A 26 ans, le créateur de contenus sur l’actualité compte 1,1 million d’abonnés sur YouTube. Il produit la chaîne que vient de lancer l’ancienne star des JT de TF1.
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00:00Votre invité Média, Céline Baye d'Harcourt, est une personnalité qui compte sur Youtube.
00:08C'est un créateur de contenu sur l'actualité, suivi par un million d'abonnés et il conseille
00:14désormais Claire Chazal qui vient de créer sa chaîne sur la plateforme.
00:17Bonjour Gaspard G.
00:18Bonjour, heureux d'être avec vous.
00:19On est heureux aussi de vous recevoir parce qu'il faut dire quand même qu'il y a peu
00:23de Youtubers qui veulent venir sur des médias traditionnels, je ne sais pas pourquoi.
00:26Il faut venir, je lance l'appel, venez.
00:29Il faut mélanger les mondes.
00:30Absolument.
00:31L'intergénérationnalité, l'inter-média, c'est ce que j'ai envie de créer.
00:34Alors on connaît davantage Hugo Décrypte qui est le Youtuber le plus célèbre sur
00:38ce créneau de l'information mais il n'est pas le seul.
00:41Vous aussi Gaspard, vous faites des vidéos pour raconter, analyser ce qui se passe dans
00:44le monde.
00:45Certaines ont dépassé le million de vues.
00:46Vous avez 26 ans, ça fait 10 ans que vous avez créé votre chaîne Youtube, vous y
00:50réalisez des portraits de personnalités, des reportages, vous êtes allé en Ukraine
00:54récemment, des enquêtes aux Etats-Unis pendant la campagne, des interviews.
00:58Est-ce que vous êtes journaliste, Gaspard G ?
01:00Bonne question, je vous laisse le soin d'y répondre.
01:02Je ne prendrai pas le risque de froisser trop de gens, je m'importe assez peu de l'étiquette
01:07en vérité.
01:08Ce qui est important aujourd'hui, ce que je peux vous dire, c'est que je fais un travail
01:10qui est journalistique.
01:11Une grande audience, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
01:14Ce n'est pas un grand intellectuel qui l'a dit mais Spiderman je crois.
01:16Et l'ambition c'est de pouvoir fournir une information servicielle, accessible à tous,
01:22à des audiences jeunes et moins jeunes et en travaillant avec des journalistes.
01:26Vous faites le même travail que quelqu'un qui est salarié ou pigiste du Monde de France
01:32Info de Libération ?
01:33Je n'ai pas le sentiment que mon travail soit très différent, en effet, maintenant
01:36je n'ai pas la carte de presse pour plein de raisons.
01:38C'est un problème ça ?
01:39Honnêtement, pour moi non, pour les journalistes qui travaillent avec moi, oui.
01:43C'est un sujet de marque employeur, aujourd'hui j'embauche plusieurs dizaines de personnes
01:47et c'est un sujet pour pouvoir évidemment donner envie aux journalistes de travailler
01:53avec nous.
01:54Un artiste de médias traditionnels se lance sur Youtube, Élise Lucey, on l'a vu il y
01:58a quelques temps, et puis Claire Chazal, dont vous produisez la chaîne Gasparger.
02:02Comment s'est faite cette rencontre ?
02:03Alors, ça s'est fait à travers un espèce de hasard d'événement, vous savez comment
02:10ça se passe, par moment une personne fait rencontrer une autre personne qui vous fait
02:13rencontrer une autre personne.
02:14Moi je ne suis pas du tout parisien, je suis né dans le nord à Côte d'Armentière et
02:17donc…
02:18Ah oui c'est vrai ?
02:19Oui, valentienne moi.
02:20Très bien.
02:21On vous laisse ?
