BFM, RTL, FRANCE INFO : DERNIÈRES NOUVELLES DU JOURNALISME DE PRÉFECTURE

  • l’année dernière
C’est quoi, le journalisme de préfecture ? L’expression a été popularisée par le site de critique des médias Acrimed qui la définit ainsi : le« journalisme de préfecture » recouvre un ensemble de réflexes et de pratiques médiatiques qui conduisent à relayer, sans aucun recul, le discours « officiel » (celui des autorités, de la police ou de la justice) à propos d’opérations de « maintien de l’ordre ». Plusieurs éléments entrent en compte pour expliquer la prégnance de cette forme de journalisme dans le traitement des violences policières. Le premier concerne la proximité et la dépendance des journalistes vis-à-vis de leurs sources policières. Le second concerne une certaine conception du journalisme comme partie prenante du maintien de l’ordre social.

Ces dernières semaines, on a l’impression que le paysage audiovisuel français nous offre une sorte de masterclass visant non seulement à légitimer le concept, mais également à l’illustrer de mille et une manières. Et pour cause : dans les moments comme ceux que nous vivons, c’est-à-dire des moments où la question des violences policières ne peut plus être balayée d’un revers de main, les réflexes courtisans ne se cachent même plus. Et les moments de révélation se multiplient. Une chronique de Théophile Kouamouo.

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Transcription
00:00 Connaissez-vous Jacques Seguéla ?
00:01 Disons que c'était un des communicants de cour les plus célèbres de ce temps,
00:05 que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître,
00:07 ce temps où j'avais une abondante chevelure crépue, mais je m'égare.
00:11 Bref, Jacques Seguéla, c'est le type qui, un matin de 2009,
00:14 lançait ça sans sommation.
00:16 - Comment peut-on reprocher à un président d'avoir une Rolex ?
00:19 Une Rolex, enfin, tout le monde a une Rolex.
00:21 Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a quand même rentré sa vie.
00:24 Oui les gueux, c'est vrai à quoi ?
00:26 Ouh là là, qu'est-ce que vous êtes susceptibles ?
00:28 Bref, pourquoi je vous parle de ce charmant fils de pub ?
00:31 C'est parce que l'actualité me fait penser au titre d'un de ses livres parus en 1992,
00:37 "Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité,
00:39 elle me croit pianiste dans un bordel".
00:42 En paraphrasant la formule et en l'appliquant à certains de mes confrères,
00:45 on pourrait écrire "Ne dites pas à ma mère que je travaille au ministère de l'Intérieur,
00:49 elle me croit journaliste à RTL/BFM/RMC".
00:54 Le journalisme de préfecture, c'est le thème de cette édition spéciale de l'Actu démasqué.
01:00 C'est quoi le journalisme de préfecture ?
01:08 Du plus loin que je m'en souvienne,
01:09 l'expression a été popularisée par le site de critique des médias,
01:12 Acrimed, qui l'a défini ainsi.
01:15 Le journalisme de préfecture recouvre un ensemble de réflexes et de pratiques médiatiques
01:20 qui conduisent à relayer, sans aucun recul,
01:22 le discours officiel, celui des autorités, de la police ou de la justice,
01:26 à propos d'opérations de maintien de l'ordre.
01:29 Plusieurs éléments entrent en compte pour expliquer la prégnance de cette forme de journalisme
01:33 dans le traitement des violences policières.
01:35 Le premier concerne la proximité et la dépendance des journalistes
01:38 vis-à-vis de leurs sources policières.
01:40 Le second concerne une certaine conception du journalisme
01:43 comme partie prenante du maintien de l'ordre social.
01:46 Ces dernières semaines, on a l'impression que le paysage audiovisuel français
01:50 nous offre une sorte de masterclass visant non seulement à légitimer le concept,
01:55 mais également à l'illustrer de mille et une manières et pour cause.
02:00 Dans les moments comme ceux que nous vivons,
02:02 c'est-à-dire des moments où la question des violences policières
02:04 ne peut plus être balayée d'un revers de main,
02:07 les réflexes courtisans ne se cachent même plus
02:09 et les moments de révélation se multiplient.
02:12 Prenons le cas d'Alba Ventura.
