peut pas aller travailler quoi.
00:55:11 J'ai ma voiture, elle est en réserve totale."
00:55:14 "Il y a plusieurs stations qui sont vides, donc ça devient un peu ennuyeux.
00:55:18 Mais bon, on va faire les efforts nécessaires et être patient."
00:55:21 À Aïssi-les-Moulineaux, en région parisienne, pas de ruée à la pompe.
00:55:25 Il est encore trop tôt pour parler de pénurie, mais tous s'y préparent.
00:55:29 "Pour l'instant on a de la chance, on s'en sort bien, on peut mettre de l'essence tout le temps.
00:55:33 J'espère que ça sera pareil toute la semaine."
00:55:35 "On vient vite remplir notre bac pour être sûr de ne pas être embêté dans la semaine,
00:55:39 parce que je sens que ça va venir."
00:55:41 En France, seulement 3% des stations-services sont en rupture totale ou partielle de carburant.
00:55:46 "On a entendu ces Français-là, c'est la crainte de la pénurie qui crée la pénurie."
00:55:50 "C'est ce qui s'était passé à l'automne dernier, par exemple en Géronde.
00:55:53 Il n'y avait aucune pénurie, pourtant il y avait quand même des stations qui souffraient d'approvisionnement
00:55:57 dû à cette crainte de la pénurie qui créait donc une pénurie."
00:56:00 "Si je veux jouer la bouteille à moitié vide, si je suis dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
00:56:05 je suis le mieux président, tout va bien, le pays n'est pas bloqué,
00:56:08 la France n'est pas à genoux, les trains roulent,
00:56:12 vous voyez, ça s'entend, c'est ce que j'entends d'ailleurs souvent de l'Élysée,
00:56:19 mais tout va bien, qu'est-ce que vous m'ennuyez avec ça ?"
00:56:22 "Moi j'ai du mal à comprendre comment c'est possible,
00:56:25 pour avoir été souvent dans ce qu'on appelle le salon vert de l'Élysée,
00:56:29 je peux vous dire qu'on y ressent toutes les pulsions du pays,
00:56:33 elles remontent, c'est un phénomène indéfinissable, mais ça remonte,
00:56:39 vous les sentez, si vous y prêtez juste un peu d'attention."
00:56:42 "Oui, ils pensent qu'on n'a pas, c'est tout."
00:56:44 "On ne peut pas, encore une fois, gouverner sans prêter attention à ça, tout remonte."
00:56:48 "Oui mais la France n'est pas bloquée."
00:56:50 "La France n'est pas à l'arrêt."
00:56:53 "Alors, c'est très bien, moi je me souviens, pour en avoir été un acteur important de cet épisode,
00:57:00 en 1995, Édouard Balladur présente sa candidature, il dit
00:57:04 "Nous avons bien travaillé, la France va mieux."
00:57:07 Chirac dit "La France va mal", souvenez-vous de la fracture réducée.
00:57:10 Et que répondent les gens à Édouard Balladur ?
00:57:13 Pour lui ça va.
00:57:14 Ceux qui n'ont pas compris que cette société, comme toutes les sociétés occidentales,
00:57:19 était au bord de la rupture, et qu'on se rapprochait de cette rupture depuis des années,
00:57:24 des années, voilà, c'est pourquoi Chirac avait été élu sur la fracture,
00:57:28 c'est simplement pour avoir reconnu que les gens allaient mal.
00:57:31 Et aujourd'hui c'est pire, si vous ne reconnaissez pas ça, il ne faut pas gouverner.
00:57:35 - Mais Henri Guaino, est-ce que dans cette rupture, qui d'ailleurs date d'il y a assez longtemps,
00:57:39 parce que cette affaire de légitimité, encore une fois, elle n'est pas née avec Emmanuel Macron,
00:57:44 mais est-ce que les gouvernants sont les seuls responsables ?
00:57:46 Parce que moi je suis frappé par le fait qu'on est aussi un peuple d'individus
00:57:51 qui demande chacun à ce que l'État bosse pour lui, à ce que la collectivité s'occupe de lui,
00:57:56 mais qui ont assez peu de soucis de la collectivité en réalité.
00:57:59 Est-ce que ça ne doit pas jouer aussi ?
00:58:01 - Alors, si ça joue, mais le problème de la politique c'est qu'elle doit faire avec ça.
00:58:06 Mais ce qui est vrai c'est que nous sommes tous responsables.
00:58:09 Il ne faut jamais dire "eux", il faut dire "nous".
00:58:12 Parce que, je prends un exemple, celui de l'électricité.
00:58:14 Alors les gens maintenant découvrent leur facture,
00:58:16 mais quand il y a eu des changements de statut,
00:58:19 l'entrée dans la concurrence, le marché unique, la loi NOM, etc.
00:58:24 et que les électriciens et les gaziers faisaient grève,
00:58:28 on disait "c'est des privilégiés", ça n'a aucune importance, ça ne nous concerne pas.
00:58:32 Et tout est comme ça.
00:58:33 - Philippe Bilger, vous voulez la parole ?
00:58:35 - Non, votre avis m'intéresse, les questions vous pouvez laisser à d'autres.
00:58:40 - Mais bon, c'est une affirmation qui est une question, mon cher Pascal.
00:58:44 Lorsque vous parliez du salon vert en Riguénaud,
00:58:47 est-ce que tout de même, une tendance forte du pouvoir,
00:58:50 quel qu'il soit, c'est de ne pas se masquer le rêve profondément ?
00:58:55 - Et oui.
00:58:56 - Et la différence, c'est ce que j'ai vécu.
00:58:57 - C'était vrai, avec Giscard, disait-on.
00:58:59 - C'était la différence entre les hommes d'État.
00:59:00 - C'était vrai.
