Face au réchauffement climatique, certaines villes de France mais aussi du monde ont mis en place des dispositifs plutôt surprenants. Dans l’émission «Bienfait pour vous» sur Europe 1, la chroniqueuse Perrine Brami a décrypté les différents moyens pour décarboniser les zones urbaines et éviter par la même occasion la sécheresse.
Retrouvez "Bienfait pour vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/bienfait-pour-vous
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00:00 Sophie, on vous retrouve dans quelques minutes mais pour l'instant je me tourne vers Perrine Brami.
00:03 Bonjour Perrine !
00:03 Bonjour Perrine !
00:04 Bonjour à tous !
00:04 Alors c'est devenu un sujet de préoccupation pour les villes, la lutte contre le changement climatique.
00:09 Perrine, vous avez relevé plusieurs initiatives originales ou inspirantes.
00:12 *musique*
00:16 Surtout quand on arrive en ville, l'air devient beaucoup moins respirable.
00:20 Les zones urbaines par exemple, représentent rien moins que 70% des émissions de gaz à effet de serre.
00:26 Et c'est pas près de s'arrêter, je vais vous le dire, puisqu'on estime qu'en 2050, on sera 7 milliards de citadins.
00:32 Ces émissions vont donc tout simplement exploser.
00:35 C'est pour ça qu'il y a vraiment urgence à décarboner l'air de nos villes.
00:38 Et qu'est-ce qu'elles peuvent faire ces communes justement pour contrer les effets du changement climatique ?
00:41 Il y a des sources d'inspiration ?
00:43 Oui, il y a plein d'idées innovantes, petites et grandes, qui viennent de l'étranger, du côté des Etats-Unis.
00:48 À Los Angeles, en Californie par exemple, des trottoirs sont peints en blanc.
00:52 Un blanc anti-chaleur pour affronter les 40 degrés qu'on atteint là-bas très régulièrement en été.
00:57 Dans le même esprit, la ville de San Francisco oblige tous les nouveaux bâtiments qui ont des toits plats
01:02 et aussi les rénovations à se couvrir d'un toit clair.
01:06 Le but bien sûr, c'est de renvoyer une grande partie du rayonnement et donc de la chaleur.
01:10 Il y a une autre initiative inspirante que j'ai trouvée du côté d'Amsterdam, aux Pays-Bas cette fois.
01:14 Si je vous dis que l'idée, c'était de parier sur l'une des forces de la ville, vous pensez à quoi Amsterdam ?
01:20 Les prostituées ?
01:22 Et la drogue ?
01:23 Les coffee shops non plus, non, le vélo bien évidemment.
01:26 Parce qu'en fait, chaque jour, les habitants d'Amsterdam pédalent plus de 2 millions de kilomètres.
01:30 Donc il y avait un truc à faire.
01:32 L'idée, ça a été d'équiper une flotte de vélos avec des roues un peu spéciales
01:35 qui sont capables de stocker l'énergie produite par chaque coup de pédale.
01:39 Cette énergie va être ensuite réinjectée dans le système électrique de la ville
01:42 quand le vélo est garé dans l'un des parkings qui est spécialement dédié pour ça.
01:46 Le système s'appelle S-Park.
01:48 Il est en phase de test et permet tout simplement d'éclairer les rues pour l'instant.
01:51 C'est super, ce qui se passe à l'étranger Périne, mais est-ce qu'en France aussi, on a de la suite dans les idées ?
01:56 Oui, alors on va commencer par des solutions pour lutter contre la sécheresse
01:59 parce qu'on sait que cette année encore, ça va arriver encore plus tôt que l'année d'avant.
02:04 C'est vraiment un des impacts les plus attendus du changement climatique.
02:07 D'ailleurs, la ville de Lyon, qui est en première ligne, parce que là-bas il fait très chaud et souvent aussi très sec.
02:11 Eh bien, la ville de Lyon a pris le problème à bras-le-corps il y a quelques années déjà
02:15 et vient de passer la seconde pour désimperméabiliser les sols.
02:18 - C'est dur à dire ! - Je sais, désimperméabiliser, c'est un peu un gros mot.
02:23 En gros, le problème en ville, c'est qu'on a longtemps considéré que l'eau, c'était comme un déchet
02:28 qu'il fallait évacuer et traiter.
02:30 Et aujourd'hui, à force d'avoir tout bétonné dans les villes, l'eau de pluie ne s'infiltre plus dans les sols
02:34 et donc ça ne parvient plus à alimenter les nappes phréatiques et ça contribue à la sécheresse bien évidemment.
02:39 Du coup, à Lyon, ils ont décidé de faire machine arrière et de rendre le sol plus perméable
02:43 dans l'une des rues du centre-ville, par exemple la rue Garibaldi.
02:46 D'anciens tunnels pour les voitures ont été comblés et transformés en réservoirs géants
02:50 qui vont récupérer l'eau de pluie quand elle tombe.
02:53 Une eau qui va être ensuite utilisée pour les nettoyages urbains, par exemple.
02:57 - Il y a aussi de gros enjeux, Perrine, pour les villes sur nos déplacements.
03:00 - Et à Strasbourg, le problème est particulièrement préoccupant puisque la ville se situe dans une sorte de fossé
03:05 un peu coincé entre deux montagnes, les Vosges et la Forêt Noire.
03:08 Du coup, les gaz se retrouvent piégés et ça fait des taux, notamment de dioxyde d'azote, très très important.
03:13 Alors pour faire face à ça, il y a des conseillers mobilité qui vous reçoivent, qui vous donnent des conseils.
03:18 Au cours d'un rendez-vous très très pointu, il étudie en profondeur le conseiller vos habitudes, vos trajets, votre famille.
03:23 Et puis ensuite, il vous remet un rapport précis qui présente tous les modes de déplacement alternatifs,
03:28 leurs coûts, mais aussi et surtout les aides financières que vous pouvez obtenir
03:32 et le gain de CO2 émis que vous allez éviter.
03:34 L'an dernier, il y a 2000 personnes qui ont bénéficié de ces conseils et environ la moitié est passée à l'action.
03:39 - Je ne savais même pas que ça existait ce métier de conseiller de mobilité, c'est super !
03:42 Une dernière idée inspirante Perrine peut-être ?
03:44 - Alors, elle concerne les déchets et on le sait, en ce moment on le voit avec la grève à Paris, c'est très très important.
03:49 Dans le sud-ouest, il y a un supermarché inversé qui a vu le jour.
03:53 Inversé, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que comme dans un supermarché ordinaire, il y a des caddies, il y a des rayons et des marchandises.
03:58 Sauf qu'ici, il n'y a pas de caisse. Pourquoi ? Parce que tout est gratuit.
04:01 Une cafetière, une lampe ou des chaises, vous pouvez vous servir sans rien payer.
04:05 Et à l'inverse, on peut aussi déposer les choses dont on n'a plus l'utilité.
04:07 Bref, on donne et on prend.
04:09 Le lieu surf, vous l'avez compris sur les codes de la grande distribution, y compris pour son nom, ça s'appelle Smigval Market.
04:15 Tout cela, pour changer l'idée qu'on se fait de nos déchets bien sûr et surtout pour en jeter moins.
04:19 Depuis son ouverture en 2017, il permet chaque année de sauver 1000 tonnes d'objets.
04:25 Ça se passe à Verre, en Gironde et 10 nouveaux marquets du même type vont bientôt s'implanter dans d'autres communes.
04:31 Et oui, on n'a pas le temps d'attendre d'avoir 30 ans !
04:34 - Oh là là, merci Perrine pour votre chronique, c'était très clair !