Bruno Le Maire veut encadrer le métier d'influenceur

  • l’année dernière
Publicité mensongère, fiscalité, influenceurs mineurs... Bruno Le Maire souhaite encadrer le métier d'influenceur. Une façon de les protéger eux et leurs communautés tout en évitant et sanctionnant les abus. Pour Brut, il explique ce qu'il veut mettre en place.

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00:00 je fais moi-même mes publications Instagram,
00:01 il peut m'arriver, quand j'ai l'air absolument crevé le matin,
00:05 de faire une petite retouche pour avoir l'air moins fatigué.
00:07 Voilà, on fait tous la même chose, on ne va pas interdire ça.
00:09 Ce serait dommage, ça met de bonne humeur quand on a fait une retouche.
00:12 On est un petit peu plus beau, un peu plus optimiste, c'est très bien.
00:15 En revanche, si vous faites la promotion d'un cosmétique, d'une crème,
00:21 et qu'en face vous mettez une photo qui a été totalement retouchée,
00:24 là ça ne va pas parce qu'on fait un lien commercial
00:28 entre la crème et la photo, et c'est ça qu'on veut sanctionner.
00:31 C'est une info que vous avez donnée en avant-première à Brut,
00:43 vous avez annoncé interdire la promotion de la chirurgie esthétique sur les réseaux sociaux.
00:47 Un acte de chirurgie esthétique, ce n'est pas un acte banal.
00:49 Donc l'autoriser sur les réseaux sociaux par les influenceurs,
00:53 je trouve que c'est une mauvaise chose.
00:55 Donc avec la proposition de loi qui devrait être adoptée la semaine prochaine,
00:59 nous interdirons la promotion des actes de chirurgie esthétique par les influenceurs.
01:03 Faire la promotion de lèvres qui ont été repulpées par un acte de chirurgie esthétique,
01:11 sans qu'on ait averti sur les risques,
01:14 sans qu'on ait averti sur les dangers qui peuvent être liés à cet acte-là,
01:18 je trouve que ce n'est pas honnête.
01:20 Il va y avoir des limites à définir,
01:22 et ça, ça va être l'objet du texte et de l'examen du texte.
01:26 Est-ce que par exemple, une simple injection de Botox
01:29 est un acte de chirurgie esthétique ou pas ?
01:32 Ça, c'est le législateur qui va le déterminer.
01:34 Alors, vous venez d'annoncer différentes mesures pour réguler la pratique de l'influence.
01:40 Est-ce que vous pouvez revenir sur les plus fortes mesures, les plus gros points ?
01:44 La plus forte mesure, c'est de définir ce que c'est qu'un influenceur.
01:47 C'est un secteur super dynamique, créatif d'emploi, inventif,
01:51 où la France fait partie des leaders mondiaux.
01:54 Donc, il faut d'abord dire qu'est-ce que c'est qu'une activité d'influenceur.
01:58 Ce sera défini par la loi.
01:59 La deuxième chose qui est très importante,
02:01 c'est que l'influenceur, il place des produits.
02:04 Et il place des produits d'un industriel ou d'un commerçant
02:08 qui a souvent beaucoup plus de poids que lui.
02:10 Donc, il faut rétablir un équilibre commercial.
02:13 Donc, il y aura l'obligation d'avoir un contrat entre la marque et l'influenceur.
02:18 Et ça, je pense que c'est ultra protecteur de l'influenceur,
02:21 que la marque est plus puissante que lui.
02:23 Donc, le contrat, ça lui garantira tout simplement une juste rémunération.
02:27 Troisième chose, si vous êtes mineur,
02:29 parce que le métier attire beaucoup de mineurs,
02:31 vous devrez avoir l'autorisation préalable de vos parents
02:34 avant d'exercer ce métier d'influenceur
02:36 ou avant d'apparaître sur une vidéo d'un influenceur.
02:41 Là aussi, c'est une mesure de protection.
02:43 Enfin, il y a tous les dispositifs de signalement
02:46 et de sanctions qui seront mis en place.
02:48 Pour que le secteur se développe bien,
02:50 qu'il se développe de manière positive,
02:52 il faut que les arnaques et que les abus soient repérés et sanctionnés.
02:57 Donc, nous mettrons en place tout un dispositif de signalement.
03:00 Nous allons mettre en place une brigade au sein de la Direction générale
03:04 de la consommation et de réapplication des fraudes,
03:06 15 agents qui vont repérer ces abus, ces pratiques frauduleuses.
03:09 Comment vous allez faire pour contrôler tout le flux,
03:12 tout ce qui se passe sur les différents réseaux sociaux ?
03:15 Il y aura d'abord un dispositif de signalement préalable.
03:17 Par exemple, les associations de victimes,
03:19 ce ne seront pas les seules, mais les associations de victimes,
03:22 elles pourront signaler avec un canal préférentiel plus rapide
03:27 tous les abus qu'elles auront vus.
03:28 Ça pourrait être sur la commercialisation d'un produit défectueux,
03:31 frauduleux, le placement de produits sans qu'il y ait indication de la marque,
03:35 des visages où on n'indique pas qu'il y a eu des retouches
03:38 alors qu'il y a eu des retouches qui ont été faites.
03:41 Tous ces signalements pourront être faits par les associations de consommateurs,
03:45 par les associations de victimes,
03:46 et remonter ensuite à mes services, la DGCCRF, cette brigade.
03:51 Ce n'est pas la brigade toute seule qui va faire tous les signalements
03:53 et tous les repérages, elle n'y arriverait pas.
03:54 Il y aura des remontées d'informations, elle va les trier, les vérifier,
03:58 et transmettre ensuite à la justice pour qu'il y ait la sanction appropriée.
04:02 Si un influenceur est domicilié fiscalement à Dubaï,
04:06 mais qu'il s'adresse à la France, comment ça va se passer ?
04:09 Est-ce qu'il sera sous coup de la loi ?
04:11 Un influenceur domicilié à Dubaï,
04:14 d'abord il est soumis aux règles fiscales françaises.
04:17 C'est-à-dire que s'il est résident fiscal,
04:20 il doit apporter la preuve qu'il est réellement résident fiscal.
04:23 Et nous veillons à ce que les influenceurs, qu'ils soient à Dubaï ou ailleurs d'ailleurs,
04:27 respectent les règles fiscales.
04:29 Ensuite, s'il exerce son activité d'influenceur en France sur le consommateur français,
04:34 il sera évidemment soumis aux mêmes règles et aux mêmes sanctions.
04:37 Est-ce que vous allez mettre en place des mesures
04:38 pour protéger les influenceurs mineurs, mais qui sont mis en avant par leurs parents ?
04:43 Oui, vous ne pouvez plus le faire sans autorisation préalable.
04:46 Par ailleurs, les revenus devront être sur un compte bloqué
04:49 pour qu'on ne puisse pas utiliser ces enfants à des fins commerciales.
04:52 Ça, c'est bien le minimum.
04:53 Et quelles seront les sanctions prises à l'encontre de ceux qui ne respecteront pas cette loi ?
04:59 Sanctions financières d'abord, qui pourront aller jusqu'à 300 000 euros
05:02 lorsqu'il y a des pratiques commerciales abusives.
05:05 Et puis après, si ces règles sont bafouées de manière systématique,
05:10 c'est-à-dire récidives, pour faire simple, on pourra fermer les sites.
05:13 [Générique de fin]
05:15 [SILENCE]

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