Jean-David Blanc
fondateur de la plateforme Molotov
Le service de télévision en streaming offre un an gratuit aux abonnés de son ancienne concurrente
2 ans et demi et c’est fini. Salto n’aura pas réussi son pari de devenir le « Netflix à la française ». Née de l’alliance inédite entre TF1, France Télévisions et M6, la plateforme met la clé sous la porte et laisse sur le carreau quelques 800 000 abonnés. C’est à ces derniers que s’adresse Molotov, qui regroupe plus de 200 chaînes de télé et leur replay. Le service cofondé en 2016 par Jean-David Blanc et Pierre Lescure leur propose un an d’abonnement gratuit à l’offre Welcome, créée spécialement pour l’occasion. « Ca nous paraissait naturel de proposer aux gens qui avaient accès à la télévision en streaming de continuer à en profiter », explique Jean-David Blanc, invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt
fondateur de la plateforme Molotov
Le service de télévision en streaming offre un an gratuit aux abonnés de son ancienne concurrente
2 ans et demi et c’est fini. Salto n’aura pas réussi son pari de devenir le « Netflix à la française ». Née de l’alliance inédite entre TF1, France Télévisions et M6, la plateforme met la clé sous la porte et laisse sur le carreau quelques 800 000 abonnés. C’est à ces derniers que s’adresse Molotov, qui regroupe plus de 200 chaînes de télé et leur replay. Le service cofondé en 2016 par Jean-David Blanc et Pierre Lescure leur propose un an d’abonnement gratuit à l’offre Welcome, créée spécialement pour l’occasion. « Ca nous paraissait naturel de proposer aux gens qui avaient accès à la télévision en streaming de continuer à en profiter », explique Jean-David Blanc, invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt
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00:00 Bonjour Céline Bidarco, et à votre invité média, fondé il y a bientôt 7 ans avec Pierre Lescure,
00:05 la plateforme de télévision en streaming Molotov, il offre un an d'abonnement aux abonnés de Salto.
00:10 Salto qui ferme ses portes aujourd'hui.
00:12 Bonjour Jean-David Blanc.
00:13 Bonjour Céline.
00:14 Alors Salto c'était la plateforme née de l'alliance inédite entre TF1, France Télévisions et M6.
00:19 Elle s'arrête moins de 3 ans après son lancement, chaque actionnaire voulant reprendre sa route en solo.
00:23 Et vous, à Molotov, vous vous dites que vous avez peut-être un coup à jouer avec les 800, 900 000 abonnés à Salto, c'est pas négligeable.
00:30 Vous leur proposez de découvrir votre plateforme gratuitement.
00:33 Que comprend cette offre et quelles sont les conditions pour y avoir droit ?
00:37 Alors c'est très simple, il suffit d'aller sur welcome.molotov.tv et de s'inscrire,
00:43 de fournir un justificatif d'abonnement à Salto et vous pouvez profiter de Molotov pendant un an gratuitement.
00:50 Si on est abonné en février et/ou mars 2023 ?
00:53 Voilà, les dernières semaines, oui.
00:56 Imaginez que tous les abonnés de Salto viennent chez vous, ça fera un sacré manque à gagner quand même.
01:01 Ça fera du monde oui, mais on sera content.
01:04 Molotov a été créé pour faire aimer la télé aux gens.
01:06 Ça nous paraissait naturel de proposer aux gens qui avaient accès à la télévision en streaming,
01:11 de continuer à avoir accès à la télévision en streaming,
01:14 tout en leur faisant découvrir toutes les fonctionnalités extrêmement innovantes de Molotov,
01:19 comme le contrôle du direct, l'enregistrement, la recherche dans les contenus et tout ça.
01:25 C'est une aubaine pour vous quand même, la mort de Salto, ça fait un concurrent en moins ?
01:28 C'est toujours triste de voir une plateforme fermée.
01:30 La concurrence, ça génère au contraire, ça développe le marché.