00:59:01 - Mais c'est la différence, d'abord, encore une fois, le quinquennat,
00:59:03 c'est la différence entre les hommes d'État et les autres.
00:59:07 - Sûrement.
00:59:08 - Enfin, t'as pas besoin du salon vert, t'as juste à écouter CNews,
00:59:11 à écouter les auditeurs, on la parole sur RTL.
00:59:13 Enfin, faut arrêter.
00:59:14 - Non, ce qui est intéressant...
00:59:15 - Je veux dire, le salon vert, tu écoutes, les auditeurs ont la parole.
00:59:18 - C'est pas...
00:59:19 - Ah ben si, parce que moi, souvent, plutôt qu'à aller déjeuner,
00:59:22 les ministres devraient écouter, les auditeurs ont la parole.
00:59:24 - Je devrais aussi se promener sur les marchés.
00:59:26 - Oui, mais je vous le dis, mais comme je le pense.
00:59:28 - Mais non, parce que sur les marchés, ils vous disent que ce que vous voulez entendre.
00:59:31 - Je vous affirme.
00:59:32 - Parce qu'ils sont face au président.
00:59:33 - Bien sûr.
00:59:34 - Alors que là, ils sont dans une parole libre.
00:59:35 - Bien sûr.
00:59:36 Mais moi, je vous l'affirme, que tout, dans ce pays, dans notre pays,
00:59:40 comme d'ailleurs dans les autres pays,
00:59:42 toutes les pulsions du pays, elles remontent.
00:59:45 - Je suis d'accord avec vous.
00:59:46 - Et que si on y fait attention, elles se sentent.
00:59:47 - Dernière chose, avant de parler de Mélenchon aux émeutes.
00:59:49 Dernière chose, et ça, c'est un sujet un peu tabou.
00:59:52 Où sont les Français issus de l'immigration depuis deux mois ?
00:59:56 Sur cette réforme, ils sont nulle part ?
00:59:59 Je les entends pas ?
01:00:00 - Nulle part.
01:00:01 - J'ai l'impression que de voir une manifestation...
01:00:03 Pardonnez-moi, j'ai l'impression...
01:00:05 Alors, je prends toujours des précautions oratoires quand je dis ça.
01:00:07 J'ai l'impression que c'est la France blanche...
01:00:09 - Tiens, tiens, tiens.
01:00:10 - Qui ?
01:00:11 - La France politisée.
01:00:12 - Non mais la France contre les...
01:00:14 - Où est ?
01:00:15 Où sont les Français ?
01:00:16 Où sont les banlieues ?
01:00:18 Où sont les représentants des...
01:00:20 Je ne les entends pas !
01:00:22 - Il n'y avait pas d'enfants d'immigrés ou d'immigrés dans les manifestations ?
01:00:26 - Dans l'extrême gauche, je ne les vois pas.
01:00:27 - Non mais ça c'est autre chose.
01:00:28 Ça ne résume pas la position à la forme des retraites.
01:00:32 - La France des banlieues ne se mobilie jamais sur les causes politiques.
01:00:36 D'ailleurs, c'est là où le taux de participation est le plus faible à chaque élection.
01:00:41 Donc les banlieues ne sont jamais dans les...
01:00:43 C'est d'ailleurs un problème.
01:00:45 - Mais l'extrême gauche ?
01:00:46 - Mais l'extrême gauche, elle ne vient pas des banlieues.
01:00:48 - Non, non, mais justement, jamais.
01:00:49 Elle est absente.
01:00:50 - L'extrême gauche, elle ne vient pas des banlieues.
01:00:51 Elle vient des beaux quartiers.
01:00:53 Donc la France des banlieues, mais c'est un énorme problème.
01:00:56 - C'est la France Sciences Po.
01:00:57 - C'est plus la France Sciences Po que la France des banlieues
01:00:59 qui va se battre contre les policiers.
01:01:01 - Enfin...
01:01:02 - Et donc la France des banlieues n'y est pas.
01:01:04 - Pas dans les manifs contre les retraites.
01:01:06 Vous parlez aussi des grandes manifs.
01:01:07 - Je ne sais pas, je me souviens de la grande manif du 11 janvier, du 15 janvier,
01:01:11 après la tragédie de l'hypercarrière.
01:01:14 - Oui, mais on n'avait pas voulu le dire, ça.
01:01:15 Vous le dites maintenant, parce qu'à l'époque, c'était un sujet tabou
01:01:18 de dire ceux qui étaient allés à cette grande manif,
01:01:20 qui en revenaient, qui étaient frappés par ça,
01:01:22 c'était tabou de le dire.
01:01:24 Parce que là aussi, c'est un sujet sensible.
01:01:26 - Mais elle n'y est pas.
01:01:27 Et à chaque fois qu'il y a une grande mobilisation civique, sociale,
01:01:29 elle n'y est pas.
01:01:30 - Mélenchon contre Éric Zemmour, pourquoi je vous parle de ça ?
01:01:33 Alors là aussi, c'est sans doute un accessoire,
01:01:35 mais Éric Zemmour était présent, samedi soir, chez Léa Salamé.
01:01:40 Et il a dit "les gens de gauche sont plus sectaires que les gens de droite".
01:01:44 Personne ne contestera cette affirmation, je pense.
01:01:46 - C'est vrai aujourd'hui, oui.
01:01:48 - Non mais c'est vrai.
01:01:49 Quand est-ce que ça n'a pas été vrai, Philippe, enfin ?
01:01:51 - Non, par exemple, tu vois, Elisabeth, dans les années 70,
01:01:54 c'était la gauche qui était pour la liberté de création,
01:01:56 la liberté d'expression.
01:01:57 - Oui, mais qui n'était pas du tout sectaire.
01:01:59 - Qui tenait des gens de droite très sectaires.
