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AmusantTranscription
00:00 Est-ce que tu t'es déjà engueulé en anglais ?
00:04 Quelle mort violente est-ce que tu choisis ?
00:06 T'es jamais triste sans raison, objectif d'être triste.
00:09 T'es premier tout le temps.
00:11 Est-ce que tu t'es déjà battu ?
00:11 T'es musclé des joues ?
00:12 Alors bonjour et bienvenue dans Small Talk.
00:21 Small Talk, c'est un podcast avec un concept assez simple.
00:25 Je reçois des gens connus et on parle de tout sauf de ce pourquoi ces gens sont connus.
00:33 Ok, parfait.
00:34 Hugo Décrypte Travers.
00:37 Est-ce qu'il y a des gens qui t'appellent bonjour Hugo Décrypte ?
00:41 Oui, ça arrive quand même.
00:42 Il y a même des "Monsieur Décrypte" qu'on reçoit par mail.
00:44 Là, on atteint un niveau un peu ridicule.
00:47 Je ne sais pas, les gens doivent être persuadés que c'est mon nom alors qu'évidemment que non.
00:50 Mais je reçois parfois des "Bonjour Monsieur Décrypte".
00:52 Oui.
00:52 Soit c'est une vanne, soit c'est en tout cas...
00:54 Non mais en fait je comprends.
00:55 Moi j'ai cru que à un moment tu t'appelais Décrypte aussi.
00:58 Parce qu'en fait le truc c'est que ton nom Travers, ça veut dire quelque chose.
01:00 Et donc en fait, tu as juste remplacé un nom qui voulait dire quelque chose par un autre nom qui voulait dire quelque chose.
01:04 Donc en fait, on hésite quoi.
01:06 Mais Décrypte ça aurait été parfait d'avoir ça, un nom de famille qui colle exactement avec ce que tu fais.
01:10 Je ne sais pas si j'ai d'autres exemples de noms de famille où ça collerait parfaitement.
01:13 Là, je n'en ai pas comme ça.
01:14 Ça s'appelle des aptonymes.
01:15 Oh, je n'avais pas cette notion.
01:17 Il y en a un qui est quand même... C'est le nom préféré du monde.
01:19 Je pense que c'est inégalable comme aptonyme.
01:22 C'est Mickaël Gélabal.
01:23 Il était basketeur.
01:25 Très fort.
01:25 Il s'appelait Gélabal.
01:28 Benimi, je pense qu'il a été conditionné dans son enfance.
01:31 Ses parents se sont dit "en vrai, tant qu'à faire, autant l'inscrire et on verra".
01:35 Et ça a continué, c'était parti comme ça.
01:37 Et Travers, est-ce que je le prononce correctement ou alors est-ce que...
01:41 Je ne sais pas. Mon père dirait non parce qu'il est anglais.
01:43 Donc il veut qu'on prononce le S.
01:45 Mais en vrai, je pense qu'on s'en fout.
01:47 En plus, il y en a un qui est moins ridicule que l'autre.
01:50 Les deux ne sont pas fous.
01:51 Franchement, ce n'est pas un nom de famille incroyable.
01:53 Et Travers, Travers, les deux veulent dire quelque chose.
01:54 Donc, bon, tu ne peux pas éviter ça.
01:57 Donc franchement...
01:58 Et donc ton père, il dit comment ?
01:59 Il dit "Hugo Traverse".
02:00 Travers, ouais.
02:02 Ça fait "Travis" quasiment quand c'est mal prononcé.
02:04 Mais ouais, en gros, c'est ça.
02:05 Je le prononce au S.
02:06 Donc toi, tu as un niveau d'anglais très, très bon.
02:09 Ouais, et très, très bon, je ne sais pas.
02:11 Mais je parle... Je peux faire des interviews en anglais.
02:14 Je peux faire des trucs...
02:15 Si tu veux basculer en anglais tout de suite, on peut.
02:16 Mais je ne pense pas que c'est une bonne idée.
02:18 Ah...
02:19 Et tu as un accent comment en anglais ?
02:20 Tu as l'accent de l'Angleterre ?
02:22 Ou tu as l'accent de...
02:22 J'ai un accent trop bizarre qui...
02:24 En fait, je mélange du français, de l'anglais,
02:27 parce que forcément britannique,
02:29 et une sorte d'accent américain
02:31 parce que je me suis perdu en regardant une série ou un truc.
02:33 Et donc, ça donne un petit mélange où parfois,
02:36 t'as l'impression "Oh, il doit parler couramment".
02:37 Et parfois, il y a un petit truc mal prononcé.
02:40 Parce que bon, je me sens beaucoup plus français
02:41 et je parle beaucoup mieux français.
02:43 Et il y a un petit truc mal placé, je suis en mode...
02:44 Ah non, en fait, il n'est pas vraiment britannique.
02:47 Tu sens qu'il y a une petite courue dans le truc.
02:48 Donc, c'est un petit mélange.
02:49 Est-ce que tu t'es déjà engueulé en anglais ?
02:51 Ah non.
02:52 Parce que ça, c'est un truc où on voit le niveau,
02:54 c'est genre...
02:55 Tu sais, tu peux...
02:55 Mais tu t'en...
02:56 Et t'as ton truc comme ça.
02:57 Tu t'engueules pas en anglais.
02:59 Et même, j'ai du mal avec certaines séries en anglais,
03:01 mais surtout avec l'accent américain.
03:02 Là, je suis en train de re-regarder Succession.
03:05 C'est la dixième fois
03:06 qu'il y a une des meilleures séries pour moi.
03:08 Et franchement,
03:10 mon compte bugué,
03:11 j'avais pas les sous-titres.
03:13 J'avais pas les sous-titres ce week-end.
03:14 Et sans les sous-titres, j'avais des rêves
03:15 que je ne captais pas et j'étais un peu perdu.
03:17 Ouais, ouais, d'accord.
03:19 Mais voilà, les sous-titres sont quand même un peu bédés.
03:21 Alors là, on est dans la cafétéria de Konbini.
03:23 T'as dû venir à Konbini pour venir me parler.
03:25 Première fois que je viens.
03:26 Ouais, c'est pas mal.
03:27 Il y a des...
03:28 Ouais, il y a des néons.
03:29 Des néons partout.
03:30 Est-ce que ça devient une giga soirée par moment
03:32 ou est-ce que c'est du fake ?
03:34 C'est vous qui avez l'info ?
03:35 Parce que pour dire aux gens qui...
03:37 Parce que quand même, les gens, ils écoutent quand même...
03:39 En fait, il y a un bar à Konbini
03:41 et en fait, le socle du bar,
03:43 un peu la table,
03:44 c'est des énormes enceintes.
03:46 Et on se demande, est-ce qu'il y a du son qui sort ?
03:48 Est-ce qu'il y a du son qui sort ?
03:48 Il y a une d'entre elles en plus.
03:49 On peut s'imaginer,
03:51 vu qu'il n'y a plus le grillage,
03:52 que les basses ont été tellement fortes
03:54 que le grillage a explosé
03:55 et que ça a peut-être tombé sur quelqu'un d'ailleurs.
03:57 Et ça colle un peu avec l'image qu'on a de Konbini.
03:59 C'est genre, ouais, Konbini,
04:00 tu vois, on se couche pas à 20h30.
04:04 Et donc c'est quoi ?
04:04 Personne veut nous répondre.
04:06 Donc il y a un très très bon son système.
04:08 Ouais.
04:09 Et on a déjà fait des énormes teufs,
04:10 dont la dernière où le DJ est monté sur le bar
04:13 et a cassé le niveau, etc.
04:14 Ah !
04:15 Oh putain !
04:16 Mais donc c'est des vraies enceintes ?
04:18 Ça, c'est des vraies enceintes.
04:19 Alors parce que peut-être que Robin était trop loin
04:21 pour qu'on l'entende là,
04:22 mais il nous a expliqué que effectivement...
04:23 Je sais pas si on l'avait entendu.
04:25 Ouais, on l'a pas entendu du tout.
04:28 Il nous a expliqué que oui,
04:29 ce sont bien des vraies enceintes qui défoncent
04:31 et qu'il y a des DJs qui viennent faire des soirées de fous
04:35 et qui cassent des choses.
04:36 Voilà.
04:36 Donc Hugo, t'as dû venir à Konbini.
04:41 Comment t'es venu ?
04:42 Je suis venu à vélo.
04:43 Tu es venu à vélo ?
04:43 Je suis venu à vélo.
04:44 Donc tu es une personne décarbonée un petit peu.
04:46 Ouais, un petit peu.
04:47 J'aime bien, en fait à Paris, c'est tellement plus pratique.
04:49 Oui.
04:50 Métro, flemme,
04:52 taxi, Uber, une fois sur deux, c'est trop bouché.
04:54 Et surtout, je me retrouve à bosser quand je suis en déplacement.
04:57 Et donc, en fait, j'ai aucune pause et ça me fait chier.
04:59 Et vélo, c'est le bon entre deux.
05:00 Ouais.
05:01 L'été, je pense, je douille.
05:02 Mais l'hiver, à la limite, ça me fait du bien
05:03 parce que tu prends une vague de frais,
05:04 ça te réveille un peu.
05:06 Donc j'aime bien.
05:07 Ton empreinte carbone, elle est comment ?
05:10 Elle est...
05:11 Est-ce que t'es...
05:13 T'es irréprochable ?
05:14 Non, je suis pas irréprochable.
05:15 Je pense que personnellement, de toute façon,
05:16 tu peux pas prétendre l'être.
05:18 Je fais attention de plus en plus.
05:20 Je suis végétarien depuis quasiment un an.
05:21 Il y a quand même des trucs où j'essaie de faire des efforts.
05:24 J'essaie de limiter au maximum,
05:26 de pas prendre l'avion pour un week-end ou pour un truc.
05:28 Mais je suis pas parfait.
05:29 Et ne serait-ce que dans mon travail aussi,
05:30 je suis conscient que...
05:32 Je sais pas, on est allé en Ukraine il y a quelques mois pour un reportage,
05:35 on est allé en avion.
05:36 On va aller aux Etats-Unis pour d'autres reportages TT,
05:37 on ira en avion.
05:38 Donc je sais aussi que ne serait-ce que mon travail
05:42 fait que j'ai une empreinte carbone qui est désastreuse.
05:44 Et d'ailleurs, c'est assez fou parce que...
05:46 Désolé, ça devient très sérieux.
05:47 Non, je m'en rouge.
05:48 Je lisais pas mal de trucs là-dessus
05:50 parce qu'on prépare des vidéos sur ces sujets-là.
05:52 Et en fait, l'empreinte carbone d'un Français moyen,
05:57 d'un habitant en général en France,
05:58 même s'il fait des giga efforts,
06:00 il y a des chances qu'il soit bien au-dessus
06:02 de ce qu'il faudrait en théorie.
06:03 Mais bref, c'est quand même important de faire attention.
06:06 Et ce qui t'arrive, des fois tu parles à des gens
06:08 qui sont vraiment très à cheval
06:10 et des fois tu dis pas trop des trucs.
06:12 Tu dis "non, non, mais je suis allé en train, c'est bon".
06:15 Si, si, c'est clair.
06:16 Tu sais, tu dissimules un petit peu
06:19 ton empreinte carbone.
06:20 Bah non, mais oui, mais évidemment,
06:21 de toute façon, t'as une forme de culpabilité
06:23 sur des trucs où tu te dis "merde,
06:23 est-ce que ça, j'aurais dû le faire".
06:25 Mais après, je sais pas, je pense que c'est...
06:27 Tu peux pas être parfait sur le truc.
06:29 Faut juste...
06:29 Moi, je me dis, il faut que je fasse gaffe.
06:31 Et il y a des trucs typiquement, être végétarien.
