Cosmopolitan célèbre ses 50 ans

  • l’année dernière
Un numéro anniversaire est en kiosques, avant l’arrivée d’une nouvelle formule en novembre



Le tout 1er numéro date de 1973. Cosmopolitan a débarqué en France grâce à Evelyne et Jean Prouvost, deux grands patrons de presse, qui ont importé la licence des Etats-Unis. Immédiatement, le magazine détonne dans le monde de la presse féminine : un ton impertinent, des sujets tabous comme la sexualité. Le titre est donc rangé au même rayon que Playboy ! 50 ans plus tard, il a gardé son insolence et ses lectrices trentenaires. Une performance racontée par Séverine Péraud, l’éditrice déléguée de Cosmo, invitée médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcript
00:00 Votre invitée médiatique Céline Bailly d'Arcourt est l'éditrice déléguée d'un magazine qui entre dans le club des quinquagénaires
00:05 cosmopolitanes, faites c'est ça comptant. Bonjour Séverine Perrault. Il est écrit dans votre édito qu'à sa naissance en
00:12 1973 Cosmo faisait figure d'ovni dans la presse féminine. En quoi était-il si différent des autres titres ?
00:19 C'était très clairement un titre précurseur
00:22 qui a fait souffler un vent de fraîcheur sur la presse magazine, la presse tout court de l'époque.
00:28 Ce titre il a été fondé en 73 par Evelyne Prouveau.
00:32 En 72 elle est partie aux Etats-Unis avec son grand-père Jean Prouveau qui était le fondateur de Marie Claire et de Paris Match.
00:39 Grand patron de presse.
00:40 Évidemment grand patron de presse, Evelyne Prouveau aussi.
00:43 Avec une idée derrière la tête, importer le concept de cosmopolitanes qui cartonnait déjà aux Etats-Unis et armée d'une rédactrice en chef
00:51 emblématique
00:53 Juliette Boirivaud, elle a décidé d'importer ce concept en France. Alors c'était complètement novateur parce qu'on avait des
01:00 sujets qui prenaient la lectrice à rebrousse-poil,
01:05 très insolent, très impertinent. C'était à la fois sur le ton et sur les contenus.
01:10 Évidemment, évidemment on parlait de sexualité.
01:13 C'était totalement novateur à l'époque. C'était très décomplexé, très décomplexant et évidemment le ton Cosmo qui fait encore sa saveur aujourd'hui
01:22 était primordial puisque c'est un magazine qui s'est fondé avec des plumes.
01:25 Et on parlait de sexe à tel point qu'au lancement de Cosmo en France, il était classé dans la même catégorie que Playboy, c'est ça ?
01:31 Exactement, c'est une épopée le lancement de Cosmo. C'est vrai qu'il y a eu ce petit lancement
01:37 un peu particulier parce que comme c'était un ovni,
01:40 personne ne savait vraiment où le classer dans les kiosques. Mais très très vite en fait ce magazine a cartonné, a trouvé sa place auprès
01:46 d'électrices et voilà connaît le succès qu'il connaît encore aujourd'hui.
01:50 Justement comment a évolué Cosmopolitan au fil du temps ?
01:53 Cosmo a évolué
01:55 parce que la lectrice a changé. Alors on est toujours sur le même coeur de cible, c'est à dire que notre lectrice est toujours
02:01 trentenaire.
02:02 Ce qui est assez étonnant pour la presse en général et pour un magazine féminin.
02:06 25-35 ans c'est ça votre lectorat ?
02:08 Oui c'est exactement ça, c'est vraiment 25-34 ans.
02:11 La jeune femme trentenaire, urbaine, CSP+ et on a réussi à garder ce coeur de lectorat
02:18 parce qu'on s'y emploie, on est toujours à l'écoute de nos lectrices, on fait des réajustements en permanence
02:23 et on a coutume de dire chez nous que Cosmo est en réinvention permanente, ce qui nous permet vraiment de rester au plus proche
02:29 des attentes de notre lectrice trentenaire. Et puis évidemment il y a eu ces dernières années
02:33 le développement sur le digital qui nous a permis de garder une audience jeune et d'aller chercher des
02:39 lectrices un peu plus jeunes sur le social notamment et de les
02:43 driver vers le magazine même si ce n'était pas leur première intention.
02:47 Pour ce numéro anniversaire vous avez choisi Laurie Tillman en couverture, pourquoi pas une femme de 50 ans ?
02:53 Et bien parce que justement il faut que cette
02:56 personnalité qui est en couverture de Cosmo puisse parler aux lectrices et Laurie Tillman est vraiment en phase avec
03:03 notre lectrice qui va se reconnaître dans cette jeune femme, dans cette personnalité.
03:07 Ça veut dire que des quinquains à l'une de Cosmo ça ce n'est pas possible ?
03:10 Absolument, peut-être qu'on l'envisagera parce que Cosmo est en fait plus un état d'esprit que vraiment un
03:17 magazine arc bouté sur la trentenaire.
03:21 Vous ne l'avez jamais fait encore ?
03:23 Non mais c'est une idée, on la garde.
03:25 Elle n'est pas révolutionnaire !
03:27 Non c'est une médaille.
03:29 Et des femmes qui font plus que la taille 36, vous en avez en couverture ?
