Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Jeudi dernier, ce sera sans doute aussi le cas aujourd'hui.
00:00:02 Il y a certes des gens qui contestent la réforme des retraites
00:00:06 sur le fond, d'autres sur la forme, les modalités d'adoption.
00:00:08 Donc il faut aussi qu'on soit capable de réexpliquer
00:00:11 qu'en réalité, moi, j'entendais des jeunes
00:00:13 que j'ai rencontrés hier qui me disaient
00:00:16 "Mais vous n'avez pas demandé de vote au Parlement."
00:00:19 Je crois qu'il peut y avoir une forme de confusion.
00:00:22 Le 49-3 n'implique pas qu'il n'y aurait pas de vote du Parlement.
00:00:25 Seulement, au lieu de faire voter sur un texte,
00:00:27 on fait voter de manière plus générale
00:00:29 sur la légitimité que le Parlement donne ou non au gouvernement
00:00:32 pour faire cette loi.
00:00:34 C'est-à-dire que si le Parlement avait décidé
00:00:36 de ne pas accorder sa confiance au gouvernement,
00:00:38 non seulement le gouvernement tombait,
00:00:40 si je puis me permettre l'expression,
00:00:42 mais la loi tombait, elle aussi.
00:00:44 Donc il y a bien eu un vote.
00:00:45 Ensuite, il y a ces questions démocratiques,
00:00:47 c'est pour ça que je les mets en avant,
00:00:48 parce que c'est ce qu'on entend monter
00:00:51 dans cette population de jeunes.
00:00:52 Et puis il y a aussi beaucoup de revendications
00:00:53 qui portent sur le pouvoir d'achat,
00:00:54 parce que beaucoup de Français font face aux difficultés
00:00:56 avec le prix du carburant, etc.
00:00:58 Et donc nous devons aussi rappeler
00:00:59 ce que nous avons mis en place en France
00:01:01 pour accompagner les Français dans cette période
00:01:03 et ce que nous mettons aussi en place
00:01:04 au niveau national et européen
00:01:06 pour faire en sorte de casser ce cycle d'inflation.
00:01:08 -Il y a aussi un très grand mal-être.
00:01:10 Une vingtaine d'universités sont bloquées aujourd'hui.
00:01:12 Vous leur demandez de reprendre les cours ?
00:01:14 -Je ne fais pas de...
00:01:15 La ministre en charge de la Recherche
00:01:17 et de l'Enseignement supérieur sera peut-être amenée
00:01:19 à s'exprimer sur la question spécifique des universités.
00:01:22 Une dernière ? -Oui, dernière.
00:01:23 Bonjour. Quentin Châtelier, Liaison sociale.
00:01:25 Je reviens sur le projet de loi immigration
00:01:27 dont l'examen a été suspendu au Parlement.
00:01:29 L'idée de découper en plusieurs...
00:01:30 -Il va y avoir un suivi des gens sur le soir à Paris.
00:01:33 -Voilà donc pour la prise de parole d'Olivier Véran.
00:01:37 10e journée de mobilisation et de blocage.
00:01:39 Une opinion publique toujours très largement
00:01:41 contre la réforme des retraites,
00:01:43 le spectre des violences plus que jamais présent.
00:01:46 Un dispositif policier inédit face à des éléments radicaux
00:01:49 venant notamment de Saint-Cyrine ou encore de l'étranger.
00:01:52 Nos correspondants dans la capitale, bien sûr,
00:01:55 mais en région, Rennes, Marseille, Bordeaux, Lyon.
00:01:59 Un renseignement territorial qui a alerté sur des ultras
00:02:02 voulant découdre avec les forces de l'ordre
00:02:04 une crainte d'un basculement vers l'inconnu.
00:02:07 Et plusieurs questions.
00:02:08 Comment sortir de la nasse ?
00:02:09 Qui souffle sur les braises ?
00:02:11 Avec à l'instant Olivier Véran qui vient d'affirmer
00:02:14 qu'ils sont que le gouvernement, l'exécutif et le rang
00:02:16 part à la violence et qui qualifie les propos
00:02:20 et l'attitude de Jean-Luc Mélenchon de graves et de mortifères.
00:02:24 On va en parler.
00:02:25 Nous serons évidemment un petit peu partout aujourd'hui
00:02:28 avec cette dixième journée et également avec nos invités
00:02:31 que je salue.
00:02:32 Bonjour à vous, Caroline Pilastre, merci d'être avec nous.
00:02:34 Naïma M. Fadel également.
00:02:36 Bonjour, Mickaël Sadoun. Bonjour.
00:02:38 Bertrand Cavaillé, merci également d'être présent aujourd'hui
00:02:41 pour Midi News, expert en sécurité générale de gendarmerie,
00:02:45 expert aussi en maintien de l'ordre.
00:02:47 On ne va beaucoup pas en parler.
00:02:48 Et Jean-Christophe Couville nous accompagne.
00:02:50 Bonjour, secrétaire national, unité SGP Police.
00:02:54 Première remarque avant d'aller à l'extérieur avec nos journalistes.
00:02:57 C'est la tonalité de ce que vient de dire Jean-Christophe Couville,
00:03:00 le porte-parole du gouvernement.
00:03:02 Les violences.
00:03:03 On ne parle plus du fond de la réforme des retraites.
00:03:06 C'est devenu le sujet central.
00:03:07 L'inquiétude, évidemment, aussi de cette journée.
00:03:10 Oui, en fait, quand on n'a plus de fond, il reste la forme.
00:03:12 C'est ce qu'on dit souvent.
00:03:13 Et donc aujourd'hui, on voit bien qu'on détourne un petit peu aussi
00:03:17 le regard des gens par rapport à cette réforme des retraites,
00:03:22 qui, je reste, reste la thématique principale quand même de la grogne
00:03:25 et de cette journée de mobilisation.
00:03:28 Alors, effectivement, on sent, nous, qu'il y a une radicalisation.
00:03:31 Bon, elle a toujours été là avec ces black blocs qui sont toujours 1000 à 1500,
00:03:36 notamment sur la région parisienne, sur Paris et un peu partout disséminé aussi.
00:03:40 On a des ultras vraiment dans des villes moyennes,
00:03:43 notamment l'ouest de la France, avec Nantes, avec Rennes.
00:03:47 Il y a eu Saint-Nazaire aussi la semaine dernière, qui était très, très compliqué.
00:03:50 Et voilà.
00:03:51 Et en fait, ce qu'il ne faudrait pas, c'est qu'il y ait une agrégation
00:03:55 autour de ces ultras, de personnes qui seraient prêtes à franchir le Rubicon.
00:04:00 C'est-à-dire à se dire, mais en fait, effectivement,
00:04:02 vu que pour l'instant, on a respecté les manifestations pacifiques,
00:04:06 on voit bien que de toute façon, il ne se passe rien.
00:04:09 On ne nous entend pas.
00:04:10 Du coup, peut-être que les autres ont raison.
00:04:12 Et en fait, c'est là-dessus qu'il ne faudrait pas tomber.
00:04:14 Il faut vraiment rester sur cette ligne de dire on maintient les manifestations pacifiques.
00:04:17 Sinon, vous nous direz quel est le risque.
00:04:19 Je voudrais simplement avertir là, en bas de l'écran,
00:04:21 avec ce qui se passe au niveau de la gare de Lyon.
00:04:23 Vous l'avez vu déjà tout à l'heure lors de l'émission de Jean-Marc Morandini,
00:04:26 où des grévistes, des cheminots grévistes ont occupé les voies de la gare de Lyon
00:04:32 et sont allés jusqu'à l'un des dépôts de la SNCF.
00:04:36 Pourquoi ?
00:04:37 Parce que l'un des cheminots, l'un des leurs, avait été blessé
00:04:40 lors de la précédente manifestation.
00:04:42 Alors, on va parler de cela.
00:04:44 On va parler aussi, évidemment, de ce dispositif.
00:04:47 Bertrand Cavallé, qui est qualifié d'inédit aujourd'hui,
00:04:51 avec plus de 13 000 policiers et gendarmes,
00:04:55 avec une concentration sur la capitale.
00:04:56 Est-ce que vous emploierez le mot inédit pour ce dispositif ?
00:05:00 Non, non.
00:05:01 Je crois que le format, le dispositif, dimensionnait, certes,
00:05:04 de façon très importante, mais on retrouve des formats
00:05:06 que l'on a connus durant la crise des Gilets jaunes.
00:05:09 En fait, environ une quarantaine d'unités de force mobile,
00:05:13 avec, c'est vrai, une problématique d'affrontement très sérieux,
00:05:17 avec ces Black Blocs qui jouent leur partie en solo
00:05:23 et qui essaient de susciter un effet d'entraînement.
00:05:26 Un effet d'entraînement.
00:05:27 Et on verra là encore pourquoi ou vers quoi.
00:05:30 Dans quel état d'esprit, c'est important aussi,
00:05:32 maintenant que cette journée de manifestation est engagée
00:05:35 et nous serons sur le terrain dans quelques instants,
00:05:37 Sandra Busson, dans quel état d'esprit sont les forces de l'ordre,
00:05:39 aussi bien policiers que gendarmes ?
00:05:41 Alors, ces forces de l'ordre, elles ont constaté, effectivement,
00:05:43 que le mouvement a légèrement changé depuis la semaine dernière.
00:05:46 Cette manifestation de jeudi qui a monté d'un cran
00:05:49 dans la violence de ces individus d'ultra-gauche.
00:05:52 Les forces de l'ordre qui ont aussi remarqué qu'il y avait,
00:05:57 pour la première fois, des jeunes, des lycéens, des étudiants,
00:06:00 qui pouvaient se laisser embarquer dans la violence.
00:06:03 C'est d'ailleurs une stratégie des individus d'ultra-gauche
00:06:05 d'emmener avec eux des manifestants plus classiques et de les radicaliser.
00:06:10 C'est une des alertes du renseignement, selon la note que nous avons consultée.
00:06:14 L'autre alerte, c'est de voir des manifestants classiques,
00:06:18 des individus qui adhèrent à des syndicats,
00:06:21 se radicaliser et se laisser aller aussi à la violence.
00:06:25 Les forces de l'ordre, elles sont dans un sentiment où...
00:06:29 Ils savent que cette journée risque d'être même plus violente
00:06:35 que celle de la semaine dernière.
00:06:37 Un policier me disait hier, ça fait très longtemps
00:06:40 qu'on n'a pas senti une crainte si forte dans notre hiérarchie
00:06:42 d'avoir des blessés en très grand nombre
00:06:44 dans les rangs des policiers et des gendarmes.
00:06:46 On leur a rappelé de bien porter leur casque, leur gant
00:06:50 en cas d'usage de cocktails Molotov.
00:06:53 Il y a des points de repli qui ont été établis pour chaque unité.
00:06:56 Si la situation devenait trop violente,
00:07:00 le niveau de tension risque d'être le plus élevé
00:07:03 depuis le début du mouvement.
00:07:04 Ce policier avec qui je discutais me disait
00:07:06 qu'ils en étaient arrivés au niveau de violence du 8 décembre 2018.
00:07:09 Vous vous rappelez, c'était juste après l'épisode de l'Arc de Triomphe
00:07:12 et il y avait eu déjà de multiples cortèges sauvages.
00:07:16 - Mais Laura, à vous entendre, la question n'est pas
00:07:18 quel va être le degré de violence,
00:07:19 mais c'est un scénario qui a l'air d'être écrit à l'avance.
00:07:22 C'est une fatalité aujourd'hui d'avoir des cortèges
00:07:24 qui sont noyautés par les Ultras, par les Black Blocs.
00:07:27 On parlera aussi ensuite de Sainte-Soline,
00:07:29 avec aussi un renseignement territorial
00:07:31 qui prévient Bertrand Cavaillé qu'ils peuvent venir aussi
00:07:34 se joindre à ces éléments radicaux dans les vies.
00:07:37 - Je pense qu'il faut aussi privilégier une lecture politique
00:07:39 qui est un piège politique pour la gauche aujourd'hui.
00:07:41 - Seulement pour la gauche ?
00:07:43 - Évidemment, pour le pouvoir en place.
00:07:45 Moi, j'ai dit que de toute façon, le pragmatisme oblige
00:07:49 à privilégier, à abandonner une solution politique.
00:07:52 Le maintien de l'ordre n'est pas une fin en soi.
00:07:54 Mais ce qui est très intéressant à noter,
00:07:55 c'est que les Black Blocs, il y a une idéologie derrière,
00:07:56 il y a une stratégie, l'action directe, la violence systémique,
00:07:59 la désinformation à outrance, mais également de piéger,
00:08:03 je dirais, la gauche parlementaire,
00:08:05 celle qui avait rompu avec les thèses marxistes-léninistes,
00:08:09 parce que là, il y a tout un historique avec les autonomes.
00:08:12 C'est intéressant d'avoir que certains responsables
00:08:15 de cette mouvance de la gauche, je dirais,
00:08:17 réformatrice et parlementaire,
00:08:19 pourraient tomber dans ce piège de la justification de la violence.
00:08:23 - Oui, mais alors, c'est ce qu'a dit d'ailleurs Olivier Véran,
00:08:25 et même Fadel, il dit, Jean-Luc Mélenchon,
00:08:27 ce qu'il dit, c'est grave, c'est mortifère.
00:08:29 Nous sommes le rempart à la violence.
00:08:31 En fait, la seule réponse de l'exécutif,
00:08:33 c'est nous sommes un rempart.
00:08:34 Aujourd'hui, le rôle de l'exécutif, c'est de dire,
00:08:36 nous, c'est le parti de l'ordre.
00:08:37 - Oui, mais c'est ça qui est grave.
00:08:39 - Mais où est-il, l'ordre ?
00:08:40 - Évidemment, le gouvernement a créé les conditions
00:08:45 pour que l'ultra-gauche, pour que Mélenchon, justement,
00:08:49 puisse utiliser ça pour aller, comme il le dit,
00:08:52 c'est l'ADN de Léphy, aller chercher la colère,
00:08:55 aller chercher la grogne et effectivement,
00:08:57 créer des situations de sédition et des révolutions.
00:09:02 Qui est la référence de Mélenchon ?
00:09:04 C'est Hugo Chavez.
00:09:05 Et aujourd'hui, le gouvernement qui,
00:09:07 pour rejoindre ce que vous disiez, Sandra, tout à l'heure,
00:09:10 rappelons-nous, le gouvernement, quand même,
00:09:12 l'unité syndicale qui s'est parfaitement bien organisée,
00:09:16 qui a organisé des manifestations...
00:09:19 - Et qui a encore tendu la main.
00:09:20 - Et qui a tendu la main.
00:09:21 - Olivier Véran vient de dire,
00:09:22 mais pas besoin de médiation pour parler.
00:09:24 - Voilà, et cette main a été rejetée.
00:09:26 L'affront qui a été fait, et rappelez-vous,
00:09:29 on l'a dit sur votre plateau, Sonia,
00:09:31 on a dit, ça va se radicaliser.
00:09:33 Et effectivement, dès les manifestations suivantes,
00:09:36 on a vu beaucoup plus de radicalisation
00:09:37 et tous les soirs, le désordre, le chaos.
00:09:40 - Mais alors, selon vous, politiquement, qui souffle ?
00:09:42 Qui sont ceux qui soufflent sur les braises ?
00:09:44 - En fait, ils s'alimentent.
00:09:46 Moi, pour moi, Mélenchon, le gouvernement...
00:09:49 Enfin, Mélenchon et le gouvernement, aujourd'hui,
00:09:51 s'alimentent mutuellement et créent des conditions
00:09:55 où, aujourd'hui, les Français sont pris en otage.
00:09:56 - C'est intéressant dans vos différentes prises de parole,
00:09:58 c'est qu'on dirait qu'à un moment, il ne faut pas aussi...
00:10:00 Attention, il y a aussi une responsabilité de notre part,
00:10:02 mais on dirait qu'il pourrait y avoir un basculement.
00:10:04 Mais vers quoi, Carole ?
00:10:05 Quand je pose la question, vers quoi on est ?
00:10:07 Vers l'inconnu. Mais c'est quoi, l'inconnu ?
00:10:09 Parce que vous citez Hugo Chavez.
00:10:10 Hugo Chavez, c'est partir d'un peuple révolté
00:10:13 pour un peuple révolutionnaire.
00:10:15 C'est la même chose.
00:10:16 - Plus de haine, plus de radicalisme.
00:10:18 La meilleure défense, c'est l'attaque de part et d'autre.
00:10:20 Mais je trouve ça gravissime, sans parler d'Elefi
00:10:24 et d'une partie de la NUPES,
00:10:25 qui a une mentalité révolutionnaire, insurrectionnelle,
00:10:29 qui est pour la VIe République
00:10:31 et qui, à l'arrivée, n'a pas grand-chose à apporter de plus au débat.
00:10:34 Mais le gouvernement ne joue pas son rôle
00:10:37 en termes d'atténuation de colère et de mécontentement.
00:10:39 Parce qu'on ne parle pas, effectivement, je vous rejoins, Jean-Christophe,
00:10:42 du fond, on parle de la forme.
00:10:44 Mais à partir du moment où vous avez tout l'intersyndical
00:10:47 qui demande à être reçu,
00:10:49 à vouloir retravailler certains points de cette loi,
00:10:52 et que le gouvernement...
00:10:53 - On parlait de le match.
00:10:54 - Le point essentiel... - Ils ne sont pas d'accord.
00:10:56 Donc, 64 ans, ils discutaient de quoi ?
00:10:58 - Ça vient du 49-3.
00:11:00 - Ça a été la grotte d'eau qui a un arbre et un verre.
00:11:02 - Aujourd'hui, l'enjeu, il est bien au-delà de l'âge de la retraite,
00:11:07 de cette question.
00:11:08 Il est sur une société, quand même, qui est fracturée,
00:11:11 avec une paupérisation objective des classes populaires,
00:11:14 des classes moyennes.
00:11:15 Donc, il ne faudrait pas qu'il y ait un effet de catalyseur.
00:11:18 Donc, il faut absolument, au contraire,
00:11:20 que les gens de raison l'emportent.
00:11:22 Les syndicats structurent le débat social.
00:11:24 On a vu ce qui s'est passé pendant la crise des Gilets jaunes.
00:11:27 Donc, il faut qu'il y ait un dialogue.
00:11:30 Il faut que cette société fonctionne de façon normale
00:11:33 et ne dérive pas vers des affrontements,
00:11:35 sachant qu'il y aurait des logiques idéologiques de l'affrontement.
00:11:39 Il ne faut pas l'oublier.
00:11:40 - Avec, peut-être, nous le verrons tout à l'heure,
00:11:43 une mobilisation et pas une démobilisation,
00:11:45 puisque depuis, déjà, la fois dernière,
00:11:47 les cortèges restent fournis.
00:11:49 Est-ce que c'est le cas ?