06:34 Pendant longtemps, je me disais "c'est impossible"
06:35 parce que je mangeais de la viande
06:36 à chaque repas, tous les jours, machin.
06:38 Et au bout d'un moment, je me suis dit
06:39 "en vrai, plein de potes à moi ont réussi à le faire.
06:42 Ça va pas être si dur que ça.
06:43 C'est pas quelque chose qui change ma vie.
06:45 Ça, je peux le faire, quoi.
06:46 Fondamentalement, c'est pas trop dur
06:47 et ça a un vrai impact.
06:48 Donc, c'est cool.
06:50 Ça se passe très bien.
06:52 T'es né dans les années 90 ?
06:53 Ouais, 97.
06:54 Ouais, t'es né en 97.
06:55 En fait, je dis ça, mais je connais ta date de naissance
06:57 parce que je l'ai regardé.
06:58 T'es né le 6 avril 1997.
07:02 Exactement 24 jours avant le 30 avril 1997.
07:07 Jour dont je me souviens parfaitement
07:08 parce que c'est le jour où j'ai embrassé
07:10 une fille pour la première fois.
07:11 Oh !
07:12 Ok.
07:13 Alors, j'ai calculé,
07:14 j'avais 15 ans, un mois et 14 jours.
07:16 Ce qui est pas si jeune.
07:20 Et je me demandais,
07:22 j'ai calculé, toi, t'avais 15 ans, un mois et 14 jours
07:24 le 20 mai 2012.
07:26 Ouais.
07:28 Est-ce que le 20 mai 2012,
07:29 tu avais déjà embrassé quelqu'un avec ?
07:31 J'avais pas déjà embrassé une fille en 2012, non.
07:34 Maintenant, j'étais, bah oui, j'avais 15 ans.
07:36 Non.
07:37 Ça s'est arrivé un peu...
07:39 Non, ça s'est arrivé au lycée, moi.
07:40 Ça s'est arrivé en seconde,
07:42 seconde, première.
07:42 Ouais.
07:43 Ça me fait plaisir.
07:44 Félicitations, bravo.
07:46 Bravo, bravo.
07:47 Non, parce que je...
07:48 Je...
07:49 Non, en fait, c'est parce que, tu sais, c'est un peu...
07:51 C'est ce moment, alors je sais pas si c'est pour tout le monde pareil,
07:54 mais moi, il y avait le truc de faire un bisou avec la langue.
07:56 Il y a un moment où c'était un peu comme...
07:58 C'était l'équivalent de faire l'amour.
07:59 C'est-à-dire, il y avait des gens qui avaient déjà fait que des smacks.
08:02 Et puis, il y avait, oh là là, lui, il a fait avec la langue.
08:04 Il y a des étapes, il y a des étapes au truc.
08:05 Et puis surtout, moi, je me souviens qu'embrasser avec la langue,
08:08 il y avait un...
08:10 Il y avait des théories sur la façon de le faire.
08:12 C'est-à-dire que tu savais pas vraiment comment ça fonctionne.
08:15 Autant, tu vois, faire un smack, un bisou sur la bouche,
08:17 on peut dire c'est facile, même tu le vois visuellement,
08:19 il y a un côté, voilà.
08:21 Embrasser avec la langue, c'est un autre défi.
08:23 Et je sais qu'il y avait des discussions, des débats avec des potes sur...
08:26 Mais comment on fait, quoi ?
08:27 Est-ce qu'on est sûr d'avoir la bonne méthode, le bon truc ?
08:30 Et ça engendrait tout un tas de stress, je pense, chez beaucoup de personnes,
08:33 sûrement moi y compris.
08:35 Mais écoute, c'est venu un peu plus tard, je pense au lycée, ouais.
08:38 Fin de collège au lycée.
08:39 Et je n'en ai pas de mauvais souvenirs, donc je pense que ça s'est bien passé.
08:43 - Qui était la personne, si c'est pas indiscret ?
08:47 - Une fille au lycée.
08:48 Ouais, ouais, ça se passait très bien.
08:49 Et donc voilà.
08:51 - Vous avez franchi le cap.
08:52 - Voilà, franchi le cap, on a passé le cap.
08:54 Mais je me souviens aussi de l'époque des...
08:57 des booms qu'on avait, enfin des booms.
08:59 Si, c'était encore... On appelait ça des booms, ça, ce que je comprends pas.
09:02 On était en 2012, donc 2011-2012, donc on pourrait se dire
09:05 c'était fini l'époque de la boom ou je ne sais quoi.
09:08 Mais on appelait ça des booms.
09:10 Et on avait quand même des slow.
09:11 On avait quand même ce truc de slow où tu te seins à...
09:14 à quand même une petite distance de...
09:16 assez large d'ailleurs, si tu sais, t'as des grands bras comme moi,
09:18 c'était finalement assez large.
09:20 - T'étais défavorisé, t'étais défavorisé lors de ça,
09:23 parce que tu fais quoi ?
09:24 J'ai été surpris par ta taille, là.
09:26 - 91-92.
09:28 - D'accord, donc t'as des bras, oui, plus long que la moyenne,
09:29 donc les fils sont plus loin.
09:30 - Voilà.
09:31 - Et donc on faisait des slow comme ça.
09:33 Et ça m'étonne en y repensant aujourd'hui, parce que c'est...
09:35 Je sais pas si les jeunes aujourd'hui font encore des slow.
09:38 - Alors, je sais pas, est-ce qu'il y a des jeunes...
09:39 - Sondage, je sais pas.
09:41 - Non, non, oui.
09:42 Je pense... En fait, j'en ai aucune idée.
09:44 Moi, j'ai fait des slow, donc là,
09:46 on a peut-être deux générations différentes.
09:48 Moi, c'était quand même comme ça.
09:48 Mais il y avait, je me souviens qu'en fait, à mesure qu'on avançait dans le collège,
09:52 les slow étaient de plus en plus rapprochés.
09:55 Et genre, sixième, c'était vraiment genre
09:57 les mains sur les épaules comme si on était en train d'encourager quelqu'un.
10:00 Pas du tout sexy, mais déjà...
10:02 - Tu as gagné, tu as gagné.
10:02 - Exactement, exactement.
10:04 Mais déjà ultra sexy pour la sixième.
10:07 Et à mesure qu'on avançait, ça se rapprochait.
10:09 Et en troisième, il y avait un côté, c'était exagéré.
10:11 C'était même plus une danse.
10:12 C'était genre...
10:13 En fait, on était complètement collés.
10:16 Et en fait, c'était honnête,
10:17 parce que fondamentalement, je pense que c'était ça.
10:19 - Oui, simplement, il y a eu quelques années où chacun a dû accepter
10:22 qu'effectivement, un slow, c'est normal, ça finissait comme ça.
10:25 - C'est se rapprocher.
10:26 - Mais à propos de faire des bisous avec la langue...
10:30 - J'adore le retour.
10:32 Juste pour revenir au sujet important.
10:33 - Oui, j'avais quand même quelque chose à dire là-dessus.
10:35 - Il y a un thème aujourd'hui.
10:37 - Oui, je me souviens très bien des trucs de théorie,
10:40 des conversations, parce que c'est caché, effectivement, comme tu dis,
10:42 on ne voit pas ce qui se passe.
10:44 Et moi, j'avais trouvé une technique pour m'entraîner,
10:48 qui était que j'embrasse...
10:50 Il y avait dans la salle de bain, j'ouvrais le robinet
10:53 et donc il y avait l'eau qui coulait, comme ça,
10:54 il y avait une sorte de colonne d'eau.
10:56 Et là, je me mettais comme ça en biais
10:59 et je roulais des pelles au jet d'eau.
11:02 - En considérant que c'était la langue, du coup ?
11:05 - Oui, de la langue, exactement.
11:06 - Et que le bout de l'évier, enfin le robinet, était le...
11:10 - Non, même pas, c'était juste le jet d'eau.
11:12 Et en fait, avec la force du jet d'eau,
11:14 c'était comme s'il y avait une petite résistance, tu vois,
11:16 alors ça n'allait que dans un sens.
11:18 Mais le truc, c'est que...
11:21 Le truc, c'est qu'après, j'ai vraiment roulé des pelles aux gens
11:26 et j'ai remarqué que, en fait, c'était pas si loin, quoi.
11:33 Bon, certes, c'était pas exactement la même chose,
11:35 mais c'est la meilleure simulation disponible, je pense.
11:38 - Donc si quelqu'un qui nous écoute,
11:40 qui nous regarde à un moment de solitude en ce moment,
11:44 il allume, il ouvre son robinet et il pécho son robinet.
11:49 - Il pécho son robinet.
11:50 Alors oui, c'est un peu triste, mais quand il n'y a que ça,
11:52 est-ce que c'est moins triste ?
11:53 Moi, je pense que c'est un peu moins triste que rien du tout.
11:55 Voilà, c'est mon avis.
11:58 - Je retiens la technique.
12:00 Pas sûr que j'en ai besoin aujourd'hui, mais...
12:01 - J'espère.
12:03 - J'ai des enfants, quoi, et que bon, si tu veux t'entraîner...
12:05 - T'es né à Sèvres, c'est ça ?
12:09 - Ouais, alors non.
12:10 Je sais qu'il y a écrit ça sur soit un article,
12:12 soit Wikipédia, soit un truc.
12:14 Non, mais là-dessus, vous êtes prêts,
12:15 je ne m'emcarne d'identité là.
12:17 Mais je sais qu'il y a écrit ça et je n'ai jamais...
12:19 Sur Wikipédia, je crois qu'il y a écrit ça.
12:21 Mais comme il y avait écrit un truc incroyable il y a quelques mois,
12:24 une pote m'a envoyé, elle avait écrit que j'étais franco-britannique,
12:27 ce qui est vrai, et suédois, ce qui n'est pas vrai.
12:30 Je ne sais pas d'où vient ce suédois.
12:32 Il s'est ajouté comme ça, suivi d'un intitulé...
12:35 Il y avait écrit journaliste ou youtubeur ou je ne sais pas quoi,
12:38 et reporter de guerre, ce qui m'a paru un poil exagéré
12:41 parce que globalement, la plupart du temps, je suis ici.
12:43 Mais bref.
12:45 - Est-ce que tu as laissé l'erreur ?
12:46 Parce que c'est une erreur cool, quoi.
12:48 - Je n'ai pas touché parce que je ne sais pas comment faire,
12:50 mais je crois que ça a été corrigé.
12:51 - Ouais.
12:52 - Sinon, quelqu'un peut le corriger parce que suédois, c'est marrant,
12:54 mais bon, une triple nationalité, ça aurait été beaucoup.
12:56 - Mais c'est une nationalité cool aussi, quoi.
12:58 - C'est stylé, en vrai, ouais.
12:59 C'est stylé.
13:00 - C'est-à-dire que moi, je suis franco-portugais, tu vois.
13:03 Bon, si j'avais pu choisir, ce n'est peut-être pas celle-là que j'aurais choisie.
13:06 - T'aurais pris quoi ? Suédois ?
13:07 - Franchement, britannique ou suédois, voilà.
13:09 Mais bon, on ne choisit pas et j'embrasse mes frères portugais,
13:13 je me suis peut-être leur pris, mais excusez.
13:15 - Et donc, t'es né où, alors ?
13:16 - Je suis né, du coup, à Versailles.
13:18 - À Versailles.
13:18 - C'est beaucoup plus...
13:19 - D'accord.
13:20 - Ça fait beaucoup plus bourgeois, comme ça, d'ailleurs.
13:21 - Bah, Versailles, oui, mais il y a un cliché de Versailles.
13:24 - Oui, c'est vrai qu'il y a un peu de tout à Versailles, mais c'est quand même...
