• il y a 2 ans
A propos de la dissidence au PS pour la législative partielle en Ariège : "Jusqu’à quand va continuer à s’appliquer l’accord de la Nupes ? L’effacement du PS, devenu ‘Parti soumis’ à LFI, est une question", tacle Stéphane Le Foll, maire (PS) du Mans, président de Le Mans Métropole, ancien ministre.

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1

Retrouvez l'émission intégrale de Bonjour Chez vous ! ici : https://www.publicsenat.fr/emission/bonjour-chez-vous

Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
Twitter : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Bonjour Stéphane Le Foll.
00:01 – Bonjour chez vous.
00:02 – Merci beaucoup d'être notre invité politique ce matin,
00:04 maire socialiste du Mans, président de Mans métropole et ancien ministre.
00:08 On est ensemble pendant 20 minutes pour une interview en partenariat
00:10 avec la presse régionale.
00:11 Bonjour Julien Léquillier.
00:12 – Bonjour Aurélien.
00:13 – De la Moye du Nord.
00:14 – Stéphane Le Foll.
00:15 – On va parler de la réforme des retraites.
00:17 Pour commencer Stéphane Le Foll, Elisabeth Worms…
00:19 – C'est comme si je…
00:20 – C'est original.
00:21 Elisabeth Worms va rencontrer les syndicats mercredi.
00:23 Est-ce que vous croyez le dialogue encore possible sur cette réforme des retraites ?
00:26 – Je ne crois pas que le dialogue soit possible dans la mesure où,
00:29 comme ça a été rappelé par Laurent Berger,
00:33 les syndicats et l'intersyndical veulent rediscuter de la question du report
00:37 de l'âge légal de 62 à 64 ans.
00:39 Et d'après ce que j'ai compris, même si certaines expressions,
00:42 en particulier du ministre chargé du Parlement, ont été mal interprétées,
00:47 soit disant, d'après ce que j'ai compris,
00:49 le gouvernement comme le président de la République,
00:51 s'il y a quelque chose qu'ils ne veulent pas discuter, c'est le report.
00:54 Donc, ceci étant dit, le fait que Elisabeth Worms invite des syndicats
01:02 et que les syndicats s'y rendent,
01:04 dans un contexte comme celui que nous connaissons aujourd'hui,
01:09 il faut quand même considérer que c'est mieux
01:12 que d'être complètement coupé de toute relation.
01:17 Ceci étant dit, la responsabilité du président de la République
01:20 dans ce domaine est majeure.
01:22 – En quel sens ?
01:23 – Dans le sens où son intervention post-vote du 49-3,
01:28 cassant toute ligne de dialogue avec les syndicats,
01:33 alors que ces syndicats, pendant 10 mobilisations,
01:37 ont mis des millions de gens dans la rue,
01:39 c'est-à-dire leur dire, en gros, vous n'avez aucun débouché
01:42 par rapport à ce que vous avez réussi à mobiliser,
01:45 c'est un risque pour le dialogue social.
01:47 – C'est une faute.
01:47 – Ah oui, c'est une faute. Faute.
01:50 On a déjà un vrai problème, pour revenir à la logique
01:53 de la social-démocratie qui consiste à avoir un lien organique
01:56 entre le syndicalisme et les forces de progrès,
01:59 et le gouvernement quand les partis travaillistes,
02:02 les partis socio-démocrates arrivent au gouvernement.
02:05 Là, il n'y a aucun lien historique,
02:08 mais en rajouter dans la fracture et dans la désorganisation
02:13 du dialogue social, comme ça a été fait à l'occasion de ses retraites,
02:16 ça c'est un risque qui est pris,
02:18 pas simplement pour le président de la République aujourd'hui,
02:20 mais pour notre démocratie de manière générale.
02:22 – Vous avez eu une expression sur Twitter
02:24 dans la foulée de l'interview présidentielle,
02:25 vous avez dit "on a vu un président seul qui décide seul
02:28 et qui avoue lui-même qu'il n'arrive plus à convaincre".
02:30 Est-ce qu'il y a un danger institutionnel pour le président ?
