• il y a 2 ans

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00:00 La France Bourge, la pépite du jour.
00:04 - Oui parce que chaque année nous remettons les trophées européens de l'avenir.
00:06 Ici on découvre des pépites des toutes petites entreprises.
00:09 Aujourd'hui c'est un projet dont l'idée est née en 2018, c'est ça ? C'était en Algérie ?
00:12 - C'est ça. - Vous viviez là-bas à l'époque.
00:14 C'est une idée qui est en cours de création, mais nous on a eu envie d'en parler aujourd'hui
00:18 parce que c'est aussi le rôle de la France Bourge.
00:20 Bilal, vous, vous avez 23 ans, là vous venez directement du Havre,
00:24 et vous êtes venu d'Algérie en France il y a 4 ans pour vous inscrire en licence d'informatique
00:29 à l'université du Havre. Aujourd'hui vous êtes en 3ème année, toujours au Havre.
00:33 Et cette idée de lunettes intelligentes pour les aveugles, vous êtes venu d'Algérie,
00:38 tout est parti d'un constat, je crois qu'il y avait un ami de la famille qui était aveugle, c'est ça ?
00:41 - En fait j'avais un proche qui est une personne aveugle,
00:45 et à chaque fois qu'il veut se déplacer par exemple pour aller chez le médecin,
00:48 pour faire ses courses et ainsi de suite, il y a son frère qui lui prend la main.
00:51 En fait ils étaient inséparables et donc je me suis dit, est-ce que cette personne voyante,
00:55 donc le frère qui est voyant, a une autre vie à part assister son frère ?
00:58 Donc est-ce qu'il doit travailler, est-ce qu'il fait ses études et ainsi de suite ?
01:01 Et donc c'est là que j'ai pensé à une assistance à distance.
01:04 - Alors attendez, vous allez pitcher ? Donc vous arrivez au Havre,
01:08 et il s'avère que l'un de vos profs est aussi aveugle.
01:11 Et ça, ça vous donne le déclic. Vous vous êtes dit, cette idée je l'ai depuis longtemps,
01:15 je vais passer à l'action, je vais la lancer. Donc BlindUp est né, et là vous allez pitcher.
01:21 Allez on vous écoute, c'est à vous.
01:23 - Donc BlindUp a pour objectif d'aider les personnes non voyantes et mal voyantes
01:26 via une assistance à distance. Et pour cela, on a créé des lunettes intelligentes
01:30 avec deux caméras, une à gauche et une à droite.
01:32 Une conduction osseuse aussi pour ne pas priver la personne non voyante
01:35 de son sens le plus précieux qui est lui.
01:37 Et à partir de cela, il y aura un assistant qui va l'aider pour se déplacer.
01:41 L'assistant peut être un bénévole, un membre de famille ou un assistant salarié de BlindUp
01:45 qui vont être des personnes à mobilité réduite.
01:47 Donc le but, c'était de guider les personnes en déficience visuelle
01:51 et de créer des postes d'emploi pour les personnes à mobilité réduite.
01:54 Et donc, imaginons que je suis une personne non voyante,
01:58 je vais aller chez le médecin, je prends les lunettes, je les allume
02:00 et je serai directement redirigé vers un assistant
02:02 que lui, sur son application, il aura les deux vues des deux caméras
02:06 ainsi que ma localisation. Et à partir de toutes ces données-là,
02:09 il peut me dire par exemple, faites attention, il y a un feu rouge,
02:11 là vous tournez à gauche et ensuite jusqu'à l'arrivée du point où il veut arriver.
02:15 - Merci. Merci pour votre pitch Bilal Zahidi, cofondateur de BlindUp.
02:21 Ce qui est important, c'est que tout de même, la personne qui est mal voyante
02:24 peut garder sa canne. Vous aussi, vous êtes un supplément,
02:27 vous êtes un apport, vous êtes un assistant vous aussi finalement.
02:30 - C'est ça. En fait, on ne peut pas remplacer la canne blanche
02:33 parce que la canne, c'est pour les obstacles, on peut dire, les petits obstacles.
02:37 - Et puis ça permet d'être visible par rapport aux personnes qui voient
02:40 qu'il y a une personne qui est mal voyante. C'est important, c'est un signal.
02:42 - Oui, donc ça va être un supplément pour eux.
02:44 - Aujourd'hui, vous êtes trois associés dans l'entreprise.
02:47 Les lunettes, le produit est en cours de création.
02:50 Vous avez déjà un prototype qui est fait artisanalement.
02:54 - Oui, il a été fait à Wabre. - Oui.
02:56 - Vous avez trouvé un bureau d'études qui vous aide à l'industrialisation.
03:00 Et vous prenez votre temps parce que vous voulez faire une fabrication 100% française.