02:15 Journaliste politique et éditorialiste chez RTL,
02:18 elle était de la joyeuse bande des dix qui a rencontré discrètement
02:22 Emmanuel Macron le 17 janvier dernier,
02:24 dans le cadre d'un déjeuner durant lequel ils ont accepté de l'écouter
02:28 puis de distiller ses éléments de langage sans jamais le citer,
02:32 ni même évoquer le fait qu'il leur a parlé.
02:34 Et là, je ne sais pas si vous l'avez remarqué,
02:36 mais elle est déchaînée, au point d'être méprisante,
02:39 voire méchante avec le jeune activiste lycéen Manes Nadel.
02:43 Commence par vous Alba Ventura avec ce petit coup de gueule
02:46 contre Manes Nadel, ce jeune syndicaliste qu'on voit partout sur les chaînes d'info.
02:51 Oui, je dis un petit coup de gueule parce qu'il n'a que 15 ans.
02:55 Heureusement qu'il ne m'a pas eu comme mère.
02:57 Non, on peut trouver très sympathique le syndicaliste en culotte courte
03:02 qui se décrit en seconde générale.
03:04 Excusez-moi, je trouve ça insupportable.
03:07 Au repas de famille, on peut trouver ça drôle,
03:08 mais le Che Guevara de la cour de récré qui vient de donner des leçons,
03:12 moi j'en ai soupé.
03:13 Bref, Alba Ventura n'aime pas Manes Nadel,
03:15 elle n'aime pas non plus Louis Boyard.
03:17 Boyard, c'est le jacas de l'Assemblée.
03:19 Je ne sais pas si certains se souviennent.
03:21 D'abord, jacas en anglais, argot, ça veut dire crétin.
03:25 Et c'est devenu le titre d'une émission aux États-Unis au début des années 2000.
03:29 Jacas, c'était des post-ados, jeunes adultes
03:31 qui passaient leur journée à boire des bières et à mal se comporter
03:34 parce que c'était trop marrant.
03:36 Le principe, c'était d'être le plus bête, le plus stupide,
03:38 le plus vulgaire possible.
03:40 C'est ça Louis Boyard.
03:41 Mais elle aime qui au fait, Alba Ventura ?
03:44 Révélation dans 3, 2, 1 seconde.
03:47 Alors moi j'admire beaucoup Laurent Nunez
03:49 parce qu'en toutes circonstances, il garde son calme, son sérieux.
03:52 Il n'est ni trop raide, ni autoritaire,
03:54 enfin il est ferme, juste ce qu'il faut mettre de lui.
03:57 Ah quel homme ce préfet de police de Paris.
04:00 C'est en volant à son secours,
04:01 en estimant que la défenseur des droits,
04:03 Claire Hédon, avait été trop vilaine avec lui,
04:06 qu'Alba Ventura nous a offert un exemple quasi pur
04:09 du journalisme de préfecture, version décomplexée.
04:13 Mais il y en a assez de ces gens qui vivent dans le monde de oui-oui
04:17 pour qui la violence serait toujours du même côté.
04:19 Il y en a assez d'amnestis,
04:21 qui ne jugent que le recours à la force
04:23 et pas la dangerosité des manifestants violents.
04:25 Il y en a assez du syndicat de la magistrature,
04:28 qui dénonce la répression policière et qui ne rêve que d'anarchie.
04:31 Heureusement que dans la défense de nos institutions,
04:34 tout au bout de la chaîne, il y a des forces de l'ordre.
04:36 Ce sont eux qui sont en première ligne
04:38 et qui sont là pour assurer la protection
04:40 et la sécurité dans notre pays.
04:42 Alors on fait quoi là ? On se met tous à nos balcons
04:44 pour applaudir les CRS, la BAC et la Bravem ?
04:47 Le journaliste de préfecture kiffe Laurent Nunez
04:51 et se pâme devant son charisme façon Alba Ventura.
04:54 Mais il peut aussi se muer en porte-parole des services de renseignement
04:58 façon Dominique Griset, consultant police-justice de BFM.
05:02 Quand Darmanin accuse…
05:04 Il y a des casseurs, souvent venus de l'extrême gauche,
05:07 qui veulent mettre à bas l'État, tuer des policiers
05:11 et s'en prendre finalement à nos institutions.