02:22Non mais en fait ce que j'ai envie de vous dire c'est qu'ici je suis à Disneyland,
02:25je suis au musée Grévin, donc la première fois que je rencontre Claire Chazal, il y
02:28a une espèce de truc où c'est l'icône pour moi de l'information, c'est la grande
02:33dame de l'info de TF1, je suis né en 97, donc vous voyez vraiment c'était l'âge
02:38d'or de Claire, c'était à ce moment-là, et en fait elle se montrait hyper curieuse
02:42de ce qui se passait sur le numérique et elle avait envie à la fois de pouvoir retrouver
02:46et de pouvoir continuer de parler plus directement peut-être et avec plus d'authenticité à
02:52ses plus grands fans et à la fois à une nouvelle audience qui est aujourd'hui présente
02:56sur le numérique.
02:57La chaîne s'appelle « Chez Claire », la journaliste fait part de ses coups de cœur
02:59culturels, elle a fait aussi une interview du chorégraphe des JO, Thomas Joly, 75 000
03:04vues.
03:05Qu'est-ce que vous lui apportez concrètement ? Qu'est-ce que vous lui apprenez aussi
03:08sûrement ?
03:09Honnêtement, sur le plan éditorial, il n'y a pas grand-chose à lui apprendre, elle
03:12est extraordinaire et on est tellement chanceux de pouvoir travailler avec Claire là-dessus.
03:16C'est plutôt les codes de YouTube.
03:18C'est effectivement des moyens de production, ça c'est un vrai sujet.
03:21Comment aujourd'hui on produit du podcast, parce que du coup cette émission elle est
03:25effectivement présente sur YouTube, les chiffres que vous venez de donner sont ceux de la première
03:28émission d'une chaîne YouTube qui venait d'être créée, donc c'est hyper encourageant,
03:32là il y a plein d'autres entretiens à venir.
03:33Et puis à côté de ça, Claire est aussi présente sur Instagram, sur TikTok, où ses
03:38formats font 300, 500, 600 000 vues parfois, pour faire des recommandations culturelles,
03:44c'est exactement ce qu'elle fait aujourd'hui à la télévision encore, puisqu'elle fait
03:48ce virage vers l'information pour la culture aujourd'hui.
03:51Mais le ton n'est pas le même sur YouTube.
03:52Le ton est un peu différent, et à la fois c'est très important, on ne se travestit
03:57pas.
03:58Elle a fait une carrière de dizaines d'années dans le cœur des Français avec une tonalité,
04:02alors parfois on lui dit, bon Claire, Mesdames et Messieurs, bonsoir, ça non, on peut éviter,
04:07mais par contre, pour de vrai, elle continue d'avoir exactement la même tonalité qu'elle
04:12avait autrement.
04:14Elle ne tutoie pas, par exemple.
04:15Voilà, on ne fait pas preuve de démagogie, il ne s'agit pas de dire, ok, Claire, à
04:18partir de maintenant, tu vas me dire, salut les gars, salut les amis, non, ce n'est pas
04:22la tonalité qu'on souhaite lui prendre.
04:23Ça ne vous agace pas quand même que des journalistes télé viennent sur votre terrain ?
04:27Non, franchement, je vous le dis, pas du tout.
04:30On est très contents de pouvoir créer de l'intergénérationnalité.
04:34C'est vrai que pendant longtemps, nous, youtubeurs, et je pense que c'est pour ça qu'il y a beaucoup
04:38de créateurs de contenu qui sont un peu frileux d'aller sur la télé et la radio, on se
04:41souvient d'une grande séquence avec Squeezie et Ardisson, Ruquier, Natoo, ils étaient
04:46méprisés, un peu moqués, etc.
04:49Est-ce que ce sont des vraies audiences quand vous dites que vous avez des millions d'abonnés
04:51? Bon, aujourd'hui, c'est un peu passé, tout ça, le but, c'est de connecter ces
04:55deux mondes-là.
04:56Et vous, vous imaginez faire le chemin inverse ? On voit Hugo Traverse, Hugo Décrypte, qui
05:00a une émission maintenant sur France 2, ça, ça vous intéresserait, Gasparger ?
05:03Pourquoi pas.
05:04Vous ne dites pas non ?
05:05Non, je ne dis pas non, et puis peut-être que c'est même des choses qui sont en cours
05:09de conversation alors qu'on se parle, donc je serais très heureux de faire en sorte
05:12que ça se passe.