01:02:01 - Qui était très tolérante, la gauche était très tolérante.
01:02:03 - Oui, mais globalement, il y a une forme d'impunité.
01:02:07 - La gauche est trop indéfensive aujourd'hui,
01:02:09 elle est tellement en régression.
01:02:11 - Mais c'est une blague !
01:02:13 La gauche pense qu'elle a raison, voilà pourquoi.
01:02:16 - Philippe, M. Delaguernerie a été reçu au cours de 20 minutes.
01:02:19 - C'est caricature de ce qu'on dit.
01:02:20 - Oui, mais il est reçu pendant 20 minutes sur France Inter.
01:02:23 Il ne représente personne.
01:02:24 - Personne.
01:02:25 - Mais un philosophe, ça ne peut pas représenter quelqu'un.
01:02:27 - Donc il ne représente personne.
01:02:28 - Pourquoi pas d'ailleurs, je ne lui conteste pas l'idée de parler,
01:02:32 mais on lui donne 20 minutes sur la première chaîne,
01:02:34 la première radio du service public.
01:02:36 Henri Guaino, quand est-ce que vous avez été invité la dernière fois
01:02:38 à la matinale de France Inter ?
01:02:40 - L'année dernière, je crois.
01:02:42 - Je vais contester ce que vous dites, donnez-moi un mot.
01:02:44 Un philosophe, ça doit...
01:02:46 Je n'aime pas du tout les propos de Delaguernerie,
01:02:48 mais un philosophe ou un écrivain, il n'est pas là pour représenter des gens.
01:02:51 - Sauf qu'il est politique, c'est pas que de la philosophie.
01:02:55 - Et puis surtout, on l'invite sur France Inter durant 20 minutes.
01:02:59 À la rigueur, il pourrait parfois dire des choses intéressantes,
01:03:02 mais il va là pour demander l'étouffement de toutes les autres libertés d'expression.
01:03:07 - Ça c'est vrai.
01:03:08 - Ça c'est un scandale.
01:03:09 - C'est ce qu'il avait dit, c'est pour ça que je voulais rebondir.
01:03:11 Donc, il y a un échange samedi soir entre Léa Salamé et Éric Zemmour,
01:03:14 qui dit, elle parle de Jean-Luc Mélenchon,
01:03:19 il dit qu'il n'était pas vraiment sectaire, vu qu'il venait à votre anniversaire,
01:03:22 lui a dit Léa Salamé.
01:03:23 Éric Zemmour a enchaîné, c'était en privé,
01:03:25 avant que Patrick Bruel ne lui dise, ça ne l'est plus apparemment.
01:03:29 Et Éric Zemmour a dit, c'est la particularité de mon livre,
01:03:32 comme j'étais journaliste et candidat à la présidentielle,
01:03:34 j'ai vu des choses que les journalistes ne diront jamais,
01:03:35 et je dis des choses que les politiques ne diront jamais.
01:03:37 Et effectivement, il dit, je crois pouvoir dire, ce que vous venez de voir,
01:03:41 je crois pouvoir dire que nous étions ce qu'on appelle de bons copains.
01:03:44 Il était là lorsque j'ai fêté mes 50 ans,
01:03:46 et nous nous tenions dans une estime réciproque.
01:03:50 Alors Jean-Luc Mélenchon a entendu ça,
01:03:53 et évidemment, être ami avec Éric Zemmour, ce n'est pas possible.
01:03:57 Donc il a fait une intervention sur RTL hier, que je vous propose d'écouter.
01:04:01 – À l'époque, c'est-à-dire il y a 20 ans, ou il y a 30 ans,
01:04:06 M. Zemmour était un journaliste de Vogue Journal, madame,
01:04:09 le Figaro, et il était respecté.
01:04:12 Pourquoi ? Parce qu'il était cultivé, il était d'un abord facile,
01:04:17 et puis c'est un pied noir, alors pour un autre pied noir, on se parle.
01:04:21 – Mais là, Jean-Luc Mélenchon est un journaliste beaucoup plus récent,
01:04:23 il nous reste moins d'une minute, il faut accélérer un petit peu.
01:04:26 – Il ne fallait pas aborder le sujet.
01:04:28 Donc M. Zemmour, à l'époque, oui, je lui parlais.
01:04:31 Un jour, il m'invite à son anniversaire, figurez-vous.
01:04:33 Alors tous les copains me disaient, mais ça suffit que tu sois sectaire comme ça,
01:04:36 ce n'est pas parce qu'il est au Figaro.
01:04:38 Je dis à tous ceux qui m'écoutent, n'allez jamais dîner, déjeuner,
01:04:42 ou à un anniversaire avec un journaliste,
01:04:44 vous risquez de le retrouver candidat fasciste à une élection.
01:04:47 Donc ne faites pas la même erreur que moi.
01:04:49 Je suis allé à son anniversaire, et là je me suis dit,
01:04:51 ce type est un mio, est dingo.
01:04:53 Pourquoi ? Il y avait devant la porte des grenadiers habillés en uniforme de Napoléon,
01:04:59 et quand on a amené le gâteau d'anniversaire,
01:05:01 il y avait toutes sortes de personnalités qui étaient là,
01:05:03 il n'y avait pas que moi.
01:05:04 Il s'est mis à faire tirer le canon à sa gloire.
01:05:06 Je me suis dit, ce gars ne me reverra plus jamais,
01:05:09 je pense qu'il y a un truc qui ne tourne plus rond dans sa tête.
01:05:11 Et en effet, il y a quelque chose qui tourne plus rond dans sa tête.
01:05:14 Je ne suis pas son ami, je déteste ce qu'il raconte.
01:05:18 - Qui était à son anniversaire ? Vous étiez à son anniversaire ?
01:05:21 - Non.
