Sur la base des dernières reconnaissances du parcours, effectuées le 4 avril par Thierry Gouvenou, directeur de course de Paris-Roubaix, et Franck Perque, directeur de course de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift, les organisateurs ont attribué une note de difficulté à chacun des secteurs pavés de la course, évaluée en fonction de leur longueur, de l’irrégularité des pavés, de l’état général du tronçon et de son emplacement. Les secteurs classés cinq étoiles restent la Trouée d’Arenberg (# 19), Mons-en-Pévèle (# 11) et le Carrefour de l’Arbre (# 4). Sur la distance totale de 256,6 km, les coureurs de la 120e édition batailleront le 9 avril prochain sur les pavés pendant 54,5 km, avec 29 secteurs à affronter sur les 160 derniers kilomètres, dont les niveaux de difficulté varient entre une et cinq étoiles. La troisième édition de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift, qui se tient la veille, samedi 8 avril, propose quant à elle 29,2 km de pavés, les 84 derniers kilomètres étant communs aux deux courses.
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00:00 C'est vrai qu'il y a une espèce de légende dans cette trouée d'arambères qui traverse la forêt de Wallers.
00:06 C'est le moment attendu de la course.
00:10 - Vous pouvez nous expliquer cette légende encore ?
00:12 - C'est vrai qu'elle est particulière.
00:14 C'est le seul secteur pavé qui est aussi rectiligne et dans une forêt.
00:20 Je pense que ça ajoute un côté un peu mystique quelque part.
00:25 Il faut savoir que le pavé est très disjoint ici. Il est vraiment mal stabilisé.
00:31 C'est très dur pour les coureurs. Il y a beaucoup de sauts.
00:36 Il y a beaucoup d'espace entre les pavés.
00:38 Tout ça fait que ça rend ce secteur très difficile.
00:42 - C'est ce secteur où on arrive le plus vite ?
00:44 - Oui, c'est un peu comme s'il y avait une ligne d'arrivée à l'entrée du secteur pavé.
00:49 Il faut être placé dans les tout premiers coureurs.
00:51 Ça arrive à une très grande vitesse. En plus, la première partie se fait en faux plat descendant.
00:56 C'est vrai que ça arrive très vite.
00:59 Les coureurs, au moment d'arriver à cet endroit, débranchent un peu le cerveau.
01:03 Il ne faut plus réfléchir. On s'engage à fond ou on n'y va pas.
01:07 C'est vrai que c'est toujours assez impressionnant.
01:10 Je pense que les spectateurs qui se mettent dans les premiers mètres voient cette folie qui s'empare du peloton.
01:16 C'est toujours un moment assez magique de la saison.
01:20 - C'est le secteur qui fait le plus mal ?
01:23 - Il peut se passer des choses assez difficiles, des crevaisons, des bruits de matériel, des chutes.
01:30 Mais c'est le premier moment clé de la course.
01:35 Il fait mal, mais après, on n'a encore pas la fatigue accumulée, comme c'est le cas lorsqu'on arrive au carrefour de l'Arme.
01:42 Mais il est quand même très pratique.
01:45 - Il est au cœur de la nature.
01:47 Vous aviez un ennemi, l'herbe. Est-ce que vous avez résolu ce problème ?
01:51 - Avec le réchauffement climatique, on a la sensation que l'herbe est de plus en plus présente dans cet endroit assez humide.
01:59 On a longtemps travaillé sur des herbages thermiques, sur des herbages mécaniques.
02:06 On s'est rendu compte que ce n'était pas la meilleure solution.
02:10 Un jour, on est arrivé après la période de Covid, où l'herbe avait vraiment pris le dessus, parce qu'on n'avait pas entretenu pendant deux années.
02:18 À ce moment-là, il y a eu un déclic. On s'est dit qu'on devait peut-être faire de l'éco-pâturage.
