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Lors de l’émission Soir Info présentée par Julien Pasquet le 28/03/2023, le directeur d’Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou était invité sur le plateau. Il est revenu sur les manifestations du jour : «Il y a un discours politique je trouve très inquiétant : celui de la désobéissance civile».

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Transcription
00:00 -Oui, bien sûr, il y a une autre question intéressante
00:02 et d'autres enquêtes d'opinion qui ont pu être faites dans le passé
00:04 et qui montrent qu'il y a eu jusqu'à 30-35 % des Français
00:07 qui considéraient que la violence pouvait être
00:09 un moyen légitime d'action politique,
00:11 ce qui n'est pas la même chose que de demander...
00:13 -C'est ce qu'on a entendu dans ce micro-trottoir, par exemple.
00:15 -Non, mais peut-être que lui faisait un autre calcul par ailleurs,
00:19 en disant ce qu'on a pu déjà dire.
00:20 Malheureusement, dans ce pays, effectivement,
00:22 c'est souvent quand il y a eu de la casse et des incendies,
00:25 et c'est une longue histoire.
00:26 Souvenez-vous, l'incendie du Parlement de Rennes en 1990,
00:29 ça n'a rien de récent, le fait que les gouvernements
00:31 ont tendance à céder uniquement au moment où il y a de la violence.
00:35 Et Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs,
00:38 on l'a vu en France, on l'a vu avec les Gilets jaunes,
00:40 on l'a vu à différents moments.
00:42 Mais il y a autre chose, effectivement,
00:43 il y a le discours politique qui est tenu de...
00:45 C'est une chose de constater que ça peut marcher comme ça,
00:48 et après, il y a le discours politique,
00:49 ce que pointait Karima,
00:51 et un autre discours politique que je trouve très inquiétant,
00:53 qui est celui de la désobéissance civile,
00:55 parce que la désobéissance civile, de facto,
00:57 ça mène droit à la guerre civile,
00:59 parce que pour Bidule, qui pense que la cause juste,
01:01 c'est les bassines, machin,
01:02 il va penser que la cause juste, c'est autre chose.
01:05 Et si chacun en vient, justement, à ne plus respecter la légalité,
01:08 ni à ne plus respecter l'état du droit à un instant T,
01:11 il n'y a pas d'autre moyen que de constater qui est le plus fort
01:14 et de voir qui va se taper dessus.
01:16 Maintenant, sur la journée d'aujourd'hui,
01:17 je pense quand même que ce qui est en train de changer là,
01:21 c'est qu'on voit bien que chacun est entré
01:23 dans une course contre la montre.
01:25 -Tout le monde a en tête l'horizon du 18 avril,
01:27 puisque c'est la date butoir
01:28 à laquelle le Conseil constitutionnel
01:30 pourrait être amené à se prononcer
01:31 aussi bien sur le référendum d'initiative partagée
01:35 que sur la loi, que les syndicats veulent tenir jusqu'à...
01:37 -Jusqu'au 21 avril, précisément.
01:39 Quelles conséquences il y a, finalement,
01:40 pour rendre cette décision, peu importe ces 3 jours à 3 jours près ?
01:42 -Mais vous voyez, les syndicats essayent de tenir jusque là
01:46 en espérant ne pas s'essouffler.
01:47 Vous avez vu que l'intersyndicale, la prochaine journée,
01:49 elle est dans 10 jours,
01:50 donc on voit bien qu'il y a une espèce de calcul de dire
01:52 qu'il va falloir maintenir la pression, mais pas non plus.
01:54 Et le gouvernement, qui, pour la première fois ce soir,
01:57 par Elisabeth Borne, a fait savoir qu'elle était prête
01:59 à recevoir les syndicats non plus juste pour parler
02:02 de la pluie du beau temps, mais pour parler...
02:05 -On va en discuter, là, encore.
02:06 Pardon, mais il y a une forme de diversion.
02:08 Pourquoi Matignon a été délisé ?
02:10 -Juste que je pense qu'on est entré dans une forme de guerre des nerfs
02:13 où chacun va essayer de conserver ses forces
02:15 jusque donc au 21 avril,
02:17 en voyant ce qui se passe, justement, dans la rue.
02:20 Et c'est assez pervers, parce que, de facto,
02:22 ça peut entretenir la logique du jeune homme qui disait
02:24 "Il n'y a que la violence qui fait avancer."
02:26 ...
02:30 [SILENCE]

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