00:11:50 Nous allons rejoindre notre correspondant à Marseille,
00:11:53 dans les Bouches-du-Rhône.
00:11:55 Est-ce que ces cortèges sont toujours aussi fournis et importants ?
00:11:59 - Le moins que l'on puisse dire,
00:12:01 c'est qu'ils sont en forme contre la retraite.
00:12:03 C'est d'ailleurs le mot d'ordre, ici, dans la cité phocéenne.
00:12:05 Et pour cette 10e journée de mobilisation,
00:12:08 comme pour les précédentes,
00:12:09 ce sont les salariés grévistes d'Enedis
00:12:11 qui ont ouvert le cortège,
00:12:12 un cortège qui est parti, maintenant,
00:12:13 depuis une quarantaine de minutes.
00:12:15 Et les manifestants ont cet objectif, Sonia,
00:12:17 montrer au gouvernement qu'ils ne tomberont pas
00:12:19 dans le piège du pourrissement.
00:12:21 La question est de savoir, vous le disiez,
00:12:23 s'ils seront aussi nombreux que lors des précédents défilés.
00:12:25 A vue d'oeil, vu la longueur du cortège sur le Vieux-Port,
00:12:28 ils sont au moins autant que la dernière fois.
00:12:31 Notons aussi que le nombre de grévistes est stable,
00:12:33 selon les secteurs et selon l'intersyndicale.
00:12:36 Et puis, il y a des nouveaux venus,
00:12:37 comme notamment des salariés d'un hôtel de luxe à Marseille,
00:12:40 qui se sont d'ailleurs mobilisés dès 9h, ce matin.
00:12:42 La présence des jeunes, c'est aussi la clé.
00:12:44 Alors, Marseille n'est pas une cité
00:12:45 où, en général, les jeunes se mobilisent,
00:12:47 mais on les a vus passer à l'image, il y a quelques instants.
00:12:50 Et la présence des jeunes a tendance à s'amplifier,
00:12:52 surtout depuis le 49-3.
00:12:53 Et j'ajouterai, pour finir, que l'intersyndicale compte,
00:12:56 évidemment, sur la mobilisation
00:12:57 et sur le nombre de manifestants ici, à Marseille,
00:13:00 mais aussi sur la multiplication des manifestations,
00:13:02 un petit peu partout, dans le département,
00:13:04 également dans le Var ou encore dans le Vaucluse,
00:13:06 dans les principales villes.
00:13:08 -Merci beaucoup pour toutes ces informations.
00:13:10 Nous reviendrons vers vous, évidemment, à Marseille,
00:13:13 vers la cité phocéenne.
00:13:15 Ce qui vient d'être dit est très important.
00:13:16 En fait, l'inconnu, la grande question, Jean-Christophe Rouvis,
00:13:18 c'est aussi la jeunesse.
00:13:19 Une partie de la jeunesse va-t-elle fournir les cortèges ?
00:13:22 Va-t-elle aussi se mobiliser de manière plus radicale,
00:13:25 échaudée par le 49-3,
00:13:26 échaudée par la prise de parole d'Emmanuel Macron
00:13:29 à 13h il y a quelques jours ?
00:13:31 C'est un risque réel, aujourd'hui ?
00:13:32 -Alors, en fait, oui, la jeunesse,
00:13:35 la mobilisation de la jeunesse, c'est le factor X.
00:13:37 C'est-à-dire qu'on sait pas le calculer.
00:13:39 D'après la note des renseignements territoriaux,
00:13:43 la dernière fois, jeudi dernier, il y avait 30 000 jeunes.
00:13:46 Moi, je l'ai vu dans la manif à Paris.
00:13:48 C'est vrai que c'était très, très jeune.
00:13:49 Et là, ça pourrait être multiplié par 2 ou par 3.
00:13:52 Donc on sent que c'est en train de monter,
00:13:53 que le 49-3, c'était une bascule dans cette histoire
00:13:57 et qu'effectivement, quelque part, on leur a vendu en disant
00:14:00 "la démocratie, c'est une démocratie de façade".
00:14:02 On vous a volé le match et vous voyez bien que,
00:14:04 de toute façon, quoi que vous disiez,
00:14:06 même si vous allez dans la rue pour protester,
00:14:07 dans toutes les manières, on va imposer des choses.
00:14:10 Et en fait, le Parlement, c'est qu'une chambre d'enregistrement.
00:14:12 -D'accord, donc ça va bien au-delà de la réforme de retraite.
00:14:14 -Et du coup, c'était infusé par aussi l'ultra-gauche.
00:14:18 Et en fait, il se trouve de l'écho dans les jeunes.
00:14:20 Et en disant "vous voyez, c'est nos futurs pour vous".
00:14:23 -Et on a vu dans les cortèges sauvages en soirée la semaine dernière,
00:14:27 donc effectivement, plus de jeunes dans la manif,
00:14:28 et dans les cortèges sauvages le soir,
00:14:30 des jeunes qui commençaient à se livrer à des dégradations
00:14:33 et à alimenter les incendies.
00:14:36 Et la crainte aujourd'hui, c'est que la présence soit
00:14:39 2 à 3 fois plus importante et que certains de ces jeunes
00:14:43 se laissent aller à des violences galvanisées
00:14:47 par effectivement cette crise démocratique,
00:14:49 mais aussi par le sujet de la répression policière
00:14:53 qui commence à monter également.
00:14:54 -Et aussi, Michael Sadoun, une observation
00:14:57 avec des primo-manifestants,
00:14:58 c'est-à-dire des gens qui manifestent vraiment
00:15:00 pour la première fois et qui descendent dans la rue,
00:15:02 à chaque fois, en 10e mobilisation.
00:15:05 Il faut le noter, ce que c'est aussi pour les gens,
00:15:07 et là, je parle des manifestants, je veux dire,
00:15:08 qui manifestent vraiment contre la réforme des retraites,
00:15:10 l'effort qui est fait, l'effort financier,
00:15:13 le sacrifice qui n'est pas évident également.
00:15:15 -Oui, on parlait tout à l'heure du fait que les violences
00:15:19 et les casseurs ne doivent pas recouvrir l'actualité
00:15:21 et que l'arbre qui tombe fait toujours malheureusement
00:15:23 nécessairement plus de bruit que la forêt qui pousse,
00:15:25 mais que le gros phénomène reste quand même
00:15:27 ces millions de personnes qui manifestent très modestement
00:15:31 et très calmement dans la rue depuis des semaines.
00:15:33 -Mais le gouvernement n'en parle plus.
00:15:34 -Oui, bien sûr.
00:15:36 Pourquoi ? Parce que les violences...
00:15:38 En fait, il y a 3 bénéficiaires politiques de ces violences,
00:15:41 sans qu'elles aillent naturellement trop loin.
00:15:43 Un, le gouvernement, parce que ça lui permet de déplacer le sujet.
00:15:46 Deux, la France insoumise, parce que ça lui permet
00:15:48 de revenir dans le jeu politique et d'avoir une possibilité
00:15:52 de "mobilisation révolutionnaire".
00:15:54 Et trois, le Rassemblement national,
00:15:55 parce qu'il passe pour une opposition beaucoup plus douce
00:15:58 que celle qui se manifeste dans ces cortèges.
00:15:59 -Quand vous dites bénéfices, ils vont ramasser les cendres
00:16:01 d'un pays fracturé ?
00:16:02 -Oui, bien sûr.
00:16:03 Mais actuellement, je pense que la fracturation
00:16:06 profite à tout le monde.
00:16:08 -Bertrand, t'as vu ? -J'ai un avis contraire.
00:16:09 Je crois que ce déchaînement de violences,
00:16:11 il va être contre-productif.
00:16:13 Il donne l'image d'un État qui est faible,
00:16:16 qui n'assume pas l'ordre.
00:16:18 Donc, ici, s'embarque, soi-disant, du défi de rétablir l'ordre.
00:16:21 Ce qui se passe aujourd'hui, vu de l'étranger,
00:16:23 est encore plus calamiteux.
00:16:25 Deuxièmement, comme je disais tout à l'heure,
00:16:28 il y a un piège pour la gauche réformatrice,
00:16:30 la gauche qui a accepté le jeu parlementaire,
00:16:34 c'est d'être tiré vers ce qu'on appelle l'ultra-gauche.
00:16:37 Il y a bien trois familles dans la gauche.
00:16:39 Il y a la gauche traditionnelle, il y a donc l'extrême-gauche.
00:16:42 -Est-ce qu'on en a encore là, aujourd'hui ?
00:16:44 Pardonnez-moi, mais à l'analyse politique,
00:16:46 alors qu'on a un pays...
00:16:47 Faites attention.
00:16:48 Mais des fractures tellement profondes,
00:16:49 on se demande qui, aujourd'hui, dans le paysage politique,
00:16:52 pourrait apporter un début de réponse.
00:16:54 C'est le seul défi.
00:16:55 -C'est vrai que les fractures sont tellement...
00:16:58 -Vous allez nous répondre,
00:16:59 puisque j'ai interrompu, j'en excuse, Bertrand Cavallier.
00:17:01 On va aller à Bordeaux avec notre correspondant.
00:17:04 Même question que j'ai posée, justement,
00:17:07 à notre journaliste à Marseille, c'est-à-dire,
00:17:10 est-ce qu'il y a une partie de la jeunesse
00:17:12 plus importante dans les cortèges, aujourd'hui ?
00:17:14 Est-ce que c'est ce que vous observez ?
00:17:16 Et puis aussi, qui manifeste contre la réforme des retraites,
00:17:18 mais pas seulement, contre ce qu'elle appelle
00:17:19 une sorte de violence par rapport à la démocratie.
00:17:23 -Alors, Sonia, pour l'instant, c'est pas flagrant, en tout cas,
00:17:27 dans le rassemblement qui a lieu sur les allées de tournée
00:17:30 dans la centrale-ville de Bordeaux.
00:17:31 On est vraiment au coeur du monde syndical,
00:17:34 avec la CGT, Force ouvrière, la CFDT,
00:17:37 qui sont un très, très grand nombre, aujourd'hui,
00:17:40 pour un départ de cortège, c'est vraiment très impressionnant.
00:17:42 Je pense qu'on est en train de battre des records
00:17:45 en matière de fréquentation pour cette manifestation bordelaise.
00:17:48 On attend ici entre 9 000 et 13 000 manifestants,
00:17:54 d'après les forces de police, ce sera peut-être le double.
00:17:57 Alors, pour ce qui concerne la jeunesse,
00:17:58 sachez qu'ici, à Bordeaux, il y a quand même
00:18:00 un rassemblement historiquement du côté de la place de la Victoire,
00:18:03 parce qu'il y a une université, l'université de sociologie,
00:18:06 qui se trouve face de la Victoire,
00:18:07 et les étudiants ont l'habitude de se réunir là-bas
00:18:10 avant de rejoindre la manifestation,
00:18:12 donc ça veut pas dire grand-chose.
00:18:13 Pour l'instant, la présence des jeunes est assez faible,
00:18:16 en tout cas, sur cette manifestation,
00:18:18 mais ça peut évoluer dans le courant de l'après-midi,
00:18:20 lorsqu'elle se rapprochera de ce bastion,
00:18:22 vraiment de ce bastion de la jeunesse,
00:18:24 à Bordeaux, de la jeunesse qui manifeste,
00:18:26 qui se trouve à la place de la Victoire.
00:18:28 - Merci à vous. On sera attentifs, d'abord, évidemment.
00:18:30 C'est important de le rappeler, 10e journée de mobilisation,
00:18:34 et bien à la mobilisation qu'il va y avoir au cortège,
00:18:36 au nombre de manifestants,
00:18:38 pour les syndicats et pour la suite, ça sera essentiel.
00:18:41 On va rester quand même avec ce qui s'est passé,
00:18:43 notamment à Sainte-Soline.
00:18:44 C'est vrai que la question, Sandra Buisson,
00:18:46 vous allez nous rappeler, parce qu'il y a quand même 2 personnes
00:18:49 qui sont dans un état critique, ou en tout cas, qui est très grave.
00:18:54 La question, je pense que beaucoup de gens se la posent,
00:18:56 comment est-ce que des gens,
00:18:58 là, je parle des éléments radicaux,
00:19:00 qui sont connus pour leur dangerosité,
00:19:01 ont pu arriver aussi facilement sur zone ?
00:19:05 Et je vous laisse parler de ce déploiement.
00:19:07 - Alors, il y a eu 11 interpellations en amont du rassemblement,
00:19:10 dans les contrôles, et on a vu qu'il y avait eu
00:19:11 des saisies vraiment énormes de marteaux, de boules de pétanque,
00:19:15 de haches, de hachettes,
00:19:16 tout ce qui était nécessaire pour aider un à monter une ZAD,
00:19:19 et de deux, s'en prendre extrêmement violemment
00:19:21 aux forces de l'ordre.
00:19:22 Effectivement, ces individus sont extrêmement rodés
00:19:26 à éviter les forces de l'ordre,
00:19:28 à arriver par ordre tout à fait dispersés,
00:19:31 et à se regrouper au dernier moment,
00:19:32 quand ils vont commettre les exactions.
00:19:34 Ce que nous a indiqué le procureur de la République,
00:19:37 à la fin de la journée de samedi,
00:19:39 c'est qu'il n'y avait pas pu y avoir d'interpellation
00:19:41 au moment de ce déchaînement de violence.
00:19:43 C'était vers 13h, 12h-13h,
00:19:45 parce que l'intensité des violences était beaucoup trop forte.
00:19:48 Donc, les gendarmes étaient là pour maintenir
00:19:52 les individus les plus radicaux et les plus violents à distance,
00:19:55 parce que la mission, c'était qu'ils ne pénètrent pas
00:19:57 dans ce chantier de la retenue d'eau
00:19:59 pour y tenter d'y établir une ZAD
00:20:01 ou de dégrader les installations
00:20:03 qui étaient en train d'être mises en place.
00:20:06 Maintenant, le travail se fait à posteriori,
00:20:08 c'est-à-dire que ce sont les enquêteurs en judiciaire
00:20:10 qui vont essayer d'impliquer chacun des ultras
00:20:13 qui ont commis de violences sur les faits qu'ils ont commis.
00:20:16 C'est difficile, parce que, vous le savez,
00:20:17 ils ont des techniques très poussées.
00:20:19 Ils ont même des techniques proches de celles des forces de l'ordre.
00:20:22 Un CRS me disait hier, mais vous savez,
00:20:24 quand on voit l'image fournie par la gendarmerie,
00:20:26 on voit une colonne d'individus tout vêtus de noir,
00:20:29 masqués avec des gants,
00:20:31 montés à l'assaut des forces de l'ordre,
00:20:34 et en fait, ils ont la même organisation que nous,
00:20:36 c'est-à-dire que le premier protège, le deuxième agit,
00:20:39 le troisième, c'est pour le ravitaillement.
00:20:41 Ils ont ces boucliers qu'ils ont faits eux-mêmes,
00:20:45 qu'ils ont attachés avec une grande bâche
00:20:47 qui est spécifiquement renforcée
00:20:49 pour pouvoir les protéger des projectiles des forces de l'ordre.
00:20:52 Tout ça, c'est une technique à laquelle ils s'entraînent régulièrement.
00:20:55 C'est qu'il y a des lieux d'entraînement,
00:20:57 qu'ils ont des tutos pour savoir comment réagir
00:20:59 aux différentes stratégies de maintien de l'ordre
00:21:01 des forces de l'ordre.
00:21:02 J'avais assisté une fois à un procès
00:21:04 d'un individu ultra-radical qui était accusé de violence,
00:21:07 précisément sur un effectif des forces mobiles,
00:21:10 et il avait dans son téléphone un schéma d'un CRS
00:21:13 avec des flèches qui indiquaient où taper, où frapper
00:21:15 pour faire le plus mal possible.
00:21:17 -Malgré ce que vous dites, Sandra Buisson,
00:21:19 il y a aujourd'hui dans le spectre politique,
00:21:21 à la gauche de la gauche, de plus en plus, évidemment,
00:21:24 le thème, l'expression de violences policières
00:21:27 et qui infusent chez une partie de la jeunesse.
00:21:30 C'est une vraie question, Bertrand Cavaillé,
00:21:31 parce que chez une partie de la jeunesse,
00:21:33 et peut-être qui se retrouve aujourd'hui dans les cortèges,
00:21:36 il y a des violences policières, pas des violences
00:21:38 de certains policiers.
00:21:39 C'est en train de s'installer comme débat aujourd'hui.
00:21:42 -L'ultra-gauche, qui comporte comme troupes d'assaut
00:21:45 les Black Blocs, mais qui correspond à une véritable nébuleuse,
00:21:48 vous retrouvez des néo-trotskistes,
00:21:49 vous trouvez également des anarchistes,
00:21:52 a une stratégie commune, qui est de privilégier
00:21:55 l'action directe, la violence,
00:21:57 avec un but d'installer une société libertaire, etc.
00:22:01 Bien.
00:22:02 Il y a forcément une certaine fascination
00:22:04 de cela au sein de la jeunesse.
00:22:05 La jeunesse est toujours contestataire.
00:22:07 Donc l'enjeu aujourd'hui, c'est, au travers d'ailleurs
00:22:11 d'une manœuvre de désinformation très construite,
00:22:14 avec des manipulations.
00:22:16 C'est absolument édifiant, ce qui se dit depuis plusieurs semaines,
00:22:20 et notamment depuis plusieurs jours,
00:22:21 notamment sur ce qui s'est passé à Seine-Sauline.
00:22:23 On est sur une inversion caractérisée,
00:22:25 dans laquelle tombent certains responsables.
00:22:28 Bien.
00:22:29 Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, on verra si une partie
00:22:32 de cette jeunesse tombe dans ce piège
00:22:35 et rejoint ces éléments ultra-violents.
00:22:38 Maintenant, pour revenir sur la question de Seine-Sauline,
00:22:41 vous avez une implantation déjà depuis des années
00:22:44 d'éléments très radicaux qui servent de point d'appui.
00:22:47 On ne peut pas tout contrôler dans la profondeur.
00:22:49 Donc on les connaît, vous dites, depuis des années ?
00:22:51 Non, mais on en connaît une partie.
00:22:53 Mais les milliers qui ont convergé,
00:22:56 on ne les connaît pas tous.
00:22:57 D'aucuns, d'ailleurs, venaient de Paris,
00:22:58 avaient participé aux événements de la semaine dernière.
00:23:01 Et après, ce qui s'est passé,
00:23:04 c'est qu'il y a eu trois cortèges qui se sont constitués,
00:23:09 mais mêlant des activistes à des manifestants dits pacifistes,
00:23:13 pacifiques, bien que l'investition soit interdite.
00:23:15 Ils ont donc pu approcher du périmètre tenu par les gendarmes.
00:23:19 Et là, les ultra-gauches sont partis à l'assaut.
00:23:22 Et ça a été un déchaînement de violence.
