Sergueï Jirnov, ex-espion du KGB, fait le point sur la guerre en Ukraine

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00:00 - La guerre est toujours là.
00:01 Quelque chose d'intéressant qui s'est passé, il y a eu la visite du Xi Jinping,
00:06 donc les dirigeants chinois à Moussou, je ne sais pas si vous avez suivi ça.
00:09 - Xi Jinping, oui.
00:10 - Oui, donc à Moussou, et hier, Poutine a déclaré qu'il va installer les armes nucléaires tactiques en Biélorussie.
00:18 - Alors c'est quoi ça, racontons.
00:19 - Eh bien voilà, mais ça, vous vous souvenez, il y a un an quand je suis venu...
00:23 - Ça commence à se faire que personne n'en parle.
00:24 - Ça c'est inquiétant.
00:25 - On n'en parle plus, c'est un gros bail ça.
00:27 - C'est une énorme information, mais sauf que la France...
00:31 - Alors c'est quoi les armes tactiques, est-ce que tu peux expliquer ?
00:33 - Les armes tactiques, c'est les petites armes qui ne sont pas énormes, qui ne produisent pas énormément de dégâts,
00:39 mais qui sont quand même donc nucléaires, et si jamais Poutine les employait, il franchirait la ligne rouge dans le monde entier.
00:47 On en parle depuis un an, et là, il y a Xi Jinping qui est venu à Moussou,
00:52 et Poutine lui a dit "Promet, jurez, je ne parle plus d'armes nucléaires, je ne les utilise pas".
00:56 Xi Jinping repart, et là, Poutine lui annonce qu'il va mettre ses armes en Biélorussie.
01:03 Donc, il s'est passé quelque chose de mal entre la Chine et la Russie, ça s'est passé mal pour Poutine.
01:09 - Non, ça c'est chaud.
01:10 - Ah là oui, ça va mal.
01:11 - Parce que c'est vrai que la Chine, c'était notre dernier... c'était un nouveau espoir.
01:14 - Et en fait, c'est ça ce qui s'est passé, c'est que Poutine a demandé à Xi Jinping de lui fournir des armes.
01:20 Et apparemment, Xi Jinping lui a dit non.
01:23 Et donc du coup, lorsque il est reparti, Poutine a recommencé à parler des armes nucléaires.
01:30 - Mais il est encore plus bourré alors.
01:31 - Mais je te sergueille, parce que c'est vrai que...
01:32 - Oui, tant mieux.
01:33 - C'est une bonne nouvelle.
01:34 - S'il vous plaît, s'il vous plaît.
01:35 Mais non, mais arrête.
01:36 Ça peut aller où, cette histoire ?
01:39 - Bah, ça peut aller n'importe où, parce qu'en fait, Poutine en parle depuis un an, plus d'un an.
01:46 On a commencé... vous vous souvenez, le 24 février, j'étais sur votre plateau, 2022.
01:51 - Oui, je m'en rappelle.
01:52 - Et quand je vous ai parlé de ces armes tactiques, vous étiez tous effrayés en disant mais qu'est-ce que c'est, cette histoire ?
01:58 Et trois jours après, lui, il a dit je peux les utiliser.
02:02 Et donc, en fait, il en parle toutes les semaines.
02:04 Toutes les semaines, il remet une couche, sauf qu'il y a Xi Jinping qui lui a dit arrête de faire ça.
02:10 Il lui a dit ça déjà au mois de septembre au Samarkand.
02:12 Et puis, il est allé le voir directement à Moscou en disant Vladimir, ça, c'est la ligne rouge pour la Chine absolue.
02:19 Ça veut dire que si tu repars des armes nucléaires et si tu... surtout si tu les utilises, la Chine va te lâcher.
02:26 Et la Chine, c'est le seul partenaire qui reste à Poutine.
02:30 Parce que sans la Chine, économiquement, il est mort.
02:34 - Il y a un mandat d'arrêt à la Chine.
02:35 - Et on est où ?
02:36 - En plus.
02:37 - Et en Ukraine, ça, on est où alors ?
02:39 - On est toujours au point mort.