13:26 Il y a un peu de tout, mais aussi beaucoup de quelque chose, quoi.
13:28 Mais...
13:29 - Ce n'est pas genre ultra divers, quoi.
13:31 - Non, ce n'est pas ultra divers.
13:32 - Ouais, ouais, ouais.
13:32 - Il y a un peu de tout et en même temps, pas trop, quoi.
13:34 - Non, je suis né à Versailles, mais je n'ai pas grandi à Versailles.
13:37 En l'occasion, j'ai grandi, par contre, à...
13:39 Enfin, j'étais au lycée, au collège, à Sèvres.
13:41 - Oui.
13:41 - Donc, ça, c'est vrai.
13:41 - D'accord.
13:42 - Et voilà, donc c'est en banlieue parisienne.
13:44 Pour ceux qui ne s'y situent pas, une petite bourgade,
13:47 je ne sais pas si le terme est approprié, mais une petite ville.
13:49 - Oui.
13:49 - Voilà.
13:50 - C'est collé, quand même, à Paris.
13:51 C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte
13:54 qu'on sort d'une agglomération en entrant à Sèvres, quoi.
13:56 - La seule façon de s'en rendre compte, c'est qu'en fait, on a...
14:00 Pour rentrer chez soi, il n'y a que des bus, il n'y a plus de métro.
14:03 Je crois que ça va être prolongé bientôt.
14:05 Voilà, petite info trafique, si ça t'intéresse.
14:07 - Pour les fans de rail.
14:10 - Je suis abonné à un usateur de la RATP, je ne sais pas,
14:12 mais je suis au courant de ça.
14:14 Mais voilà, donc des bus toutes les 20-30 minutes,
14:16 qui peuvent être un peu chiants.
14:17 Mais sinon, ville très sympa, franchement.
14:21 - Qu'est-ce que tu pourrais dire pour donner aux gens un désir de Sèvres ?
14:26 - Un désir de Sèvres ?
14:30 Franchement, pas grand chose.
14:32 Un kebab efficace en centre-ville.
14:35 C'est-à-dire qu'efficace dans le sens où...
14:37 - On parle rarement de l'efficacité des kebabs.
14:38 Et c'est vraiment...
14:39 - Non, mais il y a les kebabs où pour le ratio,
14:41 enfin, ton 7 euros pour ton menu,
14:43 ne va pas être rentabilisé dans ce que tu vas prendre.
14:45 Et nous, dans notre cas, globalement rentable,
14:47 dans le sens où j'ai fait une scolarité,
14:49 notamment une période de lycée où j'y allais très souvent
14:52 et globalement, je n'avais plus faim.
14:54 Les seules exceptions étant période de bac
14:56 ou période de fin d'année où on se permettait deux kebabs le midi
15:00 parce que c'était nécessaire.
15:01 - Double kebab.
15:02 - Mais franchement, c'était pas mal.
15:03 Mais autrement, plutôt rentable.
15:05 Kebab très rentable.
15:06 Pour le reste, non, je pense que c'est ce qui décrit le mieux.
15:09 Peut-être tous les habitants ou le maire de la ville...
15:12 - Quoi, c'est un kebab ?
15:13 Non, mais Sèvres, il y a de la porcelaine, non ?
15:15 - Il y a de la porcelaine, effectivement.
15:16 On ne pourrait plus commencer par ça,
15:17 ça aurait été plus approprié.
15:18 Musée de la céramique à Sèvres, effectivement.
15:20 - La porcelaine et des kebabs.
15:21 - La porcelaine et des kebabs.
15:22 Les deux ensemble, non, mais séparément, c'est quelque chose qui se fait.
15:25 Quoique, vous pouvez essayer de faire les deux ensemble,
15:26 si vous le souhaitez.
15:28 Amener un kebab au musée de la porcelaine,
15:31 au musée de la céramique.
15:32 - Manger un kebab dans de la porcelaine de Sèvres,
15:34 ça, c'est un bon mash-up.
15:36 Est-ce que tu as des souvenirs d'enfance,
15:39 de trucs où genre...
15:42 Des souvenirs de bêtises,
15:43 d'un truc que tu as fait et qui t'a valu des emmerdes ?
15:46 - Franchement, très...
15:48 - Tu as toujours été exemplaire.
15:50 - J'étais sage et en fait, ce qui est trop drôle,
15:53 c'est que les rares éléments de bêtises que j'ai en tête,
15:57 ce n'était même pas moi.
15:57 Et ce n'était réellement pas moi, tu vois.
15:59 Mais j'avais quand même été pris et donc voilà.
16:01 Je ne sais pas, j'ai le souvenir d'un truc où j'ai eu une heure de col,
16:03 qui n'était pas justifiée parce qu'à ce moment-là,
16:05 ce n'était vraiment pas moi.
16:07 On dirait le mec qui sait se défendre,
16:08 cette fois-après.
16:09 "Ce n'est pas moi, putain !
16:10 Pourquoi j'ai cette heure de col, là ?
16:11 Fais chier !"
16:12 - Mais c'est vrai parce que ça t'a pas fait du bien.
16:13 - C'était vraiment pas moi, là.
16:16 - Non, en vrai, j'étais quand même assez sage, même très sage.
16:19 Je n'étais pas pour autant le côté très bon élève,
16:21 en mode un peu faillot ou quoi.
16:23 Mais je faisais un peu ma vie.
16:25 J'étais très bon élève en soi niveau notes.
16:27 Je ne faisais pas chier les gens en cours,
16:29 ni les profs, ni les autres élèves.
16:31 Je n'étais pas très attentif non plus.
16:32 Donc, j'étais un peu distrait,
16:34 mais ça ne posait pas trop de problèmes.
16:36 - Très bon note, tu étais premier tout le temps ou pas ?
16:38 - Non, j'étais dans le top 5.
16:41 - D'accord.
16:41 - J'étais en top 3, top 5.
16:43 - Est-ce que tu te souviens qui était, par exemple en primaire,
16:45 c'était qui les tout premiers ?
16:46 C'était qui ceux qui étaient meilleurs que toi ?
16:49 - Oui, je m'en souviens.
16:49 Il y avait une Sarah en école primaire qui était carrée.
16:54 Tout était, je me souviens qu'elle est toujours la meilleure note.
16:58 Au lycée, il y avait des Aleks,
17:00 il y avait des gars comme ça qui, je me souviens.
17:02 Je donne les noms, je donne les noms.
17:03 Franchement, ils étaient forts, ils étaient là,
17:04 ils maîtrisaient leur sujet.
17:06 Mais tu sais qu'ils, je ne sais pas, en maths ou en quoi,
17:08 ils te sortaient des 20 tout le temps.
17:09 C'était une performance,
17:10 ils ont fait Polytechnique après,
17:11 donc globalement, leur destin était tout tracé.
17:14 J'ai envie de dire.
17:15 Non, j'étais bon élève.
17:16 Après, j'étais le mec un peu chelou.
17:20 C'est-à-dire que typiquement, en troisième,
17:23 donc quand j'étais au collège,
17:24 je suis retrouvé à louper des cours,
17:27 c'était les cours de français, je crois,
17:29 pour aller voir le procès de Jérôme Carviel.
17:32 Alors, ça parlera à très peu de gens qui est Jérôme Carviel.
17:35 - C'est un trader qui a été accusé
17:38 d'avoir fait perdre des milliards d'euros à la société générale.
17:41 - Exactement.
17:42 Et je ne sais pas pourquoi,
17:43 je crois que j'étais intéressé par le droit à l'époque.
17:45 Et en fait, il y avait ce procès-là
17:46 qui se déroulait au Palais de justice à Paris.
17:49 Il y avait un avocat, David Koubi,
17:51 qui était un grand parleur,
17:52 enfin, qui est encore un grand avocat.
17:55 Et je me suis dit, je ne sais pas,
17:56 ça m'intéressait, le droit m'intéressait.
17:57 Et du coup, j'ai séché les cours pour aller à ce procès-là.
18:01 Et j'ai voulu faire un article que personne n'a lu,
18:03 mais c'est pas grave, sur ça.
18:05 Donc, j'étais un peu chelou aussi.
18:07 - C'est-à-dire qu'il y a des gens qui séchent
18:07 pour aller fumer le shit.
18:09 Toi, tu séches pour aller t'éduquer.
18:11 - Je vois les gens qui fument le shit devant
18:13 et je me dis, moi, je vais prendre le métro
18:14 et je vais aller au Palais de justice.
18:17 Pour être condamné ? Pas du tout.
18:18 Pour assister à un procès de quelqu'un d'autre.
18:19 Donc, c'est vraiment un autre type de quotidien.
18:22 - Et alors depuis, tu l'as vu, Jérôme Carvial ou pas ?
18:25 - Non, je ne l'ai pas vu.
18:26 J'avais envoyé un message à David Koubi
18:28 pour lui demander une interview.
18:30 Il ne s'est jamais fait.
18:32 Franchement, je le comprends.
18:34 J'écrivais sur un site que j'avais à l'époque,
18:36 où globalement, on faisait peut-être 50 vues par article en moyenne.
18:39 Donc, je comprends qu'il avait peut-être d'autres choses à faire à ce moment-là.
18:43 Mais non, du coup, je n'ai pas rencontré Jérôme Carvial depuis.
18:46 - Alek, le type qui était super bon en maths, il fait quoi aujourd'hui ?
18:50 - Il est à Polytechnique.
18:51 Il est diplômé, je crois.
18:53 Et je ne sais même pas où il bosse en ce moment.
18:54 On s'est recroisé à un festival l'an dernier.
18:56 Je ne suis pas trop inquiet pour lui.
18:58 C'était le mec bien brillant.
18:59 Et en même temps, brillant mais cool.
19:01 C'est ça qui est cool, ce n'est pas le gars brillant,
19:03 mais méchant, en mode à taper sur les autres, à faire le faillot,
19:07 à ne pas aider.
19:08 Au contraire, c'était le brillant, mais il partageait.
19:10 Non, il était parfait finalement.
19:11 Il était parfait, aux yeux de beaucoup de personnes, il faut le dire.
19:14 Félicitations à lui.
19:15 - Bravo Alek. - Il mène une belle vie.
19:16 - Et Sarah ?
19:17 - Non, elle a perdu du temps.
19:19 - Et Sarah, elle a fait son SPO aussi.
19:21 Ça, je sais.
19:21 Et je ne sais pas ce qu'elle fait aujourd'hui.
19:22 On a perdu le contact.
19:25 - On a perdu le contact avec Sarah.
19:27 T'étais où sur...
19:30 Alors ça, c'est une question que je pose très souvent.
19:31 - J'adore ce que je dis, on va, vu qu'il n'y a pas de fil.
19:36 Je ne sais pas sur quoi on peut aller.
19:38 - Quel était ton niveau de cool, au collège en particulier,
19:42 à un moment où c'est très important ?
19:43 Il y a une aristocratie du cool, il y a un prolétariat du cool.
19:47 Où tu te situes ?
19:48 La classe moyenne du cool, t'étais où ?
19:51 - J'étais le...
19:53 J'ai envie de dire l'outsider du cool.
19:54 Je m'explique.
19:55 Je n'étais pas le cool qui sortait avec des meufs,
19:58 qui sortait beaucoup, qui machin.
20:01 Je n'étais pas ça.
20:02 Clairement, je n'avais pas les talents ou je ne sais quoi pour.
20:06 - Oui.
20:06 - J'étais le...
20:08 Pourquoi est-ce que j'étais l'outsider ?
20:09 Parce qu'en fait, je traînais sans problème avec des gens cools.
20:12 Je traînais aussi avec des gens pas du tout cools.
20:15 Mais globalement, je ne me faisais pas harceler ni rien.
20:19 Donc, je n'étais pas dans ce camp-là.