02:32 – Je pense que les institutions sont fragilisées,
02:35 totalement fragilisées, et d'ailleurs,
02:37 pour revenir à la question de fond,
02:40 trop de pouvoir sur un temps trop court,
02:42 parce que c'est ça la cinquième,
02:44 avec l'inversion du calendrier et le quinquennat,
02:46 trop de pouvoir sur un temps trop court,
02:49 ça fait et ça conduit à vouloir décider vite, fort,
02:55 et être totalement coupé et incompris.
02:57 – Donc il faut tourner la page de la cinquième ?
02:58 – Il y a quelque chose à revoir dans l'équilibre
03:01 entre l'exécutif et le législatif.
03:04 – Mais il faut tourner la page de la cinquième, parce que…
03:05 – Il faut tourner la page de la cinquième, c'est-à-dire ?
03:07 Qu'est-ce qu'il y a de la cinquième ?
03:10 Fondamentalement, c'est un parlementarisme rationalisé,
03:13 cette élection présidentielle au suffrage universel,
03:17 il faudra s'entendre, le côté sixième à l'agent Luc Mélenchon,
03:21 dont on ne sait d'ailleurs jamais ce qu'il met derrière,
03:25 vous avez 40 ans, c'est la sixième république,
03:27 on va faire une convention,
03:28 la seule chose c'est révocation immédiate des élus,
03:32 enfin le système le pire, bon, mettons ça de côté.
03:35 Donc cette question est posée, je le dis,
03:37 il faut rééquilibrer les pouvoirs,
03:41 le quinquennat a raccourci la durée d'exercice présidentielle
03:46 en gardant la totalité des pouvoirs du septennat,
03:50 et là il y a un problème.
03:51 – Vous nous parliez de danger démocratique tout à l'heure,
03:54 ça veut dire quoi ?
03:55 – Danger démocratique c'est que dans l'expression de la démocratie,
03:58 il y a toujours à la fin, l'idée que la majorité est l'emportant,
04:03 il y a la possibilité d'y revenir, il y a un dialogue qui s'inscrit,
04:07 rien n'est inscrit de manière définitive,
04:09 c'est ça qui fait la force de la démocratie,
04:11 c'est comme quand vous avez un vote,
04:14 vous savez que le coup d'après vous allez pouvoir changer
04:18 si ça ne vous plaît pas.
04:20 Le seul problème dans la démocratie où le vote peut être une cause de fracture,
04:26 c'est par exemple un référendum qui prend une décision définitive,
04:31 et quand vous fracturez à 51-52% un pays comme la Grande-Bretagne
04:35 sur la question de la sortie de l'Europe,
04:38 vous restez avec une fracture.
04:39 Donc voilà le jeu de la démocratie,
04:41 là on est dans un système où on a l'impression qu'il n'y a plus aucun débouché,
04:45 plus aucune capacité à y revenir.
04:46 – Mais ça peut conduire à quoi pour vous ?
04:48 – Ça peut conduire à un blocage du pays, il y a des risques,
04:51 la violence bien entendu, et il faut s'en préserver,
04:54 c'est pour ça que tout ce qui va constituer à relier un peu des fils
04:59 entre l'exécutif, les syndicats, c'est important,
05:04 si on envoie des messages en disant "bon on n'est pas d'accord",
05:06 enfin on arrive encore à se parler.
05:07 – Mais est-ce qu'il n'y a pas le risque, surtout que mercredi prochain,
05:11 les syndicats voulant parler retraite, le gouvernement ne le souhaitant pas,
05:15 les syndicats claquent la porte aussitôt ?
05:18 – Alors claquent la porte peut-être, c'est les syndicats qui décideront,
05:20 en tout cas ce qui est sûr c'est qu'il y aura à la sortie
05:24 une forme encore d'expression d'incompréhension.
05:27 – Et d'impasse peut-être.
05:28 – On y est dans l'impasse, si le gouvernement reste sur les 64 ans
05:32 et si les syndicats veulent le retour à 62 ans, il y a une impasse.
05:36 – Mais alors c'est quoi la porte de sortie en fait pour le gouvernement ?
05:38 – La porte de sortie, ce n'est pas moi qui vais la décider,
05:41 la porte de sortie ce serait ce que demande Laurent Berger.