01:05:22 - Ah vous y étiez ce jour-là ?
01:05:24 - Oui bien sûr.
01:05:25 - Il y avait vraiment des grenadiers ?
01:05:26 - Oui mais alors il faut expliquer, il avait choisi un thème,
01:05:28 il avait fait ça à la malmaison.
01:05:30 - Ah oui mais...
01:05:32 - Mais pourquoi pas ?
01:05:33 - Mais bien sûr, vous avez raison.
01:05:35 - C'était plutôt bon enfant, plutôt sympathique,
01:05:38 je ne peux pas souvenir que Jean-Luc Mélenchon faisait la gueule.
01:05:41 Voilà donc, oui c'était une fête costumée,
01:05:44 en tout cas pas les invités n'étaient pas costumés.
01:05:48 - Ah vous ne vous dîtes pas qu'il n'y avait pas de costume ?
01:05:49 - Non pas les invités, mais il y avait des grenadiers,
01:05:52 et c'est vrai, il a fait tirer le canon.
01:05:54 De toute façon, moi quand on célèbre la gloire de l'Empereur,
01:05:58 je ne suis jamais mécontent.
01:05:59 Donc voilà, mais ça n'avait pas de signification particulière.
01:06:03 Ce soir-là, il ne se prenait pas pour Napoléon.
01:06:07 Ça commence bien l'interview de Jean-Luc Mélenchon,
01:06:10 sa réponse, ça finit mal.
01:06:12 C'est-à-dire, quel est le besoin de réécrire l'histoire
01:06:18 pour essayer de se dédouaner ?
01:06:20 Moi j'ai déjeuné un jour, il y a très longtemps,
01:06:22 enfin il y a quelques années avec Jean-Luc Mélenchon,
01:06:24 qui par ailleurs j'entretenais d'excellentes relations.
01:06:28 Un jour, quelqu'un lui a reproché,
01:06:29 il a dit dans un meeting, et là c'était une bonne réponse,
01:06:32 il a dit "oui un jour j'ai déjeuné avec Henri Guénon, et alors ?"
01:06:34 Je lui dis là...
01:06:36 - Oui mais il considère qu'Éric Zemmour est un fasciste, aujourd'hui.
01:06:39 - Oui mais après il considère ce qu'il veut, il en a parfaitement le droit.
01:06:41 Ce qui me gêne, c'est le regard qu'il porte maintenant,
01:06:43 rétrospectivement, sur sa participation à cette soirée.
01:06:46 - Bon, dernière chose avant de parler du livre avec Olivier Leray,
01:06:51 c'est Paris.
01:06:52 Et alors Pierre Perret, finalement, les chanteurs populaires sont formidables
01:06:56 parce qu'ils disent avec humour et légèreté ce qu'on pense tous.
01:07:01 Là aussi, qu'avons-nous fait de Paris ?
01:07:04 Moi je suis arrivé à Paris en 1986,
01:07:06 quand je vois l'état de cette ville aujourd'hui.
01:07:09 Mais comment est-il possible d'avoir rendu cette ville aussi horrible ?
01:07:14 - Qui a voté ?
01:07:15 - Elle date de quand la loi PLM ?
01:07:17 - Je veux dire, 83.
01:07:19 - Entre les plots, les vélos, les embouteillages...
01:07:24 - La laideur !
01:07:25 - La laideuse !
01:07:27 - La disneylandisation !
01:07:29 - Tout est là pour le commerce, rien pour le travail !
01:07:33 Le tourisme, le commerce, c'est tout ce qui intéresse Mme Hidalgo.
01:07:36 - Alors, écoutons la petite séquence de Pierre Perret,
01:07:40 parce que finalement, Pierre Perret est président.
01:07:42 Non, Pierre Perret est maire de Paris.
01:07:44 Je vais voter.
01:07:46 Dans Paris, Paris dégoûtant,
01:07:50 Seuls les rats sont contents.
01:07:53 Ils savent qu'ici, les végans n'est pas idiot.
01:07:57 Les nourrissent qu'avec du bio.
01:08:00 Pour traverser les tranchées, les travaux,
01:08:04 C'est pire que le col de Roncesvaux.
01:08:07 Les déjections qui fleurissent les trottoirs,
01:08:11 Des corses grands, les potoirs.
01:08:14 Pauvre Paris, Paris en lait dit,
01:08:18 Dans quel état ils t'ont mis ?
01:08:21 Ils avaient promis Nirvana.
01:08:25 Et c'est la Bérezina.
01:08:28 - Le statut de Paris, c'est la première élection en 77,
01:08:32 Chirac est élu contre Michel Dornan au Chrin.
01:08:34 - Mais on vote jamais directement, c'est ça le problème aussi.
01:08:37 On ne vote pas directement pour un maire.
01:08:39 - On vote plus comme à l'époque, je suis d'accord.
01:08:41 - Et du coup, Mme Hidalgo est élue, sans être jamais élue directement.
01:08:44 - Elizabeth, laissez parler Philosophie de l'Hiver, qui n'est pas contente.
01:08:47 - Un cauchemar, Pascal.
01:08:49 Elle a annoncé à Nidalgo qu'elle était prête à envisager une 3ème candidature.
01:08:54 - Non.
01:08:55 - Si, je vous assure, je l'ai lu tout à l'heure en arrivant.
01:08:58 Alors là, j'ai eu un mouvement de saisissement.
01:09:01 Je sais bien qu'en France, plus on échoue, plus on est légitime,
01:09:05 mais il ne faut pas en abuser.
01:09:07 - Regardez le sondage de La Paris Homme sur Anne Hidalgo et les Parisiens.
01:09:11 Moi j'ai de la chance, je suis dans un arrondissement où les éboueurs passent.
