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Le trimestriel de charme publie jeudi 6 avril un numéro avec la Secrétaire d’Etat en couverture


La Une, 5 photos et une interview de 12 pages. Marlène Schiappa a surpris jusqu’au gouvernement en acceptant de poser pour Playboy. Contactée il y a 3 mois, elle a accepté « pratiquement » tout de suite, raconte sur franceinfo Jean-Christophe Florentin, qui révèle avoir essuyé un refus en revanche de la part de Roselyne Bachelot au début de l’année. La présence de la Secrétaire d’Etat dans un magazine réputé pour ses clichés de femmes dénudées a créé « un buzz mondial. Mais à l’étranger, on en parle avec plus de bienveillance qu’en France ». Exceptionnellement, et pour maintenir le suspense, Playboy n’a pas envoyé la publication aux journalistes avant sa parution jeudi. Les photos ont toutefois fuité sur BFMTV, contre laquelle Jean-Christophe Florentin a saisi l’Arcom : »La chaîne a volé ces photos. Mais ils n’ont pas publié les bonnes ! ». Jean-Christophe Florentin est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Céline Bidarco, alors votre invité média ce matin dirige le magazine dont tout
00:04 le monde parle en ce moment, il s'agit de Playboy, dont le prochain numéro qui sortira
00:07 jeudi dans les kiosques est très attendu puisque c'est la ministre Marlène Schiappa
00:11 qui est en couverture.
00:12 Bonjour Jean-Christophe Laurentin.
00:13 Bonjour.
00:14 Quel joli coup de pub pour Playboy, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait l'événement,
00:17 on ne sait pas vous faire offense qu'il n'ait plus le magazine de référence qu'il était
00:20 dans les années 80.
00:21 Racontez-nous comment tout cela s'est monté, c'est vous qui avez contacté Marlène Schiappa
00:26 pour lui demander de faire la couverture ?
00:27 Oui, tout à fait.
00:28 C'était quand ?
00:29 C'était tout simplement que ça, c'était il y a environ trois mois.
00:31 Et alors comment elle a réagi ?
00:32 Eh bien très bizarrement, elle a dit oui.
00:35 Tout de suite ?
00:36 Pratiquement, non, non, le travail de persuasion n'a pas été extrêmement difficile, on
00:42 a échangé quelques mails, on a échangé quelques idées, on a bien borné le sujet
00:48 en disant…
00:49 Borné, c'est-à-dire elle a posé des conditions ?
00:50 C'est moi plutôt qui ai défini des conditions, des choses, voilà, on n'ira pas jusque
00:56 là, on n'ira pas jusque là, on a fait ce qu'on appelle un mood board, c'est-à-dire
00:59 des photos, un assemblage de photos qui seront nos inspirations, voilà, et donc on est même
01:07 allé jusqu'à imaginer la mettre en Marianne, comme le tableau qu'on peut voir au Louvre
01:15 avec un saint dehors, voilà, on est allé assez loin dans la vie.
01:18 Et ça, elle était d'accord pour ce genre de photos ?
01:20 Vous verrez jeudi.
01:21 Il y a peut-être donc cette photo dans le numéro de jeudi ?
01:25 Laissons planer le doute.
01:27 Pourquoi lui avoir proposé à elle ?
01:29 Parce que dans le personnel politique, c'était la plus playboy compatible.
01:34 Alors je vais vous donner un scoop, j'avais proposé à Roselyne Bachelot il y a trois
01:39 mois et Roselyne n'a pas voulu.
01:41 Elle aussi, elle est playboy compatible Roselyne Bachelot ?
01:44 Elle était playboy compatible, oui, par rapport à… elle sortait un bouquin, elle avait
01:48 envie de parler, oui, elles auraient pu faire un sujet marrant.
01:52 Et après on s'est dit qui est playboy compatible ?
01:54 Et Marlène Schaap ?
01:55 Mais c'est quoi playboy compatible ?
01:56 Alors, c'est déjà quelqu'un de courageux, parce que c'est vrai que le journal est
02:01 plutôt disruptif, c'est le moins qu'on puisse dire.
02:05 C'est quelqu'un qui doit quand même être good looking, comme on dit.
02:12 C'est quoi ?
02:13 Bon, être joli.
02:14 Oui.
02:15 Et c'est quelqu'un que les gens ont envie de voir a priori.
02:20 Voilà, donc ça élimine certaines personnes.
02:23 Alors je suis assez étonné parce qu'on a publié par exemple il y a trois mois un
02:28 interview de Jacques Attali, qui est un personnage politique imminent, ça n'a pas fait couler
02:34 une seule goutte d'encre.
02:36 Ça vous étonne sérieusement ?
02:38 Tout le monde s'en fout !
02:39 Et vous l'avez fait poser aussi de manière un peu sensuelle ?
02:44 Oui, nue dans un drapeau français, non.
02:47 Non, quand même pas.
02:49 On va quand même mettre fin au fantasme.
02:51 Elle ne pose pas nue Marlène Schaap.
02:52 Non, elle n'est pas toute nue, évidemment.
02:54 Mais dans des poses sexy ?
02:55 Dans des poses plutôt sexy, plutôt étonnantes.
02:58 Oui, c'est ça, étonnantes on va dire.
03:00 Il y a des clichés qui sont sortis dans les médias.
03:02 Ce sont ceux qui seront dans le numéro de jeudi ?
03:05 Non, alors justement, il y a une petite histoire qui a fait l'objet d'une plainte auprès
03:08 de l'Arkom.
03:09 Le régulateur des médias ?
03:10 Le régulateur des médias, ex-CSA, qui a été déposé hier matin par notre avocat,
03:16 Maître Emmanuel Ludeau, contre BFM TV, qui a volé.