05:44 – Une médiation ?
05:45 – Oui mais d'abord…
05:47 – Une suspension ?
05:47 – Une suspension et ensuite une médiation.
05:51 La question du financement, on peut considérer qu'elle est posée,
05:56 mais la manière de la traiter avec deux ans de plus,
06:00 ce n'est pas la bonne, c'est ce que disaient les syndicats,
06:02 avec en particulier la question du travail des seniors
06:05 qui est une vraie question de financement du modèle,
06:08 c'est des choses sur lesquelles, avec une pause, une médiation,
06:11 une discussion peut s'engager.
06:13 – Mais vous demandez une pause ou le retrait du texte ?
06:14 – Moi je demande la suspension, je suis tout simplement
06:18 sur la ligne de Laurent Berger là-dessus, je ne vais pas inventer…
06:21 – La suspension ce n'est pas la fin du texte ?
06:23 – Hein ?
06:23 – La suspension ce n'est pas la fin du texte ?
06:25 – La suspension…
06:26 – Certains le voient comme ça, c'est-à-dire que si on suspend,
06:27 si on repose concrètement, le texte ne repartira jamais.
06:30 – Oui mais la question de la suspension c'est aussi
06:33 les conditions dans lesquelles elle est posée.
06:35 Les syndicats demandent une suspension totale,
06:37 le gouvernement peut dire "je suspends"
06:39 mais je discute de la manière dont on doit régler la question du financement
06:43 dans 10-15 ans avec les fameux 13 milliards.
06:46 Bon, débat qui n'a pas eu lieu ou qui a eu lieu d'une manière
06:50 qui n'a pas été acceptée par le gouvernement.
06:51 Après, on est quand même arrivé très loin dans l'incompréhension et la fracture.
06:58 Pour rattraper, ça va être difficile.
07:00 Surtout que toute cette question, je vous l'ai dit, allait avoir des conséquences
07:03 sur la construction du dialogue social en France.
07:06 Regardez ce qui se passe à la CGT aujourd'hui,
07:09 il y a même une ligne comme celle de Philippe Martinez,
07:11 qui n'est quand même pas une ligne la plus… j'allais dire…
07:17 qui a… comment on va dire… volonté de dialogue,
07:20 qui est quand même la ligne de la CGT traditionnelle.
07:21 Vous avez vu que même Philippe Martinez arrive à être débordé
07:25 par plus radical que lui.
07:26 – Vous redoutez un durcissement de la CGT ?
07:27 – Oui, mais je redoute que dans cette phase où il n'y a aucun débouché
07:31 qui est donné, aucune possibilité, c'est vrai qu'il y a un durcissement.
07:34 Et c'est pour ça que les syndicats réformistes ou le syndicalisme réformiste
07:40 est aussi important dans cette période.
07:43 – Un dernier mot ?
07:44 – Oui, simplement un petit mot sur le risque de l'opposition,
07:53 le risque du pourrissement, puisque certains jugent
07:56 que le gouvernement fait actuellement le dos rond,
07:58 voire même que joue la carte du pourrissement.
08:01 Laurent Berger a dit que ce serait une folie,
08:03 vous êtes d'accord avec Laurent Berger ?
08:04 – Je ne peux que partager l'idée que le jeu du pourrissement,
08:09 qui est surtout lié à l'intervention du président de la République
08:12 après le 49-3, c'est-à-dire le jeu du rapport de force,
08:15 parce que c'est au-delà du pourrissement, c'était plutôt ça.
08:18 D'ailleurs, on a bien constaté derrière les violences
08:22 et la montée est légitime, logique.
08:25 C'est-à-dire que quand ça devient extrêmement violent
08:27 comme ça l'a été, il y a une réaction qui va s'opérer.
08:31 Les gens ne peuvent pas considérer que la France demain,
08:34 c'est un pays dans lequel on va voir de manière quotidienne
08:37 ce qui s'est passé à Seine-Solide ou à Paris.
08:40 – Justement, en parlant de ces violences,
08:42 les violences à Seine-Solide…
08:42 – Donc je dis que cette intervention, si elle avait comme objectif de durcir,
08:49 il a réussi son objectif, avec le risque derrière,
08:51 celui dit Laurent Berger, c'est qu'on rentre dans un processus irremettrisable.
