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Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon un sondage Elabe BFMTV,84% des Français estiment que le chef de l'Etat n'est plus capable de rassembler le pays.
71% des Français qui ont suivi son intervention audiovisuelle ce mercredi ne l'ont pas trouvé convaincant face au manifestations contre la réforme des retraites.
le contexte social reste encore très tendu en cette 9ème journée de mobilisation, la première depuis l'adoption officielle de la loi.


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Transcription
00:00 Mathieu Croissando est toujours avec nous, on est aussi avec Bernard Sananès, le président de l'Institut Elabe, et ce sondage absolument dévastateur pour Emmanuel Macron au lendemain de son intervention aux 13h hier.
00:11 On se demande quel sera l'impact des propos d'Emmanuel Macron sur les banderoles, dans les manifestations et aussi sur les différents blocages et barrages filtrants installés depuis ce matin.
00:19 On vous fait vivre tout cela depuis 6h ce matin. On va d'abord rejoindre Damien Gourlet, qui est du côté d'Air sur l'Alice, c'est près de Saint-Omer.
00:28 Avec ce blocage organisé depuis tôt ce matin, Damien.
00:32 Oui, alors on bloque les axes routiers et parfois, comme ici à Arcs, on bloque les grosses structures, un incinérateur énorme, c'est le plus gros incinérateur de la région Nord-Pas-de-Calais.
00:43 Olivier Simon, vous bloquez quoi en fait ? Vous empêchez qui de rentrer ici ?
00:46 En fin de compte, on est dans la continuité de ce qu'on a fait la semaine passée, c'est-à-dire les éboueurs de la capsule de la région d'Eau-Maroise ont arrêté les camions de sortir.
00:54 Et aujourd'hui, ce qu'on fait, comme ils ont été relevés de leur piquet de grévière, on est dans la continuité, on empêche les 300 tonnes par jour d'être brûlées ici à Flammauval.
01:03 Il y a 300 camions qui arrivent ici tous les jours. Ça fait 6 jours qu'il y a une partie des déchets qui ne sont pas ramassés, ça commence à se voir à Saint-Omer.
01:09 Oui, tout à fait, et c'est pour ça qu'on a pris l'initiative de se dire, s'ils commencent à ramasser les déchets, vu que le sous-préfet a demandé que ça soit levé, on a dit on va aller à l'incinérateur pour suivre le mouvement.
01:21 Merci beaucoup, Olivier Simon.
01:23 Les propos du président hier ont été assez mal reçus ici, ça n'a calmé personne. L'action ici est tout à fait déclarée en préfecture, elle va durer jusqu'à minuit.
01:30 Voilà, mouvement des éboueurs qui fait tâche d'huile et qui est parti de Paris où on est à 18 jours de grève des éboueurs malgré les réquisitions.
01:37 Il y a toujours autant de poubelles dans certains quartiers. On voulait vous montrer cette séquence qui s'est produite il y a quelques heures au dépôt de camions Ben d'Aubervilliers près de Paris,
01:46 avec un blocage organisé hier soir. Je ne sais pas si on va voir les images de ce blocage à Aubervilliers. Les militants qui ont fait reculer les forces de l'ordre, regardez.
01:55 [Cris de la foule]
02:11 Voilà, donc recul des forces de l'ordre, ce n'est pas facile le maintien de l'ordre justement. Il y a une vraie question autour de la participation des plus jeunes aux manifs aujourd'hui.
02:20 D'ailleurs, Cédric Fech, vous êtes devant le plus grand lycée de Béziers. Qui sont les plus mobilisés ? Ce sont les enseignants ou ce sont les élèves ?
02:31 Les élèves, depuis le début du mouvement, sont davantage mobilisés que les enseignants. Alors je suis avec Emmanuel qui est prof d'EPS, prof de sport et qui, lui, est mobilisé.
02:39 Vous avez du mal à mobiliser vos collègues enseignants. Vous me disiez tout à l'heure que c'est une question d'argent. Les gens ne sont pas payés très cher.
02:46 Donc ils hésitent à perdre une journée de salaire. Est-ce qu'il n'y a pas aussi de la résignation ? En disant que la loi est votée, c'est passé ?
02:52 C'est sûr que là, c'est ce que je viens encore d'entendre à l'instant. Les gens se disent qu'il y a le passage en force, que le gouvernement continuera de toute manière
03:01 à vouloir faire appliquer cette réforme sans l'avis du peuple. Mais bon, en tout état de cause, c'est sûr que la question financière, ça reste une question
03:10 qui est primordiale parce que quand on a fait 5 années d'études post-bac, qu'on a même 10 ans d'expérience, on ne dépasse pas les 2 000 € net par mois.
03:19 Je vous voyais tracter tout à l'heure pour la manif qui a lieu à 10h30. Vous en donnez aux automobilistes mais aussi aux élèves. Vous les incitez à venir avec vous en manif ?
03:27 On les incite pas. Moi, les élèves qui ont demandé des tracts, j'avais pas leur refusé. Nous, on est là pour mobiliser le personnel, les citoyens majeurs,
03:37 donc les mineurs. On les incite pas. Maintenant, s'ils veulent s'intéresser, ils sont libres de leur fait et geste.
03:45 Suite du programme ici, départ à 10h30 pour les manifestations à Béziers.
03:49 Voilà. Pour les chiffres de l'Éducation nationale, on les aura plus tard dans la journée. Le SMI-PPFSU affirme que 30 à 40 % d'enseignants sont en grève ce matin
03:58 dans les écoles primaires. Tout cela alors qu'on vous a dévoilé ce matin ce nouveau sondage et la BFMTV au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron aux 13h.