03:34 Oui on en a plein et Cosmo a été un des magazines féminins précurseurs là aussi sur le sujet avec
03:41 justement des femmes qui sortent de la taille 36 puisque
03:45 on se vend un magazine inclusif en beauté et en mode et
03:50 tous les modèles sont représentés.
03:53 Vous avez dû voir que elle récemment a mis en couverture Keiona qui est la dernière gagnante de Drag Race France donc une drag queen.
03:59 Ça c'est possible en cosmopolitan ?
04:01 Complètement possible.
04:02 Mais pas encore fait.
04:03 Encore une idée.
04:05 Pas en couverture c'est vrai mais en tout cas dans les pages de Cosmo on a effectivement donné la parole aux drag queens dans le magazine.
04:13 Est-ce que vous vous revendiquez à Cosmo comme féministe ?
04:16 Alors on se revendique complètement comme féministe, c'est totalement notre ADN.
04:21 Quand Cosmo est sortie en 1973 en France, Cosmo était un féminin féministe.
04:25 Et porter la voix des femmes et se tenir à leur côté surtout, c'est vraiment ce qui fait
04:31 notre positionnement féministe aujourd'hui.
04:34 On a vraiment à coeur d'être un média éclaireur qui donne tous les outils à nos lectrices pour leur donner confiance,
04:40 pour s'inspirer et puis pour se réaliser.
04:44 Et ça en ça je pense qu'on est vraiment un média qui accompagne les femmes.
04:47 Il y a un shooting photo dans le numéro anniversaire de Cosmo avec vos journalistes.
04:52 Ce sont vos journalistes qui ont posé, ils ont dû s'éclater.
04:55 Il n'y a pas un seul homme, il n'y a pas d'homme qui écrive dans Cosmo ?
04:57 Il n'y a pas d'homme qui écrive dans Cosmo.
04:59 Parce que c'est déjà arrivé ?
05:00 Pas du tout, ils sont évidemment les bienvenus.
05:02 Cosmo là aussi est inclusif et les hommes sont représentés aussi dans le magazine et sur le digital.
05:09 Vous pourrez voir que sur certaines vidéos, un jeune homme incarne la parole Cosmo
05:15 et ça a déjà été le cas dans le magazine.
05:18 Mais là il se trouve qu'effectivement en ce moment on n'a pas un seul homme qui écrit pour Cosmo.
05:21 C'est déjà arrivé, ça arrivera encore peut-être, j'espère.
05:24 Allez-y, lancez un appel.
05:26 Candidatés, vous êtes les bienvenus.
05:28 Et il y a des lecteurs de Cosmo ?
05:30 Il y a des lecteurs de Cosmo, même si évidemment le lectorat est largement féminin.
05:34 Alors Cosmo se vend à 180 000 exemplaires.
05:38 Vous en vendiez 250 000 en 2019, donc la baisse semble inéluctable.
05:42 Est-ce possible qu'un jour, à court ou moyen terme, vous fassiez le même choix que vient de le faire Cosette, c'est-à-dire arrêter le papier ?
05:48 Non, ce n'est pas du tout dans les projets.
05:50 Je crois qu'on a encore de grosses ambitions sur le papier.
05:54 Et puis cet anniversaire en témoigne.
05:58 Il y a une nouvelle formule, vous le savez, qui sort le 2 novembre, qui témoigne de ça aussi.
06:03 Cosmo a encore un rendez-vous très attendu par les lectrices et très attendu par les annonceurs.
06:08 Donc aujourd'hui, ce n'est absolument pas en projet.
06:10 Quelle est la proportion de vos abonnés entre le papier et le numérique ?
06:14 Les abonnements représentent à peu près 10% de notre lectorat.
06:18 Ça vous suffit ou vous essayez d'arriver à 50 peut-être ?
06:22 Non, ce n'est pas du tout dans nos projets non plus.
06:24 Nous, on a vraiment, historiquement, et c'est vraiment notre stratégie, de développer le lectorat avec la diffusion en kiosque.
06:31 L'année dernière, le Cosmo américain a fait appel à l'intelligence artificielle pour générer sa couverture.
06:36 Est-ce quelque chose que vous envisagez pour la version française ?
06:39 Pas du tout.
06:41 Alors évidemment, je mentirais si je vous disais qu'on ne s'intéresse pas du tout à ce que fabriquent les intelligences artificielles,
06:48 que je n'ai jamais regardé ce que c'est Tchadjé Pété.
06:51 Évidemment que si. On est curieux, on a envie de savoir ce qui se passe avec ces outils.
06:56 On les regarde et on les teste pour savoir comment ça peut être des outils d'aide à la création, à l'inspiration.
07:03 Par contre, on est très attentifs à garder notre singularité, notre qualité éditoriale.
07:09 On a aujourd'hui une rédaction qui est composée d'une trentaine de journalistes.
07:13 Évidemment, on est convaincus que rien ne remplace le ton, rien ne remplace une plume.
07:18 C'est vraiment ce qui fait la spécificité et la saveur de Cosmo aujourd'hui.
07:21 Donc ce ne sera jamais un robot qui écrira les articles dans Cosmopolitan ?
07:24 Jamais.
07:25 Merci beaucoup Séverine Perrault.
07:27 Merci à vous.
07:28 Courrez chercher votre Cosmo, Cosmopolitan, le numéro des 50 ans est en kiosque.
07:31 Merci Séverine Perrault, merci beaucoup Céline.
07:33 A demain.

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