08:56 – En parlant de ces violences, renvoyer dos à dos casseurs
08:59 et forces de l'ordre, c'est indigne d'élus de la République,
09:01 c'est ce que dit le gouvernement.
09:02 Vous partagez ses propos ?
09:03 – Moi je partage le principe très simple.
09:07 On ne peut pas laisser penser que des actions violentes
09:10 dans le cadre des manifestations, ça serait l'équivalent de bavures
09:17 qui sont liées aux policiers, qui lient des sanctions pour des policiers
09:23 qui ne font pas bien leur travail ou qui ne respectent pas les règles et la loi.
09:27 Ça, il faut le rappeler et ça doit être rappelé systématiquement.
09:31 L'exercice de l'autorité et de l'ordre républicain, c'est un cadre républicain.
09:36 Mais de ne jamais considérer que la montée de la violence
09:40 est d'abord l'expression d'une volonté d'aller à la confrontation
09:45 de la part de manifestants, ça, ça ne peut pas non plus être occulté.
09:51 À chaque fois qu'on n'a qu'une version qui consiste à dire
09:55 "c'est de la faute de la police", on laisse penser que ceux
09:58 qui vont directement à l'affrontement et avec les équipements
10:02 qu'on voit bien ici sur votre télé, c'est laisser penser que ça,
10:07 ça serait autorisé.
10:08 Non, ce n'est pas autorisé.
10:09 – Est-ce que vous pointez la responsabilité de certains mouvements politiques
10:13 comme Emmanuel Macron peut le faire, lui qui a dit
10:16 "il y a un réel projet politique mené par la France insoumise",
10:19 il décide pour tenter de délégitimer l'ordre raisonnable,
10:22 nos institutions et ses outils.
10:25 – Mais il faut toujours lire ce qu'écrivent les hommes politiques
10:28 et j'invite donc ceux qui veulent savoir ce que je pense
10:31 à lire les livres que j'ai écrits.
10:33 Mais Jean-Luc Mélenchon, il a écrit des choses, "La Fureur".
10:36 – Sur la contextualisation.
10:37 – Mais bien sûr, il a parfaitement théorisé tout ça,
10:39 il ne faut pas non plus découvrir aujourd'hui que ce qu'il a théorisé un jour,
10:44 il l'aurait oublié le lendemain, ce n'est pas vrai.
10:46 Il l'a théorisé.
10:47 – Donc c'est une stratégie.
10:49 – Mais il le dit d'ailleurs assez logiquement,
10:51 quand on revient un peu sur les grandes manifs qu'il a organisées à l'occasion,
10:57 vous savez quand il a mobilisé 30 000, 35 000 personnes en disant
11:00 "c'est un point d'appui pour la grève générale",
11:03 enfin je veux dire, il y a quand même tout un discours et des écrits,
11:07 parce que les discours et les phrases passent,
11:10 mais les écrits restent de Jean-Luc Mélenchon qui, bien sûr, est dans cette stratégie.
11:15 Comment faire passer un peuple de la colère à un peuple révolutionnaire ?
11:19 Enfin je veux dire, c'est quand même écrit,
11:20 donc je ne vois pas pourquoi aujourd'hui on découvre que, voilà, c'est écrit.
11:23 Il y a une stratégie derrière.
11:24 – Alors justement, dimanche a lieu le second tour d'une législative partielle en Ariège
11:28 qui oppose la candidate de la France Insoumise, députée sortante Bénédicte Thorin,
11:32 à une dissédante socialiste Martine Frauger.
11:34 Hier, le PS, avec ses alliés de la NUP, a publié un communiqué
11:38 pour dire que Bénédicte Thorin, LFI, était la seule à pouvoir se revendiquer
11:42 du soutien du parti socialiste et appelle à voter pour elle.
11:44 Est-ce que Olivier Faure a raison de dire que c'est une législative partielle
11:48 et que l'accord de juin doit être respecté ?
11:50 – De son point de vue, il a raison. – Et du vôtre ?