20:20 Ce n'est pas ce camp-là, mais c'est malheureux camp, on va dire.
20:24 Mais j'avais...
20:25 En fait, vu que très tôt, j'avais ce côté un peu bizarre,
20:28 j'ai eu la chance,
20:29 en vrai, je considère que c'est une chance de ne pas être le mec bizarre
20:32 qui du coup qu'on va harceler.
20:34 Mais c'était plus le mec bizarre en mode "Oh, il nous fait marrer,
20:37 il est cool, je suis pote du coup avec pas mal de gens et tout se passe bien".
20:41 Et je sais que mon surnom quand j'étais au lycée, c'était "le président".
20:45 Pas parce que je veux être président, ce n'est pas le cas,
20:46 mais parce qu'il y avait un côté,
20:47 c'est le seul à s'intéresser à la politique à l'actualité.
20:49 Donc, c'est le président.
20:51 Et au final, ça m'a allé très bien.
20:53 Je ne me sentais jamais complètement à ma place au lycée
20:56 avec tout mon groupe de potes,
20:57 enfin, si ce n'est avec quelques-uns,
20:58 parce que globalement, c'est vrai que j'étais un peu dans ma bulle,
21:00 dans mes sujets, dans mes trucs.
21:02 Mais en même temps, très tranquille
21:05 parce que j'étais pote avec pas mal de personnes et ça se passait bien.
21:07 - Tu faisais le pont entre les mondes ?
21:09 - Oui, c'est ça.
21:10 Je créais des liens, j'aimais bien mêler les horizons, les trucs.
21:14 Non, mais oui, je pense qu'il y avait un peu de ça
21:17 et ça m'allait bien.
21:18 Je pense que j'ai...
21:20 Oui, ça m'allait bien.
21:21 - Et dans ces années-là, est-ce qu'il y a des gens
21:24 qui t'ont marqué profondément et tu dis "Je ne suis pas la même personne,
21:28 si je suis la même personne que je suis,
21:30 c'est grâce ou à cause de ces gens-là" ?
21:33 - Il y a eu tout.
21:35 Je pense qu'il y a eu déjà des profs qui t'aident sur des choses.
21:38 Juste des bons profs déjà.
21:40 Des profs que tu as à un moment donné
21:43 et qui soit te donnent goût à une matière,
21:45 et je pense que ça change la vie souvent,
21:48 soit juste t'ouvrent à une façon de faire les choses
21:50 où tu peux comprendre que,
21:51 quel que soit le domaine dans lequel tu vas évoluer plus tard,
21:53 tu peux faire les choses différemment.
21:55 J'ai eu un prof,
21:57 c'était un maître qu'on disait à l'école, en école primaire,
22:01 en CM2 du coup, c'est ça ?
22:04 - Oui.
22:04 - Qui était un prof qui était vu comme le prof cool.
22:09 Mais ce n'était pas le prof cool en mode "On ne faisait rien".
22:11 C'était le prof cool où tout ce qu'on faisait,
22:13 on le faisait d'une façon qui était intéressante.
22:15 On avait chaque matin un truc où à tour de rôle,
22:18 un élève devait venir et présenter une chanson de variété française,
22:22 un classique de la chanson française.
22:23 Il y avait une sorte de bibliothèque dans la classe.
22:25 On pouvait prendre un CD et préparer quelques jours avant.
22:28 Il disait "OK, aujourd'hui, je vais vous présenter telle chanson, telle chanson".
22:31 Et typiquement, ça nous ouvrait en termes de culture générale,
22:34 à la musique, à des choses qu'on n'avait pas forcément nous-mêmes l'habitude d'écouter.
22:37 Parce que moi, mes albums chez moi, c'était des NRJ Music Awards,
22:40 édition 2015, 2016, 2008, 2009, 2010,
22:43 ou Fun Radio, Hit, je ne sais quoi.
22:45 Ce n'était pas forcément des grands classiques.
22:47 Et avec tout le respect que j'ai d'ailleurs pour cette chanson-là,
22:50 que j'écoute encore, mais voilà.
22:52 Et donc, il y avait un autre truc où,
22:54 c'était pendant la Coupe du monde de rugby de 2007,
22:57 et plutôt que d'avoir des cours théoriques sur les maths,
23:00 on avait plein de cours où on se basait sur des sujets de rugby.
23:03 Sur la question du ballon ovale, d'une taille de terrain, d'un machin, d'un truc.
23:07 On apprenait le haka même.
23:09 En cours ?
23:10 Je ne sais pas, si on a le droit de faire ça d'ailleurs,
23:13 c'est un truc qui n'est pas...
23:14 De s'approprier une...
23:15 Bon bref, en tout cas, on faisait ça quand on était...
23:17 Petite parenthèse, je n'avais jamais pensé à ça.
23:20 Le haka, c'est une danse en fait traditionnelle.
23:24 Et donc, en fait, il faut faire partie de la culture qui l'a inventée
23:27 pour pouvoir avoir le droit de le faire.
23:28 En tout cas, on l'a apprise, on a appris les paroles,
23:30 on a appris un peu tout ça.
23:32 Et bref, tout ça pour dire que des profs comme ça, ça m'a marqué,
23:34 parce que je pense que déjà, ça t'ouvre à des choses,
23:36 ça te donne goût à beaucoup de choses,
23:37 et ça te fait comprendre que tu peux faire les choses différemment
23:40 tout en le faisant sérieusement.
23:41 Et je pense que ça m'a beaucoup inspiré.
23:43 Et puis après, niveau élève,
23:44 je n'aurais pas forcément une personne en tête forcément.
23:48 Là, comme ça, honnêtement, je ne saurais pas te dire.
23:51 Mais c'est plus des gens avec qui tu te sens bien,
23:53 et ça a été le cas pour moi,
23:54 et qui tu te sens en confiance de faire ce que tu veux faire à tout point de vue.
23:58 Mention très bien au bac.
23:59 Mention très bien.
24:00 Nia nia nia nia nia...
24:01 [Rires]
24:03 Le mec sans histoire.
24:04 [Rires]
24:06 Ceci dit, quoi, bac 2015 ?
24:09 2015 avec une option internationale, vu que mon père...
24:12 Je ne sais pas si vous savez, mon père est anglais.
24:14 Non, mais du coup, j'avais un bac où je...
24:15 Enfin bref, le niveau d'anglais était un peu différent
24:17 et j'ai passé l'histoire géo en anglais.
24:19 Ce qui n'était pour moi pas évident,
24:21 parce qu'en l'occurrence, c'est les matières où je galérais le plus,
24:23 quand c'était en anglais,
24:25 mais qui étaient utiles forcément pour la suite.
24:27 Mais la proportion de mentions en 2015,
24:29 c'était plus facile d'avoir la mention très bien
24:31 qu'en 1999, quand moi je l'ai passée.
24:33 Je ne sais pas, je ne sais pas.
24:34 Là, ça commence à jouer la vare et à contester ma mention très bien.
24:37 Moi, je pense qu'elle était pas mal.
24:38 Non, je pense que c'était...
24:39 J'essaie de faire ce que je peux.
24:40 J'étais juste, je n'étais pas si...
24:42 Enfin, juste.
24:43 Je crois que c'est à 16 qu'on a la mention très bien.
24:45 J'étais à 16, 15 ou 20.
24:47 Je n'ai pas eu à 18, comme l'a eu Alec, par exemple, qu'on salue.
24:51 L'année de mon bac, il y a quand même eu un type
24:54 qui s'appelait Giovanni Prette.
24:56 Je ne sais pas s'il existe encore, j'imagine.
24:58 Il a eu 20 en philo.
25:02 C'est fort.
25:03 Et ça, il y avait des profs qui m'avaient dit genre,
25:05 nous, en fait, quand on met 20 en philo,
25:07 ça veut dire qu'on aurait fait moins bien que l'élève.
25:11 20 en philo, j'avoue, je ne sais pas comment tu le dis.
25:12 20 en philo, quoi.
25:13 20 à l'écrit de français, moi.
25:15 Je me flexe un peu.
25:16 Mais non, mais écrit de français, c'est plus simple.
25:18 Parce que tu...
25:19 En gros, il fallait caler les bonnes rêves au bon moment
25:22 et avoir un plan qui est...
25:24 Tu te souviens du sujet, c'était quoi ?
25:26 C'était sur la poésie.
25:27 Je ne sais même plus.
25:28 Oui.
25:29 Très justif du coup.
25:30 Mais non, non, c'était...
25:31 En gros, j'avais été un peu malin parce que je me suis dit,
25:33 ok, je vais apprendre les rêves qu'il faut ressortir.
25:35 Je ne veux pas juste, toujours l'erreur,
25:37 il ne faut pas juste sortir les rêves.
25:38 Sinon, le prof aime bien te dire,
25:40 c'est bien, tu as appris par cœur,
25:41 mais ce n'est pas organisé.
25:42 Donc, il y avait un mélange de rêve et d'un minimum de plan, je crois.
25:46 Il faut que ça aille en perguré.
25:47 Il y a de la chance aussi, forcément,
25:48 parce que tu es tombé sur le bon gars qui t'aide
25:50 et qui regarde le truc et ça passe.
25:52 Est-ce que tu t'es déjà battu ?
25:54 Est-ce que tu as cassé des gueules de gens ?
25:58 Avec respect, peut-être ?
25:59 Énormément.
26:00 Franchement, non.
26:02 Déjà battu avec frère et soeur, évidemment.
26:04 Oui.
26:05 Au-delà de ça, honnêtement,
26:06 je n'ai pas de souvenirs de grosses...
26:09 De grosses bastonnades.
26:10 Non.
26:11 Du coup, non.
26:12 Je pense que calme jusqu'au bout.
26:13 Calme jusqu'au bout et jamais de quoi.
26:17 Pourquoi tu n'en as eu ?
26:18 Oui, oui, oui.
26:19 Quelques-unes.
26:21 Parce que j'avais un père du sud
26:23 qui disait en gros, pète la gueule
26:26 et ensuite, c'est moi qui m'occupe de régler les problèmes.
26:28 Ce qui était un peu d'un autre âge, on pourrait dire.
26:31 Mais du coup, je me sentais un peu...
26:33 Je ne l'ai pas fait beaucoup,
26:36 mais j'étais un peu harcelé quand j'étais en sixième, cinquième.
26:39 Et il y a un moment où j'ai pété la gueule du mec qui me harcelait.
26:43 Et je dois dire que...
26:44 Alors, il ne faut pas péter la gueule à personne,
26:46 mais Dieu que c'était agréable !
26:48 Dieu que c'était bien !
26:50 Alors, souvent, les gens que je reçois,
26:54 ils sont sensiblement plus âgés que toi.
26:56 Et souvent, ils ont eu une carrière,
26:59 ils sont devenus connus pas tout de suite, un peu tard.
27:02 Et donc, ils ont toute une vie de personnes normales
27:05 avant de devenir connus.
27:07 Et toi, tu n'as pas eu trop le temps d'avoir une vie de personnes normales ?
27:10 Je pense que je l'ai eu au lycée.
27:13 C'était un peu chelou, on l'a compris,
27:15 mais je l'ai eu globalement au lycée.
27:17 Je l'ai eu avant, évidemment.
27:19 En fait, c'est à partir du début de mes études
27:21 où ça a progressivement, je pense,
27:23 qu'il y a eu une sorte de shift de...
27:25 Ok, je suis étudiant et voilà.
27:27 Je suis étudiant, mais je fais quelque chose à côté
27:29 qui fait que mon quotidien n'est plus tout à fait le même.
27:32 Forcément, quand tu te retrouves à faire des interviews,
27:34 des trucs sur ta chaîne,
27:36 la chaîne prend de l'ampleur aussi,
27:38 tu commences à être reconnu pour ça,
27:40 forcément, ça joue.
