Arthur Fils au micro de Tennis Actu ! 2023, l'année de l'explosion pour Arthur Fils ? Le premier trimestre de cette saison est en tout cas très prometteur. Titré pour la première fois en Challenger, à Oeiras mi-janvier, le jeune homme de 18 ans, suivi de près par Tennis Actu depuis son sacre à l'Orange Bowl 2020, a crevé l'écran en février en s'offrant des demi-finales à Montpellier puis à Marseille. Avec son coach Laurent Raymond, le finaliste de Roland-Garros Juniors 2021 a choisi de zapper les qualifications des Masters 1000 américains pour privilégier la préparation sur terre battue. Malgré un petit pépin, une entorse qui ne lui permet pas d'être assuré de disputer le Rolex Monte-Carlo Masters, Arthur Fils est très ambitieux et toujours aussi déterminé pour la suite, comme il l'a expliqué ce jeudi à Tennis Actu. Le leitmotiv ne change pas : "Aller assez vite, assez haut !"
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00:00 [Musique]
00:07 Maintenant que Federer est à la retraite, est-ce que c'est ton grand rêve de pouvoir au moins jouer une fois contre Rafa ?
00:14 [Applaudissements]
00:24 Avant qu'il arrête lui aussi sa carrière ?
00:26 Ça n'est pas partie de mon grand rêve mais ça sera bien parce que c'est vrai que là pour le coup c'est un idole de jeunesse.
00:33 Je l'ai regardé souvent jouer, souvent gagner des grands chelou.
00:39 Donc j'aimerais bien le jouer en match.
00:43 Après si je rentre en match contre lui, mon seul but ce sera de gagner.
00:47 Mais non, non, ça sera bien.
00:52 [Musique]
00:57 Alors Arthur, tout d'abord comment vas-tu ? On a appris que tu avais une petite blessure.
01:02 Comment vas-tu ?
01:04 Non ça va, ça va. En plein temps, bon voilà, un petit anthors mais bon c'est des choses qui arrivent.
01:10 Sinon tout va bien pour le tout.
01:13 Bon, retour à Monte Carlo, déterminé ?
01:18 Déterminé, je ne sais pas si je vais jouer au Monte Carlo mais si je le joue je serai déterminé, ça c'est sûr.
01:22 Tu as encore un doute sur la prod du mois d'avril ?
01:26 Ça va dépendre de la cheville, ça va dépendre de combien de temps je suis encore dans la boite, de plein de choses, de ma rééducation etc.
01:36 Mais j'espère que le plus tôt possible je serai sur le terrain.
01:39 Pourquoi avoir choisi l'option de la prépa sur terre plutôt que d'aller aux USA ?
01:45 J'étais pas prêt pour aller aux USA, c'est mastermind sur durexterre alors que je ne fais que du dur en terre depuis 3 mois, 4 mois, 5 mois.
01:57 J'étais pas prêt et je pense que partir sur terre, préparer la saison sur terre, préparer Roland c'est des choses assez importantes.
02:06 Est-ce qu'il y avait aussi la volonté de digérer ce premier titre en challenger et surtout les demi de Montpellier et de Marseille, de prendre un peu de recul pour mieux gérer la pression ?
02:17 Non, loin de là, c'était vraiment juste pour me préparer pour la terre, pas pour gérer la pression etc.
02:31 Pour revenir sur le mois de février, tu avais expliqué à Marseille de te sentir à ta place sur le circuit. Mentalement, tu sens que tout a changé ?
02:41 Je me suis toujours senti à ma place, mais c'est vrai que là maintenant on gagne des matchs assez importants, on gagne en battant des très grands joueurs.
02:51 C'est vrai qu'on se dit "bon ben là c'est ma place, je suis là, je n'ai volé à personne, il faut que je sois là". Maintenant je me sens à ma place.
03:03 Ça veut dire aussi que les ambitions ont été revues à la hausse par rapport à ce que tu pouvais avoir en tête en début de saison. Le premier titre ATP c'est le cap maintenant ?
03:14 Maintenant que j'ai fait deux demi-titres, il faudra aller en finale. Mais oui, je vais essayer de faire mon mieux. Je vais voir si je peux faire une finale, si je peux en gagner.
03:28 Si je dois perdre un quart, je perds un quart. Si je dois plaire au premier tour, je perds au premier tour. Je ne me mets pas de pression, pas de limite. Mais bien sûr que ça reste dans un coin de ma tête.
03:37 Ce profil à la saison sur Terre, toujours excitant pour les Français. Roland-Garros forcément. Quelles vont être les ambitions pour ce Roland 2023 ?
03:51 Ça va être mon premier grand chelm, si je le joue dans le tableau. Je ne me mets pas forcément d'ambition. Je sais qu'il n'y a pas de souci, je peux affronter tout le monde. Je peux rentrer sur le terrain, je peux essayer de battre tout le monde.
04:09 Je n'ai pas le moindre doute par rapport à ça, mais je ne me mets pas de pression de résultat. Je rentre sur le terrain, je vois ce que ça donne et j'enchaîne.
04:18 J'imagine que tu as aussi très envie d'entrer directement dans le tableau de Roland, que c'est sans doute la mission prioritaire de cette partie de saison.
04:29 Si je pouvais être tableau final d'un grand chelm, surtout de Roland, ça serait bien. Ça va dépendre de mon classement. Si j'arrive à être dans le cut, je serai tableau. Si je n'y arrive pas, si je dois disputer les qualifs, je les disputerai.