00:23:24 Une question.
00:23:25 Quand on est un manifestant pacifique,
00:23:27 est-ce qu'on reste à côté des casseurs, des fauteurs de troupes,
00:23:29 de ceux qui sont munis de boules de pétanque ?
00:23:31 C'est une vraie question.
00:23:32 Vous avez deux choses très importantes.
00:23:35 La première, c'est que c'était une manifestation interdite,
00:23:37 qui fait l'objet d'une contravention.
00:23:38 Et plus encore, dès lors qu'il y a eu trouble hors public,
00:23:41 ce rassemblement a constitué un attroupement.
00:23:45 Il tombe dans le cadre de l'article 431-3 du Code pénal.
00:23:51 On peut citer tous les alénéas.
00:23:54 Le problème, c'est que tant que les magistrats ne retiendront pas
00:23:57 les articles, notamment 431-4, de la participation à l'attroupement,
00:24:01 c'est un délit.
00:24:02 - Mais comment vous faites sur une zone qui n'est pas délimitée ainsi ?
00:24:05 Comment vous faites pour empêcher...
00:24:06 - Le syndicat de la magistrature lui-même a dit,
00:24:09 par rapport aux dernières manifestations,
00:24:12 à ceux qui ont été arrêtés, il a dit qu'il ne faut pas les criminaliser.
00:24:15 Donc il y a un problème.
00:24:16 On a beau prendre par tous les côtés, j'allais dire,
00:24:21 mais en fait, on n'y arrivera pas,
00:24:23 parce que de toute façon, il y a un laxisme dans ce pays
00:24:25 qui fait que l'État n'est pas en droit...
00:24:27 - Mais quel que soit le gouvernement,
00:24:29 tout gouvernement est confronté à des troubles.
00:24:31 - Le laxisme, pardonnez-moi, de tout à l'heure,
00:24:32 on dit dispositif policier, peut-être pas inédit, mais conséquent.
00:24:35 Regardez...
00:24:36 - Mais là, on parle de 1 000 à 1 500 personnes qui sont toujours les mêmes,
00:24:38 qu'on a retrouvées dans les manifestations au jeudi dernier,
00:24:40 qui sont allées à Sainte-Céline.
00:24:42 - Comprenons, les forces de l'ordre sont confrontées à une difficulté
00:24:44 qui est récurrente.
00:24:45 C'est que lorsque les sommations sont faites,
00:24:48 elles visent à obtenir des manifestants dits pacifiques,
00:24:52 leur dispersion, leur éloignement.
00:24:53 Ils restent sur place alors qu'ils sont déjà en infraction.
00:24:56 Et là, ça facilite l'action des ultras.
00:24:58 - D'où ma question, jusqu'où va leur pacifisme ?
00:25:01 - On y répondra.
00:25:02 - C'est une question légitime.
00:25:03 Attention, ça veut pas dire qu'il s'agit de délégitimer
00:25:06 ces rassemblements-là.
00:25:07 Là, nous parlons de Sainte-Céline.
00:25:08 - À Sainte-Céline, j'en servis d'écran.
00:25:09 - C'est autre chose.
00:25:10 Une pause et on se retrouve avec nos journalistes,
00:25:13 nos correspondants un petit peu partout dans la capitale
00:25:15 et les régions.
00:25:17 10e journée de mobilisation et de blocage.
00:25:18 On écoutera aussi les syndicats qui vont prendre la parole.
00:25:21 ...
00:25:25 10e journée de mobilisation et de blocage
00:25:27 que nous vivons en direct avec nos journalistes.
00:25:30 ...
00:25:31 - Merci beaucoup, nos journalistes,
00:25:32 nos correspondants sur CNews.
00:25:34 On va prendre la direction de la ville de Rennes.
00:25:36 C'est l'une des villes, en tous les cas,
00:25:38 où il y a beaucoup d'attention, comme Nantes,
00:25:40 comme cela a été signalé par le renseignement territorial.
00:25:42 On y retrouve notre correspondant pour décrire ses images
00:25:46 avec ses bains d'ardure.
00:25:48 Je pense que c'est un début de cortège.
00:25:50 Ils sont ici déplacés.
00:25:51 ...
00:25:54 - Oui, exactement, Sonia.
00:25:56 Alors, écoutez, on se retrouve en pré-cortège,
00:25:58 j'ai envie de vous dire,
00:25:59 où depuis à peu près une dizaine de minutes,
00:26:01 des individus masqués ont pris quelques poubelles
00:26:04 et là, vous voyez, commencent à les jeter par terre
00:26:08 en ce moment, en direct sur les images.
00:26:10 On sent que la tension est montée d'un cran,
00:26:12 alors que cette manifestation était extrêmement calme jusqu'à maintenant.
00:26:15 Il faut dire que la journée avait commencé
00:26:16 avec beaucoup de blocages dans les rues de Rennes,
00:26:19 avec des blocages sur le périphérique, notamment,
00:26:22 et aussi dans les dépôts de bus,
00:26:24 ce qui fait que les gens, ce matin, étaient dans une sorte d'ambiance
00:26:26 extrêmement étrange.
00:26:28 C'est-à-dire que la ville était complètement éteinte,
00:26:30 il n'y avait que des gens à pied et en vélo,
00:26:33 et là, pour aller au travail,
00:26:34 et là, vous voyez qu'on monte d'un cran,
00:26:37 on va dire, dans la tension.
00:26:39 Ici, vous voyez que ces individus cagoulés
00:26:43 sont passés juste à côté des CRS avec les poubelles,
00:26:46 comme une forme de provocation,
00:26:48 et en même temps, il ne se passe pas grand-chose de plus depuis tout à l'heure.
00:26:52 C'est-à-dire qu'on sent juste que la tension monte
00:26:54 et tout le monde redoute ça.
00:26:55 Je peux vous dire, j'ai rencontré pas mal de commerçants ce matin,
00:26:57 qui me disaient même quitter leur magasin et revenir après,
00:27:01 en espérant ne pas constater trop de dégâts.
00:27:04 - Effectivement, et avec ce cri qu'on vient d'entendre
00:27:08 de la part de l'un des manifestants, si on peut les appeler ainsi,
00:27:12 c'est des individus cagoulés aux armes, Jean-Christophe Kouvits.
00:27:15 - Oui, c'est ce que j'ai entendu, aux armes.
00:27:18 Et dans pas longtemps, il va y avoir soit des jets de projets qui,
00:27:22 ils attendent d'être un peu plus nombreux,
00:27:23 soit des feux de poubelle, voilà.
00:27:25 On déplie les parapluies pour se protéger, des caméras.
00:27:28 Et après, ça va être que des horaires judiciaires.
00:27:30 Quand on va les interpeller, on va dire "Ah non, mais regardez,
00:27:33 on n'a rien contre eux, ils exprimaient leur colère".
00:27:36 - Ils sont en pré-cortège, donc ils sont vraiment en tête de cortège,
00:27:40 en début, identifiés, identifiables, si je puis dire,
00:27:42 entre les cas assez...
00:27:44 Ils passent devant les forces de l'ordre.
00:27:47 On est dans un face-à-face, évidemment.
00:27:50 - Pour l'instant, ils n'ont pas commencé.
00:27:51 Donc forcément, là, on ne peut pas intervenir,
00:27:53 puisqu'il faudrait bien sûr qu'on puisse aller au contact
00:27:55 et dire "Voilà, on enlève les barrières, les poubelles".
00:27:58 Parce que ça fait des barricades, il va sûrement y avoir ou le feu,
00:28:02 ou on va s'en servir après comme bouclier
00:28:04 pour aller au contact des forces de l'ordre et lancer des projectiles.
00:28:07 Donc soit ce qu'il faudrait faire, c'est intervenir,
00:28:09 sauf que pour l'instant, regardez, mes collègues,
00:28:11 ils ne sont pas non plus très très nombreux pour intervenir.
00:28:14 Et si on intervient, il y a aussi des gens qui sont pour rien,
00:28:16 des badauds.
00:28:17 Donc le maintien de l'ordre, c'est ça, en fait.
00:28:19 C'est toujours un équilibre, c'est toujours délicat,
00:28:23 il faut toujours se juger et surtout, j'allais dire,
00:28:27 des fois accepter aussi un certain désordre
00:28:29 jusqu'au moment où on siffle la fin de la récré.
00:28:31 Mais là, encore une fois, les policiers,
00:28:32 ce n'est pas eux qui prennent les initiatives.
00:28:34 Il y a une force publique qui leur dit
00:28:36 "On intervient ou on n'intervient pas".
00:28:37 - Pourquoi ? Parce que cette force publique ou l'État
00:28:39 a le monopole de la violence légitime.
00:28:41 Et c'est ce qui est en train d'être remis en cause
00:28:43 par l'extrême gauche, et là, je parle de la politique,
00:28:45 qui affirme, Mikaël, s'adonne qu'il y a aujourd'hui
00:28:48 une violence qui est illégitime.
00:28:50 Et là, on bascule dans autre chose quand on dit cela.
00:28:52 C'est-à-dire que l'État n'a plus finalement
00:28:54 ce devoir aussi de protection qui est le sien,
00:28:58 cette obligation.
00:28:59 - Oui, tout à fait.
00:29:00 L'extrême gauche joue un rôle extrêmement ambigü
00:29:02 vis-à-vis des casseurs et des violents.
00:29:03 Alors, Jean-Luc Mélenchon ne dira jamais
00:29:05 "Je suis derrière les casseurs, je suis derrière les violents".
00:29:08 Par contre, il va beaucoup plus se focaliser
00:29:10 sur les moyens qui permettent de lutter contre ces violents
00:29:13 que contre ces violents eux-mêmes.
00:29:14 C'est-à-dire que depuis quelques jours,
00:29:15 on a bien vu que l'extrême gauche
00:29:17 était beaucoup plus mobilisée par les Bravem à Paris
00:29:20 ou par les interpellations et les gardes à vue
00:29:23 qu'ils disent abusives, que par les casseurs eux-mêmes.
00:29:26 On parle seulement de 11 interpellations,
00:29:28 je crois que Sandra nous a dit tout à l'heure,
00:29:30 en amont à Sainte-Sauline,
00:29:32 sur une présence des manifestants violents
00:29:35 qui était de 1 000 ou de 1 500, je crois, annoncées.
00:29:38 Donc, on est dans une disproportion
00:29:40 de la violence autorisée pour le citoyen
00:29:43 et de la violence autorisée pour l'État qui protège.
00:29:47 - Avec Sandra Brouillison,
00:29:48 on a un focus, en tout cas une attention particulière
00:29:51 portée sur certaines villes.
00:29:52 Et Rennes fait partie de cette liste-là.
00:29:54 - Oui, selon la note des renseignements
00:29:56 qu'on a pu consulter, effectivement,
00:29:58 les autorités s'attendent à ce que les Black Blocs,
00:30:01 les ultras, les radicaux violents qui viennent de l'étranger,
00:30:04 qui étaient pour certains ce week-end à Sainte-Sauline,
00:30:06 vont venir à Paris, mais aussi dans certaines villes de province.
00:30:11 Les renseignements qui craignent des incidents graves
00:30:13 dans une cinquantaine de villes,
00:30:15 notamment celles où l'ultra-gauche en a fait son bastion.
00:30:20 Et notamment, il y a effectivement Rennes et Nantes
00:30:22 qui sont venues pour être des bastions de l'ultra-gauche.
00:30:24 Et c'est là, en général, que les premiers débordements
00:30:28 arrivent dans les grandes manifestations.
00:30:30 - Ce qui est particulièrement dur pour les forces de l'ordre,
00:30:32 car on le plaide, c'est qu'ils sont aussi des manifestants.
00:30:34 Ils font aussi partie de cette France en colère
00:30:37 contre la réforme des retraites.
00:30:39 Donc, ils sont à la fois, j'allais dire,
00:30:40 parties prenantes de ces cortèges.
00:30:42 Et c'est leur mission, c'est leur travail aussi
00:30:45 d'être, évidemment, un rempart.
00:30:47 Alors là, eux, ils le sont vraiment sur le terrain
00:30:50 contre cette violence qui s'exprime.
00:30:52 Donc, à la fois manifestants et à la fois remparts.
00:30:54 - Effectivement, c'est toute l'ambivalence de la situation.
00:30:57 Parce qu'ils sont contre cette réforme des retraites.
00:30:59 Et on peut les entendre, vu leur situation professionnelle.
00:31:04 Ils n'ont pas envie de travailler jusqu'à 64 ans
00:31:05 et de courir derrière des délinquants de 20 ans.
00:31:07 - Peut-être décrire ce qui est en train de se passer en direct.
00:31:09 - Ils sont sur une stratégie.
00:31:12 Eux, ils viennent pour affronter les forces de l'ordre.
00:31:14 Ils sont pas sur la question des retraites.
00:31:16 Ils vont tout faire pour susciter l'affrontement.
00:31:21 Et ils s'y préparent.
00:31:22 - Elles sont radicaux, oui, bien sûr.
00:31:24 - C'est leur but, c'est leur raison d'être.
00:31:27 Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
00:31:28 - Mais pour en revenir aux policiers,
00:31:30 bien évidemment qu'ils sont tiraillés.
00:31:31 Parce qu'ils manifestent contre et en même temps,
00:31:34 ils doivent être dans un des services minimum
00:31:38 vis-à-vis de la population,
00:31:41 les sécuriser de ces manifestants,
00:31:43 de ces non-manifestants, de ces radicaux extrémistes.
00:31:46 Je fais bien la part des choses.
00:31:47 - Jean-Christophe Couvier, on voit cette ligne
00:31:49 avec les parapluies ouverts.
00:31:51 - C'est exactement ce que je vous ai dit.
00:31:52 Je vous ai dit ça il y a 10 minutes.
00:31:54 J'ai dit voilà, ça va être les feux de poubelle, barricades.
00:31:57 Les parapluies, c'est pour, effectivement, vous voyez bien,
00:31:59 masquer la visibilité.
00:32:01 Parce que ça, c'est la première ligne.
00:32:02 La deuxième ligne, c'est les lanceurs d'objets.
00:32:05 Et la troisième ligne, d'ailleurs même à Saint-Solène,
00:32:07 on a vu carrément, ils prenaient des raquettes
00:32:09 pour balancer des cailloux avec des raquettes.
00:32:11 Parce qu'imaginez un peu la puissance que ça a
00:32:13 quand vous prenez des pavés
00:32:15 qui sont lancés avec des raquettes comme on smash en fait.
00:32:17 Et donc, derrière, il va y avoir ceux qui vont les chercher,
00:32:20 qui vont approvisionner les deuxièmes lignes, en fait,
00:32:23 qui sont juste derrière les parapluies.
00:32:24 - Cette image, elle est incroyable.
00:32:26 Vous avez ici une sorte de barrière de poubelle, de bain à ordures.
00:32:31 Vous avez une première ligne.
00:32:33 Faut-il les appeler des manifestants ?
00:32:35 - Non. - Parce que là, on est dans les ultras.
00:32:37 - Non, non, non. On a les Black Blocs, Antifa.
00:32:39 - Les Black Blocs, c'est même de la provocation.
00:32:40 Parce qu'ils allument les poubelles
00:32:41 parce que ça va forcer les autorités à intervenir.
00:32:44 Et donc, il y aura une...
00:32:46 Les deux camps vont s'approcher et il y aura une confrontation.
00:32:49 Vous voyez, voilà, ils vont commencer à avancer pour éteindre.
00:32:52 Et en fait, le fait que les forces de l'ordre s'approchent,
00:32:54 eh bien, les ultras vont pouvoir les avoir à portée de tir de projectiles
00:32:58 et ils vont enclencher effectivement le début des violences.
00:33:00 - Mais comment sortir de la Nace ici ?
00:33:01 C'est un piège en réalité.
00:33:02 C'est presque un scénario écrit à l'avance avec les canons à eau.
00:33:08 - En fait, oui, on voit bien que c'est le piège.
00:33:10 Et encore une fois, ils sont dans la victimisation de façon systémique.
00:33:13 - Ils savaient pour les canons, les parapluies.
00:33:15 - Ils sont peut-être un peu surpris d'avoir les canons à eau tout de suite d'ailleurs.
00:33:17 Parce que c'est sorti de nulle part et ils n'avaient peut-être pas prévu ça.
00:33:21 Après, il faut savoir que les canons à eau ne sont pas utilisés à pleine puissance.
00:33:24 A chaque fois, c'est gradué et on a l'interdiction de faire...
00:33:26 - Ça vous projette à quelques mètres.
00:33:27 - À quelques mètres, ça peut déboîter des épaules.
00:33:29 C'est vraiment très, très puissant.
00:33:31 Mais bon, après, voilà, c'est une question d'utilisation.
00:33:33 - Cette image était incroyable.
00:33:35 C'est-à-dire qu'ils sont là, ils restent, regardez, parapluie...
00:33:38 - Parce qu'ils veulent l'affrontement en fait.
00:33:39 Ils ne veulent pas juste mettre le feu, ils veulent l'affrontement.
00:33:41 Et peut-être qu'on peut marquer...
00:33:42 Parce que Jean-Christophe Rouvy, vous le montriez, effectivement,
00:33:45 vous disiez à la première ligne, donc la protection, et puis derrière, les lanceurs.
00:33:48 Pour montrer ce qu'ils lancent, peut-être qu'on peut montrer les photos
00:33:50 que nous nous sommes procurées pour voir les projectiles dont ils disposent
00:33:54 et qu'ils lancent sur les forces de la lente.
00:33:55 Vous allez le voir d'ici quelques secondes.
00:33:57 Il y a notamment un objet qu'on a vu aussi
00:34:02 tweeté par le procureur de Rennes la semaine dernière.
00:34:04 C'est en fait un petit bocal en verre, vous le voyez à droite,
00:34:07 où en fait, on plante des clous à l'envers
00:34:09 et c'est ça qu'ils jettent sur les forces de l'ordre.
00:34:12 Vous verrez qu'il y a d'autres photos où on voit pieds de biche, marteaux,
00:34:16 les masques bien sûr, pour éviter d'être touchés par les lacrymos
00:34:20 et pouvoir rester sur zone, parce que vous savez qu'une technique
00:34:22 des forces de l'ordre, c'est de saturer la zone de lacrymos
00:34:25 pour pousser les violents à partir.
00:34:28 Donc avec ces masques, ils s'en prémunissent.
00:34:30 Vous voyez cette matraque faite maison, pieds de biche,
00:34:34 des serflex, donc tout le matériel qui effectivement n'est pas fait
00:34:38 pour manifester passivement.
00:34:39 C'est pour ça que malgré tout ça, ce qui est terrible,
00:34:41 malgré tout ça, on trouve encore des gens qui se soutiennent.
00:34:44 Là, on va décrire, pardonnez-moi Naïma,
00:34:47 ce qui se passe en direct, Jean-Christophe Koubi.