02:23 On a pensé à cette idée de mettre des bêtes sur la trouée d'Arenbert pour l'entretenir tout au long de l'année.
02:29 La particularité de la trouée d'Arenbert, c'est qu'il n'y a pas de circulation tout au long de l'année.
02:33 Il n'y a pas d'entretien quelque part avec le passage des roues.
02:37 Il faut trouver d'autres solutions.
02:40 À force de réfléchir, avec M. le maire de Wallers-Salvator, on a trouvé une association qui se charge de venir mettre les bêtes au pâturage et de les ramener tous les soirs.
02:56 Ça a fait des bons résultats, parce qu'on se rend bien compte qu'elle n'a jamais été aussi propre.
03:01 En plus, on n'a pas attaqué les joints, comme on attaque les joints avec un désherbage mécanique.
03:06 Pour la sécurité des couloirs, ça sera bien meilleur.
03:08 Est-ce que c'est quelque chose que vous allez pérenniser ?
03:11 C'est une année d'expérience. On va se laisser le temps.
03:15 On a déjà tenté pas mal de choses sur la trouée d'Arenbert. On a eu certains débois.
03:19 Mais si ça se confirme que c'est la solution, je pense qu'on sera tous d'accord pour pérenniser cette opération qui est dans l'air du temps.
03:29 On parle beaucoup de RSE. Là, on est en plein dedans.
03:32 On travaille d'une façon écologique. On travaille sur le côté social. Et tout ça, c'est important.
03:39 Qu'est-ce que vous aviez tenté qui n'a pas marché ?
03:42 On a tenté de refaire les joints avec du mortier.
03:45 Et puis, on pensait que ça allait ralentir la pousse de l'herbe. Mais ça n'a pas été le cas.
03:49 Et donc, quelque part, on va laisser l'herbe pousser, mais on va faire en sorte de la manger.
03:55 Vous assurez que le gouvernement va laisser les pavés aujourd'hui ?
03:58 Oui, oui. C'est vrai qu'il y a eu une grosse prise de conscience ces dernières années pour sauvegarder le patrimoine que sont les secteurs pavés.
04:07 Après, il y a eu cette période de sauvegarde. Et puis maintenant, on est dans une autre période.
04:13 C'est la période d'entretien et d'amélioration. Il y a un gros travail qui a été fait.
04:17 Au niveau des politiques, il y a eu une vraie envie de préserver ça et d'améliorer ces secteurs.
04:25 Et on sent bien que tout le monde s'y met, que ce soit depuis les communes, aux communes, aux départements, jusqu'à la région.
04:30 Tout le monde pousse dans le même sens. Et on est beaucoup plus sereins maintenant.
04:34 On a des secteurs pavés qui sont propres, très sécurisants. Il n'y a plus de problème.
04:40 Aujourd'hui, le pavé est sec. Je suppose que tous les ans, les organisateurs devaient prier pour que les conditions météo soient bonnes, qu'il n'y ait pas trop de chutes.
04:48 J'ai longtemps espéré l'appui. J'ai été servi en 2021. Je ne suis plus pressé d'avoir l'appui. On va attendre quelques années, si c'est possible.
04:58 C'est vrai que c'était des images exceptionnelles, 2021. Mais c'est aussi beaucoup de stress.
05:04 De voir les coureurs s'engager sur les secteurs pavés complètement inondés, c'était quand même un moment assez dur.
05:11 Vous vous êtes rassuré avec cette recoeur ce matin, à peu près globalement ?
05:15 Si la course devait se dérouler aujourd'hui, on serait dans des conditions extrêmement difficiles.
05:20 Il reste quand même beaucoup de mardeaux. Mais on sait très bien qu'il a beaucoup plu ces derniers jours.
05:25 La météo ne s'annonce pas très mauvaise pour les prochains jours. Donc on peut penser que ça va sécher.
05:30 On sera dans des conditions optimales dimanche, samedi et dimanche.