05:13 Et oui, nous constatons qu'il y a de plus en plus de violence
05:15 de la part de ces groupes d'extrême gauche.
05:17 Et bien tout de suite après, Griset confirme.
05:19 Je fais toujours référence à cette note du renseignement territorial
05:21 sur l'organisation.
05:22 Ces groupes structurés d'ultra-gauche cherchent à se perfectionner
05:26 pour augmenter leur capacité de mise en oeuvre et leur organisation,
05:29 notamment face à l'action des forces de l'ordre.
05:31 Ils créent des structures-supports, Legal Team, Street Medics.
05:34 Mais est-ce que cela a du sens, de prouver les propos d'un ministre
05:37 en se servant de rapports de ses propres subordonnés ?
05:41 Quand Dominique Griset ne relaie pas sans distance les notes des services,
05:45 il se fait le griot de la préfète des Deux-Sèvres
05:48 dans le travail de préparation psychologique
05:51 à des violences policières programmées.
05:53 La préfète, tout à l'heure, a eu cette phrase,
05:55 et elle est courageuse parce que ce n'est pas évident pour elle de le dire,
05:58 ça va se passer dans son département.
06:00 Elle a parlé de violences attendues,
06:04 nous attendons 1 000 à 1 500 activistes spécialistes de la violence,
06:09 ce sont ses propos.
06:10 Une action, c'est une autre de ses phrases, qui s'annonce très violente.
06:14 Oui, bien sûr, ça va se passer comme ça.
06:15 Ce collectif qui s'appelle "Pas une bassine de plus"
06:19 est en train de jouer un moment important.
06:22 Cet événement, ça doit être le dernier acte pour faire plier l'État.
06:30 Et c'est pour ça que le mouvement s'appelle "Pas une bassine de plus".
06:33 Et plier l'État et faire plier tous les porteurs de ces projets,
06:38 l'idée étant, j'ai quelques notes ici,
06:40 qui sont des notes de la police, du renseignement territorial.
06:44 Voilà, leur combat nécessaire à la protection de la ressource en eau,
06:47 contre l'accaparement de cette eau, justement,
06:50 par quelques exploitants irriguants de l'agro-industrie.
06:54 Le renseignement territorial n'est jamais bien loin, n'est-ce pas ?
06:57 Et quand les forces de l'ordre sont enregistrées
06:59 en train d'exercer des violences physiques,
07:02 verbales et psychologiques sur des manifestants,
07:04 Dominique s'indigne, mais en gardant par-devers lui,
07:08 des éléments de langage visant à excuser les forces de l'ordre en question.
07:11 Visiblement, ce sont des policiers qui parlent,
07:13 ce seraient des policiers de la brave, d'après ce qu'on nous dit,
07:17 mais c'est difficile parce qu'on ne le voit pas très très bien,
07:20 ce seraient des policiers de la brave qui s'adressent à des manifestants,
07:23 ou à des casseurs.
07:25 Ah oui, mais si ce sont des casseurs du coup, ce qui leur a été fait,
07:29 c'est moche, mais ça se comprend, n'est-ce pas ?
07:31 Évidemment, comme le dit le préfet Nunez, intolérable,
07:35 dans la bouche d'un policier, se moquer d'un manifestant comme ça,
07:39 on interpelle un manifestant, ou on interpelle un casseur
07:43 s'il a posé un problème, c'est un délit, et on lui parle correctement.
07:48 On plaidera donc le pétage de plomb face à des manifestants,
07:51 pardon, à des casseurs.
07:54 Le journalisme de préfecture, c'est aussi la technique du
07:56 "condamnez-vous les violences",
07:58 par exemple sur France Info avec Yannick Jadot.
08:01 - Yannick Jadot, est-ce que vous cautionnez l'action radicale
08:04 en matière d'écologie ?
08:05 - Je ne sais pas ce que ça veut dire l'action radicale,
08:07 vous êtes volontairement ambigu,
08:09 je condamne toutes les violences, si c'est la question.
08:12 - Est-ce que le jeu en valais la chandelle à Sainte-Sauline,
08:15 est-ce qu'il fallait défendre coûte que coûte,
08:16 essayer coûte que coûte de se rendre sur ce terrain,
08:19 cette bassine en construction, face aux forces de l'ordre ?
