Le refuge animalier La Tanière sauvé par un immense élan de solidarité

  • l’année dernière
LA BELLE HISTOIRE DE LA SEMAINE. Voici l'histoire d'un couple qui a mis toutes ses économies dans la création d'un refuge pour les animaux qui ont souffert toute leur vie, et d'un immense élan de solidarité qui a permis de le sauver. Voici l'histoire de La Tanière - Zoo Refuge.

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Transcription
00:00 Il dit bonjour au brut.
00:01 Lui, il vient d'amener le vache.
00:04 Il est venu pour les vendre à des particuliers
00:08 qui n'ont pas le droit d'avoir
00:09 et qui s'en débarrassent au bout d'un certain temps.
00:11 Parce qu'il faut savoir qu'un perroquet comme ça,
00:12 ça vit 80 ans.
00:13 Au total, il y a environ 700 animaux ici.
00:16 On a 20 hectares ici
00:17 et on en a dans des prairies en dehors aussi
00:19 qu'on loue ou qu'on nous prête.
00:21 On a replacé beaucoup, beaucoup, beaucoup d'animaux.
00:22 La dernière, c'est toutes 3500 animaux
00:24 sauvés depuis le départ.
00:25 C'est un hôpital, c'est une maison de retraite,
00:29 solution d'accueil pour les animaux
00:31 qui n'en ont pas, qui n'en ont plus.
00:32 Ça peut être une tortue, ça peut être un éléphant,
00:35 un lion, un tigre, des ânes.
00:37 C'est un peu les restos du cœur des animaux.
00:40 Ici, il y a toujours le gîte et le couvert pour un animal.
00:42 Ça, c'était la première vidéo qu'on a faite avec Brut
00:47 il y a un peu plus de deux ans.
00:49 À l'époque, les animaux à fuir,
00:52 on était en train de prendre conscience
00:53 de tout ce qui allait nous arriver.
00:54 On est passé le rêve au cauchemar.
00:55 On était au bout hors du gouffre,
00:57 on aurait pu se casser complètement la figure.
00:59 S'il te plaît bébé !
01:00 Nous avons rencontré des difficultés financières,
01:04 nous en rencontrons encore,
01:06 dû à cette période de Covid.
01:08 On a dû rester 16 mois complètement fermés.
01:12 Je rappelle qu'il y a 90 salariés ici,
01:14 qu'on ne pouvait pas mettre les gens en chômage technique
01:15 parce qu'on a besoin de tout le monde
01:17 pour soigner nos animaux.
01:18 Ce Covid nous a coûté 7 millions d'euros.
01:21 Et malgré le million d'aides qu'on a eues,
01:24 ça ne suffit pas, ça n'empêche,
01:25 ça n'a bouché que 15%.
01:27 Ça ce sont des primates qui sortent de laboratoires.
01:30 Il nous faut aussi trois fois plus de temps soigneur
01:33 que dans un parc normal.
01:34 Nos animaux ont tous besoin de soins,
01:36 tous besoin d'attention
01:38 et l'animal qui vient du monde du spectacle
01:41 a besoin que les soigneurs passent du temps avec lui
01:43 tous les jours.
01:44 Pareil pour les animaux de laboratoire.
01:45 On ne peut pas juste passer,
01:46 distribuer la nourriture et s'en aller.
01:48 Ça c'est tout ce qui est graines et aliments spécifiques
01:55 pour certains animaux.
01:56 On fait cuire des œufs pour les singes,
01:57 pour les ours aussi.
01:58 Il y a 15 jours, 3 semaines,
01:59 on était vraiment au bouc bord du gouffre.
02:00 Ici, on vit de deux sources de revenus.
02:02 Pour 50/50 à peu près,
02:04 les entrées, du public.
02:05 On est avant tout un refuge,
02:07 mais on fait zoom refuge
02:08 pour des réseaux économiques
02:10 et 50% les dons.
02:11 Les deux nous permettent d'équilibrer énormément
02:13 s'il n'y a pas de Covid,
02:14 s'il n'y a pas de guerre,
02:16 s'il n'y a pas de canicule,
02:17 voilà, tous les éléments dont on peut dépendre.
02:20 Et puis, quand on tourne la clé ici tous les matins,
02:23 ça coûte 20 000 euros.
02:24 S'il ne se passe rien de spécial.
02:26 Malheureusement, il y a beaucoup de jours
02:27 où il se passe des choses spéciales.
02:29 On doit partir en intervention,
02:31 on doit faire des opérations.
02:32 C'est de la mobilisation,
02:33 c'est du personnel, c'est des soins.
02:34 Ce qui nous importe, c'est le bien-être de l'animal
02:36 et puis de lui donner après une vie
02:38 qui soit meilleure que celle qu'il avait.
02:40 Là, on est dans la cuisine centrale.
02:42 Donc, il y a trois personnes
02:43 près de la cuisine centrale.
02:44 À chaque fois, il y a l'animal
02:46 ou le nom de l'animal
02:47 dessus sur les plats.
02:48 D'ici ce soir, ce sera
02:49 toutes les gamelles qui sont là
02:50 vont être remplies.
02:52 Puis, il y a un tableau où il y a les spécialisés.
02:54 C'est-à-dire que
02:55 c'est les soigneurs qui les montent.
02:57 Celui-là, il aime bien les champignons.
02:58 Donc, il a les champignons.
02:59 Celui-là, il ne veut pas de chou-fleur.
03:01 Il en veut un peu de chou-fleur.
03:02 Comme on a plus que des animaux
03:03 qui ont eu des problèmes,
03:05 on ne donne que du très bon à manger.
03:06 On donne tout.