01:09:15 32% des Parisiens ont été mécontents de leur maire en 2011,
01:09:20 68% des Parisiens sont mécontents de leur maire en mars 2023.
01:09:24 Bon, c'est vrai que c'est terrible ce qu'elle nous dit cette ville, mais on le dit sans arrêt.
01:09:29 - Les Parisiens n'ont pas voté aux dernières élections.
01:09:31 - Mais je suis d'accord.
01:09:32 Mais vous avez raison.
01:09:34 Ils ne sont pas allés voter.
01:09:35 Alors, Amandine Sanvissan, pour vous dire qu'aujourd'hui,
01:09:38 moi je n'ai rien contre personne, vous le savez bien,
01:09:40 mais bon, on va écouter Amandine Sanvissan.
01:09:43 Elle, elle souhaite qu'on vive avec les rats.
01:09:46 Mais pourquoi pas ?
01:09:47 Je veux dire, et qu'on soit en cohabitation pacifique avec les rats.
01:09:51 Non mais ça vous fait rire, moi ça ne me fait pas rire.
01:09:54 Amandine Sanvissan, mais elle a le droit, c'est la souffrance animale.
01:09:57 Mais c'est vrai que moi je considère qu'un rat, c'est pas un homme.
01:09:59 Bon, c'est une conception, c'est pas la même chose.
01:10:02 - Ah bon ? Mais vous êtes fasciste vous aussi.
01:10:05 - L'anti-humanisme d'une partie des écologistes, des animalistes, etc.
01:10:09 qui ne font plus, qui ne tracent plus une frontière entre l'homme et l'animal.
01:10:12 Et ça, c'est terrible.
01:10:14 Il faut se souvenir, la première loi importante sur la protection des animaux,
01:10:19 c'est une loi qui date de 1933, et devinez où ?
01:10:22 - En Allemagne. - En Allemagne, évidemment.
01:10:25 - Il ne faut pas céder, il faut protéger les animaux,
01:10:27 moi je veux, contre le fait qu'on leur fasse du mal,
01:10:29 mais alors le fait d'effacer la frontière entre l'homme et l'animal,
01:10:34 la fascination pour l'animalité et la sauvagerie,
01:10:37 on sait où elle peut conduire, pas forcément, mais elle peut.
01:10:40 - Le triomphe de l'instinct.
01:10:41 - Alors écoutez cette jeune femme qui dit des choses qui peuvent amener à sourire,
01:10:45 mais qui représente peut-être une partie de la jeunesse française.
01:10:48 - Nous sommes une association qui défend les intérêts des animaux,
01:10:52 et notamment nous demandons la mise en place d'une cohabitation pacifique
01:10:56 avec les animaux luminaires, c'est-à-dire tous les animaux
01:10:59 qui vivent en liberté dans l'espace urbain.
01:11:01 Je rappelle qu'aujourd'hui à Paris, les méthodes qui sont utilisées
01:11:03 sont des méthodes qui sont violentes, qui sont cruelles et qui sont inefficaces,
01:11:07 c'est-à-dire que globalement il s'agit d'anticoagulants,
01:11:10 c'est-à-dire de l'empoisonnement massif qu'on peut voir partout dans les parcs et jardins,
01:11:13 ces grosses boîtes noires, et donc ça provoque des hémorragies internes chez les rats,
01:11:18 donc pour nous c'est évidemment de la souffrance animale,
01:11:21 et surtout ce n'est pas efficace, on est à la troisième génération de poison,
01:11:25 les rats deviennent de plus en plus résistants, et finalement personne n'est satisfait.
01:11:30 - C'est vrai que je n'ai sans doute pas de cœur, mais je suis insensible à la mort d'un rat,
01:11:33 mais bon je...
01:11:34 - Oui, vous n'avez pas de cœur.
01:11:36 - On est au moins deux.
01:11:37 - Bon, Olivia Leray, en revanche je suis sensible à Olivia Leray et à son livre qu'elle a écrit chez Payard,
01:11:44 qui est un livre vraiment je trouve très très émouvant et qui raconte cette enfance que vous avez eue,
01:11:50 vous êtes journaliste, vous étiez à RTL je l'ai dit, après vous êtes passée à France Info.
01:11:53 - Exactement.
01:11:54 - Vous êtes aujourd'hui à l'équipe TV, papa est alcoolique, depuis bien avant ma naissance,
01:11:59 ce n'est pas un gros mot, pas une réponse à tout, pas une excuse non plus, pas un règlement de compte,
01:12:04 c'est un fait établi, scientifique, prouvé, diagnostiqué.
01:12:07 Papa n'a jamais enfilé son costume de père, je trouve que cette phrase est terrible,
01:12:13 même s'il a toujours avancé masqué.
01:12:15 Papa a laissé maman tout faire, papa a essayé de revenir, papa a lâché l'affaire,
01:12:20 papa a perdu plein de choses à cause de trop nombreux degrés, papa est condamné, il n'est pas méchant, il est malade.
01:12:26 Et ce qui est formidable dans votre livre, c'est que l'absence de colère, il n'y a pas de colère.
01:12:31 - Il y en avait au début, il y en avait beaucoup au début, et c'est là où ce livre a été un peu salvateur pour moi,
01:12:37 c'est qu'au fur et à mesure de l'écriture, j'ai compris et j'ai admis,
01:12:42 et j'ai été beaucoup plus indulgente envers la maladie,
01:12:46 donc il y avait énormément de colère au début, il n'y en a plus du tout à la fin,
01:12:49 je ne suis plus en colère parce que j'ai compris.
01:12:52 Et c'est un peu ce que je veux que ça fasse quand quelqu'un lit ce livre,
01:12:57 c'est ne plus pointer du doigt l'alcoolique, ne plus les traiter un petit peu comme des parias de la société,
01:13:04 c'est vraiment comprendre que c'est une maladie, que c'est une addiction et que c'est très dur d'en sortir.