27:42 Je ne pense pas que j'en ai souffert,
27:44 mais c'est vrai que quand je y pense,
27:46 oui, c'est un peu vrai.
27:48 Tu n'as pas eu le temps, le loisir même,
27:50 de faire des petits boulots,
27:52 puisque tu as tout de suite travaillé comme...
27:54 Non, c'est clair.
27:56 Mais en l'occurrence, je considère que c'est une chance,
27:58 dans le sens où je sais,
28:00 notamment dans ce domaine qui est le journalisme,
28:02 à quel point c'est un domaine qui est ultra précaire
28:04 et super dur,
28:06 j'ai eu la chance, à la fin de mes études,
28:08 de pouvoir continuer à faire ce que je faisais
28:10 sur Ego Descripts,
28:12 plutôt que commencer en ayant des stages
28:14 ou des choses,
28:16 ce qui a été le cas de pas mal de potes
28:18 qui ont fait des écoles de journalisme
28:20 et qui après ont galéré ou galèrent encore,
28:22 pas parce qu'ils ne seraient pas talentueux,
28:24 mais juste parce que c'est ultra bouché, ultra dur,
28:26 ou alors on ne leur fait pas confiance.
28:28 Je considère que de ce point de vue-là
28:30 et du fait de mon domaine,
28:32 ça a été quand même une chance.
28:34 Et surtout,
28:36 il faut le dire, la plupart des petits jobs,
28:38 peu de gens le font pour le plaisir.
28:40 C'est quand même parce qu'il y a un besoin
28:42 quand tu es étudiant de payer tes études ou des trucs.
28:44 Et moi, mon petit job,
28:46 ça a été ma chaîne au départ.
28:48 Avant même la chaîne,
28:50 on m'a proposé d'écrire des articles ou des trucs par ce par là,
28:52 donc je faisais des sortes de piges sur des sujets.
28:54 Et donc c'était un peu mon argent de poche
28:56 qui me permettait de me faire plaisir
28:58 ou financer ma chaîne et tout.
29:00 Donc j'ai eu de la chance là-dessus, clairement.
29:02 Est-ce que tu te souviens de la première fois
29:04 où tu as touché une somme d'argent
29:06 genre pas forcément conséquente,
29:08 mais où tu as fait genre "Wouhouhouhou" ?
29:10 Mon premier partenariat sur la chaîne,
29:14 c'était avec un média
29:16 que je ne cite pas parce que je ne sais pas
29:18 si il voulait le citer, mais un média qui
29:20 voulait justement parler aux jeunes
29:22 et qui du coup voyait que la chaîne
29:24 commençait à grandir. C'est dit "Ok, si on fait un partenariat
29:26 avec lui, peut-être que ça va ramener du monde
29:28 vers notre média."
29:30 J'avais gagné 300 euros je crois sur ce partenariat.
29:32 Ce qui est assez peu quand on produit
29:34 toute une vidéo, tout un truc,
29:36 mais de toute façon j'avais accepté ce deal-là.
29:38 Mais 300 euros à l'époque
29:40 par contre pour moi c'était énorme forcément.
29:42 Et qu'est-ce que j'ai fait avec ?
29:44 Je crois que c'est une partie
29:46 de l'argent qui est allé dans l'achat
29:48 d'un ordi. Et alors aujourd'hui l'équivalent
29:50 de 300 euros c'est sans doute un petit peu plus.
29:52 Qu'est-ce que tu fais quand tu as eu...
29:54 C'est quoi les trucs dans lesquels tu dépenses
29:56 vraiment genre "Ah peut-être que c'est un peu
29:58 cher mais j'aime tellement ça
30:00 que vas-y je..."
30:02 Putain j'ai envie de dire que là aussi je suis très chiant.
30:04 J'achète très peu de... Mais non mais...
30:06 Franchement en fait j'allais dire dans tous
30:08 tes dépenses qu'on peut imaginer,
30:10 le côté luxe ou quoi,
30:12 ça m'intéresse pas du tout, je m'en fous un peu.
30:14 Nourriture de bonne qualité ? Alors nourriture, en fait c'est ça.
30:16 Je pense qu'il y a un truc qui a changé.
30:18 Autant j'ai très peu de folie ou de machin,
30:20 tu vois j'achète jamais de fringues
30:22 super chères ou machin. D'ailleurs
30:24 je pense que ceux qui regardent mes vidéos voient que j'ai
30:26 toujours les mêmes sweets ou les mêmes trucs
30:28 parce que globalement c'est une garde-robe qui tourne en boucle
30:30 depuis longtemps. Mais
30:32 je trouve que le confort de
30:34 forcément gagner beaucoup mieux ma vie aujourd'hui c'est de me dire
30:36 "Ok sur mes dépenses du quotidien
30:38 je me pose plus la question de me dire
30:40 "Ah ça je peux, ça je peux pas."
30:42 Je sais plus, il y avait un...
30:44 Je sais plus si c'était un rappeur ou quelqu'un
30:46 qui disait "Ouais là c'est le fait de pouvoir aller
30:48 au McDo dans un fast-food et pas se poser la question de se dire
30:50 "Est-ce que je prends un truc qui est hors menu ? Est-ce que je prends
30:52 la sauce alors que machin ?"
30:54 Et ça clairement aujourd'hui, bah oui je me pose
30:56 plus la question. - Tu mets
30:58 plusieurs sauces même des fois. - Tu mets soya,
31:00 je vais prendre mayonnaise et ketchup et curry
31:02 et machin mais je suis un dingue
31:04 ou quoi. Et en vrai là-dessus ça...
31:06 C'est là où je sens, mais pareil,
31:08 de pouvoir se déplacer, de me dire "Ok,
31:10 j'ai pas mon vélo ou je ne sais quoi
31:12 et je dois prendre un taxi." De pas me dire "Putain merde,
31:14 fais chier quoi." Et je trouve
31:16 c'est ça qui... Enfin moi
31:18 ça m'a changé finalement mon quotidien parce que ça
31:20 en fait rapidement
31:22 et j'ai énormément de chance là-dessus,
31:24 enlever cette... Bah en vrai
31:26 forcément cette difficulté
31:28 qu'ont énormément de personnes et je me considère giga
31:30 chanceux là-dessus. Mais ça m'a pas fait
31:32 ni changer mon mode de vie ni mon...
31:34 Enfin j'ai jamais cramé
31:36 de la thune dans des trucs... Parce que je sais pas,
31:38 ça ne m'intéresse pas trop quoi, je ne sais pas.
31:40 - Je sais pas, tu pourrais acheter des crédits
31:42 carbone très chers par exemple, des trucs comme ça.
31:44 - Non mais tu vois,
31:46 - Des trucs comme ça, des trucs comme ça, des trucs comme ça, des trucs comme ça.
31:48 - Tu veux dire des trucs comme ça, des trucs comme ça, des trucs comme ça.
31:50 - Oui, mais ça c'est plus sur un côté
31:52 investissement machin et encore, je ne suis pas
31:54 propriétaire aujourd'hui. Donc je ne sais pas,
31:56 non.
31:58 Je suis chaud en fait,
32:00 je suis désolé, j'ai rien de...
32:02 - Au contraire, être vertueux c'est trop bien.
32:04 Est-ce qu'il y a...
32:06 Alors on sait en quoi
32:08 t'es fort. Est-ce qu'il y a des choses
32:10 dans lesquelles t'es fort, des domaines,
32:12 mais même, tu vois, des trucs
32:14 très triviaux ou minuscules
32:16 dans lesquels tu dis "Putain, ça je sais faire".
32:18 - Des trucs dans lesquels je suis fort ?
32:20 - J'ai des compétences. Mais je ne sais pas, même pour siffler
32:22 avec tes doigts, tu vois.
32:24 - Ça je ne sais pas faire, je sais bouger mes oreilles.
32:26 - Ok, alors c'est vrai que ce n'est pas très radiophonique,
32:28 mais pour les gens qui nous écoutent...
32:30 - J'en ai pas 36 000 non plus, je ne peux pas...
32:32 - Mais pour ceux qui nous écoutent en audio
32:34 pur, les oreilles ont bougé.
32:36 - Les oreilles ont bougé.
32:38 Quelques centimètres, enfin encore quelques millimètres,
32:40 soyons honnêtes, mais elles ont bougé.
32:42 Non, qu'est-ce que j'ai comme talent ?
32:44 Je ne suis pas mauvais à FIFA,
32:46 franchement,
32:48 je ne sais pas si tu joues à FIFA, peut-être pas.
32:50 - Non, parce que moi,
32:52 j'ai arrêté de jouer aux consoles quand, en fait,
32:54 on a pu aller dans la profondeur de l'écran, tu sais.
32:56 Moi, j'ai joué qu'aux consoles,
32:58 genre gauche-droite, gauche-droite, haut-bas,
33:00 et après, j'ai vraiment...
33:02 - Le côté 3D...
33:04 - Donc c'était il y a longtemps, ça, déjà.
33:06 - Je pense que je ne suis pas mauvais à FIFA,
33:08 c'est-à-dire que je...
33:10 Evidemment, certains contesteront,
33:12 des amis à moi contesteront ça,
33:14 mais je pense que je suis bon.
33:16 Globalement, je pense que je suis bon.
33:18 Et si il y a une play ici, je peux essayer
33:20 de défier des gens de la rédac,
33:22 je ne sais pas, peut-être qu'ils ont autre chose à faire,
33:24 mais de quelqu'un, si quelqu'un veut
33:26 perdre du temps.
33:28 Non, FIFA, je peux être très bon.
33:30 Quand je joue à FIFA, c'est l'un des moments
33:32 où j'ai les meilleures idées.
33:34 C'est-à-dire qu'il y a des gens, c'est la douche,
33:36 il y a des gens, c'est se balader,
33:38 se poser devant une feuille et écrire.
33:40 Moi, c'est jouer à FIFA, parce que je crois que ça me...
33:42 En fait, vu que toute mon attention
33:44 est focalisée sur quelque chose,
33:46 FIFA, et en même temps,
33:48 ce n'est pas un truc qui est très intellectuel,
33:50 ni très... Je ne sais pas, il y a une forme d'automatisme
33:52 qui se crée, et donc, en fait,
33:54 je me mets à réfléchir à des choses,
33:56 comme ça, sans être distrait, finalement,
33:58 par quelque chose, paradoxalement.
34:00 Et là, il y a des bonnes idées qui peuvent émerger.
34:02 - Tu as un exemple d'idées qui t'aient venues en jouant à FIFA ?
34:04 - Non. Donc, voilà, on s'arrête là.
34:06 Non, mais honnêtement...
34:08 - Je savais que c'était dur comme question, parce que c'est un très...
34:10 - Non, c'est pas évident, je n'en ai pas là, mais typiquement, des idées de format,
34:12 des idées de... Je ne serais même pas
34:14 étonné que l'idée de la chaîne
34:16 de GodEcrypt, au départ, soit venue à l'occasion d'un FIFA.
34:18 Donc, du coup, pas avec des potes, parce que sinon,
34:20 tu pars aller te distraire, mais en jouant tout seul,
34:22 en ligne, c'est fort probable.
34:24 Et voilà.
34:26 - Et tu as des compétences physiques, aussi,
34:28 ou pas ? Tu arrives à, je ne sais pas, à courir vite,
34:30 à sauter très haut,
34:32 à faire du cheval, à des trucs comme ça ?
34:34 - Alors...
34:36 Courir au vite, non.
34:38 J'ai fait du handball pendant longtemps.
34:40 J'étais même, attention, anecdote
34:42 importante dans un CV,
34:44 vice-président du groupe
34:46 de supporters du PSG Handball.
