Au Havre, des membres de la CGT expliquent les raisons de leur mouvement

  • l’année dernière
Jusqu'où ira la mobilisation contre la réforme des retraites ? Depuis l'adoption de la loi le 16 mars dernier, les tensions sont quotidiennes dans plusieurs villes de France. Ce jeudi, les violences et les dégradations se sont multipliées à Paris, Bordeaux ou encore Lorient en marge de la journée nationale de protestation. Quels sont les visages de la révolte ? Quelles sont les nouvelles formes de contestations ? Les équipes de Ligne Rouge ont suivi plusieurs de ces Français, étudiants ou syndicalistes, au cœur de la colère.
Transcript
00:00 Au Havre, la raffinerie totale est en grève.
00:02 L'approvisionnement des aéroports franciliens atteint un niveau critique.
00:07 Johan a 44 ans, 17 ans de lutte sociale à la CGT.
00:12 Après le blocage d'un rond-point.
00:17 - Arfleur, on va faire un petit coucou alors.
00:20 Il rejoint les éboueurs, en grève aussi depuis deux semaines.
00:27 - Ça va ? - Oui.
00:32 - Comme il faut ? - Oui.
00:34 - On a fait un petit OP là-bas ce matin, c'était pas mal.
00:37 - Ça fait du bien de débarquer.
00:38 - Là, il y a du monde.
00:40 - Ça sera bien.
00:41 - Il y a combien ? 5 points de blocage ?
00:43 - Là, il y en a moins maintenant parce qu'on a du mal à y tenir.
00:46 - Porte principale ? - Voilà.
00:48 - C'est pour être visible.
00:50 - Là-haut, la ville du Havre va commencer à prendre le relais.
00:53 - Vous le savez bien, c'est pas des gros salaires.
00:57 Donc, c'est un sacrifice énorme qu'ils font.
00:59 Donc, c'est courageux.
01:04 C'est vraiment courageux de tenir autant de temps.
01:05 Ils ont été délogés la semaine dernière.
01:08 Ils sont revenus trois fois plus depuis l'hienne.
01:13 Le mouvement va-t-il s'étioler ou se durcir ?
01:18 Le blocage économique du pays peut-il s'intensifier ?
01:22 Johan et ses camarades doivent décider
01:24 quelles actions mener dans les jours à venir.
01:26 Avant l'assemblée générale, ils improvisent un barbecue
01:30 à l'heure précise où le président de la République, Emmanuel Macron,
01:34 s'adresse aux Français.
01:35 Ici, personne ne l'écoute.
01:38 - Je pense que là, il parle surtout pour sa petite cour.
01:41 Voilà, donc on l'écoute plus.
01:43 Il nous écoute pas, on l'écoute plus.
01:45 La réforme des retraites n'est pas la seule cause de leur colère.
01:52 Il y a ce trop-plein, comme ils disent.
01:53 Les mois à découvert, l'inflation et surtout un sentiment
01:59 d'injustice qui les ronge.
02:00 - Ça va plus loin que la retraite.
02:03 Il y a aussi un gros problème de répartition des richesses.
02:04 Clairement, on voit que depuis le Covid, c'est la crise,
02:07 soi-disant, oui, c'est la crise pour les salariés, pour les citoyens,
02:10 mais c'est pas la crise pour le CAC 40.
02:12 Du pognon, il y en a, il est juste mal réparti, c'est tout.
02:14 On ne demande pas grand chose, quoi.
02:16 On demande juste à vivre dignement nos travails.
02:17 Les gens, ils veulent travailler, ils veulent participer
02:20 aux biens communs et tout, mais les entreprises,
02:22 elles ont abandonné la nation, en réalité.
02:24 - Manu, on t'attend.
02:26 - On va faire une AG, on va mettre des actions en place
02:28 et on va souffler sur les braises.
02:30 L'Assemblée générale commence dans une ambiance surchauffée.
02:34 - Vous avez tous regardé les médias, ça forme de partout.
02:37 On est mercredi, on est en semaine, c'est même pas un appel national.
02:41 Il court de partout.
02:42 Parce que M. Macron n'a pas entendu, on va l'expliquer autrement.
02:46 - Et on l'appelle maintenant.
02:47 (Acclamations)

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