Cédric D., le policier révoqué autoproclamé porte-parole de la Brav-M sur TPMP

  • l’année dernière
« Imposteur », « menteur », « sketch »… Ce sont peut-être les internautes qui avaient repéré la supercherie en premier. Ce vendredi 31 mars, sur le plateau de « Touche Pas à Mon Poste », Cyril Hanouna a annoncé la présence sur son plateau de quatre membres de la brigade Brav-M (Brigade de répression de l’action violente motorisée) pour évoquer les violences policières lors des récentes manifestations. Or, la préfecture de police de Paris dément tout lien entre les invités et sa brigade. Au coeur de la polémique, Cédric D., ex-policier révoqué fin 2022, a répondu aux questions du Parisien.
Transcript
00:00 Quand on commence une manifestation, on n'est pas le même policier que quand on l'a fini.
00:03 Parce qu'à la fin, quand on est totalement déshydraté, déjà nous on n'est plus lucide.
00:07 On est à bout de souffle.
00:07 Ce ne sont pas les policiers qui sont devenus de plus en plus violents,
00:20 c'est les affrontements qui sont devenus de plus en plus violents.
00:23 Et nous on s'est adapté, on a toujours un temps de retard.
00:25 Je ne suis jamais fait passer pour un policier d'à bras lèvres,
00:28 c'est ce que je disais au début.
00:29 Par contre, je suis un policier de la CST 93,
00:32 c'est projeté sur Paris, à l'époque où j'ai été opérationnel.
00:36 En fait, ma parole elle est légitime parce que
00:39 je maintiens bien des violences sur même, j'en ai fait énormément.
00:43 En fait, on a été vraiment créé, les bras lèvres ont vraiment été créés
00:46 pour aller chercher les éléments les plus radicaux et les plus violents.
00:50 Puis, d'échange, je travaille en lien avec toi,
00:54 avec une dizaine de policiers de la bras lèvres
00:56 qui m'ont permis de donner tout un tas de témoignages
00:58 que j'ai pu ensuite retransmettre en tant que force-parole sur le plateau.
01:02 Et moi j'ai pu se voir de réserve,
01:04 donc c'est pour ça que je leur ai servi de fusée pour aller porter leur parole.
01:08 On n'a ni à manger, ni à boire, et on ne peut même pas aller aux toilettes.
01:12 Pendant 16 heures, parfois 18 heures.
01:13 Donc je sais aussi moi qu'à l'époque,
01:16 on était projetés pendant des heures sans boire ni manger
01:19 et qu'à la fin de la journée, on était complètement, complètement morts.
01:23 Je voulais souligner les conditions de travail
01:24 que m'avaient rapportées les collègues de la bras lèvres.
01:27 Je n'aurais pas dû mettre mon bras à part, c'est tout.
01:52 17 ans que je suis policier, je n'ai été révoqué que depuis 3 mois.
01:55 Et en fait j'ai enfilé mon bras à part naturellement,
01:58 je suis bête d'avoir fait ça.
01:59 Pour ça je vais être poursuivi.
02:00 Pour ça je vais être assumé.
02:02 De toute façon moi, j'ai perdu mon propre coéquipier qui s'est suicidé.
02:06 En 2018, depuis ce jour-là, pour moi, tout s'est arrêté.
02:09 Donc je ne pourrai jamais me faire perdre.
02:12 Je n'ai plus rien.
02:13 Les images qui tournent en boucle,
02:15 vous apercevez que sur des mois, même des années de violences urbaines,
02:19 vous en avez finalement…
02:21 là elles paraissent nombreuses,
02:22 mais vous en avez finalement très peu.
02:24 Les Black Blocs sont les pires ennemis des manifestants.
02:28 Et nous, on est, et on tient à le dire,
02:31 on est les meilleurs alliés des manifestants
02:33 qui veulent manifester pour des causes sociales.
02:35 Je fais de mon mieux pour défendre mes collègues,
02:42 et en plus je pense vraiment que si on écoute,
02:44 et on n'a pas été vindicatif, on n'a pas critiqué quoi que ce soit,
02:47 on a vraiment juste dit,
02:49 c'est ce que vivaient nos collègues au quotidien.
02:51 En privé, les mecs de la BANF ont remercié les médecins.
02:54 Mais moi, comme je vous le dis, je suis révoqué depuis trois mois.
02:58 Je ne suis pas sur le terrain pour me placer là.
03:00 [SILENCE]

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