03:19 Voilà, je le dis, BFM TV est une bande de voleurs.
03:22 Ils ont volé ces photos, ils les ont publiées.
03:25 Mais comme ce sont des mauvais voleurs, ils n'ont pas publié les bonnes.
03:29 Ils ont publié du rebut.
03:30 Ils ont publié des photos qui ne sont pas celles que l'on retrouvera jeudi dans le journal.
03:35 Il y a d'autres émissions de télé qui ont publié ces photos ?
03:38 Oui, parce que la fuite a été organisée.
03:41 Ensuite, tout le monde reprend, tout le monde pompe ce qui a pu apparaître.
03:44 J'aurais pu mettre un montage avec une tête de Marlène Schiappa dans un costume d'hamster.
03:51 C'est celui-là qui aurait fuité et qu'on retrouverait partout.
03:54 C'est idiot.
03:55 Alors, vous dites que c'est du vol Jean-Christophe Florentin.
03:57 Il n'empêche que, moi je n'ai pas pu voir ces photos.
04:01 Quand je vous ai demandé de m'envoyer le magazine, vous avez dit "ah non, non, embargo".
04:05 Pourquoi embargo ? Parce que ça c'est assez rare.
04:07 Parce qu'on sort jeudi et on garde...
04:09 Normalement, pour les journalistes, vous l'envoyez avant.
04:11 C'est quoi, l'Elysée ? Matignon ?
04:13 Oh non, absolument pas.
04:14 Aucun contact avec...
04:15 C'est votre décision ?
04:16 Oui, c'est notre décision de garder notre petit scoop intact pour jeudi matin.
04:24 Mais de manière plus globale, vous n'avez reçu aucune pression de l'Elysée de Matignon ?
04:28 Franchement, non, aucune.
04:29 Non.
04:30 Parce que vous voyez bien que ça fait quand même polémique.
04:32 Vous la comprenez cette polémique ?
04:33 Sincèrement, on pensait qu'on allait faire du buzz.
04:36 On n'est pas nés de la dernière pluie.
04:38 Mais alors, ça c'est plus du buzz, on est au bord d'une affaire d'Etat.
04:42 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est plutôt l'opposition d'ailleurs.
04:45 On ne pensait pas que ça irait si loin.
04:49 C'est un buzz mondial.
04:51 Aux Etats-Unis, en Australie, en Espagne...
04:55 On ne parle que de ça.
04:57 Et d'ailleurs, j'observe qu'on parle de ce sujet à l'étranger avec bien plus de bienveillance
05:03 qu'on en parle en France.
05:04 Mais ça vous surprend, ça ?
05:07 Oui.
05:08 Vous saviez quand même que, on dirait, ce n'est pas forcément la place d'une ministre
05:11 d'être dans Playboy ?
05:12 Je suis désolé, c'est absolument faux.
05:15 Pourquoi ?
05:16 Parce que tous les présidents, aux Etats-Unis, historiquement, tout le monde s'est exprimé
05:23 dans Playboy.
05:24 De Martin Luther King au président Obama, en passant par Marilyn Monroe.
05:29 Playboy est une agora où tout le monde s'exprime.
05:32 Et on essaye de redonner ses lettres de noblesse au Playboy français.
05:36 Depuis trois ans, on en a fait un mouk, plutôt un télo.
05:39 Ce n'est plus un magazine de charme ?
05:40 Ce n'est plus un magazine de fesses.
05:42 Il y a toujours quelques fesses, mais ce n'est vraiment pas le gros du magazine.
05:48 C'est un gros mouk trimestriel de presque 300 pages.
05:52 Et croyez-moi, il y a toujours effectivement des jolies jeunes femmes qui ont oublié de
05:57 s'habiller le matin.
05:58 Mais il n'y a pas que ça.
05:59 Il faut préciser quand même qu'il y a aussi une longue interview de Marlène Schappar.
06:03 Oui, il y a une longue interview de Marlène Schappar.
06:05 En revenant au sujet de Marlène Schappar, il y a une longue interview sur 12 pages.
06:09 C'est un magazine féministe, Playboy, finalement ?
06:11 Vous le qualifieriez comme ça ?
06:13 En tout cas, Mme Schappar l'a considérée comme un magazine féministe.
06:16 Et de s'exprimer dans Playboy est pour elle un acte féministe.
06:20 Maintenant, je ne voudrais pas ouvrir un débat.
06:25 Est-ce que Playboy est un magazine féministe ou non ?
06:27 Parce que je sais qu'on n'arrivera jamais à mettre tout le monde d'accord là-dessus.
06:31 Moi, je pense que oui.
06:32 À partir du moment où on ouvre la porte à la cause, à la cause féministe, que ce
06:43 soit en images ou dans des interviews, on sert cette cause-là.
06:49 Et par exemple, l'un des éléments qui a fait que Marlène Schappar a accepté l'invitation
06:54 de Playboy, c'est en voyant un documentaire sur Pamela Anderson qui a été désobjetisé,
07:01 désobjetisé par Playboy, justement en posant dans Playboy.
07:04 Il y aura d'autres femmes membres du gouvernement qui seront dans Playboy ?
07:08 Vous en avez déjà contacté quelques-unes ?
07:10 On va demander à Mme Borne.
07:11 Sérieusement, vous allez tenter ?
07:13 Non, je ne crois pas qu'elle voudra.
07:14 Merci beaucoup d'être venu Jean-Christophe Laurentin.
07:17 Merci.
07:18 Vous êtes, je le rappelle, le directeur de la publication de Playboy.
07:19 Le numéro avec Marlène Schappar en couverture sortira donc jeudi.

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