01:13:09 - Le mot maladie, addiction, on emploie le mot maladie d'ailleurs.
01:13:14 - Ah oui ?
01:13:15 - C'est les symptômes d'une maladie, mais c'est une maladie qu'on se crée soi-même.
01:13:20 - Je ne pense pas parce qu'à partir du moment où on perd...
01:13:22 - On n'est pas une aïté alcoolique.
01:13:24 - Je ne pense pas parce qu'à partir du moment où on perd la liberté de s'abstenir,
01:13:27 ce n'est pas nous qui nous la créons, c'est les effets de l'alcool sur l'humain en général.
01:13:32 Je ne pense pas que... Et c'est ça aussi que je raconte dans le livre,
01:13:35 c'est que beaucoup de gens disent que l'alcoolisme est un manque de volonté,
01:13:38 beaucoup de gens disent que l'alcoolisme c'est parce qu'on a eu une enfance difficile, etc.
01:13:42 Alors évidemment, c'est un peu de ça, mais ce n'est pas que ça.
01:13:46 C'est vraiment une maladie, c'est une perte de liberté de s'abstenir
01:13:50 et je pense qu'il faut vraiment qu'on le voit comme tel,
01:13:52 parce que sinon on n'arrivera jamais à mieux traiter les alcooliques.
01:13:54 - Quand vous aviez 7 ans, vous arrivez le matin, on imagine que le soir, votre père a bu.
01:14:00 - Oui.
01:14:01 - Donc vous sortez ensemble, il est 19h ou 20h, vous sortez ensemble de ce PMU.
01:14:06 Votre sœur, elle est plus jeune ou elle est plus...
01:14:08 - Plus vieille.
01:14:09 - Quel regard vous portez sur ce père ? Vous voyez bien qu'il est alcoolisé à ce moment-là.
01:14:15 Qu'est-ce que vous vous dites ?
01:14:16 - En fait, je l'ai compris plus tard. Comme je vous le disais tout à l'heure,
01:14:19 à 7-8 ans, pour moi, je n'avais pas pris conscience des choses.
01:14:22 - Et vous ne voyez pas qu'il est alcoolique ?
01:14:24 - Je pense qu'à 7-8 ans, on ne se rend pas bien compte de ce qui se passe.
01:14:27 On se rend compte que son père a fait la fête avec ses copains le week-end
01:14:30 et qu'il profite de la vie.
01:14:31 C'est vraiment plus tard que j'ai compris que c'était grave, que c'était une maladie.
01:14:36 C'est quand j'étais au lycée et quand tu es au lycée et que ton père,
01:14:40 tu te rends compte qu'il cache des bouteilles,
01:14:42 que tu te rends compte qu'il remet des ordures sur la poubelle
01:14:44 pour ne pas qu'on voit qu'il y a des bouteilles qui sont jetées.
01:14:46 C'est là que tu comprends...
01:14:47 - Et il vous en parle dans ces cas-là ? Il a des échanges avec vous ?
01:14:51 - Il n'a jamais dit clairement qu'il était malade.
01:14:54 - Ou de regrets ?
01:14:55 - Non, il n'a jamais dit parce qu'encore une fois, et c'est ce que je dis,
01:14:58 là, il est passé dans un stade supérieur.
01:15:00 C'est plus que de l'alcoolisme, c'est le syndrome de Korsakoff.
01:15:03 - Oui.
01:15:04 - Et ça, je veux vraiment qu'on en parle parce que ce n'est pas très connu.
01:15:08 En fait, c'est quand tu as trop bu, en gros.
01:15:11 C'est la vitamine qui ne peut plus se fixer sur une partie de ton cerveau.
01:15:14 Et donc, du coup, tu perds la notion du temps, tu perds la mémoire immédiate.
01:15:17 Tu ne peux plus être autonome, tu ne peux plus vivre tout seul
01:15:20 parce que tu peux tout simplement oublier la casserole qui est sur le feu.
01:15:23 Et c'est vraiment comme si tu étais un enfant avec Alzheimer.
01:15:27 - Il a 59 ans aujourd'hui, il est en maison de retraite, c'est ça ?
01:15:29 - Oui.
01:15:30 - Parce qu'il n'est plus autonome.
01:15:31 - Exactement.
01:15:32 - Est-ce que pour vous, il y a des conséquences dans votre vie de tous les jours ?
01:15:36 Par exemple, pardonnez-moi de poser une question aussi simple que cela,
01:15:39 mais est-ce que vous-même, vous pouvez boire un verre de vin ?
01:15:42 - Oui, ça a été très compliqué dans mon adolescence
01:15:46 parce que je me disais qu'à chaque fois que je buvais, je répétais les mêmes schémas.
01:15:50 Et je me suis beaucoup posé la question en me disant
01:15:52 "Est-ce que tu n'es pas en train de devenir pareil ?"
01:15:54 Et en fait, je pense qu'avec ce livre, j'ai eu aussi une prise de conscience
01:15:58 en me disant que non, je n'étais pas pareil.
01:16:00 Mais oui, ça a été très compliqué.
01:16:01 Et à chaque fois, le lendemain, quand tu te réveilles et que tu as passé une soirée,
01:16:05 tu te dis "Non mais attends, en fait, tu es vraiment en train de devenir pareil,
01:16:07 il ne faut pas que tu fasses ça."
01:16:08 Et j'ai eu des échanges avec des enfants de parents alcooliques
01:16:11 qui sont dans la même situation et qui, pendant très longtemps,
01:16:13 se sont dit "Ne pouvez pas boire" et se sont dit "Si je bois, je répète les mêmes schémas."
01:16:18 - Et vous pensez que vous-même, vous êtes sujette, pourquoi pas, à une personnalité, aux addictions ?