34:48 Voilà. Donc là,
34:50 c'est un camoulox incroyable.
34:52 - Vous êtes beaucoup de supporters
34:54 du PSG Handball ? - Écoute, on est...
34:56 - On parle d'un groupe de... - Alors, je ne le suis plus aujourd'hui,
34:58 donc je ne sais pas comment a évolué le groupe depuis.
35:00 Mais là où je suis assez fier, c'est que j'étais
35:02 membre du groupe avant que
35:04 le club, qui s'appelait le Paris Handball à l'époque,
35:06 soit racheté par les Qataris,
35:08 et donc devienne le PSG.
35:10 Et donc, on était 4-5 à l'époque,
35:12 et en fait, je ne sais pas,
35:14 j'étais un peu tout seul. J'ai kiffé le handball,
35:16 et donc j'allais voir les matchs tout seul, vraiment,
35:18 comme une grosse victime.
35:20 Et donc, je me retrouvais à aller voir les matchs,
35:22 et un jour, j'ai un gars qui vient, que je ne connaissais pas,
35:24 un autre lycéen, collégien ou lycéen,
35:26 qui vient me voir et qui me dit "Ouais, écoute,
35:28 je vois que tu es à tous les matchs, tu es à fond,
35:30 mais tu es fou, je vais être en train de crier
35:32 comme un con au milieu de...
35:34 parmi les 50 spectateurs qui étaient là,
35:36 on va essayer de monter un club,
35:38 un club de supporters, si tu veux, go,
35:40 et comme ça, on va supporter l'équipe ensemble, quoi.
35:42 Et ça s'est fait comme ça,
35:44 et je rejoins ce groupe de supporters,
35:46 j'ai eu des grosses responsabilités, comme tu l'entends,
35:48 c'était vraiment une... des grosses responsabilités
35:50 à avoir, et...
35:52 et je ne sais pas, je pense qu'il y avait un côté défouloir,
35:54 j'adorais le fait de me retrouver dans un stade et...
35:56 et supporter l'équipe, parce que je kiffais,
35:58 mais même le côté collectif du truc me faisait grave...
36:00 grave marrer, et j'ai fait ça pendant quelques années, ouais.
36:02 Pourquoi on parlait de ça ?
36:04 Pourquoi je me suis dit de parler de ce truc ?
36:06 Ah si, les... bah... - Oui, tes compétences.
36:08 - Je pense que je peux...
36:10 handball, je dois pas être trop... je dois pas être trop mauvais,
36:12 peu utile au quotidien, surtout
36:14 quand je fais plus de handball, mais...
36:16 mais voilà, et je peux vite rager
36:18 devant le sport,
36:20 ce qui est une... pas une compétence,
36:22 mais un... un atout intéressant.
36:26 - Et... c'est quoi le truc physique
36:28 que t'aimes le plus chez toi ?
36:30 - Ah le truc physique ? Physique dans le sens...
36:32 - Oui, oui, le très physique.
36:34 Genre un truc que t'aimes le moins et que t'aimerais améliorer,
36:36 tu vois, genre ce...
36:38 - J'aime bien le fait d'être grand. - Ouais. - Je trouve ça incroyable,
36:40 ça fait chier tout le monde en concert, en festival,
36:42 évidemment, ça y a pas de... y a pas de doute,
36:44 moi je trouve qu'il y a beaucoup plus
36:46 d'avantages que d'inconvénients.
36:48 Avantages, évidemment, du coup, les concerts,
36:50 les festivals, tout ce qui va avec,
36:52 où forcément c'est un luxe.
36:54 - C'est-à-dire que les gens peuvent venir avec un escabeau,
36:56 pas toi. - Exactement, toi tu viens, tu fais "ah non, mais moi y a pas de soucis,
36:58 on va pas bouger, on est... moi je vois tout,
37:00 donc y a pas de problème". Des avantages,
37:02 du fait d'être grand,
37:04 salles de théâtre où une fois sur deux
37:06 ça a pas été fait pour des gens qui font 1m92,
37:08 avions, pareil,
37:10 c'est impossible, les trains s'en sortent bien,
37:12 donc les trains sont mieux pour l'empreinte carbone
37:14 et mieux pour les personnes grandes.
37:16 Ça fait quand même beaucoup d'avantages, c'est quand même pas mal.
37:18 Non, c'est le truc que je trouve
37:20 très positif, et puis autrement, non je vois pas.
37:22 - J'ai remarqué
37:24 que ton visage s'inscrivait dans un carré
37:26 parfait, au niveau
37:28 de sa forme. - C'est vrai ?
37:30 - Mais oui, et je trouve ça super,
37:32 c'est très harmonieux. - C'est gentil.
37:34 - Est-ce que t'es content d'avoir des angles
37:36 comme ça, ou peut-être t'aurais préféré d'avoir plus
37:38 de courbes ?
37:40 - J'ai toujours voulu
37:42 avoir un peu plus de courbes, effectivement, c'était
37:44 un vrai complexe, je pense, pendant des années.
37:46 Effectivement, je me suis dit "putain, les courbes et tout".
37:48 - Putain, les courbes, j'ai vraiment peur des courbes.
37:50 - Et je crois que je
37:52 serre les dents la nuit,
37:54 enfin je sais pas en fait, mais je soupçonne de serrer les dents la nuit,
37:56 ce qui fait que j'ai, pareil, très peu radiophonique,
37:58 - T'es musclé des joues ?
38:00 - Ouais, mais je suis pas musclé, je pense que je suis
38:02 courbaturé ou crampé
38:04 des joues, quoi. Et je le sens,
38:06 bref, si y'a un dentiste ou un
38:08 quelqu'un qui veut m'aider là-dessus, à grand plaisir,
38:10 parce que je sens que ça...
38:12 Je sais pas si on le voit, mais bref.
38:14 Je sens que si je contracte, tu vois ce que je fais ?
38:16 - Oui ? - Bah tu vois, ça ressort.
38:18 - T'as des muscles ici, là ?
38:20 - C'est la première consultation devant des dizaines de milliers de personnes.
38:22 Et tu vois,
38:24 je sais pas, je pense que y'a...
38:26 ça me fait pas mal, mais je sens qu'il y a un truc à...
38:28 - Non mais c'est... Donc le secret
38:30 de ton visage, c'est peut-être
38:32 le fait que, involontairement, tu serres les dents
38:34 très fort la nuit, ce qui t'a amené cette musculature
38:36 latérale, qui fait
38:38 peut-être ce que tu es dans ton corps. - Donc on peut dire, merci
38:40 le stress ! - Mais merci le stress !
38:42 - C'est incroyable ! Regarde ce qu'il m'a créé ! C'est parfait !
38:44 - J'ai les mâchoires ! - T'as l'air en tout cas comme ça, quelqu'un de...
38:46 ultra équilibré.
38:48 Et pour
38:50 quelqu'un qui l'est pas comme moi, je sens que...
38:52 - Mais non ! - Mais pas du tout !
38:54 Pas du tout ! Moi je trouve
38:56 qu'être équilibré, c'est mieux.
38:58 Ne pas prendre
39:00 de drogue, c'est mieux, tu vois, genre y'a pas de problème.
39:02 T'as l'air, en fait,
39:04 plutôt content, heureux, équilibré.
39:06 - Ouais, franchement, oui. - Pas névrosé, quoi. - Clairement.
39:08 Non mais franchement, là-dessus, en vrai, c'est un peu le fil rouge,
39:10 l'impression de ce qu'on dit depuis tout à l'heure, mais j'ai eu la chance
39:12 de grandir dans un...
39:14 environnement où,
39:16 globalement, mes parents
39:18 m'ont aimé, même encore.
39:20 C'était très chill, c'était très calme.
39:22 Ils sont encore ensemble.
39:24 On a été dans un cadre très serein, en fait.
39:26 Et un cadre où, même par rapport
39:28 à mes projets et ce que j'ai pu faire,
39:30 ils m'ont jamais poussé à le faire,
39:32 c'est-à-dire que c'est pas leur domaine,
39:34 je pense que ça les intéressait pas tant que ça, et limite,
39:36 ils avaient surtout un rôle de... Attention,
39:38 faire attention aux études, faire attention à machin,
39:40 et je pense que c'est leur rôle. Mais pour autant, ils me laissaient faire
39:42 ce que je voulais faire. Et même, on parlait du procès de tout à l'heure,
39:44 ils m'ont laissé, ils m'ont pas
39:46 interdit de le faire. Ils m'ont dit "Ok,
39:48 on comprend que..." Enfin, ils me l'ont pas dit comme ça,
39:50 mais je sentais que chez eux, il y avait un côté,
39:52 bon, une heure ou deux heures de français,
39:54 ou faire ce truc qui peut peut-être l'aider à savoir
39:56 s'il veut faire du droit ou s'il veut faire du journalisme
39:58 ou je ne sais quoi. "Ok, on va l'autoriser
40:00 à y aller, quoi." - C'est pas une grosse... Tu t'as pas dit
40:02 genre "Bon, j'ai envie de prendre du crack parce que je pense que ça va..."
40:04 - Non, c'est ça.
40:06 C'est pour ça. C'est une forme de...
40:08 Ouais, de...
40:10 d'autonomie dessus, mais je sais que pour ça aussi,
40:12 c'est facile de... Je pense que mes parents,
40:14 quand ils ont vu que mes trucs
40:16 chelous ou les choses qui sortaient du cadre,
40:18 c'était ce genre de choses, globalement,
40:20 ils avaient plutôt raison
40:22 à l'idée de se dire "Ok, ça va, je pense qu'on peut le laisser
40:24 faire ça sans que ça pose de problème." Mais du coup,
40:26 ouais, environnement très
40:28 serein, je veux dire, je pense qu'il m'a beaucoup aidé
40:30 à avoir confiance en moi,
40:32 à aussi pas partir en vrille
40:34 à tout point de vue, quoi, et
40:36 c'est trop cool. Je pense que je suis reconnaissant de ça
40:38 et ouais, je me sens bien en général.
40:40 - T'es jamais triste
40:42 sans raison objective d'être triste ?
40:44 - Euh... Si, je pense
40:46 que je peux l'être, si, si. Je pense qu'il y a quand même des moments où c'est
40:48 plus dur que d'autres. Je pense que le...
40:50 Surtout le taf influe
40:52 beaucoup quand même sur mon humeur. Ça, en vrai,
40:54 malgré le fait que tout se passe bien par ailleurs,
40:56 il y a une dose de stress,
40:58 une dose de... Ouais, de pression
41:00 au fil des années qui s'est accumulée qui fait que...
41:02 Certes, j'ai une mâchoire
41:04 particulière, mais surtout, je pense,
41:06 surtout, il y a une forme de
41:08 stress qui s'ajoute, qui fait que
41:10 je pense que mon humeur
41:12 est beaucoup plus...
41:14 Enfin, c'est un gros travail que j'ai en ce moment
41:16 et sur ça, qui est de se dire "Ok,
41:18 il faut que j'arrive à me détacher
41:20 mes émotions et mon feeling
41:22 de ce qui se passe dans mon travail."
41:24 Donc, malgré le fait que dans le taf, il peut y avoir
41:26 des choses plus stressantes ou plus dures,
41:28 je dois pouvoir être serein
41:30 et me reposer
41:32 et déconnecter quand il faut. Et je pense que c'est peut-être
41:34 le truc sur lequel je bosse beaucoup en ce moment et qui n'est pas
41:36 évident, c'est de se dire "Ok,
41:38 oui, globalement, je suis heureux et tout se passe bien dans ma vie,
41:40 mais je sens que
41:42 le taf vient mettre une forme de
41:44 charge mentale qui est
41:46 importante, forcément,
41:48 parce que je fais plein de trucs
41:50 qui peuvent être lourds, qui peuvent avoir de gros enjeux.