00:34:49 Là, en fait, on reprend le terrain.
00:34:51 C'est-à-dire que c'est très bien d'ailleurs,
00:34:53 c'est-à-dire qu'on n'attend pas que le bloc se forme
00:34:55 et prenne le terrain.
00:34:57 On voit bien qu'il y a eu une intervention de suite
00:35:00 pour les dégager à coup de lanceur d'eau.
00:35:02 Donc ça a un peu refroidi les ardeurs.
00:35:03 Et tout de suite, on fait un bon "offensif"
00:35:05 pour reprendre le terrain, pour progresser et les disperser.
00:35:09 Après, on sait que ça va être encore une fois,
00:35:10 ils vont se regrouper un peu plus loin, ils vont recommencer.
00:35:13 Ils vont peut-être se disséminer en plusieurs petits groupes.
00:35:15 L'idée, c'est de faire un coup d'éclat médiatique,
00:35:17 c'est d'attirer la violence, que les journalistes regardent
00:35:20 et que ça fasse parler après dans les médias.
00:35:23 - Alors effectivement, les caméras, nous y sommes.
00:35:27 Mais derrière le coup d'éclat médiatique,
00:35:29 il y a aussi évidemment les violences et ce qui se passe,
00:35:32 et ce qui se dit de l'attention.
00:35:34 Ce qui me frappe, si je puis dire, m'interpelle,
00:35:36 c'est qu'on est bien en amont.
00:35:38 La manifestation a à peine commencé, Barthrand-Cavillen.
00:35:40 Nous ne sommes pas des heures après les rassemblements.
00:35:43 Nous sommes vraiment au début du lancement du cortège à Rennes.
00:35:48 Nous ne sommes pas enfin... Il n'est pas 19h.
00:35:50 Il est encore 12h42 et nous avons déjà ces scènes-là.
00:35:54 - Quelle que soit la posture des forces de l'ordre,
00:35:57 là, elles étaient très passives au début.
00:35:59 Elles étaient très en retrait.
00:36:00 Donc, ils commencent à construire une barricade,
00:36:02 ils mettent le feu.
00:36:04 Bon, ça reste quand même pas de la haute intensité,
00:36:07 mais ça peut après dégénérer.
00:36:10 Mais on est sur des phénomènes caractéristiques de provocation
00:36:13 et de volonté ouverte, objectif de se confronter aux forces de l'ordre.
00:36:16 C'est l'objet.
00:36:17 - Effectivement, ils n'ont pas eu la confrontation.
00:36:19 Les syndicats ne sont pas encore arrivés, en fait.
00:36:22 - Mais comme vous l'avez dit, sans drabution...
00:36:24 - Ils ont dispersé la barricade. Il n'y a plus de barricade.
00:36:26 - Le canon a permis de garder les individus radicaux à distance
00:36:29 et d'éviter, effectivement...
00:36:31 - Donc, une réactivité quand même très, très importante.
00:36:33 - Là, on voit que les consignes sont vraiment données
00:36:35 pour être très réactifs et ne pas laisser installer ou pourrir la situation.
00:36:38 Là où, il y a quelque temps, peut-être qu'on les aurait laissés faire
00:36:42 pour ne pas aller au contact, pour pas qu'il y ait des mauvaises images.
00:36:45 Bon, ben là, voilà, très bien, le coup du camion à eau,
00:36:48 c'est parfait.
00:36:49 Il était caché, ils ne l'ont pas vu.
00:36:52 Bon, à mon avis, c'est que partie remise,
00:36:54 parce qu'ils vont essayer de trouver d'autres endroits
00:36:56 où ils peuvent se déplacer, faire des feux de poubelle,
00:36:58 faire venir les pompiers, faire venir des forces de police
00:37:00 et, en gros, nous disperser.
00:37:01 Parce qu'on voit que les forces mobiles, c'est des forces constituées.
00:37:05 Donc, c'est un gros bloc, en fait, aussi, de notre côté.
00:37:07 Et des fois, c'est très compliqué pour manœuvrer.
00:37:09 - Donc, le canon à eau est positionné, si je peux dire,
00:37:12 dans une artère qui n'est pas... Voilà.
00:37:14 - Voilà. - À l'abri des regards,
00:37:16 qui n'a pas été identifiée par ces casseurs et ces ultras.
00:37:19 Et il intervient là très rapidement.
00:37:22 - Très rapidement. Et l'effet de surprise est pour nous, pour l'instant.
00:37:24 - C'est le plus possible, qui est de maintenir à distance l'adversaire.
00:37:26 - Voilà. Là, on n'est pas au contact.
00:37:28 - Il faut tout faire pour éviter le contact.
00:37:30 D'ailleurs, ça a été assez insolide, extrêmement difficile,
00:37:33 parce que ces éléments d'assaut sont venus
00:37:36 dans la zone de contact des gendarmes.
00:37:38 Et ça, c'est la situation qui peut, après,
00:37:40 basculer vraiment en corps à corps.
00:37:42 Il faut maintenir à distance pour limiter, notamment, les dommages.
00:37:47 Plus on maintient à distance, mieux c'est.
00:37:49 - En fait, c'est pour ça qu'on a des armements intermédiaires,
00:37:52 comme les grenades lacrymogènes,
00:37:54 les grenades de désencerclement.
00:37:56 C'est parce que cette idée, c'est l'idée d'éviter le corps à corps.
00:38:00 Que d'autres pays, par exemple l'Allemagne, n'ont pas, n'utilisent pas.
00:38:03 Eux, ils ont les canons à eau ou le corps à corps.
00:38:05 Les Belges, par exemple, ils ont des chiens mordants.
00:38:08 On a vu, c'est-à-dire qu'ils lâchent les muselières
00:38:10 et ils vont en contact des manifestants.
00:38:13 On a vu, au Pays-Bas, récemment, des policiers
00:38:15 qui ont tiré à l'arme réelle, etc.
00:38:17 Donc, il y avait un programme qui s'appelait "Gaudiac",
00:38:19 qui disait toujours ça, en fait, en l'état, en disant
00:38:22 "Regardez, nous, les Français, on est les plus mauvais du monde
00:38:26 pour faire du service d'ordre, les plus violents, etc.
00:38:28 Sauf qu'en fait, les autres pays en reviennent
00:38:30 parce que la désescalade, ça ne marche pas forcément.
00:38:32 C'est un tango à deux.
00:38:34 Si les manifestants sont d'accord pour être avec vous
00:38:37 et pour négocier, ça se passe bien.
00:38:39 Dès lors qu'il y a de la tension, forcément,
00:38:41 vous ne pouvez plus avoir de ce contact.
00:38:43 - Si vous nous rejoignez à l'instant en direct sur CNews,
00:38:45 pour vivre et commenter cette 10e journée de mobilisation
00:38:48 et de blocage, nous sommes ici à Rennes,
00:38:50 avec, il y a quelques minutes, des éléments radicaux
00:38:53 qui ont mis en place une sorte de barricade,
00:38:55 de frontière avec des poubelles, avec des bennes à ordures.
00:38:59 Ils sont munis, vous le voyez encore sur cette image,
00:39:01 de parapluies pour éviter aussi les projectiles
00:39:04 et les canons à eau.
00:39:06 Et Sandra Buisson, vous me dites ?
00:39:09 - Et les gants pour éviter qu'on retrouve leurs empreintes
00:39:11 et que dans les enquêtes judiciaires à postériori des manifestations,
00:39:13 on ne puisse justement les impliquer sur tel ou tel projectile
00:39:16 qui aura touché telle ou telle police.
00:39:18 - Donc là, vous nous parlez quand même d'un processus,
00:39:21 d'une organisation qui est très...
00:39:23 - Les parapluies, c'est pour se protéger aussi
00:39:25 des caméras de vidéosurveillance,
00:39:27 pour se changer aussi à l'abri de ces caméras,
00:39:29 puisque vous savez que moi, j'avais fait un reportage
00:39:32 dans une cellule anti-gilets jaunes.
00:39:34 C'était des cellules, des enquêteurs,
00:39:36 qui, après les manifestations, essayaient,
00:39:38 grâce aux vidéos, grâce aux empreintes qu'ils pouvaient retrouver,
00:39:40 d'impliquer les individus qui avaient commis des violences
00:39:44 ou des dégradations et de recueillir des preuves.
00:39:47 Et donc, ils regardaient aussi toutes les particularités des vêtements.
00:39:49 Et vous savez que ce qu'on a appris,
00:39:51 c'est que certains individus d'ultra-gauche,
00:39:53 pour être sûr qu'on ne les retrouve pas,
00:39:56 donc on le sait, c'est devenu très connu,
00:39:58 ils se changent soit à l'abri des parapluies,
00:40:00 soit à l'abri des grandes bâches qu'on prend
00:40:02 pour des bâches de revendications syndicales,
00:40:04 qui sont en fait des bâches de protection vis-à-vis des projectiles
00:40:07 et pour leur anonymat, et ils ont même parfois des surchaussures,
00:40:09 c'est-à-dire qu'ils viennent avec des chaussures
00:40:11 et qu'ils mettent un dessus, et ils enlèvent ça après la manifestation.
00:40:14 Et du coup, la particularité qu'il pouvait y avoir sur la surchaussure,
00:40:17 l'enquêteur qui va a posteriori regarder les vidéosurveillance
00:40:21 ne retrouvera plus ce signe particulier
00:40:23 et donc ne retrouvera pas l'individu sur ces images vidéo.
00:40:26 -Avec une question qui se pose à la majorité d'entre nous,
00:40:29 des Français, et nous avons réalisé un sondage pour SC News
00:40:33 indiquant, fort heureusement, qu'une écrasante majorité de Français
00:40:37 condamnent les violences.
00:40:39 Est-ce que ça veut dire, selon vous, Miquel Sadoun,
00:40:42 qu'il peut y avoir un ras-le-bol de tout ce qui se passe,
00:40:45 mobilisation après mobilisation ?
00:40:47 Ou est-ce que ça veut dire aussi, on condamne,
00:40:50 mais il faut en passer par là, puisque quand c'est pacifique,
00:40:53 et ça l'a été pendant huit mobilisations, on n'obtient rien ?
00:40:56 -Non, je pense que la grande majorité de la population soutient
00:40:59 les forces de l'ordre. Après, il faut noter les différences
00:41:02 qu'il y a à l'intérieur du sondage.
00:41:05 Par exemple, chez La France Insoumise, c'est 30 % des militants
00:41:08 sont des forces de l'ordre. On les renvoie toujours
00:41:11 au Rassemblement national, mais du côté du RN, il y en a seulement
00:41:14 15 %, c'est-à-dire à peu près les mêmes chiffres que pour l'EPS.
00:41:17 Donc on voit bien qu'il y a une exclusivité de cette gauche,
00:41:21 de cette extrême gauche même, qui ne se place pas toujours
00:41:24 du côté des casseurs, mais en tout cas, ne se place presque jamais
00:41:27 du côté des forces de l'ordre. Et ça, c'est vraiment un problème.
00:41:30 L'autre chose sur laquelle je voulais insister, et qu'on voit
00:41:33 sur les images et que je trouve intéressante, c'est que la physionomie
00:41:37 de la droite aide beaucoup les forces de l'ordre dans leur action.
00:41:40 C'est-à-dire que les places, les carrefours aident à nasser,
00:41:43 les murs aident à interpeller, les rues servent à contenir
00:41:46 le mouvement, à mettre des canons à eau, etc., ce qui n'est pas
00:41:49 du tout le cas à Sainte-Soline. Et c'est ça que les gens aussi
00:41:53 n'ont pas compris et qui crée des violences, c'est que les méthodes
00:41:56 d'interpellation ne peuvent pas être les mêmes parce que la géographie
00:41:59 n'est pas la même. - On est toujours sur ces images
00:42:02 en direct de Rennes. Alors là, est-ce que c'est particulier
00:42:06 de la France, Bertrand Cavallé, de venir avec des lunettes,
00:42:09 soit de plongée, soit de ski, avec des protections ?
00:42:12 - Non, mais c'est pas ça. - C'est vraiment ?
00:42:15 - C'est pour les radicaux. - C'est le signe des radicaux.
00:42:18 - Quand on fait un rappel un peu historique, les événements de Rennes
00:42:21 il y a 30 ans, toute cette émergence, mouvement très radicaux,
00:42:25 Black Bloc, issus également de tout ce qui est autonome,
00:42:28 contestation totale de l'ordre social, mais également des partis
00:42:31 traditionnels, y compris des partis communistes.
00:42:34 D'ailleurs, il faudrait avoir aussi une lecture politique.
00:42:37 Sur le plan des équipements, ils ont toujours été protégés.
00:42:41 Ce qui est très nouveau, c'est quand même la montée en gamme
00:42:44 dans les moyens, dans les armes par destination
00:42:47 dont ils disposent. On le voit d'année en année,
00:42:50 sachant que Notre-Dame-des-Landes a été un véritable laboratoire
00:42:53 à cet effet. - Pardonnez-moi, mais ici,
00:42:57 à l'image, il devait être en tout, en tous les cas sur cette ligne-là,
00:43:00 une trentaine, une cinquantaine maximum.
00:43:03 Et là, techniquement, je veux dire pratiquement,
00:43:06 ils ne sont pas interpellables, si je puis dire, arrêtables.
00:43:09 - C'est compliqué d'aller interpeller, en fait, parce que vous allez
00:43:13 déstructurer, j'allais dire, le maintien de l'ordre.
00:43:16 Une interpellation, c'est un ou deux effectifs
00:43:19 qui doivent ramener les individus, faire le PV d'interpellation
00:43:22 et donc vous déstructurer, on n'a pas des effectifs
00:43:25 non plus à Foison. Et puis le maintien de l'ordre,
00:43:29 j'allais dire, ça a été judiciarisé depuis quelques années,
00:43:32 notamment avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy.
00:43:35 C'était ça, en fait, il fallait communiquer sur des chiffres
00:43:38 et le politique, petit à petit, s'est intéressé à ça
00:43:41 et effectivement, fait un peu de publicité en disant
00:43:45 "Vous voyez, l'exécutif a réagi, on a le temps d'interpeller".
00:43:48 On voit que derrière, effectivement, ça ne suit pas,
00:43:51 parce qu'on a beau interpeller les gens et les remettre dans les mains
00:43:54 de la justice, on voit bien qu'il n'y a pas de condamnation.
00:43:57 Et effectivement, il faudrait que les condamnations soient
00:44:01 de repousser les gens, interpeller vraiment un fauteur de troubles,
00:44:04 si on le prenait en flagrant délit.
00:44:07 Là, maintenant, c'est compliqué d'aller disperser,
00:44:10 chopper des gens.
00:44:11 - Il y a de la réalité, c'est-à-dire que là, il y a 30 individus.
00:44:15 Les policiers, en les circonstances, font preuve
00:44:18 d'une très grande modération et puis ils voient bien
00:44:21 que ce n'est pas nécessaire d'engager la force,
00:44:24 on les disperse. Ce serait intéressant d'ailleurs
00:44:27 de savoir quelle est l'interaction avec le réseau,
00:44:31 les organisateurs et le service d'ordre des organisateurs.
00:44:34 Parce que là aussi, sur Paris, ça va être également
00:44:37 très intéressant ce soir.
00:44:38 - Je me demande ce soir, après tout cela,
00:44:39 que va décider l'intersyndical.
00:44:40 Parce qu'on voit bien ce matin, et d'ailleurs c'est un discours
00:44:43 responsable de Laurent Berger, Caroline Piras, qui dit "médiation".
00:44:46 Le leader de la CGT, qui ne sera plus bientôt Philippe Martinez,
00:44:49 dit la même chose.
00:44:50 Olivier Véran dit "médiation", non, parce qu'on n'a pas besoin
00:44:53 de cela pour parler.
00:44:55 Donc probablement que de nouvelles journées d'action
00:44:58 vont être décidées.
00:44:59 Donc après la 10e, la 11e, la 2e...
00:45:02 - Nous sommes rentrés dans un cycle pour moi.
00:45:04 Dans un engrenage qui ne va pas s'arrêter de si tôt.
00:45:08 On sait que faire grève, ça coûte cher, malgré le fait
00:45:11 que la CGT a réussi quand même à récupérer une grosse cagnotte.
00:45:14 Et de part des personnes non syndiquées et transpartisans,
00:45:18 c'est quand même très important de le dire,
00:45:20 secteur privé comme secteur public.
00:45:23 Mais la réponse du gouvernement n'est pas là, une fois de plus.
00:45:27 Évidemment que l'intersyndical jusqu'à présent se conduit très bien.
00:45:30 Ils veulent continuer à négocier, ils veulent une main tendue.
00:45:33 À partir du moment où le gouvernement leur dit
00:45:36 "on vous reçoit, mais circulez, il n'y a rien à voir",
00:45:40 on ne retravaillera pas certains points de cette réforme.
00:45:43 Donc, puisque chacun campe sur ses positions,
00:45:46 comment voulez-vous qu'il y ait une réelle négociation ?
00:45:49 Pour qu'il y ait une négociation, il faut le vouloir,
00:45:52 il faut un dialogue.
00:45:54 Et malheureusement, de la part du gouvernement,
00:45:57 sa personnalité, de mon point de vue, assez péremptoire,
00:46:00 arrogante et jupitérienne, arrivera à redescendre sur Terre.
00:46:03 Parce que ce qui est terrible, c'est pour la majorité d'entre nous,
00:46:06 qui sommes des modérés, nous sommes des dommages collatéraux
00:46:09 de ce qui se passe avec cette violence.
00:46:11 - Je vous posais la question de la participation,
00:46:13 je dis "la jeunesse", mais je ne veux pas socialiser d'une partie de la jeunesse,
00:46:16 plus peut-être lycéenne, de ce qu'on nous en dit,
00:46:19 que questudiantine.
00:46:21 Donc, ça, ce sera une question, je pense,
00:46:23 c'est une variable très importante.
00:46:25 Sandra Buisson.
00:46:26 - Oui, alors, les jeunes, ils ont participé,
00:46:29 ils ont commencé à s'impliquer dans ce mouvement anti-réforme
00:46:32 la semaine dernière, ça a été clair, leur présence
00:46:36 dans la manifestation de jeudi.
00:46:37 Et puis, certains dérapages d'étudiants ou de lycéens,
00:46:41 dans la soirée, dans les cortèges sauvages,
00:46:43 qui se sont laissés aller à des violences et des dégradations.
00:46:47 Ce qu'avaient anticipé les renseignements pour aujourd'hui,
00:46:50 on va voir si c'est ce qui va se passer ou pas,
00:46:52 c'était une présence 2 à 3 fois plus importante
00:46:56 de jeunes et, pour certains d'entre eux,
00:46:59 certains qui se laisseront embarquer
00:47:01 par les ultra-radicaux dans la violence.
00:47:04 Voilà ce qui était prévu, est-ce que c'est ce qui va se passer ?