01:16:23 - Oui, je pense qu'il y a un...
01:16:24 - Vous-même, vous pensez ?
01:16:25 - Je suis même sûre parce que dans toutes les recherches que j'ai faites pour écrire ce livre,
01:16:29 j'ai compris qu'il n'y avait pas un gène de l'alcoolisme, évidemment, on ne peut pas dire ça,
01:16:33 mais il y a un gène de la vulnérabilité.
01:16:35 À tout un tas d'addictions, ça peut être l'addiction à l'amour...
01:16:38 - C'est pour ça que j'ai dit "Est-ce que vous êtes sujette aux addictions ?"
01:16:41 - Je pense, je pense que j'ai aussi ce gène de la vulnérabilité
01:16:44 et que c'est pour ça qu'il faut que je fasse attention
01:16:46 et je pense qu'il faut toujours être très prudent là-dessus.
01:16:49 - Vous voulez peut-être...
01:16:51 - Moi, deux choses me frappent. La première, c'est que vous ne parlez pas de violence.
01:16:54 - Non, jamais.
01:16:55 - Alors que très généralement, on associe quand même l'alcoolisme souvent à une forme de violence.
01:16:59 En tous les cas, la violence, c'est souvent associé à l'alcoolisme.
01:17:02 Et la deuxième chose, c'est cette question de la volonté dont vous avez parlé
01:17:05 et le fait que nous soyons désarmés face à des maladies
01:17:08 qui sont aussi souvent génératrices de délit, de crimes parfois, etc.
01:17:12 Ce sont des maladies, je pense à la pédophilie, c'est une maladie,
01:17:15 mais c'est à la fois un crime, si vous voulez,
01:17:17 et on est désarmés parce qu'on a cette idée, Pascal, d'une maladie de la volonté, en fait.
01:17:23 Je dis juste qu'on ne sait pas très bien quoi en faire, en fait.
01:17:26 - Est-ce que...
01:17:27 - Je ne sais pas comment les penser.
01:17:28 - Est-ce qu'à votre avis, j'ai l'impression que vous sortez l'alcoolisme
01:17:33 de son image romantico-désastreuse, genre blondin,
01:17:39 mais est-ce qu'on est forcément alcoolique lorsqu'on a un mal de vivre ?
01:17:45 - Je ne pense pas.
01:17:47 Je pense que c'est tout un tas de raisons qui poussent à se mettre à boire
01:17:52 et je ne pense pas que ce soit forcément parce qu'on est malheureux,
01:17:55 je ne pense pas que ce soit forcément parce qu'il nous arrive quelque chose,
01:17:57 un chagrin d'amour, la perte de quelqu'un, un deuil, etc.
01:18:00 Je pense vraiment que c'est tout un tas de raisons qui nous poussent à tomber dans l'alcool
01:18:05 et je pense surtout qu'on gère très très mal la façon de guérir les alcooliques.
01:18:10 Et c'est vraiment aussi ça que je dis dans le livre,
01:18:12 c'est qu'on a une telle mauvaise vision de cette maladie
01:18:16 que c'est très très dur, soi-même, quand on l'est, de s'en sortir
01:18:19 parce qu'on ne nous redonne jamais de dignité,
01:18:22 on ne nous donne jamais une seconde chance de se réinsérer dans la société.
01:18:24 On n'a pas besoin de se créer un compagnon tous les jours avec l'alcool.
01:18:28 - Non, non.
01:18:29 - Votre père, les parents de votre père étaient eux-mêmes sujets par exemple à cette addiction ?
01:18:35 - Non, je sais que dans ma famille c'est très ancré,
01:18:38 dans ma famille c'est à chaque fois qu'il y a quelque chose à fêter,
01:18:40 il y a des bouteilles sur la table et ça n'aide pas.
01:18:42 - Et c'est vrai dans toutes les familles françaises.
01:18:44 - C'est dans toutes les familles, justement.
01:18:46 - Mais c'est vrai que pas de manière aussi peu modérée que dans votre livre.
01:18:52 Alors il est 10h30, on va continuer la discussion ensemble dans quelques secondes,
01:18:56 mais Audrey Bertheau nous rappelle les titres du jour
01:18:59 et notamment cette motion de censure qui sera votée ou pas à 16h.
01:19:03 - Et on débute avec la pénurie de carburant en France qui continue.
01:19:09 Un grand nombre de stations de services sont touchées, notamment dans le sud-est.
01:19:13 Le secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques, de la CGT,
01:19:17 a prévenu ce matin sur France Info que la pénurie de carburant allait s'intensifier.
01:19:21 À ce stade, environ 4% des stations de services connaissent une rupture d'approvisionnement en gasoil.
01:19:27 Les contrôleurs aériens sont en grève.
01:19:29 La direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d'annuler demain et mercredi 20% de leurs vols à Orly et à Marseille-Provence.
01:19:38 En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir.
01:19:44 Enfin, après le rachat de la banque Crédit Suisse par sa rivale UBS hier,
01:19:48 l'action de cette dernière a chuté, -8,77%.
01:19:53 Le secteur bancaire chute aussi en Europe et l'action Crédit Suisse a également chuté ce matin de plus de 63% en dessous du prix du rachat par UBS.
01:20:03 De l'eau dans ton vin, c'est chez Fayard et c'est l'occasion de saluer Isabelle Saporta qui vous a accompagnée, j'imagine,
01:20:10 et qui dirige l'édition Fayard aujourd'hui.
01:20:12 Alors un jour, vous écrivez une lettre à votre père.
01:20:14 Je suis fasciné par ton écriture, ou plus exactement c'est votre père qui écrit une lettre et vous ne vous y attendiez pas et vous écrivez, vous.