08:22 - Alors un, j'ai toujours, et vous ne me prendrez jamais en défaut,
08:25 condamné toutes les violences.
08:27 Deuxièmement, je veux dire ma peine, ma sympathie
08:33 pour toutes les victimes des violences,
08:35 côté policier comme côté manifestant.
08:39 Troisièmement, dans ce pays, on doit réaffirmer le droit de manifester.
08:42 Manifester n'est pas une menace.
08:45 - Vous avez compris quand on en arrive avec des cocktails Molotov ?
08:48 - J'arrive, j'arrive, j'arrive.
08:49 - L'intérêt du procédé, évident, de quoi s'agit-il
08:52 alors que deux manifestants sont entre la vie et la mort ?
08:56 Mettre sournoisement en accusation les victimes,
08:59 complexer son interlocuteur,
09:00 l'obliger à reconnaître une part de responsabilité.
09:04 Et au fond, soit faire avancer la thèse des bavures
09:07 liées à la violence de l'adversaire,
09:09 soit plaider le match nul entre deux camps
09:12 dont les méfaits sont mis sur un pied d'égalité.
09:14 Bien entendu, Yannick Jadot,
09:16 lui-même pas en odeur de sainteté chez les militants anti-bassines,
09:19 très Macron compatible par ailleurs,
09:21 est plus facilement piégeable que d'autres,
09:24 à qui le même "condamnez-vous les violences" est opposé dans le genre.
09:28 - Déjà une première chose, et je pense que vous me permettrez de le dire,
09:31 c'est que j'ai une pensée pour la personne
09:34 qui est entre la vie et la mort en ce moment même,
09:37 un manifestant, une trentaine d'années, donc à peu près mon âge,
09:40 et j'ai une pensée aussi pour sa famille et ses amis.
09:43 - Effectivement, quand en tant que journaliste,
09:46 on préfère parler de fourgons brûlés que de personnes dans le coma,
09:50 c'est particulier.
09:52 On peut se dire au fond, ne soyons pas caricaturals,
09:54 c'est aussi vrai que les militants, peut-être en colère, peut-être à bout,
09:57 lancent des pierres ou des cocktails bolotov,
09:59 ça a du sens de poser ce type de questions.
10:02 Mais dans l'autre sens, entendez-vous systématiquement des
10:04 "condamnez-vous les violences policières"
10:06 quand un représentant des syndicats policiers ou de la Macronie
10:10 met un doigt de pied sur un plateau de télé ?
10:12 Big up au sénateur Fabien Guay qui s'est amusé à ce petit jeu-là
10:15 sur le plateau de Public Sénat.
10:17 - Est-ce que vous voulez comparer au factieux du Capitole ?
10:19 Oui ou non ?
10:20 Les hommes et les femmes qui manifestent,
10:21 vous voulez comparer à qui ?
10:22 - Vous voulez comparer au factieux du Capitole ?
10:24 - A qui vous voulez comparer ?
10:25 - A qui vous voulez comparer ?
10:26 - Au peuple français qui se mobilise.
10:27 - Vous voulez comparer au factieux du Capitole ?
10:29 - Je compare les factieux du Capitole à ceux qui ont tenté d'investir
10:32 à la mairie de Lyon, c'est ceux-là dont il parlait,
10:34 vous le savez très bien.
10:35 - On va vous mettre d'accord.
10:36 - Et ceux-là, vous devriez les condamner au même titre que moi.
10:38 - On va vous mettre d'accord.
10:39 - Est-ce que vous condamnez les violences policières
10:40 qui agissent depuis jeudi ?
10:41 Est-ce que vous condamnez le policier qui a jeté une grenade hier
10:45 sur un manifestant ?
10:47 Est-ce que vous condamnez dans l'département de Mme Garnier
10:50 les agissements honteux sur des jeunes manifestants ?
10:53 Est-ce que vous condamnez ça ou oui ?
10:55 - Une demi-seconde.
10:56 - Allez, fonce, ouvrez.
10:57 - Une nouvelle fois, vous vous quittez Bière-Lordo par la matraque ou pas ?
11:00 Je ne sais pas si je suis trop optimiste,
11:02 mais il me semble que quelque chose est en train de bouger,
11:04 y compris dans les médias mainstream.
11:06 On sent monter un vrai malaise au sujet du journalisme de préfecture.