04:45 Maintenant, si je peux être tableau, ça serait vraiment bien.
04:48 Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais Tennis Actu avait échangé avec toi pour la première fois en 2020. C'était après l'Orange Bowl.
04:56 Oui, je m'en souviens. Ce n'était pas en visio ?
05:01 Oui, tout à fait. C'était en téléphone.
05:04 Oui, c'est bon, je me souviens.
05:06 Le premier point ATP était venu un mois seulement après. Deux ans se sont écoulés. Est-ce que tu te rends compte de cette évolution ? Est-ce que ça te paraît loin, maintenant, tout ça ?
05:18 Oui, c'est vrai que ça me paraît assez loin. Mais finalement, c'était qu'il y a deux ans. Après, c'est un peu ce que j'avais espéré dans ma tête. Je voulais aller assez vite, assez haut.
05:30 Pour l'instant, je suis sur une bonne lancée, je pense. Il faut que je continue comme ça. Mais oui, c'est ce que je voulais dès le début.
05:40 Finalement, ça ne t'a même pas surpris d'arriver aussi rapidement à progresser. C'est ce que tu t'étais fixé dans ton esprit en arrivant chez les pros ?
05:50 Oui, c'était mon but. Je ne savais pas que j'allais battre l'Avrinka. Mais c'était mon but. Je voulais aller haut et je voulais y aller assez rapidement. Je n'y suis pas encore, mais je suis sur la bonne voie. Il faut que je continue.
06:10 Est-ce que tu te fixes des temps de passage ou ce genre de choses ?
06:16 Non, aucun. Si je peux y aller dès demain, j'y serai. Si c'est dans deux ans, ce sera dans deux ans. Il n'y a pas de souci par rapport au temps de passage. Je vais progresser. Je vais prendre de l'expérience et je verrai.
06:36 Je me souviens que tu m'avais dit que Roger Federer et Rafael Nadal t'inspiraient. Logique pour beaucoup de joueurs de tennis. Maintenant que Federer est à la retraite, est-ce que c'est ton grand rêve de pouvoir au moins jouer une fois contre Rafael Nadal avant qu'il arrête aussi sa carrière ?
06:54 Ce n'est pas mon grand rêve, mais ce sera bien. C'est un idole de jeunesse. Je l'ai regardé souvent jouer et gagner des grands chelèmes. J'aimerais bien le jouer en match. Si je rentre en match contre lui, mon seul but sera de gagner. Ce sera bien.
07:20 Tu pourras dire au moins que tu l'as fait dans ta carrière. Oui, c'est sûr. Exact.
07:26 L'élément assez dingue, c'est que tu es avec Lucas Van H, finaliste de Roland Garros Junior en 2021. Là, vous vous retrouvez tous les deux au bord du top 100 et respectivement 108 et 109. Est-ce que vous parlez de cette trajectoire parallèle ? Vous en rigolez ?
07:48 On en parle souvent. On s'entraide quasiment tout le temps ensemble. C'est des choses dont on parle. C'est sympa de vivre ça avec un pote comme ça. Mettre au bord du top 100 et essayer de faire notre premier tableau.
08:05 Lui, il en a déjà fait en Australie. Essayer de rentrer avec notre classement première fois dans un grand chelème, c'est vraiment des choses dont on discute et qui sera bien. On se taquine un peu. C'est toujours bien.
08:17 Ce qui est étonnant, c'est que c'est un sport individuel. La compétition, on a l'impression qu'elle est partout. Cette amitié, on a l'impression qu'elle vous porte tous les deux et vous amène à aller plus haut à chaque fois.
08:32 Oui, c'est sûr. Ça me pousse vers le haut. C'est une émulation positive. Lui, il est 108, je suis 109. À un moment, j'étais 104, il était 110. Ça se joue à chaque fois. C'est plutôt drôle.
08:49 On se dit qu'une fois, c'est lui qui est dans mon rétro. Une fois, c'est moi qui suis dans son rétro. C'est des choses marrantes.
08:56 Et s'affronter sur le circuit, ce serait quoi ? Ce serait dur ou ce serait amusant ?
09:00 Non, au contraire, je pense que ce serait une partie de plaisir. Lui comme moi, on voudrait gagner, mais ce serait une partie de plaisir. On sait qu'il y en aura sur le circuit. Il n'y en aura pas qu'une seule, il y en aura plein.
09:15 Pour conclure, Richard Gaste est numéro 1 français depuis quelques semaines, en étant 40e. Prendre ce statut de leader du tennis français avant la fin 2023, tu sens que c'est jouable ? Est-ce que c'est quelque chose que tu peux avoir en tête ?
09:32 Ce n'est pas forcément mon but, ce n'est pas un objectif. Mais si ça arrive, tant mieux. Je ne dis pas non, c'est sûr. Mais ce n'est pas forcément un objectif.
09:45 Pour l'instant, c'est Richard qui est 40e, après Benjamin qui est 50e. Nous, on est 110e. Mais si, ce serait cool.
09:58 Ce serait le signe que la saison 2023 a été très riche et avec de grosses performances aussi.
10:03 C'est clair, exact.
10:05 C'est tout ce qu'on te souhaite pour le reste de cette saison, que des victoires et même des records.
10:11 Merci beaucoup. Merci, merci, merci beaucoup.