04:06 Bernard Sanadès, c'est un sondage ravageur. 71 % des personnes que vous avez interrogées et qui ont vu le président à la télé ne l'ont pas trouvé convaincant.
04:16 Oui, le président de la République n'a pas réussi à faire bouger les lignes. 7 sur 10 n'ont pas trouvé convaincant, dont 1 sur 2 pas du tout convaincant.
04:23 On voit que finalement, l'opinion, je vous l'ai souvent dit, est figée dans l'opposition aux 64 ans et que l'intervention du président de la République hier n'a pas convaincu.
04:31 Comme si finalement, son intention de donner le sentiment qu'il voulait enjamber la crise mais ne pas apporter de réponse à la sortie de crise avait un peu dérouté l'opinion.
04:41 Au moment des Gilets jaunes, vous vous en souvenez, à deux reprises, il était venu devant les Français pour apporter des réponses qui avaient fait en partie retomber la tension.
04:49 Hier, visiblement, ce n'était pas le cas.
04:50 Donc l'opinion attendait des réponses. Mathieu Correstando, ces réponses ne sont pas venues. Est-ce que ça ne risque pas d'attiser la colère aujourd'hui dans les défilés ?
04:56 C'est une manifestation pas comme les autres parce que c'est la première après l'adoption de la loi.
05:01 Après le 49-3 ?
05:03 Oui, adoptée par le 49-3, mais adoptée quand même. Donc là, on change, on bascule dans une autre logique dont on ne sait pas comment elle va se terminer.
05:11 Quel est le débouché politique ? Est-ce qu'il va y avoir des manifestations jusqu'au retrait de la loi de la part des syndicats ?
05:16 Quel moyen vont-ils mettre ? C'est la question.
05:18 Justement, est-ce que les Français approuvent toujours la mobilisation, Bernard ?
05:21 Oui, 6 Français sur 10, ça reste un chiffre élevé. 44% pensent même qu'elle doit se durcir.
05:26 Mais vous avez raison, Christophe, c'est la première fois qu'on observe un petit flottement.
05:30 5 points de moins en 4 jours. Les raisons sont celles évoquées par Mathieu.
05:34 Il peut y avoir un peu de lassitude, il peut y avoir l'impact de la violence en marge des...
05:38 Ça coûte cher aussi.
05:39 Oui. Et puis le troisième élément, sans doute, c'est le fait que beaucoup de gens commencent à se dire
05:43 "la loi a été votée, ce sera difficile de faire reculer le pouvoir".
05:47 Le président de la République, il a pris conscience de ça, de la popularité en fait de cette mobilisation ?
05:52 C'est compliqué. Il a eu une phrase hier, il a dit "j'assume ce moment qui en permettra d'autres".
05:57 C'est comme si c'était un mauvais moment à passer, comme si nous vivions juste un moment.
06:00 Or, on vit une crise sociale, on vit une crise politique, certains mêmes parlent de crise institutionnelle majeure.
06:05 Il y a la volonté, comme le disait Bernard, d'enjamber ce mauvais moment,
06:08 mais on n'a pas eu de réponse politique puisqu'il se refuse, pour l'instant, à retirer sa loi,
06:13 à remanier ou à dissoudre, par exemple, l'Assemblée.
06:15 Bon, et sauf qu'après cette crise, il y en aura évidemment d'autres de chantier.
06:19 24% des Français, Bernard, pensent qu'Emmanuel Macron est un bon président.
06:22 24% seulement. Et 15% le jugent capable de rassembler les Français.
06:27 Oui, ce sont des scores très bas qui montrent effectivement que l'impopularité est redevenue
06:32 sous une forme d'hostilité, ce qu'on avait perdu depuis quelques mois, notamment sous le Covid,
06:36 où le président avait un peu arrondi les angles dans l'opinion.
06:39 Tous les traits d'image se dégradent. Il n'est perçu crédible sur la question de l'emploi le plus fortement,
06:44 mais pas du tout sur les autres thèmes qu'il a donnés hier comme un peu calendrier politique.
06:50 Et vous avez raison, la question du rassemblement.
06:52 Ce rassemblement, la capacité à rassembler, c'est le premier item qu'on attend du président de la République.
06:56 15%, c'est évidemment très peu. Il faudra du temps et des signes forts pour renouer avec l'opinion.
07:02 Manifestation donc cet après-midi à Paris.
07:04 Je vous dirai quand on regarde parce que le parcours de la manifestation, qui va se terminer à Paris.
07:09 Au cœur de Paris.
07:10 À part de la place de la Bastille, elle va se terminer au cœur de Paris, place de l'Opéra.
07:13 Qui n'est pas la plus grande place de Paris.
07:15 Bah non, c'est une toute petite place.
07:16 Enclavée.
07:17 Avec des hôtels, des magasins et puis cet échafaudage sur le bâtiment de l'Opéra Garnier.
07:22 Mais franchement, quelle drôle d'idée.
07:24 Alors on sait que les parcours de manifestation sont négociés entre les organisations syndicales et la préfecture de police.
07:28 Ils sont déposés en sécurité.
07:29 Il faut changer, on ne peut pas toujours faire le même parcours.
07:32 Mais c'est vrai que ce choix de terminer au cœur de Paris, sur une place qui n'est pas la plus grande
07:35 et où les manifestants vont avoir du mal peut-être à quitter les lieux, ça pose des questions.

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