05:13Il y a effectivement une bascule depuis quelques temps, depuis cette fameuse interview de Thierry
05:18Ardisson avec Squeezie, on sent que les politiques aussi vous considèrent, qu'ils ont compris
05:22que les jeunes s'informaient en grande partie sur les réseaux sociaux, donc qu'il fallait
05:25qu'ils s'y montrent.
05:26Emmanuel Macron, vous avez monté dans son avion au printemps dernier quand il est allé
05:30en Nouvelle-Calédonie, vous l'avez interviewé, racontez-nous comment s'est monté cet entretien,
05:34est-ce que c'est l'entourage d'Emmanuel Macron qui est venu vous chercher ?
05:37Non, pas exactement, en fait dans chaque gros voyage présidentiel comme ça, pour
05:42expliquer peut-être à notre audience que je ne vous l'apprends pas, mais il y a un
05:45pouls de journalistes qui accompagnent avec une délégation.
05:47Ici en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, tous les vols étaient bloqués, il y avait une
05:51crise, et donc un journaliste se désiste.
05:55Il y a une place de plus dans l'avion présidentiel, dans ce camp qu'on voit, et on m'a proposé
05:59deux heures avant cette place, entre d'autres journalistes, et j'ai dit oui le premier,
06:04donc ça a été pour moi, et sur place, le chef de l'État m'a accordé une interview
06:08exclusive, il y avait le parisien et nous, et donc c'était extraordinaire.
06:12Sacré reconnaissance, combien de vues ?
06:14Ça ne fait que 400 000 vues, c'était assez marrant de voir.
06:17C'est pas beaucoup ça ? Franchement sur internet, c'est pas énorme,
06:19je suis un peu déçu, on peut même dire que c'est un peu un flop Emmanuel Macron.
06:22Non mais ce que je veux dire là-dessus, c'est que la parole du chef de l'État a été
06:26diluée à travers plein de prises de positions médiatiques, il y avait cette crise de Nouvelle-Calédonie,
06:33il y avait les européennes en même temps, c'était un peu le foutoir.
06:35Donc finalement c'est un coup que vous faites, ça vous permet d'être reconnu et connu,
06:40mais ça ne vous rapporte pas grand-chose ?
06:41Non, si, je suis très heureux, c'est une crédibilité extraordinaire qui a apporté
06:45notre travail, c'est aussi une crédibilité et une reconnaissance auprès des audiences
06:49des 18 34 qui aujourd'hui nous suivent sur internet.
06:53Mais c'est pas ce qu'ils attendent visiblement, que vous interrogiez des politiques, c'est
06:56pas ce qu'ils attendent, déjà le président de la République ça fait pas d'audience.
06:59En vrai ça fait pas d'audience, ça fait quand même la moitié ou un tiers de ce qu'on
07:03a l'habitude de faire sur nos chiffres, donc ça fait pas d'audience, mais c'est vrai
07:06que je pense qu'il y avait une forme de lassitude en fait, plus de la parole du chef de l'État
07:11que de la parole politique sur internet.
07:12En très très peu de mots s'il vous plaît Gasparget, vous êtes le secrétaire général
07:15d'un syndicat qui s'appelle l'Umic Union des métiers de l'influence et des créateurs
07:18de contenu, vous réclamez un statut pour ceux qui font de l'info, un statut de quoi ?
07:22Il faut pouvoir aujourd'hui accompagner cette contribution on croit essentielle médiatiquement
07:28qu'ont les créateurs de contenu qui sont pour la plupart des bons acteurs et qui ne
07:31sont pas des influx voleurs comme on a pu le voir sortis de téléréalité, ceux-là
07:35sont importants aussi, ils ont une contribution pour une certaine partie de la population
07:38mais nous on veut aussi pouvoir faire entendre la voix de ceux qui font les choses bien.
07:42Un label.
07:43Un label de qualité, accompagner cette création de contenu et réguler quand il va falloir
07:48le faire.
07:49Merci beaucoup, on était vraiment ravis de vous accueillir sur France 5 au Gasparget,
07:52merci.
07:53Merci à tous les deux.