02:41 Ça veut dire que les ukrainiens ont obtenu quelques gains de territoire.
02:45 Mais depuis trois mois, ni les uns ni les autres n'arrivent pas à gagner.
02:51 Et les Russes, ils ont essayé... ils ont amené avec la société, la fameuse société Wagner, ils ont amené même les prisonniers des prisons.
03:00 Mais ils perdent 1 000 personnes par jour.
03:02 - Ah, les Russes...
03:03 - Mais ils s'en fichent.
03:04 Poutine a mobilisé presque un demi-million de personnes.
03:07 Il a du mal d'ailleurs à les armer.
03:10 Il n'a plus même de chars modernes.
03:13 - On dit toujours que c'est une catastrophe pour la Russie.
03:18 Mais bon, la guerre est toujours en cours.
03:20 - On ne peut pas parler de catastrophe parce que la Russie, c'est un énorme pays.
03:23 Et donc, même à ce point-là, ils peuvent durer...
03:26 Cette guerre, ça fait déjà 9 ans qu'elle est là.
03:28 - C'est ça.
03:29 - Ça fait 9 ans.
03:30 Elle a commencé en 2014.
03:31 Et donc, s'ils ont tenu 9 ans, ils peuvent encore tenir un an ou deux ans.
03:35 Et ça dépend surtout quelle arme l'Occident fournit à l'Ukraine.
03:39 Le problème, c'est que...
03:40 - C'est quoi aujourd'hui les relations entre la France et la Russie,
03:44 entre Poutine et Macron ?
03:45 - Il n'y en a pas.
03:46 - Il n'y en a pas.
03:47 Il se parlait toujours.
03:48 Il se parlait tous les jours à un moment.
03:49 - C'est fini.
03:50 C'est fini.
03:51 Donc là, c'est une rupture.
03:52 - Il n'y a plus de contact.
03:53 - Parce que Poutine s'est moqué de Macron.
03:54 Et Macron...
03:55 - Qu'est-ce qu'il a dit sur Macron ?
03:56 - Il a dit, le petit président français qui se croyait qu'il pouvait m'influencer, etc.
04:03 En fait, il s'est moqué un peu.
04:05 - D'accord.
04:06 Et donc, là, il n'y a plus du tout de contact.
04:07 - Non.
04:08 Et surtout que du coup, le président Macron a fourni même les chars légers.
04:14 Bon, légers, AMX 10 français.
04:18 Et ça a poussé d'ailleurs les Etats-Unis et l'Allemagne à fournir les gros chars.
04:23 Donc là, on est quand même à l'armement lourd.
04:25 Vous vous souvenez, il y a un an, on parlait de casques et de protection de gilets pare-balles.
04:30 Maintenant, on parle d'avions, de gros avions.
04:32 - Eh bien.
04:33 - Voilà.
04:34 Donc en fait, le conflit, bien évidemment, il y a l'escalade dans ce conflit.
04:37 D'ailleurs, je vais faire une petite publicité.
04:39 Dans deux mois, je sors mon prochain livre qui va s'appeler "L'escalade".
04:43 - Tu viendras.
04:44 Ça se passe à la montagne ?
04:46 [Rires]
04:48 [Applaudissements]
04:52 - M. Sergueï, petite question.
04:55 Et on parle beaucoup de la santé de Vladimir Poutine.
04:58 Alors, on entend tout et n'importe quoi.
05:00 Est-ce que tu as vraiment des infos ou est-ce que tout ce qu'on entend, c'est du délire ?
05:05 - Il y a quelque chose qui est extraordinaire.
05:08 L'année dernière, vous m'avez posé la même question sur ce plateau à plusieurs reprises.
05:12 Qu'est-ce que je vous ai dit ?
05:13 - Tu as dit quoi ?
05:14 - Je vous ai dit qu'il était vieux et peut-être malade.
05:17 Mais je vous ai dit tout de suite que François Mitterrand, avec son cancer, a tenu deux septennats.
05:23 C'est vrai ou c'est faux ?
05:24 - C'est vrai.
05:25 - C'est vrai.
05:26 Eh bien, les gens ont retenu la première chose en disant
05:29 "Vous nous avez annoncé que Poutine allait crever".
