Kaouther Ben Mohamed, présidente de "Marseille en colère": "Ce sont des victimes collatérales"

  • l’année dernière
Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association "Marseille en colère", témoigne sur le plateau de BFMTV après la nuit meurtrière qu'a connu la cité phocéenne. 3 jeunes dont un adolescent de 16 ans ont été tués dans trois fusillades la nuit dernière.

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Transcription
00:00 J'habite ce quartier, donc je connaissais les trois victimes mineures.
00:03 Pour le coup, c'est des victimes collatérales.
00:06 Et là, je m'engage personnellement au moins une sur celui qui est décédé,
00:09 que je connaissais personnellement, qui était un très bon élève.
00:11 L'adolescent.
00:12 Celui de 16 ans.
00:12 Vous le connaissiez ?
00:14 Que je connaissais, oui, je connais toute sa famille.
00:15 C'était le premier petit enfant de cette famille.
00:18 Et il avait toute sa famille derrière.
00:20 Donc effectivement, quand on est dans un certain quartier populaire,
00:22 on est sollicité par des dealers, tout ça, etc.
00:24 Donc lui, je pense que la quasi-totalité des jeunes à Marseille
00:29 a été sollicité, sauf que ses parents l'ont protégé.
00:32 Ils ont déménagé.
00:33 Il était là parce qu'il était venu voir sa grand-mère.
00:34 Du coup, j'ai eu toutes les voisines.
00:36 Rien à voir.
00:38 Pour le coup, ni lui ni sa famille, c'est des gens honnêtes qui travaillent.
00:41 C'était un jeune homme, vous savez,
00:42 c'est un jeune homme qui se lève encore dans le bus pour laisser la place à une personne âgée,
00:45 qui va vous aider à porter les cours.
00:47 C'est une balle perdue alors ?
00:48 C'est une balle perdue, je pense, franchement.
00:49 Ou c'est de l'intimidation ?
00:51 Peut-être ça, parce que d'après ce que m'ont dit les voisines,
00:53 parce que tout le monde était à la fenêtre, c'était pas minuit et demi,
00:55 c'était 11h30 parce que la maman a envoyé un texto à une de mes voisines
00:59 pour dire "mon fils est mort en bas de chez toi".
01:00 C'était 23h32, donc ça s'est passé avant.
01:04 Malheureusement, enfin peu importe l'heure.
01:05 Mais pour moi, je pense que c'est une intimidation,
01:07 parce qu'il semblerait que les assaillants écriaient "est-ce que vous êtes d'ici ?"
01:11 Les jeunes, ils mangeaient un sandwich, ils ont dit oui.
01:12 Et là, ils ont sorti les armes, ils l'ont tiré dessus.
01:15 Et c'est un quartier où moi, j'ai choisi d'habiter parce qu'il est dans le centre-ville,
01:18 il est à 500 mètres de la mairie de Marseille, c'est hyper calme,
01:21 on a tout ce qui est culture à côté, donc le FRAC, le musée d'art contemporain,
01:24 c'est un quartier qui est calme, il n'y a pas de point de deal.
01:27 Il y en a plus loin dans le centre-ville, mais pas là.
01:29 Et donc je vous avoue que c'est une incompréhension totale
01:31 pour tous les habitants de ce quartier, pour les parents,
01:34 parce que c'était encore une fois un enfant calme.

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