01:20:23 Je suis fasciné par ton écriture quand je chute, quand tout s'écroule, quand j'ai le vertige, je me suis toujours accroché à ça.
01:20:28 Elle est belle, ton écriture, elle est aérienne, douce, libre, elle me fait du bien, ton écriture.
01:20:33 C'est toujours de l'encre bleue, pas de marque affective, pas de faute d'orthographe, pas ton prénom, non, tu ne signes pas, non.
01:20:39 Je sais que l'italique c'est toi, quand ça penche, quand ça vacille, quand c'est inoffensif, quand c'est remarqué mais pas remarquable, c'est toi.
01:20:46 Je le dis avec beaucoup de tendresse, c'est toi.
01:20:48 J'écris ce passage et le temps d'une phrase, t'es comme je l'imagine, comme je le rêve.
01:20:53 Oui, j'ai eu beaucoup d'échanges épistolaires avec mon père parce qu'on ne s'est pas beaucoup vus quand j'ai commencé à grandir et être adolescente
01:21:03 et justement je ne pouvais plus supporter de le voir comme ça et du coup j'ai pris la décision de couper un peu les ponts à ce moment-là.
01:21:10 Et c'est vrai qu'à chaque fois j'avais des cartes de sa part pour me donner des nouvelles.
01:21:15 Il m'écrivait souvent quand il était en cure par exemple, parce qu'il avait besoin je pense d'avoir un repère à l'extérieur et il m'écrivait.
01:21:22 Et si je raconte ces passages, c'est parce que pour dire aussi que ce n'est pas que des moments nuls.
01:21:28 Mon enfance avec mon père et la façon dont j'ai grandi avec lui, c'est aussi des petits moments comme ça, des petits moments sublimes
01:21:34 où juste tu reçois une carte et où t'es contente d'avoir des nouvelles et où il a pris le temps d'écrire et où il a stoppé peut-être l'alcool de façon momentanée
01:21:42 juste pour pouvoir écrire une lettre et c'est très touchant de recevoir une carte postale de quelqu'un qui bat mal et de quelqu'un qui est en train de se soigner.
01:21:48 Écoutez, moi j'ai vraiment, comme je vous connais un peu, je trouve que forcément ce livre vous ressemble.
01:21:53 Il est sensible, il est pudique aussi, il est drôle, il est intelligent.
01:21:59 Oui, ce n'est pas un livre triste vraiment.
01:22:00 Non, mais vous n'êtes pas vraiment triste Olivia.
01:22:02 Non, c'est vrai.
01:22:03 Pour vous avoir croisé à RTL.
01:22:06 Bon, et puis on peut vous… Alors ce soir vous serez par exemple à l'antenne ?
01:22:09 Non, là j'ai fait une petite pause pour la promo du livre, mais je la fais une prochaine.
01:22:12 Oui, parce qu'Olivia parle beaucoup du Paris Saint-Germain.
01:22:15 Mais que du Paris Saint-Germain.
01:22:17 C'est ça, c'est quand même une PSG qui a perdu je le rappelle hier.
01:22:21 Je ne sais pas si Henri Henry vous aimait le foot ?
01:22:24 Pas vraiment le PSG j'espère, heureusement.
01:22:26 Non, mais Philippe aime beaucoup le football.
01:22:28 Moi j'aime beaucoup, mais pas le PSG, j'en raffole pas.
01:22:32 Oui, mais c'est-à-dire que… Ah c'était vrai aussi avant ou c'est le PSG maintenant depuis 2000 ans ?
01:22:38 Le PSG du Qatar ne me plaît pas.
01:22:40 C'est ce que j'avais deviné, si vous voulez, à travers votre phrase.
01:22:44 Vous préférez le PSG de Daniel Echeter ou de Michel Denisot ?
01:22:47 Oui, et puis je préfère les petites équipes comme Reims.
01:22:50 J'ai mal dormi.
01:22:52 Je vous confirme que c'est interrompu.
01:22:54 Pourquoi Reims ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:22:56 Ah j'adore. Ils ont perdu hier.
01:22:58 Et je les adore.
01:23:00 Vous avez le droit.
01:23:02 J'aime les petites équipes.
01:23:04 Ce n'est pas Paris qui a gagné, c'est le stade Rennais qui a gagné, me dit Florian Bachelier,
01:23:08 que je salue bien évidemment.
01:23:10 Merci vraiment. Alors merci Henri Guaino.
01:23:13 C'était bien de vous écouter.
01:23:16 Et j'allais dire revenez quand vous voulez, mais peut-être pas demain matin.
01:23:20 Et puis j'ai son temps de parole.
01:23:23 Non, mais c'est très intéressant de vous écouter.
01:23:25 Effectivement, il faut de l'espace parfois pour écouter une parole qui est forcément complexe et nuancée.
01:23:33 C'est pour ça que je pars le cours.
01:23:35 André Misiraca était à la réalisation.
01:23:37 Eric Boismar était au son.
01:23:39 Samuel était à la vision.
01:23:41 Merci vraiment à Charlotte Gorzala qui était ce matin à la place de Marine Lanson.
01:23:46 Parce que Marine est en Bretagne pour tout vous dire.
01:23:48 Elle viendra demain.
01:23:49 Vous êtes bretonnes quand même.
01:23:50 Je vous connais bien.
01:23:51 Bien sûr.
01:23:52 Côte d'Armor.
01:23:53 Vous êtes Côte d'Armor.
01:23:54 Vous êtes Guingamp.
01:23:55 Et Burdin.
01:23:56 Ah.
01:23:57 Et Justine Serquera que je salue, qui était de retour avec nous.
01:24:00 Merci beaucoup Jean-Marc Morandini.
01:24:02 Dans une seconde.
01:24:03 et rendez-vous ce soir.
01:24:05 merci à bientôt !