00:47:07 Je voulais rebondir sur ce que vous disiez
00:47:10 sur les manifestations et le fait qu'il n'y ait pas de mouvement
00:47:12 du politique, ça, c'est quelque chose qui avait été identifié
00:47:14 par les renseignements il y a 15 jours, 3 semaines,
00:47:16 et on avait lu dans une des notes
00:47:18 que le fait que les manifestations soient considérées
00:47:22 comme sans effet, il n'y avait aucun effet de ces manifestations
00:47:27 qui se passaient pourtant extrêmement bien,
00:47:29 que ce soit en région ou à Paris,
00:47:32 ça allait attirer de plus en plus de radicaux
00:47:35 à cette époque de cette note.
00:47:38 On n'avait pas encore eu le 49.3, il avait été écrit
00:47:40 que s'il y avait une utilisation du 49.3,
00:47:43 il y aurait des violences et des prises à partie de députés et d'élus.
00:47:48 Donc le 49.3 a agi comme une sorte d'allumette
00:47:51 qui a été craquée sur un baril de poudre à Rennes,
00:47:54 où on a vu la situation qui s'est tendue.
00:47:57 Et puis le cortège, c'est important aussi d'en parler à Rennes,
00:48:01 avec ce cortège qui a pu s'élancer après ce pré-cortège
00:48:06 qui a été noyauté, on va dire, par des éléments radicaux.
00:48:10 On les voit encore, d'ailleurs, je parle à notre correspondant sur place.
00:48:14 - Oui, alors, Sonia, le cortège était parti déjà depuis bien longtemps.
00:48:19 Le cortège était presque arrivé à son point d'arrivée,
00:48:22 mais malheureusement, juste avant d'arriver,
00:48:25 on va dire une cinquantaine d'individus masqués
00:48:29 ont commencé à prendre des poubelles pour pouvoir provoquer les forces de l'ordre.
00:48:34 Mais du coup, le cortège était bloqué.
00:48:36 Et là, à l'instant, il vient de reprendre,
00:48:38 vraiment dans une ambiance tout à fait bonne en France.
00:48:40 C'est ça qui est vraiment étonnant.
00:48:41 On a vraiment une espèce de fracture au sein de la manifestation
00:48:44 avec un pré-cortège où des éléments radicaux
00:48:47 clairement s'affichent depuis le départ de la manifestation
00:48:50 et derrière, une manifestation très calme, paradoxalement.
00:48:54 - Comment vous expliquez cette dissymétrie, cette sorte de dichotomie
00:48:57 entre des moments de tension, véritablement,
00:49:01 et puis ensuite, un cortège, finalement, une manifestation
00:49:04 presque "bon enfant" qui se poursuit, Bertrand Cavaillé ?
00:49:08 - Bien tout d'abord parce que les syndicats ont repris la main,
00:49:11 ce sont des mouvements qui sont structurés.
00:49:14 Ces organisations syndicales préparent les manifestations
00:49:17 en liaison avec les autres États administratifs.
00:49:19 Donc là, on est dans un fonctionnement qui est normal dans une démocratie
00:49:22 quant à l'expression de revendications sociales.
00:49:24 Donc, je crois que c'est ça l'enjeu aujourd'hui,
00:49:27 c'est qu'il n'y ait pas de télescopage entre ces mouvements
00:49:32 qui sont encadrés, bien structurés, qui portent leurs revendications,
00:49:35 et puis ces groupuscules qui sont, eux, dans une logique d'affrontement
00:49:39 avec une idéologie qui est connue.
00:49:41 Donc c'est la conquête de territoires comme Notre-Dame-des-Landes,
00:49:44 ça peut être la bassine, c'est également une logique
00:49:48 d'affrontement systématique avec les forces de l'ordre,
00:49:51 avec maintenant, qu'est-ce qui va se passer
00:49:53 s'il n'y a pas de réponse à un niveau politique ?
00:49:55 C'est ça la grande question.
00:49:56 - Alors ça c'est très important, Mme Fadel,
00:49:59 parce que la question qui est interrogée aussi,
00:50:01 c'est l'autorité de l'État.
00:50:02 Quand sur le barrage de Sivens, l'État a reculé,
00:50:04 il y a eu un drame, il y a eu un mort sur le barrage de Sivens,
00:50:06 quand sur Notre-Dame-des-Landes, il y a eu tous ces atterroiements,
00:50:10 on peut interroger aussi l'autorité de l'État,
00:50:12 parce que le gouvernement dit "c'est moi le parti de l'ordre",
00:50:14 mais quand reste-t-il cette autorité minée aujourd'hui ?
00:50:16 - On peut interroger l'autorité de l'État,
00:50:18 d'ailleurs on peut l'interroger dans tous les domaines de nos vies,
00:50:24 mais je crains que si l'autorité de l'État,
00:50:29 si effectivement Emmanuel Macron retire cette réforme,
00:50:34 le risque c'est qu'on voit que la radicalisation,
00:50:36 comme on l'a vu précédemment, conduit au fait de...
00:50:40 - Mais vous avez raison, c'est un piège !
00:50:42 - Si il cède maintenant, peut-être qu'il aurait cédé à la violence.
00:50:45 - Et c'est pour ça, encore une fois, on l'a dit à plusieurs reprises,
00:50:47 l'erreur vraiment d'Emmanuel Macron,
00:50:49 c'est de ne pas avoir saisi la main tendue par les syndicats,
00:50:53 et le problème aujourd'hui des syndicats,
00:50:55 c'est qu'ils sont en train de se faire phagocyter par les radicaux,
00:50:59 qui vont leur voler leurs manifestations.
00:51:01 C'est ça tout le problème aujourd'hui qu'on a.
00:51:03 - Moi ce que je vois surtout, c'est qu'à la fin,
00:51:05 ça va être encore une fois les forces de l'ordre
00:51:08 en première ligne, du mécontentement, des violences,
00:51:11 et derrière, au lieu d'avoir un traitement politique,
00:51:13 une sortie de crise, qui peut mener tout le monde vers le haut,
00:51:16 sans tomber forcément dans le dire "j'ai une faiblesse",
00:51:20 mais non, c'est pas du tout ça, j'ai un moment de sagesse aussi,
00:51:22 il faut qu'on sorte de cette crise,
00:51:25 puisque les syndicats tendent les mains, tout le monde tend les mains,
00:51:27 le tout a l'égo, à un moment donné, il va falloir que ça s'arrête,
00:51:29 parce que moi, mes collègues, encore,
00:51:31 c'est pas possible d'avoir 441 policiers blessés et gendarmes ce soir.
00:51:34 J'espère qu'on n'aura pas un bilan comme ça,
00:51:37 tous les jours, et même pour nous, ça va être un problème.
00:51:39 - Vous l'espérez, mais pour être lucide, c'est une crainte qui est réelle.
00:51:42 - C'est une crainte réelle, on a touché l'absolu la semaine dernière,
00:51:44 441 blessés en une seule journée,
00:51:46 c'était plus qu'en deux mois et demi de manifestation,
00:51:49 il y avait 394 blessés, on en a eu 441 une journée,
00:51:52 et là, les gendarmes, ce week-end, je crois que c'est 43...
00:51:55 - 47. - 47 blessés en une journée,
00:51:58 enfin, je veux dire, c'est nécatombe,
00:52:00 donc à un moment donné, il va falloir aussi qu'il y ait une sortie politique,
00:52:03 parce qu'on va pas durer comme ça 107 ans,
00:52:05 les syndicats, les OS ont raison,
00:52:07 ce soir, il y aura une intersyndicale qui va se donner rendez-vous,
00:52:09 mais ils vont continuer le mouvement, parce que derrière,
00:52:11 on voit bien que ça agrège, et qu'il y a une partie des gens
00:52:14 qui sont pacifiques, qui vont dans la rue, et on attend que ça bouge.
00:52:16 - Avec les premiers chiffres qui nous paraviennent,
00:52:18 en tous les cas, selon la CGT, à Marseille, dans la cité phocéenne,
00:52:20 180 000 manifestants, et vous voyez, il est presque 13h,
00:52:24 ces images, Marseille, Bordeaux, Paris,
00:52:28 avec les cortèges qui vont s'élancer tout à l'heure,
00:52:31 nous y serons dans quelques instants, mais tout d'abord,
00:52:33 un rappel de l'actualité autour de cette journée,
00:52:36 à la fois de manifestations, mobilisations, et aussi de blocages.
00:52:39 Bonjour à vous, Audrey Bertheau.
00:52:42 - Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:52:44 Le gouvernement est le rempart à la violence illégitime,
00:52:46 c'est ce qu'a affirmé Olivier Véran ce midi,
00:52:48 à l'issue du Conseil des ministres.
00:52:50 Le porte-parole du gouvernement a réagi aux violences
00:52:53 qui ont eu lieu lors des derniers rassemblements
00:52:55 contre la réforme des retraites, ou encore à Sainte-Sauline.
00:52:58 Écoutez.
00:53:00 - La journée de manifestation à Sainte-Sauline l'a montré,
00:53:03 les violents n'ont pas besoin de la réforme des retraites
00:53:05 pour être violents.
00:53:07 Le projet à l'oeuvre, c'est celui de la SAP de nos institutions,
00:53:10 de la fragilisation de la République.
00:53:12 Nous sommes et nous resterons le rempart
00:53:15 à la violence illégitime et dangereuse.
00:53:19 - Et à Rennes, vous en parliez, Sonia,
00:53:21 la manifestation a débuté, la situation se tend sur place,
00:53:25 plusieurs blocages ont été mis en place,
00:53:27 des incendies ont été constatés, des canons à eau
00:53:29 ont été lancés contre les manifestants,
00:53:32 les manifestants qui ont hué les forces de l'ordre à chaque carrefour.
00:53:36 Philippe Martinez est lui à Clermont-Ferrand
00:53:39 dans le cortège de la manifestation.
00:53:41 Il a annoncé ce matin que l'intersyndicale
00:53:43 allait écrire à Emmanuel Macron
00:53:46 dans le but de résoudre le conflit social.
00:53:48 Écoutez le secrétaire général de la CGT.
00:53:50 - Je suis toujours content d'être en manifestation,
00:53:53 surtout quand il y a beaucoup de monde.
00:53:55 C'est bien qu'à Clermont-Ferrand, il y ait autant de monde.
00:54:00 Jeudi, il y avait beaucoup de monde.
00:54:02 C'est une lutte sociale qui est importante
00:54:05 pour l'ensemble de la population.
00:54:07 Je suis comme tout le monde dans la rue,
00:54:09 déterminé mais content de voir autant de monde.
00:54:13 - Et les jeunes se mobilisent aujourd'hui.
00:54:16 Certains établissements sont bloqués depuis ce matin.
00:54:19 Regardez ces images au lycée Montaigne,
00:54:21 dans le 16e arrondissement de Paris
00:54:23 où les lycéens se sont rassemblés.
00:54:26 La participation des jeunes devrait nettement augmenter
00:54:29 selon une note des renseignements territoriaux.
00:54:32 Enfin à Paris, la grève des éboires continue.
00:54:35 Les poubelles s'accumulent dans la capitale.
00:54:38 Il reste environ 7300 tonnes de déchets à ramasser.
00:54:43 Voilà pour l'essentiel, Sonia, de l'actualité.
00:54:46 - Merci à vous, Audrey, pour ce tour d'horizon des blocages.
00:54:49 C'est cette 10e journée de mobilisation
00:54:51 que nous suivons une opinion publique
00:54:53 qui est toujours très largement contre la réforme des retraites.
00:54:57 Il y a peut-être aussi des violences plus que jamais présentes.
00:55:00 Un dispositif policier important, conséquent,
00:55:03 face à des éléments radicaux venant, peut-être, notamment,
00:55:06 c'est ce que dit le renseignement territorial de Saint-Sauline
00:55:09 ou encore de l'étranger, nos correspondants qui sont
00:55:13 dans la capitale, en région aussi, à Rennes, Marseille, Bordeaux, Lyon.
00:55:16 Et puis plusieurs questions.
00:55:18 Comment sortir de la nasse, comment sortir de la crise ?
00:55:21 Qui souffle sur les braises ?
00:55:23 On vous rappelle que ce matin, Laurent Berger a proposé
00:55:27 un plan de réforme des retraites.
00:55:29 - C'est un plan qui est différent, pas question.
00:55:32 En tout cas, il ne s'agit pas de médiation pour parler, dit-il,
00:55:35 alors qu'on sent qu'au sein de la majorité élargie,
00:55:38 ça commence à tanguer.
00:55:40 Je vous rappelle que du côté du Modem, notamment,
00:55:44 il y a une demande pour que le dialogue se noue.
00:55:47 C'est la véritable question.
00:55:49 On sent aujourd'hui, peut-être plus que pour d'autres journées,
00:55:52 Naïma M. Fadel, que cette journée va être importante.
00:55:56 - On sent bien que ça se radicalise aussi au niveau du gouvernement.
00:55:59 Mais ils ont toujours cette posture de se dire
00:56:02 "Non, on ne changera pas, on restera arc-abouté sur nos décisions."
00:56:05 Sauf qu'aujourd'hui, on voit bien qu'on a un bascoulement.
00:56:08 Je ne sais pas comment on va s'en sortir.
00:56:11 Vous savez ce qui est important aussi, Sonia ?
00:56:15 J'ai rencontré des personnes qui, pour la 1re fois, font grève.
00:56:18 Des classes moyennes.
00:56:20 Et qui m'ont dit une chose, "Mais en fait, c'est même pas
00:56:23 "une situation de colère et de grain."
00:56:26 Et je vais même vous dire autre chose, pour eux,
00:56:30 c'est le 1er quinquennat, en fait.
00:56:33 Dès le 1er quinquennat, ils étaient en colère,
00:56:36 mais ils ont eu le sentiment que l'élection présidentielle,
00:56:39 la dernière, leur a été volée.
00:56:42 Et qu'ils ont dû voter par défaut.
00:56:46 - Direction Marseille, on va retrouver notre correspondante
00:56:49 avec les 1ers chiffres qui sont annoncés, du moins par la CGT,
00:56:52 en parlant d'une 10e journée de contestation
00:56:55 contre la réforme des retraites.
00:56:58 (Bruits de la foule)
00:57:02 (...)
00:57:05 - Ah, excusez-moi, avec le bruit autour de moi,
00:57:08 je ne vous ai pas entendues, Sonia.
00:57:11 Oui, effectivement, en tout cas, pour la Cité fosséenne,
00:57:14 l'intersyndical annonce 180 000 manifestants.
00:57:18 Alors, on n'a pas encore les chiffres
00:57:21 du moins autant que la dernière fois.
00:57:24 Le cortège est fourni, il est long,
00:57:27 il s'étale encore du Vieux-Port jusqu'au Musème
00:57:30 et puis ensuite, il prend la direction de la Porte d'Aix.
00:57:34 Et ce que je peux vous dire, c'est que le slogan du jour,
00:57:37 c'est "En forme contre cette réforme".
00:57:40 Autant vous dire qu'ils sont déterminés,
00:57:43 ceux que je suis en train de filmer, quel que soit le syndicat.
00:57:46 Là, au moment où on se parle, c'est la CFTC.
00:57:50 D'ailleurs, je voulais souligner qu'un des salariés en grévistes
00:57:53 de la CFTC m'expliquait que si peut-être éventuellement
00:57:56 ils étaient moins nombreux aujourd'hui, c'est tout simplement
00:57:59 parce qu'à cause de la pénurie d'essence, certains n'ont pas pu venir
00:58:02 jusqu'à la Cité fosséenne.
00:58:06 - Le mot d'ordre est toujours le même ?
00:58:09 Retrait pur et simple de la réforme des retraites ?
00:58:12 - Oui, alors, oui, effectivement, le mot d'ordre est toujours le même,
00:58:15 c'est le retrait de cette réforme des retraites.
00:58:19 Ils ne veulent pas tergiverser autour de cette réforme,
00:58:22 même si, notamment, le responsable de la CFDT
00:58:27 a fait cette lettre à Macron demandant des rencontres
00:58:30 et demandant peut-être de discuter ici.
00:58:33 En tout cas, ce que l'on ressent sur le terrain,
00:58:36 c'est que, quelles que soient les personnes avec qui j'ai discuté,
00:58:40 ils restent sur cette idée que cette réforme des retraites
00:58:43 est inacceptable, injuste, et le mot d'ordre de l'intersyndical
00:58:46 est toujours le même.
00:58:49 - Merci à vous.
00:58:52 Une intercorrespondante à Marseille vient de rappeler
00:58:56 cette médiation qui a été proposée ce matin par Laurent Berger.
00:58:59 A l'instant, on apprend, je vous en parlais sans le savoir,
00:59:02 que les députés modem qui font partie de la majorité
00:59:05 sont favorables à cette médiation.
00:59:08 Vous voyez bien qu'au sein de la majorité présidentielle,
00:59:12 qui est relative, les premiers craquements
00:59:15 sont les députés qui sont favorables à cette réforme.
00:59:18 - Je vous salue, Eric Duric-Mathenne,
00:59:21 qui nous a rejoint avec tout le monde.
00:59:24 Il faut aussi qu'on parle de ces images.
00:59:28 Nous les voyons sur nos télévisions françaises,
00:59:31 hexagonales, mais aussi sur les télévisions étrangères
00:59:34 avec une image de la France.
00:59:37 Là, ce sont des mobilisations, on est dans le calme,
00:59:40 mais aussi avec des images de violence
00:59:44 qui dit que la France est devenue un pays instable
00:59:47 et Emmanuel Macron n'est pas compris et mal vu.
00:59:50 Il faut commencer à comprendre que ça se dégrade fortement.
00:59:53 L'impact sur le tourisme...
00:59:56 Souvent, on sourit quand on parle du tourisme,
01:00:00 mais non, ça représente énormément de monde.
01:00:03 La France est le 1er pays au monde en termes de tourisme.
01:00:06 Elle vit du tourisme, parce qu'elle a sacrifié son industrie traditionnelle
01:00:09 pour développer le tourisme, l'hôtellerie, la restauration.
01:00:13 En termes de recettes, c'est pas la France qui est numéro 1 au monde.
01:00:16 Ce sont d'autres pays, comme l'Espagne et les Etats-Unis,
01:00:19 où on dépense plus d'argent, mais en termes de fréquentation,
01:00:22 oui, c'est la France. Et ça se dégrade considérablement.
01:00:25 J'ai passé la matinée avec les organisations professionnelles.
01:00:28 Quand j'ai discuté tout à l'heure avec Thierry Marx,
01:00:32 qu'on connaît sur CNews, qui est président de l'UMI,
01:00:35 l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie,
01:00:38 quand on l'entend, on se dit "Mince, là, vraiment,
01:00:41 on est passé de l'autre côté". Il emploie des termes "tension très forte",
01:00:44 "ça se dégrade", "à plus de la crise sociale, on a la crise économique",
01:00:48 "on est pris au piège". Et je vais vous donner un chiffre
01:00:51 qui est tout frais, qui vient d'arriver, 40% de chute de fréquentation
01:00:54 dans les hôtels et les restaurants. Il disait
01:00:57 "J'ai des patrons restaurant qui ont 40 couverts, mais ils n'en ont plus que 20".