11:11 Je pense par exemple à la sortie exemplaire de la consoeur Nora Ahmadi
11:15 sur BFM TV.
11:16 - Attention de ne pas devenir ici un élément de communication de la préfecture.
11:22 J'ai entendu, je vais le dire clairement dans le reportage,
11:25 que ces Black Blocs auraient été aidés,
11:29 qu'il y aurait des éléments venus de banlieues parisiennes.
11:32 Bon, en fait, c'est quoi ?
11:33 On est dans des éléments de langage de la préfecture.
11:35 Qui ici a été vérifié ?
11:37 - C'est des remontées d'infos qui nous arrivent du ministère de l'Intérieur.
11:39 - Oui, mais en fait, à un moment, pardon,
11:40 les remontées du ministère de l'Intérieur, c'est comme tout, on les recoupe.
11:43 C'est une source et il faut les recouper.
11:44 Donc là, en l'occurrence, je veux bien entendre qu'il y a dans ces groupes,
11:49 en fait, des gens peut-être qui sont non blancs.
11:51 Est-ce que pour autant, ce sont des gens issus de banlieues parisiennes ?
11:54 Non, mais je ne sais pas ce qu'a dit la préfecture de police.
11:58 Non, mais alors justement, comment elle sait, la préfecture de police,
12:00 en fait, que ce sont des gens venus de banlieues parisiennes ?
12:03 Donc, moi, la question que je me pose est suivie.
12:06 - Il y a des cheminements, si vous avez le goût de faire.
12:08 - Mais en fait, du coup, de qui on parle en parlant de banlieusards ?
12:10 Est-ce que c'est des gens de...
12:11 - Qui ne sont pas parisiens.
12:12 - Oui, non, mais du coup, ça veut dire quoi ? Sur qui on jette l'opprobre en disant
12:15 que ce sont des banlieusards ?
12:17 - C'est une observation sur une provenance géographique, pas ethnique,
12:20 sur des voix qui ont été empruntées en RER quand ils...
12:24 - Alors justement, mais Guillaume, là, je pose la question de qu'est-ce que ça charrie
12:27 comme imaginaire, en fait, de dire que des banlieusards sont venus
12:30 prêter main forte.
12:32 Ça renvoie, en fait, aux émeutes urbaines.
12:34 Ça renvoie à ce qu'on peut voir et la représentation qu'on se fait des banlieusards.
12:38 Moi, je suis très gênée qu'on reprenne comme ça, de manière factuelle,
12:43 comme un élément vérifié, sourcé, qu'on a des éléments qui viendraient de...
12:47 Voilà, donc que la préfecture de police communique.
12:50 C'est très bien, mais attention aussi à la communication de la préfecture de police
12:53 qu'il faut savoir sourcer.
12:54 Ce n'est pas comme si ces derniers temps, on avait pu contrer, en fait,
12:58 des éléments de langage de la préfecture et de Gérald Darmanin lui-même.
13:01 - Drop the mic.
13:03 Il y a également ces communiqués issus de rédactions de médias
13:06 dont la ligne est hyper engagée en faveur de la réforme Macron-Borne.
13:11 La Société des journalistes du Parisien, par exemple,
13:13 dénonce un traitement partisan orienté de cette actualité.
13:17 À France 3, c'est le même scénario avec une société des journalistes
13:20 qui dénonce le mauvais traitement de cette actualité
13:22 sur la chaîne de services publics.
13:24 Montrer les aspects pacifiques et même festifs de cette opposition
13:27 à la réforme des retraites, l'entrée massive des jeunes dans le mouvement,
13:31 tout cela a été éditorialement vérifiable à Paris comme partout en France.
13:34 Dans nos éditions, ce sont bien les casseurs qui font la une,
13:37 avec un soin tout particulier à ne pas évoquer les violences policières
13:41 et le retour de pratiques interdites.
13:42 Nass, tabassage à l'aveugle, charges et propos inappropriés
13:46 de la part des forces de l'ordre,
13:48 des dérives pourtant dénoncées par la LDH et même le Conseil de l'Europe.
13:52 Et si à l'occasion de cette bataille des retraites,
13:54 la lutte des classes s'invitait enfin au cœur de nos grosses rédactions,
13:59 restez connectés aux médias.
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