41:52 Quand on fait des interviews des candidats
41:54 pendant l'élection présidentielle,
41:56 tu te poses mille questions sur la façon de faire ces interviews,
41:58 sur ce qu'il faut faire, pas faire,
42:00 sur les retours ou les critiques que tu peux avoir,
42:02 sur des questionnements que toi-même
42:04 tu te poses,
42:06 et ça fait une forme de stress où tu es
42:08 sous pression en permanence. Mais je pense que
42:10 c'est d'ailleurs pas mal de créateurs de contenu qui
42:12 en parlent ces dernières
42:14 semaines ou ces derniers mois.
42:16 On entend parler de burn-out de créateurs,
42:18 de créateurs qui ont cette forme de pression
42:20 constante. Moi, je ne suis pas en burn-out
42:22 et j'ai énormément de chance là-dessus,
42:24 mais je sens qu'il y a une forme de pression,
42:26 de tension, qui est présente depuis
42:28 6-7 ans, parce que je bosse comme un acharné sur la chaîne
42:30 depuis 6-7 ans, et que j'ai besoin
42:32 de trouver une forme
42:34 d'équilibre pour
42:36 que, finalement, ce soit tenable, que je
42:38 profite de choses qui sortent du taf
42:40 et même de ma vie perso davantage.
42:42 Et je pense que c'est un travail progressif.
42:44 Il y a un moment, tu as décrit le moment des pixels en ciel,
42:46 il y a un moment où tu t'es dit genre là,
42:48 c'est un peu trop, je vais...
42:50 J'ai bien évité.
42:52 Un truc genre, je ne sais pas si je vais te dire.
42:56 Un moment particulier.
42:58 Je n'ai pas
43:00 un moment en tête, mais toute la période
43:02 de la présidentielle a été dure.
43:04 Ça a été une période, pour moi,
43:06 super dure, et
43:08 super dur, non pas qu'il y ait eu de gros...
43:10 Parce que je pense que plein de gens qui
43:12 regarderont, peut-être ce qu'on dit,
43:14 ou ont suivi les interviews, ils diront
43:16 "attends, mais qu'est-ce qui a été dur, ou alors qu'est-ce qui s'est
43:18 mal passé ?" Puisque globalement,
43:20 les interviews ont été grave, très suivies,
43:22 tout s'est très bien passé.
43:24 Mais en fait,
43:26 en coulisses, avec toute une pression de
43:28 bien gérer ses interviews,
43:30 on avait un format qui était particulier,
43:32 donc il fallait se dire "ok, est-ce qu'on a le bon format ?
43:34 Est-ce que c'est pertinent ? Est-ce que c'est cohérent ?
43:36 C'est une responsabilité qui est importante d'accueillir
43:38 des politiques sur ta chaîne.
43:40 Et je pense que moi, ça me travaillait.
43:42 Je pense que j'ai tendance
43:44 à être très
43:46 ouvert au retour et aux critiques aussi,
43:48 positifs comme négatifs,
43:50 des gens
43:52 qui nous suivent, ce qui fait que
43:54 point positif,
43:56 on peut s'améliorer constamment
43:58 et prendre les retours, et c'est cool. Point négatif,
44:00 on peut être aussi beaucoup plus
44:02 comment dire...
44:04 Ouais, pas vulnérable,
44:06 c'est pas le bon terme, mais ouvert
44:08 à ses sujets, et donc à ses critiques,
44:10 et donc aussi on peut le prendre personnellement.
44:12 Et je pense qu'il y a eu un gros travail de "ok,
44:14 on a fait ce travail-là",
44:16 ou même en général dans le travail, on fait des choix.
44:18 Aucun choix,
44:20 surtout dans un domaine journalistique, ne fera l'unanimité.
44:22 T'as aucune interview d'un président
44:24 de la République, par exemple, qui fait l'unanimité,
44:26 où tout le monde se dit "c'est une interview parfaite".
44:28 T'auras jamais, jamais ça, parce que
44:30 c'est des choix à faire, des traitements...
44:32 Soit c'est complaisant, soit c'est irrespectueux.
44:34 Exactement, c'est ça un peu sans fin.
44:36 Et parmi les critiques
44:38 dont tu parles là, il y en a, est-ce que t'as un exemple
44:40 d'un truc qui t'a un peu blessé, où tu te fais genre
44:42 "ah là, ça fait mal".
44:44 En fait, celles qui font le plus mal,
44:46 c'est...
44:48 C'est pas celles qui sont injustes, c'est celles
44:50 qui sont justes. C'est celles où tu te dis
44:52 "p*tain, ils ont raison".
44:54 "P*tain, on aurait dû le faire différemment".
44:56 On a le droit de dire... Est-ce qu'on a le droit de dire ce gros mot sur YouTube ?
44:58 Je ne sais même plus. Est-ce qu'il fait partie des mots
45:00 qui ont été réautorisés par YouTube il y a quelques jours ? Je ne sais pas.
45:02 Vous le censurez s'il faut.
45:04 Je crois que Spotify, enfin, les applications de podcast, on a le droit.
45:06 Bon, bref.
45:08 Et je pense que c'est ça qui est le plus dur, parce que tu te dis...
45:10 Tu vois, une insulte un peu facile.
45:12 "Ah, gros journaliste de m*rde,
45:14 je ne sais pas quoi".
45:16 Tu t'en fous, tu te dis "bon, soit".
45:18 Mais les critiques où tu te dis
45:20 "ah, là, ils visent juste".
45:22 Je ne suis pas forcément d'accord.
45:24 Mais ok, j'entends complètement. Il a peut-être raison là-dessus.
45:26 En tout cas, ça me fait réfléchir.
45:28 C'est à la fois les plus durs à entendre,
45:30 mais c'est aussi les plus intéressantes.
45:32 Et du coup, tu les écoutes et du coup, ça te fait mal.
45:34 Et donc là, je n'en ai pas une
45:36 précisément, mais je sais que ça nous met dans des...
45:38 Ça nous est déjà arrivé
45:40 de modifier des contenus qu'on a fait
45:42 suite à ces retours.
45:44 Exemple tout con, on a
45:46 première vidéo de décryptage des
45:48 programmes des candidats. Donc, on présente les programmes
45:50 de tous les candidats à la présidentielle.
45:52 La première était sur Jean-Luc Mélenchon.
45:54 On publie la vidéo. Deux, trois heures après,
45:56 on a les retours en mode...
45:58 Attends, vous faites un top 10, enfin pas un top 10,
46:00 mais les 10 mesures les plus importantes de Mélenchon.
46:02 Et dans les 10 mesures les plus importantes,
46:04 vous mettez le droit de vote à 16 ans,
46:06 la légalisation du cannabis et je ne sais quoi.
46:08 Par contre, vous ne mettez pas telle, telle ou telle autre chose
46:10 qui sont quand même beaucoup plus importants.
46:12 Et franchement, je regarde leurs sources, je suis en mode
46:14 p**** et ch**** parce que
46:16 ils ont raison. Nous, on s'est dit on va faire un truc sur
46:18 les jeunes et donc on va se centrer sur ça, mais
46:20 ce n'est pas le droit de vote à 16 ans qui change la vie,
46:22 ce n'est pas la légalisation du cannabis a priori qui change la vie.
46:24 Peut-être pour certains, mais pas
46:26 a priori à l'échelle de la France. Et du coup,
46:28 je me dis, merde. Et donc, dans ce cas précis par exemple,
46:30 on a supprimé la vidéo, on a fait OK,
46:32 vos retours sont légitimes, on retravaille
46:34 pour Mélenchon et pour les autres candidats à l'approche de celui-ci,
46:36 on le changera. Donc, parfois, ça mène à des bonnes choses,
46:38 mais parfois, ça mène aussi à des formes de
46:40 de regret, mais si,
46:44 de remise en question constamment et c'est
46:46 important d'avoir un recul et de dire OK,
46:48 de toute façon, ça ne plaira jamais à tout le monde et il y aura toujours
46:50 des choses à questionner, rien n'est parfait. Faisons
46:52 ce qui nous semble le plus juste, prenons les retours
46:54 quand ils sont constructifs,
46:56 mais autrement, avançons dans tous les cas et
46:58 c'est important d'avancer. Sinon, tu te retrouves à rien faire.
47:00 - Alors,
47:02 je t'ai parlé à l'instant du fait, est-ce que tu avais eu des douleurs
47:04 psychologiques assez peu, sauf
47:06 pour des raisons très valables qui sont genre j'ai trop
47:08 de travail. Est-ce que
47:10 en revanche, des douleurs physiques,
47:12 c'est la fois où tu es le plus
47:14 mal de ton existence, tu t'en souviens ?
47:16 - Douleurs physiques,
47:18 j'ai eu...
47:20 Alors, ce n'est pas une douleur...
47:22 J'ai eu beaucoup d'opérations à l'oreille.
47:24 C'est un camoulogue,
47:26 c'est là aussi. Beaucoup d'opérations à
47:28 l'oreille droite, précisément.
47:30 Ce qui fait que j'ai des acouphènes en permanence
47:32 à l'oreille droite.
47:34 C'est chiant. C'est-à-dire que tu vois,
47:36 tu entends le frigo là, il y a
47:38 des chances que souvent je ne l'entende pas parce que
47:40 le son est quasiment le même, donc en fait,
47:42 ça se superpose. Et surtout, si tu me chuchotes
47:44 à l'oreille droite, franchement,
47:46 si je ne te réponds pas, c'est normal.
47:48 C'est que globalement, je n'ai pas entendu ce que tu m'as dit.
47:50 - Ah oui, donc par exemple, un baiser
47:52 langoureux avec Timothée Churé,
47:54 dis-le-moi plutôt de l'autre côté.
47:56 - Je vais faire "heu, dis-moi" et je vais bouger
47:58 et mettre l'autre tête.
48:00 Donc ça, ça a été dur
48:02 parce que ça a été plusieurs opérations
48:04 et des...
48:06 Pas forcément d'ailleurs des douleurs physiques
48:08 importantes, mais des perturbations
48:10 qui sont telles que tu as un gros bandage sur la tête,
48:12 quand tu vas en cours, c'est horrible,
48:14 tu n'entends rien pendant un an
48:16 parce que c'est en cours de réparation.
48:18 - Oui, ce n'est pas du tout le bon terme.
48:20 - Le pire chirurgien. Ah, c'est en cours de réparation, là.
48:22 C'est au SAV, donc ça revient.
48:24 Sinon, pas de gigadouleur
48:26 autre que ça,
48:28 qui a plus été un gros inconfort
48:30 et qui a encore plus qu'une douleur...
48:32 - C'est une sorte de micro-handicap, en fait.
48:34 - Oui, c'est ça. Léger.
48:36 Mais qui fait que...
48:38 En fait, pour visualiser le truc,
48:40 imaginez-vous quand vous rentrez de soirée
48:42 en boîte ou en concert et que vous avez cette acouphène.
48:44 Moi, je l'ai tout le temps à une oreille.
48:46 Et donc, je ne l'entends pas tout le temps
48:48 dans le sens où je ne le ressens pas tout le temps.
48:50 - Tu n'en as pas conscience.
48:52 - Mais quand tu me dis "t'entends quoi?", là, je l'entends.
48:54 Là, je l'entends depuis tout à l'heure.
48:56 Merci pour ça, vraiment.
48:58 - Il faut parler de la mort, quand même.
49:02 - En tout cas, le lavabo,
49:04 le truc est la mort.
49:06 - Je me suis dit "comment t'aimerais mourir
49:08 mais tout le monde aimerait mourir de la même façon,
49:10 c'est-à-dire dans son sommeil sans douleur.