03:04 - C'est ça. Donc en fait, le but, c'était vraiment d'avoir un produit
03:08 avec des matériaux locaux. Et à l'aide de ça, on peut l'industrialiser
03:12 ou le commercialiser en France directement.
03:14 - Vous en possédez quoi, François Pellen ?
03:16 - Alors moi, en tant qu'off-telmo... - Vous êtes off-telmo.
03:18 Avant d'être entrepreneur, vous êtes off-telmo.
03:19 - J'essaye de fournir le moins de clients possible à notre amie
03:24 parce que notre métier, c'est d'éviter que les gens deviennent aveugles.
03:28 Mais c'est vrai qu'avec le vieillissement de la population,
03:32 il y a de plus en plus de personnes qui ont des déficiences visuelles.
03:36 Et il n'y a pas tellement de recherches sur ce domaine-là.
03:41 Il y en a. Et donc moi, je suis très heureux de voir
03:45 qu'une jeune start-up s'intéresse au monde des malvoyants.
03:50 - Merci. - Alors vous n'avez pas donné de statistiques,
03:53 mais je crois qu'il y en a de plus en plus.
03:54 - C'est ça. En France, on a plus de 207 000 personnes non-voyantes.
03:58 Et dans le monde, on est plus de 36 millions de personnes avec.
04:02 - Alors si vous êtes parmi nous aujourd'hui, Bilal Zahidi,
04:06 c'est parce que vous avez des besoins.
04:08 Donc nous, on va se tourner vers Nathalie Carré,
04:10 qui est en charge de l'entrepreneuriat à la Chambre de commerce,
04:12 qui, chaque jour, c'est son job.
04:14 Elle connaît ça, elle fait ça tous les jours,
04:16 analyse des projets d'entreprise et donne des conseils,
04:18 essaye de donner des directions. Elle les accompagne.
04:20 Bonjour Nathalie. - Bonjour Elisabeth. Bonjour tout le monde.
04:23 - Donc Nathalie, Bilal a besoin de lever des fonds pour finaliser le prototype.
04:28 Est-ce qu'on l'a dit ?
04:28 Ses lunettes, pour l'instant, ne sont qu'à la face du prototype.
04:32 Quelles sont vos suggestions ? Comment l'aider ?
04:34 - Alors la bonne nouvelle, c'est que vous avez déjà une reconnaissance
04:37 avec un prix de réseau entreprendre.
04:39 La moins bonne nouvelle, c'est que c'est un petit marché pour un investisseur.
04:42 Environ 207 000 non-voyants et 932 000 mal-voyants en France.
04:46 Bon, personnellement, je trouve que c'est une bonne nouvelle, mais enfin bon.
04:48 Alors toutefois, il y a peut-être une piste à explorer.
04:51 Elisabeth, vous le savez, j'aime bien le collectif.
04:53 Alors vous pourriez faire une équipe composée de partenaires qui financent
04:57 et d'autres qui vous aident pour éviter de dépenser.
04:59 Alors cette équipe, c'est un, des entreprises qui font du mécénat
05:03 et qui aident des projets, soit financièrement,
05:05 soit en mise à disposition de compétences.
05:07 Vous démarrez, vous avez besoin des deux.
05:09 Il y a bien sûr des conditions pour que votre structure soit éligible au mécénat,
05:12 mais l'aspect social de votre projet devrait aider.
05:14 Puis vous pourrez trouver toutes les informations sur le site de l'association Admical
05:18 qui fédère les entreprises qui pratiquent le mécénat.
05:20 Autre option, les bourses, proposées par certains grands groupes,
05:24 également pour aider des projets à se lancer.
05:26 L'idée est bien sûr de récupérer des financements,
05:28 mais aussi et surtout de s'allier avec une entreprise
05:31 qui peut vous aider dans le déploiement de votre projet.
05:33 Que ça soit une mutuelle en testant une prise en charge de vos lunettes
05:36 ou une entreprise de la santé pour vous aider sur des parties techniques
05:39 ou une autre qui pourrait faire la promotion de vos lunettes, etc.
05:42 Deux, une communauté de patients qui co-finance le projet
05:45 par le biais d'une souscription d'une précommande.
05:48 Trois, un distributeur de produits dédiés aux personnes mâles ou non-voyantes
05:51 qui peuvent proposer vos lunettes, peut-être en bêta-thèse dans un premier temps.
05:54 L'idée c'est d'avoir un partenaire pour donner de la visibilité à vos lunettes
05:57 quand elles seront en commercialisation.
05:59 Quatre, évidemment, la Fédération des aveugles de France
06:02 qui peut très certainement vous aider à rencontrer les bonnes personnes
06:05 et vous faire gagner du temps.
06:07 Cinq, vous êtes jeune, vous avez des amis étudiants,
06:09 quoi de mieux qu'un collectif d'étudiants pour prêter main-forte
06:11 pour une campagne de financement participatif,
06:13 le lancement d'un site internet, la prospection de partenaires, bref.