01:35 Mais il ne faut pas oublier que Molotov a été créé le premier en 2016,
01:39 avec une plateforme extrêmement innovante, extrêmement unique,
01:42 et qu'on a ouvert la voie dans ce domaine-là.
01:45 Vous aviez été copié et mal copié ?
01:47 On va dire que c'était un hommage, oui.
01:49 En fait, Salto a été créé dans l'idée de concurrencer Netflix.
01:53 La réalité, c'était en fait un vrai Molotov.
01:56 Vous avez songé à racheter Salto à un moment ?
01:59 Non, parce que comme je le disais, on s'est lancé en 2016 avec une technologie extrêmement innovante et unique.
02:06 On n'avait pas vraiment de raison de racheter Salto.
02:08 TF1 et M6 vous ont interdit depuis plus d'un an de diffuser leur chaîne dans vos offres gratuites.
02:14 La justice leur avait donné raison.
02:15 Est-ce qu'avec la fin de Salto, dont ils étaient co-actionnaires, vous espérez des relations plus apaisées avec eux ?
02:20 Alors nos relations sont apaisées déjà depuis un an, justement, avec TF1, M6 et d'ailleurs toute l'industrie de la télévision.
02:27 On souhaitait, en fait, pour expliquer un peu aux téléspectateurs,
02:29 on considérait que les chaînes gratuites devaient le rester, y compris sur Internet.
02:33 Donc on avait proposé de diffuser les chaînes gratuites, gratuitement, sur Molotov.
02:39 Ce qu'ont choisi M6, surtout, c'est de faire passer les chaînes derrière un paywall.
02:46 C'est-à-dire que les gens doivent s'abonner pour pouvoir les regarder.
02:49 La justice leur a donné raison, donc on les a passées derrière le paywall.
02:52 Aujourd'hui, les stratégies des groupes de télévision sont en train de changer.
02:55 Ils ont fermé Salto, la fusion n'a pas eu lieu.
02:58 Il semblerait que TF1 et M6 aillent vers une distribution en streaming justement gratuite.
03:04 Donc probablement que les dons vont changer dans les mois qui viennent.
03:07 Les chaînes vont changer quoi ? Ils vont accepter de vous donner le signal gratuitement ?
03:10 En tout cas, leur stratégie semble aller vers la diffusion en streaming,
03:14 financée par la publicité. Donc ils vont chercher à maximiser leurs audiences.
03:18 En créant Molotov en 2016, vous vouliez proposer de la télé, mais en version Netflix.
03:23 C'est-à-dire toute l'offre facilement accessible, regardée au même endroit.
03:27 Est-ce que vous imaginez qu'un jour une plateforme, et peut-être la vôtre, peut-être Molotov,
03:31 agrégerait à la fois les contenus de la télé et ceux de tous les services de vidéo à la demande ?
03:36 Netflix, Prime, Disney, tout ça, sur la même plateforme. Est-ce que ce serait possible ?
03:39 Pourquoi pas, mais ce n'est pas notre rôle.
03:41 Notre rôle, c'est d'agréger les chaînes de télévision locales dans un pays.
03:44 L'offre de télévision en France, pour prendre l'exemple de la France, est extrêmement forte.
03:48 Vous avez des chaînes extrêmement variées, comme Arte, comme TF1, comme M6, comme NRJ, comme BFM,
03:55 comme France Info, qui ont chacune une offre extrêmement profonde.
03:59 L'idée, c'est d'agréger dans une plateforme à la fois le live et le replay de l'ensemble de ces chaînes,
04:05 de manière moderne, avec des fonctionnalités qui rendent la liberté aux gens,
04:09 qui leur permettent de pouvoir revenir en arrière, d'enregistrer, de chercher,
04:13 d'éventuellement se transférer, de donner de la modernité à la télévision en l'agrégeant dans une plateforme.
04:22 Chacun son rôle, on ne peut pas tout faire à la fois.
04:25 Mais vous ne pensez pas un jour créer des contenus, fabriquer vos propres contenus ?