01:01:00 Et puis, en termes d'images, des annulations déjà pour le week-end de Pâques,
01:01:04 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens qui se disent qu'ils n'osent pas venir à Paris.
01:01:07 Et d'ailleurs, pas seulement à cause des manifestations,
01:01:10 mais aussi des gradations de certaines villes, comme Paris, avec les poubelles
01:01:13 qui s'amoncèlent. Pour les restaurants, c'est dramatique.
01:01:16 Et ça, cette image d'un Paris qui n'est plus entretenu, qui est laissé à volo
01:01:20 alors qu'on fait croire qu'on ramasse les poubelles,
01:01:23 c'est vraiment un vrai problème. - Alors, Paris, effectivement,
01:01:26 ce sera aussi l'un des éléments d'attention, avec un tracé, quand même,
01:01:29 dont il faut parler, Bertrand Cavaillé, le tracé du cortège parisien
01:01:32 République-Nation. Alors, il est décrit souvent comme un tracé,
01:01:36 j'allais dire, à risque, plus que peut-être d'autres tracés
01:01:39 qui ont été privilégiés pour d'autres journées de mobilisation.
01:01:44 C'est un tracé à risque, parce que finalement, c'est un petit peu
01:01:47 comme dans d'autres villes, ça dépend s'il y a présence
01:01:50 de ces éléments radicaux ou pas. - Je crois qu'il était moins compliqué.
01:01:54 Opéra était un peu plus complexe à gérer. Là, on retrouve des itinéraires
01:01:57 assez classiques, avec un itinéraire bis.
01:02:00 Là, le problème, dès le départ, on verra si les Black Blocs se réunissent
01:02:03 pour prendre la tête du cortège ou non. Et puis après, il y aura
01:02:07 la problématique de la dispersion. Mais le dispositif qui est mis
01:02:10 en place, c'est intéressant, car la préfecture de police
01:02:13 renouvelle cette approche d'un dispositif assez éloigné.
01:02:17 Il n'y a pas un encagement de la manifestation,
01:02:20 on veut l'accompagner, une ouverture d'itinéraire,
01:02:23 et puis un jalonnement avec une capacité d'intervention
01:02:27 en tant que de besoin. Donc, il faut sortir de ce schéma,
01:02:31 soi-disant, de forces de l'ordre qui sont en posture de provocation.
01:02:34 On est sur l'accompagnement, avec, comme je disais tout à l'heure,
01:02:37 tout un travail en amont avec les secondarisations syndicales,
01:02:40 parce que, on pourrait dire ce que l'on pense de ce mouvement,
01:02:44 on a tout intérêt à ce qu'il soit structuré, qu'on ne retombe pas
01:02:47 dans des dérives qu'on a connues. -C'est très important ce que vous dites,
01:02:50 et je voudrais quand même insister, parce que là, nous avons parlé
01:02:53 du risque de violence avec des situations tendues.
01:02:56 Il y a d'abord, c'est une, ce sont des manifestations
01:03:00 totalement légitimes, avec des cortèges fournis,
01:03:03 sur leur contestation contre la réforme des retraites.
01:03:06 On s'est presque, Caroline Pélasse, éloigné de l'origine de tout ça.
01:03:09 Mais c'est ça le plus important. -C'est ça qui est terrible.
01:03:12 On en revient comme à la genèse des Gilets jaunes.
01:03:16 Tous ces radicals nous prennent quelque part,
01:03:19 même si je n'aime pas ce terme, mais je vais l'employer,
01:03:22 en otage, nous contraint, nous, la population, qui sommes
01:03:25 des modérés, et qui, pour la plupart d'entre nous, je m'inclus,
01:03:28 je ne m'en suis jamais cachée depuis le départ,
01:03:32 mais bien évidemment que c'est ça qui est terrible.
01:03:35 On ne parle pas du fond, de ce qui fait la colère sociale
01:03:38 et de l'agrégation, comme je le dis, depuis des semaines,
01:03:41 de ces manifestations. Oui, il y a la réforme des retraites.
01:03:44 Oui, nous avons besoin, selon moi, d'une réforme des retraites
01:03:48 pour sauver notre système, et notre...
01:03:51 Oui, le système, pardon, par répartition,
01:03:54 mais pas faite comme ça, à la hâte, avec cette attitude.
01:03:57 Et en fait, le gouvernement ne répond pas.
01:04:01 Il y a une médiation autour de la table, l'exécutif, les syndicats,
01:04:04 mais de quoi vont-ils ? Forcément, il y a une pause.
01:04:07 On ne peut pas faire une médiation sans qu'il y ait une pause.
01:04:10 Ça veut dire quoi, par rapport au Conseil constitutionnel ?
01:04:13 -Je pense que le gouvernement, de toute façon, ne reculera pas
01:04:16 sur les 64 ans. C'est-à-dire que c'est un signe envoyé
01:04:20 au marché financier qui est beaucoup trop important.
01:04:23 -Le marché financier, il regarde la situation de la France ?
01:04:26 -C'est sûr, mais je pense que ce qui me marque, là,
01:04:29 c'est que c'est un signe envoyé au marché financier
01:04:32 qui est beaucoup trop important.
01:04:36 -Il y a une cristallisation de l'opinion.
01:04:39 Il y a encore un sondage hier qui montre que 70 % des Français
01:04:42 sont encore opposés à la réforme, malgré tous les mouvements
01:04:45 de violence. Immobilisme dans les mobilisations,
01:04:48 c'est toujours les mêmes chiffres peu ou prou qui sortent,
01:04:52 selon les villes, etc., et immobilisme aussi
01:04:55 dans la possibilité d'apporter une solution.
01:04:58 -On aurait pu mettre autour de la table, discuter,
01:05:01 revoir certaines choses... -Mais il y a Mme Fadel
01:05:04 qui ne sont pas d'accord sur l'essentiel du réacteur.
01:05:08 -Ce que je veux vous dire, Sonia, c'est que l'Etat n'a pas le choix.
01:05:11 Il devra reculer. -Mais il ne le fera pas.
01:05:14 -Il devra reculer peut-être pour dire "on laisse tomber
01:05:17 pour l'instant et après, on reprend".
01:05:20 -Il ne lâchera pas. -En reprenant le pourparler,
01:05:24 mais avec une réforme beaucoup plus globale.
01:05:27 -Et surtout le pouvoir d'achat aujourd'hui.
01:05:30 Sonia, excusez-moi, mais vous savez, ce qui est intéressant,
01:05:33 je vois autour de moi la classe moyenne des personnes,
01:05:36 des hauts fonctionnaires, qui aujourd'hui sont mobilisés.
01:05:40 -Il ne reculera pas. -Il ne reculera pas.
01:05:43 -On a eu des images de scènes de guérilla urbaine à Saint-Sauline.
01:05:46 K.O. ! -Nous sommes le Parti de l'ordre.
01:05:49 -M. Macron va de plus en plus chercher à l'incarner.
01:05:52 -Il a parlé trop tard. Il y a eu un 47-1
01:05:56 dans la discussion. Et le point d'orgue à cette colère
01:05:59 que je ne justifie pas en termes de violence a été le 49-3.
01:06:02 Donc vous croyez qu'il aurait eu envie de modérer la situation ?
01:06:05 Et n'oublions pas quelque chose, pardonnez-moi,
01:06:08 ce qui cristallise et polarise la situation,
01:06:12 c'est que beaucoup détestent et haïssent M. Macron.
01:06:15 -C'est irrationnel. -C'est terrible, peut-être.
01:06:18 -C'est irrationnel. -Oui, peut-être,
01:06:21 mais dans les manifestations, c'est lié à sa personnalité.
01:06:25 La personne du président, c'est une chose.
01:06:28 Mais au-delà de ce défi
01:06:31 d'apporter une réponse au travers d'un régime
01:06:34 qui soit ressenti comme équitable, juste, etc.,
01:06:37 pose la question du souffle de notre pays
01:06:40 pour relever les grands défis.
01:06:44 3 000 milliards d'euros de dettes...
01:06:47 -Bertrand Cavallé, pardonnez-moi.
01:06:50 L'économie qu'on va faire sur les réformes des retraites,
01:06:53 ça fond comme neige au soleil par rapport à tout ce qui est donné.
01:06:56 Les Français sont intelligents, ils voient.
01:07:00 -Le coût économique de la réforme n'est plus important.
01:07:03 Ce qui est important, c'est si on voyait
01:07:06 l'international et au marché financier.
01:07:09 -Il fallait mieux l'afficher et mieux l'expliquer
01:07:12 sans arrêter de nous parler de pédagogie
01:07:16 et de méthode du matin en soir.
01:07:19 -Pardonnez-moi. Laurent Berger, leader de la CFDT, s'exprime.
01:07:23 -Philippe Martinez était à Clermont-Ferrand.
01:07:26 Rien n'est gelé. Ils ont un congrès important pour eux.
01:07:29 Regardez où ils sont, y compris des représentants de l'Ile-de-France.
01:07:34 -Je parlais du point de vue du chef de l'Etat
01:07:37 qui vous attendait pour voir comment ça se passe.
01:07:40 -Si l'argument, c'était pour ne pas ouvrir la dialogue,
01:07:43 c'est qu'il y a le congrès de la CGT,
01:07:46 il y a eu quelques semaines où c'était possible de le faire.
01:07:50 -Bonjour. -Bonjour.
01:07:53 -C'est quoi, la mobilisation ?
01:07:56 -Attendez, allez-y sortir.
01:07:59 -Cette journée de mobilisation,
01:08:02 c'est une nouvelle démonstration
01:08:06 qu'il y a une contestation sur cette réforme de la retraite
01:08:09 et sur, notamment, particulièrement, le passage de 62 à 64 ans.
01:08:12 Les chiffres qu'on a, c'est que c'est une mobilisation
01:08:15 qui est encore très importante, qui en baisse par rapport à jeudi,
01:08:18 mais c'est pas une surprise, parce que depuis le début
01:08:22 de la mobilisation, il y a des journées plus hautes
01:08:25 et des journées plus basses, mais c'est encore très nombreux,
01:08:28 encore très soutenu par la population,
01:08:31 et avec une population qui continue de rejeter très massivement
01:08:34 cette réforme de la retraite.
01:08:38 -Vous avez demandé une médiation, Olivier Véran.
01:08:41 Vous avez dit qu'il n'y a pas besoin de médiation pour se parler.
01:08:44 -La proposition qui a été faite au nom de l'intersyndicale,
01:08:47 c'est une proposition de se parler, en mettant de côté
01:08:51 les discussions sur le travail et les retraites,
01:08:54 et de faire en sorte qu'on trouve une voie de passage
01:08:57 pour apaiser les tensions. Donc c'est une proposition positive,
01:09:00 d'apaisement, et à peine 2 ou 3 heures après,
01:09:03 la réponse est une fin de non-recevoir.
01:09:06 Mais ça va commencer à suffire, les fins de non-recevoir
01:09:10 à la discussion, au dialogue. Il va falloir s'interroger
01:09:13 sur qui ne veut pas le dialogue. Il suffit pas de dire partout
01:09:16 qu'on veut le dialogue, mais on ne veut pas discuter
01:09:19 sur ce qui se passe derrière nous. Comment voulez-vous
01:09:22 qu'on discute si on ne peut pas parler des retraites ?
01:09:26 Donc nous, on a fait cette proposition de point de vue
01:09:29 intersyndical. On va écrire sur cette proposition
01:09:32 d'ici la fin de la semaine. Et l'idée, c'est qu'on puisse
01:09:35 apaiser les choses. Mais c'est insupportable que la réponse
01:09:38 soit une fin de non-recevoir. -Le gouvernement de 25
01:09:42 vous tend la main par la voix d'Olivier Véran ?
01:09:45 -Vous voyez, j'en suis sans mots. Non, mais c'est...
01:09:48 On peut pas dire, quand on fait une proposition comme ça,
01:09:51 qu'on nous tend la main. Si on nous tend la main
01:09:54 pour discuter de l'usure au travail, qui est très importante,
01:09:58 de l'emploi des seniors, qui est très importante,
01:10:01 de la pénibilité, nous, on dit très bien,
01:10:04 ce sont des sujets très importants, mais pourquoi donc
01:10:07 ne pas avoir évoqué dans une approche du travail
01:10:10 et pas simplement une approche des retraites ?
01:10:14 Donc c'est bien qu'on a mis la charrue avant les bœufs.
01:10:17 Et pour remettre les choses à l'endroit, on fait pause
01:10:20 sur l'application de cette réforme, la promulgation
01:10:23 des 64 ans, et on se met autour de la table et pour nous aider,
01:10:26 on fait appel à des personnes indépendantes
01:10:30 qui pourraient faire le tour des acteurs et voir
01:10:33 où sont les voies de passage. Et on parle du travail
01:10:36 et des retraites, mais on a un geste d'apaisement
01:10:39 qui est indispensable aujourd'hui dans la société.
01:10:42 Tout le monde voit qu'il y a besoin d'apaiser
01:10:46 et de trouver une voie de sortie. Nous, on a proposé
01:10:49 une voie de sortie. Maintenant, il faut que le gouvernement
01:10:52 y réponde. Apparemment, il n'est pas prêt pour l'instant.
01:10:55 Peut-être que ça va changer dans quelques heures.
01:10:58 - Est-ce que vous répondez à ceux qui disent que la seule issue
01:11:02 possible, c'est le retrait de la réforme ?
01:11:05 - Mais oui, mais je pense qu'il ne faut pas que cette réforme
01:11:08 s'applique, mais qu'il faut qu'on fasse des propositions
01:11:11 alternatives. Et pour ça, il faut se remettre autour de la table.
01:11:15 Et ce que fait l'intersyndical, que j'ai formulé ce matin,
01:11:18 mais que Philippe Martinez a formulé aussi à Clermont-Ferrand,
01:11:21 c'est de dire "Mettons-nous autour de la table, mais mettons
01:11:24 cette réforme en pause. Et après, on verra bien
01:11:27 quelle sera son issue, une fois qu'on aura peut-être trouvé
01:11:30 une façon plus intelligente de parler du travail et des retraites.
01:11:34 Et sinon, le gouvernement fera ce qu'il veut."
01:11:37 - Quel compromis vous faites quand vous vous en prenez à la main ?
01:11:40 - Pardon ? - Quel compromis vous faites quand vous vous en prenez à la main ?
01:11:43 - On veut parler d'abord. Et les compromis...
01:11:46 La CFDT, par exemple, sur le financement des retraites,
01:11:50 elle a fait tout un tas de propositions. Il y en a une qui a jamais
01:11:53 été exploitée vraiment, c'est "Qu'est-ce qu'on fait de sérieux,
01:11:56 de très sérieux, autre chose qu'un CDD, ACDI senior,
01:11:59 qui a déjà été expérimenté, qui est juste un effet d'aubaine,
01:12:02 ou autre chose que mesurer la difficulté de l'emploi senior
01:12:06 qu'on connaît déjà ? Qu'est-ce qu'on fait pour vraiment améliorer
01:12:09 l'emploi des seniors ?" On sait, c'est pas moi qui le dis,
01:12:12 c'est un groupe des économistes très orthodoxes qui disent
01:12:15 "Un taux d'emploi des seniors de 10 points de plus,
01:12:18 c'est le besoin de financement de la réforme de la retraite."
01:12:22 Donc c'est une des pistes. Il y en a d'autres possibles.
01:12:25 Mais on va pas commencer à discuter. On nous refuse une médiation,
01:12:28 on nous refuse de discuter des retraites,
01:12:31 et vous voudriez que je vous dise quel serait le compromis ?
01:12:34 Il n'y a pas de compromis pour l'instant. Le compromis, c'est que
01:12:38 le gouvernement ne veut même pas discuter des retraites avec nous
01:12:41 parce qu'on fait une journée de mobilisation qui est extrêmement suivie.
01:12:44 Donc si avec tout ça, il n'y a pas pris en compte
01:12:47 à la fois la mobilisation sociale, à la fois la difficulté,
01:12:50 dans l'opinion, pour accepter cette réforme,
01:12:54 et en plus, une forme de tension qui est en train de monter
01:12:57 dans notre pays, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:13:00 C'est insupportable.
01:13:03 Aujourd'hui, comme tout le monde, je crois, il faudrait être
01:13:06 complètement inconséquent pour pas les redouter.
01:13:10 Je rappelle que ce qu'est la volonté de la CFDT,
01:13:13 c'est une manifestation dans un cadre démocratique
01:13:16 et pacifique, qu'on condamne toute violence à l'égard des biens
01:13:19 et des personnes, parce que d'abord, c'est intolérable
01:13:22 dans une démocratie, et deuxièmement, ça nuit
01:13:26 au fond du message de la mobilisation des travailleurs
01:13:29 et travailleuses dans les manifestations partout en France.
01:13:32 Comment vous envisagez la suite ?
01:13:35 On va attendre de voir ce qui se passe dans les jours à venir.
01:13:39 On va continuer de formuler notre proposition,
01:13:42 et puis on va essayer de faire entendre raison
01:13:45 aux uns et aux autres pour passer d'une logique de blocage
01:13:48 à une logique de discussion.
01:13:51 Mais vous voyez qu'on y est prêts, on y est prêts collectivement.
01:13:54 ...
01:13:58 -Là-bas, il y a l'FO.
01:14:01 Je me suis pété le dos, là. J'étais en arrière.
01:14:04 -Voilà, donc, pour la prise de parole
01:14:07 de Laurent Berger, le leader de la CFDT, qui parle
01:14:10 d'une nouvelle démonstration de la contestation
01:14:14 contre la réforme des retraites. Il y voit d'ores et déjà
01:14:17 à la mi-journée un succès. Il réaffirme
01:14:20 sa proposition de l'intersyndicale et dit vouloir apaiser les choses.
01:14:24 On voit bien qu'il renvoie tout cela au camp de l'exécutif.
01:14:28 C'est quand même très particulier ce qui se joue,
01:14:32 Eric Durette-Matin. Vous avez aujourd'hui une intersyndicale,
01:14:35 qui dit "discutons, médiation", mais évidemment,
01:14:39 pas sur les 64 ans. Les 64 ans, on les met de côté.
01:14:42 Et le président ne peut pas accepter ça.
01:14:45 -Il l'avait déjà dit la semaine dernière.
01:14:49 "Je suis prêt à recevoir les syndicats."
01:14:52 C'était une première provocation.
01:14:55 "Je suis prêt à les recevoir, mais ça ne concernera pas
01:14:58 "le report de l'âge de 62-64."