11:53 – Non, il a tort. – Il aurait dû rompre l'accord ?
11:58 – D'abord, cet accord, ça signifie que cet accord,
12:01 une fois qu'il a été décidé pour les législatives de 2022,
12:04 va continuer à s'appliquer jusqu'à quand ?
12:06 Qu'est-ce qui va justifier ce qui s'est passé après la présidentielle ?
12:11 Et qui a justifié la NUP, c'est l'accord du parti socialiste
12:14 disparaissant de la totalité, pratiquement, des départements historiquement socialistes.
12:19 L'Ariège, l'Aude, faisant d'ailleurs que dans l'Aude,
12:23 c'est des députés Rassemblement National qui ont été élus.
12:26 Donc cette disparition, cet effacement d'un parti socialiste qui,
12:30 normalement, est PS, parti socialiste en devenant parti soumis à la France insoumise,
12:35 est une question, pour moi, mais depuis longtemps.
12:39 Depuis longtemps.
12:40 Parce que l'affirmation d'une position, j'allais dire, lisible du parti socialiste,
12:46 est la question de son redressement.
12:48 Si on continue tout le temps à s'effacer, c'est sûr qu'on ne pourra pas émerger,
12:53 recomposer la gauche, assurer un rassemblement,
12:56 parce qu'il ne s'agit pas d'être contre l'alliance à gauche de la NUP,
13:00 c'est pas contre l'alliance, au contraire.
13:03 Mais sur quelle ligne politique se fait l'alliance ?
13:05 C'est là qu'est la question.
13:06 Prenons la question des retraites.
13:08 Qui est capable aujourd'hui de savoir qu'est-ce que propose le parti socialiste ?
13:11 D'ailleurs, dans les grandes émissions de télé, je voyais l'autre soir à France 2,
13:15 il n'y a plus de parti socialiste, parce qu'il n'a plus de position.
13:18 On est passé de ce qu'a été la réforme Touaine et qui était parfaitement négociée
13:24 avec la CFDT à l'époque et les syndicats réformistes,
13:26 et qui n'a pas suscité de manifestation, je m'en souviens,
13:31 puisqu'on n'a pas de souvenirs de grandes manifestations sur cette question,
13:35 à 60 ans et 40 annuités, c'est la ligne de la France insoumise de la NUP.
13:40 Et puis après, d'après ce que j'ai compris, on est passé à 60 ans et 43 annuités,
13:44 ce qui est quand même, alors là, le plus, je vais dire, si ce n'était pas sérieux,
13:51 c'est quand même gaguesque, tu es 60 ans et 43 annuités, voilà la position du parti socialiste.
13:56 Si vous demandez à qui que ce soit aujourd'hui quelle est la position, personne ne la connaît.
14:00 Donc c'est bien ça le problème.
14:01 Et à force de continuer à être dans le soutien systématique de cet accord qui est passé,
14:06 après une présidentielle qui a été un échec, 1,70% pour Ali Dalgo,
14:11 quand Jean-Luc Mélenchon faisait 21-22, c'est certain que là, l'écart était extrêmement grand.
14:18 Est-ce que ça signifiait que les idées et que la place que doit avoir le socialisme démocratique français
14:25 avait totalement disparu avec le résultat d'Ali Dalgo ?
14:28 Non ! Et on verra qu'il va réapparaître.
14:31 Et c'est cette question-là qui est posée.
14:32 – À gauche, on continue, et notamment au Parti socialiste, on continue de me dire,
14:36 finalement, on a 90% d'accords programmatiques avec LFI,
14:42 il y a quelques points de friction, que ce soit sur la question européenne
14:44 ou aussi sur les retraites, et certains appellent à un acte II de la NUPES.
14:50 Est-ce qu'il faut pour vous tout à fait rompre, finalement, cet acte ?
14:55 – Moi je vais reprendre les choses parce qu'on ne discute plus du fond.
14:59 C'est quoi l'accord de la NUPES ?
15:01 C'est à peu près 200 milliards de dépenses publiques.
15:05 Avec les 32 heures, le SMIC net à 1 600 et brut à 2 000 euros,
15:13 la sixième semaine de congé payée, la nationalisation de l'eau,
15:19 la nationalisation des autoroutes, je crois, voilà.