04:29 Ce n'est pas notre rôle, c'est le rôle des éditeurs qu'on respecte et qu'on veut mettre en avant.
04:33 L'objectif de Molotov, c'est de faciliter la découverte des contenus offerts par les éditeurs.
04:37 Est-ce que vous saviez qu'à 3h du matin, il y avait des documentaires exceptionnels sur Arte, sur telle petite chaîne ?
04:44 - Moi, oui, mais les grands publics, probablement non.
04:47 - Et toute l'idée, justement, c'est que cette offre foisonnante devient inaccessible, tellement il y en a.
04:52 Donc l'idée, c'est ça, c'est d'apporter de la visibilité, de la personnalisation, de la facilité,
04:57 pour mieux découvrir l'offre de la télévision française.
04:59 - Et vous parvenez aussi à rajeunir l'audience des contenus télé, c'est ça aussi l'enjeu ?
05:04 - Ah ben bien entendu, puisque ce que reprochent les jeunes la plupart du temps,
05:08 c'est le fait de rester devant un poste de télévision linéaire et de ne pas pouvoir interagir.
05:14 Ce qu'aiment les jeunes, c'est pouvoir interagir avec leur iPhone, avec leur télévision interactive,
05:18 avec leur Apple TV, avec leur Android.
05:21 Et donc du coup, quand vous facilitez l'accès, quand vous donnez de la modernité,
05:25 vous permettez plus facilement la découverte de contenus, oui.
05:28 - Ça veut dire qu'il y a beaucoup de jeunes parmi vous, 420 000 abonnés payants, si j'ai les derniers chiffres ?
05:33 - Oui c'est ça, on a plus de 22 millions de personnes qui se sont inscrites sur la plateforme,
05:38 3 millions qui l'utilisent chaque mois et 420 000 payants au 31 décembre, pour vous donner les chiffres récits.
05:43 Et oui, tout c'est très simple, une génération de moins que ceux qui regardent la télé en linéaire.
05:48 - Ah oui, 20 ans de moins. - 25 ans.
05:50 - Molotov a été racheté par le groupe Fubo en 2021, c'est votre pendant américain,
05:55 mais lui il est 100% payant. Allez-vous du coup arrêter votre offre gratuite ?
06:00 - Non, on ne souhaite pas arrêter notre offre.
06:02 Pour préciser, on a fusionné avec le groupe Fubo, qui fait la même chose que nous aux Etats-Unis et au Canada.
06:07 On a fusionné nos équipes de manière à continuer à investir, et encore plus que jamais,
06:12 dans l'innovation, dans la technologie, dans l'intelligence artificielle,
06:15 qui permet de faire de la recherche de contenus plus facilement.
06:19 Les modèles économiques de la distribution télévisuelle changent en fonction des pays.
06:25 En France, il y a beaucoup de télévision gratuite qui est accessible facilement par l'antenne, par les box.
06:30 Aux Etats-Unis, c'est une tradition d'une télévision qui est beaucoup plus chère, qui est payante.
06:34 Donc on applique chaque modèle en fonction de chaque pays.
06:37 Pour répondre à votre question, non, on veut continuer à avoir une offre gratuite.
06:40 - Et vous allez fusionner vos deux plateformes cet été, c'est bien ça ?
06:43 - On va fusionner la technologie, on est en train de finir de développer une plateforme unifiée.
06:48 Avec plus de puissance, plus d'innovation, encore plus de moyens, plus rapide, etc.
06:54 Qui va nous permettre d'offrir plus de services d'une part, et de se déployer dans d'autres pays d'autre part.
07:00 - Mais il y aura toujours une plateforme qui s'appellera Molotov ?
07:02 - En France, absolument.
07:03 - Ça, ça ne va pas changer. Merci d'être venu nous voir Jean-David Blanc.
07:05 - Merci Céline.
07:06 - Vous êtes cofondateur et président de la plateforme Molotov.