03:07 Il y a un petit peu de récupération
03:08 de quelques supermarchés,
03:09 mais assez peu.
03:10 Ça représente 5 à 10 % du total.
03:12 On est livré.
03:17 On est livré tous les jours en fruits et légumes.
03:21 Donc, ça, c'est déjà des plats
03:23 qui sont prêts pour certains animaux.
03:24 Les glaireaux,
03:26 les porcs-épics, etc.
03:27 Il nous faut ici 200 tonnes
03:29 de fruits et légumes par an.
03:31 La nourriture représente
03:32 4 à 5 000 euros par jour.
03:36 Il y a environ 700 animaux à nourrir ici.
03:39 Il y a ceux qui mangent des fruits et légumes,
03:40 ceux qui mangent du poisson, de la viande
03:41 et aussi ceux qui mangent du foin.
03:42 Un éléphant, par exemple,
03:44 ça mange 100 kilos de foin par jour.
03:46 Le budget d'alimentation
03:47 doit être un peu plus d'un million d'euros
03:49 par an, depuis quelques mois.
03:51 Notre coût de fonctionnement a augmenté de 45 %.
03:53 Environ 25 à 30 %
03:55 en ce qui concerne l'alimentation.
03:56 300 % sur l'électricité,
03:58 puisqu'on avait une facture d'énergie
04:00 de 90 000 euros par an.
04:02 On est passé à 360 000 euros.
04:04 Ça, c'est...
04:07 Ça, c'est de la viande, du poisson.
04:10 C'est plusieurs dizaines de tonnes aussi par an.
04:14 On a des gros, gros fauves, des gros lions
04:16 qui mangent jusqu'à 15 poulets par jour.
04:18 Ou l'équivalent en viande rouge,
04:20 donc 20-25 kilos.
04:21 Le poisson, c'est cher aussi.
04:23 Les otaries, il nous faut 150 kilos de poisson par jour.
04:25 Jérôme ?
04:27 Oui ?
04:29 À côté des otaries,
04:31 entre les otaries et le groupe de filtration,
04:32 là, tu sais, il y avait une barrière
04:33 qui était complètement tombée.
04:34 Sur les 90 personnes,
04:36 on a une douzaine de techniques.
04:38 Que ce soit PNZJ,
04:41 que ce soit l'atelier des soudeurs,
04:43 que ce soit d'électricien,
04:45 des gens pour la maintenance.
04:46 Les animaux, souvent,
04:48 ils n'ont pas grand-chose à faire dans leur parc.
04:49 Ils passent leur temps à casser tout ce qui se présente à eux.
04:51 Que vous aviez sous-estimé ?
04:53 Les frais, etc.
04:54 On ne l'a pas sous-estimé.
04:55 On a été, à un moment donné,
04:56 dépassé par la demande de placement.
04:58 Au début, on devait faire simplement un refuge.
05:00 Et c'est pour ça qu'on a ouvert en public.
05:03 Parce qu'on s'est dit,
05:04 voilà, nous, on a mis l'argent
05:05 pour construire tout ça avec mon épouse.
05:07 On a mis l'argent de notre première vie professionnelle.
05:09 On disposait de 30 millions d'euros.
05:11 Mais on ne savait pas qu'on aurait autant d'animaux.
05:14 Et on veut essayer de ne pas dire non au maximum.
05:18 L'ampleur du phénomène a été 10 fois ce qu'on pensait.
05:22 Et on découvre qu'il y a un besoin énorme,
05:25 énorme dans le soutien des animaux.
05:26 On aimerait bien être rejoint par d'autres un peu.
05:28 Il y a plus de 100 zoos en France.
05:29 Si chaque zoo prenait 4-5 animaux,
05:32 ça nous ferait beaucoup de bien.
05:34 Heureusement, les gens étaient là derrière nous.
05:35 Les gens nous ont suivi.
05:37 Les gens continuent à nous suivre,
05:38 continuent à nous faire des dons.
05:39 Il y a 2-3 semaines,
05:40 on était vraiment pas bien.
05:42 Il nous restait encore un trou à boucher
05:43 de 2,5 millions d'euros.
05:45 On a enregistré une vidéo
05:46 qu'on a lancée d'abord sur les réseaux sociaux.
05:49 On a lancé cette vidéo à 18h35 le 18 février.
05:56 Aujourd'hui, on s'adresse à vous.
06:01 L'heure est grave à la Tannière.
06:03 Pour les banques, comme pour beaucoup de gens,
06:04 dépenser de l'argent pour sauver les animaux,
06:07 ça ne vaut pas la peine.
06:08 Donc soit on va se casser la figure
06:10 dans les jours et les heures qui viennent,
06:13 soit grâce à vous, on va s'en sortir.
06:15 Alors nous, on a tout donné.
06:17 J'ai vendu ma voiture, ma collection de vins.
06:19 On a hypothéqué notre maison.
06:21 Je me suis réveillé vers 3-4h.
06:23 Et j'ai regardé les vues, les dons.
06:26 On était déjà à 400 000 euros.
06:28 J'ai réveillé mon épouse, on a pleuré.
06:31 On n'a pas endormi de la nuit.
06:32 Et ça a été le cas pendant les 10 nuits qui ont suivi.
06:35 On suivait ça de très près.
06:38 Et 15 jours après,
06:39 on avait réuni ces 2,5 millions d'euros.
06:41 C'était une très belle histoire.
06:42 C'est une chaîne de solidarité extraordinaire.
06:45 C'est la force du public.
06:46 C'est le bon côté des réseaux sociaux.
06:48 On entend trop souvent parler des mauvais côtés des réseaux sociaux.
06:52 La preuve qu'il y a aussi des côtés merveilleux dans les réseaux sociaux.
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