01:15:02 -Il y a eu des réformes, comme la réforme des seniors,
01:15:05 les longues carrières, etc. -Comme particulier.
01:15:08 Parler de tous les sujets, sauf ceux qui font descendre
01:15:11 beaucoup de gens dans la rue. -Exactement.
01:15:14 Laurent Berger l'a redit. Il est calme.
01:15:17 On sent que Laurent Berger a la clé. Le seul moyen
01:15:21 de débloquer la situation serait que le gouvernement
01:15:24 aujourd'hui dise "vu le contexte actuel,
01:15:27 "on met le couvert pour l'instant sur cette réforme,
01:15:30 "mais on va faire en sorte que les gens qui sont dans cette situation...
01:15:33 "C'est ça qui compte dans la vie, et ça compte dans les entreprises.
01:15:37 "C'est de tenir compte de la vie. Il ne faut pas être guidé
01:15:40 "par la rue ou par le peuple, mais c'est de pouvoir
01:15:43 "avoir l'intelligence d'une situation. Ca se dégrade tellement
01:15:46 "qu'à un moment, le bon sens est de dire..."
01:15:49 -Pourquoi se focaliser sur 64 ans ? On fait 43 annuités.
01:15:53 -Parce que c'est un mauvais choix. -On va continuer à parler.
01:15:56 On va marquer une courte pause. On va revenir avec une question.
01:15:59 Est-ce que la réforme de retraite est-elle plus profonde ?
01:16:02 Des fractures plus profondes qui viennent au-delà
01:16:05 d'une forme d'opposition à Emmanuel Macron ?
01:16:09 Une courte pause. On en parle avec nos correspondants
01:16:12 en région et à Paris.
01:16:13 ...
01:16:16 -10e journée de mobilisation et déjà des tensions,
01:16:19 notamment dans la ville de Rennes. Elles avaient déjà commencé
01:16:23 tout à l'heure, en fin de matinée. Nous sommes avec
01:16:26 nos correspondants sur place, avec ces mêmes images
01:16:29 qu'il y a déjà plusieurs minutes tout à l'heure.
01:16:32 C'est une sorte de barricade avec des poubelles.
01:16:35 Cette ligne d'ultra, de casseurs, de fauteurs de trouble,
01:16:39 qui sont souvent d'ailleurs cagoulés, avec les parablus
01:16:42 pour se protéger, notamment. J'ai des canons à eau.
01:16:45 Quelle est l'ambiance ? On la voit et on la vit
01:16:48 à travers vous sur place. Mais comment vous décririez
01:16:51 sur place ce face-à-face avec les forces de l'ordre ?
01:16:55 ...
01:16:58 -Je ne sais pas si vous voyez sur les images à l'instant.
01:17:01 Les forces de l'ordre viennent d'envoyer des gaz lacrymogènes
01:17:04 sur les fauteurs de trouble, sachant que depuis déjà
01:17:07 un quart d'heure, 20 minutes, on avait repéré
01:17:11 un groupe, j'ai envie de dire 200 personnes à peu près,
01:17:14 habillées en noir, qui était en début de cortège.
01:17:17 Il faut savoir que la manifestation à cette heure-ci
01:17:20 est terminée et que ce groupe a mené
01:17:24 les gens à essayer d'emmener une partie de la foule
01:17:27 pour continuer la manifestation, mais pas du tout
01:17:30 sur le parcours qui était prévu. Et depuis une heure à peu près,
01:17:33 c'est un jeu de chat et de souris, avec, vous le voyez
01:17:36 à l'image, les forces de l'ordre qui vont intervenir là
01:17:39 pour, j'imagine, charger, au moins enlever, dégager
01:17:43 les poubelles de la route, et ensuite essayer
01:17:46 de contenir les violences. -Merci à vous.
01:17:49 Vous laissez vous mettre à l'abri avec une petite
01:17:53 situation. Bertrand Cavallier,
01:17:56 alors là, est-ce qu'il y a une autre possibilité
01:17:59 que d'aller au contact, quand il y a une telle situation,
01:18:02 dans des rues, là, pour ceux qui connaissent la ville
01:18:05 de Rennes, on est dans l'une des artères principales
01:18:09 de la ville, y a-t-il autre solution que d'aller au contact
01:18:12 pour les forces de l'ordre ? -Là, ils ne vont pas tout à fait
01:18:15 au contact, ils maintiennent la distance,
01:18:18 ils lancent quelques grenades lacrymogènes
01:18:22 pour percer ces jeunes activistes,
01:18:25 qui font leur petite humanité de jeunes gauchisans,
01:18:28 et puis, regardez, c'est très calme, en fait,
01:18:31 on est dans quelque chose qui est très maîtrisé,
01:18:34 alors ça peut, après, monter en tension, mais là,
01:18:37 on est sur des modes opératoires très classiques
01:18:41 des forces de l'ordre face à quelques individus
01:18:44 qui troublent leur public, ça n'a rien à voir
01:18:47 avec Sainte-Soline, rien à voir avec ce qui s'est passé
01:18:50 à l'autre côté de la ville, et puis, voilà,
01:18:53 je vois rien de très préoccupant,
01:18:57 c'est toujours gênant, parce qu'il y a quand même
01:19:00 des trous à l'ordre public, et là, il n'y a pas de violence.
01:19:03 -Rien de très préoccupant, sinon, quand même,
01:19:06 j'allais dire une forme de noyautage de manifestations
01:19:09 qui étaient jusqu'à la 8e mobilisation, totalement pacifique,
01:19:13 et des images qu'on n'a pas envie de voir, tout simplement.
01:19:16 -La manifestation s'est déroulée... C'est tout le problème
01:19:19 de l'ultra-gauche, parce qu'il y avait 200 individus,
01:19:22 il y a quand même le campus de Rennes qui est connu
01:19:25 comme être un vivier de l'ultra-gauche, c'est pas nouveau,
01:19:29 donc ce qui est à craindre, c'est que là, on aille
01:19:32 vers une montée de la violence, c'est ça qui est à craindre.
01:19:35 Pour l'instant, ils sont fixés, c'est maîtrisé,
01:19:38 on est sur un maintien de l'ordre classique,
01:19:41 la France est un pays où ce genre d'événement, malheureusement,
01:19:45 est très récurrent. -Est-ce que c'est une singularité,
01:19:48 cette violence de l'ultra-gauche et des radicaux violents ?
01:19:51 Notamment, on se souvient, en 2016, j'ai suivi les manifestations
01:19:54 contre la loi El Khomri, on avait déjà des CRS
01:19:57 qui étaient enflammées par un cocktail Molotov
01:20:01 sur la place de la République, des individus radicaux
01:20:04 qui allaient d'un côté à l'autre de la place
01:20:07 et qui, effectivement, mettaient les vitrines à sac.
01:20:10 Ensuite, il y a eu certains 1er mai, on se souvient
01:20:13 d'un 1er mai où le McDonald's près d'Austerlitz,
01:20:17 la Gloire, était arrivée sur le pont et avait, effectivement,
01:20:20 commis plusieurs dégradations et violences.
01:20:23 Donc cette mouvance d'ultra-gauche est très active chez nous
01:20:26 et elle prend pour prétexte pour passer à la violence
01:20:29 n'importe quel type de manifestation, ça peut être
01:20:33 une revendication des médecins, ça peut être l'écologie
01:20:36 comme Sainte-Sauline, ça peut être la réforme des retraites,
01:20:39 mais ça peut être tout type de revendications,
01:20:42 tant qu'il y a assez de monde pour passer à l'acte
01:20:46 et, comme vous le dites, un minimum de plusieurs milliers
01:20:49 de manifestants classiques pour que les individus
01:20:52 d'ultra-gauche puissent s'y cacher puisqu'ils se regroupent
01:20:55 au dernier moment pour former ce qu'on appelle le black block,
01:20:58 cette masse compacte d'ultra-gauche.
01:21:01 Depuis le début des manifestations anti-réformes,
01:21:05 le cortège de manifestants classiques derrière la barrière syndicale
01:21:08 se passe très bien, même s'il y a, comme je dis dernier,
01:21:11 des violences qui sont perpétrées par ces individus
01:21:14 radicaux, mais qui n'emmenaient pas jusque-là le cortège classique.
01:21:17 - Et dont l'objectif est de provoquer aussi une bavure,
01:21:21 en réalité, et de filmer des images qui ensuite vont tourner
01:21:24 en boucle pour montrer qu'elles y montraient
01:21:27 leur discours de violence policière.
01:21:30 - Je ne sais même pas si c'est provoquer une bavure,
01:21:33 c'est de toute façon d'attaquer les forces de l'ordre
01:21:37 parce que cette mouvance ultra est anticapitaliste,
01:21:40 antiforces de l'ordre, et donc il y a cette volonté,
01:21:43 on le voit quand ils sont présents, parce qu'en fait
01:21:46 ils sont présents à toutes les manifestations,
01:21:49 ils y étaient dès le début des manifestations anti-refraite,
01:21:53 sauf que parfois ils n'arrivent pas à passer à l'acte,
01:21:56 soit qu'il n'y a pas assez de manifestants classiques,
01:21:59 soit qu'ils sont trop tenus, trop serrés par les forces de l'ordre,
01:22:02 tout ça c'est une alchimie à chaque manifestation.
01:22:05 Et en fait, ce qui se passe, c'est qu'ils veulent s'en prendre
01:22:09 aux forces de l'ordre et aux symboles du capitalisme,
01:22:12 les restaurants, les fast-food américains, voilà leur cible.
01:22:15 Et bien sûr, les forces de l'ordre, on l'a vu à Rennes,
01:22:18 je ne sais pas si on peut remontrer les photos,
01:22:21 qu'on a eu des saisies qui ont été faites en amont
01:22:25 sur des individus qui avaient volonté de se joindre à la manifestation,
01:22:28 ce sont des armes par destination, on a vu dans un petit bocal en verre,
01:22:31 ils mettent du plâtre avec des clous plantés à l'envers
01:22:34 et donc la pointe saillante vers l'extérieur,
01:22:37 vous les voyez à droite de l'écran,
01:22:41 c'est à dire à faire très mal aux forces de l'ordre
01:22:44 qui seront visées par les jets de projectiles.
01:22:47 Il y a ça, il y a des pieds de biches, un marteau,
01:22:50 un certain nombre d'attirailles et puis ces masques bien sûr
01:22:53 pour se protéger au maximum des lacrymos,
01:22:57 puisque la première réaction des forces de l'ordre,
01:23:00 c'est d'abord de tirer de la lacrymo pour essayer de repousser
01:23:03 le front des violents et des casseurs, pour essayer au moins de les disperser.
01:23:06 – Avec toujours ces mêmes images de poubelles qui sont incendies.
01:23:10 Il y a deux sujets, d'abord, pourquoi toujours ce phénomène idéologique est persistant,
01:23:16 c'est à dire que là il y a une interrogation sur ce que produit
01:23:19 nos arsenaux idéologiques, certaines diversités,
01:23:22 certaines études politiques, parce que ça, ça ne devient pas comme ça
01:23:25 avec ce niveau-là, il y a quand même un fond idéologique.
01:23:28 Deuxièmement, il y a le problème de la réponse pénale.
01:23:31 En l'occurrence, il participe à un attroupement,
01:23:33 c'est réprimé par un article 431-4 et en fait,
01:23:36 la plupart des magistrats ne retiennent pas cette qualification.
01:23:39 C'est un peu à réprimer lorsqu'il y a participation à un attroupement armé
01:23:42 où on est porteur d'une arme par destination.
01:23:45 Donc c'est le système aussi qui doit être revu.
01:23:47 En Allemagne, ces individus ici sont interpellés, sont systématiquement condamnés.
01:23:51 – Dans le système, il y a un écosystème politique et médiatique,
01:23:54 est-ce qu'il y a une complaisance ?
01:23:55 On l'a vu de la part de la gauche, de la gauche, de l'extrême gauche,
01:23:58 est-ce qu'il y a une complaisance aussi médiatique ?
01:24:00 Mon rôle n'est pas de pointer des…
01:24:02 mais de dire que, de s'habituer à une forme de violence,
01:24:06 de trouver même une forme de, vous voyez dire, de narratif, Neyma Mfadel, finalement.
01:24:12 – Mais bien sûr, en fait c'est ça qui est terrible dans ce pays,
01:24:15 c'est qu'on voit bien que cette idéologie d'ultra-gauche,
01:24:18 finalement, il y a un regard bienveillant, il y a des excuses,
01:24:22 – Vous voyez des dégradations ici sur…
01:24:24 – Il y a les médias, certains médias, comment ils relatent les choses, comment ils s'agitent.
01:24:26 – Soit des commerces, je ne sais pas, je ne vois pas,
01:24:27 on va voir avec ces images de journalistes sur place.
01:24:30 – Il y a aussi le communiqué de, je crois que c'est France 3 aussi…
01:24:34 – L'assurance, oui, oui.
01:24:36 – Qui condamne les violences de la police et qui condamne le fait…
01:24:40 – Oui, ici, cette vitrine qui est dégradée là, d'une société d'assurance.
01:24:44 – On s'attaque au débit et à un bol du capitalisme.
01:24:48 – C'est l'objectif des Black Blocs depuis leur naissance,
01:24:51 en fait c'est une organisation réticulaire,
01:24:53 les Black Blocs qui ont été médiatisés depuis les années 90,
01:24:55 ils ont commencé à manifester en fait contre la guerre du Golfe,
01:24:58 ils se sont ensuite fait remarquer à Seattle en 99,
01:25:01 pendant la réunion de l'Organisation Mondiale du Commerce,
01:25:04 et leur vocation c'est anti-État, anti-capitalisme,
01:25:09 et je pense que ça participe de la relative tolérance,
01:25:13 ou disons complaisance qu'il y a dans les médias,
01:25:15 parce qu'on considère qu'au fond leur violence,
01:25:17 elle est bien légitime puisqu'elle s'oppose à un capitalisme
01:25:19 qui est encore plus violent, c'est comme ça qu'eux légitiment leurs actions.
01:25:22 Moi je pense qu'il faut vraiment en finir avec cette complaisance,
01:25:26 parce qu'en plus ces gens-là sont les premiers ennemis des manifestants,
01:25:29 parce qu'on a vu tout à l'heure que même physiquement,
01:25:31 ils bloquaient la manifestation.
01:25:32 -C'est ça la question, vous êtes un manifestant contre la réforme des retraites,
01:25:35 vous êtes présent derrière cette ligne de Black Blocs, que faites-vous ?
01:25:40 Est-ce que vous partez, vous restez ?
01:25:42 -Là en l'occurrence, la particularité, ce que nous a dit notre envoyé spécial,
01:25:45 c'est que la manifestation est terminée, elle s'est dispersée,
01:25:47 c'est la particularité de Rennes.
01:25:49 Mais d'habitude, effectivement, ils sont dans le pré-cortège,
01:25:53 et la particularité de cette stratégie opératoire,
01:25:56 c'est qu'ils ne sont pas dans le cortège de manifestants
01:25:58 derrière les délégués syndicaux.
01:26:00 Il constitue un petit cortège devant,
01:26:02 qui peut atteindre plusieurs milliers de personnes,
01:26:04 et là, on appelle ça en général la nébuleuse,
01:26:07 parce que les individus plus classiques qui sont dans cet amas de personnes
01:26:11 sont moins opposés, vont moins s'opposer aux fauteurs de troubles
01:26:15 qui s'y cachent dans ce pré-cortège.
01:26:17 -Je vous cite tout à fait, là, il faut enfin que l'ensemble de la classe politique
01:26:24 ait une vision objective de ce phénomène,
01:26:26 qu'elle le condamne fermement,
01:26:28 ce sont des adeptes de la violence systémique,
01:26:31 ils viennent pour attaquer, agresser.
01:26:33 Donc c'est véritablement quelque chose qui est inacceptable,
01:26:37 sachant que, en fait, le rapport à la violence a évolué.
01:26:40 Alors c'est vrai qu'il y a de la délinquance,
01:26:42 mais les violences sociales ont beaucoup diminué en 60 ans.
01:26:45 Si vous prenez les grandes révoltes de 48, etc.,
01:26:47 la population française est moins adepte de la violence
01:26:51 qu'elle ne l'était il y a des années dans l'expression des mandications sociales.
01:26:55 -M. Guidouin nous interrogeait, en fait,
01:26:58 pourquoi, quand ça vient de l'ultra-gauche,
01:27:00 que ça vient de la gauche,
01:27:02 vous avez la majorité des médias qui, finalement,
01:27:06 s'offusquent pas à défendre.
01:27:08 C'est ça, le problème. Alors c'est une question.
01:27:10 Comme disait Édouard Philippe, si c'était...
01:27:12 -Notre correspondant, Arène, avec, j'allais dire, un statu quo,
01:27:17 je ne sais pas si c'est le cas, mais en tous les cas,
01:27:19 on voit là qu'il y a une observation, un moment, effectivement, d'attente,
01:27:23 d'attention, c'est aussi votre sentiment,
01:27:26 ou ce que vous comprenez,
01:27:28 ou vous appréhendez de la stratégie sur place ?
01:27:30 -Oui, alors, la stratégie, elle est un petit peu aléatoire,
01:27:35 j'ai envie de vous dire, Sonia, depuis le début de la manifestation,
01:27:38 on avait vu, comme le disait à l'instant Sandra Buisson,
01:27:41 une petite centaine de personnes qui étaient regroupées
01:27:45 à l'avant du cortège, et au fur et à mesure,
01:27:47 cette centaine de personnes s'est transformée
01:27:50 en plusieurs centaines de personnes,
01:27:52 et se sont disséminées tout au long du cortège,
01:27:54 et là, ça devenait vraiment compliqué,
01:27:56 parce que c'était des petits groupes qui s'attaquaient,
01:27:58 comme vous le voyez sur mes images,
01:28:00 à des sociétés d'assurance ou à des banques,
01:28:02 et c'était très aléatoire,
01:28:04 et puis, au fur et à mesure, la manifestation s'est arrêtée,
01:28:07 et puis, ils ont continué à manifester
01:28:10 avec une sorte de deuxième cortège
01:28:13 qui prenait un itinéraire un petit peu aléatoire,
01:28:16 et tout au long de ce cortège,
01:28:18 ils prennent des poubelles pour les brûler,
01:28:21 ou se retrouver dans des situations de tension
01:28:25 avec les forces de l'ordre,
01:28:27 et là, honnêtement, quand on voit,
01:28:29 je ne sais pas si vous voyez,
01:28:31 il y a des gens qui regardent le spectacle,
01:28:33 et tout à l'heure, je voyais la dame qui sortait
01:28:35 de la société où elle travaille, la société d'assurance,
01:28:38 et qui était vraiment terrorisée,
01:28:40 parce qu'elle était à l'intérieur quand les faits se sont produits.
01:28:43 -C'est la question que j'allais vous poser.