15:24 Une ligne internationale, franchement, entre ce que dit Jean-Luc Mélenchon
15:28 dans son rapport à la Russie, à la Chine, sur toutes les questions liées aux droits humains,
15:35 il n'y a pas quelques divergences, il y a des divergences de fond.
15:41 Quand je regardais par exemple dans les manifestations,
15:43 au moment, malheureusement, des un an du déclenchement de la guerre en Ukraine,
15:48 réapparaître les fameuses banderoles "ni Poutine, ni l'OTAN".
15:53 Vieille histoire qui revient, des blocs Est-Ouest,
15:58 tous dans le même panier, l'impérialisme contre l'impérialisme.
16:01 C'est ressorti, quand j'entends d'ailleurs le leader de la CGT des Bouches du Rhône
16:06 avoir ce type de propos…
16:08 – Olivier Matheux.
16:09 – Oui, Olivier Mathieu, je me dis mais, est-ce qu'on est d'accord avec ça ? Non !
16:13 – Est-ce que vous dites, il faut rompre cet accord une bonne fois pour toute ?
16:16 – Non, c'est pas… voilà, vous voyez, il ne faut pas…
16:17 – Non mais, est-ce qu'il faut changer ?
16:19 – La question n'est pas rompre un accord, oui, c'est la ligne,
16:21 on peut et on doit avoir une alliance et un accord.
16:24 – Mais est-ce qu'il faut rompre celui-là et refaire une autre forme d'union ?
16:26 – La deuxième phase de la dupesse, c'est de reposer,
16:31 pour ce qui me concerne en tout cas, le fond des questions,
16:34 et pas simplement d'être toujours sur l'idée que c'est l'alliance qui fait la réussite,
16:39 il n'y a qu'à regarder ce qui va se passer aujourd'hui,
16:41 c'est que dans cette alliance où la France Insoumise a pris leadership à l'Assemblée,
16:46 comme dans la rue, a durci les positions, a conduit au chahut à l'Assemblée Nationale,
16:52 regardez ce qui se passe, c'est pas la gauche qui en profite,
16:56 il faut quand même bien avoir ça en tête, donc la réflexion, elle est majeure,
17:02 et ce qui se passe dans l'Ariège, à ce titre, sera quelque chose d'important.
17:07 – Mais justement, pour parler de l'Ariège, la direction du Parti Socialiste
17:10 a demandé à Martine Froger de se désister en faveur de la candidate de la NUPES,
17:15 c'est une erreur selon vous ?
17:17 – Alors on est dans un deuxième tour où il n'y a plus le Rassemblement National,
17:21 parce que le désistement, en fait jusqu'ici,
17:24 alors avant le désistement républicain c'était le parti au premier tour de la gauche
17:29 qui est arrivé en tête se désiste pour le parti qui va au deuxième tour,
17:33 c'était ça le désistement républicain, entre le PS et le Parti Communiste,
17:37 c'est comme ça que ça fonctionnait, ensuite il y a eu, depuis un certain temps,
17:41 et avec la gauche plurielle en particulier, un désistement qui consistait à soutenir
17:45 le candidat de la gauche qui arrive au deuxième tour,
17:48 quand il y avait bien entendu un deuxième tour face au RN ou face à la droite,
17:51 ça c'était la logique, là on est sur un deuxième tour
17:55 où il y a une candidate, et les filles, alors elle peut être soutenue
17:59 par la direction du Parti Socialiste, et une candidate du Parti Socialiste,
18:03 sachant que l'histoire de l'Ariège, l'histoire d'un département comme l'Ariège,
18:09 avec la présence des socialistes ariégeoins, cette vieille histoire,
18:14 ce n'est pas simplement une gauche qui arriverait dissidente comme c'est indiqué, non !
18:19 – Pour vous c'est la candidate du Parti Socialiste ?
18:21 – Bien sûr, c'est l'histoire, elle est soutenue d'ailleurs…
18:24 – C'est ce que dit Olivier Faure, monsieur.
