• l’année dernière
Le journaliste et présentateur Bruce Toussaint sort un livre. Il y raconte comment il a dû gérer le décès de ses deux parents, morts à cinq jours d'intervalles. Pour lui, la durée de congés pour deuil devrait être allongé de 3 à 5 jours minimum. 

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Transcription
00:00 Lauren, je suis venue avec un livre ce matin, celui de quelqu'un qu'on connaît bien, Bruce Toussaint.
00:03 Alors généralement, il ne se confie pas beaucoup.
00:05 Et cette fois-ci, il a décidé d'écrire un livre pour partager la douleur d'avoir perdu ses parents.
00:10 Oui, tu as raison, c'est à la fois un livre très personnel,
00:13 mais c'est un livre à mettre dans les mains de tout le monde parce que la mort, ça concerne tout le monde.
00:17 On va s'attarder sur le titre déjà.
00:19 Heureusement, elle n'a pas souffert.
00:20 C'est une phrase un peu générique qu'on a peut-être tous prononcée aussi un jour
00:24 et que Bruce a entendu des semaines et des semaines après la mort soudaine de sa mère Mercedes.
00:29 Je rappelle qu'elle était terrassée par une crise cardiaque en pleine rue le 18 octobre 2021.
00:34 Lui-même était là au moment des premiers secours, il assistait au massage cardiaque.
00:40 Il était là pour les derniers instants et voilà, heureusement, elle n'a pas souffert.
00:43 Cette phrase, il l'a entendue et a entendu de la part de proches.
00:47 C'était pour les conforter, mais ça ne l'a pas soulagé.
00:49 Il dit « rien n'apaisera cette peine, même pas le fait qu'elle n'ait peut-être pas souffert ou pas longtemps.
00:54 Pour ceux qui restent, j'en ai en revanche une conviction.
00:57 Rien ne nous aura préparé à cette brutalité.
01:00 Quand on voit sa maman crever dans la rue, on ne ressent que de l'injustice et de la rage très très forte. »
01:04 Ce que raconte Bruce aussi, c'est qu'évidemment, personne n'est préparé à ça.
01:08 Oui, et c'est quelque chose de très concret en fait, parce qu'il faut prévenir les gens.
01:12 S'arranger avec le boulot, remplir les papiers administratifs, organiser la cérémonie.
01:17 Dans son cas, se rendre à l'institut médico-légal, trouver un cercueil, faire les devis.
01:21 Bien sûr, pour le cercueil, le débit des pompes cinébres, il y a des dilemmes, des questions qui se posent.
01:25 Est-ce qu'on met les fleurs ou pas à la cérémonie ? Est-ce qu'on respecte les dernières volontés ?
01:29 Ce sont des étapes nécessaires, mais ce qu'il expliquait dans BFM Story lundi dernier,
01:33 c'est que c'est quand même des étapes très lourdes, écoutez-le.
01:37 « Il y a beaucoup de choses matérielles qu'on pourrait peut-être améliorer.
01:43 Ça ne changera rien à l'issue. Les parents vous manqueront toujours autant, mais je ne sais pas.
01:49 Je trouve que dans les démarches, c'est dur. Moi, ça m'a rendu fou.
01:54 J'ai eu un rejet de tout ça. »
01:56 Voilà, et un moment très fort aussi, c'est quand il vient pour la dernière fois dans la maison familiale,
02:00 l'ultime vestige de notre famille, cette maison vide.
02:04 C'est la vente de cette maison et la douleur de voir de nouveaux propriétaires qui vont s'y enseigner.
02:08 Parmi les démarches, et c'est ce qu'il raconte à la fin du livre, c'est une amende.
02:12 Sa maman, en fait, est égarée, elle est sanctionnée par une amende de stationnement.
02:16 Et il est relancé, relancé, relancé.
02:18 Et Bruce, il dit « je vais me battre jusqu'au bout, on ne la paiera jamais », évidemment.
02:22 C'est à la fois une histoire banale et un deuil impossible.
02:26 Oui, c'est ce qu'il dit, l'histoire tristement banale d'un homme d'une quarantaine d'années qui redevient enfant,
02:30 l'histoire banale d'un homme qui perd ses parents, ses deux parents à cinq ans d'intervalle.
02:34 Il dit qu'il s'en est parmi, même si c'est dans la nature des choses,
02:37 parce qu'il parle du calvaire de ceux qui restent.
02:39 Il n'a pas peur de le dire.
02:40 Voilà, c'est quelque chose dont on ne se remet jamais totalement.
02:43 Écoutez.
02:45 On dit le travail de deuil.
02:46 C'est Faude qui a inventé cette expression.
02:49 Moi, je travaille tous les jours à ça, mais je pense qu'en fait, c'est un travail qui ne s'arrête jamais
02:54 et que le deuil de ses parents est quelque chose qui est extrêmement difficile.
02:59 Et donc là aussi, accepter, donc deuxième petit sac à dos en quelque sorte,
03:03 que c'est quelque chose qu'on va traîner toute sa vie, qu'il y a un avant et un après.
03:07 Ce deuil-là, il ne disparaît pas.
03:10 Il évolue, mais il ne disparaît pas.
03:13 Il se pose la question du regard sur la mort qu'a la société.
03:17 Il veut briser ce tabou.
03:18 La douleur ne s'éteint pas et je pense que la société nie cela
03:21 parce que nous sommes en permanence en recherche de succès, de bonheur, de plaisir.
03:25 Alors, il dit qu'il est pour l'allongement du délai de congé quand on perd un être cher,
03:29 parce que trois jours, c'est une aberration,
03:32 pour l'ouverture d'un débat public sur la gestion du deuil,
03:35 pour l'assistance psychologique d'une personne en deuil.
03:38 Et voilà, il a des solutions comme ça pour soulager les gens.
03:41 Et puis, il dit, il faut tout simplement en parler, oser dire que l'on a mal, que l'on est triste,
03:45 oser dire que non, ça ne passe pas.
03:46 Un livre touchant qui parle à tout le monde.
03:49 Andomo Loren, tu seras où demain ?
03:50 Je serai en tête-à-tête avec Ramsès II, avec le sacrifice de Ramsès II.
03:54 Il n'est pas très causant.
03:57 Tu risques de t'ennuyer un peu.
03:59 En direct de la Porte de la Villette.
04:01 Exposition, événement.

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