01:28:46 Voyez, imaginez, c'était produit déjà, je crois,
01:28:50 lors d'une précédente mobilisation contre un commerce
01:28:53 où il y avait une dame qui ne comprenait pas
01:28:55 pourquoi elle était prise à partie,
01:28:57 parce que, j'allais dire, personne ne peut comprendre,
01:28:59 que ce soit dans une banque, entendons-nous bien,
01:29:01 mais encore moins dans un commerce qui n'a aucun lien
01:29:04 avec cette idéologie de l'ultra-gauche.
01:29:06 -La clarification du débat vis-à-vis de l'ultra-gauche
01:29:08 s'impose aujourd'hui, et vous avez raison,
01:29:10 il n'est pas encore assumé par une partie
01:29:12 de certaines mouvances politiques,
01:29:14 il n'est pas assumé par nombre de journalistes
01:29:16 qui ont un tracé idéologique, eux aussi.
01:29:19 Là, il y a véritablement une nécessité
01:29:22 vraiment d'atteindre, dans sa source même...
01:29:26 -Mais quand vous dites "vous savez que ce ne sera pas le cas",
01:29:28 parce qu'il a nourri une partie de cette ultra-gauche
01:29:32 et nourri par un discours politique aujourd'hui.
01:29:35 -Oui, mais comment on répond à cette violence ?
01:29:37 Moi, c'est ça que j'aimerais savoir.
01:29:38 À chaque manifestation, il y a de la violence,
01:29:40 il y a l'infiltration des black blocs.
01:29:42 -Mais quand vous avez dans une université enseignée...
01:29:44 -En dehors de l'idéologie...
01:29:45 -Quand vous avez une justification de la violence en soi
01:29:47 au travers de phénomènes idéologiques très prégnants,
01:29:50 dans des facs, d'ailleurs, ou des environnements
01:29:52 où devrait dominer la raison, la tolérance,
01:29:54 et où il y a l'oppression de la raison.
01:29:57 C'est intéressant, d'ailleurs, de lire le dernier livre
01:30:00 de Stéphanie Rosa, "La gauche contre les Lumières".
01:30:03 Vous avez une radicalisation d'une partie de la jeunesse
01:30:06 dans ces environnements universitaires.
01:30:09 Et il y a une relation de cause à effet directe,
01:30:11 il faut le dire.
01:30:12 Et là, la classe politique et l'intelligencia,
01:30:15 quels que soient ses positionnements,
01:30:19 devraient dire clairement les choses.
01:30:21 On ne va pas utiliser le terme de fascisants,
01:30:23 mais d'une certaine manière, ils s'habillent en noir,
01:30:26 ils sont pour la violence à outrance,
01:30:28 ils déshumanisent les forces de l'ordre,
01:30:30 comme à Saint-Saëline, où ils ont brûlé,
01:30:33 un nombre de gendarmes ont été brûlés.
01:30:35 Voilà, c'est ça.
01:30:36 -Mais regardez, quand vous regardez le bilan
01:30:38 des manifestations de jeudi dernier,
01:30:40 vous avez eu 122 interpellations et même arrestations
01:30:43 et 10 personnes en comparaison immédiate.
01:30:45 C'est un problème.
01:30:46 C'est ça qu'il faut retenir.
01:30:48 Je le disais d'ailleurs dans le journal "Le Monde",
01:30:51 qui vient de sortir, qu'il y a une jeune fille
01:30:53 qui s'est fait arrêter parce qu'elle a envoyé un caillou
01:30:55 sur un policier, puis on s'est pas su que c'était une fille très bien,
01:30:57 elle avait refusé de donner son code de téléphone.
01:30:59 Vous voyez, ça se termine toujours comme ça.
01:31:01 On a l'impression qu'ils tombent sur les mauvais,
01:31:03 c'est pas ceux qui sont les plus responsables.
01:31:05 Et moi, j'en venais à une réflexion,
01:31:07 c'est est-ce qu'on n'aurait pas un jour intérêt
01:31:09 à interdire ces manifestations, vu leur violence ?
01:31:11 -Mais ça ne change rien,
01:31:13 c'est encore plus une colère.
01:31:15 -Ce serait pas bon pour les syndicats,
01:31:17 mais vu la tournure que ça prend.
01:31:19 -Juste sur Saint-Sauline, on va en parler avec Sandra Buisson.
01:31:22 Alors, il faut faire la différence
01:31:24 entre ce qui se passe ici avec des cortèges.
01:31:26 Là, nous sommes avec une focale sur Rennes,
01:31:29 mais dans les autres villes, les cortèges se poursuivent.
01:31:33 Mais à Saint-Sauline, certains disent
01:31:36 que ce n'était pas une manifestation pacifiste.
01:31:38 D'abord, la manifestation était interdite,
01:31:40 tout de suite, les radicaux sont arrivés
01:31:42 et on a un risque d'un basculement.
01:31:44 Vous avez deux manifestants entre la vie et la mort.
01:31:46 J'imagine que c'est aussi le syndrome Malik-Oussékin.
01:31:49 C'est la peur de l'exécutif.
01:31:51 D'abord, c'est un drame personnel,
01:31:53 quand une personne meurt,
01:31:55 mais aussi, ça peut être un basculement
01:31:57 pour quel que soit le gouvernement en place.
01:31:59 -Oui, alors, c'est une crainte
01:32:01 que les autorités ont verbalisée très clairement
01:32:04 depuis plusieurs jours,
01:32:06 puisque la semaine dernière,
01:32:08 on commençait à avoir des alertes et des prises de parole
01:32:11 à l'intérieur, avant Saint-Sauline, en disant, effectivement,
01:32:14 s'il y a une escalade continue
01:32:16 comme celle qu'on a commencé à connaître jeudi,
01:32:19 ce week-end et dans les manifestations futures,
01:32:21 effectivement, on risque un drame d'un côté comme de l'autre.
01:32:24 On voit que les blessés,
01:32:26 on les dénombre par dizaines des deux côtés.
01:32:28 Et effectivement, il y a actuellement ces deux personnes
01:32:31 qui sont dans un état très grave,
01:32:33 puisqu'ils sont tous les deux dans le coma.
01:32:35 C'est un homme de 32 ans et un homme de 34 ans.
01:32:37 L'homme de 32 ans a toujours son pronostic vital engagé
01:32:41 et on a lu un communiqué d'un des organisateurs
01:32:44 des rassemblements qui disait que son état était stable
01:32:48 et qu'eux avaient bon espoir qu'il puisse se réveiller.
01:32:51 Et pour le deuxième, lui, il est touché à la trachée,
01:32:54 il est dans le coma et son pronostic vital n'est pas engagé.
01:32:57 Voilà, ça aussi...
01:32:59 - Non, mais, si vous voulez, Saint-Sauline,
01:33:01 c'est extrêmement intéressant parce que c'est un cas très éloquent
01:33:05 de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
01:33:07 Évidemment, une posture très défensive
01:33:10 de force de l'ordre qui protégeait une retenue qui est légale.
01:33:16 Il y a eu un processus...
01:33:18 - Oui, mais est-ce qu'il n'y avait pas un dispositif disproportionné ?
01:33:21 - Non, le dispositif... - Non, mais je pose la question...
01:33:23 - Non, mais je vous ai... - Parce qu'il y avait un nombre de...
01:33:26 - Il y a des informations qui...
01:33:28 Vous avez d'abord une zone, il n'y avait pas que Saint-Sauline,
01:33:31 il y avait nombre d'objectifs qui étaient disséminés
01:33:34 dans toute la zone.
01:33:36 Et, deuxièmement, cette emprise, elle fait 600 m sur 400 m.
01:33:41 Donc, pour en défendre le périmètre face à des adversaires
01:33:44 qui vont attaquer de tous côtés, qui disposent de drones...
01:33:47 - Adversaires, dites-vous ? - Oui, mais...
01:33:49 - Non, mais j'utilisais l'adversaire parce qu'en gendarmerie,
01:33:53 on distingue le combat où il y a des ennemis
01:33:56 du maintien de l'ordre et des adversaires,
01:33:58 même si là, on avait affaire à des individus extrêmement dangereux,
01:34:02 prêts à tuer.
01:34:03 Et là, on voit cette déraison qui s'empare chez certains journalistes
01:34:09 quand on voit certains intervenants qui livrent une version
01:34:13 totalement inversée de la réalité.
01:34:15 Donc, posture, ils ont protégé, avec un dispositif très étiré,
01:34:19 un gendarme tous les 400 m,
01:34:21 alors que ces individus arrivaient en colonne d'assaut,
01:34:24 mais équipés de toute la panoplie dont ils ont disposé aujourd'hui.
01:34:28 - Faut citer une députée, Clémence Guetté, de la NUPES,
01:34:31 qui a parlé d'une manifestation pacifiste et bonne enfance.
01:34:34 C'est-à-dire que parfois, quelques fois,
01:34:36 on se demande si on est dans la même réalité.
01:34:38 - Cette députée offense la République, elle ment.
01:34:41 C'est vraiment la propagande.
01:34:43 Mais là, on retrouve, si vous voulez, les vieux relents
01:34:46 des propagandes totalitaires, de trotskistes, etc.
01:34:49 On va donner des versions totalement l'opposé de la réalité.
01:34:53 On va utiliser des images.
01:34:55 Vous savez qu'ils ont vraiment des capacités très élaborées
01:34:58 de propagande, de conditionnement,
01:35:00 qui inondent les réseaux sociaux,
01:35:02 avec des relais dans certains médias.
01:35:04 C'est vraiment un sujet de façon également à capter la jeunesse.
01:35:10 Et également, c'est le défi des perceptions.
01:35:13 Ils veulent gagner les perceptions.
01:35:15 - La question va se poser aussi pour la capitale, Paris,
01:35:18 avec ces forces de l'ordre qui sont rassemblées.
01:35:21 Et là, selon le renseignement territorial,
01:35:24 plus de 1 000 radicaux sont attendus,
01:35:26 avec un parcours quand même qui est particulier.
01:35:28 Il y a deux cortèges. Il y a un cortège principal,
01:35:31 et un autre cortège qui va passer par Bastille.
01:35:36 Pourquoi d'ailleurs ?
01:35:38 - Le cortège "l'itinéraire bis", il est appelé comme ça.
01:35:43 Il sert quand la manifestation est très importante.
01:35:47 Il y a trop de monde pour que ça puisse se passer correctement
01:35:51 sur un seul itinéraire.
01:35:53 C'est un itinéraire de délestage,
01:35:55 une deuxième petite manifestation qui part sur le côté.
01:35:58 Ça peut servir aussi à isoler certains individus violents
01:36:02 d'un côté pendant que vous réorientez le cortège de l'autre.
01:36:05 Et effectivement, là, aujourd'hui, la crainte...
01:36:08 Quand on regarde, il y a le même nombre d'individus radicaux attendus
01:36:11 que la semaine dernière et que les deux fois précédentes.
01:36:14 Sauf que la semaine dernière, le jeudi,
01:36:16 ils ont été beaucoup plus violents.
01:36:18 Et puis la crainte supplémentaire aujourd'hui,
01:36:21 c'est que les jeunes qui ont commencé à s'intéresser
01:36:23 à ce mouvement anti-réforme la semaine dernière
01:36:27 soient deux, voire trois fois le plus nombreux cette fois
01:36:30 et qu'ils puissent, pour certains,
01:36:32 se laisser entraîner dans la violence par les ultra-radicaux.
01:36:35 Même chose du côté de manifestants classiques
01:36:38 qui sont adhérents à des syndicats anti-réforme.
01:36:42 La crainte, c'est qu'aussi certains d'entre eux
01:36:45 cèdent à la radicalisation et versent dans la violence.
01:36:48 - La question aussi, c'est qui sera responsable de tout cela ?
01:36:51 Parce que je pense toujours à tous ces citoyens
01:36:54 qui sont dans les cortèges aujourd'hui,
01:36:56 dans toutes les villes de France,
01:36:58 pour qui quand même c'est une bataille légitime,
01:37:01 un combat social, pour qui c'est un effort,
01:37:03 c'est un sacrifice aussi financier,
01:37:05 et qui se disent "mais regardez ces violences,
01:37:07 qui est responsable du pourrissement ?"
01:37:09 Ça va être une question qui est quand même essentielle.
01:37:12 Qui portera cette responsabilité ?
01:37:14 Ça va beaucoup jouer pour la suite.
01:37:16 - Pour l'instant, c'est le pouvoir qui est responsable.
01:37:18 C'est clair qu'ils ne mâchent pas leur mot là-dessus.
01:37:20 En fait, en clair, c'est retirer la réforme.
01:37:22 - Dans la sortie de crise, elle s'impose.
01:37:25 Elle pourrait être mise à profit,
01:37:27 parce que c'est le système qui est bloqué.
01:37:29 - Pour vous, c'est beaucoup plus profond.
01:37:31 - C'est vrai, vous avez raison.
01:37:33 - Le retour du Conseil constitutionnel,
01:37:35 on avait dit 8 jours.
01:37:37 - Oui, mais que va vous dire le Conseil constitutionnel ?
01:37:40 - Le Conseil constitutionnel ne va pas vous dire
01:37:42 que c'est l'entièreté du taxe qui est un bien sûr.
01:37:44 - Il y a des fragilités structurelles.
01:37:47 - C'était peut-être une sorte de sortie pour le gouvernement.
01:37:50 - Là, est-ce qu'on n'attend pas de l'exécutif,
01:37:52 du président de la République ?
01:37:54 - Il faudrait faire un vote à l'Assemblée.
01:37:56 Il faudrait oser faire un vote.
01:37:58 - Repartir au vote et mettre chacun face à ses responsabilités.
01:38:01 - Et si ça ne marche pas, dissoudre l'Assemblée.
01:38:04 - Je vous rappelle que les députés du Modem,
01:38:06 c'est pas rien, parce que politiquement, ça joue beaucoup,
01:38:08 affirment, là, on fait un communiqué pour dire
01:38:11 qu'il faut saisir la main tendue par Laurent Berger
01:38:13 qui demande une médiation.
01:38:15 Si la majorité commence à vous dire que ce n'est plus possible,
01:38:17 il va y avoir une division au sens de ce parti.
01:38:19 - Ça pourrait être l'occasion également de proposer une mise à plat
01:38:22 qui relèverait vraiment des démarches essentiellement politiques.
01:38:26 On a un système, on parle des retraites,
01:38:28 mais notre système social, l'endettement ne pourra pas,
01:38:31 de façon continue, remédier au manque de ressources.
01:38:35 - Vous avez raison, le financement des retraites
01:38:38 peut trouver une autre solution que le report de l'âge.
01:38:40 Il y en a des solutions, les syndicats ont proposé.
01:38:43 Dieu sait, moi aussi, je pense qu'il faut faire cette réforme
01:38:45 pour des raisons financières.
01:38:46 Je sais que je suis très mal vu en disant ça.
01:38:48 Mais après, l'âge, oui, il peut y avoir des négociations.
01:38:50 - Peu importe qu'on soit pour ou contre la réforme,
01:38:52 le sujet n'est presque plus là.
01:38:54 Avec ce qu'on a vu à Arène,
01:38:56 avec ce qui se passe aussi dans d'autres villes
01:38:58 où il y a des tensions,
01:39:00 vous voyez, c'est une focalisation maintenant sur des violences,
01:39:02 sur des mouvements qui vont continuer à noyauter les cortèges.
01:39:05 Donc la responsabilité, y compris des syndicats ce soir,
01:39:08 quand ils vont dire nouvelle journée de mobilisation la prochaine fois,
01:39:11 c'est pas évident.
01:39:12 L'exécutif, s'il ne bouge pas sur la médiation,
01:39:14 responsabilité, les oppositions aussi.
01:39:16 - Moi, je pense qu'une grosse source du problème,
01:39:19 c'est ce que disait Naïma tout à l'heure,
01:39:21 c'est-à-dire que pour la 2e fois, on a l'impression
01:39:23 que l'élection présidentielle ne s'est pas passée,
01:39:25 que les débats n'ont pas eu lieu,
01:39:27 et notamment sur ces questions économiques, sociales, etc.
01:39:30 Et que quand la démocratie n'arrive pas à se purger
01:39:33 dans ce genre de débat démocratique, elle se purge en avion.
01:39:36 - Le premier opposant à la réforme des retraites
01:39:37 ont appelé à voter pour Emmanuel Macron.
01:39:39 - C'est un peu paradoxal, il y a un peu de barrage casteur.
01:39:41 - Je suis d'accord, mais la diabolisation du Rassemblement national
01:39:44 est un des clous majeurs dans l'engrenage de la démocratie française.
01:39:47 - C'est-à-dire que quand on bloque la démocratie comme ça,
01:39:50 les gens vont s'exprimer par la violence.
01:39:52 - De manière techno, là c'est trop grave.
01:39:53 En fait, il faut que M. Macron,
01:39:55 même si c'est difficile pour lui de ravaler sa fierté,
01:39:57 réussisse à mettre...
01:39:58 Non mais je le dis comme je le dis en tant que citoyenne...
01:40:00 - C'est un plat de la réforme des retraites.
01:40:02 - Alors attendez, avouez quand c'est trompé,
01:40:05 ça n'est pas une faiblesse dans la vie.
01:40:07 Au contraire, pour moi, c'est de l'intelligence et du bon sens.
01:40:10 Vu l'état du pays, vu la fracturation,
01:40:12 jusqu'où est-ce que nous allons aller ?
01:40:14 - S'il vous plaît, on va continuer à en parler avec Lélie Mathias
01:40:17 dans quelques instants, évidemment.
01:40:19 Restez avec nous sur CNEWS, cette 10e journée de mobilisation,
01:40:22 avec tous nos correspondants, que l'on remercie,
01:40:24 nos journalistes dans la capitale
01:40:26 et évidemment dans les différentes régions.
01:40:28 On va poursuivre et suivre, être au plus près des cortèges
01:40:32 et justement, je vous remercie tous sur ce plateau,
01:40:34 on va se rendre à la capitale
01:40:36 avec un cortège qui va s'élancer, une mobilisation,
01:40:39 mais déjà évidemment, les drapeaux, les manifestants sont présents
01:40:43 et qui s'élancera dans quelques minutes, c'est bien cela ?
01:40:45 - Oui, exactement, le cortège va s'élancer dans quelques minutes.
01:40:50 Pour vous dire où nous nous situons actuellement,
01:40:52 nous sommes juste derrière les têtes de cortège des syndicats
01:40:56 et vous le voyez très probablement sur nos images,
01:40:59 nous sommes au niveau de la tête de cortège
01:41:02 menée par plusieurs étudiants de différentes facs.
01:41:06 Il y a par exemple des étudiants de Paris 7,
01:41:09 des étudiants de Panthéon-la-Sorbonne, de la Sorbonne-Nouvelle
01:41:12 pour ne citer que ces facs là.