05:31 Sauf que je n'ai jamais dit ça.
05:33 J'ai dit que bien évidemment, n'importe quelle personne qui a dépassé 70 ans,
05:37 il a un certain nombre de maladies.
05:39 Mais ces maladies, il peut peut-être tenir encore 10 ans.
05:42 Parce qu'il a quand même tous les médecins du monde, il a tous les médicaments du monde.
05:46 Mais bien évidemment, on se pose quand même des questions.
05:49 - Mais il est malade ou pas ?
05:51 - Il a un certain nombre de maladies.
05:53 - D'accord.
05:54 C'est vrai qu'il peut faire appel à des sosies ou pas ?
05:56 - Ah mais les sosies, ça c'est sûr et certain.
05:58 - Ah c'est sûr ?
05:59 - C'est sûr et certain.
06:00 - Parfois il y a des…
06:01 - Quand on a commencé déjà avec vous, de parler de ça,
06:04 on nous traitait de guignols, de clowns, etc.
06:07 C'était n'importe quoi.
06:08 Et en fait, actuellement, il y a même les instituts sérieux,
06:11 les services secrets et les instituts d'études de la guerre,
06:14 qui disent que ce n'est pas impossible qu'il utilise ça.
06:18 Et par exemple, la semaine dernière, il s'est passé un déplacement.
06:21 Donc il a fait un déplacement.
06:23 Et sur les trois points dans lesquels il était,
06:26 moi je suis sûr qu'à Sébastopol, c'était un sosie de Poutine.
06:30 Ce n'était pas Poutine.
06:32 L'argument.
06:34 On connaît Poutine.
06:35 On l'utilise avec…
06:36 Enfin, on l'étudie avec la loupe.
06:38 On sait depuis 23 ans que quand il marche,
06:41 il a une démarche très particulière.
06:43 On a l'impression qu'il a un sabre qui lui pendouille à la droite
06:46 et qu'avec sa main droite, il retient ce sabre.
06:51 Donc il ne bouge quasiment jamais son bras droit.
06:54 Et là, à Sébastopol, il y a quelqu'un qui faisait ça.
06:57 Et donc, ce n'est pas Poutine.
06:59 C'est la même chose.
07:00 - Pourquoi est-ce que vous ne changez pas ?
07:02 Pendant 23 ans, vous avez une manière de marcher.
07:06 - Donc tu penses vraiment qu'il y a vraiment des sosies ?
07:08 Il y a beaucoup de sosies de Poutine ?
07:10 - On parle de deux ou trois.
07:12 - Ah ouais, quand même.
07:13 Tu vois, Castali a beaucoup parlé aujourd'hui.
07:15 C'est un sosie, tu vois.
07:17 [Rires et applaudissements]
07:22 - Dernière petite question.
07:24 Alors, bien sûr, c'est ce qui revient à l'esprit de tous.
07:27 Tout le monde parle de Troisième Guerre mondiale
07:29 avec tout ce qui se passe actuellement.
07:31 Est-ce qu'en Ukraine, est-ce que...
07:33 On a l'impression qu'il y a eu une escalade, vraiment,
07:37 à un moment, et on s'est dit que ça devait être
07:39 de plus en plus chaud.
07:40 On a l'impression que ça se tempère un peu
07:42 entre la Russie et les autres pays,
07:43 ou bien c'est juste une impression ?
07:44 - Non, c'est juste une impression.
07:45 - D'accord.
07:46 - On est actuellement dans un moment stable.
07:50 Mais le problème, c'est que si jamais...
07:52 Et d'ailleurs, j'ai commencé déjà à le dire l'année dernière,
07:54 c'est que ce qui me fait peur, c'est si jamais l'Ukraine gagnait.
07:58 Parce que si l'Ukraine gagnait, c'est là où Poutine serait acculé
08:02 et peut-être même tenté à utiliser l'arme nucléaire.
08:06 - D'accord.
08:07 Donc là, et là, ça...
08:08 - Et là, on s'approche.
08:09 On s'approche de ça.
08:10 D'où l'escalade.
08:11 [Musique]

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