06:16 Votre projet a du sens et de l'impact, tout ce que cherchent nos étudiants.
06:19 Là encore, il s'agit de vous éviter de dépenser de l'argent.
06:22 Et six, une personnalité non-voyante comme parrain de votre innovation
06:25 pour la légitimité.
06:27 Une fois que tout ça est réuni, ça va être beaucoup plus facile
06:30 de fédérer des business angels autour de votre projet.
06:32 - François Pellenne, je voulais réagir.
06:35 - Oui, moi je voulais donner un petit conseil en plus, si je peux me permettre.
06:38 - Evidemment.
06:39 - Est-ce que vous avez déjà eu l'occasion de contacter
06:42 l'incubateur de l'Institut de la Vision ?
06:44 L'Institut de la Vision, c'est un incubateur
06:47 dans lequel le Point Vision a été au début d'ailleurs,
06:50 qui finance, enfin qui aide des projets
06:53 dans le domaine de la vue.
06:56 Il est dirigé par le professeur Sahel et le professeur Baudouin.
07:00 Ça vaudrait peut-être le coup de leur demander
07:03 si vous pouvez être incubé.
07:05 Parce qu'il y a aussi l'histoire de l'incubation, je ne sais pas si vous êtes incubé.
07:08 - Oui, c'est bien, pour pouvoir vous accompagner et développer votre projet.
07:12 Nathalie, je crois que vous y tenez tout particulièrement.
07:16 Vous avez trop une idée, une de vos idées à partager avec Bilal.
07:20 C'est quoi ?
07:21 - Alors vous allez vous moquer, mais je pensais que les caméras
07:24 captaient des informations exactement comme une voiture autonome
07:27 mais avec une interface vocale pour guider la personne non-voyante.
07:30 Et fini la canne blanche.
07:32 Après j'ai vu que je me trompais, mais j'avais envie de partager ça avec vous.
07:35 Et si vous récupériez la technologie des voitures autonomes pour vos lunettes ?
07:38 - C'est pas mal.
07:39 - Alors si votre partenaire industriel est un constructeur automobile
07:42 qui pourrait faire du mécénat de compétences pour vous aider à implémenter
07:45 leur technologie dans vos lunettes ?
07:47 Et si vous faisiez un tweet à Elon Musk pour lui demander son aide ?
07:50 - Elon Musk, qui a créé la Tesla, donc la voiture.
07:55 - Et oui, parce que ça a beau être un petit marché,
07:58 il y a déjà quelques innovations prometteuses.
08:00 Il faut donc travailler sur aujourd'hui en pensant à demain.
08:03 Et si BlindUp était le magicien qui transforme une personne non-voyante
08:06 en une personne à la vision augmentée ?
08:09 - Ah, c'est pas mal tout ça. Vous avez pris des notes, j'ai vu.
08:11 Vous êtes très sérieux. Comment vous réagissez ?
08:15 - Pour l'intelligence artificielle, en tout cas, en ce moment,
08:17 c'est très difficile de faire ça. Donc on a parlé de voiture autonome.
08:20 Mais on voit que même les grandes entreprises avec des grandes bases de données,
08:23 c'est très difficile pour eux d'utiliser l'intelligence artificielle.
08:26 Même pour arriver à avoir une voiture autonome à 100%, c'est très difficile.
08:30 Donc pour avoir une personne, un assistant virtuel avec une intelligence artificielle
08:34 pour une personne aveugle, je trouve qu'en ce moment, c'est très délicat.
08:37 Parce que déjà, il y a plus de risques. Une personne aveugle va se déplacer.
08:41 Il y a des voitures, il y a des trottinettes, il y a beaucoup d'obstacles.
08:44 Donc pour faire ça, on a besoin des bases de données énormes.
08:48 Donc je pense que vous savez ça parce que...
08:50 - On retourne vers Delfine Groll de Nabla qui est quand même la...
08:54 - Parce qu'on aura besoin des bases de données pour dire que ça, c'est une voiture,
08:59 ça, c'est une maison, des poubelles et ainsi de suite.
09:02 - Mais c'est peut-être ça l'avenir pour les personnes aveugles.
09:04 - C'est ça. Et c'est notre avenir aussi.
09:06 - Merci Nathalie Carré. On vous retrouve demain pour des prochains
09:10 et des précieux conseils dans La France Bouche.
09:14 Si vous aussi, vous êtes une pépite, si vous avez envie de venir
09:16 pitcher votre projet d'entreprise, Nathalie Carré, il n'y a qu'une sur l'adresse, c'est laquelle ?
09:21 - E1-lafrancebouche@europe1.fr. Premier juré, Solène Godin, Charles Barraquin et moi.
09:27 On lit toutes les candidatures reçues.

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