18:26 – Oui mais je suis bien d'accord, je vais me répéter que je ne suis pas d'accord avec Olivier Faure,
18:28 demandez donc au Premier fédéral de l'Ariège ce qu'il en pense,
18:31 ce territoire que je connais bien, ministre de l'Agriculture, l'Ariège, foie…
18:36 – Elle a fait plus de points, elle a fait plus de points par rapport à…
18:39 – Gaston Phoebus, vieille histoire tout ça…
18:41 – Au moins en 2022 Martine Froger la candidate, la NUP a fait moins de points,
18:46 est-ce que l'Ariège ce n'est pas aussi la preuve que les fractures
18:49 au sein du Parti Socialiste sont loin d'être résorbées,
18:51 et que le Congrès de Marseille n'a rien réglé du tout ?
18:54 – S'il faut aller attendre la partie de l'Ariège pour voir
18:57 que le Congrès de Marseille n'avait rien résolu,
18:59 j'avoue que là il y a un délai de réflexion qui était un peu long,
19:04 je veux dire, qui peut penser que le Congrès de Marseille a résolu quoi que ce soit ?
19:08 Il y a une fracture au sein de la gauche, mais elle est profonde,
19:11 ne serait-ce que par exemple sur la question du développement durable,
19:13 la question de l'écologie, entre ce qui va être une forme de refus
19:19 et de radicalité écologiste, de la décroissance par exemple,
19:24 d'une sobriété qui soit imposée au plus grand nombre et en particulier aux modestes,
19:28 c'est des vraies questions.
19:29 – Pour vous, juste l'attelage Olivier Faure-Nicolas Maillard-Rossignol,
19:31 ça n'a rien résolu du tout ?
19:33 – Mais ce n'est pas un attelage, vous avez bien compris.
19:35 Ce n'est pas un attelage, la preuve c'est que sur la première partielle qui est arrivée…
19:39 – Une solution à gauche pourrait-elle venir de Bernard Cazeneuve ?
19:43 – Bernard Cazeneuve a engagé, lui, une démarche où il est en train de créer
19:48 ce qu'il appelle la convention, il avait fait œuvre avec un manifeste que j'ai signé,
19:53 alors moi je n'ai pas adhéré à la convention parce qu'aujourd'hui…
19:55 – Pourquoi ?
19:56 – Parce que je considère que d'abord, il y a quand même des questions de fond qui sont posées,
20:01 et autant j'accompagne la démarche et ce qu'a engagé Bernard Cazeneuve,
20:05 autant aujourd'hui, quelle est la ligne finale, comment on va s'organiser,
20:10 quelle est la proposition, quel est le projet, quelle est l'histoire qu'on raconte,
20:16 le chemin qu'on trace pour les Français, ça c'est la question que je me pose,
20:20 donc moi en attendant, je vais travailler, j'aurai l'occasion de m'exprimer
20:24 au travers d'un texte sur les questions, d'ici fin avril, sur toutes ces questions, et après…
20:30 – Mais un texte qui dira quoi ? Il sera uniquement un texte de fond
20:33 qui appellera à refonder autre chose ?
20:35 – Qui appellera d'abord à réfléchir sur le fond, ce que je pense,
20:39 c'est quand même plutôt la démarche qui est la mienne,
20:42 plutôt que d'être tout le temps simplement dans les alliances
20:43 avec qui vous êtes et contre qui vous êtes.
20:45 – Donc là ce sera un texte de vous tout seul ?
20:47 – De moi tout seul, voilà.
20:48 – Pas un texte avec François Hollande, Bernard Cazeneuve ?
20:50 – Non, avec Stéphane Le Folle, et sa plume, c'est déjà pas mal.
20:57 – Bon, vous viendrez nous en reparler Stéphane Le Folle.
20:59 – Si vous m'invitez.
21:00 – Mais on vous invite toujours, fin avril.
21:02 – Fin avril.
21:03 – C'est noté, on regarde la ligne de la Voix du Nord,
21:05 tout au sujet, la ligne de la Voix du Nord, télévisation parce qu'il est…
21:08 – Oui, parlons vasectomie, c'est un dossier tout à fait intéressant.
21:13 – Merci beaucoup C. Pachecoval. – Merci à vous.

Recommandations