49:12 Donc, je fais une question un tout petit peu plus précise.
49:14 T'as pas le choix,
49:16 c'est une mort violente.
49:18 Quelle mort violente est-ce que tu choisis ?
49:20 - J'ai le choix
49:22 entre plusieurs options.
49:24 - Alors là, entièrement.
49:26 - Une mort violente, ça peut être quoi ?
49:28 - Une chute accidentelle de très haut,
49:30 une arme à feu,
49:32 un incendie.
49:34 On a d'autres idées ?
49:36 - J'adore les...
49:38 Enfin, j'adore.
49:40 - Déjà, j'adore le décès,
49:42 c'est super.
49:44 - En fait, il y a des morts
49:46 qui sont liées à son travail
49:48 et où c'est épique.
49:50 Genre, je sais pas moi,
49:52 un reporter de guerre
49:54 ou même un soldat qui est mort au combat.
49:56 Enfin, c'est pas épique, c'est pas le bon terme, mais vous avez compris.
49:58 Le mec s'est battu pour quelque chose et il a donné sa vie.
50:00 Et il y a les morts
50:02 liées au travail qui sont ridicules.
50:04 Je sais pas si c'est vrai, mais le patron de Segway
50:06 ou le fondateur de Segway qui serait
50:08 décédé... - Celui qui a racheté Segway.
50:10 - Ah, ok. - Mais enfin, il était propriétaire
50:12 de Segway. - Oui, c'est ça.
50:14 - En Segway. - En Segway.
50:16 C'est un peu particulier quand même.
50:18 - Et je... Pardon, désolé, c'est bizarre de juger
50:20 la mort de quelqu'un. - Non, non, mais je t'aime pas.
50:22 C'est genre, vraiment, c'est une mort foirée.
50:24 - Ouais, et essaye de me dire
50:26 de mon côté, quelle serait ma mort ridicule
50:28 liée à mon travail ?
50:30 Donc, ce serait pas sur le terrain
50:32 en reportage ou quoi, parce que ce serait pas ridicule,
50:34 ce serait dans le cadre de mon travail, voilà.
50:36 Et qu'est-ce qui pourrait être ridicule ? Je sais pas.
50:38 Est-ce que c'est... Je sais pas, je suis
50:40 à mon bureau et d'un coup,
50:42 je recule ma chaise
50:44 et je tombe et le fond vert
50:46 derrière moi se casse la gueule
50:48 et la lampe me tombe
50:50 dessus, la lampe qui éclairait le fond vert
50:52 me tombe dessus et là, je décède.
50:54 Un peu ridicule. Vraiment, c'est pas...
50:56 Je suis pas mort en faisant mon travail de journaliste.
50:58 Enfin, oui, mais non, quoi. Faut pas...
51:00 - Et en plus, là, c'est vrai, elle est vraiment très triste,
51:02 tellement violente, parce que le Segway, bon, c'est un petit peu
51:04 ironique, c'est un peu rigolo, ça fait une bonne histoire.
51:06 - Là, c'est moyen, quoi.
51:08 Y a même pas une bonne anecdote, quoi.
51:10 C'est vraiment juste... Il est mort au travail,
51:12 mais franchement, on peut pas dire que c'était épique, quoi.
51:14 C'était même pas une bonne histoire.
51:16 Donc, pas ça, du coup.
51:18 Pas cette mort-là. Un truc soit très drôle,
51:20 soit très épique, mais entre deux...
51:22 - Ouais. - Ah, bof. - Pas top, pas top.
51:24 Pour finir, en parlant de personnes décédées,
51:26 y a une question que j'aime vraiment beaucoup poser aux gens,
51:28 c'est...
51:30 Si tu devais
51:32 faire l'amour avec une
51:34 personne décédée,
51:36 pas avec la personne
51:38 maintenant qu'elle est décédée, mais avec cette
51:40 personne avant qu'elle soit décédée.
51:42 - Y a une précision qui te permet quand même de garder
51:44 un peu de tenue dans ces scénarios.
51:46 - De l'égalité dans cette...
51:48 - Tu savais que c'était quoi ?
51:50 Non, c'était le cannimalisme. C'est pas illégal.
51:52 En fait, c'est pas illégal en soi.
51:54 Ce qui est illégal, c'est de...
51:56 C'est comment on dit en anglais ?
51:58 C'est en anglais que ça me vient. Mais non, c'est de...
52:00 - Excuse-moi, pardon. - "Desecrating a body".
52:02 C'est genre, en fait, tu peux pas mutiler
52:04 un corps mort. Tu peux pas manquer de respect à un corps mort.
52:06 - Oui, mais si tu le manges,
52:08 tu l'as mutilé.
52:10 - C'est pour ça que...
52:12 Mais c'est ça qui interdit le cannibalisme en soi.
52:14 C'est-à-dire que par exemple, tu peux te couper un doigt
52:16 si tu veux et le manger.
52:18 Ça, tu as le droit.
52:20 Non, mais je te dis, si jamais c'était un projet que t'avais...
52:22 - C'est pas parti des plans au cours.
52:24 Attends, mais du coup ?
52:26 - Avec quelle personne décédée tu décides de faire l'amour ?
52:28 - Wow.
52:30 Mais vivante, du coup ?
52:32 - Quand elle était vivante.
52:34 C'est-à-dire que tu peux prendre
52:36 Jacques Chirac,
52:38 mais tu peux pas prendre
52:40 quelqu'un de vivant.
52:42 - T'en as en tête, toi ?
52:44 - Ah putain, je me suis jamais autoposé cette question.
52:46 - C'est facile de poser les questions. Moi aussi, je vais faire des interviews.
52:48 - Si, je crois que...
52:50 Moi, ce serait un peu banal, mais ce serait une des grandes
52:52 actrices américaines, sans doute, de la grande époque
52:54 de Hollywood. Audrey Hepburn, Laura Hedberg.
52:56 - C'est exactement ce que j'avais en tête.
52:58 Audrey Hepburn, c'est ce que j'avais en tête aussi.
53:00 - Audrey Hepburn, très bien.
53:02 - En fait, le truc, c'est que vu que...
53:04 Je dis Audrey Hepburn,
53:06 mais honnêtement...
53:08 Non, mais ce que je veux dire, c'est que j'ai...
53:10 J'ai grandi
53:12 pas en regardant Audrey Hepburn.
53:14 Donc forcément, je l'admire pas
53:16 en mode...
53:18 - Oui, c'est vrai. Mais alors, il faudrait peut-être faire quelque chose
53:20 avec quelqu'un de mort récemment, mais du coup, peut-être que ça...
53:22 - Ça devient très précis.
53:24 - C'est un peu too soon, peut-être.
53:26 François Hollande, il a dit Simone de Beauvoir.
53:28 - Oh, wow.
53:30 - Éric Judor, il a dit Kennedy.
53:32 Mais je pense que c'était juste
53:34 pour faire un jeu avec Ken Kennedy, je crois.
53:36 - Oh oui, c'est valable.
53:38 - Mais non, mais toi, t'as Audrey Hepburn.
53:40 - Oui, Audrey Hepburn, c'est très bien.
53:42 - D'ailleurs, j'ai chez moi
53:44 un... Je suis dans un appart qui est meublé.
53:46 On a loué meublé.
53:48 Pourquoi je raconte ça ?
53:50 J'ai un portrait d'Audrey Hepburn.
53:52 Mais je sais pas si vous le voyez, parce que je pense que
53:54 je l'ai vu dans des studios de télé il y a quelques jours.
53:56 Je l'ai vu dans un Airbnb. Je crois que c'est le truc de base.
53:58 Dans un studio meublé.
54:00 Si vous voulez un studio meublé, vous avez soit ça,
54:02 soit les vieux trucs un peu clichés de Paris,
54:04 avec le chat,
54:06 ce genre de tableau qui sont aussi très présents.
54:08 - Ou alors les tableaux de New York, tout en noir et blanc,
54:10 sauf les taxis qui sont jaunes.
54:12 - Évidemment, jaune ou rouge, on a tout ça.
54:14 Et c'est comme dans les restos...
54:16 Bref, on a plein de trucs.
54:18 - Les restos chinois où il y a le...
54:20 - Le quoi ?
54:22 - Dans les restos chinois, il y a un tableau qui représente
54:24 une chute d'eau. Et la chute d'eau,
54:26 il y avait une petite lumière qui tourne derrière
54:28 comme si la chute d'eau, il y avait vraiment de l'eau.
54:30 Et dans les restos japonais aussi,
54:32 enfin souvent japonais,
54:34 des petites pétales de...
54:36 Je crois que c'est de rose. Vous voyez ou pas ?
54:38 Est-ce que vous visualisez ça ?
54:40 - Ils font quoi avec ? - Rien.
54:42 - Ah non, c'est juste un tableau. - Non, elles sont juste présentes sur le tableau.
54:44 - Ah oui, un tableau de pétales de rose.
54:46 - Je crois que c'est des roses.
54:48 Pourquoi en parler de ça ? Oui, parce que j'ai un tableau d'Audrey Hepburn
54:52 chez moi, qu'on a toujours pas bougé,
54:54 qu'il faudrait peut-être bouger un jour.
54:56 - Et donc des fois, tu jettes un oeil et tu fais...
54:58 - Bon, j'ai un penseur en transfers, effectivement.
55:00 - Je crois qu'on a bien smalltalké ?
55:04 - Oui. - Je crois que c'était très bien.
55:06 Donc on peut dire,
55:08 smalltalk, c'est fini.
55:10 Si les gens qui ont écouté, ils peuvent faire un truc
55:12 très bien, les gens qui ont écouté smalltalk,
55:14 ils peuvent prendre les informations que tu as données
55:16 et ils peuvent les mettre sur Wikipédia.
55:18 - J'adore. - En mettant la source,
55:20 en mettant ce smalltalk
55:22 comme source.
55:24 C'est implacable, ça a été dit,
55:26 c'est une information. Et en particulier,
55:28 là on a un vrai exemple, c'est qu'il faut corriger
55:30 ta ville de naissance. - Ma ville de naissance, déjà.
55:32 - T'es pas né à Sèvres, t'es né à
55:34 Versailles. - Versailles, ça change tout,
55:36 évidemment. Et corriger,
55:38 il y a encore les faits que je suis suédois, mais tu sais que je suis
55:40 juste franc-britannique, c'est déjà pas mal.
55:42 Et voilà, quoi.
55:44 C'était très cool, en tout cas. - Merci beaucoup, Hugo.
55:46 - Merci beaucoup, merci à toi. - Bon, ben cet épisode, il est fini.
55:48 Il va y avoir plein d'autres épisodes
55:50 et si vous voulez être sûrs d'en manquer
55:52 aucun, et bien cliquez !
55:54 Cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner
55:56 à Smalltalk. Après, je sais que s'abonner,
55:58 c'est un choix personnel, donc je vais pas vous forcer,
56:00 mais si j'étais vous, je le ferais.
56:02 C'est tout ce que je dis. A dans deux semaines.
56:04 Parce que c'est tous les 15 jours.
56:06 OK ?
56:08 - Et qu'est-ce que...
56:10 Qu'est-ce que...
56:12 Non, non, non, je vais pas me bruler.
56:14 Merde, j'avais une question hyper intéressante
56:16 qui m'a complètement... Et là, en fait,
56:18 tu t'en souviens, tu fais... - Et quand tu fais chaud et que je le lève à beau,
56:20 est-ce que le truc...
56:22 Non, je veux dire, oui... Non, pardon.
56:24 C'était pas si... Tu sais, ça m'arrive tout le temps.
56:26 Putain, c'est hyper intéressant. En fait, tu te sens chaud, tu fais...
56:28 Ouais, en fait, c'était pas si ouf.
56:30 (Générique)