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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est l’invité du Face à Face sur BFMTV – RMC ce mercredi 5 avril 2023.

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Transcription
00:00 Vous n'êtes donc pas d'accord avec l'éducation nationale ?
00:02 Moi je ne suis pas d'accord avec le mot "violence policière".
00:04 Donc vous n'êtes pas d'accord avec le ministre de l'éducation nationale ?
00:06 Je n'ai pas entendu ce qu'a dit mon collègue Papendaye.
00:08 Il a dit "il y a bien des violences policières en France, on est dans le déni,
00:12 cela ne me surprend pas parce que l'attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est classique depuis longtemps.
00:18 Il n'y aurait de violences policières qu'aux Etats-Unis ? Mais non.
00:21 En France il n'y en a pas, nous dit-on, on nous dit qu'il n'y en a pas,
00:24 et c'est parce qu'on nous dit qu'il n'y en a pas qu'il n'y en aurait pas, et d'ailleurs nous sommes en République, c'est à peu près ce qu'on nous dit".
00:30 Voilà ce que disait Papendaye en juin 2020.
00:32 Oui mais moi je n'ai pas entendu Papendaye, et si jamais il a tenu ses propos, je ne suis pas d'accord avec lui.
00:36 Je ne suis pas d'accord avec le mot "violence policière".
00:38 Mais pourquoi ? C'est un débat très intéressant.
00:40 Parce que "violence policière", ça veut dire que les policiers, structurellement, pourraient être violents.
00:44 Ils le sont parce que nous leur demandons de l'être, d'utiliser la force, au nom de la loi.
00:49 Parce qu'il faut rétablir l'ordre public, parce qu'il faut protéger un bâtiment public.
00:54 Lorsque les policiers protègent la mairie du 11e arrondissement,
00:57 et qu'ils utilisent la force pour empêcher que cette mairie du 11e arrondissement, c'était le cas voilà quelques jours,
01:02 soit brûlée par les casseurs, et ils utilisent la force bien évidemment.
01:06 Après qu'individuellement, des policiers aient un comportement qui soit violent, disproportionné, non conforme à des ontologies,
01:13 bien sûr qu'il faut les sanctionner.
01:15 Je vous donne un exemple depuis que je suis ministre de l'Intérieur. L'année dernière, j'ai sanctionné 111 policiers et gendarmes.
01:21 111 en 2021. Combien en 2022 ?
01:23 On doit être à peu près à une centaine, on doit être à 108 ou 109.
01:25 Le problème c'est que vous savez comment ça se passe.
01:27 Je saisis l'inspection générale de la police nationale, ou d'ailleurs j'ai mis une magistrate à sa tête.
01:32 Pour la première fois, il y a une magistrate, c'est-à-dire pas un policier, qui fait des enquêtes sur les policiers.
01:37 Souvent, la justice se saisit en parallèle.
01:39 Mais je vous repose quand même la question.
01:40 Et ça met un an, un an et demi, comme toute décision de justice, pour arriver.
01:43 Mais une fois que la décision de justice est arrivée, là elle est arrivée en mars 2022,
01:48 et à ce jour, les 9 CRS sanctionnés ne sont toujours pas sanctionnés.
01:51 Madame Apollino, vous avez raison sur le fait que, hier encore, comme dirait le chanteur, ça n'était pas tout à fait parfait.
01:57 Ce que j'ai fait, rappelez-vous...
01:58 Demain, ce sera parfait ?
01:59 Non, on essaye, on essaye de tendre la perfection, parce que la police et la gendarmerie, c'est évidemment des armes démocratiques extrêmement importantes,
02:06 et en même temps, on comprend bien qu'elles font naître beaucoup de questions.
02:10 Et c'est tout à fait logique, en démocratie, on s'y pose.
02:12 Depuis que je suis mis à l'intérieur, et c'était notamment le cas lorsque je suis allé devant la Commission des lois, rappelez-vous, au moment de l'affaire Zecler,
02:19 mais c'était aussi le cas, j'avais parlé des péchés capitaux, c'est aussi le cas lors de la loi que j'ai fait adopter, nous avons changé beaucoup de choses.
02:25 Mais est-ce qu'il y a un déni de violence policière ?
02:27 Papel Diaye disait ça avant d'être ministre.
02:29 Enfin, je l'imagine qu'il le pense toujours, il avait l'air de le dire avec beaucoup de conviction.
02:32 Il disait qu'il y avait un déni de violence policière.
02:33 D'abord, les policiers et les gendarmes sont vraiment des boucs émissaires, de temps en temps, pour une partie de l'opinion.
02:39 Vous avez parlé avec lui, avec le ministre de l'éducation ?
02:41 Je reçois souvent le ministre de l'éducation, mais on n'en a jamais parlé.
02:45 Non, on n'en a jamais parlé, mais encore une fois, je n'ai pas la même constitution.
02:48 Est-ce qu'il y a un déni justement que vous n'en parlez pas ?
02:50 Non, je ne le crois pas.
02:51 Vous savez, les policiers et les gendarmes, ce sont des gens qui ne s'engagent pas dans la police gendarmerie.
02:54 Mais ils comprennent un déni aussi de ceux qui en parlent, c'est-à-dire qu'en fait, personne ne se parle dans ce genre.
02:58 Les policiers et les gendarmes, ils en parlent.
03:00 Vous savez, il faut aller les voir le matin dans les commissariats, ou la nuit, il faut leur travailler.
03:03 Qui est allé avec eux à Saint-Sauline ? Qui est allé voir La Brave ?
03:07 Moi, je suis allé prendre un café avec les gens de La Brave.
03:10 Vous pensez que ce ne sont pas des femmes et des hommes, pères de famille, mères de famille, qui se sont insultés, caillassés, menacés ?
03:17 On menace leurs enfants à l'école ?
03:18 Soit que c'est normal pour un policier qui est payé 2 000 euros par mois de se faire menacer ses enfants à l'école ?
03:24 C'est les policiers et les gendarmes de la République qui sont les premiers menacés par les attentats terroristes.
03:28 Mais ça n'excuse rien.
03:30 Mais ce sont des femmes et des hommes qu'il faut respecter.

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